Leers Roncq par Wattrelos

C’est grâce aux projets Mongy que Wattrelos obtint sa deuxième ligne de tramways qui traversa son territoire de part en part, venant de Leers et se dirigeant vers Tourcoing et Roncq. Il s’agit de la ligne 3, mise en service le 7 janvier 1912. Il y avait bien la ligne K Gare de Roubaix Crétinier, mais celle-ci s’arrêtait au passage à niveau de la rue de Cartigny. Il faudra bien l’installation de la Lainière de Roubaix pour qu’on pense à prolonger cette ligne, de la place du Crétinier à la place de Wattrelos. Ce sera réalisé par l’ELRT et son parcours fut inclus dans la ligne Leers Roncq.

Les essais de la ligne 3 se déroulent dès octobre 1911, et sa réception officielle a lieu le 29 décembre 1911. Le convoi d’inauguration arrive de Leers où il vient de franchir le pont du Grimonpont et la douane. À peine a-t-on pénétré sur le territoire de Wattrelos qu’un incident se produit. Un équipage venant dans le sens inverse dont le cheval a été effrayé par le roulement de la première voiture va se jeter dans un fossé qui borde la route. Le premier car continue son chemin, le second s’arrête en face du lieu de l’accident. La plupart des passagers descendent et vont porter secours à la victime de l’accident. Il s’agit de M. Vandecandelaere boucher charcutier à Wattrelos rue Pierre-Catteau. Cet homme allait distribuer avec une voiture des commandes à domicile. Son cheval ayant pris peur s’était jeté dans le fossé et le malheureux conducteur avait été projeté dans un champ. On le relève tout étourdi mais il n’est pas blessé. Le cheval est également indemne. Juste quelques dommages matériels sur l’avant de la voiture du boucher et ses marchandises.

Le tramway passait rue de Leers CP Coll Part

On réintègre le tram en stationnement et on reprend la route vers Wattrelos. Les deux cars ont traversé l’agglomération wattrelosienne en suscitant la curiosité publique. Des signes amicaux sont envoyés par les piétons aux voyageurs. Arrivés par la rue de Leers, puis la rue de la Poste (rue Florimond Lecomte), les deux trams ont tourné à gauche vers la Grand Place.

Puis le tramway prenait la rue de la Poste CP Coll Part

La rue Gustave Delory n’existe pas encore, elle ne sera ouverte qu’en 1928. Le tram emprunte donc la Grand-Place puis tourne à droite dans la rue Pierre-Catteau et se dirige vers la route du Crétinier. Vu la pente de la rue Pierre-Catteau, le wattman devait faire preuve de prudence !

La dangereuse pente de la rue Pierre-Catteau CP Coll Part

Les deux voitures franchissent à une allure modérée le passage à niveau du chemin de fer à deux pas de la gare de Wattrelos.

Le passage à niveau près de la Gare Coll Part

Le convoi poursuit sa route rue de Tourcoing (rue Henri Briffaut), et l’on va s’arrêter pour une seconde pause (la première eut lieu chez le maire de Leers) chez M. Thérin maire de Wattrelos rue du Sapin-Vert. Une nouvelle coupe de champagne pétillant et quelques biscuits sont partagés et on reprend une route un peu monotone, après avoir parcouru le quartier du Crétinier, voici un nouveau passage à niveau du chemin de fer, c’est celui de la ligne Somain-Menin. À cet endroit les voyageurs sont transbordés et l’on fera de même un peu plus loin au niveau du Tilleul à Tourcoing, à l’issue de la traversée du Sapin-Vert. Les trams poursuivent leur parcours via Tourcoing et après le hameau du Brun-Pain, arrivent enfin à Roncq, au lieu dit le Pied-de-Boeuf.

La passerelle du Sapin-Vert Doc Amitram

Pour éviter ces transbordements, une passerelle est construite en 1913 et entre en service au Sapin-Vert. Une autre est prévue au Tilleul que la guerre et surtout la réalisation d’un pont routier empêcheront qu’elle soit réalisée.

Sources Le Journal de Roubaix, Au fil des trams Association Amitram

Que devient le Bon Fraisier ?

Il est des lieux chargés de mémoire qu’il convient de préserver. L’estaminet du Bon Fraisier est de ceux-là. Il se situe au n°5 rue des fleurs (aujourd’hui rue Louis Dornier) dans le quartier de la Vieille-Place et il a la particularité de posséder l’une des plus anciennes bourloires couvertes de Wattrelos. La société de bourle du Bon Fraisier fêtait déjà ses vétérans en 1927, suggérant qu’ils en faisaient partie depuis plus de 25 ans. Le Président de l’époque, M. Henri Forest prit la tête d’une sortie en ville avec drapeau et musique, avant qu’un grand combat de bourle oppose les jeunes et les vieux. De fait, la bourloire du Bon Fraisier accueillit nombre de tournois et les sociétaires du Bon Fraisier représentèrent Wattrelos dans les grandes rencontres régionales et locales.

Les anciens du Bon Fraisier doc JdeRx

La Création de la Fédération des sociétés de bourle de Wattrelos le mercredi 28 mai 1947 eut lieu chez Oscar Lefebvre au Café du Bon-Fraisier. L’année suivante la société du Bon Fraisier remporta le premier championnat. Ses équipes figurent régulièrement au palmarès du championnat et de la coupe de la ville. À partir de 1960, est organisé le tournoi des congés du Bon Fraisier, en plus des tournois inter-sociétaires. On y désigne le roi et la reine de la bourle après des parties mémorables. Des challenges avec les plus grands noms des bourleux y sont organisés. La société de bourle du Bon Fraisier participe également régulièrement à tous les tournois locaux et régionaux.

La piste du Bon Fraisier doc Service Mairie

En août 1990, le propriétaire du café le Bon fraisier a fait rénover la bourloire. Le plafond, les murs, tout a été remis à neuf, sauf la piste, une piste ancienne aux caractéristiques incomparables. Avec cette piste, les résultats sont toujours imprévisibles.

Plus récemment, la presse se fait régulièrement l’écho des rencontres de bourle à Wattrelos. En 2013, les bourleux de la région s’affrontent grâce à Fabrice Scotte, président des Amis de la Bourle et organisateur du tournoi. Vingt clubs et 46 équipes se sont rencontrés dans toutes les bourloires du coin. Ce sont deux triplettes du Bon Fraisier qui se sont affrontées en finale devant un public admiratif. Chacun soutenait son camp, avec une certaine préférence pour l’équipe de Valentin. La fratrie Laddoé l’a emporté haut et fort par un score de 25 à 10.

En Aout 2013, on fête au moins 51 bougies pour le tournoi des congés au «Bon fraisier». « Cinquante et une années » de compétitions. C’est ce que nous apprend Yves Leclerc, président de la société de Bourles « Le bon fraisier ». Ce challenge en binôme a débuté en juillet et se terminera par la finale le samedi 31 août. Au total, 32 équipes se sont rencontrées durant les poules qualificatives ; huit se retrouveront pour les quarts. Et ces dames ont loin d’avoir démérité puisqu’elles étaient neuf au départ.

En septembre 2014, Wattrelos Le traditionnel tournoi des congés au Bon fraisier va connaître son épilogue ce dimanche. Au total, 31 équipes se sont rencontrées durant les poules qualificatives. « Grâce au challenge en binôme, l’été a été rythmé par les rencontres qui se sont disputées sur notre mythique bourloire, se réjouit Joël Vianne, le patron de la Brasserie. Pas mal de monde est passé encourager les équipes ! ». Cela reste donc très ouvert, d’autant que des six bourloires encore en activité à Wattrelos, celle-ci est réputée pour donner du fil à retordre aux joueurs. La piste incurvée du Bon fraisier est, semble-t-il, très irrégulière et réserve de grosses surprises même aux plus chevronnés. Ils sont prévenus !

En novembre 2014, Jean-Pierre Hinnebo est à l’honneur au Bon-Fraisier. Le tournoi de bourle organisé au Bon-Fraisier ces derniers mois rendait hommage à un bourleux émérite et bien vivant : Jean-Pierre Hinnebo. Vendredi soir, la famille des bourleux était ainsi réunie autour de lui et de son épouse pour la remise du trophée. Jean-Pierre Hinnebo fait partie des derniers monstres sacrés du jeu de bourle et méritait donc amplement cet hommage. Sur les 40 équipes inscrites au départ, une seule a franchi la ligne d’arrivée en tête, la formation du Bon-Fraisier à savoir le trio Ladoë (Christian, Valentin, Jonathan). La famille Ladoë fut très heureuse de remettre son trophée en souvenir à Jean-Pierre Hinnebo.

En janvier 2015, Wattrelos: l’équipe de bourles du Bon-Fraisier vainqueur du trophée de la Ville. C’est sans surprise que l’équipe du Bon-Fraisier de Wattrelos a remporté ce samedi la finale retour du trophée de la ville de Wattrelos. L’option prise lors du tour « aller » (20 à 15) en faveur du Bon-Fraisier aura été déterminante. Malgré un acharnement a vouloir remonter aux points, les joueurs des Amis de la bourle, commandés par Fabrice Scott, ont finalement dû s’incliner devant ceux du Bon-Fraisier du commandant Jean-Pierre Hinnebo sur un score sans appel de 36 à 28. Deux heures et demie de lancés, d’espoirs, d’incertitude, mais dans la bonne humeur malgré l’enjeu. La récompense sera remis aux vainqueurs le 7 février en mairie.

En novembre 2015, À Wattrelos, on joue encore dans tous les quartiers de la ville : au Bon Fraisier (Vieille-Place), au cercle Saint-Vincent-de-Paul (Crétinier), à la salle des jeux de tradition (parc du Lion), à la Concorde (Laboureur) et au cercle Saint-Joseph (centre-ville). En revanche, la seconde bourloire classée de Wattrelos, le Carin, n’est plus accessible aujourd’hui. Le café a été fermé et appartient désormais à un particulier qui l’a transformé en habitation.

Le Bon Fraisier vainqueur du Tournoi Photo VDN

En Février 2019, l’équipe de bourles du Bon Fraisier remporte le trophée de la ville. Samedi, la remise des prix des différents tournois de la fédération des sociétés de bourles de Wattrelos et environs a eu lieu à l’hôtel de ville. Christian Ladoé, chef de file de l’équipe du Bon Fraisier, a reçu le trophée de la ville avec beaucoup de fierté, mais aussi avec l’humour qu’on lui connaît.

En août 2019, Tournoi des congés bon Fraisier. Demi-finale du tournoi des congés, Sandy contre Adrien. Finale samedi. À 19 h 30, au Bon fraisier, 5, rue Louis-Dornier, Wattrelos. Gratuit.

En décembre 2019, les Amis de la Bourle n’ont pas dit leur dernier mot : les 4 et 11 janvier prochains, ils disputeront la finale du Trophée de la ville de Wattrelos face au Bon Fraisier.

Le Bon Fraisier en 2017 doc VDN

La pandémie de COVID a eu raison de l’activité de ce café de quartier, qui abritait pourtant une équipe de bourle expérimentée. Le bâtiment a été vendu récemment et le projet ne semble pas tenir compte de la présence d’une piste de bourle, cette dernière étant de surcroît en très mauvais état.

Février 2022, lors de la réception des sociétés de bourle ce samedi, le maire Dominique Baert a réaffirmé la volonté de la mairie de résister aux attaques des investisseurs immobiliers : « Il y a des prédateurs sur nos bourloires. Il faut continuer à accueillir ce sport et ce jeu », assume-t-il en pensant notamment à l’Étaque et à la bourloire du Bon Fraisier qui pourraient disparaître pour une plus value immobilière.

Wattrelos : la ville demande le classement de deux nouvelles bourloires. Pour tenter de préserver ses bourloires et la pratique de ce jeu ancien, la ville demande le classement de deux d’entre elles dans le futur plan local d’urbanisme de la Métropole européenne de Lille.

La semaine dernière, le conseil municipal a validé la demande de classement des bourloires du Bon Fraisier et du cercle Saint-Joseph à l’inventaire patrimonial et architectural et paysager (IPAP). Une procédure qui intervient dans le cadre de la révision du plan local d’urbanisme (PLU) en cours à l’échelle de la métropole lilloise et qui déterminera les stratégies d’aménagement du territoire à partir de 2024.

La ligne B, Gare de Roubaix- Place de Wattrelos

Wattrelos ne connut jamais les tramways tirés par des chevaux, ni les tramways à vapeur. En effet la ligne Mouvaux Place de Roubaix Wattrelos (Laboureur) qui s’arrêtait au dépôt situé à Roubaix fut ouverte le 19 mars 1877 par la TRT (Tramways de Roubaix Tourcoing). Elle sera reprise et prolongée par la nouvelle compagnie TRT au moment de la reconstruction de la voie métrique et de l’électrification de la ligne. De ligne 2, elle devient alors la ligne B. La construction des rues Carnot et Faidherbe en 1890-1892 a certainement favorisé l’extension du réseau, qui empruntera la longue ligne droite de la rue Carnot jusqu’à la grand place. Elle est mise en service le 29 octobre 1894.

Les travaux de pose des rails de la nouvelle voie de tramways de Roubaix à la Grand place de Wattrelos touchent à leur fin au début de mois d’octobre 1894. On procède aussi à Wattrelos à la pose des dynamos, mais on ne peut prévoir à quelle date pourra fonctionner la traction électrique.

Le tramway à la Grand Place de Wattrelos Coll. Part.

La cheminée du dépôt du Laboureur est terminée, elle mesure trente cinq mètres de hauteur. La pose des poteaux pour l’installation des fils destinés au fonctionnement des tramways électriques a donné lieu mardi à quatre heures de l’après midi à un accident assez important. Le fil télégraphique de Wattrelos s’est rompu sous le poids d’un des poteaux. Mme Canonne receveuse des postes à Wattrelos a immédiatement informé de ce fait le bureau central de Roubaix qui a pris les mesures nécessaires.

Le passage à niveau rue Carnot, sur la droite les rails du tram Coll. Part.

Inconvénient important, la traversée de la voie de chemin de fer établie en 1897 à hauteur de l’usine Leclercq-Dupire et qui faisait l’objet d’un passage à niveau. Cette traversée nécessitait un peu d’organisation ce qui n’empêcha pas quelques incidents. La ligne B est déjà fort fréquentée et c’est un convoi de deux voitures qui la dessert.

Dans les nouveaux projets présentés le 12 septembre 1899, on pense la prolonger la ligne B vers Herseaux. En Février 1901, la question de l’extension du réseau des tramways est abordée au cours de la réunion du Conseil municipal. Wattrelos est concernée par l’enquête complémentaire de la compagnie des tramways. Le Conseil Municipal en profite pour demander des renseignements et pour exprimer ses desiderata avant de donner son approbation. De son côté, le Préfet invite la commune à approuver le projet, signifiant de toutes façons qu’il sera passé outre à son refus de délibérer. Deux heures de discussion seront nécessaires pour traiter la question. On reprend l’historique de l’affaire, on discute les itinéraires, l’emplacement, la voie dans chaque quartier. Il y a lieu d’exposer énergiquement les revendications wattrelosiennes. Faut-il prolonger la ligne jusqu’à la frontière ? Une pétition de 150 habitants s’y oppose mais la majorité des conseillers est favorable.

Les deux voitures du tram Coll. Part.

La ligne du Petit Audenarde fait l’objet d’un débat assez vif. Une pétition a été déposée contre et signée par une centaine d’habitants avec les arguments suivants : ce prolongement est inutile, les ouvriers belges peuvent utiliser le train, on annonce une baisse des tarifs. Cette ligne serait créée au détriment du travail national et du commerce de Wattrelos. Les patentes de la Grand’Place, de la route de St Liévin jusqu’à la frontière sont déjà lourdement grevées sans qu’on leur enlève cette petite compensation du passage des ouvriers belges. Avec cette ligne, les ouvriers belges ne descendront pas du tramway d’Herseaux jusqu’à Roubaix. C‘est un jeu de dupes, Wattrelos offre les rues, Herseaux et Roubaix en tirent les bénéfices. La création de cette ligne entraînera la construction de nombreuses maisons ouvrières à la frontière belge au détriment de Wattrelos où on ne construit presque plus. La rue du Bureau, la place St Liévin sont des passages extrêmement dangereux, les malheurs sont inévitables. Il vaudrait mieux avoir une ligne qui relie le Crétinier, le Sapin-Vert et Tourcoing. Cette pétition est vivement combattue en conseil municipal. On estime que les ouvriers belges, avec ou sans tramways travailleront en France. Les embaucher ou leur fermer la porte des usines est l’affaire des patrons, les tramways ne sont pas les seuls coupables. Il faut envisager l’intérêt des quartiers éloignés du centre, la commodité des relations entre hameaux avec le centre et avec Roubaix. La ligne mise aux voix est adoptée par 14 voix pour, 10 contre et une abstention. Mais la Compagnie des Tramways exaucera-t-elle le vœu municipal ?

L’inauguration du stade Amédée Prouvost

Bien qu’annoncée à Roubaix, c’est bien à Wattrelos que l’inauguration officielle du Stade Amédée-Prouvost a lieu, les dimanche 4 et lundi 5 septembre 1927. On se rappelle évidemment les deux grands précédents roubaisiens, à savoir le Parc Jean Dubrulle et le Parc Maurice Maerten, deux terrains de sports roubaisiens situés dans le quartier du Pont Rouge. Les administrateurs des importantes usines des Anciens établissements Amédée Prouvost et Cie, à savoir la Société Anonyme de Peignage et les Filatures Prouvost et Cie, ainsi que La Lainière de Roubaix, prennent l’initiative de créer un magnifique parc des sports au Crétinier à Wattrelos, voulant ainsi doter l’un des quartiers les plus déshérités de la cité d’installations sportives modernes et admirablement agencées. Il est décidé que ce terrain de jeux serait dénommé Stade Amédée-Prouvost en souvenir du regretté et délicat poète roubaisien, Amédée Prouvost (1877-1909) troisième du nom, et non de celui du grand-père, fondateur du Peignage.

MM. Albert Prouvost, Gervais Herman, Edouard Edfrennes JdeRx

Le seul but poursuivi par le Comité du Stade, composé de M. Albert Prouvost, président d’honneur, Gervais Herman président, Edouard Edfrennes, secrétaire général, est de permettre au personnel ouvrier et employé des établissements précités, de même qu’à tous les jeunes gens qui le désirent, de pouvoir, leur journée terminée, et chaque dimanche et jours fériés, se recréer sainement et travailler au développement de leur condition physique, en un mot de devenir des hommes solides et éprouvés.

L’inauguration officielle du Stade Amédée-Prouvost a lieu le lundi 5 septembre à 11 heures 30. Elle est présidée par M. Henri Paté, vice-président de la Chambre des Députés, président de la fédération Française d’Athlétisme. Cette cérémonie a un caractère véritablement imposant. Le Choral Nadaud (cent exécutants) sous la direction autorisée du maître Duysburgh, donne une remarquable audition intitulée le Triomphe de l’Athlète. À midi, un grand banquet réunit de nombreuses notabilités sportives, qui se déroule au Pavillon des Sports du Stade Amédée-Prouvost. L’entrée au Stade sera gratuite pour la cérémonie d’inauguration.

Le stade en 1927 doc F. Bohée

Les festivités commencent le dimanche à 15 heures. Elles coïncident avec le vingt-cinquième anniversaire du Football-Club de Roubaix. Une série de 100 mètres, une de 110 mètres haies, du saut à la perche et la finale du 100 mètres précèdent la première mi-temps du match de basket entre le Football-Club de Roubaix et le Bruxelles Athlétic Club. Une série de 400 mètres, un match de basket-ball, la finale du 400 mètrs plat, le 1500 mètres plat, la finale du 110 mètres haies, la seconde mi-temps du match de basket. Pendant la réunion, un concert est donné par la Philharmonie du Crétinier. À 18 heures, c’est la remise des récompenses devant la tribune d’honneur. À 18 heures 30, au restaurant Amédée-Prouvost, punch offert à tous les membres du Football-Club de Roubaix.

Le Football-Club de Roubaix est sorti vainqueur des bruxellois en basket. Un premier match de football a opposé le Racing-Club de Roubaix au CA Messin et s’est terminé sur la victoire des roubaisiens par 4 à 1.

Le lundi après midi se poursuivent les épreuves sportives : séries de 200 mètres, match de basket-ball entre le Football-Club de Roubaix, champion du Nord et la Société de gymnastique de Molenbeek-Saint-Jean, champion de Belgique. Finale du 200 mètres plat, 800 mètres plat, deuxième mi-temps du match de basket-ball. Le football reprend ses droits avec un match opposant le Racing Club de Roubaix au Football-Club de Roubaix. Au repos, courses de relais, puis deuxième mi-temps du match. Enfin séries de 100 mètres plat réservées aux juniors. À 18 heures distribution des récompenses à la tribune d’honneur. Pendant la réunion, concert par la Philharmonie du Crétinier. En basket-ball, les roubaisiens ont vaincu les molenbeekois. Le derby roubaisien verra la victoire du Racing-Club de Roubaix qui l’emporte six buts à zéro sur un Football-club de Roubaix encore un peu tendre mais en progrès.

Le premier maire de l’après seconde guerre

Louis Dornier (1890-1950) Photo Ville Wattrelos

C’est suite au décès de son premier magistrat Florimond Lecomte que Wattrelos se découvre un nouveau maire : Louis Dornier, faisant fonction dès le mois de mai 1944, qui devient maire en septembre, quelques jours après la libération de la commune. Il le restera huit mois, jusqu’aux élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945.

Louis Dornier est né à Wattrelos le 11 juin 1890 dans le hameau du Petit Tournai. Il est le dernier enfant d’une fratrie de sept. Professionnellement il est lithographe, puis commerçant libraire. Il est encore soldat au 41e régiment d’artillerie de Douai, lors de son mariage avec Laure Maria Cossement le 6 décembre 1912 à Wattrelos, en présence de ses deux frères Jules et Emile.

Louis Dornier a participé à la première guerre mondiale : on le retrouve notamment au 2e régiment d’artillerie coloniale (2e RAC) , 13e régiment d’artillerie (13e RA) , 41e régiment d’artillerie (41e RA) , 59e régiment d’artillerie (59e RA) , 255e régiment d’artillerie de campagne (255e RAC).  Il est d’abord engagé contre l’Allemagne et ses alliés jusqu’en novembre 1915, puis sur le front d’Orient de décembre 1915 à juillet 1919. De retour à la vie civile en octobre 1919, il est titulaire de la croix de guerre, et des médailles de Serbie et d’Orient.

Louis Dornier est secrétaire général de la section wattrelosienne du Parti socialiste en 1920. Entré au conseil municipal en 1924, il sera adjoint d’Henri Briffaut dès 1935, puis premier adjoint de Florimond Lecomte. Il exerce les fonctions d’administrateur de l’Hospice Hôpital depuis novembre 1939. Il sera responsable du service de ravitaillement pendant la guerre.

Florimond Lecomte, maire de Wattrelos, décède le 21 mai 1944, Louis Dornier fait alors fonction de maire. En octobre 1944, il est procédé à l’installation de la délégation municipale. Jules Deldalle, président du comité local de la libération, donne communication de l’arrêté préfectoral désignant les membres de la délégation municipale. Louis Dornier est désigné président et maire, il installe les membres, puis prononce un magnifique discours dans lequel il rappelle le souvenir d’Henri Briffaut et de Florimond Lecomte, anciens maires, et il déclare que l’administration municipale tiendra permanence à la Mairie comme elle l’a toujours fait pour servir la population.

Il est décédé le 4 août 1950 quelques mois après avoir reçu la médaille d’honneur communale de Wattrelos en mai 1950. En son honneur la rue des Fleurs devient la rue Louis Dornier.

L’incendie de « La Lainière » en 1960

Samedi 16 Janvier 1960 à 13h40, un incendie se déclenche dans un vaste bâtiment de 3 étages ( appelé La Cave Lepoutre ) de 8000 m2 à La Lainière de Roubaix. Dans ce vaste local sont stockés 400 tonnes de fils de laine avant pelotonnage.

Alertés par les systèmes performants de sécurité de l’usine, les ouvriers sur place préviennent les pompiers de Roubaix et de Tourcoing qui arrivent sur place rapidement et découvrent des flammes, certes, mais surtout une épaisse fumée qui se dégage des matières entreposées et qui gênent l’approche du foyer.

document Nord Eclair sur 8 colonnes, dimanche 17 Janvier 1960

Pour essayer de dissiper cette épaisse fumée, les pompiers brisent les vitres de l’immeuble et déversent des tonnes d’eau, mais, cette eau, au contact du feu et du sol brûlant, forme à son tour une vapeur, ce qui rend impossible toute visibilité ainsi que de pénétrer à l’intérieur de l’entrepôt.

document archives municipales

Vers 19h les pompiers appellent leurs collègues de Lille en renfort. Le feu est toujours intense et les bandes de béton qui soutiennent les fenêtres des étages commencent à fondre. Les sauveteurs commencent à être inquiets. A 20h15, la nef centrale s’écroule et trois explosions retentissent, provoquées certainement par des bonbonnes de produits chimiques utilisés en teinturerie. Un pan de mur s’écroule à son tour dans un fracas épouvantable.

document archives municipales

Les personnalités arrivent dont le préfet Mr Hirsch, et Mr Midol, l’un des directeurs de La Lainière, qui précise : la « Cave Lepoutre » n’est pas une cave mais un entrepôt de stockage de 100m de long sur 80m de large sur 3 niveaux, et qui comprend un atelier de pelotonnage, une teinturerie sur écheveaux mais également une imprimerie et un laboratoire photo.

document archives municipales

Vers 20h30 la cave Lepoutre s’embrase complètement. Il s’agit alors pour les pompiers d’épargner impérativement le reste des bâtiments de l’usine pour éviter un désastre complet.

Jean Prouvost et l’un de ses directeurs sur les lieux du sinistre ( document Nord Eclair )

Jean Prouvost en déplacement à Paris arrive dans la nuit de samedi à Dimanche. Les pompiers luttent toute la nuit à la lueur des projecteurs, et au petit matin, arrivent enfin à maîtriser le sinistre. Il va falloir plusieurs jours avant de pouvoir pénétrer dans le bâtiment.

300 personnes travaillent dans la cave Lepoutre, mais compte tenu du « roulement des équipes » ce sont 700 personnes qui sont touchées par cette tragédie. Mr Nicod, directeur du personnel, s’engage à recaser provisoirement l’ensemble des salariés concernés dans d’autres ateliers et services de l’usine.

Le lendemain, dans la presse locale, la direction demande expressément au personnel concerné de ne pas venir au travail, et déclare que les dispositions sont prises pour que toutes les personnes soient reclassées dans d’autres services de l’entreprise. Il n’y aura donc pas de chômage technique.

document Nord Eclair

Le lundi matin, le bilan est lourd : une dizaine de pompiers intoxiqués sont hospitalisés, l’entrepôt est détruit, 400 tonnes de laine sont parties en fumée, 150 machines sont détruites, et 700 personnes travaillant sur cette partie de l’usine sont concernées.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Le feu est enfin complètement maîtrisé le lundi en début d’après midi. Les dégâts sont colossaux ; il ne reste plus de la cave Lepoutre que des décombres.

document collection privée

Certes, ce bâtiment ne représente qu’une partie modeste de l’ensemble de la Lainière ( le rectangle rouge sur la photo ci-dessus ), mais la totalité de l’activité de l’usine sera forcement perturbée par la disparition de certains rouages importants, tel le pelotonnage, par exemple.

document Nord Eclair
document Nord Eclair

Il est donc essentiel de reconstruire rapidement cette partie de l’entreprise. Le mercredi matin, on commence déjà à déblayer les tonnes de gravats, les architectes sont déjà à pied d’oeuvre pour commencer à établir leurs plans de reconstruction.

document Nord Eclair

En 1961, un an après, une ossature se dresse sur le terrain où la cave Lepoutre a brûlé. En attendant la reconstruction complète, et grâce à la solidarité patronale, la Lainière assure son rythme de production. Les 5.000 ouvriers et employés de l’entreprise peuvent désormais assurer leurs fonctions à la Lainière.

Remerciements aux archives municipales.

Les abonnés du tramway

Septembre 1900 les abonnés du tramway

Les abonnés du réseau de Roubaix Wattrelos de tramways se sont réunis salle de la maison commune pour discuter de leurs intérêts. Voilà qui peut surprendre si on considère une association moderne pour défendre les droits des usagers. Il y a un peu de ça, même si on n’en est pas encore là. C’est la perspective de l’ouverture de nouvelles lignes à ouvrir sur Wattrelos qui a poussé cette assemblée à se constituer. Elle ne veut pas porter atteinte aux prérogatives du Conseil Municipal, mais pense qu’il est utile qu’un comité composé de personnes plus directement intéressées à la question se mette en contact avec l’administration municipale, pour demander que leurs intérêts ne soient pas lésés. Étant bien entendu que ces intérêts, à eux personnels, sont directement liés aux intérêts généraux de la ville.

Le tramway à Wattrelos avant 1900 Collection Particulière

Les revendications suivent : la population ouvrière devant se rendre tous les jours à Roubaix il importe qu’elle connaisse exactement les tarifs de transport qui lui seront imposés par la nouvelle convention. Elle décide qu’une commission sera nommée qui sera chargée de prendre connaissance du cahier des charges. On formera ce bureau lors de la prochaine assemblée générale fixée au samedi 8 septembre. L’article n’indique pas le nombre de participants. La question du tarif est mise en avant mais on peut imaginer que celle des trajets futurs, des horaires et de la fréquence des passages soient abordées.

Une nouvelle réunion a lieu qui regroupe les abonnés du réseau des tramways de Roubaix habitant Wattrelos. Elle se déroule à l’estaminet Debeurme. Après avoir discuté leurs intérêts, les abonnés constituent un bureau dans le but de se prémunir vis à vis de la nouvelle convention à venir. Il s’agit bien d’une association d’usagers ! Voici la composition du bureau : président Louis Beuscart, vice président Omer Laloy, secrétaire Paul Debeurme, commissaires Louis Lepoutre, Alfred Baudonck, Emile Jonville, Vincent Leclercq, Edouard Bettremieux, Charles Leman et Alphonse Delcambre.

Après un échange de vues, une adresse est rédigée pour l’administration municipale. Voici son contenu : Les villes de Roubaix et Tourcoing ayant accepté l’extension du réseau pour la traction électrique des tramways et par suite certains changements aux prix des abonnements, d’après ces nouvelles conventions, le prix de l’abonnement pour les communes suburbaines est porté de 7 fr à 10 frs pour l’extérieur et de 10 frs à 13 frs pour l’intérieur, soit une augmentation de 3 frs par mois si les autorités supérieures acceptent ces nouvelles conditions. En conséquence les soussignés habitant Wattrelos abonnés ne faisant le trajet de Wattrelos à Roubaix que pour se rendre à leur travail demandent l’extension jusqu’à la place de Wattrelos de l’abonnement du réseau urbain de Roubaix. Il nous serait impossible de supporter une augmentation de 30 % sur le prix actuel. Nous espérons nous sommes certains même que la compagnie après avoir pris connaissance de notre réclamation tout à fait justifiée nous donnera pleine et entière satisfaction. Toutes les communications pouvant intéresser les abonnés ou généralement tout le public peuvent être adressées à l’estaminet Debeurme, où la commission se réunira en temps voulu pour les examiner et les faire valoir.

L’estaminet de l’ancienne maison commune Collection particulière

Quelques temps après, le comité pour la défense des intérêts des abonnés aux tramways appelle à une autre réunion à l’estaminet de l’ancienne maison commune, rue Pierre Catteau. On fait appel aux adhésions. Les membres du bureau sont convoqués un peu avant, il y aura des communications très importantes.

Extrait de Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

Les courants vagabonds

Mars 1896 Le mystère du téléphone qui brûle

C’est par un début d’après midi de Mars 1896, vers une heure et demie, que des crépitements se firent entendre en même temps qu’une vive lueur apparut autour de la sonnerie du téléphone installée chez les époux Desoubrie et destinée à recevoir les appels en l’absence du personnel municipal. Au même instant, une fumée acre et intense s’échappait des bureaux du secrétariat de la Mairie, qui se trouvait à l’époque dans l’actuelle rue Florimond Lecomte. Toute l’installation téléphonique municipale obtenue à la suite d’une décision du Conseil du 18 Août 1892 fondait littéralement suite à un échauffement subit.

Mairie de Wattrelos en 1896 Collection Particulière

Ce n’est que tard dans la soirée qu’on sut la cause de cet étrange incident. Un fil de traverse soutenant le tramway s’était détaché et avait touché le fil téléphonique, ce qui provoqua instantanément la combustion des deux sonneries et de l’installation entière qui fut détériorée au point qu’elle fut déclarée irréparable par Monsieur Schmidt, chef du service téléphonique venu en Mairie le lendemain.

Monsieur Henri Pollet Maire de Wattrelos rencontre aussitôt la Compagnie des Tramways et celle-ci s’engage à remplacer toute l’installation, ainsi que tous les frais occasionnés par l’incident. Ce contact entre fils eut d’autres répercussions : certains abonnés furent « électrisés » par leur téléphone, ou privés de communication pendant quelques temps. Les employées du bureau central avaient également ressenti les effets de l’incident, en éprouvant une certaine commotion au toucher des plaques. Autrement dit, un certain nombre de personnes manquèrent d’être électrocutées par ce malencontreux contact et par ce qu’on appellera désormais les courants vagabonds. Ce problème amènera la Compagnie des Tramways de Roubaix et Tourcoing (T.R.T.) devant le Conseil de Préfecture à l’occasion d’une action intentée par les P.T.T en 1912, et elle fut condamnée à payer à l’État les dégradations occasionnées par l’électrolyse provenant des courants vagabonds.

Le passage à niveau de la rue Carnot Collection Particulière

Le tramway électrique était tout récent à Wattrelos et ses délateurs étaient nombreux. La ligne fut prolongée du Laboureur où se trouvait le dépôt jusqu’à la Grand Place de Wattrelos grâce à l’ouverture de la rue Carnot en 1894. L’année 1895 vit l’établissement de la voie, qui croisera celle du chemin de fer à hauteur des établissements Leclercq Dupire, et l’apparition des sinistres gibets qui soutiennent les fils électriques, du mot d’un correspondant mécontent écrivant au Journal de Roubaix. Ce dernier écrivait encore le 14 Décembre 1895: si encore le trolley et les traverses étaient convenablement soutenus! Mais depuis de longues semaines toute cette ferraille pend lamentablement à demi-accrochée, un des poteaux ayant été brisé à sa base et le fil n’ayant pas été fixé à son remplaçant.

La Mairie elle même était déjà intervenue pour faire cesser cet état de choses qui se situait sur la Grand Place de Wattrelos avec tous les désagréments et les dangers que présentait cette récente installation électrique. Quelques incidents complètent la liste des méfaits du tramway, qui sont plutôt dus à la nouveauté de son apparition : un cheval effrayé est blessé par le tramway le 7 février, la voiture du tripier bloque la voie et occasionne du retard le 2 Mars, sans compter les chutes des personnes qui descendent en marche, intrépides acrobates ou simplement en état d’ébriété.

Le tramway, comme le téléphone, survécurent à ces incidents. Mais qui pouvait prévoir à cette époque, que la rencontre de ces deux instruments du progrès provoquerait des étincelles ?

extrait de Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

Travaux pour le tramway

Janvier 1893

Les conseils municipaux de Roubaix et Tourcoing se sont occupés récemment de l’importante question des tramways. Une société nouvelle reprend l’affaire : un accord est intervenu entre le syndic de la faillite de la compagnie ancienne et M. E Francq, administrateur de la compagnie nouvelle. Un projet de convention va être passé entre la ville de Roubaix et la compagnie nouvelle, laquelle est une société anonyme au capital de deux millions de francs1. Elle va se substituer à l’ancienne et elle s’engage à achever le réseau entier des tramways. Les lignes exploitées sont : ligne de la Grand Place de Roubaix à la Grand Place de Tourcoing par la rue de la gare et les nouveaux boulevards, ligne de Mouvaux à Wattrelos, ligne de la Grand Place de Roubaix à la gare de Roubaix-Wattrelos, ligne de la gare de Roubaix à la Fosse aux Chênes.

Action de la société de tramways doc Printerest

Les horaires sont arrêtés en commun accord avec la ville de Roubaix. Le tarif actuel reste en vigueur et sera considéré comme le tarif maximum. Il y a des billets aller et retour permettant de parcourir deux fois dans la même journée une ligne entière du réseau. On peut prendre des abonnements mensuels, réseau entier ou par ligne. Matin, midi et soir, sauf dimanches et jours fériés, il y aura des trains spéciaux dits trains ouvriers 0,10 franc pour toutes les distances. Billets aller et retour, 15 centimes.

Une demande de déclaration d’utilité publique est formulée pour les modifications suivantes : ligne 1bis départ Fosse aux Chênes, rue de la Chapelle Carette rue de l’Alma, gare de Roubaix, ligne n°2 abandon de l’ancien CGC n°9 pour en suivre la rectification depuis le pont du calvaire jusqu’à la Place de Wattrelos, voie prolongée à la demande de la compagnie jusqu’à la limite de l’agglomération de Wattrelos. La ligne n°2 suivra donc le parcours suivant : rue de Mouvaux, rue du Grand Chemin, rue Saint Georges, Grand Place, Grand Rue, la toute nouvelle rue Carnot, Grand Place de Wattrelos, sur un total de 6,270 kms et extension vers la frontière.

Octobre 1894

Les travaux de pose des rails de la nouvelle voie de tramways de Roubaix à la grand place de Wattrelos touchent à leur fin en ce début de mois d’octobre 1894. On évoque déjà la possibilité de faire fonctionner le service avant la fin du mois avec des chevaux. On attend l’arrivée des voitures au dépôt. Aussitôt cette ligne terminée, on commencera les travaux pour celle de Roubaix à Lannoy, tout en continuant ceux de Roubaix à Mouvaux déjà bien avancés.

Le dépôt des tramways du Laboureur doc BNRx

On procède aussi à Wattrelos à la pose des dynamos, mais on ne peut prévoir à quelle date pourra fonctionner la traction électrique. La cheminée du dépôt est aujourd’hui terminée, elle mesure trente cinq mètres de hauteur. La pose des poteaux pour l’installation des fils destinés au fonctionnement des tramways électriques a donné lieu mardi à quatre heures de l’après midi à un accident assez important. Le fil télégraphique de Wattrelos s’est rompu sous le poids d’un des poteaux. Mme Canonne receveuse des postes à Wattrelos a immédiatement informé de ce fait le bureau central de Roubaix qui a pris les mesures nécessaires.

D’après Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

1Le réseau urbain de Roubaix et Tourcoing est mis en service à partir de 1874 par la compagnie des Tramways de Roubaix et de Tourcoing (TRT) repris en 1894 par la compagnie nouvelle des Tramways de Roubaix et de Tourcoing (TRT) l’ancienne compagnie étant en faillite.

Les tramways à l’entrée de Wattrelos

La société des tramways dite Compagnie anonyme des tramways de Roubaix et de Tourcoing a été déclarée en faillite dès 1882, avant d’avoir exécuté toutes les lignes de son réseau. Rappelons que ce sont alors des tramways tirés par des chevaux, dont trois lignes sur les cinq prévues étaient exploitées. Seule la ligne Lille Roubaix est desservie par un car à vapeur.

Les tramways tirés par des chevaux à Lille doc VDN

La ligne n°1 d’une longueur totale de 3800 mètres empruntait à Roubaix, les rues de Lille, Neuve, Grand Place, Grande Rue, rue du Collège et rue de Tourcoing. La ligne n°2 dite de Mouvaux à Wattrelos, passait par les rues de Mouvaux, du Grand Chemin, rue Saint Georges, Grande Place, Grande rue sur une distance de 6935 mètres. La ligne n°3 dite de Roubaix à Lannoy empruntait la grand place, la grand rue, la place de la liberté, la rue de Lannoy sur une longueur de 4115 mètres.

Étaient prévues les lignes n°4, de la Gare de Roubaix-Wattrelos, par la Grand rue, rue Pierre de Roubaix, et boulevard Beaurepaire sur une longueur de 2385 mètres. La ligne n°5 de Roubaix à Tourcoing, par la rue St Vincent de Paul, la rue d’Alsace et le boulevard de la République.

Le pont de Wattrelos doc BNRx

On le voit, la commune de Wattrelos est peu desservie par ce mode de transport. La ligne n°2 s’arrête au canal de Roubaix, arguant de la difficulté technique de traverser le pont. Mais les choses vont bientôt changer suite à la rectification du chemin de grande communication N°9 à Roubaix mais surtout à Wattrelos où l’ouverture de la rue Carnot va donner une nouvelle perspective pour le tramway et une nouvelle destination via la traversée de la commune, à savoir la frontière et la Belgique.

Rue Carnot doc VDN

Ce n’est qu’en 1893 qu’un avant projet suivi d’une enquête d’utilité publique concernera l’établissement d’une voie de tramways de Mouvaux à Wattrelos dans la partie rectifiée du chemin de grande communication n°9 sur le territoire de Wattrelos. Il ne s’agira alors plus de chevaux ni de car à vapeur mais bien de tramways électriques. Entre-temps, une nouvelle société de tramways sera constituée par les villes de Roubaix et Tourcoing qui poursuivra le développement de ce moyen de transport.

à suivre

Extrait de Wattrelos fin de siècle éditions Atemem