Dès la construction du canal, on prévoit des ponts aux endroits de passage les plus fréquentés. Celui reliant la rue de la Vigne et la rue de Cartigny est édifié en 1870. C’est un pont tournant à ossature métallique, construit sur le même modèle que les ponts Daubenton et du Fontenoy. Son tablier est étroit : la chaussée ne fait pas plus de trois mètres et le croisement est impossible ; les trottoirs ne permettent le passage que d’une personne de front. Sa date de construction est inscrite de chaque côté de sa pile centrale.
Pour éviter aux piétons une attente lors du passage des péniches, due à la lenteur de la manœuvre manuelle du pont, on décide de lui adjoindre en 1902 une passerelle. Placée à quelques mètres en amont du pont, elle est inaugurée le 10 Octobre 1904.
Comme les autres ponts du canal, il est sans doute démoli par les allemands lors de leur retraite en 1918. Il sera néanmoins réparé et remis dans son état premier.
En juin 1955, on le trouve trop incommode et son état nécessiterait des travaux importants. On pense le démolir pour le remplacer par un pont basculant à deux travées. Le tablier fera 13 mètres de large, dont 9 mètres pour la chaussée : les véhicules pourront enfin s’y croiser ! Il faudra trouver une solution pour le passage des tramways qui l’empruntent.
Pour effectuer les travaux, on érige une grue, et Nord Eclair précise « Il s’agit d’une grue particulièrement puissante, dont il n’existe, paraît-il, qu’un seul exemplaire en France… » Elle sera capable de soulever l’ancien pont d’une seule pièce. Elle doit servir également à enfoncer des pieux destinés à stabiliser le nouvel ouvrage.
On démarre les travaux, mais le 9 décembre, la grue s’effondre, pilier central brisé. Il faut réparer la grue, et pour cela la soutenir par un échafaudage.
Le 21 décembre, nouvel accident. Cette fois, la flèche s’effondre sur la toiture du café à l’enseigne du pont de la Vigne, formant le coin. Heureusement, les dégâts sont mineurs. On relève la flèche et on répare de nouveau la grue, avant de reprendre les travaux.
On installe des palplanches, derrière lesquelles on fait le vide d’eau, de manière à construire les culées sur les pieux de béton préalablement enfoncés.
L’ouvrage va maintenant bon train, et l’inauguration et la mise en service ont lieu en octobre 1957, concomitamment avec l’exposition d’étalages organisée par l’union des commerçants de la rue de la Vigne. Victor Provo coupe le cordon inaugural, devant une foule nombreuse malgré le mauvais temps. L’événement est précédé d’animations : caravane publicitaire, combat de catch, et retraite aux flambeaux.
La passerelle métallique de 1904 présente sur une photo de presse de 1957, disparaîtra à son tour en Novembre 1958, victime de son âge. Une expertise révèle un affaiblissement considérable dû à l’oxydation des poutrelles métalliques qui la composent et des piliers qui la soutiennent.
On décide donc sa démolition.
Le pont est celui qu’on utilise encore de nos jours ; il donne toujours satisfaction à ses utilisateurs.
Ce pont a vu passer les « autocars westeels » des filles des mines faisant équipe à la lainiere et bien d’autres ouvrier (e)s vers les peignages Amédée prouvost pennel et flipo (dont mon père et son solex) et les supporters du CORT
la passerelle , que j’ai emprunté tant de fois pour aller de la rue de la vigne à l’ecole maternelle de la rue des pyramides, une baraque à crèpes s’est installée quelques jours sur le canal profitant d’un hiver exceptionnel. Le canal pris par une épaisse couche de glace le permettait. cette année là, la mer a gelé.
par ailleurs le pont voyait chaque jour passer les cars verts de la compagnie Weestel qui amenaient les ouvrières des mines jusqu »à la lainière.