Le foyer Paul Constans

L’ancien foyer des jeunes travailleurs Paul Constans se trouvait au 349 de la Grand rue à Roubaix, à l’angle de la rue d’Alger. Issu d’une association créée en 1963 : l’ALJI ( Association pour le Logement des Jeunes Isolés ) le bâtiment a été construit en 1968. Il doit son nom à l’un des fondateurs et administrateur du projet.

Le but de l’association est l’accompagnement individuel des résidents avec un brassage très large au niveau des origines sociales et des projets professionnels ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : le foyer des jeunes travailleurs ).

Plus de quarante années après, il est temps de laisser sa place à un tout nouveau complexe. En effet les 148 logements du foyer commencent à ressentir le poids des années : chambre de 9 m2, toilettes situées dans le couloir, isolation dépassée, etc

Il est donc décidé de démolir le foyer, en 2011-2012

Photos de l’ancien bâtiment ( documents Nord Eclair )

Le projet d’un nouveau foyer voit le jour : un permis de construire est déposé par Logicil en décembre 2008 sur un terrain vierge de 5265 m2, situé au 9 place Chaptal, en bordure du cimetière et occupé provisoirement par un club de tir à l’arc. Le cabinet d’architecture CA Concept Archi à Croix est choisi pour mener à bien le projet.

Vue aérienne ( document archives municipales )
Projet nouveau bâtiment ( documents archives municipales )

La vocation du foyer reste la même : fournir un logement décent et adapté à des jeunes aux revenus modestes, car le logement est l’une de leurs grandes préoccupations. Pour ce nouveau bâtiment, l’accent a donc été mis sur le confort : des chambres d’une superficie de 20 m2 qui comprend les sanitaires, salle de bain, coin-cuisine, et connexion wi-fi.

La plupart des façades extérieures sont de couleur verte, elles traduisent le caractère verdoyant du lieu, surtout côté cimetière.

Une chambre ( document archives municipales )
Un couloir intérieur ( Photo BT )

En 2009 le dossier Logicil est transféré à la Sté Vilogia Services, et les travaux démarrent et s’étalent en 2010-2011. En attendant l’ouverture du nouveau foyer en Octobre 2011, des logements sont redéployés sur les communes voisines, pour les jeunes résidents.

Le bailleur propriétaire est Villogia. Le foyer est géré par ARCADIS (Association Roubaisienne de Coordination d’Actions de Développement et d’Insertion Sociale). Youssef Chouaf en est le président, Hamid Ifri en est le directeur.

Hamid Ifri en 2011 ( document Nord Eclair )

L’aspect social du projet s’accompagne aussi d’un important volet écologique. En effet le bâtiment a été conçu afin de maîtriser au mieux la consommation en énergie. Cela se traduit par toute une série d’équipements tendant à limiter les émissions de CO2 : panneaux solaires, couloirs lumineux, récupération des eaux etc

Le bâtiment reçoit les labels Bâtiment Basse Consommation ( BBC ) et Habitat et Environnement.

Le foyer dispose de plusieurs espaces réservés aux animations et aux loisirs : mini ateliers de travail et même un studio de musique.

studio de musique ( Photo BT )

L’inauguration a lieu en Avril 2012 par René Vandierendonck, sénateur-maire de Roubaix : « Un sacré boulot ! » comme le note M. le Maire. Cinq millions ont été nécessaires pour la construction de ce foyer roubaisien. René Vandierendonck souligne également « un travail de partenariat exemplaire ». Ainsi, 69 % du projet a été financé par des subventions provenant de LMCU (Lille Métropole Communauté Urbaine), de la DDE (Direction Départementale de l’ Equipement), de la Région et de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) : un investissement qui permet aujourd’hui à ces jeunes d’envisager l’avenir avec plus de confiance.

Inauguration ( document Nord Eclair )

L’année suivante, en 2013, les jeunes résidents et les bénévoles construisent entièrement la cafétéria. A l’origine de ce projet, le collectif de l’atelier bois ( résidents, encadrant technique et bénévoles ) mis en place au Foyer des Jeunes Travailleurs, souhaite aménager cette cafétéria avec du matériel de récupération et en particulier, du bois. Les travaux d’aménagement sont un vecteur d’accompagnement personnalisé et d’épanouissement des résidents. Le but est d’aider les jeunes à se servir d’outils et à se débrouiller.

cafétéria ( Photo BT )

Dans le hall d’accueil, a été reposée l’ancienne plaque de l’inauguration de l’ancien foyer des jeunes travailleurs du 349 de la Grande rue.

( Photo BT )

Aujourd’hui, le directeur, Hamid Ifri, précise que :

– en moyenne le taux d’occupation des logements dépasse les 90%

– le nombre de salariés est de 24 pour le foyer Paul Constans et de 15 personnes en insertion pour l’atelier-chantier Fibr’&CO au 53 boulevard Gambetta à Roubaix

– l’association ARCADIS a été retenue pour la reconstruction de l’immeuble Oasis rue de Lille de 87 logements pour 92 lits avec le bailleur Partenord, pour 2023-2024

Vue aérienne ( document Google Maps )

Remerciements à Hamid Ifri ainsi qu’aux archives municipales

La Place Chaptal

La place Chaptal se situe dans la Grande rue à Roubaix, après le canal et avant la rue d’Avelghem. Les roubaisiens connaissent bien cette petite place, car c’est à cet endroit que se trouve l’entrée principale du cimetière.

plan cadastral 1974 ( document archives municipales )

La place Chaptal est triangulaire. A gauche, côte pair, il n’y a qu’un seul numéro : le N° 2, occupé par l’entreprise Duquesne et cie, commerce de fleurs et de monuments funéraires depuis le début des années 1950.

Ets Duquesne ( documents collection privée )

A droite, on trouve une rangée de maisons du N° 1 au N° 21. Oscar Fournier occupe les N° 1 et 3 avec son entreprise de monuments funéraires, caveaux, plaques de marbre et fleurs artificielles à l’enseigne : « A l’Ange Gardien »

Oscar Fournier ( documents collection privée )

Au N° 7 et 9 on trouve René Hoste, un horticulteur, au N° 19 le bijoutier horloger J. Waeles et au N° 21 le café de G. Beyaert. Ensuite, l’entrée de la courée Lezy se trouve au 21 bis.

( document archives municipales )
( document collection privée )
documents collection privée

Après le N° 21 de la place Chaptal, on se trouve dans la Grande rue : au N° 293 le café Librecht, au N° 295 l’ancien commissariat de police du V° arrondissement et au N° 297 l’entrée de la courée Masurel

la cour Masurel ( document archives municipales )

Oscar Fournier prend sa retraite et cesse son activité au tout début des années 1980. Le bâtiment « A l’Ange Gardien » est muré quelques temps après.

document archives municipales

En 1982, derrière la rangée de maisons du côte Impair, se trouve un terrain vague immense d’environ 50 ares. Le comité de quartier de l’Entrepont propose à la mairie d’aménager ce terrain vierge en aire de jeux pour les enfants du quartier, mais ce projet n’aboutit pas, car l’office public d’ HLM envoie des courriers aux riverains de la place Chaptal et aux habitants de la cour Lezy, les informant que des projets de construction sont programmés sur ce terrain vierge, et qu’il se pourrait bien qu’ils reçoivent d’ici peu, des mesures d’expropriation. Seraient également concernés les 293 295 de la Grande rue et la courée Masurel.

document Nord Eclair

Le vœu de la Mairie est bel et bien de débarrasser la Grande rue des courées dont celles de Lezy et Masurel. Plusieurs maisons sont déjà inoccupées et murées : une opération de curetage s’impose. D’ailleurs, un permis de démolir est accordé en 1983 pour l’ensemble des maisons de la courée Masurel aux N° 297 299 de la Grande rue –

à droite , la cour Masurel ( document archives municipales )

L’année suivante en 1984 un autre permis de démolir est accordé pour les N° 293 et 295 de la Grande rue, à savoir l’emplacement du café et de l’ancien commissariat.

le café et l’ancien commissariat ( document archives municipales )

C’est cinq ans plus tard, en 1989, que la démolition de l’immeuble « A l’Ange Gardien » d’Oscar Fournier, du N° 1, 3 de la Place Chaptal a lieu. Et ce n’est qu’en 2006 que les maisons N° 7 et 9 seront rasées.

les N° 7 et 9 place Chaptal ( document archives municipales )

En 2013, le permis de démolir est délivré pour le reste des habitations du N° 11 à 21

Photo 2008 ( document Google Maps )
Photo 2014 ( document Google Maps )
Photo 2016 ( document Google Maps )

Plus de 30 années ont donc été nécessaires pour démolir la rangée des habitations du côté impair, de la place Chaptal ( de 1983 à 2016 ). Il ne reste plus aujourd’hui que le N° 2, occupé autrefois par l’entreprise Duquesne et qui vient de fermer à la fin des années 2010 pour cause de retraite, transformée en maison d’habitation.

Remerciements aux archives municipales.

De Leclercq Dupire à l’Espace Carnot

L’industriel roubaisien Leclercq Dupire crée la firme qui porte son nom, mais c’est son fils Louis Leclercq Mulliez qui fonde l’établissement wattrelosien en 1865. Dès 1870, 375 métiers mécaniques sont en activité. La filature de renvideurs fonctionne en 1877, le tissage de draperie en 1893. La teinture et l’apprêt suivront en 1895 jusqu’à l’établissement d’une retorderie en 1910. En 1911, l’entreprise Leclercq Dupire représente 30.000 broches de filature et 1500 métiers à tisser. : articles de doublure, d’alpagas, de robes et de draperie. L’Elephant, marque de Leclercq Dupire est connu mondialement. Cet ensemble industriel de près de 90.000 m² se trouvait rue de Stalingrad (ex rue de l’Industrie) et s’étendait de l’actuelle avenue Mendès-France jusqu’à la rue Carnot.

Les établissements Leclercq Dupire à Wattrelos doc coll particulière

En 1923, Leclercq-Dupire s’agrandit et comprend deux nouveaux sites, l’un à Cysoing pour le piquage, l’autre à Saint-Python dans le Cambrésis pour le tissage. Puis, s’y ajoutent une usine de peignage, construite en 1934, ainsi qu’une usine de tissage à Aubenton dans l’Aisne à partir de 1950. En 1913, la société comptait 2 300 employés et 2 000 en 1932.

Dernière image de l’entrée d’Intissel doc NE

En 1968, intervient la fusion dans le groupe DMC, le mariage de la laine et du coton puis les activités se répartissent et évoluent entre Soparlaine et Intissel Cursel par le développement de l’activité des non-tissés ou étoffes nappées. En 1974, l’entreprise, alors contrôlée par Dollfuss-Mieg et Compagnie, est absorbée au sein de la société Texunion. Le site Intissel rue du docteur Leplat ferme ses portes en 1975.

Le site avant démolition doc NE

Que va-t-on faire de cette grande friche industrielle ? En effet, la relocalisation de la firme Intissel sur le site de la Martinoire laisse 26.000 m² inoccupés et difficilement réutilisables pour des activités industrielles. La question est débattue en Conseil Municipal. Un projet d’aménagement est présenté par la SEM, qui consiste à implanter sur le site un centre commercial, un ensemble de services et de loisirs. On suggère que les surfaces commerciales soient proposées en premier lieu aux Wattrelosiens, on réclame un cinéma, une patinoire, des expositions permanentes et on espère que l’Espace Carnot, tel est le nom de l’opération, ne sera pas un autre Roubaix 2000.

Il est hors de question de rafistoler la vieille usine. On ne retiendra que les éléments sains et ceux qui ont un intérêt architectural. Les quatre cinquièmes des bâtiments existants vont disparaître. On ne gardera que le bâtiment du côté de la rue de Stalingrad, à gauche du porche, le bâtiment parallélépipédique que l’on voit de la rue Carnot, délesté de quelques dépendances, afin de réaliser un parvis ouvert sur la rue Carnot. On reconstruira en neuf sur 8000 m² environ et il y aura un parking de 260 places. L’architecte roubaisien Lecroart, Bernard Vignoble et le cabinet Archin de Suresnes ont réfléchi au projet. Quelques problèmes à résoudre : la dénivellation de 2,50 mètres entre la rue Carnot et la rue de Stalingrad crée deux niveaux différents, la voie de chemin de fer désaffectée.

Les projets sur le site doc NE

Voici ce qui est prévu : en 1, un parking de 56 places, utilisable quand le grand parking sera fermé. En 2, une moyenne surface commerciale (1630 m²) au niveau supérieur. Au niveau inférieur, un bowling huit pistes, une brasserie restaurant. En 3, une galerie commerciale. En 4, un supermarché sur 4000 m², bâtiment neuf. En 5, un centre artisanal sur deux niveaux, une vingtaine de cellules modulables. En 6, un centre sportif de 3600 m², courts de tennis couverts, squash, salle de tennis de table, gymnase, vestiaires, sanitaires, bureaux administratifs et bar. Enfin en 7, un parking de 254 places fermé le soir et le dimanche.

On estime que les travaux devraient durer quatorze mois, l’Espace Carnot devrait être opérationnel en septembre 1988.

à suivre

L’église non rebâtie

Les églises Saint Sépulcre, du très saint Rédempteur et Sainte Bernadette aujourd’hui disparues. Coll Particulière

Roubaix a la particularité d’avoir reconstruit plusieurs églises sur son territoire. Ce fut le cas de l’Église du Saint-Sépulcre, place d’Amiens ; une première et grande église de briques en style romano-byzantin est construite entre 1870-1873, devient une église paroissiale en 1877. Mais, devenue vétuste, elle est démolie en 1961. Un accord entre la commune, propriétaire de l’édifice, et l’évêché assure le suivi d’un nouveau lieu de culte qui est bâti entre 1961 et 1962 par les architectes roubaisiens Luc Dupire et Marcel Spender. De même l’église du Très-Saint-Rédempteur construite rue Bourdaloue en 1881-1884 par Paul Destombes est bénie le 18 février 1884. Après les années 1970, l’église, faute d’entretien et par manque de moyens du diocèse, se dégrade. L’église ferme en 1988 et l’association diocésaine la fait démolir en 1990 avec l’accord de la commune. Une nouvelle petite église moderne de briques, plus fonctionnelle, est financée en partie par la commune en remplacement de la première, tandis que l’association diocésaine assure la maîtrise de l’ouvrage. Le projet est confié aux architectes Philippe Escudié et Jean-François Fermaut. Elle est bâtie en 1993-1994. C’est enfin le cas de l’Église Sainte-Bernadette, avenue Alfred Motte La première église Sainte-Bernadette élevée par Vilain et Serex s’avère à la fin du 20e siècle trop vaste pour les besoins paroissiaux et inadaptée aux modes de célébration contemporains. En 1990, l’évêché de Lille annonce la décision de vendre l’église et ses locaux annexes. Un concours d’architecture est aussitôt organisé et la première pierre de la nouvelle église posée en 1991, sur un terrain appartenant à la commune situé sur la même avenue. Elle est construite sur les plans des architectes Philippe Escudié et Olivier Bonte entre 1991 et 1993. Elle est financée par l’association diocésaine et par la commune de Roubaix.

L’église du Sacré Cœur vue de la rue Pellart Coll Particulière

L’Église du Sacré-Cœur du XIXe siècle, s’élève sur la place d’Audernarde et son parvis fait face à la rue Pellart. Elle résulte du vœu des Roubaisiens d’ériger un lieu de culte en l’honneur du Sacré Cœur si la ville est préservée de la guerre contre la Prusse. Sa construction débute donc en 1871 mais n’est pas achevée quand débute la Première Guerre mondiale. C’est en effet la première église roubaisienne dont la municipalité républicaine de l’époque refusa de prendre en charge les dépassements budgétaires. Les catholiques roubaisiens promettent alors de la terminer si la ville est épargnée. Promesse tenue en 1930. Le clocher abrite alors quatre cloches : la plus lourde pèse 3,6 tonnes, la plus légère 700 kilos.

Le projet d’Omer Lecroart doc NE

En 1971, le lieu de culte ferme pour des raisons de sécurité et il est rasé l’année suivante. La municipalité décide alors de construire un espace de jeux pour enfants équipés de bac à sable et de portiques. Pourquoi n’a-t-elle pas été rebâtie, alors qu’un projet avait été adopté à l’instar de l’église du Saint Sépulcre ? L’architecte Omer Lecroart avait en effet présenté un projet dont le coût s’élevait à plus d’un million de francs. La commission des églises avait pris une part du financement et la commune en prenait pour 75 % du montant. Un emprunt est alors envisagé.L’église est plus petite que la précédente 35 mètres sur 13 de large et sera rebâtie du côté de la rue Pellart. Il restera donc un emplacement libre entre l’église et le presbytère qui lui ne sera pas démoli.

Démolition 1972 doc NE

La démolition s’effectue jusqu’en mai 1972. Mais les choses en restent là. Deux projets ont été estimés très coûteux, le projet de 1973 combattu par une partie du clergé prévoyait l’adjonction d’un lieu de culte pour les musulmans, une mini mosquée de six mètres sur dix. Et puis une partie de la population catholique estime qu’il y a plus urgent à faire que de construire un lieu de culte quand il s’en trouve un à moins de cinquante mètres.

La chapelle du couvent en 1904 doc BNRx

On se reporte alors sur l’appropriation de la chapelle de la visitation qui servira d’église paroissiale après quelques aménagements. C’est en 1975 à l’issue d’une réunion à laquelle participent Monseigneur Gand évêque de Lille et Léonce Clérembeaux député et adjoint au maire, que la décision est entérinée. Les sœurs de la Visitation ont accepté d’envisager leur départ, à condition d’être relogées dans la périphérie. Des solutions sont recherchées sur Sailly-Lez-Lannoy.

Le projet « visitation » doc NE

Le couvent de la Visitation fera donc l’objet d’un projet en quatre parties : tout d’abord la chapelle qui sera appropriée pour diverses activités paroissiales. Puis le corps principal du couvent serait transformé en foyer logement pour personnes âgées, ensuite la plus grande partie du terrain serait mise à disposition du public sous forme de parc avec aire de jeux, sur le modèle du square Destombes. Enfin le bout de terrain situé entre les maisons de la rue de la Vigne et celles qui se trouvent au quai de Nantes et boulevard de Strasbourg vont recevoir un semble d’une cinquantaine de logements et de places de parking. Quant à la place d’Audenarde, désormais libre de toute occupation, elle fera l’objet d’une consultation de la population, avant de devenir un espace de jeux pour enfants.

Carré Saint Jean

Suite de l’article intitulé : Les Petites Soeurs des Pauvres,

Le couvent des « petites sœurs des pauvres » de Roubaix ferme définitivement ses portes en 1999. Le bâtiment reste inoccupé quelques temps. La ville se retrouve avec une friche immobilière de plus de 10.000 m2 qui semble bien difficile à réutiliser.

En 2007, l’imagination intarissable des architectes et promoteurs immobiliers voient là l’occasion de construire un programme mixte de logements à proximité du centre ville. Ce projet ambitieux est orchestré par le groupe « Pascal Boulanger Réalisations » à Lille. Le cabinet d’architecture Escudié-Fermaut à Tourcoing est choisi pour l’étude et la conception.

documents archives municipales

Le site est composé de plusieurs anciens bâtiments qui sont réhabilités. Un immeuble neuf vient compléter l’ensemble en reformant le front bâti de la rue Saint Jean.

80 logements réhabilités dans le bâtiment principal : Bat A ( Photo BT )

Les travaux s’étalent sur plusieurs années, par différentes étapes successives. Le chantier commence par le ravalement de toutes les façades : les briques sont nettoyées et rejointoyées avec un joint rouge. Les anciens châssis sont remplacés par des fenêtres bois de couleur noire. L’ensemble de la toiture est remplacé par des tuiles en terre cuite de couleur gris anthracite. 3 ascenseurs sont construits sur les façades arrières, et sont habillés d’un bardage en bois.

documents archives municipales et photo BT

Les anciennes écuries ( Bat D ) sont transformées en 9 petites maisonnettes fonctionnelles et coquettes.

documents archives municipales et photo BT

La chapelle invisible de la rue est conservée. Elle comporte deux lofts et un logement-atelier d’artiste ( Bat F ).

document Nord Eclair et photo BT

Un immeuble neuf complémentaire de 20 logements ( Bat E ) est construit en front à rue. Il s’agit d’appartements en location gérés par Logis Métropole (SA d’ HLM).

documents archives municipales

La large porte située rue du coq français est rénovée et la statue de Saint Joseph restaurée.

Photo BT

Les espaces verts ne sont pas oubliés. 3 parkings sont créés dont 1 sous- terrain. Ils sont bien séparés entre eux, de façon à limiter la surface dédiée aux voitures, pour libérer de véritables zones d’espaces verts piétonnes.

document Google Maps

L’objectif est atteint : conserver au mieux les anciens bâtiments en les adaptant aux nécessités des logements neufs. Cette superbe réalisation regroupe au total, plus d’une centaine de logements répartis en appartements, maisonnettes et lofts dans un environnement insolite, calme et paisible.

document Nord Eclair

Remerciements aux archives municipales

1970 le centre commercial en chantier

L’opération Édouard Anseele c’est quinze ans de travail : 13 hectares à dénuder, 1.800 logements insalubres à détruire, 4.000 personnes à reloger, 240 commerces à exproprier. Puis une infrastructure à refaire de fond en comble, 1.700 logements à construire, un parking souterrain de 1250 places, un centre commercial de 80 magasin, un groupe scolaire, une salle des sports de 900 places et un foyer de vieillards (pour le 3e âge) à édifier. Le tout est situé à proximité immédiate du centre ville. Les promoteurs ont souhaité arrêter l’inquiétante évasion du pouvoir d’achat des roubaisiens vers l’extérieur (Lille, Belgique). Le parking de 1.250 places reste un atout important.

La galerie en construction Photo NE

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Impasse Ingouville

Une impasse est une sente, très longue, composée de nombreuses maisons bâties en rangée, ( des basses toitures ) dans une ruelle non pavée en terre battue, et en cul de sac.

L’impasse Ingouville ( document Nord Eclair )

L’impasse roubaisienne la plus connue est l’impasse Ingouville. Ce lotissement est tristement célèbre, car régulièrement rénové et régulièrement saccagé.

L’impasse Ingouville se situe dans un carré de maisons compris entre la rue de Beaurewaert, la rue Jules Guesde, la rue des Fossés et la rue de Saint Amand, soit au total 123 maisons, sur un terrain immense d’une superficie de 14.913 m2. Continuer la lecture de « Impasse Ingouville »

Wattrelos et l’Espierre

En Juillet 1969, plus de cinq milliards ont déjà été engagés pour assainir le bassin de l’Espierre. Peu de rivières charrient une eau aussi nauséabonde et ont fait également couler autant d’encre. L’Espierre, c’est ce petit ruisseau transformé par la volonté des hommes en un collecteur serpentant parfois à ciel ouvert, plongeant à d’autres endroits de son parcours dans le sous-sol de l’agglomération. Le riez prend sa source sur les hauteurs de Mouvaux, mais son eau claire est bien vite polluée par les eaux résiduelles des teintureries et autres usines du Blanc Seau. Il coule ensuite dans le sous sol roubaisien avant d’arriver sur le territoire wattrelosien par un siphon passé sous le canal de Roubaix à hauteur du pont des Couteaux. L’Espierre poursuit alors son chemin vers le Nord puis vers l’est, pour aller enfin vers le sud et repartir vers l’est. Continuer la lecture de « Wattrelos et l’Espierre »

La sonnette et le parking

La décision a été prise de réaliser à Roubaix le Centre Commercial le plus important d’Europe. Immédiatement, le problème du stationnement s’est posé, aussi a-t-on décidé d’utiliser les sous sols pour y établir un parking de 1.250 places dont une partie sera réservée aux locataires de l’os à moelle et des quatre tours de 19 étages.

Sonnette et béton 1967 Photo NE

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Le 40 avenue Gustave Delory

Dans les années 1950, au 40 avenue Gustave Delory, se trouve une grande maison de maître sur un immense terrain de 12.900 m2.

La propriété a appartenu à R. Wattine Rasson et, depuis les années 1940, à Jean Ternynck Kieffer.

document archives municipales

C’est une immense bâtisse. Au rez de chaussée, se trouvent 4 pièces très vastes : un hall d’entrée, plusieurs vestibules menant aux pièces de service ( bâtiment marteau ) et un escalier très large. Au 1er étage, 4 très grandes chambres, et une pièce de service. Au second étage, 5 pièces mansardées dont 4 chambres et une remise.

Le terrain est en forme de L. Au fond de la propriété, se trouve le parc Masurel. A gauche, la parcelle aboutit sur la rue Edouard Vaillant.

En 1962, Jean Ternynck demande au cabinet d’architecture de Constant Verdonck, situé avenue Jean Lebas, de faire agrandir son garage et de clôturer entièrement son terrain.

document archives municipales
document archives municipales

En 1963, il décide de faire construire sur sa propriété une maison individuelle de 158 m2 au sol, avec garage, sur une parcelle de 1000 m2. Ce pavillon se situe juste à côté de son habitation et sera donc numéroté au 42 de l’avenue Gustave Delory. Les plans de la maison sont établis par l’architecte C. Verdonck.

Marie France, la fille de Jean Ternynck, y réside peu de temps après la fin des travaux .

document IGN
document archives municipales

En 1974, Jean Ternynck réside désormais depuis quelques temps au 26 de l’avenue G Delory. Il souhaite faire démolir son ancienne habitation du 40 avenue Delory. Cette immense bâtisse construite à la fin des années 1890, est maintenant inoccupée depuis plusieurs mois, et mal entretenue. Des travaux très importants et coûteux seraient nécessaires, sans que l’immeuble soit pour autant conforme aux normes de sécurité. Le permis de démolir de cette maison de maître est accordé pour cause de vétusté.

document IGN

La terrain vierge de 11.892 m2 de Jean Ternynck ( au 40 de l’avenue G Delory ) est cédé au promoteur Promogim. A la fin des années 1970, un dossier est déposé en mairie, pour une demande de permis de construire de 4 bâtiments et 140 logements : « Les Jardins de Barbieux ».

document Promogim
document Promogim

Promogim propose différentes possibilités à la clientèle ; du studio au 4 pièces. Des logements T 3 et T 4, soit en appartement, soit en Duplex

Les prix sont attractifs : L’appartement T 2 de 49 m2 avec un box et une place de Parking est vendu 342.000 Frs en 1985

La fin des travaux ( document archives municipales )

Pour compléter et terminer l’ensemble ; Promogim construit un 5° bâtiment, en 1996 « Le Beaumont » au 152 rue Edouard Vaillant.

Document Google Maps 2020

Remerciements aux archives municipales et à P. Van Hove