Le projet d’un groupe scolaire au Sapin-Vert remonte aux années 1928 et 1931, quand les terrains nécessaires furent achetés. Puis en 1943, un terrain devant servir à doter le groupe scolaire d’un plateau d’éducation physique fut également acquis.
Le premier projet fut adopté par le Conseil Municipal le 13 mars 1937, mais fut mis en sommeil en 1939, suite au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Il faut attendre 1947 pour que le projet soit repris sur des bases nouvelles par M. Doisy architecte DPLG à Lille. Après plusieurs péripéties administratives, il fut définitivement approuvé par le Conseil Municipal du 29 octobre 1952, autorisé par le Préfet le 26 novembre 1953 et adjugé le 13 janvier 1954.
Il n’était que temps, car 900 logements sont mis en chantier dans le prolongement de la cité de la Mousserie. Il fallait donc prévoir la construction de ce groupe scolaire qui devait accueillir des centaines d’enfants. Situé à l’angle des rues des Écoles et Alfred Delecourt, ce groupe scolaire du Sapin-Vert comprenait une école maternelle, une école de filles et une école de garçons. Le projet de 1952 portait sur une école maternelle à six classes avec salle de jeux, salle de repos, salle d’attente et loge de concierge. Une école de garçons à dix classes avec salle de travaux manuels. Une école de filles à dix classes. Un réfectoire, une cuisine, une salle des fêtes, six habitations pour le personnel enseignant.
La première tranche permit de réaliser l’école maternelle, deux écoles primaires à six classes, le réfectoire et la salle des fêtes. À la rentrée d’octobre 1955, 220 enfants furent accueillis dans l’école maternelle, 170 pour l’école des filles et 160 pour l’école des garçons, soit 550 enfants au total.
L’inauguration de la première tranche des travaux eut lieu le 30 octobre 1955.
La nouvelle école de filles de la Vieille Place s’élève rue Saint-Vincent de Paul et se prépare à une rentrée d’octobre 1952. Il s’agissait de décongestionner l’école des filles située rue Henri Briffaut.
Décidée en septembre 1951, la construction de cette nouvelle école se composera de cinq classes spacieusement agencées, aux larges baies vitrées et à l’éclairage parfait. Elle pourra accueillir 200 élèves de 6 à 14 ans qui suivent les cours de l’école primaire. L’école de filles actuelle qui comprend quatre classes sera transformée en école maternelle. En août les travaux sont bien avancés, on escompte l’ouverture pour la prochaine rentrée scolaire.
Elle ouvrira le 1er octobre 1952 et sera inaugurée dans la foulée. Parmi les personnalités, les représentants du Préfet, le vice président du Conseil Général, Jules Duquesne et Marcel Guislain, députés du nord, l’inspecteur primaire Lecat, Melle Minne inspectrice départementale des écoles maternelles, Alphonse Verbeugt adjoint au maire de Roubaix, les commissaires de police roubaisiens Dieu et Prouvost, la gendarmerie, l’architecte Poubelle, l’entrepreneur Henri Planckaert, furent reçus en mairie de Wattrelos par Albert D’Hont maire entouré de MM. Leman, Verpoort, Nottebaert, Rucquoy, Dussouliers, adjoints et conseillers municipaux. Le président de la FALW M. Grimonpont était présent, le commissaire de police Berry. Ghestemme secrétaire général de la mairie, la gendarmerie de Wattrelos et les représentants de toutes les amicales laïques et le corps enseignant.
Précédé par la Musique municipale, un cortège comprenant les personnalités, les élèves de la nouvelle école, les enfants des écoles publiques de filles et de garçons, les amicales laïques, une délégation de la Gauloise de Wattrelos, des combattants républicains, du comité de l’Association des familles, de la fanfare Wattrelosienne, des Enfants de la Lyre et de la Philharmonie du Crétinier.
M. Dubois représentant du Préfet coupa le ruban symbolique tandis que la Musique municipale jouait la Marseillaise. Les enfants des écoles et les sociétés locales défilèrent ensuite devant les personnalités massées à l’entrée de la cour.
Le Maire, Albert D’hont, prit la parole pour rappeler que la mise en service de la nouvelle école représentait un tour de force de la municipalité, puis il remercia tous ceux qui avaient contribuer à faciliter les projets de réalisation des nouveaux locaux scolaires. Il fit alors ressortir tous les avantages présentés par ce groupe scolaire espérant qu’il serait apprécié par le corps enseignant et les parents d’élèves. L’inspecteur primaire Lecat remercia la ville de Wattrelos de l’intérêt qu’elle portait à l’établissement scolaire.
Le représentant du Conseil général rappela la nécessité impérieuse de construire de plus en plus d’écoles, assurant qu’il aiderait les municipalités en ce sens. M. Dubois au nom du Préfet remercia et félicita l’administration municipale pour cette réalisation, ainsi que les architectes, techniciens et ouvriers, artisans de ce groupe scolaire ultra moderne. Les travaux de gros œuvre notamment ont été réalisés par l’entreprise Henri Planquart 4 rue de la perche à Roubaix dans le respect des délais.
Visite des locaux puis vins d’honneur. On se rendit ensuite à l’école maternelle où Melle Minne, inspectrice maternelle, prononça un discours.
En juillet 1991, intervient l’ouverture de l’office du tourisme de Wattrelos. L’office de tourisme ou office du tourisme est un centre d’information dont la mission est « l’accueil, l’information et la promotion du tourisme » sur le territoire concerné à destination du public ou des visiteurs, allant des simples habitants locaux aux excursionnistes en passant par les touristes.
La création officielle des offices de tourisme date de la promulgation de la loi du 10 juillet 1964. Le gouvernement, ayant pris conscience des enjeux économiques liés au tourisme, décide d’autoriser les conseils municipaux des stations classées de tourisme, à créer des offices si elles le désirent. L’accueil et la promotion touristique commencent à être perçus comme un service public. La création de ces structures doit être entérinée par le préfet. Il s’agit alors d’établissements publics à caractère industriel et commercial ayant vocation de promouvoir le tourisme dans la station […], assur[er] la coordination des divers organismes et entreprises intéressés au développement de celle-ci. »
C’est donc pour se faire mieux connaître que Wattrelos se dote d’un office du tourisme. En 1991, la ville présente de nombreux arguments : le sens de la fête et de la convivialité qui s’expriment lors du carnaval, des Berlouffes, de la fête des écoles ou des ducasses de quartier. Un parc urbain de 35 hectares, deuxième espace vert de l’agglomération lilloise. Une ferme pédagogique, un étang de pêche et le musée des arts et des traditions populaires. Une vie culturelle et associative particulièrement riche avec des manifestations régulières : saison musicale, grand cabaret wattrelosien, festival international du cinéma et de la vidéo. Wattrelos envisage la mise en place du tourisme industriel dont le but est d’être la vitrine des activités de la ville en montrant le savoir faire des entreprises locales. Ainsi la GBM et la Redoute participent. C’est aussi un outil au service des wattrelosiennes et wattrelosiens qui disposeront d’un centre d’information pour leurs vacances et leurs distractions.
Ses prestations et activités diverses se sont largement étoffées depuis 1991.
Adresse: Office de Tourisme de Wattrelos
189 rue Carnot – 59150 WATTRELOS
+33(0)3 20 75 85 86
Bureaux sont ouverts du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h (fermeture à 17h du 15 juillet au 31 août), de 10h à 12h le dimanche. Fermé les lundis et les jours fériés.
E mail : contact@wattrelos-tourisme.com
le site https://www.wattrelos-tourisme.com
Sources : Wikipédia, Le Journal Municipal de Wattrelos
En 1990, le groupe scolaire Jean Macé va être réhabilité. Mais avant de l’aménager, quelques élagages s’avèrent nécessaires, ainsi le mur de la rue de Londres, qualifié de mur de caserne par la presse, va être démoli afin de permettre une entrée plus moderne et lumineuse. Quant aux élèves ils sont hébergés pour la durée des travaux rue du Rivage, à quelques centaines de mètres de l’ancienne école.
La nouvelle école Jean Macé fera son ouverture en septembre 1991, après quatorze mois de chantier. Pendant un an les enfants ont patienté dans les préfabriqués de la rue du Rivage. Leur école est à présent toute transformée.
Sur les murs de la vieille école sont venus se greffer des bâtiments ultra modernes. Les équipes éducatives et les écoliers ont mis la main à la pâte et ils ont l’impression de prendre possession de leur école. L’architecte M. Boyeldieu et sa femme, coloriste de métier, ont ainsi réalisé un superbe équipement scolaire dot chaque classe est personnalisée par des couleurs vives.
Sont présents pour l’inauguration, M. Bernard Helm inspecteur, Mme Willems et M. Maillot, conseillers pédagogiques de la circonscription et M. Faugaret Maire de Wattrelos, qui a déjà d’autres projets en tête, notamment l’école du Touquet. La directrice, Mme Quenon a accueilli près de 100 enfants en maternelle. En primaire, Mme Marie Dominique Debaudringhien attendait ce matin 320 enfants. Tous découvrent les couleurs et le mobilier neuf, la passerelle servant de bibliothèque et de centre de documentation au dessus de la zone tampon prévue pour le réfectoire. L’ensemble des bâtiments accueillera aussi l’Office de Tourisme et la maison de l’amicale du quartier. Une salle de spectacle de 400 places a été construite au cœur même des bâtiments avec des entrées indépendantes pour servir à d’autres manifestations. L’école Jean Macé, insérée dans la vie du quartier du Laboureur !
Le dimanche 14 octobre 1923, on va enfin procéder à l’inauguration du groupe scolaire du Laboureur, sous la présidence de M. Proot inspecteur primaire. Le programme de la journée est le suivant : à 10 heures, réception en mairie de l’inspecteur par la municipalité et le corps enseignant de Wattrelos. Le champagne est sablé dans la salle des délibérations et M. Briffaut porte un toast aux nouvelles écoles. Puis départ de la mairie par la rue Carnot pour le Laboureur. La Musique Municipale prend la tête du cortège composé des membres du Conseil Municipal, des délégués cantonaux, des membres du corps enseignant et des commissions administratives de l’Hospice et du Bureau de Bienfaisance. L’inauguration aura lieu à 11 heures et sera suivie d’une visite du groupe scolaire.
Henri Briffaut prononce alors un discours dans la cour principale, dans lequel il retrace l’histoire de la formation de l’école, et se montre heureux d’inaugurer les nouvelles classes.
Inaugurer un groupe scolaire, c’est à dire une maison où les enfants viendront travailler de bon cœur à leur éducation sous la direction de maîtres dévoués, est un acte solennel et de joie. Il faut bien le retenir : c’est par l’instruction que le progrès se développant de plus en plus ouvrira la voie à une société meilleure et fraternelle. Aussi l’enseignement du Peuple reste toujours au premier rang de mes préoccupations et nous pouvons vous assurer que la Municipalité wattrelosienne ne négligera rien pour la défense et le développement de l’école laïque. Dès son installation à la mairie en 1912, elle prenait en mains avec la ferme résolution d’aboutir la question de la construction d’un groupe scolaire au Laboureur, dont la création avait été demandée à nos prédécesseurs par l’autorité supérieure depuis plusieurs années. (.) Notre groupe scolaire est ouvert seulement avec l’école des garçons et l’école des filles. Aux maîtres de ces classes nous souhaitons la bienvenue en les assurant qu’ils trouveront toujours le meilleur accueil tant à l’Administration Municipale qu’à la Caisse des écoles. Mais il nous reste à souhaiter l’ouverture de l’école maternelle et je me permets Monsieur l’Inspecteur de vous demander de bien vouloir solliciter la nomination au plus vite du personnel nécessaire. Les locaux et les élèves attendent l’arrivée d’une maîtresse. Aujourd’hui Monsieur l’Inspecteur, sous votre présidence et votre autorité nous remettons ce groupe scolaire aux maîtres et aux maîtresses chargés d’enseigner dans ces classes bien aérées et bien aménagées. Ils s’appliqueront à préparer l’enfant à la vie, à cultiver son esprit, à former son caractère. Et devenu citoyen, l’enfant sera armé dans la lutte pour la vie. Aussi je crie:vive l’École Laïque ! Vive l’émancipation humaine ! Vive la République démocratique et sociale !
M. Proot répond en félicitant l’Administration et il s’étend sur les bienfaits de l’enseignement dans la classe ouvrière. Il encourage les parents pour seconder les maîtres et pour que les enfants soient assidus en classe.
De 14 heures 15 à 17 heures 30, dans les cours des écoles, grand concert et exercices de gymnastique par les sociétés de la ville. Puis concerts par les sociétés suivantes : la Philharmonie du Crétinier, la chorale la Caecilia, les Accordéonistes du Laboureur, La Renaissance Chorale, les Accordéonistes l’Avenir, l’Union Chorale, les Enfants de la Lyre. La Patriote et la Gauloise assureront les exercices de gymnastique. Le public est admis à visiter les locaux scolaires de 11 h à 17 h 30. Le soir, le groupe scolaire sera illuminé, les habitants du quartier sont invités à pavoiser et à illuminer.
Le 16 août 1934 agrandissement de l’école du Laboureur le conseil municipal a décidé d’agrandir l’école du Laboureur et a voté 500.000 francs pour la surélévation d’une partie du bâtiment ne comportant pas d’étage. Tout devrait être terminé pour la fin des vacances et le groupe scolaire comportera trois classes maternelles, huit classes de filles, huit classes de garçons, des cantines et une salle de spectacle. C’est le plus grand groupe scolaire de Wattrelos. Situé dans un quartier très populeux, il accueille plus de huit cents enfants.
Depuis l’ouverture de la rue Carnot et l’implantation de nouvelles entreprises dans le quartier, le Laboureur s’est développé et la population a augmenté. Mais avant qu’on parle d’y implanter une école, on aura favorisé l’arrivée du tramway et construit un vélodrome. Dès 1898, des réclamations sont faites quant à la salubrité des rues et on aborde régulièrement la question de la construction d’une école. Ainsi en Mars 1902 le projet d’une école au Laboureur est à nouveau formulé par M. Labbé. Il lui est répondu que la commission scolaire sera convoquée d’urgence.
En Février 1905, on sait qu’il est question depuis très longtemps de la réalisation d’un groupe scolaire au Laboureur. Ce quartier a pris un grand développement et les familles très nombreuses qui l’habitent doivent emmener leurs enfants dans diverses écoles assez éloignées. L’administration de M. Pollet avait bien fait dresser des plans mais il ne fut jamais question d’achat de terrain. La difficulté d’aboutir sur ce point c’est le manque d’argent car la construction d’un groupe scolaire coûte cher. Il paraît néanmoins que l’on envisage une solution et que le choix du terrain nécessaire serait prochainement arrêté.
En Janvier 1911, une lettre signée par un habitant du Laboureur est parvenue au Journal de Roubaix que celui-ci titre l’utile avant l’agréable, la nouvelle mairie de Wattrelos. Voici son contenu. Le Conseil municipal de Wattrelos a voté une surtaxe sur les charbons et les alcools dans le but d’ériger une nouvelle mairie. Il semble que la mairie actuelle est encore en état de servir pendant nombre d’années et qu’il serait préférable de faire construire avec cet argent une école mixte au Laboureur, car nos enfants sont obligés si nous voulons leur donner un peu d’instruction, de faire une route de trois quarts d’heure pour aller en classe, et cela à travers la pluie et le froid.
En avril 1912, les pourparlers pour l’achat du terrain sont en cours. Plusieurs propositions sont à l’étude, qui tournent autour de la rue Faidherbe, de la rue des trois bouteilles et de la carrière Dhalluin. Entre-temps le Préfet du Nord M. Trépont a validé le projet de construction aux conditions suivantes : que le terrain destiné à la construction du groupe scolaire du Laboureur soit suffisamment spacieux pour permettre la construction d’une école de garçons à cinq classes dont trois seraient bâties immédiatement, d’une école de filles de cinq classes dont trois seraient bâties immédiatement, et d’une école maternelle à trois classes. Le Préfet demande de hâter les démarches pour le choix du terrain afin d’établir au plus tôt les plans et devis des écoles projetées, pour qu’ils soient soumis au conseil général. À la réception de cette lettre, Joseph Thérin maire de Wattrelos charge M. Louis Barbotin architecte, 34 rue de Lille à Roubaix de donner son avis sur le choix du terrain. Celui-ci s’exécute et délivre ses observations par écrit. Tous les projets tournant autour de l’emplacement de la future place de la République qui n’est alors qu’un terrain cultivé en partie et encadré par des rues ou des sentiers.
Un premier projet front à la rue Faidherbe près du groupe d’habitations des Trois Bouteilles serait englobé par les constructions sur les trois faces. À rejeter. Un deuxième projet front à la carrière Dhalluin, près de la ferme de Tombequines est jugé un peu étroit. Les rues sont projetées et sans égouts. Orientation passable, aléas à prévoir du côté de la ferme. À rejeter. Un troisième projet situé à l’angle de la rue Faidherbe et de la carrière Dhalluin semblerait convenir. Maximum d’air et de lumière, de soleil, bonne orientation. Aqueducs existant carrière Dhalluin et à exécuter rue Faidherbe. La meilleure proposition qui nécessitera toutefois un drainage. Facile d’accès. Un quatrième projet angle de la rue Faidherbe et de la carrière Dhalluin, orienté différemment. Avantages du précédent, sauf qu’il sera enclavé sur le grand côté, à classer en second choix. Enfin une cinquième proposition sur la Carrière Dhalluin et la rue à ouvrir parallèlement à la rue Faidherbe, le terrain n’est aqueduqué que sur la carrière Dhallluin. Que deviendront les terrains contigus ? Le terrain est irrégulier avec difficulté d’accès, de surveillance de l’école, avec de grands frais de clôture. À rejeter. Les meilleurs projets sont donc les 3 et 4e. Mais les propriétaires MM. Carissimo, en exigent toujours 11 francs le m² utile. On décide d’envoyer des habitants du Laboureur, M. Labbé notamment, pour négocier et faire baisser les prix. Entre-temps interviennent les élections et la nouvelle municipalité dirigée par Henri Briffaut reprend le dossier.
Les propositions 3 et 4, à l’angle des rues Faidherbe et Lafayette (ex carrière Dhalluin) sont toujours les meilleures, mais le prix est inchangé. On argumente alors sur l’emplacement qui serait assez éloigné du noyau de construction formant le faubourg du Laboureur. Il faudrait l’installer au centre même du faubourg et justement un terrain se prête avantageusement au projet. L’inspecteur a donné son aval. Le nouvel emplacement se trouve facilement accessible par les rues des Arts , des Trois Bouteilles et de Roubaix et sans le danger des tramways et éloigné de toute industrie insalubre ou incommode. La parcelle appartient à MM. Salembier de Lys lez Lannoy et forme un trapèze de 3687 m2 et il est proposé à 10 francs du m². Le 24 septembre, c’est d’accord pour le conducteur des travaux et dans la foulée pour le conseil municipal. Les plans seront confiés à M. Albert Buhrer architecte.
En juin 1914, on en est aux adjudications pour la construction de ce groupe scolaire du Laboureur. Une répartition en sept lots : premier lot, terrassements, maçonnerie, malgré une proposition remportée par M. Planckaert de Roubaix, celle-ci n’est pas déclarée valable. Pas d’adjudicataire. Deuxième lot : carrelage et parquets. MM Raingaut de Roubaix et Duhamel de Wattrelos restent en concurrence mais le premier se retire. Troisième lot : plafonnage, entreprise Decock à Roubaix. Quatrième lot : charpente, menuiserie, quincaillerie, mobilier : Mme veuve Katanens à Roubaix. Cinquième lot : serrurerie, Pauwels Lemaire adjudicataire. Sixième lot : couverture, plomberie, installation sanitaire, gaz : Emile Henri. Septième lot : peinture, vitrerie, tapisserie, Alexandre Hautefeuille de Roubaix.
On s’apprête donc à construire dès que la liste des adjudicataires sera complète. Mais le 1er août 1914, c’est la déclaration de guerre et la mobilisation générale.
C’est sur Radio Galaxy que l’inauguration de la nouvelle église a été annoncée. L’abbé Tieghem faisait partie de ceux qui avaient préparé l’intervention sur les ondes, avec un exposé historique sur l’Église Saint Vincent de Paul depuis sa création en mai 1897.
L’inauguration a lieu le dimanche 24 avril 1994. Le programme a été arrêté : à 10 h 30, M. Alain Faugaret maire de Wattrelos vient inaugurer l’église en présence de Monseigneur Vilnet évêque de Lille. Puis à 11 heures, la messe est célébrée par Mgr l’évêque. Il n’y a pas encore de titulaire et trois prêtres vont l’assister : L’abbé Gilbert Tieghem du Christ Roi, Joël Kolder de la Sainte Famille de Roubaix et André Desbouvry chargé des relations avec le diocèse. L’équipe d’animation paroissiale est placée sous la responsabilité de Mme Vallaeys et s’occupe de la coordination de la vie de la paroisse.
Les paroissiens sont agréablement surpris par l’intérieur spacieux de l’église. Derrière l’autel, un grand vitrail célèbre la glorification de Saint Vincent. Sept autres retracent sa vie. Au plafond une verrière apporte une luminosité naturelle qui ravive son caractère sacré. De l’ancienne église on a conservé le grand crucifix qui dominait l’autel. Une mezzanine accueille le nouvel orgue dont Madame Machu, l’organiste de l’église a récemment pris possession. Quatre vingts personnes peuvent s’y tenir. Derrière le chœur, une salle chapelle accueille les célébrations de semaine ou encore les réunions de catéchèse.
Ont également été prévues la sacristie et une petite salle de réunion. Deux autres salles ont été ajoutées pour les permanences de semaines et des réunions pour des petits groupes. À l’extérieur un petit campanile abrite Cécile, la cloche de l’ancienne église. Depuis le dimanche des rameaux, l’église a été officiellement utilisée pour des célébrations pendant les fêtes de Pâques.
Pour reprendre l’expression du journal Nord Éclair, la nouvelle église Saint Vincent de Paul est un coup de jeunesse pour le quartier du Crétinier.
En 1990, le quartier du Crétinier est considéré comme vétuste et vieillit mal. Le déclin progressif de la Lainière de Roubaix et les suppressions d’emploi n’arrangent rien. L’église n’échappe pas à cet inventaire de vétusté. En effet, dès 1980, les bois de la toiture pourrissaient entraînant des fuites d’eau qui dégradaient les murs. Le chauffage devait être réparé, l’électricité ne correspondait plus aux normes de sécurité et la fréquentation des fidèles avait singulièrement baissé.
La municipalité de Wattrelos concerte le diocèse pour les travaux à mener. Puis la décision d’un vaste projet d’urbanisme comporte la destruction de l’église et la création d’un nouvel ensemble sur l’espace ainsi libéré. La ville de Wattrelos engage donc la requalification du quartier avec un plan d’aménagement conçu par l’architecte Marc Dancoisne.
Pour mener ce plan à bien, la ville a entrepris l’acquisition d’une série d’immeubles rue des Patriotes promis à la démolition, du complexe sportif Amédée Prouvost, des restaurants et d’un magasin d’entreprise situés à proximité, ainsi que des parkings de la Lainière rue d’Oran. D’autres sont en cours.
Les travaux démarrent en septembre 1992. En attendant les paroissiens se réunissent dans une ancienne supérette au coin de la rue d’Oran. L’îlot Saint-Vincent-de-Paul constitue la première étape de la rénovation et entraîne la démolition de l’église et de son presbytère, un siècle à peine après leur création. L’espace ainsi libéré sera transformé en place publique avec un revêtement de qualité au sol, des arbres sur son pourtour, plus une fontaine comme élément d’animation.
Un nouveau lieu de culte sera érigé sur lequel s’appuiera un passage couvert avec arcades qui desservira des salles de quartier. Un ensemble immobilier à usage d’habitation sera réalisé par l’Office public d’aménagement et de construction du Nord. Il est l’œuvre de deux architectes lillois, MM. Bailly et Dancoisne.
Côté voirie, la rue d’Oran sera redressée et prolongée jusqu’à la rue de Toul, le nouveau tronçon prendra le nom de rue du 19 mars 1962. La rue des Patriotes va être élargie à 15 mètres pour permettre la plantation d’arbres et l’aménagement d’espaces réservés aux piétons, en maintenant de bonnes conditions de circulation.
En 1993 les travaux de l’église ont pris du retard à cause des intempéries du mois d’octobre. Retard rattrapé mais novembre a entraîné des températures en dessous de zéro, ce qui n’a pas facilité la poursuite du chantier. L’édifice doit s’étendre sur 320 m² et pourra accueillir 300 fidèles. L’église comportera une mezzanine à mi hauteur et le clocher sera distinct du bâtiment. On espère son ouverture pour Pâques 1994.
En mars 1906 se déroulent les inventaires à Wattrelos, l’église Saint Vincent de Paul n’y échappe pas. Après l’église Saint Maclou, on se dirige vers le Crétinier. Une étrange colonne se met en marche et la foule est difficilement maintenue à distance par la troupe et la gendarmerie. La cavalerie a pris les devants. Beaucoup de manifestants vont jusqu’au Crétinier et la foule est accourue nombreuse. Aucune notification n’avait été faite à l’abbé Coquériaux, curé de la paroisse. Quand les chasseurs arrivent, on est fixés, commente le Journal de Roubaix, une irrégularité allait être commise. Dès quatre heures, le commissaire Grimaldi de Roubaix, dirige le service d’ordre. Il fait dégager la place de l’église par la cavalerie qui repousse les curieux dans les rues voisines. L’infanterie établit ensuite des barrages de tous côtés pour isoler l’église.
Sur le perron, devant l’église close, se tiennent l’abbé Coquériaux et M. Delcroix doyen de Quesnoy sur Deule, originaire de Wattrelos. Il est cinq heures quand M. Prévot arrive en voiture avec ses deux témoins. Il présente sa commission. Le curé en prend connaissance et se plaint de l’illégalité dont il est victime. M. Prévot répond que M. le doyen de Saint Maclou avait été prévenu pour les deux églises. L’abbé Coquériaux donne alors lecture d’une protestation.
J’ai le devoir comme prêtre, comme pasteur, comme citoyen et comme français d’élever la voix en ce moment contre l’opération que vous avez mandat d’accomplir.
Un membre de la société civile de l’église s’associe à la protestation du curé. Ce dernier refusant d’ouvrir la porte, le commissaire Buchart procède aux trois sommations en frappant de la main sur un des panneaux de la porte. Aucune réponse. Les crocheteurs s’approchent, la porte est solide et maintenue de l’intérieur. On attaque la porte à coups de masse et une brèche est ouverte. Un battant s’entrebâille et derrière on aperçoit un enchevêtrement de chaises.
La foule est massée sur les côtés et manifeste son indignation par des cris hostiles. Liberté à bas les voleurs ! Quelques socialistes répondent par le chant de l’internationale et la flamidienne.
Les crocheteurs s’impatientent, l’un d’eux tente de passer par l’une des fenêtres, grimpe sur une échelle et va briser les vitres avec un marteau. Un capitaine du 43e lui ordonne de descendre au plus vite. Pendant ce temps les chaises s’accumulent sur la place en un tas qui augmente sans cesse. Les fidèles massés à l’intérieur reforment la barricade au fur et à mesure. Plusieurs crocheteurs qui ont failli être atteints demandent à être protégés.
Après trois quarts d’heure, la barricade est assez basse pour que des gendarmes puissent l’escalader. L’église est prise d’assaut. La brèche est élargie et livre passage à M. Prévot et ses témoins. Il y a trois cents personnes dans l’église qui chantent je suis chrétien. Il y a notamment MM Louis Dhalluin et Louis Delcroix, membres de la société civile de l’église. Le curé s’adresse à ses paroissiens et leur demande de rester calmes pendant l’inventaire. On récite le chapelet. Les témoins déclinent leurs noms à l’abbé Coquériaux. Après un rapide examen du mobilier de l’église, les sommations sont faites devant la porte de la sacristie qui est ouverte d’une simple pesée. L’inventaire ne donne lieu à aucun incident. On fracture une autre porte, celle du presbytère. Le percepteur déclare regretter qu’elle ait été ouverte de force. Quand il sort de l’église, il est six heures. La colonne se reforme pour regagner Roubaix ; à la barrière du Crétinier, quelques socialistes crient vive la loi, à bas la calotteà quoi répondent les cris de vive la liberté, à bas les voleurs. La colonne atteint la rue d’Alger et le calme se fait.
L’église Saint Vincent de Paul affrontera de nouveau une tempête d‘origine météorologique celle-là, le 16 avril 1924. Les rafales de vent et l’infiltration des eaux ont provoqué la chute de trois grosses pierres, mesurant 83 centimètres et pesant environ 70 kilos. Elles sont tombées du clocher de l’église. On ne signale heureusement aucun accident. Il est prévu que le service es travaux publics procède à la réfection du clocher.
Le projet de construction de la première église du Crétinier remonte au mois de Mars 1891 dans ce hameau de Wattrelos mieux relié à Roubaix par deux rues (rue d’Oran et rue des Champs, actuelle rue Charles Casterman) et une halte de chemin de fer sur la ligne Somain Tourcoing qu’au centre de Wattrelos.
Bénir la première pierre
Mais le lieu est déjà industrialisé, car l’entreprise textile roubaisienne Dhalluin-Lepers s’y est installée, la pose de la première pierre de la future église coïncidant avec le 50ème anniversaire de cette maison, le 24 juin 1895. A cette date, Monseigneur Monnier, évêque de Lydda, vint en cortège bénir la pierre, l’église et la foule, puis se rendit pour le banquet chez Monsieur Dhalluin-Lepers, lequel était à l’origine de l’idée de l’église et en sera l’un des généreux donateurs. Le terrain avait été offert par Monsieur Watteau, un important fermier du Crétinier, les plans et la direction des travaux revinrent à l’architecte roubaisien Destombes, et les travaux qui démarrèrent en Mars 1895 à l’entrepreneur Pennel.
C’est en présence de Monseigneur Monnier évêque de Lydda qu’a lieu la bénédiction de la première pierre de l’église du Crétinier en avril 1895. Une procession est prévue pour accueillir le Prélat, Grand Place, rue Pierre Catteau, Vieille Place, rue des Champs, et rue de Tourcoing. Le jour dit, le lundi 24 juin, Mgr Monnier a béni la première pierre. Arrivé de Lille à dix heures, après avoir pris en passant le chanoine Evrard de l’église Notre Dame à Roubaix, il est reçu au presbytère par M. Lejeune, doyen de Wattrelos et après avoir revêtu ses habits sacerdotaux, il a été conduit à l’église, précédé par la Chorale St Maclou que dirige M. Deflandre. Puis il s’est dirigé pour prendre place dans le cortège. Un peloton de cavaliers ouvre la marche du cortège, un autre ferme la marche. Le cortège se met en marche vers onze heures. Un accident de voiture arrête sa progression. Le chemin est vite dégagé, il n’y a pas de blessés. Les maisons sont décorées de bannières et les rues jonchées d’herbes entremêlées de fleurs. Des arcs de triomphe ont été dressés rendant hommage au Prélat. Une banderole porte ces mots : in excelsis Deo.
Édifiée dans le quartier du Crétinier, l’église Saint Vincent de Paul répond à un vrai besoin, compte tenu de l’éloignement de St Maclou. Les travaux ont été commencés le 25 mars dernier et les assises de l’église mesurent cinquante mètres de long sur vingt de large. On espère l’achever pour le milieu de l’année prochaine.
Bénir l’église
Le fait marquant de ce mois de mai est incontestablement la double cérémonie religieuse qui eut lieu dans le quartier du Crétinier le 16 mai 1897: la bénédiction de la nouvelle église Saint Vincent de Paul au Crétinier et l’installation de son desservant, l’abbé Coqueriaux. C’est le 14 avril 1897 qu’est reçue en Mairie l’ampliation du décret présidentiel autorisant l’ouverture d’une chapelle de secours dite de St Vincent de Paul.
C’est donc par un temps particulièrement favorable, que les habitants du Crétinier s’apprêtent à fêter la bénédiction de l’église Saint Vincent de Paul, et l’installation du curé, l’abbé Coquériaux. Ce dernier est accueilli le 16 mai 1897 par Monsieur Charles Agache sur une estrade dressée près de l’estaminet « à ma campagne », qui lui souhaite la bienvenue au nom du comité organisateur de la fête, et lui offre au nom des paroissiens les divers objets du culte. Le bon curé le remercie et lui donne l’accolade, ainsi qu’à Henri Lagache, secrétaire de la société d’archers.
Un grand cortège constitué de cavaliers, de vélocipédistes, de croix, d’enfants de chœurs et d’un grand nombre de bannières se met en route vers la nouvelle église.Tout au long du parcours, les sociétés défilent en ordre au milieu des oriflammes, guirlandes et drapeaux, les chorales se font entendre avec succès.
A la porte de la nouvelle église, un groupe d’enfants attend le prêtre et à son arrivée, l’un d’eux lui adresse un compliment. Monsieur le curé les bénit et procède à la bénédiction de l’édifice religieux en commençant par l’extérieur. Puis la porte est ouverte et l’église est très vite remplie. Monté en chaire, le vicaire général Carlier fait l’éloge de la manifestation, celui de l’administration diocésaine, et celui de ses collègues, puis Monsieur le doyen de Wattrelos procède à l’installation de l’abbé Coquériaux, en remerciant également le curé de Ste Elisabeth, l’abbé Tilman, pour le magnifique don du maître autel.
Ainsi dotée d’un curé, des divers objets et mobiliers nécessaires, et de paroissiens enfin comblés, l’église Saint Vincent de Paul est ouverte au culte en cette fin d’après midi de mai 1897, au milieu des cités ouvrières du Crétinier, passé du statut de hameau à celui de quartier urbain.