Centre social des Hauts-Champs

En 1962, le quartier des Hauts-Champs, Longchamp et Trois-Fermes, situé sur les 3 viles de Hem, Roubaix et Lys-lez-Lannoy voit la création du centre social dit « des Hauts-Champs » 258, avenue Laennec à Hem. Le bâtiment est la propriété de l’Association des Maisons de l’Enfance et le centre social en est simplement locataire. Ce quartier abrite quelques 16.000 habitants, dans un secteur appelé parfois à juste titre : le carrefour des 3 villes. Un incendie partiel, en1968, entraine très vite une petite rénovation ainsi que la création d’un accueil et d’une bibliothèque.

Photo panoramique de l’avenue Laennec dans les années 1950-1960, avant la construction du Centre social et photo aérienne de 1965 avec le centre social construit 5 ans plus tôt (Documents IGN)
Photo du centre social en 1962 (Document Historihem)

Dix ans plus tard en 1971, c’est une association des usagers qui reprend la gestion du centre social, devenu indépendant. Le jeudi, jour de repos scolaire de l’époque, le centre social est une véritable ruche où de nombreux enfants viennent se détendre : danse folklorique, basket-ball, menuiserie, couture, cuisine, expression manuelle…L’accent est mis pour les 8-14 ans sur les sports de plein air afin de leur assurer le défoulement nécessaire.

Par ailleurs un jardin d’enfants est créé pour les tout-petits, accessible chaque après-midi ainsi que le mercredi matin, pour permettre aux mamans de participer aux activités qui leur sont consacrées par le centre.

Les travaux de peinture des petits et le jardin d’enfants en 1971 (Document Nord-Eclair)
CP du bâtiment dans les années 1970 (Document collection privée)

S’ajoute au centre social le club des jeunes, construit du côté de la rue Villemin, qui en fait partie intégrante. Au programme, essentiellement du sport : judo, gymnastique, tennis de table, cyclotourisme mais aussi le groupe nature créé d’abord à l’initiative des jeunes et à leur profit.

Pour gérer les ateliers existants et en ouvrir d’autres, un comité de maison est créé et géré par les usagers eux-mêmes. Chaque groupe y a des représentants qui discutent avec l’équipe de professionnels afin d’améliorer l’offre existante pour chaque tranche d’âge. Ainsi aux ateliers couture et cuisine s’est ajouté un atelier vannerie et la section des majorettes compte près de 80 participantes.

Des ateliers pour les jeunes en 1974 (Documents Nord-Eclair)

Le centre social assure de multiples services pour les habitants du quartier : cours d’alphabétisation, bibliothèque très bien achalandée, club nature avec étude des oiseaux dans une réserve installée près du château Meillassoux rue du Général Leclerc, soins à domicile et au dispensaire par des infirmières, après-midi portes ouvertes tous les jeudis pour faire connaître le centre.

Par ailleurs des événements sont organisés régulièrement pour animer le quartier : ainsi de grands jeux de plein air sur le terrain du centre ou encore fête avec démonstrations de majorettes, jeux divers, danses et dégustations de crêpes, par tous les enfants, lesquels ont amené chacun un camarade pour faire connaître les activités du centre, que fréquente déjà une famille sur trois habitant le quartier, aux autres jeunes.

Jeux de plein air et fête avec majorettes en 1975 (Document Nord-Eclair)

Après quinze ans d’existence, le bilan dressé par la directrice Mme Dewinter, en 1977 est positif. Le centre répond en effet aux besoins des 3 groupes de population visés : nourrissons, adultes et personnes âgées. La consultation nourrissons et le centre social sont ouverts aux jeunes enfants. Des activités sont ouvertes aux enfants jusqu’à 12 ans par le biais de divers ateliers puis le club regroupe les adolescents.

Il existe par ailleurs des sections pour adultes : enseignement ménager et gymnastique pour les dames, rencontres cyclotourisme, judo et belote pour les messieurs. Quant aux personnes du 3ème âge leur sont réservés des cours de gymnastique spécifiques ainsi que des après-midi rencontres.

Le centre social en 1974, décoré pour les fêtes (Document Nord-Eclair)

La dénomination « centre social » est pour la directrice un label de qualité ainsi que la gestion exercée par les usagers eux-mêmes, le conseil d’administration étant composé aux deux tiers par les usagers du site. De plus afin d’assurer un bon développement du quartier le centre est à l’origine de la création de l’Union des associations du quartier des 3 villes.

Quant au syndicat intercommunal créé par les 3 municipalités concernées, il prend en charge la création d’un terrain d’aventures de 4.000 mètres carrés de superficie, situé derrière le centre social, sur lequel devront pouvoir s’ébattre, en dehors des heures scolaires, tous les enfants du quartier dans une sécurité relative et en toute liberté.

Plan de 1973 et photo du terrain d’aventures derrière le centre social en 1978 (Documents Nord-Eclair)

En 1979, intervient l’inauguration de la nouvelle salle polyvalente du centre social des Hauts-Champs, après plus de 15 ans de discussions et d’attente pour obtenir cette extension du lieu propice aux activités sportives et culturelles du quartier. L’inauguration a lieu en présence de Mr Gizycki, président de l’association des usagers du centre, de Mme Dewinter, sa directrice, et le ruban est coupé par Mr Pierre Prouvost, député-maire de Roubaix.

Inauguration de la nouvelle salle polyvalente en 1979 (Document Nord-Eclair)

Dans un vaste quartier neuf de 4000 logements, le centre a longtemps été le seul équipement et a donc connu en plus de 15 ans un développement considérable. Il s’occupe d’environ 2000 familles et occupe 45 salariés. Géré par des administrateurs usagers bénévoles alors qu’il est l’un des plus gros du pays, le centre social se trouve confronté à des difficultés financières en 1980.

Malgré les différentes subventions perçues de : l’Etat, la CAF, le fonds d’action sociale des travailleurs migrants, les 3 municipalités concernées, les HLM et CIL, la direction de l’action sanitaire et sociale, et malgré la participation des usagers, le budget de 1979 n’est pas bouclé et les Trois Villes sont décidées à faire un effort exceptionnel tout en attendant de l’Etat une augmentation conséquente de sa subvention pour l’année en cours. Faute d’une solution durable une baisse de personnel est à prévoir.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.