La création du Stade Roubaisien remonte à l’année 1896, année qui vit son affiliation à l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA) fédération nationale omnisports qui éclata en plusieurs fédérations sportives spécialisées dès la fin de la première guerre mondiale. Le Président du Stade Roubaisien, Albert Bonnier, venait à peine d’avoir 16 ans. Le club louait alors une pâture au Pont de Croix, et son siège se trouvait au café Bellevue, à l’angle de la Grand Place et de la rue du Vieil Abreuvoir. Il comptera bientôt plus de cent membres, et s’installera après la première guerre mondiale sur une partie de l’ancien Parc Cordonnier qui prendra le nom de Parc Maurice Maertens, du nom du capitaine de l’équipe première du Stade, tombé au champ d’honneur. Les Stadistes ont construit eux-mêmes l’installation du Parc Cordonnier, se faisant peintres, menuisiers et manœuvres. Arthur Lepers, puis Edouard Toulet seront les présidents du club omnisports qui connaîtra ses premiers succès dès avant 1914…Le Stade Roubaisien fut la première société de France affiliée à la Fédération Française de Football le 9 juin 1919.
Le stade Dubrulle-Verriest, haut lieu du sport roubaisien
Ce stade est construit en 1920 par une société immobilière sur les terrains d’une ancienne propriété appartenant à l’industriel Cordonnier au début du XXème siècle, d’abord transformés en jardins. On lui donne le nom d’un grand sportif du Racing Club de Roubaix, Jean Dubrulle, qui fut également un héros de la grande guerre. Une autre figure légendaire du même club viendra le rejoindre : Georges Verriest, qui fut capitaine de l’équipe première du Racing Club de Roubaix quand celui-ci fut finaliste de la coupe de France à plusieurs reprises, dans les années trente. Il fut également entraîneur de l’équipe de France de football pendant les années soixante. Ce haut lieu du sport roubaisien voit évoluer les membres du club omnisports qu’était le Racing Club de Roubaix, athlétisme, hockey, football…puis il y aura les tournois du Racing Stade de Roubaix… Ce stade mérite qu’on complète la liste et qu’on rassemble ses souvenirs ! La recherche est ouverte !
Photo Nord Éclair
L’inauguration du Groupe Scolaire Jules Guesde
C’est le dimanche 3 Septembre 1933 qu’est inauguré le Groupe Scolaire Jules Guesde, dans la cour de l’école récemment construite dans la rue Jean Macé. A cette occasion, l’amicale laïque Jules Guesde organise des festivités pendant deux jours, avec retraites aux flambeaux, spectacles, concerts, bal et foire aux plaisirs. La cérémonie d’inauguration sera présidée par Jean Lebas, Député Maire de Roubaix et Conseiller Général, qui prononcera un discours ponctué par l’ouverture et la fermeture des bans par la Clique scolaire de la Fédération des Amicales Laïques. Ah, on savait inaugurer en ce temps là ! Depuis ce groupe scolaire a été le théâtre de nombreuses fêtes, spectacles et même compétitions sportives. A vos souvenirs !
Les 103 logements de 1955
1955 : après les sept semaines d’intempéries qui ont paralysé les travaux en janvier et février, trois nouveaux chantiers pour l’OMPHLM.
Un Collectif de six étages, 51 logements
Le collectif élevé à l’angle du boulevard de Fourmies et de la rue Horace Vernet est l’œuvre de Marcel Spender, comme l’indique la petite plaque sur le mur latéral côté boulevard. Les logements de ce collectif sont destinés à des jeunes mariés, ou des célibataires, des ménages sans enfants. Les appartements sont relativement petits : 22 studios de 28 m² comprenant une grande salle de séjour, une petite cuisine, une salle d’eau avec douche, wc, buanderie. Il y a aussi 17 logements de même composition avec une chambre en plus, soit une superficie de 44 m². Six autres avec deux chambres et six autres avec trois chambres. En tout 51 logements qui ont tous un grenier et une cave. Particularité : un ascenseur ne dessert que les 4ème, 5ème et 6ème étages.
Un groupe de maisons rue Weerts
Second chantier, le groupe de l’avenue Linné, œuvre de l’architecte Finet, est composé de vingt logements individuels. Douze ont trois chambres, les huit autres quatre chambres. Ce sont des maisons pour familles nombreuses. Dix garages seront construits à proximité. Ces logements seront habités le 1er août.
Le troisième chantier
Il se trouve rue Léonard de Vinci prolongée. Ce bâtiment de quatre étages, aux coursives arrière identiques à l’immeuble de la rue Horace Vernet, donne sur la cour de l’école Léon Marlot. Il est composé comme suit : seize studios de 29 m², huit logements F2, huit logements F3.
Lors de l’ouverture, il y aura de nombreuses demandes : 750 candidats pour les 103 logements proposés. Les personnes désireuses de louer un logement s’adressent à l’office municipal des habitations à loyer modéré qui a son siège à l’hôtel de ville de Roubaix entrée rue Foch.
Constructions HLM 1949-1950
La poursuite des HBM, les HLM.
Dès 1949, la ville poursuit l’effort enclenché avant guerre sur des terrains encore libres entre la rue Jean Macé et la rue Rubens. Il est prévu qu’on construise dix sept blocs pour deux cents logements et un centre sportif scolaire. En novembre 1950, deux cents habitations sont sorties de terre entre les rue Jean Macé, Horace Vernet, Rubens, et Raphaël, édifiées par l’office municipal HLM.
Les HLM des années cinquante (photos PhW et AmRx)
Particularités
La rue Fragonard ne traverse pas complètement le quartier. Elle part en effet de l’avenue Motte et vient donner dans la rue Jean Joseph Weerts sans atteindre l’avenue Linné. Sans doute le lotissement suivant était-il déjà prévu. Autre phénomène, l’allée Bonnard dans laquelle autrefois, se faisait l’entrée des immeubles est désormais fermée à la circulation. Aujourd’hui l’entrée se fait allée Renoir, du côté opposé.
Le terrain rouge, jour de l’inauguration, et jeux des enfants (photos Nord Éclair)
Le terrain rouge
C’est en juillet 1954 qu’est livré aux enfants le nouveau terrain de jeux dit le terrain rouge: des tourniquets verts et blancs, une cage à écureuil (sic) argentée, des barres fixes miniatures, un toboggan rutilant, un bac à sable, des balançoires. Ce jardin d’enfants est l’œuvre de M. Bernard, chef du service des jardins et ingénieur paysagiste, qui guide le maire Victor Provo et son équipe venus pour une inauguration sans grande pompe ni discours. Les arbres et les haies ont grandi, mais les équipements de jeux ont disparu pour des raisons d’entretien et de sécurité. Le terrain rouge sera un temps occupé par des terrains de baskets, et la question de l’occupation de sa surface reste à l’ordre du jour: certains y voient le marché, et même un marché couvert, d’autres préféreraient lui garder sa fonction de square et d’espace vert. Le débat est ouvert depuis quelques temps.
Constructions CIL 1949-1950
Dès 1948, les quartiers du Nouveau Roubaix et des Trois Ponts sont cités comme terrains disponibles pour bâtir…
CIL et Toit familial
En Janvier 1949 le CIL construit 110 maisons et un immeuble de 30 appartements. Dans le quartier du Nouveau Roubaix, dans le triangle avenue Motte, Gustave Delory et Horace Vernet, En octobre 1949 le CIL a pratiquement terminé les alentours de la rue Mignard. L’opération se poursuit en janvier 1950 : on construit dans le même périmètre avec le Toit Familial. Le lotissement portera le nom évocateur de vertes allées.
Vertes allées et Boulevard de Fourmies Photos PhW
La maison plébiscitée
La cité expérimentale CIL de Mouvaux lancée et construite dans l’immédiat après guerre présentait un grand nombre de nouveaux modèles de maisons, parmi lesquels on en plébiscita un en particulier. Ce type de maisons se retrouve dans les lotissements de cette époque, d’un côté et de l’autre de l’avenue Motte, à l’angle de l’avenue Delory, ou dans la cité de la gare de débord.
La cité de la gare de débord
Face à la rue Mignard et juste en dessous de la cité des Trois Baudets à Hem, qui est historiquement le premier chantier CIL de l’après seconde guerre mondiale, se poursuit le chantier démarré en janvier 1949. Le lotissement prendra le nom de l’ancienne affectation ferroviaire des lieux.
La maison plébiscitée Photo PhW
L’avenue Motte
On l’a d’abord appelé avenue des Villas, puis boulevard industriel. Sa double voie est d’origine, mais son terre-plein vient d’être débarrassé des derniers rails qui menaient autrefois les convois ferroviaires de la gare du Pile à l’emplacement de la gare de débord sur lequel sont apparues des maisons. L’avenue Motte est devenue une splendide artère à la suite du boulevard Clemenceau qui descend de Hem, et qui trouve dans son prolongement l’avenue Salengro à hauteur de la rue de Lannoy. Le macadam a remplacé les pavés.
L’avenue Motte CP Médiathèque de Roubaix
Les immeubles HBM 1927-1930
Deuxième tranche de travaux
La ville de Roubaix développe un important programme de logements après une délibération d’août 1923, achète les parcelles entre le boulevard de Fourmies, l’avenue Alfred Motte et des Villas et la rue Linné pour l’Office Public Municipal d’Habitations à Bon Marché. Ces parcelles forment une vaste propriété de plus de 7 hectares dont la société Lemaire Frères et Lefebvre est propriétaire. L’achat est réalisé en 1923. La construction des immeubles HBM commence en 1927, dans une deuxième tranche de travaux.
Des noms d’arbres pour les immeubles
La deuxième tranche de construction des HBM a permis de réaliser sept immeubles collectifs à quatre niveaux. Comme pour la première tranche, le même cahier des charges a été donné à sept architectes différents qui en ont donné leur interprétation personnelle, ce qui donne un certain cachet à l’ensemble. Des noms d’arbres ont été donnés à chacun des îlots : les Acacias, les palmiers, les Chênes, les Saules, les Châtaigniers, les Merisiers.
Des noms de peintres pour les rues
Les rues qui desservent ces HBM seront créées pendant leur construction. La municipalité choisit de leur donner des noms de peintres célèbres : Léonard de Vinci, Rubens, Fragonard, Van Dyck. Un peintre roubaisien figure parmi ce panthéon : Jean Joseph Weerts.
Présence du commerce
Les angles des îlots HBM accueillent bien souvent un commerce. Sur les 28 angles formés par les immeubles, on peut dénombrer: trois boucheries, trois épiceries, deux magasins de fruits et légumes, un fleuriste, un marchand de volailles, une boulangerie, une mercerie, une droguerie, un cordonnier, un salon de coiffure, une laverie automatique, et un restaurant. Quelques commerces ont aujourd’hui disparu et ont été reconvertis en logements, ou servent d’agence pour les bailleurs locaux.
Les premières maisons HBM 1924-1928
Les projets de Jean Lebas
Au lendemain de la première guerre mondiale, un projet d’aménagement général d’un ensemble d’habitations destinées à la population ouvrière de Roubaix est impulsé par Jean Baptiste Lebas, Maire de Roubaix. Ce dernier a créé par décret le 3 juin 1921, l’Office Public d’Habitations à Bon Marché, ancêtre des H.L.M. Le Conseil Municipal du 31 janvier 1924 va émettre la demande d’utilité publique et les terrains sont achetés à la société Lemaire frères et Lefebvre, dans le but d’être cédés aux H.B.M. La rue Jean Macé fait partie de ce plan d’ensemble, avec cinq autres rues (Léon Marlot, Raphaël, Léonard de Vinci, Van Dyck et Fragonard) qui formeront le quartier du Nouveau Roubaix. La ville de Roubaix lance un premier chantier d’ensemble de maisons dans la rue Jean Macé.
Cinq architectes roubaisiens
Les travaux de construction des immeubles démarrent en janvier 1925, en partant de l’avenue Linné. L’Office des H.B.M. a attribué par lots les plans des constructions aux principaux architectes roubaisiens. C’est ainsi que Paul Destombes construira la première partie des immeubles constituée par une tranche de huit maisons, en façade latérale du Groupe scolaire de l’avenue Linné. Les huit maisons suivantes sont attribuées à l’architecte Poubel, puis huit autres encore à l’architecte Dupire, le lot suivant à l’architecte Barbotin, auquel succédera l’architecte Derveaux . C’est Paul Destombes qui clôturera les constructions par un projet déposé le 11 juin 1928. Le cahier des charges des constructions était le même, mais chaque architecte en donnera son interprétation personnelle, ce qui donne une variété de formes à des maisons qui ont cependant gardé un air de famille.
Nouvelles rues
Le 27 juin 1924 , le Conseil Municipal donne le nom de Léon Marlot, jeune héros de la guerre 14-18, à une rue non viabilisée. Il faudra attendre cinq ans pour avoir une chaussée convenablement construite. La rue Léon Marlot se termine alors dans le chemin vicinal n°9 qui rejoint à l’avenue Alfred Motte. Son parcours sera rectifié en 1929 afin qu’elle se poursuive en ligne droite jusqu’à l’avenue Motte. La rue Jean Macé devient une voie publique en 1931 et elle rejoint l’avenue Motte après un parcours rectiligne, quelques mètres après une école communale de filles et de garçons (Groupe scolaire Jules Guesde) dont la construction a été rendue nécessaire par le développement de la population du quartier, et dont les plans ont été établis en décembre 1930, la réalisation étant achevée en 1934.
L’église Sainte Bernadette
La première pierre de l’église Sainte Bernadette est posée en juillet 1935 par le cardinal Liénart, alors que le quartier des Hauts Champs et du Nouveau Roubaix est encore campagnard, avec des fermes, des jardins ouvriers, des briqueteries. L’église Sainte Bernadette remplace une humble chapelle de bois construite quelques années plus tôt. René et Maurice Dupire en furent les architectes. A vos souvenirs !
Un premier baraquement datant de 1934 sert de chapelle provisoire, ce qui montre l’importance de la demande du quartier. En effet, l’église Saint Jean Baptiste, improprement appelée église du Nouveau Roubaix est trop éloignée du quartier. La première pierre de la nouvelle église est posée le 28 juillet 1935 par le cardinal Liénart. C’est la 14ème église de Roubaix. L’Evêché a acheté les terrains qui appartenaient à la compagnie de chemin de fer du nord,. On a donc construit une église, un presbytère, une école et un patronage. Elle devait s’appeler l’église Ste Famille, mais l’abbé Carissimo, promoteur du projet s’y est opposé. Ce sera donc Ste Bernadette. Cette église n’a jamais été finie, des salles avaient été prévues, sur les côtés, c’était écrit c’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte du Ciel. En 1936, à la fin de la construction, des ouvriers ont mis un drapeau rouge en haut de l’échafaudage. Un vicaire en soutane est monté à l’échelle pour le décrocher.
Que devient le terrain rouge ?
Quelques années après la libération, le Nouveau Roubaix poursuit sa construction. Il est ainsi prévu l’édification de dix sept blocs pour deux cents logements et un centre sportif scolaire. En novembre 1950, deux cents habitations sont sorties de terre entre les rues Jean Macé, Horace Vernet, Rubens, et Raphaël, édifiées par l’office municipal HLM. Dans ce nouveau cadre aéré, il reste un grand espace à aménager, situé entre les rues Ingres, Raphaël, Fragonard et Van Dyck.
En juillet 1954 est livré aux enfants un nouveau terrain de jeux : des tourniquets verts et blancs, une cage à écureuil (sic) argentée, des barres fixes miniatures, un toboggan rutilant, des bacs à sable, des balançoires[1]. Ce jardin d’enfants est l’œuvre de M. Bernard, ingénieur paysagiste, chef du service des jardins, lequel guide le maire Victor Provo et son équipe venus pour une inauguration sans grande pompe ni discours. L’appellation jardin d’enfants laissera bientôt place à celle de terrain rouge, de la couleur du schiste qui recouvrait le sol. Un premier bac à sable se trouve du coté de la rue Van Dyck, un deuxième longe la rue Ingres, près duquel se dresse la cage à poules[2] (sic). On a installé des barres fixes dans l’angle formé par les rues Ingres et Raphael, et un grand portique de balançoires se trouve aligné avec la dernière rue citée.
C’est en juillet 1954 qu’est livré aux enfants le nouveau terrain de jeux dit le terrain rouge: des tourniquets verts et blancs, une cage à écureuil (sic) argentée, des barres fixes miniatures, un toboggan rutilant, un bac à sable, des balançoires. Ce jardin d’enfants est l’œuvre de M. Bernard, chef du service des jardins et ingénieur paysagiste, qui guide le maire Victor Provo et son équipe venus pour une inauguration sans grande pompe ni discours. Les arbres et les haies ont grandi, mais les équipements de jeux ont disparu pour des raisons d’entretien et de sécurité. Le terrain rouge sera un temps occupé par des terrains de baskets, et la question de l’occupation de sa surface reste à l’ordre du jour: certains y voient le marché, et même un marché couvert, d’autres préféreraient lui garder sa fonction de square et d’espace vert. Le débat est ouvert depuis quelques temps.
[1] D’après le Nord Eclair de 1954
[2] Des propres paroles d’un témoin