Lycée Professionnel Louis Loucheur ( suite )

Suite d’un article précédemment édité sur le Centre d’apprentissage.

Le Collège d’Enseignement Technique accueille plus de 400 élèves. Au milieu des années 1970, l’agrandissement des salles de formation devient indispensable. Un deuxième étage est ainsi construit pour créer quelques salles de cours supplémentaires.

Le Collège devient L.E.P Lycée d’enseignement professionnel, puis quelques temps après, Lycée Professionnel Louis Loucheur et dépend ainsi de la région Nord-Pas de Calais.

Le collège, avec son deuxième étage ( document archives municipales )

Au milieu des années 1980, le Lycée Louis Loucheur collabore à des entreprises théâtrales. Les élèves réalisent des décors de théâtre, des objets, des meubles et même des façades de maison pour des compagnies et en particulier pour l’Aventure à Hem ( Voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : Théâtre de l’Aventure). Ce « chantier-école » permet aux lycéens de mettre en pratique leur savoir faire à l’extérieur de l’établissement.

document Nord Eclair

En 1992, Le Conseil régional, demande un permis pour construire une plate-forme dans les locaux techniques, côté Edouard Vaillant. Cet agrandissement permettra de développer les métiers technologiques et scientifiques basés sur les énergies électriques et énergétiques.

Plan du Lycée

Le Lycée Louis Loucheur se développe encore. La région Nord Pas de Calais dépose en 2003, un permis de construire sur un terrain leur appartenant au 143 bis rue Jean Moulin, pour la construction d’un bloc supplémentaire de 3 salles de classes et de sanitaires.

Plan Cadastral

Après le proviseur Patrick Derancy, c’est Liliane Norrés qui arrive à la direction du lycée Loucheur au début des années 2010. Pleine d’enthousiasme et de pugnacité, elle décide qu’une rénovation de son établissement est nécessaire. Le Conseil Régional accepte de financer du nouveau matériel. La direction et les professeurs incitent les élèves à s’unir autour d’un projet fédérateur : la réfection des locaux. De quoi donner aux lycéens l’envie de s’approprier les lieux. L’heure du renouveau a sonné.

document Nord Eclair

Suite à cette rénovation, le Lycée Louis Loucheur reçoit, dans sa catégorie, le prix de l’éducation citoyenne en 2014. Une façon pour les jeunes lycéens de mettre la main à la pâte de manière très utile, et qui est ainsi récompensée.

document Nord Eclair

Autre récompense : en 2015, Guillaume Delbar, maire de Roubaix, en visite au lycée Louis Loucheur, remet le titre de meilleur apprenti de France à Jefferson Catteau dans la catégorie ; carreleur-mosaïste. Apprenti en « bac pro carrelage » au lycée, Jefferson a passé plus de 100 heures de travail, en dehors des cours, pour réaliser son œuvre. Ce qui en dit long sur sa motivation !

document Nord Eclair
document Lycée L Loucheur

En 2021, les élèves du Lycée décorent les plots en béton qui se trouvent sur le trottoir face à leur établissement, à la vue des nombreux piétons et automobilistes sur le boulevard de Lyon, pour démontrer les intérêts de la formation professionnelle.

document Lycée L Loucheur

L’année suivante en 2022, des lycéens en Bac professionnel « Gros Oeuvre » réalisent, grâce à l’imprimante 3D du lycée, un énorme logo en béton pour le festival de musique URBX de la Grand Place. Un QR code est installé au pied de la structure afin que les passants puissent connaître l’origine de l’ouvrage.

document Nord Eclair

De nos jours, après une période un peu difficile, le nombre de lycéens ayant quelque peu chuté, l’effectif repart à la hausse sous l’impulsion de Jean-François Caron, proviseur, en poste depuis quelques années. L’effectif du lycée est de 58 personnes pour encadrer les élèves : l’équipe enseignante (32) une équipe d’agents (11), et une équipe technique et administratif (15).

Photo des ateliers de nos jours ( photos BT )

En relation étroite avec le tissu économique et industriel local, l’établissement forme aux métiers du bâtiment. Les formations préparent du CAP ( Certificat d’Aptitude Professionnel ) au Bac Pro ( Baccalauréat Professionnel ) dans 4 domaines : Génie Thermique et Sanitaire, Maçonnerie Gros Œuvre, Peinture Revêtement, et Carrelage. Les formations sont proposées sous statut scolaire et pour certaines d’entre elles sur le niveau terminal par apprentissage. Le lycée accueille également en son sein une classe de 3e Prépa-métiers.

document Lycée L Loucheur

Remerciements à Jean-François Caron, ainsi qu’aux archives municipales.

Du centre d’apprentissage au Lycée Loucheur

Un centre d’apprentissage est créé en 1941, au 112 rue des Arts à Roubaix, à l’initiative de la Chambre de Commerce. Le but de ce centre est de donner une formation adéquate aux jeunes de la région, afin de lutter contre le chômage. Initiateur du projet, Paul Degryse devient le directeur de cet établissement dont le bâtiment était auparavant occupé par J. Martel mécanicien constructeur.

document collection privée
Le 112 rue des Arts, de nos jours ( photo BT )

Le nombre de jeunes intéressés par cette formation est très important. Les locaux ne sont pas suffisamment grands pour accueillir tout le monde. Très rapidement, une annexe est créée au 168 rue de Lille. Mais le problème majeur reste toujours le nombre croissant de l’effectif, et les deux endroits dispersés sont insuffisants. Il est urgent de construire un centre d’apprentissage digne de ce nom.

En 1957, un permis de construire est accordé pour la construction d’un Centre d’apprentissage, au 8 Boulevard de Lyon, sur un terrain manifestement laissé à l’abandon. Un château en ruines, occupé autrefois par la famille Willot Screpel y sera prochainement rasé.

Le château de la famille Willot Screpel au centre du terrain ( photo aérienne 1953 )
Plan cadastral

Les crédits de 200 millions de francs pour la construction sont maintenant accordés et les travaux vont pouvoir démarrer.

Les 2 architectes, Mrs Bazelis et Deletang travaillent en étroite collaboration avec Paul Degryse qui apporte sa compétence et son expérience de technicien.

Le vaste terrain d’une superficie d’1 ha, permet l’implantation de grands bâtiments. Le projet comprend un immense bloc-atelier, un bâtiment central pour l’enseignement général, les services administratifs, une cuisine avec salle de restaurant, un amphithéâtre, un gymnase, une installation cinématographique, une infirmerie, des douches.

document Nord Eclair 1956

L’établissement sera le plus moderne de France, il pourra accueillir 400 élèves, et compte tenu des prévisions démographiques favorables des années 1960, on pourra même envisager un second étage aux bâtiments.

La première pierre de ce centre est posée en 1957. Paul Degryse devient naturellement directeur de ce centre d’enseignement des métiers du bâtiment : charpente, mécanique etc, pour garçons.

document Nord Eclair 1959

Le centre d’apprentissage du boulevard de Lyon ouvre en 1959. Paul Degryse y accueille les parents d’élèves, pour visiter les locaux flambant neufs.

Quelques années plus tard, à la fin des années 1960, le Centre d’apprentissage change de nom, et devient un C.E.T Collège d’Enseignement Technique. Il dépend ainsi du département.

document archives municipales

Dans les années 1960, Paul Degryse édite régulièrement un périodique scolaire « Vers l’Avenir » destiné aux élèves.

document P. Debuine

En 1970, le Collège compte 417 élèves dont 301 demi-pensionnaires et 116 externes. Il n’y a pas d’examen d’entrée au Collège. Les diplômes obtenus sont le CAP ou le BEP. En cette année 1970, une nouveauté vient compléter les différentes formations techniques : la cellule Gaz qui permet de former une nouvelle pépinière d’ouvriers qualifiés.

Le C.E.T reçoit tous les mardis une centaine d’apprentis coiffeurs qui viennent compléter leur formation et accueille également des sociétés sportives roubaisiennes qui viennent profiter du gymnase.

Le nouveau directeur, Mr Lefebvre, gère également le foyer socio- éducatif du collège ( cours de photo, modelage, ciné club, journal )

documents archives municipales

à suivre . . .

Remerciements à Jean-François Caron, proviseur, ainsi qu’aux archives municipales.

Grand Marché Grand-Rue

Le magasin A la Pensée au CP Méd Rx
Le magasin A la Pensée au CP Méd Rx

L’entrée de la Grand Rue, côté pair, va bientôt accueillir une nouvelle surface commerciale. Il y a cinquante ans s’ouvrait au même endroit un magasin ultramoderne, le Grand Marché. Avant d’évoquer cet événement, il faut revenir sur la constitution de cet ensemble, n°4 à n°12, qui est bien antérieur, et que les roubaisiens ont mieux connu à une époque sous l’enseigne A la Pensée.

Le magasin Loucheur est créé en 1871 au n°10 de la Grand-Rue, c’est une mercerie tenue par le couple Loucheur-Facques. L’affaire se développe et le magasin se double du n°12, avant 1889. En 1895, le magasin de mercerie et d’articles de mode Loucheur-Facques s’est encore agrandi, il occupe désormais les n°8 à 12. En 1908, la société Loucheur Facques fait démolir la maison située au n°6 de la Grand Rue autrefois occupée par une chapellerie, et qui lui appartient, et fait reconstruire pour compléter le magasin. C’est la génération suivante, sous la raison sociale de Loucheur et fils, qui réalisera l’ensemble que nous connaissons de nos jours, du n°4 au n°12. Après la grande guerre, l’établissement Loucheur frères est un magasin de lingerie. On ne sait pas exactement quand l’enseigne « à la pensée » est apparue, mais certains cartons publicitaires l’emploient dès la première génération Loucheur Facques.

Buvard publicitaire Doc Méd Rx
Buvard publicitaire Doc Méd Rx

En 1953 le magasin est toujours au Ravet Anceau, mais dix ans plus tard, il va changer d’apparence et de vocation. En effet, en 1963, la société Loucheur propose sa nouvelle enseigne, un peu inspirée de son voisin de toujours le Bon Marché, située au n°2 de la Grand-Rue. Mais il s’agit de bien autre chose. Il est 14 heures, le 9 septembre, quand  le Grand Marché ouvre ses portes au public. On assiste à la création d’un grand magasin populaire proposant des articles de nouveautés, de bazar et d’alimentation générale, sur 1000 m² de vente, sur deux étages et autant de surface réservée aux stocks. Ce qui rompt avec la vocation première des établissements Loucheur. Un escalator permet l’accès à l’étage où se trouvent les produits d’alimentation, sous la forme d’un libre service avec des caddies. On y trouve boucherie, charcuterie, primeurs, produits laitiers.

Le Grand Marché sera inauguré le mardi 17 septembre 1963. Le directeur général de la société M. Michel Brémard et ses collaborateurs MM Brière directeur administratif, Pigny directeur commercial, et De Hooghe directeur du magasin, accueillent les personnalités au cours d’un cocktail. MM. Brière, Jacques Motte, président de la chambre de commerce, et Liébart président de l’union des commerçants du centre, rendent hommage au nom bien connu de Loucheur, à la transformation du magasin (impossible de reconnaître les lieux, selon l’un d’entre eux) et à l’évolution constante de Roubaix. Le Grand Marché fut donc officiellement installé à cette date. L’architecte de cette réalisation est le tourquennois M. Forest, et le chantier a mobilisé quelques entrepreneurs roubaisiens, parmi la quinzaine d’entrepreneurs cités : la Société Noral (41 rue Pellart) pour le bardage de façade en alliage léger, les carrelages Bonnet (158 rue de Lannoy), les Ets Jackson & Delbar (232 rue Edouard Anseele) pour l’installation du chauffage, les Ets Delannoy et Deparis (81/83 rue de l’Hommelet) chauffage et plomberie, les Ets Deschepper (63 rue de Béthune) menuiserie, aménagement intérieurs, l’entreprise Bourgois (30 rue du Trichon) couverture et plomberie, l’entreprise Zurawski (28 boulevard d’Armentières) plâtrerie et cimentage, les Miroiteries Gekière (56 rue St Hubert) miroiterie et portes en glace sécurit, et l’entreprise Fernand Gilmant (rue de Beaumont) peinture.

Vues de l’intérieur du Grand Marché Photos Nord Éclair

Le début des années soixante correspond à la période de création des supermarchés. Ainsi Auchan est-il apparu dans les quartiers sud en 1961. La Grand-Rue était alors une importante rue commerçante, qui possédait déjà son Minifix, sur le même trottoir que le Grand Marché, une vingtaine de numéros plus loin. Sans oublier le Monoprix de la rue Pierre Motte, ces deux dernières moyennes surfaces étant présentes depuis 1953, au moins. Que dire de la concurrence ainsi créée ? Au moment où nous rédigeons ces lignes, nous ne savons pas encore quand le Grand Marché a cessé de fonctionner. Il figure encore au Ravet Anceau de 1973. Les 3 Suisses vont occuper un temps cet emplacement. Qui va prendre le relais ? Cela rendra-t-il à la Grand-Rue plus d’attractivité ? Comment cette activité complétera-t-elle les commerces déjà existants ? Toutes ces questions se posaient déjà en 1963.

Les premières publicités du Grand Marché Nord Éclair