Après avoir suivi la ligne en parcourant Lille, Mons et Flers vers Roubaix, et pour parvenir à Croix, il nous faut traverser le canal de Roubaix en empruntant le pont de Croix, un pont-levis qui a disparu après que l’extrémité du canal vers le parc Barbieux, devenu inutile par l’abandon du projet initial, a été délaissé, puis comblé.
La voie va suivre la départementale 14 qui prend pour nom à Croix « Pavé de Lille à Roubaix » aujourd’hui rue du professeur Perrin. Peu après le pont, on aborde le centre historique de Croix au croisement de la rue Gustave Dubled. On distingue sur la photo deux rames, constituées chacune d’une motrice et d’une remorque, qui se croisent, l’une allant vers Lille, l’autre vers Roubaix.
La ligne aborde alors la place, où est installé un kiosque permettant aux voyageurs d’attendre le tramway à l’abri des intempéries ce kiosque, largement vitré et coiffé d’un toit pointu à quatre pans, bien dans le style de l’époque.
Le kiosque sera plus tard remplacé par un autre en béton et à toit plat octogonal, qui ne sera démoli qu’en 1979, bien après la disparition de la ligne de tramways.
Sur la grand place renommée ensuite place de martyrs, le kiosque des tramways voisine avec un kiosque à musique, dû à l’architecte Edouard Dupire-Rozan. Cet édicule a été donné à la ville par Isaac Holden et déplacé depuis le parc de sa propriété en 1898. Il sera de nouveau déplacé entre les deux guerres pour être disposé dans le parc du nouvel hôtel de ville, racheté à la famille Leclerc-Delaoutre. Il a été restauré récemment.
La voie que l’on voit à gauche relie la gare des marchandises à l’usine Holden par ce qui est aujourd’hui la rue de la gare. Elle longe la place avant de traverser les voies de la ligne F avant de se diriger vers l’usine.
Juste après la place, la ligne se dirige en double voies par la rue de Lille vers l’église. Les files de rails sont d’abord placées côte à côte, comme on peut le voir sur la photo suivante où tout le monde semble prendre la pose, y compris sur le tampon du tram.
Plus tard, on construit un terre-plein central que les voies contournent. Cette édification est-elle destinée à la sécurité des voyageurs qui pourraient ainsi monter et descendre des rames sans danger ? Le terre-plein voisine avec la nouvelle aubette en béton.
Pour poursuivre son chemin, la ligne doit ensuite contourner l’église saint Martin, placée dans l’alignement de la rue. La photo qui suit nous montre ce contournement alors que nous entrons das la rue Jean Jaurès. Ici, la comparaison avec le gabarit de la voiture à deux chevaux montre le peu de place laissé libre par le tramway, dont on distingue une rame à l’arrière plan.
Aussitôt l’église dépassée, nous arrivons au coin de la rue Pluquet. Le tabac à gauche, tenu par Louis Bonte, arbore toujours le cigare, enseigne traditionnelle. Il s’appelle aujourd’hui « Le Flandre ». La belle maison qu’on voit au deuxième plan à droite n’a pas changé non plus, alors que celle au premier plan a reçu un enduit. On remarque que les vidangeurs – il en fallait – utilisaient à l’époque des camions à chevaux et que la circulation à droite n’était pas encore une règle d’airain.
Quelques centaines de mètres plus loin, après avoir dépassé la mairie, la ligne croise l’avenue des marronniers et ses belles villas, qui conduit au parc Barbieux. A l’époque, la venue d’un photographe était une fête pour les badauds.
Nous pouvons avoir une idée de la date de la photo suivante, prise vers Roubaix au coin d la rue Delescluse, par les voitures qu’on y remarque : Le pare-chocs avant de la Traction Citroën au fond la situe après guerre, et la Ford modèle 1949 à droite, vue de dos, a été immatriculée dans le Nord en 1950. Le magasin du coin qu’on voit à gauche est aujourd’hui une agence immobilière, alors que les maisons à droite ont disparu, remplacés par des bâtiments d’habitation récents.
Nous sommes maintenant presque à la limite de Croix. Avançons encore un peu et retournons nous avant d’entrer dans Roubaix. Sur la photo, le bâtiment qui fait le coin à l’arrière plan est aujourd’hui la pharmacie de la Croix Blanche. L’alignement de maisons à gauche a été remplacé par des constructions neuves.
Nous remercions particulièrement les archives municipales et la médiathèque de Roubaix, ainsi que le site TransLille.
A suivre …