La congrégation des sœurs de la Sagesse est fondée par le bienheureux Louis Marie Grignon de Montfort. La vocation de la congrégation est à la fois pédagogique et hospitalière. Les premières sœurs arrivent à Roubaix en 1847 pour diriger une école maternelle payante, rue du Vieil Abreuvoir, puis pour assurer un service de soins au profit des déshérités. En 1866, les sœurs reçoivent un témoignage de satisfaction du ministre, pour leur action lors de l’épidémie du choléra. Leur local devenant trop exigu, elles achètent un terrain de 25 ares, rue de l’Union, pour y construire, en 1875, une nouvelle école, composée de quelques classes et un asile.
Le terrain appartenait auparavant à Mme Vve Bossut Grimonprez. La rue qui longe l’école est alors créée et reçoit le nom de la rue de la Sagesse où l’école occupe donc les n°2 et 4 et accueille 229 enfants en 1892.
plan 1875 ( document archives municipales )Photo du début des années 1900 ( document collection privée )
Photos du début des années 1900 ( document collection privée )
En 1907, les sœurs sont expulsées et partent à Tournai, en Belgique. Bon nombre d’élèves les suivent comme pensionnaires. L’école est alors dirigée par les Dames de Saint Maur qui y fondent l’Institution de Ségur à Roubaix. Ce n’est qu’en 1923 que la Sagesse retrouve ses locaux roubaisiens. Sous couvert de l’association « l’Abri Roubaisien », un foyer de jeunes travailleuses y est établi ainsi qu’un institut familial ménager, jusqu’en 1934.
En 1925, l’Assistance Familiale et Ménagère demande l’autorisation de percer une porte sur la façade du 2 de la rue de la Sagesse. Les grandes familles roubaisiennes gardent longtemps le souvenir de la « Grande Sagesse » où les sœurs grises à la grande cornette ont éduqué plusieurs générations. Elles ont toujours été aimées et appréciées.
document Collège Pascal
La seconde guerre éclate en 1939. La situation est très difficile. Il n’y a aucun matériel scolaire, juste un minimum de fournitures. Le jour de la rentrée, six sœurs accueillent les élèves, elles campent, démunies mais présentes et assurent la sécurité lors des tirs de la D.C.A. A la rentrée de 1940, Soeur Cécile de Jésus, supérieure du pensionnat de Verte – Feuille est nommée à la communauté de Roubaix. Une salle de gymnastique est aménagée et en 1944 deux classes supplémentaires s’organisent au second étage. Après la libération, d’importants travaux sont entrepris : la toiture est en partie refaite, la chapelle est transformée en 1948, une buanderie est créée, la cour de récréation est pavée, le réfectoire occupe le sous sol.
document Collège PascalLa congrégation revient de l’église Saint Martin ( document Collège Pascal )Photo aérienne 1953
Les effectifs de l’institution de la Sagesse croissent rapidement. En 1959, la Sagesse agrandit ses locaux en reprenant l’ancienne maison Lepoutre, au 23 rue du Château à l’angle de la rue de l’Union ( rue de la Poste aujourd’hui ). Plusieurs salles de classe y sont alors créées.
le 23 rue du Château ( document archives municipales )document archives municipales
La fin des années 1950 et le début des années 1960 marque une évolution et une ouverture à la communication et au dialogue. Des réunions parents – professeurs permettent un dialogue aisé et efficace, chaque trimestre. Des kermesses sont également organisées chaque année.
les kermesses des années 1958 1960 1961 1962 ( documents Nord Eclair )
à suivre . . .
Remerciements à Benjamin Florin et à toute l’équipe des professeurs du Collège Pascal, ainsi qu’aux archives municipales.
C’est en 1979 que le « Pétanque Club des 3 baudets » est créé. A ses débuts il ne compte qu’une vingtaine de sociétaires, son siège social se situe 5 allée Saint-Exupéry et le président de l’association est Mr Hennebelle. 3 ans plus tard l’appellation change pour devenir le « Pétanque Club d’Hem », dont le siège social se situe rue Edison avant de déménager 5 ans plus tard rue des Vosges, sous la présidence de Mr Doye.
Les 2 appellations successives du club de pétanque de Hem (Documents Historihem)
Le club s’installe enfin rue Racine, dans le quartier de Beaumont mais, dans un premier temps, pendant 2 ans, il « campe » dans des locaux mis à sa disposition par le Centre Communal d’Action Sociale, avant de pouvoir occuper une ancienne salle de la paroisse Saint Paul. Divers travaux ayant été effectués le club dispose d’une salle avec 4 pistes intérieures, la salle Jules Lepers, et de 16 pistes extérieures en 1990.
Local en 1990 (Document Nord-Eclair) et 1991 (Document Historihem)
Dès lors l’assemblée générale qui commence ses réunions par de petits entraînements amicaux commence à songer à la possibilité de participer à des compétitions locales puis régionales dans les catégories cadets et juniors. Le pétanque club rencontre en effet un succès grandissant et le nombre de ses sociétaires ne cesse de croître.
Les membres de l’assemblée générale prennent la pose et s’entraînent (Documents Historihem)
Dès 1990, la municipalité, qui a racheté l’ancien patronage de Saint-Paul, agrandit et rénove le bâtiment pour en faire, à terme, un centre culturel et de formation. Le contraste entre ce bâtiment rénové est alors très important avec le local du pétanque club situé dans son prolongement.
La rénovation de l’ancien patronage avec le pétanque club de l’époque (Documents Nord-Eclair)
Au rez-de-chaussée se situe une grande salle pouvant accueillir une centaine de personnes, une cuisine et des sanitaires. A l’étage sont prévues le logement du concierge et 2 salles de réunion à usage de diverses permanences de la municipalité et des services sociaux. La grande salle sert pour des réunions et des banquets familiaux des habitants du quartier. Reste à rénover le pétanque club pour harmoniser le tout.
Le nouveau pétanque club de Hem (Documents Historihem)
C’est chose faite dès l’année suivante avec un complexe rénové au n° 2 comprenant 6 pistes couvertes et chauffées et de nombreuses pistes extérieures, une piste d’honneur et un « club house » pour la centaine de sociétaires que compte alors le club, dans un ensemble qui complète harmonieusement le centre culturel, inauguré en octobre 1992 par Mme Massart, Maire de Hem.
L’inauguration par Mme Massart en octobre 1992 (Documents Historihem)
Deux ans plus tard, en 1994, une école de pétanque est créée par Mr Caulier, membre du bureau de l’association. En février 1995, l’école compte une quinzaine d’enfants de 6 à 12 ans. Elle regroupe dans un premier temps des enfants de pétanqueurs qui assistaient jusque là aux rencontres disputées par leurs parents.
Comme d’autres enfants du quartier lorgnaient également sur ce sport de détente et de précision l’école fait bien vite le plein et des ateliers de pointage et de tirage sont créés. Chaque séance se termine par un match au cours duquel s’affrontent les écoles du district (de la métropole).
Quatre écoles de pétanque y sont en effet recensées : Croix, Lomme, Annappes et donc Hem. L’école compte 4 catégories : benjamins, minimes, cadets et juniors. Le but du club est en effet triple : loisir, compétition et formation. Cette fois le club passe un nouveau cap et vise la coupe de France.
Création de l’école (Document Nord-Eclair)
Cette décision s’avère bien vite payante puisqu’en 1998, sous la présidence de Mr Landrieux, le club compte 123 licenciés, dont 25% sont des jeunes de 7 à 17 ans. Les nouveaux jeunes de l’école reçoivent, lors d’une petite cérémonie, leurs équipements aux couleurs du club : casquette, tee-shirt et coupe-vent.
Equipements remis aux nouveaux membres (Document Historihem)L’école de pétanque (Documents Historihem)
En début 2000, sous la présidence de Robert Deixonne, le pétanque club récompense les joueurs ayant participé aux concours inter-sociétaires, en présence de Mr Vercamer, maire de Hem, et c’est l’occasion de se féliciter de la croissance du nombre de licenciés, passé à 180 pour cette nouvelle année.
Fête pour la croissance constante du nombre de licenciés (Document Nord-Eclair)
A la fin de cette même année, c’est à nouveau sous la présidence de Mr Doye, et en présence de Mr Vercamer, que le pétanque club récompense ses jeunes lors d’un après-midi animé avec copieux goûter, remise de lots, loto, lecture du palmarès et remise de médailles avant la tombola finale.
Fête de fin d’année en présence de Mr Vercamer (Document Nord-Eclair)
En 2009 c’est Michel Dupire qui devient président du club et 3 ans plus tard il est amené à rendre hommage à Henri Caulier, créateur de l’école de pétanque, lors de son décès, rappelant à quel point ses qualités de pédagogue et son dévouement avaient été précieux pour la création de l’école dans laquelle il s’était impliqué pendant de nombreuses années.
Emile Vanhonsebrouck et son épouse Germaine, née Pluquet, habitent à Lys lez Lannoy, au 146 rue du Vert Pré, à l’angle de la rue Franklin. Dans les années 1940, Emile travaille aux PTT, Germaine fabrique des canadiennes et des imperméables reversibles à la marque « Pile ou Face », dans son petit atelier de la rue du Vert Pré, pour sa clientèle fidèle.
document Ravet Anceau 1947
A la fin des années 1940, Emile souhaite ouvrir un commerce de vêtements pour son épouse Germaine, dans une rue très commerçante, dans une ville plus importante, tout en gardant son propre emploi à La Poste. L’occasion se présente lorsqu’on leur propose un commerce situé au 130 rue de Lannoy à Roubaix, à l’angle de la rue Sainte Thérèse. C’était un ancien estaminet tenu dans les années 1920-1930 par Mr Delmarle, et inoccupé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
plan cadastral
Le local est très vaste. Le rez-de-chaussée de 105 m2 permet d’aménager un magasin de vêtements, et l’étage d’installer un atelier de confection, pour continuer à produire les canadiennes mais également à développer la production d’autres vêtements ( manteaux, robes, complets etc ).
document collection privée
Emile et Germaine commencent leur activité, après de gros travaux d’aménagement intérieur. En 1954, ils font transformer une partie de la façade en abaissant la vitrine et en posant une vitre convexe anti-reflet, côté rue de Lannoy, de façon à attirer le regard des passants. Ils gardent leur habitation de Lys lez Lannoy avec leurs deux enfants Yves et Yvette.
document Y. Vanhonsebrouck
Le couple commence à communiquer par de la publicité dans la presse locale dans les années 1950. Ils proposent de nombreuses possibilités de financement pour la clientèle : « Le vêtement de votre choix pour 3000 Frs et le reste à crédit en 6 mois ». Germaine reste fidèle à son principe : proposer des manteaux, pardessus, imperméables, vestons, parkas à des prix bas en proposant des moyens de paiement à l’amiable, c’est à dire des prêts personnels sans passer par une société de crédit.
document Nord Eclair 1955
En 1959, c’est la façade, côté Sainte Thérèse qui est modifiée. Les 5 petites fenêtres sont remplacées par 3 magnifiques baies vitrées. Huit personnes travaillent désormais dans le commerce : une vendeuse au rez-de-chaussée, et à l’étage, un coupeur et des ouvrières sur machines à coudre. Emile abandonne son emploi à La Poste pour se consacrer à plein temps au commerce de son épouse.
documents Nord Eclair 1964 et 66
Emile communique sur son magasin en annonçant le « Super Marché du Vêtement » car en effet, il propose un choix immense de complets à des « prix usine » défiant toute concurrence. C’est donc toujours avec surprise qu’il constate des actes de vandalisme, lorsque la vitrine est brisée pour le voler et s’habiller encore à moindre coût.
document Nord Eclair 1966
En 1982, Emile 68 ans, et Germaine 64 ans prennent une retraite bien méritée. Leur fille Yvette reprend le commerce cette même année. Son frère Yves quant à lui souhaite continuer dans une carrière professionnelle technique.
document collection privée
Yvette continue sur la même lancée que ses parents : proposer des vêtements de qualité à des prix bas en organisant des promotions régulières comme : la braderie de la rue de Lannoy en Septembre, la fête des mères et la fin d’année.
document Nord Eclair années 1990
En 2002, Yvette Vanhonsebrouck pense à prendre sa retraite à son tour. Elle communique pour annoncer la liquidation totale du magasin et cesse son activité en 2003, après 55 années d’existence.
document Nord Eclair 2002
Le magasin deviendra ensuite successivement un commerce de vêtements de type oriental, puis rapidement une agence de voyages « Cap découverte », puis une supérette, et depuis 2018, c’est une boulangerie qui est installée et toujours en activité de nos jours.
document Google maps 2008Photo BT
Remerciements à Yvette Vanhonsebrouck, ainsi qu’aux archives municipales.
Dans la seconde partie du 19ème siècle, des festivités collectives se déroulent dans la commune de Hem telles que le carnaval mais ce ne sont pas les seules réjouissances . En effet, de nombreuses sociétés voient le jour, lesquelles offrent des loisirs variés : société des archers et arbalétriers, société philarmonique, société des joueurs de boules, sociétés chorales, les francs-amateurs (colombophiles), etc
Sous la mandature de Henri Delecroix la demande de surélévation de l’école du centre (Victor Hugo Place de la République) pour y faire une salle des fêtes est rejetée en 1914. La commune juge en effet préférable d’envisager la construction d’une salle spéciale au centre ville pouvant servir à toutes les œuvres post-scolaires et associatives.
Photo de Julien Lallart maire de Hem (Document Historihem)
En 1925, Julien Lallart, cultivateur succède à Henri Delecroix en tant que maire de Hem. Son grand projet, malgré des finances limitées est de munir la commune d’équipements lui faisant défaut et en premier lieu d’une salle des fêtes pour assurer le bien-être des hémois.
La transformation de l’école Pasteur est évoquée. Y seraient érigés : une salle de consultation de nourrissons, les bains-douches, la salle des fêtes et un foyer pour les œuvres post-scolaires. Mais il faudrait alors construire une nouvelle école et tous les projets échouent les uns après les autres.
La chute du franc est à cette époque vertigineuse et il est en réalité impossible d’envisager un projet aussi ambitieux. Pourtant fin 1927, profitant d’une accalmie dans le marasme économique, la municipalité se décide à voter un emprunt pour faire construire par l’architecte Albert Rouzé une salle des fêtes, rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) sur un ancien terrain du Bureau de Bienfaisance racheté par la ville.
Le terrain racheté par la ville pour y construire la future salle des fêtes (Document Hem Images d’hier)
Cette salle doit permettre, avec le concours des Amicales, d’organiser les jeudis des enfants de la commune ; séances de cinéma éducateur et goûter substantiel leur seront offerts gracieusement. Il s’agit manifestement de l’amorce de l’oeuvre plus importante à venir : camps de vacances et jeudis récréatifs.
Bien entendu la salle est également destinée à toute société subventionnée hémoise ayant besoin d’une salle propice à l’organisation de petits concerts annuels. Un simple acccord avec les Amicales sur la question des dates leur permettra de bénéficier de la salle des fêtes municipale.
Julien Lallart, le jour de l’inauguration, va jusqu’à affirmer que la ville bénéficie de l’une des plus belles salles des fêtes de la région. Il ajoute que : « l’Art est aussi nécessaire à l’homme que le pain et le socialisme n’est pas l’ennemi du beau ».
La façade de la salle des fêtes à l’époque de sa construction (Document Hem Images d’hier)La rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) avant et après la construction (Documents Hem 1000 ans d’histoire)Les associations hémoises devant la salle en 1947-48 (Document Historihem)
Le programme municipal prévoit alors aussi l’instauration de l’éducation physique dans les écoles avec installation de cabines de douches rudimentaires. Mais des difficultés d’ordre matériel mettent un terme au projet, l’exiguité et la vétusté des 2 écoles publiques du centre ne permettant pas leur installation.
A cette époque l’hygiénisme est une grande cause nationale et la politique de santé publique gouvernementale a pour objet d’empêcher le retour des grandes épidémies du siècle précédent : peste, tuberculose ou choléra. En outre l’hygiène des populations des villes est l’un des défis de l’industrialisation.
Il faut donc profiter de donner à l’ensemble de la population hémoise des moyens d’hygiène plus complets et cela passe par la construction d’un établissement de bains-douches à laquelle les ministères de l’Agriculture et de l’Hygiène participent à la dépense pour moitié.
Les bains-douches (Document Hem Images d’hier)La salle des fêtes et les bains-douches en bd (Au temps d’Hem)
Cet établissement est contigu à la salle des fêtes et occupe le coin de la rue Henri Ghesquière, (actuellement rue Victor Hugo) et de la rue du Général Leclerc.
Si la construction est retardée par l’hiver très rigoureux de 1928, une fois l’établissement achevé, les habitants de Hem peuvent jouir des bains-douches à un prix très modéré et les enfants des écoles peuvent quant à eux en bénéficier gratuitement car ils y sont conduits à tour de rôle par leurs maîtres.
Ces bains-douches continuent à fonctionner jusqu’en 1980, date à laquelle l’installation vieillissante nécessite une complète rénovation. Or à cette date, la plupart des particuliers bénéficient d’une salle de bains à leur domicile et la municipalité fait le constat que la majorité des utilisateurs vient des communes voisines, raison pour laquelle elle décide de ne pas engager de dépenses inconsidérées pour maintenir un équipement qui n’est plus nécessaire.
Les anciens bains-douches en 2008 (Documents Google Maps)
Enfin, dans le but de venir en aide aux déshérités, les élus hémois décident d’annexer à la salle des fêtes et aux bains-douches, avec façade sur la rue Ghesquière, entièrement ravagée en 1944 avec l’explosion du Château de la Marquise, une salle qui, plus tard, va servir de dispensaire municipal. Dans un 1er temps elle sert à la consultation de nourrissons assurée par le Dr Leborgne.
Ce médecin, arrivé dans la commune en 1920, en remplacement du Dr Coubronne, est installé au 40 rue de Lille dans le 1er château Gabert et n’hésite pas à faire 80 km par jour à bicyclette pour visiter ses patients de la commune et va même jusqu’à Forest, Ascq et Annappes, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
Ancien interne des hôpitaux et de la maternité de Lille, il est médecin de l’Etat Civil, inspecteur des Ecoles, de la SNCF et de la gendarmerie. Sa réputation dépasse les limites communales et dès 1931, à la création du sanatorium de Sailly-lez-Lannoy, il y est nommé médecin chef.
Partageant son temps entre sa patientèle et ses malades du sanatorium il contribue, en 1933, à la fondation du Dispensaire d’Hygiène Social de Hem, desservant 13 des 16 communes du canton de Lannoy. Il deviendra Chevalier de l’Ordre de la santé publique puis Chevalier de la Légion d’Honneur en 1953 avant de décéder à son domicile en 1968.
Photo du Dr Leborgne (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
L’inauguration du dispensaire a lieu le 25 juin 1933 et c’est Emile Delmet, ancien prisonnier civil à Holzminden en Allemagne, pendant la 1ère guerre mondiale, représentant de commerce, maire de Hem de 1929 à 1933, ayant succédé à Julien Lallart, qui préside la cérémonie.
Photo d’Emile Delmet, maire de Hem et de l’inauguration du dispensaire en 1933 (Documents Historihem)La façade du dispensaire rue Victor Hugo ( Document Hem 1000 ans d’histoire)
A la fin des années 1980, n’étant plus à la dimension de la ville, celle-ci ayant connu une très forte croissance, le dispensaire sera tranferré rue Dominique Larrey, dans le quartier des Hauts-Champs, et le bâtiment devient, pour quelques temps, le siège du Bureau d’Information Jeunesse.
Rue Victor Hugo en 2020, les bâtiments des bains-douches et du dispensaire (Document Google Maps)
Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui, Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem 1000 ans d’histoire et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem
Pour la fête de Noël qui suit, l’association se réunit autour de son président Emile Duhamel et applaudit la présence du maire de Roubaix, René Vandierendonck, qui annonce la décision de la municipalité de procéder à l’installation de jets d’eau dans les bassins afin d’y renouveler l’eau et de tenter d’éviter qu’un événement aussi traumatisant se renouvelle parmi les palmipèdes.
Noël pour Barbieux et les canards, inauguration du jet d’eau en présence d’Emile Duhamel photo aérienne du parc avec son jet d’eau dans l’étang au début des années 2000 (Documents Nord-Eclair, archives municipales et IGN)
Dès l’été 1999, un deuxième jet d’eau est en effet installé comme convenu au Parc Barbieux pour réoxygéner les eaux dormantes et croupissantes du plan d’eau. Pour ce faire il a fallu creuser 130 mètres de tranchées pour aller chercher l’électricité près du déversoir, installation réalisée par une société privée sous le contrôle du service des espaces verts de la ville.
Le nouveau jet installé à l’été 1999 (Documents Nord-Eclair)
Mais en juillet 2003 c’est une autre affaire qui débute : le monstre de Barbieux titre Nord-Eclair tandis que la Voix du Nord évoque le Loch Ness à Barbieux. Trois fillettes ont en effet alerté les médiateurs du parc, affirmant avoir vu un serpent dans le plan d’eau central d’où jaillit à présent un jet d’eau. L’affirmation est vite confirmée par un employé municipal ayant vu, de ses propres yeux, une bête à tête de serpent engloutir 8 canards et 2 poules d’eau.
Le Loch Ness à Barbieux (Document Voix du Nord)
Les pompiers, armés de filets, scrutent la surface de l’eau tandis que le directeur du zoo de Lille, sillonne le plan d’eau en barque à la recherche du coupable, ne trouvant finalement qu’une modeste tortue de Floride de 20 cm bien incapable de gober canard ou poule d’eau. Un silure est évoqué, entrainant une pêche au vif organisée, sans succès, par une vingtaine de pêcheurs.
Mais, lorsque le 30 mars 2004 Nord-Eclair consacre une pleine page à la capture du monstre, un silure d’une soixantaine de kilos, annonçant que la bête du parc Barbieux est vaincue, il apparaît finalement qu’il s’agissait du traditionnel poisson d’avril de l’année 2004 et que le mystère n’est donc aucunement résolu.
La bête du Parc Barbieux est vaincue (Document Nord-Eclair)
Au début de l’année 2021, ce sont des flèches, tirées par arbalète ou sarbacane, qui blessent des oies, des canards et des poules d’eau. Une oie doit être euthanasiée tandis que d’autres animaux, blessés plus légèrement, continuent leur vie dans le parc avec un projectile dans le corps… La ville porte plainte pour acte de cruauté envers les animaux et une enquête est ouverte. Dégoûtés par la situation et dans l’attente de l’arrestation des coupables des roubaisiens décident de faire eux-mêmes des rondes inopinées pour mettre fin au carnage.
Des animaux blessés par des flèches au parc (Documents Voix du Nord, Lille actu et RTL)
Mais, à l’été 2021, la sécurité des cygnes et des canards est à nouveau mise à mal cette fois probablement par des chiens promenés sans laisse dans le parc. L’association des amis du Parc Barbieux demande un renforcement des contrôles lorsque les 2 bébés d’un couple de cygne sont blessés, dont l’un trop grièvement pour pouvoir être sauvé. Un groupe Protection et Sauvegarde du Parc Barbieux est créé pour recueillir divers renseignements sur les différentes dégradations ou attaques faites aux arbres et aux animaux.
L’association dont le logo comprend un cygne, emblème de la faune du parc, déplore de nombreuses incivilités et s’en prend aux chiens promenés sans laisse (Documents Voix du Nord)
Deux ans plus tard, en mars, c’est le doyen (il aurait au moins 15 ans) des jars du Beau Jardin qui disparaît, causant une vive émotion parmi les promeneurs. Pourtant il ne s’agit pas d’une vraie disparition puisqu’il a été mis à l’isolement, en lieu sûr, afin de bénéficier d’une consultation auprès d’un vétérinaire, étant mal en point après avoir réchappé de justesse à la grippe aviaire. On apprend ensuite qu’il a finalement succombé…
Jars de Barbieux bien vivant mais à l’isolement (Document Voix du Nord)
Mais, en mai, ce sont 6 des 9 cygneaux du parc, nés la semaine précédente, qui disparaissent. Malheureusement le schéma se répète en 2024 et 5 des 6 cygneaux nés un mois plus tôt disparaissent et l’association évoque la possibilité qu’ils aient été engloutis par l’un des brochets de l’étang, l’un d’eux ayant déjà été surpris en flagrant délit alors qu’il avalait l’un des bébés…
Disparition : 6 cygnes en moins au Parc Barbieux, un seul rescapé (Documents Voix du Nord)
La Ville de Roubaix parle de sélection naturelle mais a réclamé un état des lieux de la présence des brochets à la Maison de l’eau, de la nature et de la pêche, qui admet que des brochets puisse en effet manger des oiseaux de petite taille. Toutefois, elle rappelle que le brochet est une espèce classée vulnérable et plus menacée que le cygne. Enfin une possibilité existe que les cygneaux aient été victime d’un autre type de prédateur tel que le héron du Parc Barbieux…Serait-ce une nouvelle intervention du monstre de Barbieux ?
L’hécatombe chez les bébés signes relance la légende du monstre de Barbieux (Document Voix du Nord)
Emile Meeschaert est né en 1910 à Roubaix. En 1935, il crée un établissement financier et s’installe au 10 rue du Curé à Roubaix. C’était autrefois le siège de l’entreprise d’ameublements L. Pollet.
La banque Messchaert est une banque privée qui propose à sa clientèle de nombreux services : valeurs en bourse, agent de change de monnaies étrangères, conseiller financier etc. Les affaires fonctionnent très correctement grâce à la grosse clientèle d’industriels textiles de Roubaix et Tourcoing.
document Ravet Anceau 1937
A la fin des années 1940, Emile ouvre une deuxième agence à Tourcoing, au 15 rue de Lille. En 1949, il entreprend la réfection de la façade de son immeuble de Roubaix, au 10 rue du Curé. Son architecte DPLG, sis au 31 rue du Grand Chemin, lui propose la pose de briquettes et simili pierre en recouvrement des murs existants. Les travaux sont confiés à l’entreprise Desbouvrie.
document archives municipales 1949
Au début des années 1950, Emile, qui habite 74 rue du Grand Chemin, reprend l’immeuble voisin de son premier établissement au 12 rue du Curé, et, en 1956, demande un permis de démolir pour les dépendances situées au bout de son nouveau terrain ( écurie et remise ). Le dossier est confié au cabinet de l’architecte Constant Verdonck situé au 17 avenue Jean Lebas.
document archives municipales 1956
Les années 1960 sont particulièrement florissantes. Il se spécialise encore davantage en : analyste financier, conseiller en placements, gestion de portefeuilles, etc. Il diversifie ses activités et propose également le vente de billets de la Loterie Nationale !
documents collection privée
Son service d’agent de change et de monnaies étrangères se développe fortement dans les années 1960, car c’est vraiment le début des vacances des français. Les affaires sont donc propices au développement du tourisme. En 1966, Emile crée alors, au N° 12 de la rue du Curé une agence de voyages : « Roubaix Voyages ».
La façade du 12 rue du curé ( document archives municipales )Publicité années 1970 ( document collection privée )
L’inauguration de « Roubaix Voyages » se déroule en Décembre 1966, en présence de Victor Provo et de très nombreuses personnalités ainsi que des représentants de la SNCF, des compagnies aériennes et maritimes.
Inauguration ( document Nord Eclair )Publicité années 1970 ( document collection privée )La façade du 10 rue du Curé ( document archives municipales )
Plus de 100 personnes travaillent désormais dans l’entreprise Meeschaert. Le fils d’Emile Meeschaert, Luc, né en 1941, aide son père, à la fin des années 60 à la gestion de l’entreprise. Il crée en 1974, la Société d’Etudes et de Gestion Financière Meeschaert à Paris.
La façade du 10 et 12 rue du Curé ( document archives municipales )Publicité ( document collection privée )
Cédric Meeschaert, le fils de Luc, naît en 1974. Devenu adulte, Il vient compléter l’équipe dirigeante. Emile Meeschaert décède en 1992, à l’âge de 82 ans. Il avait de nombreuses activités extra professionnelles et notamment dans les domaines, social, culturel et religieux.
Décès d’Emile Meeschaert ( document Nord Eclair 1992 )
A la fin des années 1990, les architectes du futur « Espace Grand Rue » viennent présenter à la direction de la banque Meeschaert, les plans de l’implantation du Géant Casino, et annoncent qu’il va falloir rogner sur l’arrière des locaux, sans gêner outre mesure l’activité de l’entreprise. Par la suite, les architectes revoient leur copie et pour le coup, ce sont les deux immeubles qui sont concernés. L’entreprise est expropriée.
Jean-Luc Saint Maxent, directeur adjoint de la financière Meeschaert se met à la recherche d’un local dans la ville, mais rien ne lui convient, et de plus, coupé de ses racines historiques, il n’a plus vraiment de raisons objectives de rester à Roubaix. La banque déménage alors à Lille au printemps 1999, rue du Molinel, avec ses 42 employés.
document Nord Eclair 1999
Aujourd’hui, Cédric Meeschaert le petit fils d’Emile, est président du Directoire et président du Comité Exécutif du groupe Meeschaert. Entreprise indépendante, Meeschaert est un acteur de référence de la gestion privée et du « family office » en France, depuis près d’un siècle. L’agence de Lille se trouve aujourd’hui au 18 avenue de Flandre à Marcq en Baroeul.
L’avenue Foch dans les années 1930 (Document Hem Images d’hier)Vue aérienne de l’avenue Foch dans les années 1950 (Document IGN)
Cette rue, longue de 391 mètres, joint la rue des Ecoles à la rue Louis Loucheur, dans le quartier des 3 Baudets. Elle est entièrement bordée de champs côté pair et de maisons CIL côté impair. Au début des années 1950, elle accueille l’école La Fontaine et ses 3 classes de maternelle. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).
L’école La Fontaine (Document Historihem)
La rue est alors déjà essentiellement résidentielle, même si quelques commerces la parsèment durant cette décennie et les trois qui la suivent. Ainsi l’alimentation générale tenue par Maurice Monier au n°15 y restera jusqu’au début des années 1980. Ce marchand, très connu du quartier, possède une camionnette qui lui permet de sillonner les quartiers pour y proposer sa marchandise. Il gère son commerce avec son épouse Jeanne et bénéficie plus tard de l’aide de sa fille Joëlle et de son gendre André. Après la fin d’activité de ce commerce emblématique de la ville, la maison retrouve un usage d’habitation comme c’est encore le cas de nos jours.
L’alimentation M.Monier et sa camionnette Citroën type H (Documents Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…)Publicité de 1972, Maurice et Jeanne dans les années 1970-80 et le n’° 15 en 2023 (Document Nord-Eclair, Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…, et Google Maps)
Au début des années 1960, 3 artisans et une autre commerçante rejoignent l’avenue. Il s’agit de L. Blin, spécialisé en radio et télévision au n°17 voisin, lequel deviendra par la suite Blin-Delestrée TSF en 1965, mais dont on ne trouve plus trace dans les années 1970. Au n°41 on trouve un temps J. Cloart : plâtrerie, décoration, transformation.
J Cloart publicité (Document Historihem)les n°17 et 41 de nos jours (Documents Google Maps)
Au n°63, s’installe Louis Van de Putte, artisan en couverture, plomberie et zinguerie, lequel reste en activité jusqu’à la toute fin des années 1970 à cette même adresse. Enfin une épicerie ouvre ses portes au n°101, au début des années 1960 et pour une décennie, tenue par Mme Leclercq.
Louis Van de Putte publicité (Document Historihem)Les n°63 et 101 de nos jours (Documents Google Maps)
La rue Foch est alors une belle artère qui porte le nom d’avenue et l’école maternelle est l’une des plus belles de la région d’après la presse locale. Pourtant à la fin des années 1960, force est de constater que de multiples dépôts d’ordures et immondices y sont entassés sur un terrain vague, tout contre l’école, ce que déplorent les riverains.
Trop d’ordures avenue Foch en 1969 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 1970, c’est le stade Liétanie qui y est créé. Ce terrain de football, qui accueille les entraînements des enfants, porte le nom d’un dirigeant de club et footballeur hémois. Il reçoit également les enfants des centres aérés des quartiers de la Lionderie et des Trois-Baudets.
Un groupe d’enfants de centre aéré au stade (Document Nord-Eclair)
A la toute fin des années 1980, le square des Bleuets, d’une longueur de 137 mètres, apparaît aux côtés de l’école La Fontaine, à l’angle de l’avenue du Docteur Calmette, constitué de « dominos » destinés aux personnes âgées. Sur les plans et la photo aérienne des années 2000 on voit clairement le stade Liétanie suivi de l’école La Fontaine et du Square des Bleuets.
Le square des bleuets, extrait de plan de Hem et photo panoramique des années 2000-2005 (Documents Gralon et IGN)
Les arbres qui bordaient la rue Foch étant considérés comme trop envahissants sont remis en question en 1994 et suite à une réunion de Mr Decourcelle (adjoint à l’urbanisme) et des riverains, dans le restaurant scolaire de l’école La Fontaine, une décision est prise : la totalité des arbres situés côté impair sera abattue et côté pair entre les n°2 à 12 . Le reste des tilleuls subsistant côté pair seront élagués et taillés en espalier. Par ailleurs une bande cyclable est prévue.
Réunion scellant le sort des arbres de la rue en 1994 (Document Nord-Eclair)
Le vingt et unième siècle signe la fin d’une époque dans le quartier et un ambitieux projet qui va changer la physionomie de la vieille rue du Maréchal Foch. L’école Paul Bert-Jules Ferry, vieille de plus d’un siècle, située rue des Ecoles ne va plus accueillir d’élèves à la rentrée 2022. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).
A partir de 2020 et courant 2021 des travaux impressionnants ont lieu dans la rue du Maréchal Foch, occasionnant de sérieux problèmes de circulation. 2 chantiers y sont en effet menés de concert : la rénovation de La Fontaine ( durant les week-end et vacances scolaires) et la construction de la nouvelle école Jules Ferry, en lieu et place de l’ancien stade Liétanie et de la maison qui le séparait de l’école maternelle. Le chantier de construction avance comme prévu en vue d’une ouverture à la rentrée 2022.
La rue Foch avec le stade Liétanie en 2008, le terrain vague en 2017 et 2020 puis avec l’école Jules Ferry flambant neuve en 2023 (Documents Google Maps)
A ce jour la rue Foch a retrouvé sa vocation exclusivement résidentielle, sans aucun commerce, mais aussi scolaire. Elle est toujours bordée des maisons des années 30 sur son côté impair et abrite sur son côté pair un groupe scolaire comprenant une école maternelle presque centenaire mais rénovée et une école élémentaire flambant neuve. Les travaux se poursuivent pour ouvrir une rue face à celle de l’abbé Lemire qui rejoindra la rue Blaise Pascal parallèle à la rue Foch.
Vue aérienne de la rue en 2023 (Document Google Maps)
La chapelle du Saint Liévin Collection particulière
La Chapelle s’élevait autrefois près du contour Saint Liévin, au débouché de la rue Vallon et de la rue Jean Lebas. Surnommée par la population Notre Dame des Fraudeurs car elle servait de cache au moment des visites douanières, elle était précédée d’un parterre de briques en forme de cœur qui représentait les armes de son fondateur, le seigneur du fief wattrelosien de la Bourde, Liévin de la Cappelle.
La Chapelle et son environnement CP Coll Particulière
La pioche des démolisseurs s’est attaquée à ses murs en mars 1943. Elle était bien vieille, car selon la date inscrite à son fronton, elle aurait été construite en l’an 1440, ce qui lui fait plus de cinq siècles d’existence. Pour les habitants du quartier, elle constituait une relique, et elle fut entretenue par des mains pieuses, sans lesquelles il est probable qu’un jour ou l’autre elle se serait effondrée.
Si elle disparaît en ce mois de mars 1943, c’est pour répondre à de modernes nécessités d’urbanisme. Il est question de rectifier le tracé de la rue Jules Guesde et de la rue Jean-Jaurès. On envisage également la démolition d’une partie des murs de la ferme de la mairie et une sérieuse rectification de la courbe du Saint Liévin. Ce ne sont là que des projets d’avenir. La statue du Saint est entre les mains de Melle Céline Delespaul demeurant rue Jean Jaurès qui consacra assidûment des soins dévoués à l’entretien de la chapelle.
Quelques années plus tard Coll Particulière
La réédification est souhaitable. Et souhaitée. Si l’autorité ecclésiastique pouvait disposer d’un emplacement et des concours nécessaires, elle accorderait son bienveillant appui à cette question. La chapelle n’était pas un lieu de pèlerinage très fréquenté. Elle attirait pourtant des fidèles de toute la région. Le Saint était invoqué pour la guérison ou l’atténuation des maux de gorge. La chapelle servait aussi de reposoir lors de la procession du Saint Sacrement. En 1930, un comité s’était formé dans le quartier en vue de célébrer le 500e anniversaire de sa fondation.
En avril 1943 on apprend qu’elle sera réédifiée. Le chanoine de Saint Maclou a obtenu de M. Henri Fauvarque cultivateur à Beaulieu, la libre disposition d’une partie d’un local situé avenue Jean-Jaurès, à proximité de l’ancien emplacement de la chapelle. C’est là que seront entrepris les travaux de construction de la nouvelle chapelle dont l’aspect sera approximativement celui de la chapelle Walter rue des Poilus. En avril 1944, la chapelle est terminée, elle s’adosse désormais au n°188 de la rue Jean Lebas.
La Chapelle actuelle doc Google maps
Le 13 septembre 1995 après certains actes de vandalisme, le crucifix et la statue de l’évêque martyr Saint-Liévin ont été déposés au Musée des Arts et Traditions Populaires.
Dès le début du vingtième siècle, l’étang des cygnes est conçu pour accueillir nombre de cygnes pour le plus grand plaisir des futurs promeneurs. Le plan d’eau situé à la limite des villes de Croix et Roubaix est pourvu notamment d’un îlot leur permettant de rester hors d’atteinte ainsi que d’un abri qui leur est tout spécialement destiné.
L’étang ou lac des cygnes, en carte postale ou photo, prévu dès la conception du parc (Documents collection privée)
Le Beau Jardin devient très vite un lieu de promenade fort apprécié des adultes mais c’est aussi l’endroit où parents et nourrices amènent les enfants, des nouveaux nés aux plus grands, à la rencontre des cygnes et des canards. Ces gracieux animaux s’approchent alors pour le plus grand bonheur des enfants afin de leur réclamer à manger, n’hésitant pas à se mêler aux pigeons et autres oiseaux sur les allées.
Cartes postales et photos du tout début du vingtième siècle (Documents collection privée)
Face à cet engouement une série de cartes postales est éditée qui met en scène la visite aux canards et le « déjeuner des canards », lequel se déroule soit au gré des allées du parc soit plus spécifiquement sur le pont qui permet aux promeneurs de traverser la « rivière » pour poursuivre la promenade de l’autre côté.
Cartes postales dédiées au rendez-vous avec les canards (Documents collection privée et Parc Barbieux blogspot)
Cette tradition perdure au fil des décennies et l’on retrouve plus tard dans les années 1950 à 1970 des cartes postales dédiées à ces animaux et aux enfants qui accourent au parc avec des restes de pain pour les distribuer à ces charmants volatiles, peu farouches et désireux de se mêler aux humains pour quémander quelque nourriture.
Cartes postales et photos dédiées aux cygnes et canards dans les années 1950 à 1970 (Documents BNR, collection privée et archives municipales)
Pendant que les décennies s’écoulent le Parc Barbieux devient le poumon vert d’une ville qui grandit de plus en plus. Les photos panoramiques parlent d’elles-mêmes entre 1932 et 1981. Les constructions se resserrent de plus en plus autour du jardin public au fil des 50 années qui s’écoulent.
Photos panoramiques de la partie du parc située entre le boulevard de Paris (actuel bd de Gaulle) et la rue qui le traverse et relie Roubaix à Croix (actuelle rue du Peuple Belge)
Au début des années 1990, Mr Delahotte, président du comité national pour la défense de la flore et de la faune et des Amis du Parc Barbieux décide une opération de « remplumage » du parc. Il y procéde, en 1994, à l’installation de 10 canards sur les plans d’eau avec l’espoir de les y voir vivre et prospérer durant de nombreuses années pour le plus grand plaisir des visiteurs.
On remplume le beau jardin (Document Nord-Eclair)
Instantané de mémoire « Dans les années1990, alors que nous habitions à Hem, la sortie dominicale consistait souvent à embarquer vélos et trottinettes, voire rollers, et à nous rendre en famille au Parc Barbieux. Les enfants pouvaient sans risque rouler dans les allées du parc, avec un arrêt à l’aire de jeux voire une séance de mini-golf et une promenade en petit train avant de terminer par un arrêt sur le petit pont pour y distribuer aux canards le pain gardé spécialement pour eux. »
Maman cygne et Maman canard et ses bébés dans les années 1990 (Documents archives municipales)
Mais, en août 1998, la presse locale fait ses gros titres sur l’hécatombe chez les canards et les cygnes. Après le Parc du Héron à Villeneuve d’Ascq c’est le parc Barbieux à Roubaix qui est touché par le botulisme. La chaleur alternant avec les orages, le manque d’oxygénation et la stagnation des eaux ont créé un milieu aquatique glauque, propice à la prolifération des algues.
Une bactérie s’est alors développée dans l’étang asphyxié, y générant une toxine mortelle, laquelle affecte le système nerveux des animaux qui barbotent dans l’étang et s’y nourrissent. Survient alors une apathie, suivie d’une paralysie des pattes puis des poumons des canards. 35 cadavres de canards sont ainsi ramassés en 2 jours.
Hécatombe chez les canards et les cygnes (Document Nord-Eclair)
Les promeneurs se lamentent ainsi que les jardiniers auxquels incombe la tâche fastidieuse de récupérer les petits cadavres. La polémique enfle car seul le plan d’eau côté Bol d’air est recouvert d’un magma vert pomme épais et visqueux. Est mise en cause la pompe côté cascade, hors service depuis plus de 15 ans et jamais réparée en raison du coût de l’intervention.
Il est donc préconisé de réparer la pompe, voire d’installer un jet d’eau au milieu de l’étang. En attendant, une vanne d’eau de ville est ouverte au niveau de la grotte pour tenter de renouveler un minimum les eaux hyper saturées ce qui devrait prendre au moins une semaine…
Même si les 150 à 200 canards et cygnes qui peuplent le parc n’appartiennent à personne, ils ont été adoptés par les nombreux visiteurs qui s’émeuvent grandement de la situation. L’association « les amis du parc Barbieux » tient alors une réunion de crise sur place pour enjoindre à la ville de mettre tout en œuvre pour faire cesser au plus vite la pollution biologique de l’étang.
Le directeur des espaces verts de la municipalité, Mr Pigache, donne l’information selon laquelle des prélèvements ont été effectués et envoyés à l’Institut Pasteur à Lille. Il indique avoir pris des mesures d’urgence en ouvrant en grand les vannes d’alimentation pour régénérer l’eau des étangs. Il précise également avoir demandé une étude à une société spécialisée dans le traitement des eaux pour établir un diagnostic et éventuellement proposer un remède biologique.
Réunion de crise de l’association les amis du parc Barbieux (Document Nord-Eclair)
Lorsque l’abbé Callens fête ses 25 ans de prêtrise un an plus tard, en 1955, les paroissiens rendent hommage à celui qui est à l’origine de l’érection de l’église et de la création de leur nouvelle paroisse. A l’issue de la cérémonie, la foule se répand dans les stands aménagés autour de l’église à l’occasion de la fête champêtre organisée au profit des œuvres paroissiales.
Les 25 ans de prêtrise de l’abbé Callens en1955 (Documents Nord-Eclair)
C’est aussi dans la nouvelle paroisse que l’abbé Michel Couthiez, prêtre de la Mission de France, célèbre sa messe de prémices en 1957. Drapeaux et guirlandes décorent les environs de l’église, tandis que le cortège part de la rue Edouard Vaillant où réside la famille du nouveau prêtre. L’abbé Callens souligne avec fierté le fait que c’est déjà le 2ème enfant de la nouvelle paroisse qui devient prêtre.
L’abbé Couthiez célèbre sa messe de prémices en 1957 (Document Nord-Eclair)
Un généreux donateur, la famille Segard, propose de financer la décoration du choeur , vierge de toute décoration depuis son inauguration. Mme Marie-Anne Poniatowska est contactée. Elle propose un premier projet en couleur qui est refusé par la Commission Diocésaine d’Art Sacré. Un deuxième projet est accepté en différents tons de gris, susceptibles de mieux se conserver dans le temps.L’abbé Callens, peu attiré par cette peinture moderne y fait ajouter des extraits de textes sacrés.
Maquette de la future fresque murale réalisée en 1957 et l’artiste en 1960 devant l’un de ses oeuvres (Documents Historihem)
Les peintures murales sont dessinées en atelier sur des calques. Puis, ils sont appliqués sur le revêtement mural qui n’est pas de bonne qualité. Le chantier est long et difficile (1958-1959). Il faut dire que l’oeuvre est gigantesque car les peintures s’étalent sur les 150 m2 des murs du choeur de l’église.
L’abbé Callens tempête sur les échafaudages et les échelles qui encombrent son église. En outre, une fois le chantier terminé, l’artiste apprend que l’abbé Callens a fait « nettoyer les tâches » grâce à un détergent, don d’un droguiste qui venait de marier sa fille en l’église Saint Paul ! C’est la catastrophe, et elle doit recommencer ses peintures sur toute la longueur et une hauteur de 1 mètre 50 !
Les peintures murales en cours de réalisation (Documents Historihem)
C’est en janvier 1960 que son éminence le cardinal Liénart vient inaugurer cette œuvre. L’abbé Callens est forcé de constater que « tout le monde aime l’oeuvre réalisée malgré la rigueur du camaïeu gris et l’austérité de la conception ». Le cardinal remercie l’artiste d’avoir, par son talent, doté une modeste église d’une décoration qui achève de lui donner son caractère religieux.
La bénédiction des fresques par le cardinal Liénart (Documents Nord-Eclair)
En 1962, les dix ans de l’église sont célébrés en présence de Mgr Chavanat et en 1964, c’est Mgr Thoyer, évêque missionnaire, qui vient procéder à la confirmation de 120 enfants dans la paroisse hémoise. Enfin en 1970, ce sont les quarante ans de sacerdoce de l’abbé Callens que fête la paroisse en présence de Mgr Chavanat.
Les dix ans de l’église en 1962, les confirmations en 1964 et les 40 ans de sacerdoce de l’abbé Callens en 1970 (Documents Nord-Eclair et Historihem)Photo aérienne en 1962 (Document IGN)
De l’abbé Callens on disait que « c’était un homme de caractère que l’on surnommait le « chef du village ». Malheur à qui touchait aux fleurs de l’église, il allait sonner à la porte du coupable ! Il avait 3 ou 4 moutons dans le jardin de son presbytère : il échangeait les dragées des baptêmes contre du pain sec pour les nourrir. Mais, c’est aussi dans son presbytère que l’association « les Amis de Beaumont » pouvait stocker le charbon qui servait au chauffage du chalet de Beaumont, local de l’association. »
Photo de l’abbé Callens (Document Historihem)
Les 25 ans de la paroisse sont une grande fête de famille dans ce quartier qui abrite à présent 5000 habitants. L’abbé Callens, décédé en 1976, manque à l’appel mais les paroissiens ont accueilli avec joie son successeur, l’abbé Gérard Bogaert, doyen de Roubaix Centre et son jeune assistant, l’abbé Hugues Derville. Ils célèbrent la messe avec Mgr Gand, évêque de Lille avant une réception dans la salle paroissiale.
Une grande fête de famille en 1977 (Document Nord-Eclair)
Les fresques peintes par Marie-Anne Poniatowska se dégradent avec le temps. Les couleurs se ternissent et se fondent progressivement dans une sorte de grisaille uniforme et monotone. Au début des années 1980,une restauration du choeur apparaît indispensable. Un nouveau tabernacle ainsi qu’un nouvel autel sont installés et Joël Belly, jeune céramiste de talent, se met au travail pour les habiller. Enfin une moquette verte est posée pour garnir le sol.
La restauration du choeur en 1981 et photo du choeur (Document Nord-Eclair et site internet)
Malheureusement, en août 1992 dans la soirée, le clocher de l’église est en feu et même si, fort heureusement, l’épais panache de fumée alerte les voisins rendant l’intervention des pompiers très rapide, les dégâts matériels sont importants. Le clocher n’a fait office que de cheminée et nécessite seulement le remplacement de quelques tuiles.
Le clocher en feu dans la soirée (Document Nord-Eclair)
En revanche, le court-circuit électrique, qui semble être à l’origine du sinistre, a occasionné des ravages dans la nef. Deux colonnes à la base du choeur doivent être remplacées, les plâtres refaits et la moquette changée. Plus grave, une partie de la fresque est touchée laquelle sera entièrement refaite avec l’autorisation de l’artiste, à présent installée en Californie.
Les dégâts dans la nef (Document Nord-Eclair)
En 2000, la paroisse nouvelle de la Trinité voit le jour, issue du rapprochement des trois paroisses : Saint Jean Baptiste et Saint Michel à Roubaix et Saint-Paul à Hem. De fait ces 3 paroisses ont déjà plusieurs années de vie commune derrière elles puisque l’abbé Pierre Baert, curé des deux premières depuis 4 ans, s’occupe déjà de la troisième depuis 2 ans et demi, avec l’aide de l’abbé François Jeunet, attaché à Saint Michel.
Trois clochers pour la nouvelle paroisse de la Trinité (Document Nord-Eclair)
Quand l’église est touchée par le mérule en 2007 d’importantes réparations permettent de la sauver et l’artiste, venue constater la rénovation de l’église s’engage à revenir. Deux ans plus tard l’événement consiste en la venue à Hem de Marie-Anne Poniatowska, cinquante ans après la création de sa fresque murale, pour fêter ce jubilé.
Le retour à Hem de Marie-Anne Poniatowska pour les 50 ans de son œuvre (Document Nord-Eclair)
A cette occasion elle confie que cette œuvre d’une vie est le fruit d’un travail fastidieux. Elle insiste tant sur le travail préparatoire nécessaire pour connaître la vie et l’oeuvre de Saint-Paul que sur les défis techniques rencontrés à l’époque tels que les murs « mal fichus » du choeur. Au final, cinquante ans plus tard, celle qui s’est ensuite consacrée au dessin, y voit plutôt la vie de Saint-Paul en bande dessinée.
La princesse couronne son œuvre (Document Nord-Eclair)
Depuis la création de la paroisse de la Trinité, le béguinage, qui abritait le presbytère, s’est retrouvé inoccupé pendant quelques années avant d’être mis à la disposition de l’association A.G.I.R en 2015. Initiée par la Paroisse de la Trinité à Roubaix/Hem, l’Association, d’inspiration chrétienne, se donne pour objet la lutte contre les discriminations et l’accompagnement vers l’insertion de familles en situation de très grande précarité principalement roms.
Le Béguinage et les chrétiens et les Roms (Documents site internet et Lille Actu 2014)
Née dans les années 1950, la première église « en pièces détachées », qui avait laissé sceptiques les observateurs de l’époque quant à sa pérennité a finalement bien traversé le temps et les épreuves. Ce lieu de culte demeure vivant contrairement à l’église Saint-André, bâtie à l’ancienne, mais désacralisée. Restent quelques décennies à patienter pour savoir si elle atteindra son centenaire.
L’église Saint-Paul extérieur et intérieur (Documents photos BT et K Neels)