Le premier hôtel des pompiers fut édifié et inauguré en 1876. Il se trouvait sur la Grand Place, et on y accédait en passant entre l’ancienne mairie et l’ancienne bourse du commerce. Cet ensemble de bâtiments disparaissent à partir de 1907, pour laisser place au nouvel hôtel de ville dont l’une des ailes est occupée par la nouvelle bourse du commerce, et qui sera inauguré le 1er mai 1911. Les pompiers quittent la Grand Place car on leur construit boulevard Gambetta, une nouvelle caserne, dont les plans sont réalisés par l’architecte Barbotin. C’est un superbe édifice en béton armé, dont les travaux sont terminés en novembre 1910, les pompiers s’y installant le même mois.
Le 19 juin 1911, c’est la journée des sapeurs pompiers dans le cadre des congrès tenus pendant l’Exposition Internationale du Nord de la France, qui se tient à Roubaix. Les combattants du feu sont reçus à 10 heures par l’administration municipale à l’Hôtel de Ville, puis à 11 heures, intervient l’inauguration de la caserne des Pompiers du boulevard Gambetta. Constatant que depuis leur installation en novembre, le service des pompiers se fait avec une rapidité toujours plus grande, le maire Eugène Motte remet solennellement la caserne au commandant des Sapeurs Pompiers.
Les Sapeurs Pompiers de 1911 Photo Journal de Roubaix
Des manœuvres d’incendie sont ensuite exécutées par les pompiers de Roubaix. A midi, l’union des Sapeurs Pompiers tient son conseil d’administration dans la caserne même, avant de rejoindre l’Hôtel de Ville à midi et demie où se déroule l’assemblée générale de l’Union, dans la salle Pierre de Roubaix. Le banquet se déroulera à 14 heures au 50bis de la Grand Rue, dans la grande salle du Casino Palace.
Une vue de la caserne plus contemporaine Collection Particulière
Cette caserne idéalement placée sur le grand boulevard central roubaisien, à peu de distance du centre géographique de Roubaix, servira donc près de trois quarts de siècle.
En mars 1985, démarre la démolition de la caserne, les pompiers ayant été relocalisés boulevard de Mulhouse. Des artificiers ont placé des charges explosives sur le vieux bâtiment, qui s’écroule dans un grand nuage de poussière. L’aile de la caserne qui donne sur la rue Pierre de Roubaix sera achevée à l’ancienne par les démolisseurs. C’est un témoin important de l’ancien quartier des longues haies qui disparaît ainsi, et qui lui aura survécu vingt ans.
C’est désormais l’immeuble de bureaux de la caisse d’allocations familiales de Roubaix Tourcoing qui occupe le n°128 du boulevard Gambetta, dans l’angle formé par la rue Pierre de Roubaix et ledit boulevard.
C’est triste la disparition d’un édifice qui a bercé et séduit toute mon enfance des années 70. L’ensemble des immeubles rue Albert Camus, rue Romain Rolland et rue Jules Verne qui se situaient derrière la caserne logeait une grande majorité des hommes du feu. Ont ils été construits en conséquence? Certaines lignes téléphoniques (des officiers peut être)de ces immeubles étaient reliées directement à la caserne. Celle ci a fait souvent l’objet de la visite des écoliers voire des collégiens en mal d’exposés. C’est le souvenir que j’en ai. Les logements cités plus haut entouraient les écoles primaire et maternelle Albert Camus. Mais il restait un grand terrain vague sur cet ilot scolaire central sur lequel a été reconstruit le complexe scolaire actuel. Dans les années 70, ce terrain ouvert à tous servait de temps à autre aux essais de projection de neige carbonique de la part des pompiers. Dès leur départ les gosses du quartier (dont moi et mon frère) y allaient jouer dans cette mer de mousse providentielle et nous rentrions trempés jusqu’aux os.
Effectivement. Le premier bâtiment construit fut celui de la rue Bernard (aujourd’hui J Watteuw) qui se situait dans l’immédiate proximité de la caserne et qui hébergeait les pompiers. Cet immeuble fut très vite appelé le bâtiment des pompiers. Le grand terrain vague derrière l’école devait être transformé en salle des sports, mais le projet n’a pas été mené à bien. Merci pour ce témoignage. Resterait-il quelques traces d’un exposé d’élève ?