Le parc Masurel

Le parc Masurel se trouve avenue Gustave Delory, derrière les villas et les appartements cossus. Le parc est donc invisible de l’avenue.

document Nord Eclair

L’entrée du parc se fait par une allée privée au N° 24. C’est aujourd’hui l’entrée de la prestigieuse école EDHEC.

Photo BT 2021

Ce terrain se termine rue Edouard Vaillant, à l’Est, et sur la ville de Croix, au Sud.

C’est un parc immense de 8 hectares. On y trouve des arbres magnifiques, dont certains sont centenaires : des bouleaux, chênes, marronniers, merisiers, peupliers.

On l’appelle Parc Masurel, car Ernest Masurel et son épouse Marcelle Huet sont propriétaires du terrain et de la demeure.

document collection privée
document IGN

M et Mme Masurel y résident. C’est en fait, un véritable château ! Ses dimensions sont de 27,50m de longueur sur 15m de largeur soit 400 m2 au sol.

Il y a 3 niveaux, soit un total de plus de 1200 m2 habitables.

La façade avant ( document archives municipales )

Au rez de chaussée on trouve un hall, une salle à manger, un salon, un bureau, une cuisine, un office et une salle à manger pour le personnel.

Au 1° étage : 8 chambres pour les membres de la famille et les invités, 2 WC et 2 salles de bains.

Au 3° étage : 9 chambres et 2 salles de rangement.

M et Mme Masurel ont trois enfants, et au vu du nombre de chambres, on peut imaginer qu’il devait y avoir beaucoup de personnel : femmes de chambre, cuisiniers, et jardiniers.

Il existe également sur le terrain, une maison de 100 m2 pour le gardien.

document archives municipales

M Masurel devenu veuf, décède en 1974. Les héritiers ne tiennent pas à reprendre la demeure, étant donné les frais d’entretien que cela représenterait. Ils décident donc de mettre la propriété en vente.

Toutes les richesses à l’intérieur du château sont vendues ( tableaux, œuvres d’art, boiseries, marbres etc ). La maison est cédée au promoteur Ferret Savinel et sera démolie. Le projet de construction d’un lotissement est signé par le P.D.G de l’entreprise Ferret Savinel, Jean Arnault en Juillet 1979.

Le château pendant la démolition ( document archives municipales )

à suivre . . .

Remerciements aux archives municipales.

Les bijouteries Jouvenel

Jules Jouvenel naît à Bruxelles en 1900. En 1914, suite à la déclaration de la guerre il part en exode à Londres en Anglerterre. Il trouve un travail à Wimbledon, sur le terrain d’aviation : il apprend sur le tas à réparer des tableaux de bord de navigation aérienne, des instruments à aiguilles. Il se passionne alors pour cette activité nouvelle. A son retour en 1919, Jules est bien décidé à créer son commerce. Il se perfectionne dans un atelier d’horlogerie à Roubaix. Il reprend en 1921, le commerce  »A la Gerbe d’Or » d’ Eugène Clauss horloger, bijoutier, opticien au 154 rue de l’Alma.

Jules se marie avec Mathilde. Ils ont deux enfants : Pierre né en 1927 et Jean-Claude né en 1933.

Jules, Mathilde et Pierre en 1927 devant le magasin au 154 rue de l’Alma ( document D. Jouvenel )

Dans les années 1930, Jules Jouvenel développe son commerce de façon importante. Son expérience est reconnue et appréciée de la clientèle. Il vend des marques célèbres, comme les carillons Westminster, mais également les réveils Jaz, les montres Lip et Oméga. Il commence à transformer des vieux bijoux en créations originales.

Publicité 1932 ( document collection privée )

Dans les années 1940, l’aîné des deux garçons, Pierre, devenu adolescent, commence à apprendre le métier. Jules délaisse peu à peu l’activité d’opticien, pour se consacrer à ses deux passions : l’horlogerie et la bijouterie.

la façade en 1950 ( document D. Jouvenel )

L’affaire de Jules et Mathilde se développe fortement, et le manque de place se fait cruellement sentir. L’occasion se présente en 1956, lorsque la maison voisine au 156 de la rue de l’Alma se libère. Jules en fait l’acquisition et transforme complètement le 154 et 156 en un seul point de vente. Les travaux sont confiés à Fernand Rotty 24 ter rue Stephenson. La nouvelle façade de couleur grise et rouge foncé est magnifique.

Le 154 156 rue de l’Alma en 1956 ( document D. Jouvenel )

En 1952, le fils aîné, Pierre, ouvre son magasin à Lys lez Lannoy au 112 rue Jules Guesde.

Tous les ans au mois de Juillet, se déroule la braderie de la rue de l’Alma ; c’est l’occasion de proposer l’ensemble des produits du magasin avec une baisse de prix.

Publicité braderie ( document collection privée )

Jean-Claude abandonne son poste d’employé comptable au tissage Emile Toulemonde, pour aider son père à l’atelier d’horlogerie et se consacrer à temps plein au commerce de ses parents.

Jean- Claude dans l’extension du magasin en 1956 ( document D. Jouvenel )

Jules prend sa retraite à la fin des années 1960. Jean-Claude et son épouse Christine reprennent le magasin de la rue de l’Alma en 1970, et font appel en 1977 à l’entreprise de Christian Dupont à Tourcoing pour un nouvel habillage de la façade du magasin, en couleur gris anthracite et acier.

La façade en 1978 ( document D. Jouvenel )

La 3° génération Jouvenel arrive !

Jean-Claude et Christine ont 5 enfants : 4 garçons et une fille.

Les 4 garçons sont apprentis et apprennent le métier, soit horloger, soit bijoutier et sont prêts à assurer la relève.

La relève en 1978, de gauche à droite : Damien, Christine, Anne-France, Mathilde, Stéphane, Jean-Claude ( document D. Jouvenel )

– Stéphane se spécialise en horlogerie, il passe son diplôme à l’école d’horlogerie de Morteau, il ouvre un magasin au 85 rue de Mouvaux puis part s’installer à Bergues en 1996.

– Xavier diplômé également en horlogerie, reprend le magasin, de son oncle Pierre, du 112 rue Jules Guesde, puis ouvre un magasin quelques années plus tard, à Lannoy au 6 rue des canonniers

le magasin de Lannoy ( Photo BT )

– Damien, après son apprentissage chez un maître joaillier à Lille, s’installe en 1982  »bijoutier en chambre » c’est à dire qu’il travaille en tant qu’artisan-bijoutier à son domicile personnel, rue Léon Marlot à Roubaix. Il crée des bijoux et assure le SAV des bijoutiers roubaisiens : Bousquet et Soyez : confrères et amis.

– Christophe fait des études commerciales, et aide son père Jean-Claude à gérer le magasin de la rue de l’Alma

Publicité commune aux magasins 1988 ( document collection privée )

Dans les années 1990, Jean-Claude et Christine refont complètement le magasin de la rue de l’Alma, intérieur et extérieur, pour un accueil encore plus chaleureux de leur clientèle.

Jean-Claude devient, en 1978, président de l’association des commerçants de la rue de l’Alma.

( documents D. Jouvenel )
( document D. Jouvenel )

En 2002, Jean-Claude et Christine Jouvenel prennent leur retraite. Christophe reprend le magasin de la rue de l’Alma.

La devise de Christophe, c’est : l’expérience au service de la clientèle. Il propose :

– un choix immense de montres avec des marques prestigieuses Festina, Lorus et Bayard

– des bijoux en or garanti 18 carats et non pas 9 carats comme beaucoup de concurrents

– des possibilités de création et de transformation de bijoux

– le rachat d’or au meilleur prix.

( document D. Jouvenel )
Christophe Jouvenel ( document D. Jouvenel )

Damien Jouvenel et son épouse Jocelyne, font l’acquisition en 2001, d’un terrain avenue Gustave Delory à l’angle de la rue Edouard Vaillant, pour y créer leur magasin et atelier. Damien et Jocelyne proposent leurs services de réparation, transformation et création de bijoux sur mesure.

( documents archives municipales et photo BT )
( document collection privée )

Guillaume, le fils de Damien Jouvenel, passe 4 années de formation en bijouterie à Namur en Belgique, puis 3 années à Saint-Amand-Montrond où il obtient le brevet de métier d’art en joaillerie. De retour à Roubaix, il prend le relais de son père qui prend sa retraite, en 2020.

La 4° génération Jouvenel arrive . . .

( document D. Jouvenel )

Jouvenel, c’est un nom, une tradition, un savoir faire, un métier de passion depuis 4 générations, depuis un siècle, puisque l’entreprise a été créée en 1921 à Roubaix.

Le savoir faire familial centenaire !

( document D. Jouvenel )

Remerciements à tous les membres de la famille Jouvenel ainsi qu’aux archives municipales,

Du château Ternynck à l’école Jeanne d’Arc (suite)

L’école des sœurs dominicaines se situe au 25 rue de Lille (bâtiment acheté à la famille Ternynck en 1919). Les locaux deviennent trop petits car l’école ne cesse de se développer. Il faut donc songer à s’installer ailleurs. Le président de l’école, Fernand Lepoutre, fait l’acquisition du château Ternynck le 1er Juin 1946. Le financement a pu être réalisé grâce à des emprunts, des dons de la congrégation et des familles, mais aussi par des ventes de charité et des séances théâtrales.

document Institution Jeanne d’Arc

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Du château Ternynck à l’école Jeanne d’Arc

Henri Ternynck est un industriel roubaisien, dans le domaine du textile. Il possède une usine de tissage et filature, située sur le Boulevard de Fourmies ( voir un précédent article sur notre site, intitulé : l’usine Ternynck ) ainsi qu’une entreprise rue de la Fosse aux Chênes. Ses immenses bureaux se situent au 50 rue de la gare ( à l’angle de la rue de l’hospice ). Henri Ternynck gère ses affaires avec ses enfants, et crée l’entreprise Henri Ternynck et fils. Tous les membres de la famille Ternynck habitent dans différents endroits à Roubaix.

Edmond et Marie Ternynck ( document C. Baccarrere et A. Charpentier )

Un des fils d’Henri, Edmond Ternynck, se marie avec Marie Dormeuil, en 1878. Il décide de faire construire son hôtel particulier vers 1880. Il fait l’acquisition d’un terrain vierge de 13.519 m2, situé au 32 rue de Barbieux, pour y faire construire sa demeure. L’extrémité de cette immense parcelle se situe avenue Le Notre, en bordure du parc de Barbieux. Il confie le projet à l’architecte M. Dupire, qui s’inspire du château de Raray dans l’Oise, pour édifier les plans de la demeure.

L’hôtel particulier d’Edmond Ternynck 1880 ( document Archives Municipales  )
L’hôtel particulier d’Edmond Ternynck  ( document C. Baccarrere )

Le château du Huchon, comme on l’appelle à l’époque, est très imposant, Il est composé de très nombreuses pièces, sur trois niveaux. Au rez de chaussée, une galerie de 24m de long fait face à la rue, c’est une galerie de façade pour y exposer des tableaux et œuvres d’art. La décoration des salles est luxueuse : cheminée dans chaque pièce, moulures bois, portes intérieures monumentales. Au 2° étage, se situent les chambres pour le personnel : les femmes de chambre et les femmes de ménage sont en effet très nombreuses et nécessaires pour le service des châtelains.

Les pièces intérieures ( documents C. Baccarrere )

A l’extérieur, côté sud, est édifiée une terrasse couverte pour les beaux jours.

La terrasse couverte ( document C. Baccarrere )

De chaque côté du château, ( côté rue ) sont édifiés deux bâtiments séparés. Le premier est réservé aux écuries, car les déplacements à l’époque se font essentiellement en véhicules hippomobiles ( fiacres, calèches ). Le deuxième, appelé bâtiment des communs, est consacré aux nombreux jardiniers. On y trouve la resserre et un hangar pour stocker le matériel. Le long du mur de clôture, se trouvent un clapier et un poulailler.

Les extérieurs ( documents Archives Municipales et C. Baccarrere )

Dans les années 1920, de nombreuses nouvelles constructions sont érigées dans la rue de Barbieux. La municipalité décide alors d’une nouvelle numérotation des habitations. C’est ainsi que le 32 rue de Barbieux devient le 68.

Côté rue ( document C. Baccarrere )
Côté jardins ( document C. Baccarrere )

Edmond décède en 1914. Son épouse, Marie Ternynck, continue à gérer seule la demeure. La propriété est immense. Une partie du château ( la moitié du rez de chaussée et la moitié du sous sol, sur le côté sud ) est louée, en 1929, à Léon Tack et son épouse Gabrielle née Catry.

Léon Tack est grossiste et importateur en fruits, primeurs et légumes. Son entreprise est installée au 23-25 rue de la Halle, où la famille occupe le 1° étage. Le couple et leurs enfants apprécie alors ce nouveau logement spacieux, dans un cadre idyllique et verdoyant.

Publicité Léon Tack ( document collection privée )

Marie Ternynck décède en 1934. La famille Tack reste locataire de la demeure rue de Barbieux. En Mai 1940, Léon Tack, son épouse et leurs 7 enfants quittent Roubaix, et partent à Mélicourt dans l’Eure, pour quelques mois, puis descendent dans le sud de la France, et résident à Tarbes pendant quelques mois également. La famille Tack est de retour à Roubaix en 1941 ; les allemands occupent la moitié de la demeure. Léon Tack déménage à la fin de l’année 1942, et part s’installer au 52 rue Dammartin.

À suivre . . .

Remerciements à Carole Baccarrere, Annick Charpentier, Gabrielle et Dany Tack, Béatrice Martin, Florence Tellier, Virginie Samyn ainsi qu’aux Archives Municipales.

L’Auberge de Beaumont

Dans les années 1920, au 143 rue de Beaumont, se trouve l’épicerie de L. Nisse. Ce commerce est repris, dans les années 1930, par E. d’Havé. Le magasin est situé dans un quartier calme, à proximité de la rue Payen, et à deux pas de la ferme de M. Cruque, agriculteur, sur la place du Travail.

La rue de Beaumont en 1926 : à droite, un des bâtiments de la ferme Cruque ( document BNR )

Ce commerce devient ensuite un estaminet, géré successivement par Mme Ledocte dans les années 1940 et L. Grave dans les années 1950.

Dans les années 1960, le café se nomme : « Au Moniteur » Peut-être y avait il un rapport avec l’endroit tout proche place du Travail, où se déroulaient les épreuves pour passer le permis de conduire.

Modification de la façade en 1964 ( document Archives Municipales )

En 1964, le tenancier Kurt Gronow, qui demeure 121 rue Pierre de Roubaix, demande au bureau d’études Clément Dassonneville, à Menin, une modification complète de la façade de son établissement. Les travaux s’élèvent à 14.220 Frs. Dans les années 1970 1980 l’établissement change plusieurs fois de propriétaire. Les enseignes se succèdent également : La Serre et Le Rustique.

L’auberge dans les années 1980 ( document Archives Municipales et Nord Éclair )

A la fin des années 1980, Jean Pierre Pirlet reprend l’établissement qui devient « l’Auberge de Beaumont ». Deux ans plus tard, en 1990, aidé par son chef de cuisine Alain Dequidt, il ajoute à ses deux menus existants de 75 Frs et 125 Frs, des plateaux de fruits de mer.

document collection privée

On peut déguster désormais, le plateau du mareyeur de 24 huîtres fines de claire d’Oléron pour 120 Frs, et le plateau de fruits de mer composé d’huîtres, langoustines, crevettes, bouquets, amandes et un tourteau, pour le prix de 150 Frs. Un arrivage quotidien des fruits de mer et crustacés assure une fraîcheur des produits inégalable. Jean Pierre Pirlet propose également la livraison de plateaux à domicile et la vente à emporter. Il fait aussi profiter sa clientèle de son expérience en matière de champagnes et de vins blancs.

document collection privée

En 1996, Frédéric Mégnien et son épouse Kira reprennent l’auberge de Beaumont. Ils arrêtent la vente de fruits de mer et se dirigent vers une cuisine plus traditionnelle, avec un accueil sympathique et convivial. Frédéric devient  »Maître Restaurateur » ( titre honorifique délivré par l’Etat )

document collection privée

L’engagement de Frédéric : une cuisine réalisée sur place à partir de produits bruts, majoritairement frais, intégrant les circuits courts. Il cuisine des produits de saison, comme les asperges en Avril, le gibier et les champignons à l’automne…

Frédéric et Kira Mégnien ( document Nord Eclair )

Dans les années 2000, un incendie ravage le premier étage ; l’établissement reste alors fermé plusieurs mois pour travaux. En 2007, les époux Mégnien quittent l’auberge pour ouvrir un établissement à Lille puis à Villeneuve d’Ascq.

documents : L’Expresso

En 2008, l’auberge de Beaumont est reprise et devient : L’Expresso. Le nouveau gérant, Jean François Choquet propose désormais une cuisine italienne et française : restauration traditionnelle, vente de pizzas sur place ou à emporter.

Remerciements aux Archives Municipales.

Ludopital

En 1987, Bernard Grimbert est manipulateur en imagerie médicale, à l’hôpital de la Fraternité. L’hôpital Victor Provo s’est ouvert récemment, mais une grande partie des services de l’établissement de l’avenue Julien Lagache fonctionne encore.

Hôpital La Fraternité

Bernard Grimbert doit effectuer la radiographie d’un enfant malade. Ce garçon est angoissé face à cette machine monstrueuse. Pour le rassurer et rendre l’examen moins stressant, Bernard lui offre un jouet. Bien inspiré, il se rend compte que l’effet est immédiat, car l’enfant retrouve le sourire, ne pleure plus, et l’examen se déroule normalement.

Bernard Grimbert

C’est la révélation. Il faut absolument trouver des jouets, pour permettre aux enfants d’oublier l’examen, en détournant leur attention. Bernard propose à Maurice Titran, le directeur du centre d’action médicale d’offrir un jouet à tous les enfants qui font un séjour à l’hôpital de Roubaix, même court, mais il n’existe pas de budget pour financer l’achat de jouets neufs. Bernard fait donc une razzia de jouets, dans sa famille, chez ses amis, chez ses collègues. Plusieurs d’entre eux, emballés par son idée, lui viennent en aide. Les jouets commencent à s’entasser.

Bernard Grimbert crée alors une association, pour pouvoir être reconnu, et pour bénéficier d’éventuelles subventions. Il en est le Président, Daniel Pattyn le secrétaire, et Jean-Pierre Mosnier le trésorier. Le nom de l’association est trouvé immédiatement, c’est Ludopital.

Des bénévoles se proposent pour aider à réceptionner les jouets de plus en plus nombreux. Devant ce succès, il faut trouver un local, car le service de radiologie s’avère très rapidement trop petit. On trouve une salle, un étage plus bas, toujours à l’hôpital de la Fraternité, avenue Julien Lagache, dans les anciens services de dialyse, puis au pavillon 9 dans les anciens services ORL, ensuite dans le pavillon 2, quelques temps après dans le pavillon 4, malheureusement destiné à la démolition.

Fresque murale

Dans les années 1990, Ludopital se développe de façon importante et rapide : grâce à la distribution de jouets, bien sûr, mais également des fresques murales dans les salles de soins, des animations dans les hôpitaux, des séances de maquillage, des spectacles de marionnettes, des créations d’espaces de jeux, du matériel audiovisuel aux urgences et en chirurgie, des collectes de pièces jaunes, etc. Bref : tout ce qui peut améliorer l’accueil des enfants hospitalisés, dans de nombreux établissements à Roubaix, mais également à Tourcoing, Lille, Wattrelos et Mouscron.

Les Foulées Jaunes 1995

En 1995, Jean-Luc Scotté crée  »les Foulées Jaunes » : une course au parc de Barbieux, ouverte à tous. Les inscriptions permettent de récupérer de l’argent entièrement reversé aux enfants malades, sous forme de jouets ou d’actions dans les hôpitaux. C’est une belle histoire de générosité, de solidarité et d’humanité des Roubaisiens.

Hospice Barbieux

A la fin des années 1990, Ludopital doit déménager de l’hôpital de la Fraternité pour des raisons de sécurité. Un local de 1000 m2 est offert, au 3° étage de l’hospice Barbieux, au 35 rue de Barbieux. Certes, le bâtiment peut paraître un peu vieillot, mais les 40 bénévoles s’investissent pleinement pour aménager l’accueil de façon fort chaleureuse et sympathique. L’emplacement est idéal, car tout proche du service pédiatrie de l’hôpital Victor Provo. Le déménagement se déroule en 1999 ; 40 camions sont nécessaires pour transporter les jouets de la Fraternité à l’hospice Barbieux.

Le Vert Pré

Les déménagements ne sont malheureusement pas terminés, car, en début d’année 2006, une commission de sécurité constate que les locaux de l’Hospice Barbieux ne sont plus aux normes. Il faut alors songer à trouver un nouveau local ! La direction de l’hôpital propose un local de 400 m2 au centre médical du  »Vert Pré » rue Pierre de Coubertin, plus petit mais plus fonctionnel. Le déménagement, financé par la Mairie, se déroule en fin d’année 2006.

Après une année 2007 financièrement très difficile, la nouvelle présidente, Jeanine arrive à mobiliser, une fois de plus, tous les bénévoles et à sauver Ludopital qui était voué à disparaître.

Dans les années 2010, c’est le développement dynamique, grâce à l’arrivée de bénévoles compétents et énergiques. De nombreuses animations se mettent en place, pour financer les actions Ludopital (Fait Rarissime avec le club Ferrari, des motos pour Ludo, le golf de Brigode, les Foulées de Bondues, les spectacles par des artistes bénévoles)

Ludopital sollicite les entreprises pour trouver des fonds, les commerces pour placer des boîtes bleues et récupérer des pièces de monnaie, les écoles pour présenter son action et y organiser des collectes de jouets.

Les 5 présidents de Ludopital. De gauche à droite : Jean-Luc Scotté, Jean-Marc Brisy, Jeanine Vanderplancke, Bernard Grimbert, Hubert Ythier

En 2017, Ludopital fête ses 30 ans et le bilan est très positif car plus de 2 millions de jouets en parfait état ont été offerts aux enfants hospitalisés. C’est l’occasion également de fêter l’événement avec tous les bénévoles à la salle Richard Lejeune rue d’Anzin. C’est aussi le moment de pouvoir regrouper les 5 présidents qui ont dirigé l’association au fil des années.

Aujourd’hui, Ludopital c’est :

– Plus de 100 bénévoles, 3 salariées dont 1 à temps plein

– 53 000 jouets  »courage » ( en parfait état, désinfectés et reconditionnés ), offerts annuellement aux enfants hospitalisés

– Des actions dans 44 hôpitaux de l’Eurométropole lilloise : des aménagements de salles d’attente et de chambres d’enfants, des décorations de blocs opératoires par des colonnes à bulles, des plafonds lumineux etc

– Une écoute attentive des besoins du personnel soignant des hôpitaux

– Une sensibilisation des généreux donateurs, en organisant des visites des locaux

– Un développement important depuis plusieurs années, grâce à l’hôpital Victor Provo et à la Mairie de Roubaix

– Le 25° anniversaire des Foulées Ludopital qui attire 2400 personnes en 2019

– Des spectacles, des concerts

– Une communication sur les réseaux sociaux.

Aménagement d’une salle d’attente
Plafond lumineux à l’hôpital Victor Provo
Les foulées Ludopital au parc de Barbieux
Le sourire d’un enfant

Remerciements à Jeanine Vanderplancke, Bernard Grimbert, Laetitia Perez et à toute l’équipe des bénévoles de Ludopital.

Tous les documents de cet article proviennent de l’association.

Le jeton du parc

Notre ami Bernard, grand collectionneur devant l’éternel, nous a trouvé dans ses tiroirs un petit jeton en plastique de couleur violette, sur lequel était écrit Parc de Barbieux, bon pour une personne. Comme il n’est pas avare de questions, il nous demande de chercher bon pour quoi exactement ?

Le fameux jeton Coll Bernard Termeulen

Après avoir soumis la question à la mémoire collective et populaire, il en ressort un certain nombre de réponses assez variées. Une grande majorité se prononce pour les tours de manège, suivi par les tours en barque/ou pédalo, puis le mini-golf. On nous parle aussi d’un carrousel avec des chevaux et un carrosse ?

Le Bol d’Air CP Méd Rx

Nous avons donc décidé de chercher des témoins. Un cousin de notre ami Gérard lui indique le nom de M. Jean Paul Colin, qui a exploité le Bol d’air de 1976 à 1981 et donc était susceptible de nous renseigner. Ce qu’il a fait de bonne grâce. Voici ce qu’il nous a dit : ces jetons servaient à gérer les tours en barque ou en pédalo.

Pédalos et barques Coll Particulière

D’autres questions restent en suspens : pourquoi pour une personne ? On pouvait en mettre quatre dans un bateau et deux sur un pédalo. Fallait-il un bon par personne ? De même, il semble que le tour en barque ou en pédalo ne devait pas excéder la demi-heure, sans doute pour que plus de monde puisse en profiter. La gestion de cette animation était-elle confiée à un concessionnaire particulier ou faisait-elle partie d’un ensemble avec le manège et le mini-golf. Quelles étaient les mesures de sécurité autour de ces barques et pédalos ? D’autres se souviennent de couleurs différentes, lesquelles ? Avaient-elles un sens particulier ? Et finalement quel était le tarif ?

L’enquête ne fait que commencer mais vous pouvez toujours participer. On vous tient au courant.

31 rue Paul Lafargue

André Carissimo est un industriel roubaisien, dans le domaine du textile. Il décide de faire construire en 1928 sur un terrain de 3360 m2 avenue Gustave Delory à l’angle de la rue Paul Lafargue, une construction à usage d’habitation, par l’architecte René Dupire au 52 Boulevard de Cambrai

Document Archives Municipales
Document collection privée

C’est un hôtel particulier, une maison de maître de 265 m2 de surface au sol, la façade fait 19m de long sur plus de 14m de large avec deux étages. Au rez de chaussée, on y trouve : le hall d’entrée, le vestiaire, le vestibule, la cuisine, le salon, la salle à manger, le living-room, la salle d’enfants, l’escalier, l’ascenseur, le monte charge, l’escalier de service, et un garage de 40 m2

Documents D Gaudenzi

André Carissimo est marié avec Agnès Toulemonde. Ils ont deux filles Agnès née en 1912 et Françoise née en 1924. Pour une raison méconnue, André Carissimo décide au milieu des années 1930, de changer son adresse postale. Son habitation devient le 31 rue Paul Lafargue, et il condamne son entrée principale de l’avenue Gustave Delory, en plantant un arbre face à la grille ; arbre qui existe toujours de nos jours. André et Agnès vont résider dans leur somptueuse demeure, pendant près de trois décennies.

Photo de la grille avenue G Delory ( Photo BT )

André Carissimo décède à la fin des années 50. Son épouse reste dans la grande propriété, et décède à son tour en fin d’année 1975. En 1976 les héritiers décident de céder l’ensemble de la propriété à M Claude Duhamel qui habite 12 rue Clémentine Durieux à Wasquehal, Une promesse de vente est signée. Le projet prévoit la démolition pure et simple de l’habitation et d’y construite à la place, un immeuble de 6 étages, comprenant 23 appartements avec 23 boxes et 21 places de parking !

Document Archives Municipales

Fort heureusement le projet n’aboutit pas, et le dossier devient périmé en Mai 1978. La propriété est reprise par Mme Maes gérante de la SCI Les Hauts de Barbieux qui a son siège au 52 rue Louis Lejeune à Wasquehal. Mme Maes propose de louer l’ensemble de l’habitation au traiteur Robert Lecocq. Celui-ci décide de transformer l’immeuble en restaurant « Les Hauts de Barbieux » qui ouvre en 1979 ( voir sur notre site, un précédent article, intitulé : Robert Lecocq ) Le restaurant de Robert Lecocq continue son activité jusque dans les années 2010.

Documents collection privée

Aujourd’hui le bâtiment existe toujours. Les Hauts de Barbieux sont des salons de réception, occasionnellement loués pour des banquets et mariages

Photos BT

Remerciements aux Archives Municipales

La Roseraie

Joanny Dufour Marsy est un industriel. Le siège de l’entreprise Dufour est basé chez lui, au 30 rue du Château. La société fabrique des courroies en cuir pour machines-outils, dans son usine de Charenton, dans la région parisienne. Les affaires sont florissantes, au début des années 1900, grâce à l’industrie textile roubaisienne. Il fait l’acquisition d’un terrain, avenue des Villas (aujourd’hui, le 45 avenue Gustave Delory), en 1910, pour y construire une maison individuelle. Il s’agit d’une grande avenue où les industriels commencent à faire bâtir de somptueuses villas. J. Dufour préfère une habitation plus modeste que les hôtels particuliers de l’avenue ; il fait appel à l’architecte Albert Bouvy, pour créer une maison à colombages : un chalet coquet et plein de charme.

Façade Sud 1913 ( collection privée )

L’habitation est confortable : au rez de chaussée, on trouve un vestibule, une cuisine, une petite salle et un grand séjour de 38m2 qui donne sur une terrasse extérieure. Au 1er étage, il y a 4 chambres, le second étage est composé de 2 chambres et un grenier.

Le terrain est immense, en forme de L sur 3387 m2. J. Dufour est passionné d’horticulture et y fait donc planter des arbres, des arbustes et surtout des rosiers. Sa demeure devient « La Roseraie ».

Façade Nord 1913, au fond à gauche, une des villas avenue G. Delory, aujourd’hui Comexpert ( collection privée )
( document Archives Municipales )

A la fin des années 1920, Marcel Delvas, négociant en laines, son épouse Thérèse et leurs deux filles : Colette et Jacqueline habitent les lieux.

Au milieu des années 1930, le nouveau propriétaire est Robert Delcourt. Il dirige un négoce de vins et spiritueux : L’Économie, rue Jules Guesde. Robert est marié avec Monique Pollet : la fille de Charles Pollet, un des frères fondateurs de La Redoute. Avec leurs enfants, ils vont habiter La Roseraie pendant de longues années.

Robert aménage un garage pour deux voitures dans le fond du jardin et construit un puits décoratif devant la maison. La famille apprécie les charmes de ce pavillon dans un parc verdoyant et magnifique.

Vue depuis l’avenue G. Delory, le mur d’enceinte et la barrière en bois ( document Archives Municipales )

Robert décède en 1988. Son épouse Monique a bien du mal à gérer seule cette grande propriété. Avec les années, la Roseraie s’est dégradée : pannes de chaudière, fuites à la toiture, humidité dans les murs, décoration à refaire. En 1989, les travaux de rénovation deviennent trop importants ; Monique et ses enfants décident de céder la propriété à un promoteur immobilier, la société Palm Promotion. Cette filiale du groupe Rabot Dutilleul, confie le dossier à l’architecte Jacques Lapchin et propose d’édifier sur le terrain un lotissement de maisons et d’appartements, en locatif, à caractère social. Ce choix entraîne inévitablement l’abattage de très nombreux arbres centenaires.

( document Archives Municipales )
( document Archives Municipales )

Les riverains réagissent ; une quarantaine de familles se mobilisent pour défendre l’environnement et leur cadre de vie. Une association : Delory–Lafargue-Anatole France, est créée ; des pétitions sont signées et adressées à M. le Maire.

( document Archives Municipales )
Photo prise du fond de la propriété ( document Archives Municipales )
( document Nord Éclair )

André Diligent et ses adjoints, Jacques Lamaire et René Vandierendonck, apportent quelques légères modifications au projet de Palm Promotion, mais le permis de construire est signé.

( document Archives Municipales )
( Photo BT 2019 )

Il n’est pas toujours facile de trouver un accord entre nature, écologie, esthétique et une nécessaire mixité sociale.

Remerciements aux Archives Municipales.

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