Docteur Léon-Célestin Coubronne

Né en 1850, et arrivé à Hem en 1874, en qualité d’officier de santé, Léon-Célestin Coubronne y a exercé la médecine pendant près de 50 ans.

Il a son cabinet face au carrefour d’Hem-Bifur, au 59 de la partie de la chaussée de Lille, future chaussée à grande circulation n°6, puis route de Saint-Amand et enfin rue du Docteur Coubronne à partir de 1928.

Cabinet du Docteur, marqué d’une croix blanche, dans les années 1900 (Document collection privée)

Sa voisine Rosalie Mulliez est couturière. On raconte que quand il doit recoudre un patient il a recours aux services de celle-ci…

Célibataire, il vit, après la mort de ses parents avec sa gouvernante Mlle Berthe. Il effectue ses visites en voiture à cheval assis à côté de son cocher Auguste Debaisieux.

Berthe la gouvernante et Auguste le cocher (Document BD Au temps d’Hem)

Il ne se signale par aucun fait retentissant mais seulement par une bonté proverbiale, un désintéressement et une sollicitude qui lui attirent la sympathie de tous. Chacun bénéficie de ses soins et de ses attentions, surtout les pauvres.

Il s’efforce également d’améliorer les conditions d’hygiène dans la commune et mène un combat contre le déversement des eaux sales dans les rues et chemins et tente de faire fermer l’usine d’équarrissage. Il met en place une assistance médicale gratuite pour les plus défavorisés et prévoit une consultation de nourrissons.

Combat contre le déversement des eaux sales (Document BD Au temps d’Hem)
Visite à l’usine d’équarrissage (Document BD Au temps d’Hem)

Lorsqu’il décède, en Octobre 1923, la commune de Hem et les populations d’alentour (Lannoy, Lys, Forest et Annapes où il se rendait en visite chez ses patients) lui rendent hommage en nombre, avec beaucoup d’émotion, en présence de Mr. Delecroix, maire de la ville. La Musique Municipale exécute plusieurs marches funèbres.

Faire-part de décès (Document d’archive Historihem)

Henri Masquelier, prêtre-journaliste, assiste à la cérémonie. Né à Hem en 1856, dans une famille de cultivateurs du Petit-lannoy et ordonné prêtre en 1881 il fonde le journal lillois « La Croix du Nord » dont il prend ensuite la direction. Un compte-rendu des funérailles en forme d’hommage figure donc dans ce quotidien local en Octobre 1923.

Photo de Mr Henri Masquelier (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

Dès le mois suivant, un Comité se constitue et lance une demande de contribution auprès de la population en vue d’ériger un monument à sa mémoire. La municipalité soutient cette démarche à l’origine de laquelle se trouvent de nombreux habitants de la ville et de ses environs immédiats.

Son buste, réalisé par Mr Herbaux, sculpteur, grand prix de Rome, est installé au cimetière de Hem près du grand calvaire dès 1924 et inauguré par la maire de Hem, en présence de plusieurs sociétés ( pompiers, harmonie municipale, élèves des écoles publiques et des écoles libres, sociétés de secours mutuel, etc).

Buste du Docteur Coubronne en 1924 au cimetière et Mr Delecroix déposant une gerbe de fleurs (Document d’archive Historihem)

Le buste se trouve actuellement Place de la République, contre l’église et face au café-brasserie de la mairie ; malgré un projet évoqué en 2010, il n’a pas été déménagé sur la nouvelle grand place de Hem, devant le jardin des perspectives, dans la rue qui porte son nom depuis 1928.

Buste du Docteur Coubronne contre l’église (Document Philippe Drouffe)

En 1944, les chars anglais puis américains défilent dans Hem qu’ils viennent de libérer. Le défilé photographié lors de son passage devant l’ancien cabinet du Docteur Coubronne, à priori occupé à cette époque par des particuliers, permet de se faire une idée des dégâts subis par l’immeuble et surtout par l’habitation voisine.

Défilé des chars (Document d’archive Historihem)

Dans l’après-guerre, comme durant près de 30 ans, il semble que l’ancienne demeure du Docteur ait été occupée la plupart du temps à usage d’habitation. Une photographie aérienne des années 60 permet de constater que le 59 comme la maison voisine ont été remis à neuf.

Photo aérienne d’Hem Bifur avec le n°59 marqué d’une croix blanche (Document collection privée)

Instantané de mémoire d’une personne habitant le centre d’Hem à l’époque : « je me souviens d’un magasin où l’on vendait un peu de tout, une sorte de bric-à-brac là où se trouve actuellement la clinique vétérinaire. Quant à la maison voisine, située à la place du parking actuel, elle servait de logement aux ouvriers agricoles de la Ferme Franchomme ».

Puis en 1970, le mémento public du commerce, de l’industrie et du tourisme de Hem prévient les habitants de l’ouverture très prochaine du Crédit du Nord à Hem Bifur et, en 1971, une publicité atteste de l’arrivée de cet établissement bancaire dans la rue et le journal Nord-Eclair publie un avis d’ouverture de la nouvelle agence bancaire hémoise.

Publicité 1971 (Document collection privée)

Avis d’ouverture 1971 (Document Nord-Eclair)

Instantané de mémoire : « Quand j’ai eu mon concours de la fonction publique en 1981, c’est au Crédit du Nord d’Hem-Bifur que je suis allée spontanément ouvrir un compte bancaire. L’accueil y était chaleureux et je me souviens que Mr Derache, l’un des employés, avait toujours un mot gentil pour ses clients et qu’il faisait tout pour leur rendre service ».

Le docteur Philippe Delforge ouvre ensuite, en juillet 1989, une clinique vétérinaire dans les anciens locaux de la banque. C’est l’établissement qui occupe les lieux encore aujourd’hui sous le nom de clinique vétérinaire de la Marque. La boucle est bouclée : l’immeuble sis 59 rue du Docteur Coubronne est à nouveau consacré à la santé.

Instantané de mémoire :« Quand j’habite rue du Docteur Coubronne j’ai quatre chats et les occasions ne manquent pas d’aller consulter le docteur Delforge. Il est très professionnel mais aussi très humain et sait accompagner sa clientèle au mieux même lorsqu’il arrive qu’il faille mettre un terme à l’existence de mes compagnons à quatre pattes ».

Clinique vétérinaire de la Marque en 2021 (Document Google Maps)

Remerciements à Philippe Drouffe, l’Association Historihem et la Ville de Hem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui et à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

L’église non rebâtie

Les églises Saint Sépulcre, du très saint Rédempteur et Sainte Bernadette aujourd’hui disparues. Coll Particulière

Roubaix a la particularité d’avoir reconstruit plusieurs églises sur son territoire. Ce fut le cas de l’Église du Saint-Sépulcre, place d’Amiens ; une première et grande église de briques en style romano-byzantin est construite entre 1870-1873, devient une église paroissiale en 1877. Mais, devenue vétuste, elle est démolie en 1961. Un accord entre la commune, propriétaire de l’édifice, et l’évêché assure le suivi d’un nouveau lieu de culte qui est bâti entre 1961 et 1962 par les architectes roubaisiens Luc Dupire et Marcel Spender. De même l’église du Très-Saint-Rédempteur construite rue Bourdaloue en 1881-1884 par Paul Destombes est bénie le 18 février 1884. Après les années 1970, l’église, faute d’entretien et par manque de moyens du diocèse, se dégrade. L’église ferme en 1988 et l’association diocésaine la fait démolir en 1990 avec l’accord de la commune. Une nouvelle petite église moderne de briques, plus fonctionnelle, est financée en partie par la commune en remplacement de la première, tandis que l’association diocésaine assure la maîtrise de l’ouvrage. Le projet est confié aux architectes Philippe Escudié et Jean-François Fermaut. Elle est bâtie en 1993-1994. C’est enfin le cas de l’Église Sainte-Bernadette, avenue Alfred Motte La première église Sainte-Bernadette élevée par Vilain et Serex s’avère à la fin du 20e siècle trop vaste pour les besoins paroissiaux et inadaptée aux modes de célébration contemporains. En 1990, l’évêché de Lille annonce la décision de vendre l’église et ses locaux annexes. Un concours d’architecture est aussitôt organisé et la première pierre de la nouvelle église posée en 1991, sur un terrain appartenant à la commune situé sur la même avenue. Elle est construite sur les plans des architectes Philippe Escudié et Olivier Bonte entre 1991 et 1993. Elle est financée par l’association diocésaine et par la commune de Roubaix.

L’église du Sacré Cœur vue de la rue Pellart Coll Particulière

L’Église du Sacré-Cœur du XIXe siècle, s’élève sur la place d’Audernarde et son parvis fait face à la rue Pellart. Elle résulte du vœu des Roubaisiens d’ériger un lieu de culte en l’honneur du Sacré Cœur si la ville est préservée de la guerre contre la Prusse. Sa construction débute donc en 1871 mais n’est pas achevée quand débute la Première Guerre mondiale. C’est en effet la première église roubaisienne dont la municipalité républicaine de l’époque refusa de prendre en charge les dépassements budgétaires. Les catholiques roubaisiens promettent alors de la terminer si la ville est épargnée. Promesse tenue en 1930. Le clocher abrite alors quatre cloches : la plus lourde pèse 3,6 tonnes, la plus légère 700 kilos.

Le projet d’Omer Lecroart doc NE

En 1971, le lieu de culte ferme pour des raisons de sécurité et il est rasé l’année suivante. La municipalité décide alors de construire un espace de jeux pour enfants équipés de bac à sable et de portiques. Pourquoi n’a-t-elle pas été rebâtie, alors qu’un projet avait été adopté à l’instar de l’église du Saint Sépulcre ? L’architecte Omer Lecroart avait en effet présenté un projet dont le coût s’élevait à plus d’un million de francs. La commission des églises avait pris une part du financement et la commune en prenait pour 75 % du montant. Un emprunt est alors envisagé.L’église est plus petite que la précédente 35 mètres sur 13 de large et sera rebâtie du côté de la rue Pellart. Il restera donc un emplacement libre entre l’église et le presbytère qui lui ne sera pas démoli.

Démolition 1972 doc NE

La démolition s’effectue jusqu’en mai 1972. Mais les choses en restent là. Deux projets ont été estimés très coûteux, le projet de 1973 combattu par une partie du clergé prévoyait l’adjonction d’un lieu de culte pour les musulmans, une mini mosquée de six mètres sur dix. Et puis une partie de la population catholique estime qu’il y a plus urgent à faire que de construire un lieu de culte quand il s’en trouve un à moins de cinquante mètres.

La chapelle du couvent en 1904 doc BNRx

On se reporte alors sur l’appropriation de la chapelle de la visitation qui servira d’église paroissiale après quelques aménagements. C’est en 1975 à l’issue d’une réunion à laquelle participent Monseigneur Gand évêque de Lille et Léonce Clérembeaux député et adjoint au maire, que la décision est entérinée. Les sœurs de la Visitation ont accepté d’envisager leur départ, à condition d’être relogées dans la périphérie. Des solutions sont recherchées sur Sailly-Lez-Lannoy.

Le projet « visitation » doc NE

Le couvent de la Visitation fera donc l’objet d’un projet en quatre parties : tout d’abord la chapelle qui sera appropriée pour diverses activités paroissiales. Puis le corps principal du couvent serait transformé en foyer logement pour personnes âgées, ensuite la plus grande partie du terrain serait mise à disposition du public sous forme de parc avec aire de jeux, sur le modèle du square Destombes. Enfin le bout de terrain situé entre les maisons de la rue de la Vigne et celles qui se trouvent au quai de Nantes et boulevard de Strasbourg vont recevoir un semble d’une cinquantaine de logements et de places de parking. Quant à la place d’Audenarde, désormais libre de toute occupation, elle fera l’objet d’une consultation de la population, avant de devenir un espace de jeux pour enfants.

Carré Saint Jean

Suite de l’article intitulé : Les Petites Soeurs des Pauvres,

Le couvent des « petites sœurs des pauvres » de Roubaix ferme définitivement ses portes en 1999. Le bâtiment reste inoccupé quelques temps. La ville se retrouve avec une friche immobilière de plus de 10.000 m2 qui semble bien difficile à réutiliser.

En 2007, l’imagination intarissable des architectes et promoteurs immobiliers voient là l’occasion de construire un programme mixte de logements à proximité du centre ville. Ce projet ambitieux est orchestré par le groupe « Pascal Boulanger Réalisations » à Lille. Le cabinet d’architecture Escudié-Fermaut à Tourcoing est choisi pour l’étude et la conception.

documents archives municipales

Le site est composé de plusieurs anciens bâtiments qui sont réhabilités. Un immeuble neuf vient compléter l’ensemble en reformant le front bâti de la rue Saint Jean.

80 logements réhabilités dans le bâtiment principal : Bat A ( Photo BT )

Les travaux s’étalent sur plusieurs années, par différentes étapes successives. Le chantier commence par le ravalement de toutes les façades : les briques sont nettoyées et rejointoyées avec un joint rouge. Les anciens châssis sont remplacés par des fenêtres bois de couleur noire. L’ensemble de la toiture est remplacé par des tuiles en terre cuite de couleur gris anthracite. 3 ascenseurs sont construits sur les façades arrières, et sont habillés d’un bardage en bois.

documents archives municipales et photo BT

Les anciennes écuries ( Bat D ) sont transformées en 9 petites maisonnettes fonctionnelles et coquettes.

documents archives municipales et photo BT

La chapelle invisible de la rue est conservée. Elle comporte deux lofts et un logement-atelier d’artiste ( Bat F ).

document Nord Eclair et photo BT

Un immeuble neuf complémentaire de 20 logements ( Bat E ) est construit en front à rue. Il s’agit d’appartements en location gérés par Logis Métropole (SA d’ HLM).

documents archives municipales

La large porte située rue du coq français est rénovée et la statue de Saint Joseph restaurée.

Photo BT

Les espaces verts ne sont pas oubliés. 3 parkings sont créés dont 1 sous- terrain. Ils sont bien séparés entre eux, de façon à limiter la surface dédiée aux voitures, pour libérer de véritables zones d’espaces verts piétonnes.

document Google Maps

L’objectif est atteint : conserver au mieux les anciens bâtiments en les adaptant aux nécessités des logements neufs. Cette superbe réalisation regroupe au total, plus d’une centaine de logements répartis en appartements, maisonnettes et lofts dans un environnement insolite, calme et paisible.

document Nord Eclair

Remerciements aux archives municipales

Brasserie Brabant-Desprets

La Brasserie Desprets Bonte, installée rue Jules Guesde à Hem, au lieu-dit le Monceau, à la limite de la ville de Lannoy, est mentionnée sur le cadastre de 1890, sous l’appellation Paul Desprets et dans le Ravet-Anceau de 1893 dans les 5 brasseries existantes à Hem. Il faut savoir qu’à l’époque les 5 brasseurs étaient propriétaires de la majorité des estaminets de cette petite ville. Un courrier datant de 1873 démontre que cette brasserie existait déjà auparavant, élément corroboré par le site patrimoine de France qui estime que la construction du bâtiment a eu lieu en 2 temps au dix-neuvième siècle.

Plan de Hem de 1953 situant le lieu-dit (Document archives Historihem)

Courrier Desprets Bonte de 1873 (Document collection privée)

Sur les cartes postales du début du vingtième siècle on peut constater que l’entrée principale de la brasserie, au dessus de laquelle figure l’enseigne Desprets, se fait par le bâtiment blanc sis au 470 rue Jules Guesde, légèrement en retrait du bâtiment en briques du 466-468 par rapport à la rue.

Le bâtiment début 20ème et en 2021 (vue de Lannoy vers Hem)(Documents collection privée et Google Maps)

Le bâtiment début 20ème et en 2021 (vue de Hem vers Lannoy) (Documents Hem Images d’hier et Google Maps)

Dès 1923, apparaissent dans les Ravet-Anceau les établissements Brabant-Desprets dirigées par Bernard Brabant, brasseur au 466-468-470 rue Jules Guesde à Hem, probablement suite à un mariage avec une descendante de Paul Desprets.

En ce début du vingtième siècle, la bière est livrée dans les cafés en tonneaux : la rondelle = 160 litres. Les rondelles sont portées par 2 hommes à l’aide d’un harnais d’épaule en bois appelé le « tiné ». Un 3ème doit les aider pour charger ou descendre les escaliers de la cave.

Porteurs de rondelles (Document Hem Images d’hier)
Porteurs de rondelles (Document bd au Temps d’Hem)

Les plates-formes sont tirées par 2 chevaux ou 3 mulets pour effectuer les livraisons.

Plates-formes de livraison (Document Hem Images d’hier)

A partir de 1947, on retrouve la société Brabant-Desprets répertoriée à la fois dans la brasserie et le commerce de gros de vins et spiritueux.

Tarif des vins et spiritueux en 1934 (Document archives Historihem)
Publicité années 50 (Document collection privée)

En revanche la famille Brabant-Desprets n’est pas domiciliée sur place. A cette époque on lui retrouve une propriété au 452 rue Jules Guesde soit juste avant la brasserie en venant du centre d’Hem. Cette importante propriété se distingue clairement sur la photo aérienne de l’époque.

Photo aérienne de 1947 (Document IGN)

Dans les années 60 la brasserie Brabant-Desprets semble à son apogée. Une vue aérienne permet de mesurer son importance en terme d’ampleur face à l’hospice.

Vue aérienne de la brasserie en 1962 (Document IGN)

Elle ne lésine pas sur la publicité et le sigle représentant les deux lettres B entrelacées du prénom et du nom de son propriétaire Bernard Brabant figure sur les cartes publicitaires et sous-bocks distribuées par l’entreprise.

Carte publicitaire  (Document collection privée)
Affiche publicitaire et sous-bock (Document archives Historihem)

L’entreprise est ainsi répertoriée jusque dans les années 70. En revanche en 1979 plus aucun établissement n’est indiqué à cette adresse. La propriété familiale apparaît en revanche toujours comme étant celle de la famille Brabant-Leurent après avoir été quelques années la demeure de Mme Vve Brabant-Desprets.

En 1981, le journal Nord-Eclair consacre un bel article à la reconversion de l’ancienne brasserie Brabant en centre d’accueil pour artisans. Sur les 4000 m² de la brasserie, les bâtiments inoccupés depuis plusieurs années constitués de : « logement, atelier, atelier de fabrication, logement patronal, magasin industriel, abri, magasin » selon le relevé du site consacré au patrimoine de France, ont été rachetés et les locaux sont revendus à des prix intéressants à des artisans.

Brasserie côté cour (Document Nord-Eclair)

La façade extérieure est préservée et rénovée tandis que les bâtiments sont rasés puis remis en valeur dans une zone d’activité dénommée l’ancienne brasserie.

Brasserie en façade (Document Nord-Eclair)

Les caves de la brasserie accueillent alors 5 orchestres de la région qui ne trouvaient pas de locaux. Cette information fait écho à une photographie du début du vingtième siècle qui peut être une forme de publicité pour la brasserie ou signifier que les propriétaires ou les employés de celle-ci participaient à l’époque à une formation musicale.

Photo musiciens Brabant (Document collection privée)

Depuis 1982, un certain nombre d’entreprises se sont succédé dans les anciens locaux de la brasserie au 466-468, exerçant les professions les plus diverses : commerce de voiture, entreprises de bâtiment, agence immobilière, mais aussi activités de santé humaine telles que psychologie et sophrologie. La façade extérieure a été rénovée au fil du temps et aujourd’hui le bâtiment a fière allure et évoque par son architecture le souvenir du passé industriel hémois.

Le bâtiment en 2008 et 2020 (Documents Google Maps)
La façade du 468 rénovée en gros plan (Document Google Maps)

Remerciements à l’Association Historihem et la Ville de Hem et Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem images d’hier ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

Mars 1902

Le journal des sports de Mars 1902

Football : le RCR fait jouer toutes ses équipes. Sur le terrain de la rue de Beaumont, les équipes 1 et 2 s’affrontent en un match d’entraînement. L’équipe 5 matchera le football club de Mouscron à Tourcoing. La première demi finale du Championnat du Nord scolaires entre l’équipe du Collège de Saint Omer et celle du RCR se déroulera sur le terrain des Villas. Le Sporting Club Roubaisien jouera contre l’équipe 4 de l’UST sur le terrain du Pont-Rouge. L’Iris -Club Roubaisien jouera sur son terrain un match amical contre la Gauloise de Wattrelos.

Aviron : le cercle nautique l’aviron a renouvelé sa commission pour 1902 : Président Émile Truffaut, vice président Ernest Wante, secrétaire Émile Delchambre, trésorier Henry Hazebroucq. Chef de matériel M. J. Cau, commissaires MM. Bouckaert, Mazure, Pétri, Delobel.

Cross Country National. C’est le dimanche 2 mars que se déroulera à Paris cette grande épreuve annuelle organisée par l’USFSA. Elle réunit 270 coureurs répartis en 27 équipes dont dix équipes de province. Le journal regrette de ne pas voir figurer de clubs roubaisiens ou tourquennois.

Football : le RCR a battu l’équipe du Collège de Saint Omer par trois buts à deux après un très beau match. (Buts roubaisiens de Renaux, Dubly et Jenicot). Le Football club Wattrelosien l’a emporté sur l’Iris-Club Roubaisien par trois à zéro. La Gauloise de Wattrelos a gagné son match contre l’Iris-Club Roubaisien par deux à zéro.

Cross country, le challenge international du RCR est pour bientôt. Les engagements sont reçus jusque jeudi soir chez M. Maurice Dubrulle 71 rue d’Alsace, accompagnés du droit d’entrée soit 5 francs par équipe de huit coureurs, ou 1 franc par coureur individuel.

Boxe. Une réunion est organisée à l’Académie de boxe française 18 rue du Collège à Roubaix, dans le but de former une société dont feraient partie tous les élèves de la salle Desruelles. Ce nouveau club aurait pour but d’encourager particulièrement le sport de la boxe et notamment en organisant des fêtes et assauts par invitation, pour lesquels le concours de maîtres parisiens est déjà assuré.

Henri Desgrange en 1901 doc wikipedia

Cyclisme : de superbes affiches ont été apposées pour la grande journée sportive du 30 mars. Le sympathique directeur de l’Auto-Vélo, Henri Desgrange, accompagné d’un de ses rédacteurs M. Mercier, correspondant sportif du Journal de Roubaix, et de M. Vitors directeur du Nord Sportif étaient de passage à Roubaix pour prendre sur place toutes les dispositions nécessaires tant au point de vue de l’arrivée de la course Paris Roubaix qu’au point de vue des courses de voiture qui auront lieu sur la piste du vélodrome.

Publicité Garin Mars 1902 in JdeRx

Athlétisme : une fête athlétique à la salle Jeanne d’Arc. Une grande fête athlétique aura lieu dans la salle de la rue Jeanne d’Arc, organisée par la société l’Union des Sports de Roubaix. Au programme, travail athlétique par M. Florent Stirnaut accompagné d’un jeune élève de 18 ans. Travail classique pour tous les élèves. Les Bourbonnais, les rois de l’acrobatie. Match revanche Coudenys troisième du championnat du Nord contre Bouzin deuxième du championnat Rousseau, poids légers. Enfin, M. Florent Stirnaut luttera avec n’importe quel amateur ou professionnel qui se présentera.

Publicité Académie de Boxe Mars 1902 in JdeRx

Boxe : anniversaire de l’académie de boxe. Voilà un an le professeur Jean Desruelles fondait l’académie de boxe de Roubaix, 18 rue du Collège et la prospérité de cet établissement n’a fait que s’affirmer. Suit une longue liste d’élèves parmi lesquels beaucoup de noms de la bonne société roubaisienne, tourquennoise, lilloise et amiénoise. Mais il n’y a pas que des sujets masculins parmi les élèves du professeur Desruelles : Mlles Peugniez, Jonville et Maertens sont également pratiquantes. M. Desruelles est également le professeur attitré du lycée de Tourcoing et de l’Union des Sports Athlétiques de Roubaix.

Publicité usine du Coq français Mars 1902 in JdeRx

Automobilisme : Le comité de l’Automobile Club du Nord organise le 16 mars un rallye paper automobile. Le départ sera donné à 9 heures et demie du matin au Parc de Barbieux à Roubaix. Le parcours comprendra une trentaine de kilomètres et l’arrivée se fera à Lille vers onze heures et demie. Une médaille en vermeil sera offerte au premier arrivant. L’allure ne devra jamais dépasser la vitesse permise. Les organisateurs comptent sur la participation de nombreux chauffeurs. Une excursion sera organisée pour le jour de Pâques jusqu’à Arras sur le parcours de la course Paris Roubaix.

Louis de Fleurac crossman du Racing Club de France doc wikipedia

La fête sportive du RCR. Temps merveilleux, sport excellent et public choisi. En football le RCR affrontait le Cercle Sportif Brugeois. Les belges mènent 2-0 à la mi-temps, gagnent finalement 3-0. Le cross a été un gros succès. Les parisiens du Racing Club de France dominent la course mais un jeune roubaisien, Honoré du Stade Roubaisien, se classe deuxième derrière De Fleurac du RCF et devant cinq autres parisiens.

Escrime. La société des sports réunis donnera dimanche 23 mars une fête intime en son local du Café de Bruxelles, rue de la Chapelle Carette à Roubaix. Elle s’est assurée du concours de MM. Victor Fort, moniteur à l’école de Joinville, professeur d’escrime à Roubaix, Moulard ex-brigadier d’escrime au 38e d’artillerie, Armand Plaire de Verviers, boxeur amateur et de Paul Boghaert le lutteur roubaisien bien connu.

Un projet de fédération sportive. Aux jeunes sportsmen de Roubaix. Le football et les autres sports athlétiques ont pris cette année un développement considérable dans le Nord. E toutes parts sont fondées des sociétés libres et sur chaque terrain à peu près convenable l’on peut voir chaque dimanche s’entraîner des jeunes gens mais malheureusement pour ces Clubs, l’affiliation à la société mère l’USFSA coûte beaucoup trop cher pour leurs ressources. Pourquoi donc toutes ces jeunes sociétés ne se réuniraient-elles pas pour créer une union qui prendrait en mains leurs intérêts et organiserait elle aussi, des championnats, de façon à faire naître l’émulation parmi tous les jeunes gens si désireux de faire montre de leurs aptitudes ?

Shettle

Georges Shettle, né en 1823, travaille en tant qu’assistant chez M. Fry, célèbre photographe à Londres. En 1840, M Fry découvre le négatif sur papier translucide. Cette découverte incite Georges Shettle à s’installer à son compte dans un studio photo à Forest Hill.

Georges Shettle a 3 fils : Arthur, William et Frédéric. Arthur Shettle franchit le Channel et s’installe dans un premier temps à Dunkerque, avant de rejoindre Roubaix en 1887, pour inaugurer son magasin au 4 boulevard de Paris. Il ouvre également un studio photo à Bruxelles et à Tourcoing, rue Motte. William quant à lui crée un studio à New York sur Madison avenue. Enfin, Frédéric s’installe à Bradford on Avon en 1896.

Arthur Shettle 1823 1919 ( document Nord Eclair )
document publicitaire commun des frères Shettle ( document collection privée )
publicité d’Arthur Shettle pour ses magasins de Roubaix et Tourcoing ( document collection privée )

En 1904, Arthur fait modifier la façade du 4 boulevard de Paris pour créer une nouvelle vitrine. Sur la photo ci-dessous, on distingue les voisins : à droite, au n° 2 la pâtisserie VanHaelst et à gauche, au n° 6 l’expert comptable Debuchy.

La façade du 4 boulevard de Paris ( document collection privée )

Les 3 fils d’Arthur : Georges junior, Frédéric et Lucien Shettle s’associent et reprennent la suite au magasin de Roubaix, en 1912. Georges décède en 1919. Lucien quitte la région pour Nantes où il installe un studio-photo. Frédéric reste seul à Roubaix.

document collection privée

En 1934, un gros projet immobilier résidentiel voit le jour, et nécessite la démolition de plusieurs maisons du n° 2 au n° 12 du boulevard de Paris. Pendant les travaux de construction de cet immeuble, Frédéric trouve un local pour son commerce, dans la rue de Crouy. Les travaux se terminent en 1936 et Frédéric peut alors s’installer dans le nouvel immeuble mais à l’arrière du bâtiment, au n° 1 rue de Lille. Frédéric habite à l’étage, avec son épouse Marie née Hannetel, et leurs 4 enfants, André, Jacques, Jean et Simone.

Il aménage également la partie au dessus du garage, en studio photo. Les parois vitrées permettent une meilleure luminosité pour les prises de vues, portraits, photos d’identités etc. De nombreux décors différents sont à disposition de la clientèle pour qu’ils puissent choisir l’arrière plan de la photo.

le magasin de la rue de Lille ( document Nord Eclair )

En 1936, la première démocratisation de la photo apparaît. Le laboratoire est modernisé : la lampe à arc est remplacée par une tireuse. Après la seconde guerre mondiale, les affaires reprennent de façon très satisfaisante. Frédéric décide alors de transformer et d’agrandir son magasin en 1952, par une nouvelle façade, un aménagement intérieur plus spacieux et le laboratoire photo Noir et Blanc installé au sous-sol.

la nouvelle façade en 1952 ( document archives municipales )
Frédéric Shettle ( document J. Shettle )

La cinquième génération Shettle prend la relève : Les deux fils de Frédéric : André et Jacques reprennent le magasin en 1957. Jean, quant à lui, ouvre un magasin à Paris rue de Clichy.

André Shettle ( document J. Shettle )

En 1957, Jacques crée la société « Phocinor » avec d’autres photographes de la région dont : Equinet à Tourcoing, Gallois à Douai, Vermesse à Lille, Hochard à Valenciennes, Cuvelier à Lens . . . Ce groupement permet de négocier des conditions d’achat de matériel photographique. Le succès est tel que très rapidement, le groupement devient national en 1963 et s’appelle désormais Phocifrance. Deux marques sont créées pour les produits : « Foci » pour les appareils photographiques et « Phokina » pour les accessoires. 350 photographes sont désormais adhérents au groupement.

Foci ( document Nord Eclair )
Jacques Shettle ( document J. Shettle )

Dans les années 1960, l’entreprise comprend 5 salariés pour le développement et le tirage des photos papier. Les deux fils de Jacques, Jacky et Alain commencent à venir aider leur père au magasin. Sur la photo ci-dessous, à droite, le jeune Jacky Shettle conseille son client en 1964.

document J. Shettle

à suivre . . .

Remerciements à Jacky et Alain Shettle, ainsi qu’aux archives municipales.

L’auberge du Coq

Ce bâtiment, sis sur la place d’Hem, doit dater du XVIIème siècle ; on invoque alors Saint-Corneille pour guérir le « haut mal » ou épilepsie, ainsi qu’une foule d’autres maladies. Les pèlerins sont fort nombreux et viennent d’un peu partout chaque année plus spécialement autour du 14 septembre, anniversaire de la mort du saint.

Invocation de Saint-Corneille (Document Au Temps d’Hem)

Avant d’invoquer celui-ci, une coutume fort ancienne consiste à offrir un coq vivant souvent acheté dans cet établissement. Quand on s’y attable, chacun apporte en même temps sa bûche pour participer au chauffage ou l’achète au tenancier.

Cet estaminet sert également de Maison Commune pour la réunion des échevins et baillis de l’Ancien Régime puis des Conseillers municipaux après la révolution et jusqu’en 1883, année de construction de la première Mairie.

Représentation de la Maison Commune (Document BD Au temps d’Hem)

La société des archers apparaît à Hem en 1834 comme l’indique son drapeau. C’est un groupement sportif qui oblige ses membres à présenter certaines conditions de moralité, à prêter serment et à observer les règlements de la compagnie Il existe des concours individuels et des concours entre sociétés. Celle de Hem a son siège à l’auberge du Coq.

Drapeau en soie brodée d’une image de Saint-Sébastien (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

En 1887, l’établissement est repris par Louis Dufermont, cultivateur à Hem et conseiller municipal de la ville.

L’immeuble est situé au bout de la place d’ Hem, derrière l’église Saint-Corneille et une carte postale du début du vingtième siècle colorisée permet d’en constater l’importance.

Auberge du Coq au centre de la photographie (Document collection privée)

En 1935, une publicité annonce clairement les multiples activités de l’établissement : estaminet toujours, mais aussi marchand de légumes, fruits, primeurs et conserves de premier choix à des prix défiant toute concurrence (Arrivages frais tous les jours-Livraisons à domicile). Concrètement un couloir sépare la partie café et la partie primeurs.

Publicité 1935 (Document collection privée)

A l’occasion de la fête annuelle des brancardiers et infirmiers du Nord une manifestation est organisée à la gloire de Notre Dame de Lourdes le 07 juin 1936, par la paroisse Saint-Corneille. Lors de la procession, le cortège s’arrête devant l’auberge du coq et l’on distingue très bien sur la photographie la façade de l’établissement ainsi que son enseigne. A cette époque, ce sont donc déjà les noms de Demagny et Wauqier qui y sont indiqués.

Prospectus annonçant la procession (Document site Historihem)
Photographies de la procession (Document site Historihem)

Une vue aérienne de 1950 permet de constater que le centre d’ Hem consiste encore en quelques maisons groupées autour de l’église, environnées de nombreux champs, la vocation agricole de Hem étant encore très importante malgré l’implantation depuis la fin du dix-neuvième siècle de quelques industries.

A cette période l’immeuble situé au n° 8 de la place n’a plus aucune implication dans les affaires communales puisque la Mairie a été construite depuis plus de 50 ans. Le bâtiment n’abrite plus que 2 commerces.

Vue aérienne 1950 (Document IGN)

En 1958, le Ravet Anceau fait ainsi référence à l’établissement non plus en temps qu’auberge du coq mais en temps que café au nom de Demagny et en temps qu’épicerie au nom de Wauquier. En 1972, le nom de Demagny apparaît toujours à la rubrique cafetier mais l’épicerie Wauquier n’est plus répertoriée à cette adresse.

La maison du surgelé occupe ensuite l’immeuble à compter de 1979 comme en témoigne une publicité reprenant les trois établissements de l’enseigne dans la métropole en Mars 1982.

Publicité mars 1982 (Document Nord-Eclair)

« Instantané de mémoire : Lorsque je m’installe rue du Docteur Coubronne en décembre 1986, pas besoin de prendre la voiture pour faire mes courses au quotidien. Tous les commerces de 1ère nécessité sont regroupés dans un rayon de moins d’un kilomètre autour de mon domicile : boulangerie, boucherie, supermarché et même un vendeur de produits surgelés sur la place sur laquelle s’installe aussi le marché chaque dimanche matin».

Photographie aérienne (Document Hem 1000 ans d’Histoire)

Après la fermeture de la maison du surgelé c’est un cabinet comptable qui s’installe, en 1993, dans cet ancien bâtiment après avoir procédé à sa rénovation complète. Il s’agit du cabinet de Bernard Panyen qui ensuite développe la société Bernard Panyen et Associés, société d’expertise comptable qui occupe toujours les locaux à ce jour.

Photo du bâtiment en 2017 (Document Google Maps)
Logo de la société (Document site internet BPA)

De l’ancienne auberge du coq, ne subsiste plus qu’une trace à ce jour à savoir le coq en relief qui figure toujours au dessus de la porte d’entrée.

Photo du coq aujourd’hui (Document collection privée)

Depuis 1950, la place de la République a bien changé et l’ancienne place du village est devenue un centre ville même si des champs l’isolent encore de la voie rapide.

Photo aérienne 1989 et 2021 (Document IGN et Google Maps)

Remerciements à l’Association Historihem et la Ville de Hem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem 

Marie-Paule Cadeaux (suite)

Marie-Paule Deshayes est également la responsable de l’Union Commerciale pendant 20 ans et n’est jamais à court d’idées pour mettre en oeuvre diverses opérations commerciales, au moins une par année.

Dès 1993, elle organise ainsi une opération Noël avec l’association commerciale « Hem j’aime », afin de tenter de redynamiser les petits commerces de Hem qui subissent la concurrence des supermarchés. Des lots (petit électro ménager et paniers garnis) sont remis aux participants du tirage au sort de la quinzaine commerciale de fin d’année.

Photos du lancement de l’opération et de la remise des lots (Documents La Voix du Nord 1993 et 1994)

La même année a lieu le jumelage de la ville de Hem avec celle de Wiehl, en Allemagne dans le district de Cologne, à l’initiative de Denise Houdry ajointe à la culture de la ville de Hem. A cette occasion Marie-Paule prend l’initiative de créer dans les commerces de la ville des vitrines aux couleurs de l’événement également marqué par des festivités : rencontres sportives, échanges scolaires, fête champêtre, plantation de l’arbre du jumelage dans le parc de la mairie, etc

le jumelage et la vitrine de la boutique à cette occasion (Document Marie-Paule Deshayes)

1994 est l’année de « La Brasserie du Commerce », c’est-à-dire, « l’opération moules » le jour de la braderie. Ce jour-là les commerçants de Hem régalent 350 convives dans la salle Leplat où ont été installées de longues tables recouvertes de sets « Hem en fête ». Après plusieurs soirées de préparation et plusieurs heures de nettoyage sur le parking de la salle, quelques 400 kilos de moules et 200 kilos de frites sont servis à table le midi pour le plus grand plaisir des « bradeux ».

Photos de la salle Leplat et publicité pour l’événement (Document Marie-Paule Deshayes)

Puis Marie-Paule et son mari entament à nouveau une rénovation de la façade en 1995 et un agrandissement intérieur. La nouvelle vitrine permet de mettre en valeur l’élégance des produits proposés par la boutique. A cette occasion la publicité qui paraît dans la presse met l’accent sur le côté de plus en plus chic de la boutique et des produits proposés à la clientèle.

Photo de la nouvelle façade (Document collection privée) et de l’intérieur de la boutique rénovée (Document Marie-Paule Deshayes)

Marie-Paule, en plus de la papeterie et de la maroquinerie ainsi que des classiques de son commerce se lance en effet dans les listes de mariages. Elle se consacre à l’esprit « traditionnelle boutique » et ne propose que du haut de gamme qui ne se vend pas en grande surface. Elle reste ainsi fidèle à son idée de faire venir dans son magasin une clientèle à la recherche de ce que l’on ne trouve pas ailleurs.

Nouvelle publicité (Document collection privée)

A la fin des années 90 et pendant 10 ans, Marie-Paule participe également à l’opération du Téléthon, une association caritative déterminée à vaincre la maladie, et avec laquelle, en femme d’engagement, elle ne peut envisager de ne pas faire quelque chose, entraînant à sa suite l’union des commerçants dont les gérants du pressing hémois de la rue Jules Guesde.

Téléthon 1999 à Hem (Document Marie-Paule Deshayes)

Dans le même esprit, elle participe à une exposition organisée à la salle Leplat, le salon de la femme, en 2002, où elle fait en sorte que son « stand » soit le plus attractif possible et représente au mieux les différents types de produits accessibles dans sa boutique, petite par la taille mais grande par le contenu proposé.

Photo de l’exposition de 2002 à la salle Leplat (Document collection privée)

Enfin, toujours partante pour toute initiative de nature à mettre de la vie dans la commune et ainsi participer à la redynamisation du commerce hémois, elle participe à une manifestation organisée en partenariat entre la municipalité et l’association « Bien Vivre à Hem », à savoir l’élection de l’ambassadrice de la ville en 2002.

Flyer annonçant l’événement et photo des lauréates avec Marie-Paule (Document Marie-Paule Deshayes)

Le temps a passé vite et en 2010, Marie-Paule prend sa retraite. Malheureusement il n’y a aucun repreneur pour le fonds de commerce et le magasin familial ferme ses portes.

Le bâtiment est vendu et ce n’est qu’en 2013 qu’Olivier Roffiaen y installe son auto-moto-école, encore en activité à ce jour.

Photo du bâtiment à vendre en 2010 et de la nouvelle auto-moto-école en 2020 (Documents Google Maps)

Remerciements à Marie-Paule et André Deshayes

Le nouveau Petit-Paradis

Le Petit-Paradis en 1962 doc IGN

Le nom de Petit Paradis provient de l’enseigne d’un estaminet qui se trouvait en 1895 au n°223 Grand Rue. Dans le rectangle formé par les rues Lacroix, Fourcroy le boulevard de Strasbourg et la Grand Rue, il y avait un certain nombre de courées. Ainsi rue Lacroix, au 12 la cour Lauwers, au 16 la cour Richardt Prouvost, au 22 la cité immobilière. Rue Fourcroy la cour Watteau au 10-12, la cité Lauwers au 20, la cour Millescamps au 30. Grand Rue, la cour Duthoit au 215, la cour du Petit Paradis au 219, la cour Vandendorpe Platel juste avant la Place Nadaud. Boulevard de Strasbourg : la cité Charpentier entre le n°3 et le n°19.

En 1972 est votée la reconduction de l’accord intervenu en 1970 avec la Communauté Urbaine pour la réalisation du programme de résorption des courées, la ville s’étant chargée de demander la déclaration d’utilité publique. L’opération associe les îlots Petit Paradis et Ingouville. Respectivement 115 et 123 immeubles bâtis à démolir, pour la construction de 126 logements HLM et 41 logements ILM et 173 logements HLMO par la société anonyme d’HLM le Toit Familial.

Plan des futures constructions doc NE

Juste avant la démolition, en 1972, il y avait encore quelques commerces et entreprises présentes dans le secteur : rue Fourcroy, les constructeurs mécaniciens Priau et fils au n°6 et le fabricant de meubles Vandevenne au 32- 34 ; rue Lacroix, au 28bis les soupes Debouvrie, au 34 le café de l’abattoir. Grand Rue au 203 la teinturerie Anett, au 205 une épicerie, au 207 une boucherie, au 211 une bonneterie, au 213-215 un café, au 223 un pâtissier, au 225 et 227 des épiciers.

Le chantier du Petit-Paradis doc NE

Février 1975, le Petit Paradis n’est plus qu’un grand trou d’où sortiront bientôt des immeubles HLM. Les nouveaux logements vont être construits par la société le Toit Familial associée au CIL de Roubaix Tourcoing. Quatre tours vont être édifiées : un immeuble de 9 étages comprenant 49 appartements, un deuxième immeuble identique au premier, un troisième immeuble de 9 étages comprenant 38 appartements et un quatrième de 9 étages comprenant 37 logements de type ILM d’un standing supérieur aux HLM.

Le Petit-Paradis aujourd’hui vue Google maps

L’opération a gardé le nom de l’ancien quartier Petit Paradis. Elle prévoit un total de 181 places de parking au sol un terrain de jeux pour les enfants en retrait vers le boulevard de Strasbourg qui fera tampon avec la Grand Rue. Un terrain a été cédé à la municipalité en bordure de l’école maternelle du boulevard de Strasbourg. Il est question d’y construire des classes supplémentaires si le besoin s’en faisait sentir. Une station service BP, prévue dans l’opération, s’est implantée Grand Rue, elle prendra le nom de station service du Galon d’eau. Elle a aujourd’hui disparu.

La ligne Lille-Leers – Quatrième partie : Hellemmes

La voie pénètre sur le territoire d’Hellemmes à la chapelle d’Eloques, située à côté de l’ancien octroi. On est alors dans le quartier dit du petit Lannoy.

Plan cadastral 1881 – Document archives Départementales du Nord

Cette chapelle a traversé les années ; elle existe toujours, accolée à une autre construction, telle qu’elle est figurée sur le plan précédent.

Photo Google

A partir de ce point, la ligne va traverser Hellemmes dans sa largeur en suivant la rue Jacquard depuis la chapelle d’Eloques jusqu’au territoire de Flers. Aux débuts de la ligne, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de Lille, les constructions sont progressivement plus clairsemées ; on approche peu à peu de la campagne.


Plan cadastral 1881 – Document archives Départementales du Nord

Après la chapelle, le tram suit alors en ligne droite la rue Jacquard, dont l’aspect a peu changé entre les années 30 et les années 70 : à gauche une rangée de maisons, à droite des bâtiments industriels et des jardins.

Photo IGN 1971

Si les maisons sont toujours là côté gauche, le côté droit de la rue montre aujourd’hui un centre commercial Lidl qui a remplacé industries et jardins.

Photo Google

La rue, jusqu’aux environs de la rue Fénelon, est bordée d’alignements de maisons des années 20 et 30 qui lui conservent un caractère urbain assez dense.

Image Google

Pourtant, de nos jours, au fur et à mesure que l’on avance dans la rue Jacquard, on rencontre autant de bâtiments anciens – anciennes fermes qu’on retrouve sur les plans cadastraux du XIXème siècle et maisons construites entre les deux guerres – que des constructions récentes. Celles-ci ont été érigées sur les zones restées libres jusqu’après la seconde guerre. Un coup d’œil à la photo aérienne IGN de 1971 nous montre que tout est bâti à cette époque.

Photo IGN

Mais le contraste est net le long de la rue entre les anciens immeubles et ceux bâtis après la disparition de la ligne de tramways.

Photo Google

Dans le prolongement de la rue Jacquard, rue Voltaire, la voie suit la limite entre Hellemmes et Mons, dont elle côtoie le lieu dit La Guinguette. On y trouve aujourd’hui un ensemble d’immeubles collectifs très récents.

Enfin, au bout de la rue Voltaire, il faut prendre à gauche la rue Corneille. Le chemin était alors barré par les domaines des châteaux Decourchelle et Brassart aujourd’hui disparus, mais dont les parcs et les frondaisons sont encore visibles au bout de l’alignement.

Photo Google

La ligne contourne maintenant la zone des parcs, par un virage à droite qui lui permet de pénétrer sur le territoire de Flers.

A suivre…

Les illustrations proviennent du site Remonter le temps de l’IGN et de Google maps