En 1923, le fermier Louis Jonville, propriétaire d’un hectare de terre enclavé dans le terrain de la Marquise d’Auray de Saint Pois, et en mésentente avec celle-ci, décide de vendre son terrain et c ‘est Mr Declercq Oswald, père, industriel en teinturerie et apprêts, à Hempempont qui se porte acquéreur.
Il fait don du terrain à son fils, Oswald, qui vient d’épouser Marthe Cottaz, et y construit sa demeure. Dans un 1er temps il se contente d’une maison à un étage, à colombages avec des bardeaux rouges, et d’un garage, le parc d’un hectare étant consacré à une pelouse, des arbres fruitiers et un potager.
Avant guerre, en 1934, la famille s’étant agrandie Oswald décide de procéder à l’élargissement de la maison en ajoutant au 1er pignon, un 2ème identique et parfaitement symétrique ; la maison ne comprend toujours alors qu’un étage.
Pendant la guerre, la maison est réquisitionnée par l’armée allemande qui en fait un quartier général et la famille se trouve obligée d’évacuer. Les allemands installent des munitions partout dans le parc ainsi que dans le terrain de la marquise, et font sauter le château de celle-ci en 1944. La déflagration et le souffle de l’explosion occasionne de gros dégâts à la propriété Declercq.
Après la guerre les propriétaires ne possèdent plus que des murs et font procéder à un constat de sinistre en Octobre 44. Le dédommagement obtenu leur permet de reconstruire leur demeure, et même de la faire agrandir en ajoutant un étage pour y loger plus commodément leurs quatre enfants : Nicole, Philippe, Jannick et Alain.
Au mariage d’Alain avec Brigitte Lefevre, une part du terrain lui est donnée par son père afin qu’il puisse y faire construire sa propre maison, où le couple élève ses 2 enfants : Laurent et Barbara. Oswald continue à cette époque d’habiter la demeure initiale avec son épouse et ce jusqu’à son décès en 1972 ; Marthe y demeure quant à elle jusqu’à son propre décès en 2005.
Au mariage de Barbara avec Fabrice Delacourt, bien que le couple vive souvent sur Paris en raison du métier de Fabrice, Alain fait construire une 3ème maison, en bois cette fois, dans le parc, afin que sa fille puisse venir se ressourcer dans le Nord dès qu’elle en éprouve le désir.
A la fin des années 80, lorsque Philippe et Alain vendent l’usine d’Hempempont, Alain rachète à ses frère et sœurs l’ensemble du terrain. Très créatif et doté d’un talent artistique indéniable, Alain s’est toujours adonné, en parallèle à son métier d’industriel, à sa passion : la peinture.
Avec son épouse, docteur en géologie et en botanique, ils créent un jardin paysager de toute beauté, lequel reçoit régulièrement les honneurs de la presse spécialisée dans les jardins. La renommée des Jardins de la Tribonnerie devient alors telle que de nombreux visiteurs, parfois même habitant hors de France, viennent les visiter sur rendez-vous.
Alain et Brigitte dessinent ainsi une dizaine de jardins à l’intérieur du parc, chacun étant dédié à un thème tel que les hortensias, le jardin à la française, les jardins japonais, le jardin zig-zag, etc.
Les années 2000-2010 voient l’apogée de ces jardins. Depuis le décès de Brigitte les jardins, qui ne sont plus visités, font l’objet d’un entretien régulier de ce qui existe déjà mais n’ont plus connu de créations nouvelles, Alain se consacrant à sa passion pour la peinture.
L’histoire de cette demeure est d’autant plus passionnante et intéressante qu’à ce jour c’est Laurent Declercq qui l’habite avec sa propre famille, en ayant procédé uniquement à des réaménagements intérieurs, mais l’ensemble de la famille Declercq est toujours réunie près d’un siècle plus tard sur le terrain acheté par ses grands-parents. En effet son père Alain vit lui aussi sur place ainsi que Barbara et Fabrice le plus souvent, chacun dans leur propre maison.
Remerciements à Alain et Laurent Declercq