Le 16 janvier 1957, le conseil municipal entérine le projet de rénovation et d’aménagement du quartier des longues haies, devenu l’ilot Edouard Anseele. Un pan entier de l’histoire de Roubaix va être démoli par les bulldozers. Après les réalisations sur « terrains libres » du Nouveau Roubaix, l’opération du bloc Anseele inaugure le deuxième front de la construction à Roubaix concernant l’habitat ancien de la ville. Quelle était la configuration des lieux avant leur disparition ?
La rue et le quartier
La rue des Longues Haies était autrefois un sentier: son nom évoque les haies défensives du fief de Roubaix, transformé en bourg par son seigneur Pierre au quinzième siècle. Son parcours était parallèle à celui du Trichon, avant que le canal, dans son premier tracé, ne vienne remplacer ce ruisseau ancestral. Le développement de l’industrie textile au début du dix neuvième siècle transforme l’ancien chemin de charroi en une rue de grande circulation de plus d’un kilomètre de long. Entre le canal (futurs boulevards Leclerc et Gambetta) et le boulevard de Belfort se construit alors un quartier dont la rue des Longues Haies, classée en 1857, constitue l’épine dorsale. En front à rue se succèdent des maisons, des cabarets, des épiceries et presque tous les dix mètres, des courées, sans oublier d’importants établissements industriels. En 1901, tout est bâti, et le quartier des Longues Haies forme un ensemble de 44 courées abritant plus de 3000 habitants.
Configuration du quartier
La rue des Longues Haies établit la jonction entre trois très anciennes voies roubaisiennes : la rue du Moulin, la rue de Lannoy et la rue Pierre de Roubaix. A partir de 1867, on viabilise des voies qui complètent la structure du quartier : la rue du Coq français, la rue des filatures et la rue Beaurewaert. Cet ensemble forme un quartier très rectiligne, avec des carrefours à angles droits, et la présence des deux équerres de la rue de la Planche Trouée et de la rue St André. Un habitat serré suivra cette géométrie.
à suivre