La rue Edouard Anseele, héritière des Longues Haies

longueshaies
La rue des Longues Haies doc Brunin

Il y a soixante dix ans la rue des longues haies prenait le nom de rue Édouard Anseele, par une décision du conseil municipal, qui souhaitait rendre hommage au grand dirigeant socialiste belge. Mais si le nom de la rue a changé, ses caractéristiques principales subsistent.

Tout d’abord la présence importante de l’industrie, de grandes usines, des filatures de laine principalement : au n°28 la filature des longues haies, Motte Porisse, qui produisait la marque des laines du Chat Botté, dont le souvenir subsiste avec le rond point auquel on a donné ce nom, au carrefour du boulevard de Belfort, de la rue du Coq français et de la rue St Jean. Cette usine sera détruite par un monstrueux incendie qui dura plusieurs jours en 1983. Il y avait aussi au n°38 la Manufacture des deux gendarmes, qui était une marque de linge de maison et de tissu éponge.  La rue passe ensuite entre l’usine Motte Bossut et la fabrique de couvertures Lemaire et Dillies ; la première abrite désormais les archives nationales du monde du travail et l’autre accueille l’IUP Infocom. Puis, à l’autre bout de la longue ligne droite, après la rue Pierre de Roubaix, il y a d’autres entreprises, principalement des bonneteries, dans la partie encore existante de la rue Edouard Anseele.

Entre la rue du Coq français et la rue Pierre de Roubaix se trouve un habitat de maisons serrées, avec de petites façades en front à rue, mais aussi avec de nombreuses courées, composées en moyenne d’une dizaine de maisons. Il y en a encore plus d’une trentaine en 1960. A la même époque, on y trouvait aussi huit épiceries, trois boucheries, deux drogueries, deux marchands de vins et spiritueux, quatre coiffeurs, deux libraires, et douze cafés.

La vitrine de ces commerces est souvent suivie par l’entrée d’une courée, avec ou sans porte, devant un court boyau sombre qui donne dans la cour entourée de deux alignements de maisons. Un point d’eau, une pompe, au fond les toilettes communes et les casiers à charbon…Souvent les cours communiquent entre elles, ce qui forme un labyrinthe inextricable à qui n’est pas du coin. Cet habitat est très ancien, certaines courées étant déjà citées en 1895, comme la cour Boucau au n°167, ou la cité Jénart-Beny au n°353. Malgré l’entretien et le nettoyage régulier, les maisons sont vieilles, et il arrive parfois que l’une ou l’autre s’effondre, comme ce fut le cas de la cour Leman, où six maisons s’effondrèrent, en décembre 1958.

Dès le début du vingtième siècle, dans un souci d’hygiène, de salubrité et de santé publique, ont été créés le dispensaire anti tuberculeux de la croix rouge qui abritera également l’école d’infirmières, et l’établissement des bains douches fondé par la caisse d’épargne en 1911. Ces deux établissements étaient encore en fonction avant l’opération de rénovation.

La caisse de crédit municipal, ex Mont de Piété, est installée entre la rue Dupleix et la rue du Coq Français ; on disait qu’on allait « Chez Ma Tante » pour y gager un bien quelconque en échange d’un peu d’argent. Près de là, se trouve la sortie de l’hippodrome, grand lieu roubaisien de spectacles : le cirque franco-belge y donne de nombreuses représentations, et c’est aussi une scène de music hall, d’opérette et d’opéra, rebaptisée Capitole pour les besoins du cinéma. Il sera démoli en 1964.

La rue est aussi le décor d’une braderie en avril, qui associe les marchands d’occasion avec les bradeux d’un jour, sans oublier les animations des commerçants et des cafés, où l’on joue, l’on chante et l’on danse.

A la fin des années cinquante, les fusillades entre partisans algériens du MNA et du FLN troublent la paix du quartier, qui devient alors le « douar Anseele ». Que le quartier ait été considéré comme un village (un douar), rien d’étonnant, car on trouvait dans la rue Édouard Anseele et les rues alentour, tous les ingrédients de la vie sociale, de travail et de loisirs.

Ces derniers épisodes, ainsi que l’insalubrité de l’habitat amenèrent la question : faut-il détruire le bloc Anseele ?  Lorsque Roubaix eut épuisé ses derniers terrains libres pour construire, commença alors l’opération rénovation des ilots insalubres, dont l’îlot Édouard Anseele fut l’un des premiers chantiers, dans lequel les démolitions commencèrent en 1959.Photo collection particulière

La longue histoire du bâtiment Degas 2

Après percement Photo Lucien Delvarre

Après le percement du bâtiment n°9 en 1986, on parlera désormais du grand Degas et du petit Degas. Il est prévu de prolonger la rue Léon Marlot afin qu’elle rejoigne la rue Joseph Dubar en passant entre la chaufferie et l’ancienne supérette. Il s’agit d’assurer le désenclavement du quartier, et l’on pense implanter des commerces dans la rue Léon Marlot prolongée. Seule la boulangerie Dujardin s’y installera. Le prolongement viendra plus tard.

Le bâtiment Degas accueille alors des activités de rencontre et d’animation entre habitants soutenues par le centre social des hauts champs. La Confédération Syndicale du Cadre de Vie y tient également une permanence. Le 13 octobre 1986, intervient l’assemblée générale fondatrice du comité de quartier, qui s’installera dans le bâtiment Degas à l’entrée 13. Son premier Président sera André Delcroix, membre de la CSCV,  auquel succéderont Ernest Gongolo et Thierry Dony actuellement en fonctions. Suite à un certain nombre de péripéties, perturbation de réunion, intrusions, le local ayant été vandalisé, le comité de quartier quittera le bâtiment Degas en 1993 pour s’installer au n°176 de l’avenue Motte, en octobre 1994.

Entretemps, en 1989, on a refait les peintures des bâtiments en associant les habitants pour le choix des couleurs. A la même époque, un atelier bois est installé dans une cave de l’entrée G du bâtiment Degas, à l’initiative du centre social des Hauts Champs. Un formateur technique intervient pour apprendre aux locataires à entretenir leur logement, et à intervenir sur des petites pannes. Les gens peuvent faire des travaux dans l’atelier où il ya des machines. Cet atelier propose également des animations aux enfants du quartier. Cette opération se termine en 1996 pour des problèmes de sécurité et de financement, et l’atelier bois intègre le centre social des Hauts Champs.

En 1995, la chaufferie située à l’angle des rues Degas et Pranard est démolie, on rase les anciens locaux inoccupés de la supérette, et le chauffage est alors assuré par Logicil à Hem. A partir de 1996, la situation se dégrade progressivement, et on évoque la fermeture des balcons des bâtiments 9 et 10, car ils servent de dépotoir pour des ordures, quand celles-ci ne tombent pas sur les passants. Les murs sont graffités, les entrées sont squattées, le quartier n’est plus sûr. Le 27 mars 2000, la rue Léon Marlot est enfin prolongée. Les habitants étant contre la percée jusqu’à la rue Joseph Dubar, on ne crée pas de nouvelle traversée et la desserte se fera par la rue Degas et la rue Pranard. Des ralentisseurs sont installés à l’entrée de la percée Marlot/Degas, et à l’angle Degas/Pranard, qui feront la joie des skate-boards.

Après le relogement de ses habitants, le Petit Degas a été démoli en février 2009, et on va bâtir des maisons individuelles et un bloc de neuf appartements sur l’emplacement libéré. La livraison est prévue pour le troisième trimestre 2010, et un mail piéton sera réalisé tout le long de la rue Degas jusqu’au passage menant vers l’école. L’histoire du bâtiment ne s’arrête pas là. Après la démolition des entrées C et D du Grand Degas (soit 28 appartements) prévue pour le troisième trimestre 2009, la rue Chardin va être prolongée pour la faire aboutir vers la rue Degas. Voie piétonne ou voirie ouverte à la circulation automobile ? La Ville et le bailleur Partenord organisent des réunions d’information et de concertation avec les habitants. La percée Chardin sera terminée en Juillet 2010.Une nouvelle desserte parallèle à la percée Marlot  reliera donc l’Avenue Motte à la rue Degas. Le bâtiment Degas survivra-t-il à toutes ces ouvertures ?

La longue histoire du bâtiment Degas

Le bâtiment Degas doc Archives Partenord

La cité des Hauts Champs fut construite de juin 1958 à mars 1961, en même temps que la cité Cavrois située à la Potennerie. De là vient la numérotation des immeubles, le groupe Cavrois et ses trois cents logements prenant les cinq premiers numéros, et le groupe des Hauts Champs avec ses 900 logements, les numéros de 6 à 12. La première dénomination du bâtiment Degas est donc le B9. On l’appellera très vite la petite barre, par opposition à la grande barre de 300 mètres qu’était le B12, qui se trouvait sur les territoires de Roubaix et d’Hem, et qui disparut en 1985. Le bâtiment 9 possède quand même 15 entrées sur cinq niveaux, ce qui représente 225 logements.

Début 1961, la cité des Hauts Champs n’est pas encore terminée, mais on y habite déjà et on s’y perd un peu. Nord Eclair titre d’ailleurs à l’époque, la cité labyrinthe, pour montrer à quel point la signalétique n’est pas suffisante. Les lettres qui surplombent les entrées d’immeubles ne sont pas visibles, il n’y a pas de noms de rue. En 1962, les voies sont à peine ébauchées et on tasse le terrain pour faire des parkings pour les voitures. Les bâtiments sont alors dénommés, et comme pour rappeler les noms de rue des HBM de l’autre côté de l’avenue Motte, on prend des noms de peintres : Greuze, Chardin, Vlaeminck, Degas… Le Bâtiment 9 devient ainsi le Degas. Mais il faudra du temps avant que les gens s’habituent, d’autant qu’il s’agit des noms des bâtiments et non celui des rues. Ensuite, les bâtiments donneront leur nom à la rue qui les jouxte : ce sera le cas des rues Degas, Chardin, Greuze…La cité apparaît alors comme mal desservie, les transports sont loin, les loisirs aussi, les centres commerciaux ne correspondent pas encore à l’attente, et la cité semble tourner le dos à la ville. Le bâtiment Degas se situe au milieu du quartier des Hauts Champs, quand le lotissement dit des petits cubes, au chemin vert, est achevé en 1966.

Dans l’angle formé par la rue Pranard et la rue Degas se trouvait une chaufferie qui permettait avec ses six chaudières modernes d’apporter chaleur et eau chaude aux appartements de la cité. Cependant les architectes avaient prévu qu’en cas de panne, on puisse raccorder des poêles à des cheminées existantes dans les logements. Modernisme certes, mais prudence également. A côté de cette chaufferie est venue s’installer une supérette. Comme le disent encore les habitants des Hauts Champs, on a du mal à traverser l’avenue Motte, dont la circulation est très dense.

Dans la cité, on continue à vouloir améliorer la signalétique : ainsi pour le bâtiment Degas peut-on lire dans le Ravet Anceau, les noms donnés à deux entrées, troënes et azalées, reprenant en cela l’exemple des HBM qui avaient donné des noms d’arbres à leurs bâtiments.

Cependant la rue Degas est devenue célèbre par la taille de ses nids de poule. En 1978, les rues de la cité sont encore des voies privées, et elles ne sont pas entretenues par la ville !

En juin 1983 démarre un chantier de réhabilitation du bâtiment Degas. Mais à la suite de problèmes d’hygiène et de sécurité, et de non-conformité des travaux de peinture et chauffage, on y travaille encore en 1986 ! Le bâtiment Degas a même été coupé en deux, car on a abattu ses entrées I et J en vue d’aérer le quartier en faisant une percée, mais les pelouses et plantations ont été  saccagées, l’endroit s’est transformé en décharge publique. A ce moment de l’histoire, il est question d’un passage piétonnier sur l’emplacement libéré, ou de la prolongation de la rue Léon Marlot jusqu’à la rue Joseph Dubar…

Quand la rue Léon Marlot traversa le bâtiment Degas

Le bâtiment Degas doc Archives Partenord

Construit comme les autres immeubles de la cité des Hauts Champs de 1959 à 1961, le bâtiment n°9, dit Degas fut nommé la petite barre, en référence au bâtiment B 12, alias la Grande Barre qui faisait plus de 300 mètres. Il avait été construit par le CIL et possédait quinze entrées, intitulées de A à O. En septembre 1985, on démolit la Grande Barre murée depuis quelques temps déjà. Va-t-il en être de même pour la petite barre ? Non, le bâtiment Degas fera l’objet d’une réhabilitation, et l’on démolira deux de ses entrées (I et J) pour prolonger la rue Léon Marlot jusqu’à la rue Joseph Dubar, dans le but d’améliorer la circulation du quartier. Il faudra quelque temps avant que la rue Léon Marlot passe entre le grand et le petit Degas, et qu’elle établisse la jonction avec la rue…Degas. Comment ce chantier s’est–il déroulé ? Nous faisons appel aux témoignages…

Commentaire de David :

J’allais souvent chez ma grand-mère (Mme André pour ceux qui l’ont connu-Bât 10 rue Ch.Pranard) et je peux juste vous dire que cette percée aurait dû, tant qu’à la réaliser, être faite bien avant , afin de faciliter l’accès à la boulangerie qui était située juste en face de l’actuelle entrée « poids-lourds » du site CAMAIEU ! Cette boulangerie a disparu la trouée est réalisée et c’est vrai qu’elle avait soulevé pas mal d’interrogations quant à la survie du plus petit « morceau » de la barre ainsi coupée !

 

Quand l’école Brossolette s’appelait encore le groupe scolaire des Hauts Champs

Cour de l’école Brossolette Photo NE

A la rentrée scolaire 1962 1963, huit nouvelles classes vont être ouvertes, et l’on annonce sept autres classes et deux classes maternelles pour janvier 1963.  Le Groupe scolaire des Hauts Champs comptera ainsi 15 classes de garçons, 15 classes de filles et 8 classes maternelles. Il fallait bien ça, deux ans à peine après la construction du tout nouveau quartier des Hauts Champs. Certes, l’école des Hauts Champs existait déjà depuis 1958, mais la demande scolaire s’est vite développée, et il a fallu compléter l’équipement. La photo ci-contre est plus récente, mais l’environnement a déjà évolué depuis. A vos souvenirs !

1970, le centre récréatif de l’école Camus

Chaque jeudi, le directeur du groupe scolaire et quatre moniteurs accueillent les enfants pour un après midi d’activités récréatives, parmi lesquelles le sport, le dessin, les jeux de société. Les enfants peuvent ensuite assister à une séance de cinéma, puis un goûter leur est servi. Ce centre récréatif, dont la création avait été demandée par le conseil des parents d’élèves fonctionne depuis octobre 1970 et accueille à la satisfaction générale une centaine d’enfants, garçons et filles. Qui se souvient encore des activités du centre récréatif du jeudi après midi ?

Bertrand Waret nous  répond :

Je me souviens des après midi récréatifs, où on nous donnait le choix entre les jeux d’intérieurs (dessin, société, construction…) qui se passaient dans la salle de la cantine et le sport à l’extérieur (généralement le football sur le terrain de hand ball de la cour de récréation, activités qui duraient environ de 14h00 à 16h00. Puis on prenait la direction de la salle commune de l’école maternelle, aménagée avec les bancs et on assistait à la projection d’un film (ORLEIS?). Généralement, il y avait deux bobines (36mm?) et le casse croûte nous était distribué pendant le changement de bobine. Je l’ai fréquenté jusqu’en 1972-1973

Merci pour ce témoignage. Il appelle des précisions… L’école ayant été créée en 1967, quand les centres récréatifs ont-ils démarré ? Concernant les films de l’Orleis, auriez vous des titres de films à nous citer ? Auriez-vous des photos de l’époque ? Nous allons bientôt lancer d’autres thèmes sur l’école (les mathématiques modernes, les classes d’allemand). Avez vous d’autres sujets à proposer ? Merci à l’avance pour vos prochains messages…

Je n’ai pas souvenir de la date de création des jeudis récréatifs. J’ai inauguré l’école en 1967 puisque j’y ai fait la rentrée en classe de CP, mais j’avais 5 ans…La seule photo que je dois avoir c’est la coupe du ruban inaugural avec le maire de Roubaix, le Directeur Jean Waret, et les deux enfants que j’ai connu, à savoir Robert TOUAZI et Virginie DELEMME qui ont été en classe avec moi, à partir de 67 pour Robert, et 68 pour Virginie. L’école a commencé comme école de garçons la première année. Les films de l’ORLEIS, il y eut de mémoire les classiques français comme « La Belle et la Bête », des Laurel et Hardi, des westerns (j’ai souvenir de « Silverado »). Pour ce qui est des mathématiques modernes, j’ai assisté à certaines réunions pédagogiques de présentation aux instituteurs, toujours dans la salle de cantine, par Monsieur GRUET (conseiller pédagogique je crois) qui fut directeur de l’EN de DOUAI aux alentours des années 1980. Mes parents m’emmenaient car j’avais, disaient-ils la « bosse des maths ». L’école avait d’ailleurs une salle spécifique avec des ateliers pour chaque « base » (2-3-4-5-6-7-8-9 et 10) et du matériel de couleur en relation. Pour l’Allemand, les premiers cours ont eu lieu en 1971 ou 1972, et étaient dispensés par Melle MORVAIS, qui faisait le CE2. Nous allions 1 heure dans sa classe pour travailler à l’oral les cours d’allemand. J’ai quelques photos d’un voyage en Allemagne de l’école Albert Camus à Mönchengladbach, en 1973 (j’étais en 6ème).

Le gazomètre

gazo2 copieJacques MOREAU et son frère ont été photographiés dans leur cour au 287 rue Edouard Anseele, cour Debaisieux. A l’angle de la rue Bernard(maintenant rue jules Watteuw) et de la rue Pierre de Roubaix, derrière l’ancienne caserne des pompiers (maintenant la Caisse d’Allocations), s’élevaient 3 gazomètres à eau, de volume variable et d’architecture différente selon l’année de construction (d’avant la guerre). Ces réservoirs stockaient le gaz de ville et maintenaient la pression malgré des variations de consommation domestique (et aussi des becs de gaz). Arthur NOLLET et Jean DEVOS étaient les concierges chargés de la gestion des espaces et des machines en liaison téléphonique avec EGF de la rue de TOURCOING qui autrefois produisait le gaz à partir du charbon chauffé dans de grands fours appelés « fours à coke ». Les espaces étaient pour les enfants DEVOS et leurs copains un terrain d’aventure exceptionnel parfois dangereux. Chaque année, cet espace accueillait les futurs communiants de DON BOSCO (au n°102 de la rue Bernard) pour leurs heures de détente pendant la pré communion. Les hangars ont abrité la boucherie coopérative de l’EDF GDF pendant quelques années, mais elle attirait tous les chats du quartier. La biquette « mascotte de la clique FRANCE D’ABORD » a brouté les espaces verts un certain temps. La voiture du Cardinal LIENART aurait stationné dans cet espace pendant qu’il visitait la chapelle DON BOSCO. Les machines : un énorme compresseur injectait le gaz dans la cuve inversée et mobile du gazomètre, cette cuve s’élevait entre les pylônes au fur et à mesure du remplissage par le gaz. L’étanchéité était assurée par l’eau de la cuve enterrée en partie dans le sol. Parfois, le trop plein de gaz amenait la cuve trop haut et le gaz s’échappait en laissant répandre une odeur caractéristique qui enveloppé le voisinage dans une bulle de gaz. En 1957 et 1958,chaque gazomètre a été révisé et reparé (pour remplacer les tôles rouillées. En 1959, ces gazomètres ont été démolis , en même temps que le quartier: on appelle çà du GAZ PILLAGE! Le gaz naturel remplace le gaz de houille.

Ce commentaire émane de Jean Marie DEVOS, fils de Jean , le concierge, témoignage recueilli par Robert.

Pour aller plus loin avec Edouard Anseele

anseeleCo-fondateur du parti des travailleurs socialistes flamands en 1877, Edouard Anseele sera un des pionniers du mouvement coopératif. Il crée en 1880 la boulangerie coopérative Vooruit (En Avant), qui devient un modèle en tant qu’entreprise (assurer les bonnes conditions de travail et de salaire à ses ouvriers) et en tant que coopérative (abaisser les prix de revient notamment grâce à la modernisation de son équipement, et diminuer le prix des aliments destinés aux ouvriers). La coopérative Vooruit finance également la propagande socialiste. C’est sur ce modèle que sera créée à Roubaix la coopérative La Paix située boulevard de Belfort 73. En 1884, Edouard Anseele crée le journal Vooruit, et rejoint le Parti Ouvrier Belge l’année suivante. Il poursuit l’expérience coopérative en fondant en 1904 la première production industrielle coopérative (Samenwerkende Maatschappij), et un peu plus tard la Banque Belge du Travail à Gand sous forme de société anonyme. Il sera conseiller communal puis échevin de la ville de Gand. Premier socialiste flamand au Parlement, il sera député de Liège de 1894 à 1900, puis de Gand de 1900 à 1936. Après la première guerre, il s’occupe du ministère des travaux publics, c’est la première participation socialiste au gouvernement. Il sera également ministre des chemins de fer, de la marine, des postes et télégraphes de 1925 à 1927, puis ministre d’état en 1930. Edouard Anseele a écrit un roman populaire à succès Sacrifié pour le peuple, et un roman historique La Révolution de 1830. La chute de la Banque Belge du Travail en 1934 correspond à la fin de sa carrière politique. Malgré le scandale, sa popularité reste intacte jusqu’à sa mort en 1938.

Jean Pierre Popelier nous communique :

Fondateur en 1880 à Gand de la boulangerie coopérative « Vooruit », qui connut un développement remarquable. Elle devait à la fois assurer des bonnes conditions de travail et de salaire à ses ouvriers, abaisser ses prix de revient grâce notamment à l’introduction de fours perfectionnés et de pétrins mécaniques, et en conséquence diminuer le prix des vivres destinés aux ouvriers, tout en finançant la propagande socialiste. En 1884, il crée le journal Vooruit dont il sera directeur et rédacteur. Conseiller communal puis échevin de sa ville, de 1889 à 1917, il fut député de Liège de 1894 à 1900, puis de Gand de 1900 à 1936. Il a été également ministre des Chemins de Fer, de la Marine, des Postes et Télégraphes de 1925 à 1927 et ministre d’Etat en 1930. Edouard Anseele a publié un roman populaire Sacrifié pour le peuple qui connut un très grand succès et fut traduit en plusieurs langues. Il a également écrit un roman historique La révolution de 1830. homeusers.brutele.be/germinal/1886 Evénements de 1886 Avec César De Paepe, le l’aile gauche du POB critiquait la participation à la Commission du travail et déclarait qu’elle n’était constituée que pour la forme et qu’elle n’aboutirait à rien. Le POB (BWP) de Gand par contre (où Edward Anseele dominait avec ses coopératives) accepta la proposition du roi, à condition que des délégués puissent y participer. L’histoire donnera raison à Depaepe: la commission se contenta effectivement de » prendre note des conditions de vie et d’écouter les demandes des travailleurs ». Edouard Anseele fut jugé à Gand à cause de son appèl aux soldats flamands de ne pas tirer sur leurs frères wallons. La question posée au jury pour Anseele :  » Est-il coupable d’avoir contesté la force des lois et d’avoir incité directement à leur désobéissance? » fut répondu par un OUI. Il a été condamné à 6 mois de prison et il s’est constitué prisonnier revenant d’une Conférence Internationale Ouvrière à Paris où il représentait la Belgique. EDOUARD ANSEELE. SA VIE – SON OEUVRE AUTEUR: BERTRAND (LOUIS) Edité par EGLANTINE Paru en 1925 www.institutliebman.be/fichiers/POB%201911.pdf LE PARTI OUVRIER BELGE (EN 1911) VU PAR DE MAN ET DE BROUCK»RE diatribe contre l’ultra réformisme de Anseele et du Voruit http://barthes.ens.fr/clio/revues/AHI/ressources/documents/avtguer.html Congrès socialiste de Marseille en septembre 1892, (le Peuple, Bruxelles, 26 septembre 1892.) cité in LENTACKER Firmin, La frontière franco-belge étude géographique des effets d’une frontière internationale sur la vie de relations, Lille 1974.  » Le gantois Edouard Anseele veut qu’on vote une motion réprouvant ces incidents xénophobes ;  » le capitalisme exploite les divisions de la classe ouvrière ; il engage des étrangers à bas prix, mais il excite aussi l’égoïsme des ouvriers français… On a crié A bas les belges! Et Basly n’a rien désapprouvé… Ce n’est pas un socialiste… Le cri des ouvriers de tous les pays est celui-ci, Vive l’Internationale!  » La région gantoise, «subit l’attraction d’un socialisme allemand en passe de s’organiser et de prendre un envol décisif». (M. Liebman, Les socialistes belges 1885-1914, p.41) En effet en Allemagne, dès 1869, le Parti Ouvrier Social-Démocrate est fondé à Eisenach par W. Liebknecht et A. Bebel, proches de Marx, C’est ce programme avec ses forces et ses faiblesses qui inspire dès 1875 la fédération ouvrière gantoise, formée en 1874 autour de militants tels E. Anseele. C’est finalement en 1879 que les formations flamande et bruxelloise s’unissent en un Parti Socialiste Belge En février 1885, une grève importante éclate dans le Borinage ; ouvriers et chômeurs s’unissent dans la lutte. Edouard Anseele décide de distribuer du pain fabriqué par les coopératives aux chô-meurs et aux ménages ouvriers et ce dans tout le pays. Ce geste de solidarité est mieux apprécié par la population que tous les discours qui chantent les vertus de l’unité. Le 6 avril 1885, cent douze représentants d’associations ouvrières majoritairement bruxelloises et flamandes, rassemblés à Bruxelles sous la présidence de Louis Bertrand, déclarent adhérer à la Constitution d’un Parti Ouvrier Belge (POB).

Pour aller plus loin avec Edouard Anseele www.ps-federation-liege.be

Le dispensaire

dispensaireint&ext copieIl fut créé en novembre 1908 par l’Union Mutualiste des cantons de Roubaix, dont le Président était Edouard Duquenne. C’était la cinquième fondation de ce type en France. Ce dispensaire occupait à l’époque trois salles mises gratuitement à sa disposition au n°90 de la rue des Longues Haies. Puis en février 1920, le comité de la Croix Rouge y installe un préventorium, et l’établissement prend le nom de dispensaire antituberculeux Pierre de Roubaix.

Cet immeuble occupait toute la surface entre la rue des Longues Haies, la rue de la Planche Trouée et la rue Sainte Elisabeth. Il fut autrefois occupé par la société coopérative de boulangerie l’Union. La photo à gauche date de 1959, et le dispensaire fonctionnait encore, aux n°90 et 92.  Il abritait également une école d’infirmières.

Robert :

j’ai été opéré des amygdales, à 8 ans, dans ce dispensaire et j’ai toujours en mémoire le masque en caoutchouc qu’on m’a collé sur la figure pour m’endormir ! Au réveil, ma marraine m’avait donné un ballon en plastique et je n’avais plus qu’à traverser la rue pour aller signer une licence au club de supporters du CORT (café de la dégustation au n°175). Moi aussi, j’avais dégusté…

Claudine :

J’ai fréquenté le dispensaire pour mes études d’auxiliaire de puériculture . La directrice était une sœur de la Sagesse : Sœur Marie Céline dont j’ai gardé un très bon souvenir. Il y avait aussi une monitrice madame Lepers très sympa aussi. Mon premier stage était au dispensaire avec visites à domicile dans le quartier dont j’ai gardé un très bon souvenir.

Les bains douches

Les Bains douches municipaux de la rue des Longues Haies furent ouverts au public le 1er juillet 1911, à l’occasion de la grande exposition internationale. Ils furent inaugurés le 25 septembre 1911, à l’occasion de la conférence des caisses d’ Epargne de l’ Est et du Nord, car la caisse d’ Epargne de Roubaix fut à l’origine de la création de l’établissement, qui se trouvait au n°153 de la rue des Longues Haies.

bians douches blog

Plan Archives Municipales

Témoignage recueilli par Robert

Lors de notre récent entretien, M. Georges POTTEAU qui habitait au 15 de la rue Henri Lefebvre, m’a indiqué que Mme PETRIEUX de LEERS, était la fille de M. CLAPUYT qui travaillait aux Bains douches. Elle se rappelle aussi d’un collègue de son père : M. HUYGHE ainsi que du Directeur M. LOCUFIER. Je lui ai rappelé comment il fallait procéder pour attendre son tour sur le grand banc installés au centre de la grande salle, entre les cabines de douches de chaque côté. A chaque libération d’une cabine, nous devions avancer d’une place sur le grand banc . Les trainards qui s’éternisaient, se faisaient rappeler à l’ordre par son père qui devait passer la « wassingue » dans les cabines entre chaque client. Mme PETRIEUX raconte qu’à l’arrivée massive des populations maghrébines dans le quartier son père avait connu des difficultés du fait que ces ouvriers qui ne disposaient pas comme tous les gens du quartier, de salle de bains ni d’eau courante, ramenaient toute leur lessive pour la laver en se douchant…. Comme le règlement l’interdisait, il fallait entendre les explications bruyantes entre ces clients et le personnel !

Bernadette :

Les bains-douches ont fermé à la St Sylvestre 1960 pour difficultés financières (le coût réel des douches et bains étant plus élevé que le prix d’entrée demandé (40 francs de l’époque,y compris le savon !!)

Je sais que je suis allée aux bains douches (combien de fois ???) avec l’école primaire que je fréquentais (école St Martin rue Pellart). Je devais avoir 7-8 ans. J’avais un maillot en tricot orange (qui avait appartenu à une de mes soeurs avant moi).