Boucherie Dumeige ( suite )

En 1995, Max et Monique décident d’une nouvelle transformation du magasin . Ils font appel à l’architecte Perrissin et Sailly à Douai pour monter le projet à savoir, la construction d’une chambre froide afin de faciliter et d’améliorer la qualité du travail, ainsi que l’installation d’un bureau.

La construction se réalise en continu du bâtiment existant, sur la rue Carpeaux. Les travaux se terminent en Avril 1996.

Le projet ( document archives municipales 1995 )
La réalisation ( document archives municipales 1995 )

La même année, l’activité traiteur se développe, des plats chauds à 20 Frs sont proposés à la clientèle. Le succès du rayon traiteur est au rendez vous.

document Nord Eclair 1995

Au printemps 1996, à l’époque de la célèbre course Paris Roubaix, un jeu concours pour la clientèle, est organisé pour gagner des vélos et de nombreux T-Shirts, par un simple tirage au sort.

document Nord Eclair 1996

Dix personnes travaillent désormais dans l’entreprise, dix professionnels animés d’une même passion pour leur métier, qu’ils soient bouchers, charcutiers, traiteurs ou vendeurs. Leur objectif est le même : apporter à leurs clients une qualité irréprochable de produits frais, de qualité et préparés sur place. Max et son épouse préparent aujourd’hui l’avenir de leur fils Mathieu qui prendra la succession d’ici quelques temps.

Max Dumeige à gauche, Monique à droite et Mathieu à ses côtés ( document Nord Eclair 1996 )

En 1996, Max veille scrupuleusement depuis des années à la qualité de la viande et choisit lui-même chaque bête chez les éleveurs et chevilleurs. Il travaille en étroite collaboration avec Yann Adam, pour la relance des races Boulonnaise et Trait du Nord élaborée avec le centre des ressources génétiques de l’espace naturel régional.

Yann Adam ( document M. Dumeige )
Poulain ( document M. Dumeige )
Max Dumeige ( document M. Dumeige )

En 1997, Max fait rénover ses cuisines, lance une gamme de poulets rôtis et commercialise des viandes labels en Boeuf, Poulain et Porc.

Pour fêter l’an 2000, Max communique par de la publicité sur des labels qualité : Délicochon, Coopérative A1, Poulain du Nord, Belle bleue label rouge. L’occasion de rappeler que cela fait 32 ans que la qualité de ses produits est toujours au top.

document Nord Eclair 2000

Comme chaque fin d’année, en 2001, Max communique par de la publicité dans la presse locale pour ses produits de fêtes : foie gras, boudin blanc etc et bien sûr, pour les meilleures viandes labellisées qu’il a sélectionnées lui même et les volailles des fermiers landais.

document Nord Eclair 2001

Max Dumeige prend sa retraite en 2002 et son fils Mathieu reprend l’affaire. La boucherie continue de façon satisfaisante durant les premières années. Les difficultés apparaissent ensuite, au début des années 2010, suite à des différents sérieux avec d’anciens employés, quelques erreurs de gestion, des charges trop lourdes, la concurrence des boucheries hallal, des remises aux normes onéreuses mais indispensables . . . En 2016 l’entreprise est déclarée en cessation de paiement et en avril 2017, le tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire de l’entreprise.

En Décembre 2017, Christophe Descheemaker, 46 ans, boucher chevalin, installé au Crétinier à Wattrelos depuis plus de 20 ans, reprend l’affaire et rebaptise le commerce : « la boucherie du boulevard » avec deux anciens salariés. Il reprend la même activité sauf la viande de cheval, pour ne pas concurrencer la boucherie hippophagique du 94 rue Carpeaux. Malheureusement le succès n’est pas au rendez vous, et en Février 2020, Christophe Descheemaker ferme les portes de son commerce.

document Nord Eclair

La boucherie est alors cédée à Rémy Scatizzi et Louis Camelot qui créent « Les Halles modernes », un quatrième point de vente après ceux de Croix, La Madeleine et Lille. La boutique propose bien sûr de la viande et de la charcuterie, mais également des produits traiteur, de la crémerie, de la bière, du vin, des produits locaux et quelques légumes.

document Nord Eclair

Le magasin Les Halles modernes ne reste ouvert que quelques mois seulement. Le commerce est repris en Août 2023, par la boucherie « Molati » de Faïza Ghaïri qui était installée rue Charles Fourier à l’emplacement d’un caviste. L’emplacement du 114 boulevard de Fourmies lui convient parfaitement, car plus spacieux et surtout plus visible.

document Nord Eclair

Les 2 commerces tenus par Max Dumeige, tant rue Jules Guesde que boulevard de Fourmies étaient historiquement des boucheries depuis très longtemps. Si la boutique de la rue Jules Guesde est de nos jours devenu un cabinet infirmier, celle du boulevard de Fourmies accueille toujours une boucherie.

Remerciements à Max et Monique Dumeige ainsi qu’aux archives municipales

Boucherie Dumeige

Max Dumeige est né, en 1944, à Domart en Ponthieu dans la Somme. Son père était maquignon marchand de chevaux, dans cette même ville. Max, après ses études de boucher charcutier, et quelques premières expériences en tant qu’apprenti, décide de s’installer à son compte, car il est courageux, ambitieux et volontaire.
L’occasion se présente quand la boucherie chevaline de Mr Duponchel-Burda, au 115 de la rue Jules Guesde à Roubaix se libère.
Max et son épouse Monique née Simon, signent l’acte de vente et s’installent, en 1968. L’enseigne choisie est : La « Chevaline ». Ils sont les plus jeunes bouchers de Roubaix.

La vitrine de la boucherie Duponchel Burda avant la cession ( document M. Dumeige )
document Nord Eclair 1968

La rue Jules Guesde est une rue très commerçante dans un quartier populaire. Le commerce se situe juste à côté du magasin de M. Soetens au 109-113 qui propose des articles de vaisselle et de ménage. La superficie du terrain sur lequel se situe la boucherie s’étale sur 177 m2. La boutique est très longue en profondeur mais étroite en façade. Sur la droite, une porte de garage permet les livraisons de viande. Max et Monique habitent sur place.

Plan cadastral

L’année suivante, en 1969, Max investit déjà, en aménageant l’intérieur du point de vente. Il fait installer une magnifique vitrine réfrigérée pour la présentation des produits et engage un premier salarié. Il crée un rayon porc pour aménager l’année suivante un laboratoire charcuterie pour la fabrication de « charcuterie-maison » avec un deuxième employé.

La qualité des viandes de cheval de Max Dumeige est irréprochable et la publicité se fait seule, de bouche à oreille, dans tout le quartier. Très rapidement, les affaires se développent et sont très satisfaisantes. En 1972, Max fait transformer complétement le magasin intérieur et la façade par l’entreprise Frimak Gand. Le résultat est remarquable.

documents archives municipales 1972
La façade ( document M. Dumeige )
Plan de l’intérieur du magasin ( document archives municipales )

Max entretient des relations cordiales et amicales avec tous les commerçants du quartier et devient membre de l’Union des commerçants de la rue Jules Guesde en 1972.

document Nord Eclair 1972

En 1974, Max et Monique créent un rayon volailles et gibier. Le personnel compte désormais 6 personnes, Max à l’atelier, Monique à la vente et à l’administratif et 4 salariés.

Max et Monique derrière leur vitrine réfrigérée ( document M. Dumeige )

La boucherie reçoit le prix d’honneur du concours Bergues 72, pour un concours de viande de cheval, en 1972.

document Nord Eclair 1972
Max Dumeige dans son laboratoire ( document M. Dumeige )

Les affaires continuent de se développer. En 1980, de gros travaux sont entrepris ; une partie de l’arrière boutique disparaît pour y agrandir le point de vente. Cet agrandissement leur permet de créer un rayon veau et agneau et d’embaucher deux personnes supplémentaires.

Démolition de l’arrière boutique ( document M. Dumeige )

Au milieu des années 1980, les affaires fonctionnent toujours très correctement mais la rue Jules Guesde commence à se dégrader. De nombreux commerçants ferment et ne sont pas toujours remplacés. Max décide alors d’acquérir un second commerce dans une artère passante de la ville. En 1987, il reprend la boucherie chevaline du 114 boulevard de Fourmies, ouverte depuis Juillet 1968, à L. Nollet-Marescaux. Auparavant, c’était la boucherie Bellepaume, des années 1930 jusqu’en 1967.

la boucherie Bellepaume en 1957 ( document IGN )
publicité Nollet- Marescaux ( document Nord Eclair )

Avec les deux points de vente, les époux Dumeige communiquent dans la presse locale, en 1988, par une publicité commune

Publicité commune des deux magasins 1988 ( document Nord Eclair )

Deux ans après le rachat du commerce du boulevard de Fourmies, Max décide de transformer complétement le magasin. Un permis de construire est demandé pour la création d’un atelier de découpe et d’un magasin de vente. Il fait appel au bureau d’études François Beckary à Lille pour la refonte du commerce.

Plan de l’ancien magasin ( document archives municipales )
Projet du nouveau magasin ( document archives municipales )
Projet de façade ( document archives municipales )
Etat des travaux ( document archives municipales )

Après quelques jours de fermeture, le magasin peut alors ré ouvrir.

Réouverture ( document Nord Eclair 1987 )
( document archives municipales )

La boucherie de la rue Jules Guesde connait une baisse des ventes. Max et Monique décident donc, en 1990, de fermer ce point de vente qui deviendra une maison particulière et ensuite un cabinet d’infirmiers.

Le 114 de la rue jules Guesde dans les années 2000 et de nos jours ( document Google Maps )

Max et Monique ont trois enfants ; Christine, Anne et Mathieu. Ce dernier, après ses études et un diplôme de BTS de gestion, commence son apprentissage pour apprendre le métier. Il obtient son Brevet Professionnel en 1994.

Au milieu des années 1990 se répand partout en Europe, la crise de la vache folle ( maladie de Creutzfeldt-Jakob ) Le grand public est informé par les médias, ce qui engendre une crise sans précédent. C’est une catastrophe pour toutes les boucheries qui voient leurs ventes de bœuf se réduire mois après mois. Les boucheries roubaisiennes ne sont pas épargnées, sauf celle de Max Dumeige qui propose de la viande de cheval à la place du bœuf, mais surtout grâce à la réputation de qualité de ses produits, et à la confiance de sa clientèle.

document Plantu

à suivre . . .

Remerciements à Max et Monique Dumeige ainsi qu’aux archives municipales

Café d’ Hem Bifur

Au début du vingtième siècle, à l’entrée de la rue Jules Guesde, en venant du centre de Hem, côté pair il n’y a que des champs. En témoignent ces deux cartes postales du début du siècle sur lesquelles figure l’ Ecole Pasteur, côté impair.

CPA Ecole Pasteur années 1900 (Documents collection privée)

Puis une vue panoramique du carrefour de la rue Jules Guesde et de la rue du Docteur Coubronne, en 1933 ainsi qu’en 1962, montre un petit groupe de bâtiments côté pair, entouré de champs.

Photos aériennes de 1933 et 1962 (Documents IGN)

A l’issue de la 2ème guerre mondiale, à la libération fin 1944, une photo montre au carrefour un chariot de la Croix-Rouge attendant de connaître son point d’affectation tandis que des secouristes recensent les moyens en chevaux et voitures pour évacuer les sinistrés suite aux explosions des dépôts de munitions sur la propriété de « La Marquise ».

Photo de la Croix-Rouge en 1944 avec le bâtiment du n°2 rue Jules Guesde en arrière plan (Document Hem Images d’hier)

C’est Jules Duquesne qui s’ installe au numéro 2 rue Jules Guesde en tant que tonnelier et tenancier d’un café. Celui-ci a pour enseigne : « A Hem-Bifur » et la tonnellerie s’appelle Tonnellerie de la Bifurcation.

CPA représentant l’estaminet/tonnellerie (Documents collection privée)
En-tête d’une enveloppe de la tonnellerie datant de 1954 (Document Mémoire en Images de Hem)

Le nom ne doit rien au hasard ; il est également celui de la station située face au café et matérialisée par un abri, appellation due à la bifurcation entre les lignes de tramway de Lille à Leers et de Roubaix à Hem. Le virage effectué par le tramway à cet endroit correspond à la fin de la rue de Lille (aujourd’hui rue du Général Leclerc) et au début de la rue de la rue de Lannoy (aujourd’hui rue Jules Guesde).

Extrait de BD relative au nom du carrefour (Document Au Temps d’Hem) et photo du bus arrivant à la station dans les années 60 (Document Nord-Eclair)

Au café Hem-Bifur, le samedi soir chacun y va de sa chansonnette. Le coulonneux chante « ses écaillis » et le coqueleux « les coqs » et une chanson sur les quartiers de Hem est reprise en choeur sur l’air de la Cantinière.

Paroles de la chanson (Document Hem 1000 ans d’histoire)

La famille Duquesne, Jules d’abord puis Mme Duquesne puis enfin Maurice, exploite le café jusqu’au début des années 1970, tandis que la tonnellerie s’arrête avec Jules. L’activité presse s’ajoute à celle du café par la suite. Les champs à cette époque entourent toujours le petit groupe de bâtiments.

Photo aérienne des années 1970 (Document collection privée)

C’est la famille Mylle qui rachète alors les murs et reprend le commerce, où est proposée de la petite restauration et qui devient le siège des supporters de l’USH, l‘Union Sportive Hémoise, née en 1964 de la fusion du Club de Football du foyer Saint Corneille et du Football-Club de Hem. Elle le développe également en ajoutant dans un bâtiment annexe jouxtant le café, au n° 2 bis, une boucherie chevaline, laquelle se situait auparavant au 240 rue Jules Guesde.

Publicité café Hem-Bifur (Document Historihem)

Jean-Marc et Didier Mylle, 2 jeunes bouchers pensent en effet qu’il manque une boucherie à Hem Bifur. L’inauguration de la boucherie chevaline a lieu en 1977. Le magasin est traité à la manière rustique et campagnarde mais bénéficie en revanche du matériel de présentation et de conservation le plus élaboré.

L’atelier de préparation et la chambre froide sont agencés avec le souci permanent de préserver une viande de haute qualité dans les meilleures conditions d’hygiène et de fraîcheur. A l’occasion de l’ouverture un cadeau est prévu pour chaque acheteur et le journal Nord-Eclair met en lumière le nouveau commerce hémois.

Inauguration de la nouvelle boucherie chevaline (Document Nord-Eclair)

Publicité boucherie années 1979 et 1983 (Documents Nord-Eclair)

Dans les années 1980, une crémerie volaillerie s’installe, en la personne de Mme Mylle-Duquesne, au 68 rue du Docteur Coubronne, dans le bâtiment voisin de l’autre côté du café d’Hem Bifur, tandis que la boucherie Didier Mylle demeure au 2 bis rue Jules Guesde. Le café quant à lui est alors exploité par Roger Baert Piriou pendant quelques années.

Enfin le café est repris par le couple Depaemelaere au milieu des années 80, et devient alors également le siège hémois des supporters du Vélo-Club de Roubaix, lequel possède également un club à Roubaix au café Delchambre, rue de l’Hommelet, et un club à Leers, au café de l’Entente .

Publicité café Depaemelaere (Document Historihem)

Au n°2 bis, dans le même temps la boucherie chevaline cède la place à un salon de coiffure. Il s’agit du salon exploité par Jean-Noël Craissin, lequel était auparavant installé au n° 5 Place de la République dans le bâtiment jouxtant le commerce de fruits et primeurs Desprets.

Publicités du salon de coiffure (Documents collection privée)
Photos du salon dans les années 80 et près de 40 ans plus tard au moment de sa fermeture (Documents Historihem et Google Maps)

En 2003, lors de festivités dans la cadre du jumelage de la ville de Hem avec celle de Wiehl en Allemagne, on retrouve au carrefour d’Hem Bifur le café en arrière plan d’une photo des personnes costumées participant au défilé.

Défilé dans le cadre du jumelage Hem-Wiehl (Document Facebook Ville de Hem)

Mais en 2008,  Jean-Marc Mylle décide de tourner une page. Avec son frère, il reste propriétaire des murs que ses parents avaient racheté à la famille Duquesne, il y a 35 ans mais cède le fonds de commerce à la Banque Populaire. Comme il avait fait faire par un ami, Fabrice Dedryver, des fresques représentant le Hem d’autrefois que les clients pouvaient contempler en sirotant leurs verres, il décide d’en faire don à l’association Historihem.

Les fresques ornant l’intérieur du café au moment de sa fermeture (Documents Historihem)
Remise des fresques par JM Mylle à P Drouffe (Document Historihem)

Près de 100 ans après son ouverture le café Hem-Bifur a donc cédé la place à une agence bancaire après quelques travaux et le salon de coiffure a ensuite été remplacé par un commerce de pizzas à emporter. Le carrefour d’Hem-Bifur qui avait déjà perdu ses pavés et ses rails de tramway a donc radicalement changé d’image et une photo aérienne récente permet de constater à quel point le gros village des années 1970 a laissé définitivement la place à la ville.

Bâtiment en travaux en 2008 et agence bancaire en 2021 (Documents Google Maps)

Pizzaria Jo Happy Day en 2021 (Document Google Maps)

Photo aérienne du carrefour actuel (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem, et à Jacquy Delaporte pour ses ouvrages Hem Images d’hier et Hem 1000 ans d’histoire, ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem.

La triperie André

André Vaurs est boucher-tripier. Il est installé aux Halles Centrales de Roubaix. A la fin des années 1940, il y occupe l’emplacement N° 86.87. Les affaires commencent à retrouver un rythme normal, en cette période d’après guerre.

Publicité Décembre 1952 ( document collection privée )

En 1955, les affaires d’André Vaurs sont florissantes. En plus de ses deux emplacements 86.87, il développe son affaire en reprenant les parcelles voisines : les N° 84 85 15 19 et 20.

En 1956, les Halles Centrales sont démolies pour cause de vétusté. Tous les commerçants sont priés de quitter les lieux. André Vaurs a l’opportunité de reprendre un local situé au 13 rue Pierre Motte ( juste en face des anciennes Halles ). C’est le commerce de la boucherie-chevaline de M. Hellin Sellier.

( document collection privée )

La surface de 83m2 au sol est très petite et la porte cochère voisine ne lui appartient pas, car il s’agit de l’accès à la réserve du Monoprix voisin ; mais il bénéficie de tout le dynamisme de cette rue très commerçante.

Publicité 1957 ( document Nord Eclair )

André est boucher et spécialisé dans le commerce des abats ; il souhaite donc apposer son enseigne : « Triperie André » sur sa façade. Il développe alors, une gamme de produits très complète : rognons de porc, tripes, foies de génisse, cervelle d’agneau, ris de veau, langue de bœuf, tête de veau, joue de bœuf, parfaitement présentés dans la vitrine réfrigérée.

La nouvelle façade 1962 ( document archives municipales )

Au début des années 1960, les affaires fonctionnent correctement, André Vaurs décide donc d’investir en transformant sa façade en 1962. Après avoir eu l’accord de son propriétaire Jacques Heim installé au 7 rue Pierre Motte, il confie le dossier à Guy Delhaye décorateur à Bully-les-Mines pour mener à bien le projet. André profite de l’occasion de sa réouverture pour communiquer sur les promotions, dans la presse locale.

Publicité 1963 ( document Nord Eclair )

A la fin des années 1960, son fils Jean-Pierre, après ses études de boucher, vient l’aider à la tenue du commerce. En 1975, André prend sa retraite à 65 ans. Il cède son magasin à son voisin Michel Bruffaerts exploitant le Comptoir de la Viande au 45 de la même rue.

Publicité 1976 ( document Nord Eclair )

Michel Bruffaerts ne garde pas longtemps ce point de vente, puisqu’il le céde ensuite à la boucherie chevaline Hippo Nord en 1977.

Publicité 1977 ( document Nord Eclair )

La sévère concurrence des grandes surfaces amène la boucherie chevaline à fermer ses portes à la fin des années 1970. A partir de cette année-là, le commerce ne sera plus jamais, à vocation alimentaire.

Dans les années 1980, s’implantent les sociétés Rainbow Color (Photo) AAAB (Sécurité) et VAK ( sécurité ). En 1989, Fabien Hamès, jeune diplômé en optique, reprend le pas-de-porte du 13 rue Pierre Motte, y fait effectuer les travaux d’aménagement, et ouvre son premier commerce d’optique à l’enseigne Krys.

documents archives municipales et Nord Eclair

Les affaires de Fabien Hamès, aidé par son épouse Nathalie, fonctionnent de façon très satisfaisante. En 1999, le manque cruel de place les incite à changer d’emplacement pour le N° 9 de la même rue ( voir un précédent article sur notre site, intitulé : 9 rue Pierre Motte ).

Vont alors se succéder diverses entreprises au n° 13 : entre autres : en 2008 l’assureur Warhol du groupe GAN, puis en 2010 Humanis.

documents Google Maps

De nos jours le 13 rue Pierre Motte est occupé par un commerce de cigarettes électroniques : Neo Vapo.

Photo BT

Remerciements aux archives municipales

La boucherie Dekimpe ( suite )

La boucherie Dekimpe produit une charcuterie d’excellente qualité, les jambons bien sûr, mais surtout le saucisson fumé à l’ail, haché finement, qui devient leur produit phare. De nombreux clients viennent de très loin ( et même de Belgique ) pour leur en acheter. Ils arrivent à exporter leurs spécialités sous vide, à l’étranger.

Alain et Jean-Pierre installent le nouveau laboratoire ( document famille Dekimpe )

Au milieu des années 1970, la famille Dekimpe investit à nouveau en remettant aux nouvelles normes le laboratoire et en installant un nouveau comptoir réfrigéré près de la chambre froide, ainsi que des meubles à surgelés Findus et un présentoir pour les conserves HAK.

Le nouveau comptoir réfrigéré ( document famille Dekimpe )

Tous les membres de la famille ne comptent pas leurs heures. Le commerce demande beaucoup de travail, pour découper les morceaux de viande, fabriquer les saucissons, les jambons etc. Ils se lèvent très tôt, car le magasin ouvre à 8 h et ferme bien souvent après 20 h. Le commerce est ouvert 6,5 jours par semaine.

Ainsi, différentes étapes sont nécessaires pour savourer un délicieux jambon Dekimpe : saler, fumer, désosser, ficeler, mettre en moule et cuire.

Le jambon ( document famille Dekimpe )

Toujours à l’affût d’idées publicitaires inédites, ils proposent des opérations originales, au fil des années. Dans les années 1970 à Pâques, ils offrent un poussin pour tout achat d’un gigot d’agneau, ce qui fait le bonheur des enfants.

Dans les années 1980, c’est l’époque des pin’s et des magnets. Dans les années 1990, avec les commerçants Leersois, ils proposent à leurs clients de tester leur chance avec le robot Télélot. Puis c’est une carte de fidélité qui est créée dans les années 2000, pour faire bénéficier les clients d’une remise de 5 € par tranche d’achat.

Objets publicitaires ( document famille Dekimpe )

En 1986, les Télécom proposent aux commerçants de remplacer leur numéro de téléphone par un numéro que les clients retiennent facilement. Ils proposent à Jean-Pierre Dekimpe le numéro 75.50.50 facile à retenir ! Et les ennuis commencent, car le 74.50.50 c’est le poste des renseignements SNCF ! Et chacun peut faire une erreur en tapant sur un clavier, si bien que notre ami Jean-Pierre sature rapidement. Enfin tout rentre dans l’ordre, il retrouve son ancien numéro, et cela lui permet de faire un peu de publicité en communiquant l’anecdote dans la presse locale.

La vendeuse Martine, Andrée et Jean-Pierre ( document Nord Eclair )

En 1992 la famille Dekimpe crée le friand en forme de moulin, afin de célébrer la restauration complète du Moulin de Leers.

le friand ( document famille Dekimpe )
la façade dans les années 1990
Publicité 1994 ( document Nord Eclair )

Les fabrications de fin d’année telles que la galantine, le cochon de lait, le boudin blanc deviennent également des incontournables de la maison Dekimpe.

Une préparation minutieuse est nécessaire pour produire un cochon de lait : désosser délicatement le cochon pour ne pas percer la peau, laisser la tête et les pattes, farcir et refermer, emmailloter dans un linge avec bandelettes, cuire toute une nuit et enfin glacer le cochon pour lui donner un aspect appétissant.

Jean-Pierre, Alain et Francis préparent le cochon de lait ( document famille Dekimpe )
Le cochon de lait « Je suis délicieux de la tête à la queue » ( document famille Dekimpe )

A la fin des années 1990, la famille Dekimpe investit une nouvelle fois dans un nouveau comptoir réfrigéré.

document famille Dekimpe

En 2000, la modernisation du laboratoire devient à nouveau obligatoire, pour respecter les nouvelles normes sanitaires.

Façade décorée pour le passage à l’an 2000 ( document famille Dekimpe )

Jean Pierre prend sa retraite le premier en 2003 puis Andrée, Alain et Francis quelques temps après. Aucun de leurs enfants ne souhaite prendre la relève. Le magasin ferme donc le 30 Septembre 2008. Le plus jeune fils Francis reprend la boucherie chevaline 8 rue Gambetta à Leers en 2014 et prend sa retraite en 2021. Pendant 55 années, les deux générations de la famille Dekimpe ont marqué remarquablement le commerce Leersois.

Noël 2007 ( document famille Dekimpe )
Noël 2007 ( document famille Dekimpe )

Le N° 1 de la rue Jean Jaurès est reprise par la pharmacie Dolicque en 2010 et le N° 3 devient une friterie à l’enseigne « La Patatine ».

photo BT 2020

Remerciements à tous les membres de la famille Dekimpe

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La boucherie Dekimpe

André Dekimpe est né en Belgique en 1909. Au début des années 1920, il devient apprenti boucher, formé par son frère Aurèle Callens dans une boucherie située Grand Place à Wattrelos puis un commerce de la rue du Collège à Roubaix. André termine son apprentissage dans un établissement à Lille et s’occupe ensuite de l’entreprise de salaisons créée par son frère Aurèle à Lys lez Lannoy.

André et Yvonne Dekimpe ( document famille Dekimpe )

André décide de s’installer à son compte au dernier trimestre de 1953. Il arrive à Leers avec son épouse Yvonne et 4 de leurs enfants, Claude, Andrée, Jean-Pierre et Alain ( la fille aînée Jeanine, mariée récemment a déjà quitté le foyer familial ) Ils reprennent le commerce de boucherie-charcuterie d’Aimé Cnudde sur la grande place de Leers, plus précisément au 1 rue Jean Jaurès, à l’angle de la rue du général De Gaulle. André et Yvonne auront un 6° enfant, Francis, quelques temps après.

plan cadastral
la boucherie Cnudde ( document famille Dekimpe )

Le bâtiment doit dater des années 1820, c’était auparavant l’estaminet de la famille Meurisse. Un superbe balcon en fer forgé d’époque, existe toujours à la fenêtre du 1° étage. Le magasin est assez étroit, mais le bâtiment est grand et s’étale sur une surface de 210 m2.

Plan de la maison ( document famille Dekimpe )
André Dekimpe devant son billot ( document famille Dekimpe )

Dans les années 1960, Claude Dekimpe, le fils le plus âgé reprend un commerce de boucherie situé au 25 rue Joseph Leroy à Leers, et ce, pendant plusieurs années. Jean-Pierre, Alain et Francis, après un CAP de boucherie à Tourcoing, deviennent apprentis puis commerçants. Andrée s’occupe de la vente de produits à la clientèle, avec son frère Jean-Pierre. Puis les trois garçons se marient et quittent le domicile parental, pour vivre avec leurs épouses respectives. Seule Andrée reste vivre dans la maison familiale.

Yvonne Dekimpe et son fils Claude ( document famille Dekimpe )

En 1963, ils décident de moderniser le magasin : chambre froide et vitrine extérieure agrandie et modernisée. En 1965, ils démolissent un mur pour créer un nouveau laboratoire conforme aux normes sanitaires obligatoires.

la nouvelle vitrine élargie ( document famille Dekimpe )

Les affaires fonctionnent très bien, grâce à l’expérience et au sérieux d’André Dekimpe et de son épouse. En 1965, ils ont l’occasion d’acheter l’immeuble qu’ils louaient jusqu’à présent, ainsi que le commerce voisin au n° 3 de la rue Jean Jaurès, qui était occupé par un salon de coiffure. Ce petit local leur permet de stocker du matériel, et de décorer de superbes vitrines réalisées par Andrée, pour les grandes occasions : Pâques, Noël, etc

Le 1 et 3 rue Jean Jaurès ( document famille Dekimpe )

Andrée est spécialisée dans la préparation et la présentation de la charcuterie, elle est également une artiste douée dans l’art décoratif. A l’époque de Noël, elle se consacre avec une merveilleuse inspiration et une patience exemplaire, à la reproduction d’un édifice ou d’un monument. Elle crée l’église de Leers en saindoux et l’installe dans sa vitrine pour les fêtes de fin d’année 1966.

l’église de Leers en saindoux, devant le cochon de lait ( document famille Dekimpe )

En 1967, Andrée jette son dévolu, sur le château d’ Azay le Rideau qu’elle réussit à merveille en saindoux. Elle reçoit de très vives félicitations et le journaliste de Nord-Eclair ne manque pas l’occasion d’en faire l’éloge, même s’il commet une erreur sur le nom du château.

le château d’Azay le Rideau en saindoux ( document Nord Eclair )

La famille Dekimpe a l’occasion de louer un petit local à deux pas, en 1970, au 9 de la rue du général De Gaulle qui était auparavant la boucherie Verriest. Ce magasin n’ouvre que le lundi, puisque c’est le jour de fermeture hebdomadaire du magasin principal. Cela leur permet de satisfaire la clientèle 7 jours sur 7.

le magasin au 9 rue Charles De Gaulle ( document famille Dekimpe )
sac publicitaire avec les deux adresses ( document famille Dekimpe )

André Dekimpe décède en 1972 : Jean-Pierre, Andrée, Alain et Francis continuent l’activité du commerce. Il n’est pas toujours très facile de travailler en famille, mais l’ambiance est bonne entre les 3 frères et leur sœur : les garçons au laboratoire et Andrée aidée d’une vendeuse au magasin pour servir la clientèle.

à suivre . . .

Remerciements à tous les membres de la famille Dekimpe

La boucherie Blootacker

Gaston Blootacker naît à Ypres en 1903. Il devient apprenti boucher-charcutier et apprend le métier dans différents commerces en Belgique et, en France, chez J. Rubben au 135 rue Daubenton à Roubaix. Il se marie en 1927, avec Yvonne, née Storme qui est couturière dans un atelier du boulevard de Paris. Gaston est ambitieux et bien décidé à ouvrir son propre commerce. L’occasion se présente en 1935, lorsque la boucherie située au 178 de la rue de l’Alma se libère, suite au décès de l’ancien gérant : F. Duquesnoy. Gaston Blootacker signe alors un bail avec Mme Vve Duquesnoy et peut enfin ouvrir son commerce.

rue de l’Alma ( document collection privée )

C’est une petite échoppe dans un quartier populaire. La façade se compose d’une porte d’entrée centrale et deux petites vitrines latérales. A l’intérieur, la boucherie se trouve sur le côté droit. Derrière le billot (plan de travail en bois) et le bloc de marbre, se trouve la chambre froide réfrigérée par des blocs de glace achetés à la « Glacière de Croix ». Quelques années plus tard, la chambre froide sera électrifiée : le technicien « Frigidaire » posera deux moteurs à l’emplacement des blocs de glace.

A gauche c’est le côté charcuterie, les jambons, saucisses et pâtés sont présentés sur des plaques de marbre, on y trouve également la trancheuse à jambon. Plusieurs machines de production sont dans l’atelier de fabrication : les cuves pour cuisson, le hachoir à courroie, le poussoir pour saucisses, et le four électrique. Le fumoir est alimenté par de la sciure de bois provenant de Mr Plouvier ébéniste rue de France. La cuisine se situe à gauche du magasin et les chambres sont à l’étage.

Plan du magasin ( document J. Lepers )

Grâce au savoir faire de Gaston, les affaires démarrent correctement. C’est un quartier d’ouvriers qui logent dans de petites maisons situées dans les courées Thomas-Leclercq, Delporte-Rousseau, Saint-Emile et le fort Frasez situé juste en face.

Dans les années 1930, les gens vivent modestement et Yvonne doit bien souvent accorder des délais de paiement à ses clients. C’est la condition impérative pour que les habitants puissent consommer de la viande et pour que les commerçants puissent faire fonctionner leur commerce. Gaston est d’origine belge, et c’est pour cette raison qu’il indique sur sa vitrine extérieure HIER SPREECKT MEN VLAAMSCH ce qui veut dire : Ici, on parle Flamand.

A la fin des années 1940, Gaston et Yvonne achétent la maison voisine au 176, car le manque de place est évident. Ils ont 5 enfants ; Nicole, Chantal, Joëlle, Jean-Claude et Annie. Gaston achète également un garage dans la rue Archimède pour pouvoir garer sa Renault Celta 4 de couleur bleue et bleu ciel.

Gaston au volant de sa Celta 4 ( document J. Lepers )

Comme toutes les grandes artères de la ville, la rue de l’Alma est célèbre pour sa braderie annuelle, le dernier lundi de Juillet. Cette manifestation est très importante car elle permet, d’une part pour les « bradeux » de passer une journée en plein été et de profiter de prix promotionnels, et d’autre part pour les commerçants de pouvoir faire de bonnes affaires. La famille Blootacker attend toujours ce grand évènement avec impatience. Tous les membres de la famille sont bien sûr présents.

Cette année là, sur la photo ci-dessous, une tombola est proposée à tous les acheteurs, pour gagner, par un tirage au sort le lundi soir à 20h30, une superbe tête de veau. Et à droite Gaston a posé un panneau où il est indiqué : « T’chi qui n’a nin, sin p’tit bout de saucisson à 20 sous ».

Braderie de la rue de l’Alma ( document J. Lepers )

Gaston et Yvonne ne comptent pas leurs heures. La boucherie ouvre à 6h et ferme vers 21h30 car ils attendent les ouvrières du textile qui font leurs achats au retour du travail. Le commerce ouvre 6,5 jours sur 7 et de plus, bien souvent, le dimanche après midi est consacré au nettoyage du magasin. Les sorties et loisirs sont donc rares !

Deux des enfants, Joëlle et Annie aident les parents à la gestion du commerce, le soir après leur travail ou le weekend. Leurs tâches sont assez variées : vendre les produits à la clientèle, préparer la charcuterie à l’atelier, livrer à domicile, ou accompagner les parents à l’abattoir pour les achats. Gaston se fait aider également par des garçons bouchers et des apprentis.

Gaston et Yvonne Blootacker ( document J. Lepers )

Gaston décède en 1970 à l’âge de 67 ans. Son épouse Yvonne continue seule l’activité jusqu’en 1976 où elle sera expulsée par son propriétaire . En effet, la famille Duquesnoy qui possède une grande partie de la rue et des courées voisines a décidé de céder l’ensemble de ses biens à La Redoute qui souhaite construire et agrandir. Le projet de développement de cette entreprise n’aboutit cependant pas, car peu de temps après, le quartier se transforme et devient, au début des années 1980, le quartier Alma-Gare Fontenoy, que nous connaissons encore aujourd’hui.

Les façades actuelles de la rangée de maisons ( photo BT )

Remerciements à Joëlle Lepers-Blootacker

Les 2 anciennes boucheries de la rue Louis Loucheur

Dans les années 1950, la rue Louis Loucheur, nommée à l’époque rue du Bas Voisinage (et ce jusqu’en 1968), compte de nombreux commerces et parmi eux 2 boucheries charcuteries.

Au n° 42, se trouve la boucherie Vandenberghe, citée dans le Ravet Anceau de 1955 pour la première fois, et répertoriée dans la catégorie boucherie-charcuterie jusqu’en 1983. Ce commerce se trouve dans une rangée de maisons identiques, à priori construites à usage d’habitation, entre la rue Alexandre Ribot et la rue Foch.

Vue aérienne de la boucherie, signalée par un point rouge sur la toiture, située dans la rangée de maisons en 1962 et la même boucherie, signalée par n° 42 écrit en blanc sur le mur, dans sa rangée en 2020 (Documents IGN et Google Maps)

En 1984, la même boucherie est répertoriée dans l’annuaire au nom de Decouvelaere Frères et l’est encore dans le Guide Pratique de la ville de Hem en 2000. Une publicité des années 80 montre qu’elle vend toutes les viandes sauf celle de cheval mais aussi du gibier et de la volaille.

Publicité des années 1980 (Document archives Historihem)

Enfin en 2012, c’est Mathias Ladent ancien salarié de la boucherie qui, à la cessation d’activité de son employeur, décide de rouvrir une boucherie avec son épouse. Titulaire d’un CAP de boucher-charcutier, mention traiteur, il se lance dans l’aventure après quelques travaux de rénovation et de réaménagement pour moderniser un peu les lieux.

Façade de la boucherie en 2008, 2017 et 2020 (Documents Google Maps)

Dix ans plus tard Mathias Ladent est toujours à la tête de son magasin et fait sa publicité sur son propre site ainsi que sur Facebook où il présente notamment les nombreux plats qu’il propose en tant que traiteur. Il a également les honneurs du site Avis de Gourmets qui publie des commentaires élogieux de clients sur sa boucherie.

Photos de Mathias Ladent en 2021 et 5 bis Publicités numériques (Document site internet et Facebook)

Publicité numérique (Document Avis de Gourmets)

Au n° 99 de cette même rue en 1955, l’annuaire Ravet Anceau répertorie la boucherie-charcuterie Beernart, laquelle change ensuite de propriétaire et en 1965 , et pendant 10 ans, celle-ci est exploitée par la maison Faveeux-Claux sous l’enseigne « Au Cochon d’Or ». Elle commercialise boucherie, charcuterie, volailles, rôtisserie, crêperie et précise dans ses publicités que toute la charcuterie est fabriquée par la maison, spécialiste du buffet flamand.

Publicités Faveeux-Claux (Documents archives Historihem et collection particulière)

Puis en 1979, c’est un nouveau boucher qui est recensé à cette adresse à savoir la maison Lebel. En 1982 la publicité du « Cochon d’Or » fait état d’un grand choix de jambons, plats cuisinés, boudin toute l’année ainsi que de viandes du centre France « Bourbonnais ».

Publicité de 1982 (Document Nord-Eclair)

Puis en 1983, la boucherie qui porte toujours la même enseigne devient celle de Michel De-Ridder Pluquet, lequel axe sa publicité sur son agrément par les éleveurs Charolais du Centre et de ce fait sur la vente dans son commerce de viande de très grande qualité sans anabolisants.

Publicité de 1983 (Document Nord-Eclair)

En 1984 enfin, on enregistre un changement de propriétaire en faveur de Benoit Roman-Rassel qui continue à mettre l’accent sur la viande charolaise qu’il met à disposition de sa clientèle.

Publicité de 1984 (Document Nord-Eclair)

Puis en 2000, dans le Guide pratique de la ville de Hem, c’est une boulangerie « Sandy » qui est répertoriée au 99 de la rue Louis Loucheur. En 2008, il n’y a plus de commerce à cette adresse et l’immeuble est en travaux. Puis à partir de 2016, le bâtiment est identique à celui que l’on peut y voir aujourd’hui et abrite une habitation.

Le 99 en 2008 et en 2020 (Documents Google Maps)

En 2022, il reste donc une seule boucherie dans la rue Louis Loucheur qui en a compté 2 pendant plusieurs dizaines d’années et, à l’instar de bien d’autres rues de la ville, celle-ci ne compte plus que très peu d’entreprises et de commerces la rue étant devenue plus résidentielle.

Remerciements à Historihem et la ville de Hem

75 rue Charles Fourier

A la fin des années 1950, se construit un petit immeuble, au 75 rue Charles Fourier à Roubaix, composé de 9 appartements sur 3 étages. Le rez de chaussée est réservé à des cellules commerciales, dont une partie au 75 77 rue Charles Fourier et une partie au 134 136 rue Horace Vernet.

Sur cette vue aérienne de 1962, on distingue parfaitement l’immeuble. La grande partie vierge sera occupée plus tard, par l’hôtel des impôts. ( document IGN )

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La boucherie de la rue Pierre Motte

Henri Neyrinck-Robins ouvre, en 1920, une boucherie au 45 rue Pierre Motte, à l’enseigne :  » Boucherie Idéale  » qui devient  » Idéal Boucherie  » peu de temps après, vers 1925.

La boucherie en 1920 ( document D. Labbé BNR )
Facture 1926 ( document collection privée )

Au milieu des années 1930, le commerce est cédé à Guy Depuydt qui continue l’activité de boucher charcutier. Le commerce se développe fortement dans les années 1940-1950 toujours avec la même enseigne : Idéal Boucherie.

Publicité 1960 ( document collection privée )

L’Idéal Boucherie devient un commerce incontournable non seulement pour les roubaisiens, mais également pour les collectivités : écoles et entreprises, grâce aux livraisons à domicile. La fraîcheur des produits et les prix bas sont toujours une priorité pour Guy Depuydt.

Ré-ouverture 1962 ( document Nord Eclair )

Très dynamique, Guy décide de transformer la façade du magasin en 1962. M Pinchon décorateur, rue Saint Jean, est choisi. Il propose un nouvel agencement intérieur moderne. La vitrine toute en verre est réalisée par l’entreprise Trousson, pour un montant de 34700 Frs.

Pour cette journée de ré-ouverture, Guy Depuydt invite Mrs Robyn, directeur des abattoirs de Roubaix, Deffrennes inspecteur des denrées, et Arthur Neyrinck le propriétaire des murs de la boucherie.

Publicité 1965 ( document collection privée )

Michel Bruffaerts est boucher. Son commerce  » Boucherie Michel » se situe à Hem, au 12 avenue Lyautey, à la limite de Roubaix, en face de l’avenue Gustave Delory. Michel Bruffaerts reprend en outre le commerce Idéal Boucherie à Guy Depuydt en 1965.

Michel et son épouse Denise, décident de continuer avec la même stratégie de qualité des produits et de prix bas pour le consommateur. Il souhaite apporter un peu plus de modernité à ses deux commerces et change d’enseigne :  » l’Idéal Boucherie  » devient  » Le Comptoir de la Viande  ».

En plus de la viande et de la charcuterie, Michel propose également des volailles à la clientèle, et toujours la possibilité de livraisons à domicile.

Le commerce se développe : une vingtaine de personnes sont salariées de l’entreprise ( 14 à Roubaix et 6 à Hem ). En 1974, Michel et Denise décident d’agrandir leur magasin. Le laboratoire ( atelier de préparation et transformation de la viande ) est transféré au fond de l’allée, au 43 rue Pierre Motte. La surface de vente du commerce s’agrandit et passe à 258 m2.

cadastre
Ré-ouverture 1974 ( document Nord Eclair )

Dans les années 1980, Michel modifie son logo publicitaire. Quatre magasins à l’enseigne  » Comptoir de la viande  » sont désormais à disposition de la clientèle : Roubaix et Hem mais également Tourcoing, rue de la Cloche et Villeneuve d’Ascq, rue Jean Jaurès ( Flers Sart ). Trois autres magasins, sans enseigne, se situent à Roubaix : au 80 rue d’Alsace à deux pas du boulevard d’Armentières, au 110 rue Rubens à l’angle de la rue Raphaël, et au 13 rue Pierre Motte.

Publicité 1985 ( document collection privée )

Michel Bruffaerts décède en 1989. Son fils, Alain, reprend la succession et, au vu des difficultés rencontrées pour gérer l’ensemble des magasins, décide de ne garder que les magasins de Roubaix et de Hem.

Alain Bruffaerts transforme peu à peu ses commerces, en ajoutant des gammes de produits frais : fromage, fruits, légumes et quelques références d’épicerie, dans les années 1990. Les points de vente deviennent des supérettes.

Début des années 1990 ( document archives municipales )
Publicité 1996 ( document collection privée )

Malheureusement, Alain décède accidentellement en 2002. Noël Duquennoy, un ami, vient en aide à la famille, pour céder les deux points de vente. La boucherie de Hem, devient un commerce de fabrications de pizzas à emporter. Celle de Roubaix est vendu à Thierry Olivier, le boucher de Toufflers, puis quelques temps après, devient un bar à pâtes « Al Dente » qui ferme également très rapidement.

Le 45 rue Pierre Motte en 2010 ( Photo BT )

Remerciements à Michèle Bruffaerts et aux archives municipales.