La Caisse d’épargne de Roubaix, créée en 1842, est un établissement autonome, contrôlé par l’État, autorisé par une ordonnance royale. La caisse d’épargne se limite à la gestion de comptes d’épargne et de prêts simples pour les particuliers. Les bureaux, en 1847, sont d’abord installés dans la salle de Justice de Paix de l’hôtel de ville.
Le siège social de la Caisse d’Épargne de Roubaix est construit, en 1890, au 5 de la rue du Château, avec une magnifique façade de style néogothique. A l’intérieur, les murs sont en pierre de taille, les guichets en chêne massif ; le personnel est protégé de toute agression par des vitres et des hygiaphones.
Pour les clients, le livret de Caisse d’Épargne permet de conserver la trace des versements et des intérêts perçus. La Caisse d’épargne ne rencontre pas un succès immédiat du fait de la faible capacité d’épargne des classes populaires mais aussi d’une confiance faible envers l’institution. Il faut attendre les années 1920 pour constater un développement conséquent.
Dans les années 1930, la croissance se confirme et on trouve des agences de Caisse d’Épargne et de prévoyance dans les villes en périphérie : Croix, Wasquehal, Leers, Wattrelos, Hem et Lannoy.
Pendant la deuxième guerre mondiale, le bâtiment se situe juste à côté de la Croix rouge ( au 3 bis ) qui y soigne les blessés. Dans les années 50, l’amélioration des conditions économiques relance l’épargne. Le célèbre Livret de Caisse d’Épargne est offert, avec une petite somme d’argent, à chaque enfant à la naissance. Nous sommes en pleine explosion démographique (le baby-boom d’après guerre) et le bâtiment de la rue du Château devient rapidement trop petit.
En 1958, Félix Watine, président de la Caisse d’Épargne, décide de construire un nouveau siège social sur le trottoir d’en face, à l’angle de la rue du château et de la rue de l’Hôtel de ville.
C’est un projet ambitieux de 277 millions de Francs qui est confié à l’architecte Omer Lecroart, dont l’étude se trouve au 72 avenue Jean Lebas.
Au rez de chaussée on trouve un vaste hall de réception du public, la loge du concierge G Dutertre, les bureaux de la direction, la comptabilité. Au sous sol, on trouve la salle des coffres-forts, la chaufferie, les archives, les vestiaires et sanitaires pour le personnel. A chaque étage, des appartements immenses sont vendus à des particuliers ; au total 6 appartements de 7 pièces, et 3 appartements de 4 pièces. L’architecte Omer Lecroart fait d’ailleurs l’acquisition d’un appartement au dernier niveau. L’entrée des clients se fait par la rue de l’Hôtel de ville, l’entrée des résidents par la rue du Château.
Le 25 Septembre 1961, la nouvelle Caisse d’Épargne est inaugurée par M. Valéry Giscard d’Estaing, alors secrétaire d’état aux finances. M Henri Eecklan, vice président de la Caisse d’Épargne, remplace M Félix Watine souffrant. Il accueille les différentes personnalités : Mrs Hirsch, préfet, Lepargneur, chef de cabinet, Poniatowski, directeur de cabinet du ministre, Provo, maire de Roubaix . . .
M Giscard d’Estaing fait une brillante allocution. Nul doute que cette personnalité ambitieuse est promise à un bel avenir. Les discours se succèdent et, après la cérémonie, les 500 personnes sont invitées à un banquet à la salle Watremez qui vient d’être rénovée. Une superbe plaque commémorative en métal est offerte à chaque convive.
En 1963, l’ancien bâtiment de la Caisse d’épargne, rue du château, est rasé pour construire, à la place, une partie du centre commercial : Le Lido.
L’écureuil devient l’emblème des Caisses d’épargne. L’image de ce petit animal n’est pas anodine pour la banque ; il garde ses petites noisettes et les fait fructifier pour sa petite famille. En 2010, la Caisse d’Épargne quitte les locaux de la rue du Château, pour s’installer Grande Rue.
Aujourd’hui, les services municipaux occupent une très grosse partie du bâtiment. La façade est inchangée ; en revanche, à l’intérieur, le hall d’accueil a été complètement aménagé ; la salle des coffres a disparu ; les appartements à l’étage ont été transformés en bureaux.
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Remerciements aux Archives Municipales.
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