Chapelle Sainte Thérése de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face

Dans les années 50, un industriel roubaisien, Philippe Leclercq, fils de Louis Leclercq, propriétaire de la Roseraie, domicilié à Hem, déjà connu pour ses activités en faveur des lépreux et des enfants du Biaffra, ami de l’art et des artistes, est désireux de doter Hem d’une chapelle ouverte à l’art contemporain.

Il réalise ce projet ambitieux en ayant recours à divers artistes en la personne d’ un architecte suisse Hermann Baur, du sculpteur Eugène Dodeigne, du peintre spécialiste en art sacré Georges Rouault, du tisserand Jacques Plasse-le Caisne, et des peintres-verriers Alfred Manessier pour la conception et Louis Barillet pour la réalisation.

Panoramas 1946 et 1961 (Documents IGN)
La chapelle flanquée des anciennes maisons à l’otil (Document collection privée)

Le 16 septembre 1956, une belle cérémonie se déroule à l’occasion de la pose de la première pierre, sur le terrain du jardin potager des époux Charles-Leclerc-Salembier, propriétaires de la première brasserie de Hem. 4 ouvriers s’affairent sur le chantier et c’est le chanoine Descamps, doyen de Lannoy qui procède à la bénédiction, élevant une croix à l’endroit où se situera l’autel.

Pose de la 1ère pierre de la chapelle (Document La Croix du Nord)
Bénédiction de la pose de la première pierre (Document La Croix du Nord)

La maquette de la chapelle est pleine de promesses. En 1957, la chapelle est construite et Mrs Baur, Mannessier, Dodeigne et Leclercq s’y retrouvent pour concevoir les finitions de l’aménagement intérieur. Le dimanche des Rameaux 1958, la chapelle est ouverte au culte, en présence du cardinal Liénart.

Maquette de la chapelle (Document Narthex)
Les concepteurs du projet réunis dans la Chapelle (Documents Historihem)

Catholique fervent, Philippe Leclercq explique plus tard (propos repris et diffusés dans le journal La Croix du Nord) : « « J’ai voulu retrouver la vraie hiérarchie des valeurs. Dieu premier serviJ’ai pensé à m’en ouvrir à mon cher Mannessier, l’estimant capable plus qu’aucun autre peintre de faire pour Dieu une œuvre digne des grands siècles chrétiens, époques où rien n’était trop beau pour le Bon Dieu. »

 « Je tiens essentiellement à ce que cette chapelle soit intégrée dans la communauté paroissiale et en soit aimée », écrit Philippe Leclercq au cardinal Liénart en 1954, en acceptant le vœu des paroissiens qu’elle soit dédiée à sainte Thérèse de Lisieux.

Sainte Thérése de Lisieux (Document collection privée)

5 ans plus tard Philippe Leclercq est élevé par le pape Jean XXIII à la dignité de Camérier de Cape et d’ Epée et, en 1969 puis 1970, il devient Chevalier de la Légion d’Honneur puis Commandeur de l’Ordre de Malte. A son décès, en 1980, il est inhumé dans le choeur de la chapelle.

Philippe Leclercq, gentilhomme du pape et Marthe Lestienne (Document Thierry Prouvost)
Photos de la chapelle de la famille en 1958 (Documents collection privée)

La chapelle Sainte Thérèse se situe le long d’une petite route, dans un quartier mi-rural, mi-ouvrier : le quartier d’ Hempempont. On ne l’aborde pas directement depuis la route grâce à une muraille de verdure obtenue par quatre tilleuls, mais par un trottoir, perpendiculaire à la rue qui longe la rangée de petites maisons chaulées qui la flanquent, et en passant devant un campanile de briques muni de petites cloches sur lesquelles deux textes de Sainte Thérèse sont gravés : « L’amour attire l’amour » et « ce que je demande c’est l’amour ».

Le trottoir d’accès avec le campanile à l’époque et en 2020 (Documents collection privée)
les cloches et leurs inscriptions en gros plan (Documents Historihem)

Les quatre maisons très anciennes rangées le long du trottoir forment « La Cité Leclerc » et celle-ci se trouve donc dans l’enceinte de la chapelle : l’Enclos Sainte Thérèse. Autrefois couvertes de chaume, ces maisons vivaient alors au bruit du métier à tisser. Elles représentent le type même de la « maison à l’otil », une fenêtre et une porte pour la cuisine et 2 fenêtres pour la grande salle dans laquelle se trouve le métier. Une fois la pièce finie, le tisserand la mettait sur sa brouette pour la conduire à Roubaix. Ces maisons ont ensuite servi de logement aux ouvriers de la brasserie Leclerc, d’où le nom de l’ensemble.

Rien de solennel donc pour l’accès au lieu de culte puisqu’il s’agit d’une chapelle et non d’une église et que l’ensemble doit rester d’une grande simplicité. C’est pourquoi il n’y a pas de transition entre le trottoir et le parvis, revêtus du même pavement de briques depuis les seuils des anciennes maisons à « l’otil » jusqu’à l’entrée de la chapelle.

La dalle carrée dans le parvis (Documents Revue Art d’Eglise)

Seule fantaisie dans le pavement : une dalle carrée, sur laquelle doit se faire la bénédiction du feu à la vigile pascale. Cette dalle porte un texte représentant la prière qui accompagne, durant la nuit de Pâques, l’allumage et la bénédiction du feu nouveau. L’entrée quant à elle est surmontée d’un auvent portant une mosaïque de Mannessier, ayant pour thème l’Alléluia.

L’entrée de la chapelle surmontée de l’auvent (Document collection privée) et étude pour la mosaïque (Document Historihem)

En pénétrant dans la chapelle le regard se porte sur la Sainte-Face, œuvre de Rouault, sur le mur nu au dessus de l’autel, représentée sur un panneau tissé (et non une tapisserie) selon le procédé de l’artisan J. Plasse-Le Caisne, de vastes dimensions, de couleurs noire et ocres, qui a posé d’innombrables difficultés techniques pour sa réalisation.

La Sainte-Face sur panneau tissé (Document revue Art d’Eglise)

Les murs de vitraux conçus par Mannessier représentent une méditation sur la vie de Ste Thérèse de Lisieux : le côté sud qui a l’aspect d’une fresque de verre et de ciment est fait d’un vitrail aux tons éclatants, qui évoquent son enfance et sa jeunesse, puis les rouges, bleus et violets qui rappellent ses années de souffrance au Carmel et côté nord le mur plus bas est également fait d’un vitrail aux tons plus légers qui symbolise sa vie céleste.

Les deux murs composés de vitraux (Documents Historihem)

Contre l’un des murs se trouve l’autel du saint sacrement, table de pierre sur pieds de fer, œuvre du sculpteur Dodeigne tout comme l’autel principal en pierre de Soignies surmonté d’une croix en fer forgé. Figurent également dans la chapelle d’autres œuvres de l’artiste telles que les fonts baptismaux et la statue de Ste Thérèse.

Autel principal et autel du Saint Sacrement, croix de fer forgé , fonts baptismaux et statue de Ste Thérèse (Documents collection privée)

L’architecture intérieure de la chapelle ménage un espace harmonieux, grâce aux pentes du toit, couvert d’un bois simple, avec un sol pavé de dalles en pierre noire des Pyrénées espagnoles et des bancs de chêne dessinés par l’architecte Hermann Baur. Ce mariage de lumière et de matière crée une ambiance particulière propice à l’intériorité.

Vue générale de l’intérieur de la chapelle (Document revue d’Art d’Eglise et collection privée)

A suivre…

Remerciements à Historihem

Daniel Duponcelle « diminutif »

Daniel Duponcelle naît en 1945 à Roubaix. Il vit avec sa mère Raymonde Riquier, gérante du café de l’Etoile, au 19 sur la Grand Place. Il apprend le métier de coiffeur à l’école de coiffure au Foyer d’Education Ouvrière au coin de la rue Nabuchodonosor et de la rue Jules Guesde, obtient avec succès ses diplômes de CAP et BP et termine sa formation en tant qu’apprenti dans différents salons de la métropole. Puis, il trouve un poste de coiffeur au salon René, de René Oechsel, au 4 rue Edouard Anseele, juste à côté du café de la Ligue des Sports. Daniel y remplace Jean Liviau qui quitte son employeur pour devenir un grand coiffeur roubaisien.

Daniel travaille ensuite au salon Art et Coiffure rue Saint Nicolas à Lille en 1968, où il a l’occasion de coiffer Jacques Brel de passage à l’opéra lors de sa tournée « L’Homme de la Mancha », mais oh ! surprise : Jacques Brel doit quitter le salon, les cheveux mouillés, suite à une panne générale d’électricité dans tout le quartier !

Daniel est un coiffeur compétent, doué et ambitieux. Il souhaite s’installer à son compte. L’occasion se présente, en fin d’année 1968, quand le salon de coiffure hommes de Jacques Honoré, au 132 rue du Collège, se libère. Le  »salon Jacques » devient alors le  »salon Daniel ».

le salon Daniel au 132 rue du Collège ( document D. Duponcelle )
publicité 1975 ( document Nord Eclair )

Daniel Duponcelle entretient d’excellentes relations avec ses confrères et n’hésite pas à changer son enseigne, lorsque son ami Daniel Hourez ouvre son salon, au 129 de la Grand rue. Il rebaptise alors son salon :  »diminutif ».

Daniel est membre du Club Artistique. Coiffeur pour hommes, il propose des minivagues et colorations en cabine pour suivre la tendance de la mode et commence à communiquer sur sa nouvelle enseigne par des encarts publicitaires dans la presse locale.

En 1979, pour satisfaire la demande, il complète son activité en démarrant la coiffure dames. Le succès est immédiat. La même année, Daniel entre au Cercle des Arts et Techniques à Lille, qui regroupe des artisans coiffeurs pour la formation, le perfectionnement et la préparation aux concours.

coiffure H F ( document collection privée )

En 1982 Daniel Duponcelle souhaite changer d’emplacement pour son salon de coiffure. Il trouve un local au 16 bis boulevard de Paris. C’était auparavant le commerce d’antiquités de J. Leschevin. Daniel transforme lui-même avec quelques membres de la famille, ce local en salon de coiffure. L’enseigne ne change pas : « diminutif » pour Hommes et Femmes. Vu les difficultés de stationnement, Daniel trouve un accord avec son voisin le photographe Shettle pour réserver quelques places sur son parking privé, au N° 14 du boulevard.

Le 16 bis Boulevard de Paris ( document D. Duponcelle )
Publicité 1985 ( document Nord Eclair )

Deux ans plus tard, en 1984, un commerce voisin, situé au 10 boulevard de Paris, se libère. Daniel craignant l’arrivée d’un concurrent, décide donc de créer un deuxième salon de coiffure à l’enseigne « Objectif Coiffure » Ce commerce sera ensuite repris, peu de temps après, par son épouse Marie-Hélène Duponcelle qui transformera le commerce en boutique de Prêt à Porter avec l’enseigne « Helen ‘ Boutique ».

Le salon de coiffure au 10 du boulevard de Paris en 1985, puis ensuite le magasin de prêt à porter Helen ‘ Boutique ( documents D. Duponcelle )

Daniel Duponcelle participe à de nombreux concours artistiques de coiffure. Il remporte, en 1987, le Trophée des Provinces de Cannes, organisé par le Cercle des Arts et Techniques, en réalisant en 10 minutes une coiffure ayant pour thème, le golf.

Daniel prépare ses concours surtout pour le prestige et la notoriété mais également pour son plaisir personnel. En Novembre de cette même année, il participe au concours du Palais des Congrès à Lille.

le concours artistique de Calais ( document D. Duponcelle )

Trois salariées sont employées dans le salon : Nathalie, Valérie et Marie-Noël. Très régulièrement, des apprentis ( ties ) viennent prêter main forte.

Daniel est artiste et psychologue. Très à l’écoute de sa clientèle, il sait créer un climat de confiance entre ses clientes de tous âges et lui-même. L’accueil du salon « diminutif » est convivial et sympathique. Un petit coin salon accueille les clients(tes) et 6 postes sont installés dont 2 pour la coupe des cheveux Hommes.

Daniel, artiste-coiffeur 1987 ( document Nord Eclair )
Les deux coiffeuses Valérie et Marie-Noêl aux petits soins d’une cliente en 1987 ( document Nord Eclair )
L’intérieur du salon de coiffure avec de magnifiques poutres verticales en chêne ( document D. Duponcelle )

En 1989, Daniel est élu président de la Confédération Nationale des Coiffeurs pour le 59 62. C’est un organisme professionnel pour la défense des artisans coiffeurs. Daniel développe alors la branche « Conseil Nord Coiffure » qui défend juridiquement, fiscalement et administrativement les adhérents. Il organise des stages de perfectionnement et de recyclage pour les coiffeurs, et les prépare pour les concours régionaux et nationaux.

Daniel Duponcelle président de la confédération des coiffeurs ( document Nord Eclair )
le salon du 16 bis dans les années 1990 ( document D. Duponcelle )

Daniel ouvre ensuite, dans la rue de Lille à Tourcoing, un salon de barbier-coiffeur en 1990. Puis, dans les années 2000, il est membre de l’association « Roubaix Côté Commerces » dont il devient le président peu de temps après.

Daniel Duponcelle ( document D. Duponcelle )
la façade au début des années 2000 ( document D. Duponcelle )

Daniel cesse son activité en 2007 à l’âge de 62 ans. Son personnel (Karine, Laetitia et un apprenti) est repris par un de ses amis coiffeur : Christophe Fay qui gère le salon « Fay Tao » installé 26 avenue Gustave Delory. Daniel cède son commerce. Son salon de coiffure du 16 bis boulevard De Gaulle devient un centre Audika qui propose des appareils de correction auditive, toujours en activité de nos jours.

le magasin Audika de nos jours ( Photo BT )

Remerciements à Daniel Duponcelle.

Sion frères

Au début du XX ème siècle, le siège social de l’entreprise Sion frères se situe au 113 avenue Jean Lebas à Roubaix. Une cinquantaine de personnes exclusivement féminines y sont employées .

Le 113 avenue Jean Lebas dans les années 1920 ( document D. Labbé bnr )
lettre 1925 ( document collection privée )

L’usine de production se trouve à Halluin au 16 rue Pasteur. L’entreprise a été crée par M. Sion, à Tourcoing, en 1867 et elle est dirigée par Paul et Jules Sion. Ce tissage fabrique de la doublure, des lainages et de la draperie simple. La vente se fait exclusivement aux grossistes.

Bobineuses à l’usine d’Halluin ( document ARPH )
Pub Sion frères ( document collection privée )

En 1935, la production à Halluin atteint son plus haut niveau avec l’emploi de 1.125 personnes. Les fabrications sont variées : draperies de laine, tissus de robe, de manteau, des doublures. Dans un grand atelier appelé « Le Maroc »,  on tisse uniquement les doublures en rayonne.

En 1947, les établissements Sion frères demandent un permis de construire à Roubaix pour un bâtiment sur trois niveaux au 113 avenue Jean Lebas, sur un terrain de 556 m2 au sol, appartenant aux hospices civils. La totalité des bureaux sur les 3 étages représentent alors plus de 1500 m2 avec une porte d’accès dans la rue arrière, la rue du chemin de fer. Le dossier est confié à l’architecte Marcel Forest à Tourcoing.

documents archives municipales
La façade en 1972 ( document archives municipales )

Peu à peu des changements dans les fabrications et la modernisation réduisent le personnel. Beaucoup de salariés quittent l’entreprise. Ceux qui partent en retraite ne sont plus remplacés. En 1960, on compte plus de 50 médaillés qui ont 30, 40 ans et plus, d’années de présence.

En 1967, l’usine Sion fête son centenaire, mais la crise du textile dans les années 1960 1970 détériore davantage la situation et l’activité s’arrête en 1979.

En Mars 1981 les services administratifs de l’hôpital de Roubaix trop à l’étroit à la Fraternité, s’installent dans les locaux du 113 avenue Jean Lebas qui leur appartiennent du moins, en partie. La direction générale, les services financiers et économiques, les services du personnel sont alors répartis dans ces locaux, ce qui représente 80 à 100 personnes.

document Nord Eclair

A la fin des années 1990, un promoteur immobilier, François Lefebvre, réalise le centre d’affaires Jean Lebas qui regroupe une vingtaine de sociétés et environ une centaine de salariés.

document Nord Eclair

document Nord Eclair

De fait, le centre d’affaires Jean Lebas apparaît comme une véritable locomotive dans le quartier de la gare de Roubaix. Ici et ailleurs, des initiatives privées ont d’ailleurs pris la même voie depuis.

Remerciements aux archives municipales et à l’ARP d’Halluin

Novembre 1903

Le journal des sports de novembre 1903

Football. L’Iris Olympique Roubaisien tient sa réunion mensuelle 27 rue Richard Lenoir à Roubaix.

Athlétisme. L’Union des Sports de Roubaix inaugure son nouveau local 5 rue du Grand Chemin par une fête qui aura lieu le dimanche 25 novembre. La cotisation est portée à 0,60 centimes.

Fête sportive. À la Renaissance Athlétique, salle Jean Rousseau angle des rues Watt et Descartes, se déroule la fête dont le programme est le suivant : assaut d’escrime entre MM. Vanackère et Dhooge maitre d’armes à Roubaix. Jonglerie américaine entre MM. Jean Rousseau et ses élèves ; travail acrobatique par le trio Rousseau ; exercice chinois par le trio Walsis ; assaut de boxe entre MM. Dumont et Pollet, professeurs à Roubaix. La séance se terminera par une partie de lutte entre les amateurs qui se présenteront ; de beaux prix seront décernés aux vainqueurs.

Marche. Le tour de Roubaix pédestre. Le comité d’organisation de l’épreuve s’est réuni à l’Hôtel de France sous la présidence de Maurice Dubrulle. Il a annoncé qu’en présence du beau et légitime succès qu’a connu le tour de Roubaix pédestre, il ajoutait deux médailles aux dons qu’il avait déjà faits précédemment. De son côté M. Clément Durant, publiciste, a fait parvenir au comité un objet d’art ce qui porte à 38 le nombre des dons et conséquemment des prix. Le comité a ratifié comme suit le classement des lauréats par catégories. Classement général, premier Émile Gerniers, champion de Roubaix 1903. Classement des bleus : 1er Gerniers 2e Wolff, 3e Decottegnie, 4e Remael, 5e Vogels. Classement des gymnastes. 1er F. Demay, 2e P. Verhée, 3e D. Rohart. Classement des indépendants. 1er Bapaume, 2e Lechard, 3e Bouquet, 4e Minnaert.

Manchette du journal Extrait Gallica

La distribution des prix précédée d’une matinée sportive aura lieu le dimanche 8 Novembre à trois heures dans la salle de l’Union des Sports 5 rue du Grand Chemin. Des remerciements sont adressés en termes très flatteurs au journal Le Monde Sportif pour avoir eu l’idée d’organiser cette grande épreuve de marche.

Football. La rencontre entre le Stade Roubaisien et le Club Français avait lieu sur le terrain du Vésinet. Bien que les roubaisiens aient ouvert le score le Club Français a égalisé immédiatement et inscrit trois autres buts. Score final 4-1 en faveur des Parisiens. Le public a encouragé les roubaisiens qui étaient privés de quatre équipiers.

Les Bains Lillois Photo Inc

Natation. Le championnat du Nord de natation s’est déroulé aux Bains Lillois, sous la présidence de Georges Hargrave, président de la commission du nord de natation de l’US.F.S.A. Voici les résultats. 50 mètres (épreuve réservée aux nageurs pratiquant le football) 1er Hargrave (RCR) 2e Touilet (I.O.R) 3e Smeets (RCR). 500 mètres : 1er Haugepied (Tritons Lillois) 2e Levas (TL) 3e Dolbeige (TL). Les plongeons divers exécutés par les Tritons lillois et Léon Dubly du RCR ont été vivement applaudis. 100 mètres : 1er Merchez (Pupilles de Neptune), 2e Haugepied (TL). Dans son exercice du « sac de Monte-Christo », M. Devendeville a tenu pendant deux longues minutes le public dans l’angoisse la plus poignante. Il a fort bien réussi et s’est taillé un gros succès, avant de remporter la courses sous l’eau. La partie de water-polo est gagnée par les Pupilles de Neptune contre le RCR par six buts à zéro.

Automobile. L’ex coureur cycliste Albert Champion qui habita jadis Roubaix et qu’on appelait alors le gosse, est depuis quelques années aux États Unis où il partit pour échapper au service militaire. Après avoir participé aux courses cyclistes, il obtint quelques succès sur les motocyclettes qu’il abandonna pour participer aux courses automobiles. En débutant au meeting automobile Brighton Beucl, dans une course poursuite, il prit un virage trop à l’extérieur, ne put maîtriser son véhicule qui vint s’écraser contre un mur. Champion projeté à une dizaine de mètres a été relevé avec une jambe cassée et plusieurs côtes enfoncées.

Albert Champion site le Cyclisme

Dutrieu et la flèche humaine. Le coureur cycliste Eugène Dutrieu a déserté la piste pour se livrer comme sa sœur, au périlleux exercice de la Flèche Humaine. Dutrieu est en ce moment au Havre où il a été l’objet d’un accident. L’une des cordes destinée à l’arrêter après l’exécution du terrible saut ayant cédé, Dutrieu est allé donner sur un mur et s’est fait plusieurs blessures sans gravité.

Cyclisme. La réunion populaire du vélodrome roubaisien. Malgré un temps superbe d’arrière saison, deux cents personnes seulement s’étaient rendues au vélodrome pour assister à la réunion de clôture. Marcelli, le champion du Nord s’est facilement réhabilité de sa défaite du 18 octobre, battant ses deux adversaires dans les trois manches. Bathiat l’intrépide chauffeur lillois a réussi dans sa tentative couvrant sur sa motocyclette les 5 kilomètres en 4 minutes et 20 secondes, battant ainsi le temps réalisé par Jacquelin le 18 octobre. À noter l’exhibition du petit Lepoutre, fils du stayer lillois, qui accomplit un kilomètre sur sa minuscule machine dans le temps de 3 minutes et 33 secondes. C’est le record des champions de quatre ans ! Pour la course de tout petits sur 10 kilomètres, 17 partants, le vainqueur est Germonprez (Vrais pédaleurs de Wattrelos) devant Colsaet (id) Prévost et Crupelandt. Épreuve très disputée et quadruple victoire pour les excellents coureurs des Vrais Pédaleurs de Wattrelos !

Football. Championnats du Nord, résultats. Le Racing Club Roubaisien bat le Stade Roubaisien, c’étaient leurs équipes premières, par sept buts à deux. L’Union Sportive Tourquennoise bat l’I.S. Lille par trois buts à zéro. L’Olympique Lillois bat l’Institut Industriel du Nord par trois buts à zéro.

En deuxième série, l’Iris Olympique Roubaisien bat le Stade Roubaisien par quatre buts à zéro, l’UST bat l’OL par trois buts à zéro, l’ISL bat l’IIN par deux buts à un.

Football. Le Club des Sports de Roubaix va se lancer dans le football association. Tous les jeunes gens désireux de faire partie d’une équipe doivent se faire inscrire sans frais au siège du dit Club, 17 rue de Wasquehal à Roubaix où M. Victor langlais sera à leur disposition.

Marche. Donat Rohart recordman de l’heure a parfaitement réussi dans sa tentative pour le record pédestre Roubaix Lille qui était de 1 h 06’ 43’’. Bien entraîné par de nombreux pédestrians et cyclistes, il a couvert la distance en 1 h 06’ 17’’. Clovis Carette trésorier du Comité de la F.S.A.F a offert une prime pour ce record qui était encore au début de l’année de 1 h 14’ 12’’.

Boxe. C’est le 12 novembre qu’aura lieu la fête d’inauguration de la nouvelle salle du professeur Desruelles rue Saint-Georges n°47. Cette fête aura un caractère privé. De nombreuses invitations ont été lancées par M. René Wibaux, le sympathique président de la société La Boxe française à Roubaix.

Escrime. Un assaut aura lieu à la salle Fort 164 rue de Lille à Roubaix. L’excellent professeur s’est assuré le concours de MM. Fardoux maître d’armes au 16e chasseurs à pied, Herpin professeur à Lille, Dubar professeur à Roubaix, Valencin le distingué amateur roubaisien et d’autres lames étrangères et roubaisiennes.

Football. Les tournois et challenges se multiplient. Le challenge Klein organisé par l’association sportive lilloise, le tournoi internationale d football club courtraisien, entre autres compétitions, et tout cela nécessite que l’on s’accorde sur les dates les championnats étant déjà programmés que ce soit en France ou en Belgique.

Café du Bas du Bout

La rue Edouard vaillant est une rue très ancienne, citée en 1824 en tant que rue Poivrée, qui débute rue du Général Leclerc et descend jusqu’à la Marque à la rangée Droulers. C’est un siècle plus tard, en 1927, que la rue prend son nom actuel d’Edouard Vaillant, du nom d’un homme politique socialiste, mort en 1915, l’un des inspirateurs de la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. La rue ne mesure que 261 mètres de long et n’atteint pas la Marque mais s’arrête brusquement devant une rangée de petites maisons situées tout en bas : « au bas du bout ».

Vue aérienne de la rue Edouard Vaillant et du « bas du bout » en 1947 (Document IGN)

Au café du Bas du Bout , en bas de la rue au n°53, on organisait jadis des concours de Pinsons à la ducasse du dernier dimanche d’Août, exercice de chant comportant un prélude, un roulement et une finale, répété parfois jusque 600 fois en 1 heure, sachant que le nombre de chants détermine la victoire et non leur qualité.

Pour dresser un pinson, on le place en cage dans un verger où il s’en trouve déjà un en liberté, lequel devient son professeur. Le jour du concours chaque oiseau est apporté dans une cage minuscule et les cages sont posées sur des chaises éloignées de 2m60 les unes des autres.

Les Pinsonneux d’alors crevaient parfois les yeux des oiseaux au fer rouge, pratique sensée avoir un effet « bénéfique » sur leur chant. Curieuse ironie, c’est durant l’occupation de la première guerre mondiale qu’un commandant allemand prend un édit pour interdire cette pratique barbare. Cette législation se perpétue après guerre et les pinsonneux seront punis d’amende et de confiscation lorsqu’ils seront détenteurs d’un pinson aveugle.

Un pinsonneux la cage à la main (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

La société de colombophilie les Francs-Amateurs existe quant à elle depuis 1879. C’est une passion qui exige du « coulonneux » le sens de l’observation, la patience, le savoir-faire, qualités détenues le plus souvent de père en fils, chaque génération d’éleveurs se transmettant les petits secrets de l’élevage et du dressage des pigeons. Soumise à une législation très stricte, la colombophilie est placée sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur. L’ouverture d’un colombier est soumise à autorisation préfectorale et chaque nouveau colombophile, doit s’affilier à une association de son choix qui lui remet une licence fédérale « sportif » pour prendre part aux compétitions ou « éleveur »pour élever des pigeons voyageurs.

A Hem, en 1886, on dénombre ainsi 37 propriétaires pour 504 pigeons , nombre qui tombe en 1900 à 2 pigeonniers déclarés pour 31 pigeons. Mais, après la première guerre, le nombre d’amateurs augmente à nouveau pour atteindre 76 en 1930 avec 1356 pigeons. La moitié des coulonneux hémois est inscrite aux Francs-Amateurs. Mais avec la seconde guerre mondiale les pigeonniers sont pillés. La colombophilie atteint son apogée après-guerre et plus précisément en 1952 avec 147 détenteurs totalisant 2233 pigeons.

Les Francs-Amateurs en 1968 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1960, sous la présidence de Louis Gauquié, des trophées sont remis aux lauréats qui ont les honneurs de la presse locale. L’occasion d’annoncer pour la fin de l’année 1968 une exposition « standard-sport », un pigeon par catégorie et par amateur, avec remise des prix aux lauréats de 1968 chez Lempire rue Vaillant. C’est en effet René Lempire qui a repris, en 1968, le café jusqu’alors tenu par Gérard Mahieu, cité Droulers, au bas du bout.

Publicité de 1970 (Document Mémento Public édité par la ville d’Hem)

Des expositions sont dès lors régulièrement organisées dans le café tenu par René et Léonce Lempire, leur établissement devenant le siège des Frans-Amateurs. Les réunions générales s’y tiennent et René devient trésorier de l’association. Les préparations de saison et les concours s’y succèdent donnant lieu à des festivités au bas du bout, notamment lors des remises de prix.

Photo d’une exposition en 1971 (Document Nord-Eclair)
Photo des Francs-Amateurs dans les années 1970 (Document collection privée)

Il ne s’agit pas, loin s’en faut, des seules occasions de faire la fête pour ce petit bout de rue animée. Ainsi, dès les années 1960, une Miss Bas du Bout est élue et soutient l’équipe de football de la ville engagée dans un tournoi en 1966 et, la même année, comme chaque année y est organisée une kermesse au profit des anciens du quartier.

Miss Bas du Bout soutient l’équipe d’Hem et la kermesse au profit des anciens du quartier (Documents Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem

Leers-Roncq

La nouvelle ligne des tramways Mongy de Leers à Roncq, dite ligne D, est construite et équipée sur son parcours de 12,496 kms au mois d’octobre 1911. Les premiers essais ont lieu le 10 octobre 1911, un service spécial des tramways de la nouvelle ligne Mongy Leers-Roncq est fait le dimanche 15 octobre à l’occasion des courses de Tourcoing, de la Grand-Place au champ de courses. Le départ des voitures a lieu toutes les sept minutes et demie. Des essais se poursuivent le 16 octobre après midi sur la ligne.

Partant de la place, le tramway prenait la rue de Wattrelos CP Coll Part

L’inauguration de la nouvelle ligne des tramways Mongy de Leers à Roncq s’est déroulée le vendredi 29 décembre 1911, selon le Journal de Roubaix. Cette réception a été effectuée avec un certain cérémonial. Les membres de la commission de réception, ainsi que les notabilités officielles et personnalités administratives étaient invités à se rendre sur la Place de Leers où les attendaient deux trams Mongy chargés de les véhiculer sur tout le parcours. Les voitures avaient été ornées de faisceaux de drapeaux tricolores et elles étaient pilotées la première par le wattman Dubois et l’autre par le wattman Dessicy. Le conducteur Ryckling dirigeait le trajet.

Puis le tramway passait le carrefour de la Motelette et s’en allait rejoindre le Grimonpont CP Coll Part

On put ainsi voir arriver à Leers, qui en tram, qui en auto, MM. Allain secrétaire général de la Préfecture, Stoclet ingénieur départemental de la voirie, Grimprez ingénieur départemental des Ponts et Chaussées et de nombreux représentants de divers services préfectoraux. M. Guillon directeur de l’Électrique Lille Roubaix Tourcoing était accompagné de différents membres de la Compagnie. Le personnel politique était constitué de MM. Cordier adjoint au maire de Tourcoing, Thérin maire de Wattrelos accompagné de ses adjoints, Courier maire de Leers et ses adjoints.

Quand tous les invités ont pris place dans les deux trams, le signal du départ est donné. Il est dix heures et demie. On passe devant la mairie de Leers, joliment décorée pour la circonstance. Elle se trouve encore à deux pas de l’église sur le trottoir d’en face. On poursuit la route au milieu de deux rangées de curieux. On marque une pause à l’extrémité du territoire de Leers. Toutes les personnes invitées descendent en face de l’habitation de M. Courier, maire de Leers, où l’on sable un champagne de bienvenue. À 10 heures trois quarts, le convoi reprend son itinéraire et l’on arrive à la douane de Grimonpont, après avoir franchi le canal de l’Espierre, aux confins de Leers, sans encombres. Là, un bref arrêt et l’on se remet en marche vers Wattrelos. On lira la suite de ce voyage dans l’article Leers-Roncq par Wattrelos.

ENSAIT

En 1876, la municipalité roubaisienne décide de réunir sous le même toit, les cours académiques de dessin et les cours de perfectionnement du textile dispensés par la ville de Roubaix. Ces deux enseignements, disséminés jusqu’alors en divers locaux, sont donc regroupés en un seul endroit et sous la même direction.

Le 5 Aout 1881, une nouvelle loi paraît au Journal Officiel, et le 28 Novembre 1882, une Convention est signée entre l’Etat et la ville de Roubaix pour la construction d’une école.

En 1882, le terrain choisi pour la construction, est le square Notre Dame qui se situe rue Nain dans le prolongement de la rue du Chemin de fer. C’est un terrain d’une superficie d’environ 1,5 ha. Aujourd’hui c’est la place des Martyrs de la Résistance, auparavant appelée place Chevreul.
Ce square était autrefois un cimetière qui a été ensuite déplacé le  »long du pavé de Wattrelos » en 1850, actuellement Grande Rue ( c’est le cimetière de Roubaix que nous connaissons aujourd’hui ).

Plan cadastral
Document Journal de Roubaix
la grille du square Notre Dame, démontée en 1885 et posée rue Mimerel au square Pierre Catteau ( document archives municipales )

L’architecte Fernand Dutert est choisi en 1884 pour l’étude. Fernand est célèbre pour ses créations en fer ( des verrières comme la galerie du Muséum d’histoire naturelle à Paris ).

Fernand Dutert étudie avec des industriels et des artisans roubaisiens, la façon de concevoir le bâtiment pour un mariage heureux de l’esthétique et du fonctionnel. Un immense hall, un musée, une bibliothèque modèle pour l’époque, des serres et une animalerie sont prévues. L’appui de l’architecte Dutert est décisif dans le choix de Roubaix pour la création d’une école textile dans le Nord. Les travaux peuvent commencer.

Document collection privée
Document collection privée

En 1889, s’ouvre l’ENAI : Ecole Nationale des Arts Industriels, que les roubaisiens vont appeler : « l’école des Beaux Arts ». Le premier directeur est Victor Champier, célèbre critique d’art, et fondateur de « la Revue des arts décoratifs ». Sa nomination marque à l’origine, une prédominance de l’art sur la technique, mais en 1921 l’école passe des Beaux Arts à l’enseignement technique.

En 1921, l’ENAI devient donc l’ENSAIT, Ecole Nationale des Arts et Industrie Textile. A partir de cette époque, tous les directeurs nommés auront une formation technique.

L’école comprend deux corps de bâtiment dédiés, l’un à l’enseignement des arts, l’autre à celui des techniques textiles, le tout entouré de vastes pelouses, de parterres de fleurs et d’arbres d’essence diverses.

Document collection privée

La façade principale sur laquelle s’ouvre les entrées des musées, de la bibliothèque et de la salle de conférence, est couronnée au centre, d’une sculpture : « l’Art Industriel », et aux extrémités, de deux frontons représentant, les Arts et les Sciences. L’ensemble constitue une œuvre architecturale du plus heureux effet. L’agencement des locaux répond aux minutieuses exigences des enseignements.

Motif central de la façade, porte de l’amphithéâtre et le grand escalier en bois ( Documents collection privée )
Document collection privée
Document collection privée

Pour répondre à la loi de 1882, l’organisation matérielle de l’école comprend : des ateliers de dessin, peinture et sculpture, des laboratoires de physique, chimie, d’électricité et de teinture, des ateliers de peignage, tissage, filature, teinture et impression, des salles de collections technologiques, de machines et d’appareils de démonstration, une magnifique bibliothèque de plus de 15.000 volumes, un musée d’art et un musée des tissus, une salle de conférence pouvant contenir 600 personnes.

La construction jumelée d’une bibliothèque municipale et d’un centre d’instruction est inhabituelle pour l’époque. Sa situation géographique au sein même de l’école est privilégiée car centrale et donc directement accessible au public. Elle est néanmoins éloignée des ateliers bruyants.

Pendant des décennies, l’ENSAIT va former des centaines d’ingénieurs.

ateliers de tissage, de peignage et de filature, métiers à tapis ( Documents collection privée )
Document collection privée
Document collection privée

L’ENSAIT présente, chaque année, dès les années 1940, les travaux des élèves, lors d’une exposition dans le hall d’honneur qui regroupe et met en valeur toutes les connaissances nécessaires aux élèves, pour arriver au stade définitif de leur travail. L’exposition fait honneur à l’école, à son directeur, ses professeurs, aussi dévoués que compétents, qui continuent ensemble la tâche entreprise par leurs prédécesseurs.

Document collection privée

Comme tous les musées nationaux, le musée de Roubaix ferme pendant la seconde guerre mondiale. A la libération, le Musée National de Roubaix ne rouvrira pas, car les collections sont considérées comme démodées. Il est alors déclassé par l’Etat et les collections sont abandonnées dans l’Ensait. Quant à la Bibliothèque de l’ENSAIT elle s’établit rue du château.

En 1955, Fernand Florquin, président de l’association des anciens élèves de l’ENSAIT, est nommé officier de la légion d’honneur. Il a succédé au maître J.J. Weerts en 1927 et a consacré, pendant plus d’un demi-siècle, tous ses loisirs au développement et au renom de cette fabuleuse institution, avec une compétence remarquable.

document Nord Eclair

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales

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Fête de la navette

Du 9 au 14 juin 1987, la municipalité roubaisienne organise une première fête de la « navette », vaste fête populaire, accessible à tous, et permettant la participation de nombreuses associations de l’agglomération. Le nom choisi pour cette nouvelle fête est celui d’un emblème roubaisien :

« dans le métier à tisser, instrument formé d’une pièce de bois, d’os, de métal, pointue aux extrémités et renfermant la bobine de trame, qui se déplace de la longueur de la duite en un mouvement alternatif », selon la définition du Petit Robert. Quel meilleur nom aurait on pu donner à cette nouvelle fête de l’ancienne « capitale du textile » ?

Programme de la fête de la navette en 1987 (Document archives municipales)

Pour l’occasion 2 auteurs roubaisiens bien connus : Denyse Soubrie (pour les paroles) et Jean Prez (pour la musique) réalisent un 45 tours au rythme trépidant interprété par Jean Prez avec l’apport d’Yvon Juillet à l’accordéon. Sur la 1ère face on trouve « la navette en fête » :

« Chantez aujourd’hui c’est la fête,

la fête de la navette,

elle est jolie ma chansonnette,

on l’a tous dans la tête.

C’est aujourd’hui journée de liesse,

et la foule dans l’allégresse,

au son d’un orchestre musette,

fêtera la navette »

Disque créé pour l’occasion et photos de Jean Prez et Denyse Soubry et d’Yvon Juillet (Documents collection privée)

Le coup d’envoi a lieu le 06 juin, dans la prestigieuse salle Pierre de Roubaix de la mairie, par la remise des prix aux lauréats de divers concours : photo, dessin, plus beau bébé. Les œuvres, photos et dessins, y restent quant à elle exposées jusqu’au 14 juin, date de clôture des festivités.

Une pluie de cadeaux s’abat sur les bambins et leurs mamans, les premiers de chaque catégorie recevant de surcroit la plaquette du Conseil Général des mains de Bernard Carton, son vice-président. Quand au sénateur maire de Roubaix, André Diligent, il tient à dire « son plaisir de voir un tel concours, que l’on disait dépassé, retrouver une nouvelle jeunesse.

Remise des prix aux plus beaux bébés et un dessin de Teel représentant l’événement (Documents Nord-Eclair)

Pour le programme, la municipalité a vu grand : un podium sur la Grand Place, pour des démonstrations de danse, des clowns, des magiciens, des musiciens, un concours de chant, des orchestres, mais aussi des manèges, structures gonflables et stands de confiserie, des fanfares, des sociétés musicales, des défilés avec chars et géants à grosse tête et des spectacles de marionnettes.

Dès le 1er jour Jumbo Fun, l’éléphant gonflable de 5 mètres de haut accueille les enfants qui se baignent dans les balles de son estomac. Le lâcher de ballons organisé par Kiabi emporte les cartons bleus et blancs sur lesquels figurent leurs adresses et chacun espère que c’est le sien qui ira le plus loin.

Jumbo Fun et les balles de son estomac (Document Nord-Eclair)

Sur le podium Nounours et ses clowns assurent les entractes, les fantômes d’Ecosse prennent le relais des danseurs de Manou, et l’Association Visages en fête maquille les enfants qui le souhaitent, avant de laisser place dans la soirée aux différents groupes de musique : Husch, Joël Matysiak, Bâton Rouge, Dynam’s et Insomnie.

Nounours et ses clowns, les danseurs de Manou et Husch et Insomnie (Documents Archives municipales et Nord-Eclair)

Le week-end de clôture est le point d’orgue de la fête et le programme est à la hauteur : le samedi commence avec l’aubade aux mariés par l’orchestre Musette Duo, puis sur le podium : Bambou, le Liberty Club de Roubaix, le groupe yougoslave Shumadia, le groupe de la maison d’Espagne, Essence d’Andalousie, l’Ancienne, les enfants du Massif Central, le Grupo Folclorico Portugues et le groupe Evasion avant le grand bal de l’orchestre Les Leaders.

L’Ancienne, Shumadia, Liberty Club, Evasion, Essence d’Andalousie (Documents archives municipales et Nord-Eclair)

En parallèle, toute la journée une exposition vente de produits régionaux se déroule dans la salle Pierre de Roubaix à l’Hôtel de Ville : bières, gaufres, fromages, confiseries, alcools, confitures, chocolats fins, plats traiteur, linge de table et de maison et vêtements imprimés, sans oublier bien sûr une exposition de navettes et de pendules anciennes.

Le dimanche est le jour du défilé carnavalesque qui part du carrefour Gounod pour rejoindre la Grand Place, avec ses géants, ses chars et ses Gilles, ainsi que ses fanfares, avant un lâcher de navettes (petits gâteaux ) du haut de l’Hôtel de Ville, avec le concours du Syndicat des Boulangers de Roubaix. Par ailleurs dès l’après-midi, sur le podium se succèdent : l’Orphéon Jazz Band, les Joyeux Bituriers et le groupe folklorique de la jeunesse polonaise.

Le géant de Roubaix, les Gilles et différentes fanfares participant au défilé (Documents archives municipales)

Si le temps n’est pas toujours au rendez-vous, puisqu’il pleut des cordes la plupart du temps, et si, de ce fait, la foule n’est pas aussi nombreuse et enthousiaste qu’attendu, le dernier dimanche fait le plein, en partie grâce au soleil. Le final est donc une réussite et la fête bat alors vraiment son plein.

Défilés, chars, lancer de navettes et confettis et Poppins épeulois en délire (Documents Nord-Eclair)

En 1988, entre le 4 et le 19 juin se déroule d’abord une grande tombola à l’échelle de la commune avec le concours de la quasi totalité des commerçants roubaisiens. Le tirage au sort des gagnants a lieu à la salle Watremez et 36.000F de lots et bons d’achat sont distribués, ainsi qu’un total de plus de 600 couplés gagnants à toucher dans les PMU de la ville, au cours d’une petite réception organisée dans le salon d’honneur de la mairie.

Tirage au sort et remise des lots (Documents Nord-Eclair)

Si la première fête, en 1987, a permis « d’essuyer les plâtres », l’année suivante c’est gagné : Roubaix tient sa grande fête populaire et les quartiers, tout comme le centre en profitent. Cette fois, forte de la leçon de l’année précédente, la municipalité dresse un chapiteau à côté de l’Hôtel de Ville, pour le week-end, au cas où…

C’est l’Orphéon Jazz Band qui lance les festivités le vendredi soir sous le chapiteau. Puis le samedi c’est le tour de l’illusionniste Jean Frédéric puis Bambou ouvre la danse sur des rythmes africains avant de laisser la place à de la danse classique et moderne par les élèves de l’école Françoise Vizor du Boulevard de Cambrai. Pendant ce temps des groupes costumés défilent dans le quartier du Moulin-Potennerie.

Le défilé au Moulin Potennerie et la danse par l’école Vizor (Documents Nord-Eclair)

Enfin le dimanche, la musique de la FAL (Fédération des Amicales Laïques) anime un concert apéritif en fin de matinée, avant de laisser la place au spectacle Grain de Folie (parodies burlesques) et au groupe Czardas. Puis le grand cortège carnavalesque constitué d’une trentaine de groupes, chars, sociétés musicales et attractions, part de la place du Travail jusqu’à la Grand Place où la fête se termine par le désormais traditionnel jet de navettes depuis la mairie.

Char des commerçants de la rue Jules Guesde, enfants de l’école Saint-Eloi chantant l’hymne de la navette, cosaques de la Ferme aux Loisirs, Poppins de l’Epeule, Dames de Calais et groupe Belle Epoque de Comines (Documents Nord-Eclair)

L’adjoint au maire de Roubaix Mr Brillon a droit à un tour de piste devant les tribunes officielles, invité dans la sarabande par un groupe de joyeux lurons puis donne de sa personne en compagnie du sénateur maire André Diligent depuis la tribune lors du lancer de navettes attendu avec impatience par la foule en cette fin de journée riche en attractions diverses.

Tour de piste, lancer de navettes et la foule à la réception de celles-ci (Document Nord-Eclair)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix

Leers Roncq par Wattrelos

C’est grâce aux projets Mongy que Wattrelos obtint sa deuxième ligne de tramways qui traversa son territoire de part en part, venant de Leers et se dirigeant vers Tourcoing et Roncq. Il s’agit de la ligne 3, mise en service le 7 janvier 1912. Il y avait bien la ligne K Gare de Roubaix Crétinier, mais celle-ci s’arrêtait au passage à niveau de la rue de Cartigny. Il faudra bien l’installation de la Lainière de Roubaix pour qu’on pense à prolonger cette ligne, de la place du Crétinier à la place de Wattrelos. Ce sera réalisé par l’ELRT et son parcours fut inclus dans la ligne Leers Roncq.

Les essais de la ligne 3 se déroulent dès octobre 1911, et sa réception officielle a lieu le 29 décembre 1911. Le convoi d’inauguration arrive de Leers où il vient de franchir le pont du Grimonpont et la douane. À peine a-t-on pénétré sur le territoire de Wattrelos qu’un incident se produit. Un équipage venant dans le sens inverse dont le cheval a été effrayé par le roulement de la première voiture va se jeter dans un fossé qui borde la route. Le premier car continue son chemin, le second s’arrête en face du lieu de l’accident. La plupart des passagers descendent et vont porter secours à la victime de l’accident. Il s’agit de M. Vandecandelaere boucher charcutier à Wattrelos rue Pierre-Catteau. Cet homme allait distribuer avec une voiture des commandes à domicile. Son cheval ayant pris peur s’était jeté dans le fossé et le malheureux conducteur avait été projeté dans un champ. On le relève tout étourdi mais il n’est pas blessé. Le cheval est également indemne. Juste quelques dommages matériels sur l’avant de la voiture du boucher et ses marchandises.

Le tramway passait rue de Leers CP Coll Part

On réintègre le tram en stationnement et on reprend la route vers Wattrelos. Les deux cars ont traversé l’agglomération wattrelosienne en suscitant la curiosité publique. Des signes amicaux sont envoyés par les piétons aux voyageurs. Arrivés par la rue de Leers, puis la rue de la Poste (rue Florimond Lecomte), les deux trams ont tourné à gauche vers la Grand Place.

Puis le tramway prenait la rue de la Poste CP Coll Part

La rue Gustave Delory n’existe pas encore, elle ne sera ouverte qu’en 1928. Le tram emprunte donc la Grand-Place puis tourne à droite dans la rue Pierre-Catteau et se dirige vers la route du Crétinier. Vu la pente de la rue Pierre-Catteau, le wattman devait faire preuve de prudence !

La dangereuse pente de la rue Pierre-Catteau CP Coll Part

Les deux voitures franchissent à une allure modérée le passage à niveau du chemin de fer à deux pas de la gare de Wattrelos.

Le passage à niveau près de la Gare Coll Part

Le convoi poursuit sa route rue de Tourcoing (rue Henri Briffaut), et l’on va s’arrêter pour une seconde pause (la première eut lieu chez le maire de Leers) chez M. Thérin maire de Wattrelos rue du Sapin-Vert. Une nouvelle coupe de champagne pétillant et quelques biscuits sont partagés et on reprend une route un peu monotone, après avoir parcouru le quartier du Crétinier, voici un nouveau passage à niveau du chemin de fer, c’est celui de la ligne Somain-Menin. À cet endroit les voyageurs sont transbordés et l’on fera de même un peu plus loin au niveau du Tilleul à Tourcoing, à l’issue de la traversée du Sapin-Vert. Les trams poursuivent leur parcours via Tourcoing et après le hameau du Brun-Pain, arrivent enfin à Roncq, au lieu dit le Pied-de-Boeuf.

La passerelle du Sapin-Vert Doc Amitram

Pour éviter ces transbordements, une passerelle est construite en 1913 et entre en service au Sapin-Vert. Une autre est prévue au Tilleul que la guerre et surtout la réalisation d’un pont routier empêcheront qu’elle soit réalisée.

Sources Le Journal de Roubaix, Au fil des trams Association Amitram

Une partie de l’avenue Jean Lebas disparaît

Suite à l’incendie du 81 avenue Jean Lebas à Roubaix en 1978, une petite partie de l’avenue a déjà été rasée en fin d’année 1984 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé le 81 avenue Jean Lebas ). Dans le prolongement de l’avenue, de l’autre côté de la rue Pasteur, on attaque désormais les façades suivantes de l’avenue Jean Lebas, du 93 au N° 99.

Plan cadastral
Du 93 au 101 avenue Jean Lebas ( document archives municipales )

Au N° 93 est installée l’entreprise Droulers, depuis les années 1930. Louis Droulers et Cie » ( L.D.C ) est une entreprise de bonneterie qui fabrique en particulier des tricots à la marque « Eldécé » Le bâtiment est important puisqu’il s’étale sur une partie de la rue Pasteur.

Papier à en-tête Droulers 1955 ( document collection privée )

Dans les années 1980, le garage Laudadio s’installe à la place de l’ancienne bonneterie fermée depuis la fin des années 1970. Le garagiste, agent de la marque Toyota part ensuite s’installer dans un autre endroit. L’immeuble est alors en ruines et même dangereux car il menace la sécurité des passants.

Le 93 avenue Jean Lebas ( document archives municipales )

La société Jean Mas et Cie se situe au N° 95. C’est une entreprise de transports qui propose de la messagerie, des déménagements, des services réguliers par route ou par chemin de fer. Jean Mas est adhérent du groupement Walbaum. L’entreprise ferme à la fin des années 1970.

Papier à en-tête Jean Mas 1975 ( document collection privée )

Le 97-99 de l’avenue a longtemps été occupé par le commerce de lingerie de Mme Lescrauwaet, puis par les vêtements de travail de Mme Rmaan à l’enseigne du « Pigeon Voyageur ».

le 97 et 99 ( document archives municipales )
Publicité ( document Nord Eclair )

Des permis de démolir sont accordés en 1996 et 1997 pour tous les immeubles en piteux état du 93 au 99 de l’avenue. La CUDL se rend acquéreur des lieux et fait place nette. Et comme le précise le journaliste de Nord Eclair : « Ce n’était pas un luxe ! »

document Nord Eclair

Les façades monumentales du 101 au 107 sont, quant à elles, en bon état. Elles sont préservées et rénovées. L’ensemble est donc transformé en 4 magasins et 10 logements pour étudiants. Une résidence de 31 logements, sera ensuite construite, le long de la rue des Champs.

documents archives municipales

La place libérée par la destruction des façades lépreuses de l’avenue Jean Lebas permet de créer un parking provisoire pour les automobiles, en attendant la construction de deux immeubles qui encadrent à présent l’esplanade du musée de la Piscine André Diligent.

document archives municipales
document Google Maps
photo BT

Remerciements aux archives municipales.