A travers les années, la vitrine de la pharmacie de l’Avenir a bien évolué, en suivant les modes successives. La voici en quelques photos.
Années 50 : la façade a été rénovée. Signe des temps, remarquer le porte-vélos à droite de la porte d’entrée
1970 : Deux vitrines, une de chaque côté de la porte. Le porte-vélo y est toujours. Le bandeau est éclairé par des spots
1988 : le bandeau est refait, mais conserve le même graphisme. Les lettres sont rouge sombre . On ajoute les mentions herboristerie et homéopathie, et un rideau pare-soleil (associé à l’installation de la climatisation).
2000 : Le graphisme de l’enseigne a de nouveau changé : lettres blanches de type Helvetica. Le porte-vélos a disparu. La pharmacie appartient alors à M . Challiez. Le bandeau est de nouveau éclairé par des néons.
2010 : les lettres de l’enseigne sont désormais vertes et éclairées par des spots. On entre par la porte située à droite (agrandissement de la pharmacie). Ajout à même la façade sur le pan coupé avenue Linné du mot Orthopédie avec les mêmes caractères, ainsi que, sur les vitrines de Homéopathie, Hydrothérapie, Parapharmacie, produits vétérinaires, matériel médical.
2013 : la vitrine principale, plus chargée, arbore maintenant, écrit verticalement : matériel médical, location-vente. La façade sur l’avenue Linné arbore Orthopédie.
C’est en 1952, dans le bâtiment qui allait devenir par la suite la salle paroissiale, que Marthe Lecat accueille ses premiers élèves. La configuration des locaux ne se prêtant pas aux besoins de l’école, la nouvelle école de la Sainte Famille fut érigée rue de Constantine en 1956.
Devant la salle paroissiale Coll Particulière
L’association populaire Cartigny-Hutin (A.P.C.H.) put ainsi disposer des locaux et en faire son cercle paroissial. Les familles Avet, Arickx, Balcaen, Belleverghe, Bouckaert, Crohin, Hennion, Holvoët, Lecat, Leman, Lerat, Marissal, Messen, Poucet, Prusse, Stellamans, Vanneste, Waelès (Que de là-haut nous soit pardonné un éventuel oubli !) ont grandement contribué à la bonne marche de l’association, et l’ont perpétuée en passant le flambeau à leur descendance !
Beaucoup de projets ont vu le jour dans cette salle. Parmi eux, le club des jeunes, avec billard, table de ping pong, juke-box, baby-foot, mais aussi le club de belote et de pétanque, le goûter des anciens. La sainte Famille a aussi été le témoin de nombreuses rencontres suivies de nombreux mariages !
Les enfants de la Sainte Famille Coll Particulière
Les enfants du catéchisme assistaient pour la plupart au patronage. Les sorties en autocar, au château d’Estaimbourg ou à Dadizeele, étaient vécues comme une aventure exceptionnelle. Il faut dire qu’en ce temps-là, nous ne parlions pas encore beaucoup de vacances. Plus tard, ces escapades menèrent à la mer ou à Bellewaerde.
Les veillées de Noël étaient appréciées de tous. La crèche vivante attirait beaucoup de familles, et l’église était trop petite pour accueillir tout le monde. A l’issue de la cérémonie, les jeunes distribuaient des marrons chauds, et le pot de l’amitié offert par l’association paroissiale, faisait l’unanimité. Une tombola au profit de la Conférence Saint Vincent de Paul clôturait cette sympathqie réunion. Les enfants étaient entourés de leurs catéchistes : Evelyne Belleverghe, Patricia Bourgois, Bernadette Deroubaix, Maria Mélikeiche, Nadine Plet, Rosine Vandendriessche.
Kermesse des jeunes Photo Nord Eclair
Chaque année, la kermesse était l’occasion de se rappeler les anciens, les durs, les vétérans qui furent les piliers de toutes es batailles, et qui malgré les contraintes, connaissaient le prix du bénévolat, de l’amitié, du dévouement. Ce que nous savions faire, c’est d’eux-mêmes que nous l’avions appris, avec le secret espoir de le transmettre à nos enfants. Jusqu’au tout début des années 70, les kermesses se déroulaient sur trois jours. Elles resteront à jamais gravées dans l’esprit des paroissiens. Chacun y avait un rôle à jouer. L’installation des stands (tout en bois) sous la responsabilité de Maurice Messen, prenait quelques week-ends. Les répétitions du spectacle ou de la comédie musicale duraient un mois, sous la baguette de Marthe Lecat, qui avait fort à faire, non seulement avec les enfants et les adolescents, mais aussi avec les adultes souvent très dissipés. Michèle Hennion, styliste à ses heures, passait ses vacances à réaliser des costumes tous aussi exceptionnels les uns que les autres, et dignes des grands couturiers. Les « petites mains » confectionnaient les accessoires et les décors. Des centaines de kilos de frites, d’assiettes anglaises, de sandwiches et de crêpes étaient servies dans la joie et la bonne humeur.
Goûter des anciens Photo Nord Eclair
C’est vers 1985, à la fin d’une kermesse, que les membres de l’association dépités de rester un long moment sans se voir, décidèrent d’organiser, en plus et quatre fois dans l’année, des soirées familiales à thème. Ces rencontres furent très appréciées jusqu’au dernier buffet campagnard d’octobre 2012, qui signera la fin de l’association, dissoute le 31 décembre 2012. Les habitués du cercle, accueillis par Jocelyne Peere durant de nombreuses années, regretteront encore longtemps leur partie de cartes du dimanche matin.
Merci à Micheline Masure-Cagnet pour ce témoignage
Après la révolution, le quartier – essentiellement agricole – est bordé par deux chemins. Le premier, une voie importante qui mène à Tourcoing (aujourd’hui la rue Turgot), et le chemin des couteaux sur l’emplacement du boulevard de Metz. Sur celui-ci s’embranche un chemin à droite menant au Hutin. Ces deux voies sont reliées au sud par ce qui deviendra plus tard la rue de la Vigne. Le long du Chemin de Tourcoing, deux autres chemins forment un triangle.
Peu de constructions, au nombre desquelles plusieurs fermes, reconnaissables à leurs cours carrées. Elles forment deux hameaux le long de ces axes, celui des Couteaux et du Triez St Joseph. La cense plus importante est celle de Fontenoy, entourée d’eau (gage d’ancienneté). La famille Le Becque-Fontenoy qui la tient tout au long du 17ème siècle. L’un de ses membres, Philippe de Le Becque fut échevin et inhumé dans le chœur de l’église St Martin. La ferme est placée entre les rues de Tourcoing et Turgot, juste au sud de la rue Jacquart.
Les couteaux St Jposeph – 1805
En 1816, le fort St Joseph est construit sur le triangle le long de la rue Turgot. Il est contenu entre les chemins préexistants et un nouveau hameau apparaît au lieu-dit de la Basse masure, le long d’une voie reliant le chemin de Tourcoing à celui des couteaux, et qui deviendra plus tard la rue Basse-Masure.
plan cadastral 1826
Près de trente ans plus tard, en 1847 les constructions n’ont pas évolué. Seul, le croisement entre le chemin de Tourcoing et celui menant à la Basse-masure est-t-il désormais bordé de maisons. L’essentiel de la population est encore agricole, et le recensement de 1851 cite un certain nombre d’agriculteurs.
Mais de profondes transformations coïncident avec le percement du canal à la fin des années 1860 et l’arrivée des entreprises qui s’installent le long de la rue de Tourcoing, récemment tracée. On construit des logements pour les ouvriers, flamands pour la plupart. On construit une église et un couvent attenant pour les révérends pères des Recollets. Le quartier acquiert le caractère qu’on lui connaît encore.
L’entrée de la Grand Rue, côté pair, va bientôt accueillir une nouvelle surface commerciale. Il y a cinquante ans s’ouvrait au même endroit un magasin ultramoderne, le Grand Marché. Avant d’évoquer cet événement, il faut revenir sur la constitution de cet ensemble, n°4 à n°12, qui est bien antérieur, et que les roubaisiens ont mieux connu à une époque sous l’enseigne A la Pensée.
Le magasin Loucheur est créé en 1871 au n°10 de la Grand-Rue, c’est une mercerie tenue par le couple Loucheur-Facques. L’affaire se développe et le magasin se double du n°12, avant 1889. En 1895, le magasin de mercerie et d’articles de mode Loucheur-Facques s’est encore agrandi, il occupe désormais les n°8 à 12. En 1908, la société Loucheur Facques fait démolir la maison située au n°6 de la Grand Rue autrefois occupée par une chapellerie, et qui lui appartient, et fait reconstruire pour compléter le magasin. C’est la génération suivante, sous la raison sociale de Loucheur et fils, qui réalisera l’ensemble que nous connaissons de nos jours, du n°4 au n°12. Après la grande guerre, l’établissement Loucheur frères est un magasin de lingerie. On ne sait pas exactement quand l’enseigne « à la pensée » est apparue, mais certains cartons publicitaires l’emploient dès la première génération Loucheur Facques.
Buvard publicitaire Doc Méd Rx
En 1953 le magasin est toujours au Ravet Anceau, mais dix ans plus tard, il va changer d’apparence et de vocation. En effet, en 1963, la société Loucheur propose sa nouvelle enseigne, un peu inspirée de son voisin de toujours le Bon Marché, située au n°2 de la Grand-Rue. Mais il s’agit de bien autre chose. Il est 14 heures, le 9 septembre, quand le Grand Marché ouvre ses portes au public. On assiste à la création d’un grand magasin populaire proposant des articles de nouveautés, de bazar et d’alimentation générale, sur 1000 m² de vente, sur deux étages et autant de surface réservée aux stocks. Ce qui rompt avec la vocation première des établissements Loucheur. Un escalator permet l’accès à l’étage où se trouvent les produits d’alimentation, sous la forme d’un libre service avec des caddies. On y trouve boucherie, charcuterie, primeurs, produits laitiers.
Le Grand Marché sera inauguré le mardi 17 septembre 1963. Le directeur général de la société M. Michel Brémard et ses collaborateurs MM Brière directeur administratif, Pigny directeur commercial, et De Hooghe directeur du magasin, accueillent les personnalités au cours d’un cocktail. MM. Brière, Jacques Motte, président de la chambre de commerce, et Liébart président de l’union des commerçants du centre, rendent hommage au nom bien connu de Loucheur, à la transformation du magasin (impossible de reconnaître les lieux, selon l’un d’entre eux) et à l’évolution constante de Roubaix. Le Grand Marché fut donc officiellement installé à cette date. L’architecte de cette réalisation est le tourquennois M. Forest, et le chantier a mobilisé quelques entrepreneurs roubaisiens, parmi la quinzaine d’entrepreneurs cités : la Société Noral (41 rue Pellart) pour le bardage de façade en alliage léger, les carrelages Bonnet (158 rue de Lannoy), les Ets Jackson & Delbar (232 rue Edouard Anseele) pour l’installation du chauffage, les Ets Delannoy et Deparis (81/83 rue de l’Hommelet) chauffage et plomberie, les Ets Deschepper (63 rue de Béthune) menuiserie, aménagement intérieurs, l’entreprise Bourgois (30 rue du Trichon) couverture et plomberie, l’entreprise Zurawski (28 boulevard d’Armentières) plâtrerie et cimentage, les Miroiteries Gekière (56 rue St Hubert) miroiterie et portes en glace sécurit, et l’entreprise Fernand Gilmant (rue de Beaumont) peinture.
Vues de l’intérieur du Grand Marché Photos Nord Éclair
Le début des années soixante correspond à la période de création des supermarchés. Ainsi Auchan est-il apparu dans les quartiers sud en 1961. La Grand-Rue était alors une importante rue commerçante, qui possédait déjà son Minifix, sur le même trottoir que le Grand Marché, une vingtaine de numéros plus loin. Sans oublier le Monoprix de la rue Pierre Motte, ces deux dernières moyennes surfaces étant présentes depuis 1953, au moins. Que dire de la concurrence ainsi créée ? Au moment où nous rédigeons ces lignes, nous ne savons pas encore quand le Grand Marché a cessé de fonctionner. Il figure encore au Ravet Anceau de 1973. Les 3 Suisses vont occuper un temps cet emplacement. Qui va prendre le relais ? Cela rendra-t-il à la Grand-Rue plus d’attractivité ? Comment cette activité complétera-t-elle les commerces déjà existants ? Toutes ces questions se posaient déjà en 1963.
Les premières publicités du Grand Marché Nord Éclair
Située près du chemin de Lannoy, cette ferme était « Une des censes le plus considérables du pays » selon Th. Leuridan. Elle appartenait à l’origine aux seigneurs de Roubaix. Comme toutes les grosses fermes anciennes de Roubaix, elle est entourée d’un fossé. Celui-ci est alimenté par un ruisseau – le courant de Maufait – venant des Hauts champs et se jetant dans l’Espierre après avoir traversé le hameau des trois ponts. Ses vastes bâtiments enserrent une cour centrale. La cense est reliée par un chemin rectiligne qui se détache perpendiculairement de la rue de Lannoy. Les membres de la famille Lezaire l’exploitent au 17ème siècle. Elle appartient, au siècle suivant, à la famille Delcourt, dont on retrouve un représentant en la personne de Jean Baptiste Delcourt, né en 1761, époux de Marie Catherine Chombart, et qui exploite la ferme en 1820 avec ses cinq enfants et dix domestiques. Il en faut des bras pour un tel domaine !
Carte 1899
Le censier est signataire en 1830 de la pétition qui dénonce les différences de traitement entre les habitants du bourg et les fermiers des alentours, opposant Roubaix-ville et Roubaix campagne. On retrouve les Delcourt jusqu’au recensement de 1851 : Cette année là, le fils de Jean Baptiste, Théodore, tient la ferme, dont le propriétaire est alors un Bridé de la Grandville. Gustave Eugène de Gennes héritera ensuite du domaine, représentant alors 49 hectares, qu’il revendra en 1867 à Joseph Vincent Leconte-Baillon.
Les héritiers Leconte-Baillon constituent en 1900 une société chargée de vendre la propriété, exploitée depuis 1869 par Alexis-Joseph Pollet, né à Sainghin en Mélantois en 1820, époux de Marie Desquiens, moyennant un fermage de 8000 francs par an. La propriété est alors reprise par la ville qui accumule alors les terrains dans le quartier pour y réaliser des équipements collectifs, tel l’hôpital de la Fraternité. Elle rachètera également les terres de la ferme de l’Espierre, située non loin de là. Alexis Pollet va exploiter la ferme jusqu’en 1895, et décédera un an plus tard à Hem, où son fils Joseph Désiré a repris une ferme.
Un descendant des anciens censiers, M. Denis Lezaire, brasseur à Loos, a fait prendre par le photographe M. Brulois une série de clichés de la ferme.
La ferme
Le Journal de Roubaix, dans un article de 1910, relate la démolition de la ferme. L’article précise que La maison Devernay et Tiberghien, boulevard Beaurepaire, en est chargée. Elle mettra en vente les vieux matériaux. Une photo aérienne 1932 nous montre que la ferme est remplacée par des jardins, probablement ouvriers.
Photo IGN
On voit sur la photo que la rue de Maufait a été prolongée, mais elle ne recevra sa chaussée définitive entre la rue St Hubert et l’avenue Roger Salengro que dans les années d’après guerre, époque à laquelle on trace la rue Schumann (appelée à l’époque la rue Yolande). Les terrains sont mis à la disposition du CIL qui va y implanter les lotissements qu’on retrouve aujourd’hui.
Photo DelbecqPhoto Jpm
Le site où se situait la ferme près de cent ans plus tôt.
Les documents proviennent des archives municipales.
Le pont Saint Vincent d’autrefois, vu de la place de la Patrie CP Méd Rx
Depuis 1864, le pont Saint Vincent permettait de relier la rue Saint Vincent de Paul et la place de la Patrie, par-dessus la voie de chemin de fer. Nous évoquerons bientôt l’historique de sa création. Pour l’instant, nous allons aborder dans l’article présent sa modification, consécutive à la création de l’avenue des Nations Unies. Notons tout d’abord que le pont a pris le nom de la rue, qui lui fut antérieure de quelques années. Cent ans plus tard, le pont Saint Vincent, aux heures de pointe du matin, c’est 550 véhicules à l’heure dans un sens, 650 dans l’autre. Aux heures de pointe du soir, 800 dans un sens, 1.000 dans l’autre. Six kilomètres de bouchon, en moyenne.
Le pont est aligné avec la rue de Lorraine Photo Nord Éclair
La réalisation d’une grande voie pénétrante entre Roubaix et Tourcoing est décidée en 1975, ce qui va entraîner un certain nombre de modifications, dont celle du pont. Le Conseil Municipal du 16 novembre 1979 donne à la nouvelle avenue le nom de Nations-Unies. Au cours des années 1980 à 1983, les délibérations du Conseil Municipal sont abondamment marquées par les décisions prises pour le bon fonctionnement de la circulation dans cette nouvelle avenue. En Février 1982, le Pont Saint Vincent est coupé pour neuf mois, à cause des travaux pour mettre ce pont dans l’alignement de l’avenue des Nations Unies, et de la rue de Lorraine. On va également le rehausser pour permettre l’électrification de la ligne Lille Tourcoing.
Le pont est ré ouvert en novembre 1982. Photo Nord Éclair
Deux types de déviations mises en place : les éloignées et les rapprochées. Les éloignées, par les boulevards de Strasbourg, Metz, (Rx) des Couteaux, avenue Léon Jouhaux (Wos), pont et rue du Tilleul (Tg). Ou par les rue Carnot, de Roubaix (Tg) de Tourcoing, Collège, Grand rue (Rx). Les rapprochées : Gambetta (Tg) Alsace, Ouest, Mouvaux, Grand Chemin, ou Grand Chemin, Epeule, Arts, Boucher-de-Perthes, Mackellerie, Cuvier, Armentières, République. Après six mois de travaux, on a changé l’orientation du pont qui regarde à présent vers la rue d’Alsace (avant c’était la rue de Lorraine). On l’a aussi relevé de 80 centimètres pour permettre le passage de câbles.
L’élargissement du pont en 1983. Photos Nord Éclair
Fin novembre, le Pont est rendu à la circulation, mais on n’en a pas fini avec lui. Il sera doublé en 1983, afin de passer les quatre voies de l’avenue des Nations Unies.
D’après l’histoire des rues de Roubaix par les Flâneurs, le journal du Comité de Quartier Fresnoy-Mackellerie, Nord Éclair
On a agrandi assez vite, en 70. C’est une pharmacie qui se développait, et il n’y avait pas assez d’espace. On a élargi la vitrine en gagnant sur une pièce et en supprimant la fenêtre correspondante. La deuxième fenêtre est devenue une porte pour les livreurs, et le bureau restait sur l’avenue Linné. On a installé le chauffage central qui n’existait pas.
L’officine en 1970 -photos collection particulière
La façade a été agrandie, munie de deux portes, une pour la clientèle, et l’autre pour les livreurs, celle-ci donnant sur une pièce de déballage. Par ailleurs, l’espace client a été rendu plus spacieux par la suppression de la réserve attenante. Des petits comptoirs séparés ont été installés devant des armoires-tiroirs, nouveau mode de rangement des médicaments.
L’aménagement dans les années 70
En entrant dans la pharmacie, les clients avaient, sur la gauche, une partie en libre-service, signalée par « servez-vous », et une gondole tournante. A l’arrière, la petite cour couverte servait de réserve et de vestiaire pour le personnel. Les lois avaient évolué, et c’était devenu obligatoire.
La vitrine dans les années 70 – photo collection particulière
Au début des années 1980, on a créé une SCI, et on a racheté de l’immeuble, pour agrandir les locaux. On n’a pas touché à la façade, mis à part la modification du bandeau et l’ajout d’un pare-soleil : sur cette place il faisait très chaud ; on a aussi installé la climatisation, peu après. On a installé un escalier intérieur pour communiquer avec l’étage.
Au premier on a aménagé le préparatoire, le bureau et les réserves, ainsi qu’une chambre pour la garde. La réception des commandes continuait à se faire en bas. On a essentiellement fait des travaux à l’étage ; le rez -de- chaussée est resté inchangé, mise à part l’installation d’une réserve dans l’ancien bureau. A l’étage, il y avait le bureau sur la droite, puis la chambre pour la garde, le préparatoire sur la gauche suivi des réserves.
Le plan de l’étage dans les années 80
Auparavant, au premier, il y avait deux locataires, dont une vieille dame, qui y était déjà en 1936. On n’a jamais utilisé le deuxième étage. En 1990, on cède la pharmacie à M. Challiez. Il a racheté les murs par la suite. Il a pris sa retraite et a cédé aux pharmaciennes qui y sont actuellement. Depuis, il y a eu d’autres transformations, et, en 2013, la pharmacie a été transférée à la place du garage attenant.
La grande transformation aussi a été le passage du manuel à l’informatique dans les pharmacies. On l’a subi aussi… On a mis deux postes de travail pour la saisie. C’était imposant, ça prenait beaucoup de place. Je vois encore les gens qui me disaient « je suis dans l’ordinateur ! ». Au début, on a eu beaucoup de mal à s’adapter, ayant eu peu de formation. On a appris vraiment sur le tas. Mais on y est arrivé, parce qu’il le fallait bien. Il fallait tout entrer au clavier et ne pas oublier de sauvegarder chaque soir : il ne fallait surtout pas perdre le fichier clients !
C’était un handicap commercial, parce qu’on était tellement pris qu’on avait moins de temps pour écouter les patients. Ceux-ci devaient attendre. La carte vitale n’existant pas, on prenait une photocopie des renseignements concernant les assurés, qu’on entrait dans l’ordinateur par la suite. Ceci a modifié le temps de travail de la secrétaire qui est passé d’un mi-temps à un temps plein.
Quand le pôle ressource Laennec ouvre en décembre 2008, le « petit Degas » était encore debout à côté du « grand Degas ». Le « petit Degas », c’est-à-dire le plus petit des deux morceaux suite à la première ouverture du bâtiment Degas pour le passage du prolongement de la rue Marlot (voir article antérieur sur ce sujet dans le blog). Il a été progressivement vidé de tous ses locataires.
Le petit Degas en passe d’être démoli Coll Particulière
En 2009, on l’a détruit afin de construire de jolies maisons avec jardins et garages. Beaucoup de vieux et de beaux arbres ont disparu, mais la qualité de vie des habitants s’est beaucoup améliorée dans leurs nouveaux logements. Puis ce fut le tour de grand terrain de football de disparaître, afin d’y construire le même type de logements, rue Charles Pranard.
Les nouvelles maisons de la rue Degas Coll Particulière
Ensuite on a attaqué la démolition des entrées C et D du « grand Degas » afin d’ouvrir une percée vers l’avenue Motte. Il y a eu beaucoup de débats autour de cette trouée, suivant les souhaits des uns et des autres. Certains voulaient des parkings, d’autres des jardins potagers, et pire encore, on envisageait d’y faire passer une ligne de bus.
Le grand Degas avant Coll Particulière
La percée a été réalisée, ce qui aère l’espace de vie, et le projet de passage d’une ligne de bus a vu le jour, du côté de la rue Michelet.
Les nouvelles maisons rue Pranard Coll Particulière
Merci à Patricia pour le texte et les illustrations.
L’école du Moulin, terminée en 1867, est amenée à évoluer : En 1876, on construit à l’arrière du terrain, sur la rue du Général Chanzy, un gymnase municipal et un stand de tir. Le gymnase est utilisé notamment par les sapeurs-pompiers qui y pratiquent des activités sportives.
Photo Jpm
En 1885, le chef des sapeurs pompiers demande la libre disposition du jardin de l’école pour pouvoir compléter l’entraînement de ses hommes par des exercices d’incendie. En 1886, on installe provisoirement les cours de dessin de l’école nationale des arts industriels (hébergée à ce moment à l’institut turgot) dans des locaux inoccupés de l’école.
Puis l’école devient publique et les frères qui la dirigeaient sont remplacés par des instituteurs laïcs. M. Dazin en devient le directeur et fonde en 1887 l’amicale du Moulin. Celle-ci procède l’année suivante à la première distribution de vêtements aux élèves grâce à une donation de 150 franc or. Cette tradition s’est perpétuée jusque dans les années 50. En 1894 La municipalité décide la création d’une cantine pour les écoles des rues du Moulin et de Chanzy.
En 1903, M. Dazin se voit retirer son jardin qu’il cède à la ville contre un dédommagement de 400F. Au décès de M. Dazin, c’est M. Dhermes qui le remplace comme directeur et M. Seynave qui prend la présidence de l’amicale. En 1905 M.Thaisne succède à M.Dhermes. La présidence passe à Clovis Segard, qui gardera ce poste pendant 31 ans ! Les directeurs se succèdent : Mlle Harcqz en 1908, puis Mme Dumoulin, M. Taisne, Mlle Prum, Mme Doleans en 1932, Mme Despretz, Mlle Clochez et enfin M. Joly juste avant la guerre. Après la libération, M. Dumez prend la direction de l’école et M. Foelix la présidence de l’amicale. Ils sont remplacés par M. Renand-Bouchez qui dirige l’école et préside l’amicale. Celle-ci compte en 1952 260 membres. En 1955 l’adresse de l’école passe de la rue du Moulin à la rue du général Chanzy. L’entrée des élèves se fait dorénavant par une porte à côté du gymnase.
L’école, alors quasi centenaire, est rénovée en 1963. Un article de Nord Matin nous détaille les travaux : restauration des façades avec modification des fenêtres, galerie de desserte des classes, vestiaires, réfectoire installé dans un nouveau bâtiment, escalier de secours, réfection de la cour, du préau et des installations sanitaires, rénovation du chauffage et de l’éclairage…
Les travaux – Photo Nord Matin
Le bâtiment donnant sur la rue du Moulin ne sert bientôt plus aux besoins scolaires. Il abrite désormais plusieurs locataires, et, à partir de 1965, au rez-de-chaussée s’installent au 34 les meubles Vanovermeir, qu’on retrouvera jusqu’en 1974.
Photo Jpm
Le Gymnase accueille jusque dans les années 60 les activités de la société sportive « la Roubaisienne ». On trouve à la direction de l’école successivement MM. N.Bailleul, P.Delins, Cl. Drumez. Au début des années 2000 l’école ferme ses portes. Ses locaux abritent alors l’inspection académique. Pourtant, dans la deuxième partie des années 2000, une école maternelle s’y installe à nouveau. Elle s’y trouve toujours et perpétue une tradition vieille de près de 150 ans.
C’est le 11 janvier 1949, que le Cardinal Achille Liénart, Evêque de Lille, confie à l’abbé Alfred Potdevin la charge de fonder une paroisse dans le quartier du Hutin à Roubaix. Sous le vocable de la Sainte Famille, va naître cette nouvelle communauté chrétienne, entre le canal, le cimetière de Roubaix et Wattrelos. Investi de cette « incroyable mission », à vélo et avec entrain, l’Abbé Potdevin parcourt le quartier, qui est riche de plus de 3.000 habitants, afin de faire connaissance avec ses ouailles, et d’annoncer la bonne nouvelle : la construction d’une église dont la réalisation dépendra de leur bonne volonté. Sa parole est entendue, puisque de nombreux futurs paroissiens répondent favorablement à son appel.
L’abbé Alfred Potdevin Photo Collection Particulière
Quatre ans après la fin de la seconde guerre mondiale, le quartier bénéficiait du renouveau et du plein essor de nombreuses entreprises : la Lainière, rue d’Oran, le peignage Amédée Prouvost, rue de Cartigny, Dubar-Delespaul, Pennel et Flipo, Gallant rue d’Alger, Olivier rue de Constantine, Lestienne, rue du Caire, Clarel rue Delespaul, pour ne citer que les plus importantes. On parlait de la future construction d’immeubles : en 1954, les appartements de la rue d’Oran, puis la cité des dominos, les appartements de la rue du Caire. Un peu plus tard, les premières tours, dont la tour du Hutin.
A cette époque la marche était pour la plupart le seul moyen de locomotion ! Pour assister à la messe dominicale, il fallait se rendre à l’église du Sacré Cœur boulevard de Strasbourg (aujourd’hui disparue) ou à Saint Vincent de Paul (aujourd’hui reconstruite). Comme il fallait agir dans l’urgence, la première messe fut célébrée le 1er février 1949, dans une maison de la rue Mazagran. Mais tout ceci ne pouvait être que provisoire, et nécessitait qu’on voie rapidement plus grand. L’Eglise se mit donc en marche, et c’est le 3 avril 1949, soit moins de trois mois après la naissance du projet que sera posée la première pierre. Sur le terrain allant accueillir le nouvel édifice, une foule de fidèles assiste à la messe concélébrée, parmi les officiants par le Cardinal Achille Liénart, Evêque de Lille, de Monseigneur Henri Dupont, Evêque auxiliaire, de Monsieur l’Abbé Alfred Potdevin, et de Monsieur l’Abbé Jacques Testelin.
L’événement dans la presse en mai 1949 Nord Éclair
Rendez-vous fut pris, trois mois plus tard, pour l’inauguration ! C’est un « sacré défi » que vont relever les membres de cette nouvelle communauté. Tout le monde s’investit tant financièrement que physiquement. C’est à celui qui achète le plus de briques, le plus de ciment, qui fournit le plus d’outils, qui se découvre de talents de manœuvre, de métreur, de maçon, de menuisier, de vitrier, de plombier et de couvreur. Les épouses et les mères assurent l’intendance. C’est une histoire de famille ! Une trentaine de gamins cassent, sans se lasser, des pierres nécessaires pour réaliser le sol de l’église et sur lesquelles sera coulé le béton. Les scouts charrient des brouettes de cailloux, de sable et de ciment sous la houlette des « chefs de chantier ». Tout se fait dans la joie et la bonne humeur, avec la même motivation pour tous. Mi-juin, le gros œuvre est déjà terminé, mais c’est le 23 juin 1949 que fut baptisée la Cloche Madeleine-Françoise, conçue et fondue, également dans le quartier. Le cérémonial se déroule selon les rites et tous les paroissiens bénéficient de la traditionnelle distribution de dragées.
La Cloche Madeleine-Françoise Photo PhW
Ce pari fou qui paraissait irréalisable pour certains, a été tenu, car le 3 juillet 1949, soit trois mois, jour pour jour, après la pose de la première pierre, l’église a été inaugurée, pleine de ces hommes et femmes qui ont cru et ont pris part à sa création. Seul le fronton, et quelques fenêtres, restaient à poser.
Le Cardinal Liénart se rendant à l’inauguration de la sainte Famille Photo Collection Particulière
Ce fut la fête dans le quartier. Les enfants, tout de blanc vêtus, les scouts, la fanfare, le clergé, les laïcs, ont parcouru les rues du quartier avant de se rendre à la Sainte Famille pour participer à la première messe. A l’issue de la cérémonie, le Cardinal Achille Liénart a remercié les bâtisseurs d’amour et de paix, en rappelant que c’est au milieu des actes de votre vie que s’accomplit l’œuvre de votre salut. Cette citation sera reprise par Monseigneur Adrien Gand, lors de la messe célébrée en plein air, pour le vingtième anniversaire de la paroisse en 1969, qui fut suivie d’un repas où tous les fidèles furent conviés.
La Chapelle de la Saint Famille CP Collection Particulière
Merci à Micheline Masure-Cagnet pour ce magnifique témoignage, et ce n’est qu’un début !