Cosmos Bowling

Le « Bowling Flandre » de Roubaix a été construit en 1966 par la famille Denoulet ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : « Le Bowling de la Grand Rue » ). C’était la première fois qu’un bowling s’ouvrait dans la région, les plus proches étant à Paris ou à Nancy.

Publicité Grande rue ( document collection privée )

Plus de trente années plus tard, le bowling doit déménager, car le projet de « l’Espace Grand rue » arrive à grands pas. Il faut quitter les lieux, et si possible, rester à Roubaix. Alain et Irène Denoulet pensent pouvoir s’installer place de la Liberté, à côté du futur cinéma, à l’angle de la rue Jean Monnet, mais il faut envisager de fermer le bowling durant les deux années de travaux. Inimaginable ! Ils trouvent alors un terrain situé au 20 et 22 de la rue du Grand Chemin. C’est un quartier en plein bouleversement à deux pas du futur musée de La Piscine. Le terrain se trouve entre le club de judo Saint Martin, et de l’autre côté l’entreprise de broderie Dervaux. Auparavant, se trouvait à cet endroit l’ancien garage Volvo ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : « 20 et 22 rue du Grand Chemin » ).

Document Nord Eclair 1999

Le cabinet d’architecte « Leclerc Mayelle » à Villeneuve d’Ascq dépose un permis de construire pour la SCI Loisirs d’Alain Denoulet en Janvier 1999 sur ce terrain de 1700 m2.

Document Nord Eclair 1999

L’entreprise reste familiale, elle a été créée en 1966 par Louis Denoulet, puis reprise ensuite par son fils Alain et son épouse Irène et va être transmise sous peu à Ludovic Denoulet, leur fils.

La famille Denoulet ( Document Nord Eclair 1999 )

Les Denoulet ont beaucoup d’espoir pour leur nouveau projet à Roubaix, car la ville bouge avec l’arrivée du métro, du centre Mac Arthur, l’aménagement du centre ville, le complexe cinématographique et bien sûr le musée de La Piscine. Les travaux démarrent au printemps 1999, le bowling du 21 bis Grande rue reste ouvert, et continue son activité pendant les travaux.

Document Nord Eclair 1999

L’enseigne choisie est : Cosmos Bowling. C’est le bowling du 3° millénaire, à l’aube de l’an 2000, conçu par l’architecte Bertrand Leclerc, avec une décoration futuriste, des couleurs fluo pour un ensemble très tendance et une ambiance sympa.

Document Nord Eclair 1999

Le Cosmos Bowling dispose de 16 pistes, alors qu’il n’y en a que 8 dans celui de la Grande Rue. Une cafétéria, située en mezzanine avec un restaurant grill, est à la disposition de la clientèle. La superficie de l’établissement a doublé. Il peut recevoir jusqu’à 500 personnes et 80 à 100 personnes peuvent jouer en même temps. L’entrée se fait latéralement, par un sas vitré, situé dans l’allée qui aboutit sur un parking qui sera aussi celui du musée de la Piscine. 5 personnes y sont employées, sous la direction de Ludovic. En plus des 16 pistes de bowling, le Cosmos propose d’autres activités complémentaires : billard, fléchettes, babyfoot, jeu de palets, panier de basket, bornes d’arcade ou on peut jouer dans des baquets à des courses de voitures.

Le plan de l’établissement ( Document archives municipales )
Document collection privée
Document archives municipales

Le Cosmos Bowling peut enfin ouvrir, en Novembre 1999, après de longues périodes difficiles de négociations, tractations et discussions parfois houleuses, avec l’administration. Pour l’inauguration, 100 bouteilles de champagne sont commandées pour les 1000 personnes invitées. Parmi les invités, on note la présence de René Vandierendonck et Max André Pick, le maire de la ville et son adjoint. L’établissement est ouvert tous les jours à 14h ( bientôt ce sera à partir de 10h ) jusque 2h du matin, avec une surveillance intérieure permanente et un parking gardé.

Document Nord Eclair 1999
L’inauguration ( Document Nord Eclair 1999 )
René Vandierendonck lance la première boule ( Document Nord Eclair 1999 )

Pour l’ouverture, un tournoi de bowling est organisé en Décembre 1999.

Document Nord Eclair 1999

Le Cosmos Bowling entame sa carrière au début des années 2000 en organisant de nombreux tournois locaux, régionaux et nationaux mais dans les années 2010 les ennuis commencent. Des malfaçons dans la construction sont constatées, et les assurances refusent les indemnisations. Un voisin dépose plainte pour de graves nuisances sonores, porte l’affaire en justice et sera ensuite indemnisé. Quelques clients indélicats commettent des dégradations. Beaucoup de gens ignorent qu’ils peuvent se garer sur le parking qui se trouve à l’arrière.

Les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances souhaitées par la famille Denoulet. Le Bowling Cosmos ferme en Octobre 2018 et la liquidation judiciaire est prononcée.

Document Nord Eclair 2018
Document Nord Eclair 2018

En 2019, la ville de Roubaix rachète le bâtiment dans le cadre de la redynamisation du centre ville, mais sans aucun projet précis pour l’établissement. Quatre années après la fermeture, force est de constater qu’il ne se passe rien, à part des intrusions, des squatteurs, et des dégradations. L’immeuble s’abîme et dépérit.

Document Nord Eclair 2018
Document Nord Eclair 2018

En 2022, un opérateur privé propose de transformer l’immeuble en équipement de production et création musicale, en clair, c’est un projet pour la création de studios de musique et salle de danse.

Document Studiomatic

Malheureusement, en 2024 l’entreprise Studiomatic qui a déposé le projet jette l’éponge. La création de 23 studios d’enregistrement tombe à l’eau, à cause de lenteurs administratives. A ce jour, et à notre connaissance, aucun projet n’est en cours.

Document collection privée

Remerciements aux archives municipales

22 rue du Grand Chemin

La façade du 22 rue du Grand Chemin, se compose de 3 fenêtres et d’une porte cochère sur la gauche qui ouvre sur un long passage pour les voitures. Un parking se trouve au bout du terrain.

La façade ( document archives municipales )
document archives municipales

La superficie importante du terrain permet d’abriter le siège de différents artisans ou de petites entreprises. Notons qu’en 1955, neuf entreprises y sont présentes : Edouard Lalouette négociant en tissus, Maupas frères et Maillard matériel textile, Vespora confections, R et J Deborgher laines à tricoter Erjy, G Dewitte, Sté Probitex bonneterie, F Gilman constructions métalliques, Marcel Connard matériel textile, J Mercier menuisier et H Carrel dessinateur.

Publicités ( documents collection privée )

Au fil des années, les bureaux et ateliers deviennent vétustes par manque d’entretien. Les artisans quittent progressivement leur local, pour s’installer ailleurs. Ils ne sont plus que 3, présents en 1968 ; Gilman-Connard constructions mécaniques, M Carton photographe et B Dumont, vêtements de cuir INUSA, qui sera le dernier à quitter les lieux.

Publicité Inusa ( document collection privée )

Au début des années 1980, il n’y a plus aucune entreprise locataire. Stanislas Heleenberger, responsable de la SCI BERGER, propriétaire des lieux, sollicite en 1988, l’autorisation de démolir totalement l’immeuble commercial situé au 22 de la rue du Grand Chemin.

document archives municipales

Le permis de démolir est accordé car, suite à un sinistre, la vétusté de l’immeuble présente un danger pour le public. L’immeuble est inoccupé, et n’a plus aucune destination immobilière ou commerciale. Parallèlement, un projet de permis de construire est déposé pour la création d’un parking et de box pour automobiles.

Un projet va voir le jour prochainement sur ce terrain d’une surface de 1769m2. ( à venir, sur notre site, un prochain article sur le Cosmos Bowling ).

À suivre . . .

Remerciements aux archives municipales.

20 rue du Grand chemin

L’immeuble du 20 de la rue du Grand chemin est occupé dans les années 1930, 40 et 50 par l’entreprise de négoces de tissus Roger, Louis et Cie ; dans les années 60 et au début des années 70, par les Ets Rogier, grossiste en produits divers ( plastiques, aquariums etc ). En 1978, la concession des automobiles Volvo de Roubaix, Garage de l’Europe, située au 9 rue des Champs, dirigée par Pierre Platel, reprend le local du 20 rue du Grand Chemin et annonce son ouverture prochaine dans la presse locale.

Publicité Nord Eclair 1978

Les travaux d’aménagement du garage démarrent en Mai 1978, et sont dirigés par le maître d’oeuvre Jacques Onraet à Loos et qui habite résidence Chantilly à Roubaix.

Documents archives municipales

Le nouveau garage ouvre dans le courant de l’année 1979. Le local, beaucoup plus spacieux, permet l’installation des véhicules dans le grand hall d’exposition permanente. Des petits bureaux jouxtent la surface de présentation qui permettent de recevoir la clientèle pour des entretiens privés et discrets.

Publicité Nord Eclair 1979

Derrière, se trouve l’atelier de réparation et d’entretien avec du matériel dernier cri, et en particulier une nouvelle cabine de peinture. A noter que les entreprises chargées de la rénovation du bâtiment ont effectué un travail remarquable, compte tenu que l’immeuble a été considérablement éprouvé par le temps. Le concessionnaire Mr Platelle et son adjoint Mr Afelt annoncent toutefois que le garage de la rue des Champs sera gardé et réservé à la vente des véhicules d’occasion.

document collection privée

En Juillet 1987, le garage de l’Europe déménage à nouveau dans des locaux situés sur l’avenue Roger Salengro ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : 209 avenue Roger Salengro )

Publicité Nord Eclair 1987

L’ancien immeuble reste inoccupé quelques années. En 1998, la ville de Roubaix, désormais propriétaire du bâtiment du 20 de la rue du Grand Chemin, demande l’autorisation de le démolir car il est très vétuste et inoccupé depuis presque 10 ans.

document archives municipales

Un projet va voir le jour prochainement sur ce terrain d’une surface de 1769m2. ( à venir, sur notre site, un prochain article sur le Cosmos Bowling ).

document archives municipales

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

La maternité de la rue du Grand chemin

Au 115 rue du Grand chemin à Roubaix, se trouve une immense bâtisse, occupée dans les années 1920 par le service exportation de l’entreprise G. Masurel Leclercq et fils. Dans les années 1930, Emile Lecomte Lenard reprend l’immeuble et le transforme en pension de famille pendant de nombreuses années.

Plan cadastral
Façade ( document archives municipales )

Dans les années 1940, Mireille Poiret est sage femme, elle travaille à la maternité Boucicaut, boulevard de Cambrai. Elle est ambitieuse et songe à créer sa propre maternité privée. L’occasion se présente, au début des années 1960, lorsque l’immeuble du 115 rue du Grand Chemin se libère. Elle reprend le bâtiment, y fait faire quelques travaux afin de le transformer en maternité.

document archives municipales

En 1964, elle prévoit d’augmenter le nombre de lits de sa maternité en passant de 12 à 20 lits, par transfert de 8 lits de la maternité de Mme Albert Carrouée, sise au 548 rue de Lannoy à Roubaix.

document collection privée

Dans les années 1970, Mireille Poiret décide d’agrandir sa maternité en aménageant 6 chambres supplémentaires au dernier étage et en créant un bloc opératoire. Les travaux sont réalisés par l’entreprise Delfosse-Guiot rue de Crouy à Roubaix.

documents archives municipales

Malheureusement, la maternité de Mireille Poiret ferme au début des années 1980. Le Ravet Anceau de 1982 annonce que l’ancienne maternité est occupée par le « Club Redoute 3° âge ». Puis plus rien ! L’immeuble du 115 rue du Grand Chemin reste inoccupé, sans aucun travaux d’entretien, et ce, pendant plusieurs années. L’immeuble se dégrade fortement : fuites des toitures, humidité, effondrement des plafonds, etc.

document archives municipales

En 1995, le propriétaire des lieux, la SRIEM, demande un permis de construire pour la création de 16 logements sur l’immeuble en question, à savoir la maternité en front à rue, en gardant surtout la façade extérieure, ainsi que la construction de 2 logements neufs à la place du second bâtiment donnant sur la rue du lieutenant Castelain.

document archives municipales

Mais, toujours pas de travaux à l’horizon, en fin d’année 1998, le bâtiment se dégrade de plus en plus, la porte cochère est délabrée, barrée par des planches, aux étages les vitres sont brisées, des morceaux de la façade tombent sur le trottoir etc

La Mairie prend alors un arrêt de péril, alors que l’OPAC (Office Puplic d’Aménagement et de Construction) nouveau propriétaire de l’immeuble demande l’installation de grilles devant l’immeuble pour la sécurité des passants.

document Nord Eclair 1999

Le 5 Janvier 1999, M Bauduin directeur de l’Office, est appelé pour dresser un diagnostic complet. Il faut absolument reconstruire mais préserver la façade, qui doit être étayée dans les plus brefs délais.

document Nord Eclair 1999

Le mois suivant, en Février 1999, le quotidien Nord Eclair annonce qu’il ne restera bientôt plus rien de la maternité Poiret. En effet, les diagnostics de plusieurs experts, sont sans appel : l’immeuble est dangereux, les 13 mètres de façade peuvent s’écrouler à tout moment, le risque est trop important pour les immeubles voisins. Il faut se rendre à l’évidence :la démolition totale est inéluctable !  On peut alors déplorer que cette bâtisse ( magnifique à l’époque ) chargée de vie disparaisse, faute d’avoir été entretenue, voire seulement protégée des pillages qui l’ont fragilisée. En 2009, débute la construction d’un bâtiment neuf d’une dizaine de logements.

Photo BT 2025

Remerciements aux archives municipales

Ecole Sévigné au square Pierre Catteau

Dans les années 1960, la population roubaisienne s’accroit fortement suite au développement du taux de natalité des années d’après guerre. Des écoles supplémentaires sont nécessaires pour faire face à ce besoin.
L’institut Sévigné de la rue des Champs à l’angle de la rue du Grand Chemin, fait partie des établissements scolaires qui doivent se développer. Mais le manque de place pour construire une école primaire oblige la municipalité à édifier une école à un autre endroit.

Par délibération du Conseil Municipal, la construction de trois classes de l’école Sévigné est décidée et approuvée sur un terrain de 1303 m2 sur une partie du square Pierre Catteau .

document archives municipales 1966

Trois autres classes complémentaires sont ensuite construites ainsi que des installations annexes à savoir les sanitaires, la chaufferie, la cour de récréation et le préau. L’urgence de la situation et peut-être également le financement, obligent la création de ces classes en préfabriqué.

Six classes sont désormais construites dans ce parc magnifique du Palais de Justice avec une entrée rue Rémy Cogghe, et une autre rue Mimerel.

document archives municipales 1969
Plan cadastral 1974 ( document archives municipales )

Sur le document ci-dessous, on distingue :

6 salles de classe ( ref 1, 3, 5, 12, 14 et 16 )

Sanitaires ( ref 7 )

Chaufferie ( ref 17 )

Préau( ref 11 )

Rangements ( ref 8, 9 et 10 )

Plan de l’école ( document archives municipales )

En 1982, un article paru dans le quotidien Nord Eclair informe les roubaisiens d’un problème de fondation des 6 classes. En effet les classes s’affaissent dans le sol. Est-ce du au fait qu’elles ont été posées en préfabriqué ? Est-ce du au fait que les fondations n’ont pas été réalisées correctement, ou est-ce que l’étang du square a causé des infiltrations dans les bâtiments ?

document Nord Eclair 1982

Quelques années plus tard, en 1994, la demande de permis de démolir des 395 m2 construits pour les 6 classes, est accordé par la municipalité. On peut imaginer que le montant des travaux de réparation devait être très lourd ; l’école est donc rasée. Elle n’a vécu que très peu de temps !

document archives municipales 1994

Remerciements aux archives municipales.

Claude Le Comte ( suite )

En Août 1990, le même immeuble est ravagé par un spectaculaire incendie dont le panache de fumée est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. L’épaisse fumée laisse ensuite place à un important brasier et les engins de secours arrivent rapidement sur les lieux des casernes de Roubaix, Marcq-en-Baroeul et Lille Bouvines avec 35 pompiers qui mettent en batterie 10 grosses lances et 8 petites.

document Nord-Eclair

Le sinistre trouve un élément de choix dans le matériel électrique et électroménager mais aussi les fauteuils, salons et tissus d’ameublement, ainsi que les cartons vides de matériel déposés à l’entrée.

Les murs extérieurs ont tenu le coup et sont toujours debout mais l’intérieur est réduit à néant.Les piliers en pierre bleue sont fissurés, les poteaux de fonte ont fondu et l’ensemble de la galerie et des réserves à l’arrière a été anéantie. En témoignent notamment la photo des auto-tamponneuses, anciennement utilisées par le parc d’attraction de Hem, avant d’être entreposées à Roubaix, une fois cette attraction supprimée.

L’incendie ( documents Nord-Eclair )
( documents Nord-Eclair )

Fort heureusement l’incendie ne fait pas de victime, hormis un pompier légèrement intoxiqué par la fumée. La majorité des 150 salariés étant employés sur des chantiers à l’extérieur peuvent continuer le travail. Quant aux salariés du site, les dispositions sont prises pour les dispatcher sur le Centre Equestre de Hem afin de leur éviter le chômage technique.

Le bilan matériel se monte à plusieurs millions de francs de dégâts et 2000 mètres carrés détruits. Pourtant le feu se limite à l’entreprise même si des flammèches projetées ont touché une habitation désaffectée située de l’autre côté de la rue. Quelques dégâts ont aussi été constatés sur un immeuble contigu et sur celui de la CPAM qui a été privé d’électricité. Les services EDF sont intervenus rapidement pour la rétablir notamment pour permettre aux 200 salariés de la sécurité sociale de reprendre le travail.

L’escalier intérieur de marbre noirci par la fumée ( Document Nord-Eclair )

Après le sinistre Claude Le Comte parvient à continuer son activité dans les bureaux situés au rez-de-chaussée à l’avant du bâtiment et dans le sous-sol après avoir installé une toiture provisoire en tôle sur l’immeuble afin de le protéger des intempéries. Il s’agit tout au plus d’une remise en état partielle, l’arrière n’ayant jamais été refait comme en témoignent les arbres ayant pris possession du terrain sur les photos de 2021.

Photos façade et aérienne ( Documents Photo BT et Google Maps )

Pendant ce temps, dans les années 1990, au n°30-32 rue du Grand Chemin, les Ets Mom vendent des meubles pour enfants, des articles de puériculture (Bébé Confort) et des jouets (Playmobil, Smoby, Fisher Price, Lego, Berchet, Clairbois, Disney…) Ce commerce, étendu par la suite aux n°34-36, fonctionne jusqu’au décès de Claude en Novembre 2004, à l’âge de 71 ans, lequel entraîne la cessation de l’entreprise.

Publicités années 1990 ( Documents collection privée )
Façade Ets Mom années 1990 et 2008 ( Documents Archives Municipales )

Quant aux Ets Le Comte au n°25, l’entreprise d’électricité est cédée avec les 35 salariés restants, dont certains avec une ancienneté de plus de 30 ans, à une entreprise située dans un autre département. Les repreneurs déménagent le siège rue des Arts à Roubaix où l’activité continue jusqu’en 2021, année de sa cessation.

Façade Ets Lecomte en 2004 après le décès de Claude ( Document Pascal Le Comte )

En 2005, c’est la veuve de Claude, Yvonne Le Comte, née De Vriendt, qui s’inscrit en qualité d’entrepreneur individuel, pour une activité de location de terrains et autres biens immobiliers, au 57 rue de l’Alma qui abrite ensuite plusieurs entreprises différentes (Expert Fenêtres et Meilleur taux. Com). Au 59 plusieurs salons de coiffure se succèdent dont le dernier D&B coiffure à partir de 2021.

Les 57-59 rue de l’Alma en 2021 ( Documents Google Maps )

En 2008, un permis de construire est demandé par la SEM Ville Renouvelée, pour le 25 rue du Grand Chemin, en vue d’une réhabilitation d’immeuble existant plus construction neuve pour un total de 17 logements. Pourtant à ce jour en 2022, aucune suite n’a été donnée au projet et l’immeuble est toujours dans un état déplorable et ne cesse de se détériorer.

Les photos de l’immeuble en l’état en 2009 ( Documents archives municipales )
Projet de 2009 ( Document archives municipales ) photo de la façade en 2022 ( Document photo BT )

En 2005, la société Mom est radiée du registre du commerce et des sociétés. En 2010, un permis de construire est demandé pour le 30-32 par la SEM Ville Renouvelée pour rénovation des 2 bâtiments avec des locaux à usage commercial au rez-de-chaussée et des appartements sur les 2 étages. En 2012, les immeubles sont en travaux ainsi que ceux du 34-36. A ce jour les 4 immeubles présentent une façade rénovée.

Les immeubles 30, 32 34, 36 en 2022 ( Document photo BT )

Pendant plus de 50 ans Claude Le Comte a donc développé ce qui n’était au départ qu’un petit artisanat dans l’électricité tout en diversifiant ses activités et en se constituant un patrimoine immobilier important. A ce jour, 18 ans après son décès, le centre de loisirs Le Comte à Hem continue à fonctionner sous la direction de son fils Pascal et de sa petite-fille Amandine.

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.

Claude Le Comte

Au début des années 1930, Médard Le Comte Caveye fonde une entreprise de TSF ( transmission sans fil ) au 63 et 65 rue de Lorraine à Roubaix.

Maison de Médard Le Comte, de nos jours (Document Google Maps)

Après la seconde guerre mondiale, il se spécialise en électricité générale et au début des années 1950, il s’installe rue de l’Alma, son domicile se situe alors au 11 rue Saint-Vincent de Paul. Par la suite il déménage au 33 rue Vauban à Roubaix.

Dans les années 1950, Claude Le Comte, son fils, crée seul sa propre affaire au 57-59 rue de l’Alma avec pour seul moyen de transport un cyclomoteur. Il y exploite une entreprise d’électricité générale ainsi qu’un magasin de disques, radios télévisions et électroménager avec son épouse Yvonne, née De Vriendt, qui tient le commerce .

Publicités années 1960 (Documents collection privée)

Il acquiert par ailleurs un immeuble situé 25 rue du Grand Chemin, auparavant siège de la parfumerie-savonnerie Victor Vaissier. Il dépose en 1964 une demande de permis de construire pour y aménager des appartements et studios aux premier et deuxième étages afin de procéder à des locations.

Photo façade 1963 (Document archives municipales)

Ce bâtiment à la façade impressionnante comporte à l’intérieur un escalier de marbre et des sols en parquet de bois. A l’arrière des piliers en fonte soutiennent une galerie située à mi-hauteur qui fait le tour de l’immeuble, d’une superficie totale de 1600 mètres carrés au sol. Claude installe son entreprise au sous-sol et au rez-de-chaussée où se trouvent les bureaux.

Photo aérienne d’avril 1965 (Document IGN)

C’est là qu’il développe son activité d’électricité générale en y adjoignant la vente de fournitures et d’appareils électriques en gros, dont la gazinière Sélecta. En 1968, un 3ème magasin est ouvert 154 rue de Lille à Halluin où il propose les mêmes services qu’à Roubaix.

Publicité de 1968 (Documents collection privée)

Dans les années 1970, Claude Le Comte a l’idée de créer un Centre Equestre pour répondre à la passion pour l’équitation de ses 2 enfants : France et Pascal. Il décide donc d’acquérir à Hem un terrain de 5 hectares appartenant à des agriculteurs, rue de Croix, juste à côté de ce qui va devenir la voie rapide. C’est sur une partie du terrain acheté qu’est construit le bâtiment principal du futur centre équestre en 1975. C’est Yvonne qui, au début, s’ y occupe de l’accueil et du secrétariat. ( Voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : Centre équestre Le Comte )

Autocollant du Centre Lecomte Hem (Document collection privée)

Au début des années 1970, Claude propose à sa clientèle de réaliser elle-même, ses installations électriques avec l’aide de ses conseillers spécialistes. Il commence aussi à proposer à la vente du linge de maison et en particulier de la marque Descamps ; ce domaine est également pris en charge par Yvonne. En 1973, il vend des fauteuils, salons, convertibles et salons d’angle de tous styles.

Publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair et collection privée)
Photo de Claude dans les années 1970 (Document Pascal Le Comte)

En 1974, un magasin est créé à Lille au 40 rue Jules Guesde, qui fait de la publicité pour une vente de meubles. Un autre établissement lillois se situe rue du Court Debout. Enfin Claude Le Comte ouvre une succursale à Paris 11 rue de l’Aqueduc, pour assurer à l’entreprise une envergure nationale et y honorer ses contrats avec l’armée et l’Administration.

Il fait également l’acquisition dans la rue du Grand Chemin à Roubaix des anciens Ets Vroman ( Equipements sportifs ) au n° 30 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé Vroman Sports ). Il y crée un commerce de vente de confection enfants à l’enseigne Mom.

Instantané de mémoire : « A l’époque mon père relevait sur le journal local les avis de naissance et me faisait rechercher dans les annuaires les adresses des nouveaux parents afin que je puisse leur envoyer des publicités pour le magasin ».

En 1977, cet immeuble est l’objet d’un incendie qui prend au rez-de-chaussée, lieu du stockage d’articles d’habillement. Une grosse lance et 2 petites lances suffisent aux pompiers pour éteindre l’incendie, qui fait quand même énormément de dégâts.

Document Nord-Eclair

Entrepreneur ambitieux, qui s’est fait à la force du poignet, Claude a pour objectif un développement poussé de son entreprise.

Instantané de mémoire : « Mon père était un entrepreneur à l’ancienne, très bosseur, qui poursuivait ses objectifs jusqu’à ce qu’ils soient atteints et tout le monde devait suivre. Il était toujours à l’affût des progrès techniques et a ainsi été l’un des premiers à utiliser un ordinateur à cartes perforées dans l’entreprise ».

Les travaux d’électricité que son entreprise réalisait parfaitement à l’hôpital de la Fraternité à Roubaix lui ont ainsi permis de décrocher le contrat mirobolant confiant aux Ets Le Comte la réalisation de travaux d’électricité au moment de la construction du nouvel hôpital Victor Provo au début des années 1980.

Publicité de 1982 (document Nord-Eclair)

En 1983, c’est le n°25 qui subit un incendie. Des ouvriers de la SARL Van Dist de Tourcoing, sur le toit effectuent des travaux de couverture et déclenchent accidentellement le sinistre dans lequel les combles et la toiture, ainsi que 6 appartements meublés du 2ème étage sont détruits. Les planchers des étages inférieurs et le rez-de-chaussée sont noyés d’eau suite à l’intervention des soldats du feu. L’un d’entre eux est blessé par la chute d’une poutrelle enflammée reçue sur le dos et doit être transporté au centre hospitalier de Roubaix.

document Nord-Eclair

à suivre . . .

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.

Vroman sports

L’une des premières sinon la première entreprise de fabrication d’appareils de sports, la société Vroman sports. Un choix de publicités diverses.

Voir notre article sur l’histoire de la maison Vroman !

La Sécu à Roubaix

Le Conseil national de la Résistance intègre à son programme « un plan complet de Sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État. (Ordonnance du 4 octobre 1945).

Les locaux de la caisse la Famille en 1936 Photo JdeRx

A Roubaix, la Sécurité Sociale succède à La Caisse primaire d’assurances sociales « La Famille » qui se trouvait à l’emplacement d’une ancienne usine de la rue du Grand Chemin autrefois occupée par la société Masurel Leclercq fabricants textiles. Cette caisse avait fait construire ses nouveaux locaux en 1936 aux n°19 et 21 rue du Grand Chemin et les inaugura à l’occasion de son vingt cinquième anniversaire en présence du Cardinal Liénart. Jusqu’ici, cette caisse de capitalisation se trouvait rue du château. C’est là que s’installa la sécurité sociale à Roubaix au début des années cinquante.

Le futur emplacement de la caisse rue Rémy Cogghe Photo NE

Mais bientôt la progression du nombre des assurés, l’augmentation des effectifs de la caisse (292 agents en 1961, 341 en 1968) du nombre des assurés (95222 en 1961, 123000 en 1968) nécessitent une réimplantation des services pour de meilleures conditions de travail et une meilleure réception du public. En 1966, l’architecte roubaisien Omer Lecroart basé 10 rue du château présente un projet. À cette époque, le comité d’entreprise n’avait pas de local, les ateliers étaient au sous sol sans aération, il n’y avait pas de salles pour les cours professionnels organisés depuis 1964, les archives se trouvaient dans les couloirs ou dans un autre immeuble à une centaine de mètres. M. Leduc directeur de la caisse avait fait l’estimation suivante : 11500 m² étaient nécessaires, alors qu’il n’y en avait que 4668 m². En Janvier 1968, l’annonce est faite, les travaux des nouveaux bâtiments de la sécurité sociale vont commencer en février pour un montant de 600 millions d’anciens francs et pour une durée de dix huit mois. Pour réaliser ce projet, le conseil d’administration a acquis trois propriétés derrière l’ancien bâtiment donnant sur la place du Trichon.

Plan de situation 1967 Photo NE

Le bâtiment du grand chemin abritera l’ensemble des cabinets médicaux sur trois niveaux, et les nouveaux bâtiments qui vont du 16 au 20 rue Rémy Cogghe sur une longueur de 80 m seront édifiés en respectant le plan d’urbanisme. Il faut notamment tenir compte du Trichon qui traverse la propriété entre le bâtiment de la rue du Grand Chemin et la future implantation, pour aller rejoindre le grand collecteur par la rue des Fabricants. Il faut donc bâtir en dehors, et aussi respecter le front à rue, c’est à dire construire en deçà de la rue Rémy Cogghe. Le futur immeuble fera cinq étages, 56 mètres de long 13,5 de large avec un bâtiment perpendiculaire de 34 m sur 26. Le nouveau bâtiment accueillera dans un grand hall des prestations avec des guichets à boxes pour que la discrétion soit assurée, et on adoptera le système de tickets numérotés, afin d’assurer la fluidité des réceptions. Au premier étage se trouvera le service des accidents du travail, au second le service social, les pensions d’invalidité, les immatriculations, les tiers payants. Au troisième, il y aura le contrôle médical, neuf médecins conseils y seront réunis, alors que jusque là on devait louer l’immeuble n°20 de la place du trichon. Au quatrième, la comptabilité et le service du contentieux et au cinquième étage, la direction, avec la salle du conseil, des salle de cours et de commission et le service du matériel.

Le chantier en cours 1969 Photo NE

L’entrée du public se fera donc par la rue Rémy Cogghe et l’entrée du personnel par la rue du grand chemin. Une extension est prévue en prolongement du grand bâtiment à étages pour loger les cabinets médicaux et dentaires, ainsi que la cession des bâtiments actuellement occupés à d’autres locataires.

à suivre

La société Vroman Sports, une institution roubaisienne

Jules Vroman est né le 3 juin 1864 à Roubaix, rue du Calvaire (nom de la Grand–rue à l’époque). Ses parents étaient commerçants : le père Alexandre était boulanger et quand il décède,  Jules n’est âgé que de 13 ans. Sa mère reprend le commerce situé au 225 Grand Rue, elle apparaît au Ravet Anceau de 1883 comme épicière. Un article de journal retraçant sa carrière nous apprend qu’il est un élève d’une intelligence précoce et d’un amour ardent de l’étude. Il quitte l’école à l’âge de quinze ans, avec des connaissances dans des matières aussi diverses que le solfège, le dessin de menuiserie.

Jules Vroman & La Roubaisienne Photo Coll Privée et En tête AmRx
Jules Vroman & La Roubaisienne Photo Coll Privée et En tête AmRx

A 20 ans, il est gymnaste à la Roubaisienne. Jules Vroman est un jeune homme sportif parmi les sportsmen de l’époque qui fréquentent cette  importante société de gymnastique. Cette pratique sportive l’amène à s’orienter vers la fabrication d’appareils de gymnastique. Habile menuisier, il crée ainsi dès 1884 sa société, dont les locaux se trouvent dans la maison maternelle, au 225 de la grand-rue. Le réseau grandissant des sportifs va constituer sa clientèle. Il fait preuve d’innovation, et d’un vrai sens commercial : son matériel est aisément démontable, avec des tarifs adaptés et il est testé par la Roubaisienne. A 29 ans, il devient aussi professeur de danse et de gymnastique.

La première société Vroman Coll Privée
La première société Vroman Coll Privée

Jules Vroman épouse Zoé Marie Millescamps le 31 mars 1894. Le commerce se développe et les locaux de la Grand Rue deviennent trop petits, Jules Vroman va s’installer rue des Fabricants au n°28 et il participe à la fondation de l’Ancienne le 14 juillet 1895. C’est une société de gymnastique et de jeux athlétiques et d’instruction militaire, dont il sera le directeur technique, puis le président. Les sociétés de gymnastique sont nombreuses et florissantes à cette époque. Comme elles voyagent et remportent de nombreux concours. Jules Vroman voit ses affaires prospérer avec le développement de son réseau sportif. Dans un premier temps, le siège de l’Ancienne est situé 28 rue des Fabricants, et Jules Vroman voit ainsi se développer la société sportive et sa société de fabrication.

En tête de l'Ancienne et catalogue Vroman En tête AmRx Catalogue Coll Privée
En tête de l’Ancienne et catalogue Vroman En tête AmRx Catalogue Coll Privée

Le 30 juillet 1898 naît Jules Vroman, deuxième du nom, qui prendra la succession de son père en 1928. Entretemps, le succès de la société Vroman nécessite de nouveaux locaux et la maison se retrouve au n°30 de la rue du Grand Chemin.

La société Vroman au 30 rue du Grand Chemin En tête Méd Rx
La société Vroman au 30 rue du Grand Chemin En tête Méd Rx

En 1900, Jules Vroman loue l’établissement sis Grand-rue n°50, jusque là occupé par un fabricant de cardes, M. Beaumont. Il y crée le franco-américain skating rink, lieu de loisirs inspiré des patinoires américaines, bientôt consacré aux patins à roulettes sur plancher de bois. Cette reconversion d’un vaste hangar rencontrera un grand succès. Le même type d’établissement existera au Fresnoy un peu plus tard. C’est sur cet emplacement du n°50 de la Grand-rue que sera créé le Casino Théâtre de Roubaix, grande salle de spectacles de music hall, qui deviendra un des grands cinémas de la ville.

Le skating rink de la Grand Rue CP Méd Rx
Le skating rink de la Grand Rue CP Méd Rx

Après la première guerre, la société Vroman a développé ses fabrications : la gymnastique les sports collectifs, la natation, pour lesquels sont fabriqués les installations et équipements appropriés.

à suivre

Merci à Mme Vroman pour les témoignages et les illustrations