Peau neuve pour Roubaix 2000

En 1983, 30 millions de centimes de travaux ont été exécutés dans le centre commercial Roubaix 2000 : on a refait la peinture intérieure, les murs et les plafonds. Des globes ont été positionnés autour des lampes d’éclairage et on a mis des spots lumineux dans les jardins intérieurs. Pour la décoration, la mairie a offert une dizaine de jardinières qui égayent l’entrée.

Il est désormais fait interdiction aux vélos de rouler dans les allées du centre. La sécurité s’est améliorée, trois agents de sécurité patrouillent en permanence, accompagnés en cela par deux gardiens rémunérés par les commerçants, et un système vidéo a été installé.

L’entrée du centre commercial en 1983 Photo Nord Éclair

Il reste à débloquer les crédits de la malfaçon, d’ici deux ou trois mois, et on devrait s’occuper du carrelage de l’étage et des problèmes d’étanchéité. Mme Macqueron, nouvelle présidente du GIE, insiste sur le fait de casser la mauvaise image de marque du centre commercial : c’est une affaire de longue haleine, qui doit être le fait de l’ensemble des commerçants.Le nouveau maire André Diligent vient saluer les commerçants et dire toute l’importance de Roubaix 2000 pour la ville. Ceux-ci espèrent que la ville trouvera des acquéreurs pour les cellules vides. Mi 1984, le centre commercial Roubaix 2000 présente sa carte fidélité. Les commerçants enchaînent les animations.

Animations  du mois de mai 1984 Photo Nord Éclair

En novembre 1984, on connaît le contenu du projet d’aménagement : couverture de la terrasse du premier étage avec création de deux surfaces commerciales, amélioration de l’accès à l’étage, agrandissement de la trémie et réaménagement de l’escalier, couverture des mails du premier étage, réorganisation des courants de circulation aux deux niveaux. L’entrée du centre sera relookée…Tout est en place pour que Roubaix 2000 fasse peau neuve…

Le projet de réaménagement présenté dans Nord Eclair

Motte Bossut magasin d’usines

La commission départementale d’urbanisme commercial se réunit le 4 juillet 1983 pour statuer sur un projet de M. Ghislain Dalle. Il s’agit de réunir sous un même toit une trentaine de fabricants qui vendraient des articles de marque, déclassés, dégriffés ou des fins de série. Cette surface de magasins d’usines s’implanterait dans les bâtiments de l’usine Motte-Bossut, avenue Alfred Motte. Le projet est autorisé par décision de la commission : 13 voix pour et 5 contre, dont celles de MM Catrice adjoint et Carton conseiller général.  Toujours en juillet 1983, le commerce roubaisien se déclare opposé à ce projet. En Décembre 1983, intervient un événement important, l’union du commerce de Roubaix est née. Il ne s’agit pas d’une fédération des unions commerciales, qui continuent de subsister. C’est plutôt une structure de dialogue et de concertation, qui aborde les sujets suivants : sécurité, circulation, urbanisme commercial, animation commerciale. Les membres de cette union joueront le rôle de députés du commerce roubaisien. Premier chantier envisagé, une grande animation commerciale pour la ville. Parrain et marraine, le maire de Roubaix et la chambre de commerce. Le Président est Jules Rouvillain, commerçant Grand rue (magasins de jouets Récréation), ex juge au tribunal de commerce. Souhaitée par l’ancien maire Pierre Prouvost, cette naissance est due à André Diligent et Marcel Delcourt, aidés par Jacques Catrice et Jean Papillon, élu roubaisien à la chambre de commerce. Lille et Tourcoing possédaient déjà une telle structure. On trouve dans le bureau, la plupart des présidents des unions commerciales de Roubaix.

 Motte Bossut, l’usine en travaux, Collection direction de l’Usine

En Février 1984, les commerçants du centre réaffirment leur opposition au projet Dalle. Leur présidente, Mme Harmand, écrit au maire et au président de la chambre de commerce. Elle dit que les commerçants ont été mis devant le fait accompli au début de l’été après l’avis favorable de la commission départementale. Jean Papillon dit qu’il a toujours été opposé au projet, et qu’il n’est pas trop tard pour le faire capoter. Le président de la chambre de commerce a intenté un recours auprès du tribunal administratif, et en attendant le projet est suspendu. Mais il souhaite le soutien unanime des commerçants. Les commerçants s’étonnent : pourquoi la mairie est-elle d’accord avec le projet ?

André Diligent répond : je serais un idiot de faire quoi que ce soit contre le commerce roubaisien. Il aurait voulu que ce projet se fasse dans le centre ville, et il en dit toute l’originalité aux États-Unis. Il voit aussi la perspective de faire venir des acheteurs à Roubaix par cars entiers. Et il ajoute : si cela doit être un succès, essayons d’en tirer profit. Et si ça ne marche pas, tant pis. Il signale qu’il n’a pas le pouvoir d’empêcher le permis de construire. Il termine en élevant le débat : ne faisons pas comme si l’avenir du commerce de Roubaix était lié à ce projet des cousins Dalle ; il est d’abord fonction du pouvoir d’achat des roubaisiens. Dans cette affaire je n’ai qu’une idée, je voudrais que pour la région le slogan soit évident, Roubaix, la ville où l’on fait des affaires.

Les unions commerciales de Roubaix votent alors à bulletins secrets par le biais de la fédération, et le résultat est mitigé : la moitié est pour, l’autre contre. Le projet des cousins Dalle semble difficilement pouvoir être remis en cause. La mairie a obtenu des promoteurs que les articles de premier choix soient exclus à la vente et que 70% des produits français y soient vendus, et que dans le comité de gestion, il y ait un représentant de la mairie et un commerçant roubaisien.

Le 24 février, M. Dalle annonce que l’Usine ouvrira en mai. Cet ancien cadre des établissements Décathlon s’est lancé dans ce projet d’entreprise avec l’aide de son cousin Hugues Dalle conseil en entreprise. Il a choisi d’implanter à Roubaix ce concept de magasins d’usine si florissant aux États Unis, parce qu’il y a des friches industrielles, avec des conditions de loyer et de charges raisonnables. Il présente Roubaix comme une terre de réussite pour les entreprises de distribution.

 Les aménagements intérieurs de l’Usine Collection Direction de l’Usine

Il a racheté l’ancienne usine de velours Motte Bossut, le baptise à l’Usine, et 7.500 m² de surfaces commerciales y sont aménagés. Les bâtiments existants seront conservés, et cloisonnés en cellules indépendantes à une trentaine d’industriels dont bon nombre de la région, et qui cherchent à écouler leurs fins de série.

Selon Guislain Dalle, les commerçants roubaisiens ne doivent pas avoir peur, car un industriel ne mettra pas sur le marché des articles qui le couperaient de son réseau de détail. Il mettra ici d’anciennes collections. On ne trouvera pas les mêmes articles qu’en centre ville. Il pense que l’Usine attirera du monde à Roubaix. Il dit ne pas avoir de groupe derrière lui, gérer son affaire avec son cousin et des actionnaires qui croient à la réussite du projet.

 L’Usine et alentours en 2001 Collection Direction de l’Usine

En Mars, M. Loviton président des commerçants de l’Epeule, résume ainsi la position des contre : les commerçants n’ont pas été informés, et ils sont opposés au projet. Il estime qu’il s’agit de concurrence déloyale pour beaucoup de commerces, et demande de la liste des fournisseurs afin de boycotter leurs marques. Il trouve regrettable que des hangars aient la faveur du public, alors que tant d’efforts sont faits pour enjoliver la ville avec des façades et magasins attrayants. Il ajoute que les cours de vendeurs de Cepreco n’ont plus lieu d’être, puisque pour vendre des rebuts, il ne faut pas être diplômé. Il trouve enfin regrettable que l’image de marque de Roubaix soit celle de capitale des invendus et des seconds choix. En conclusion, il regrette que les élus roubaisiens aient été favorables au projet, et annonce que ces expériences se font au détriment du commerce indépendant, et que cela ne fait que commencer !

Le centre commercial de magasins d’usines ouvre le mardi 15 mai 1984, et il réunit 50 fabricants essentiellement textiles. Le rachat de l’usine a coûté 5 millions de francs, et l’investissement total se monte à 14 millions de francs. Une première phase de travaux a concerné le bâtiment à l’angle de l’avenue Motte et de la rue Michelet, pour 6000 m² de vente sur trois niveaux, autant qu’un magasin Printemps. L’aménagement est rudimentaire : peinture sur les murs, moquette au sol, cloisons amovibles…Les 50 fabricants se répartissent en 28 magasins, certains s’associant pour réduire les frais généraux. Les articles sont 40% moins chers, ce sont des fins de série, des articles de collection ou déclassés. La location des cellules équivaut à un loyer correspondant à 3% du chiffre d’affaires, une association réunit tout le monde et un règlement intérieur a été établi.

Les premiers fournisseurs de l’Usine Publié par Nord Éclair

Une deuxième tranche de travaux sera terminée pour le dernier trimestre 1984. On prévoit un nouveau bâtiment de 3.000 m², pour l’équipement de la maison, et l’aménagement d’un parking couvert. En attendant, l’usine est ouverte tous les jours de 10 h à 19 h sauf le dimanche.

 L’ouverture de l’Usine Photo Nord Eclair

L’ouverture est un succès. C’est dix fois plus que ce que j’espérais dit Ghislain Dalle, qui se félicite de la neutralité bienveillante des anciennes et actuelles équipes municipales, et réaffirme son souhait que Roubaix devienne la capitale des bonnes affaires. A bon entendeur…

D’après les articles de Nord Éclair
Remerciements à la Direction de l’Usine pour les documents iconographiques

Le percement de la Grande Barre

Le grand bâtiment long de 300 mètres plus connu sous l’appellation de grande Barre fut construit à partir de 1958 et constitua avec six autres immeubles la cité des Hauts Champs. Aujourd’hui disparu, il s’étendait sur les territoires d’Hem et de Roubaix. Il était parallèle à la rue Joseph Dubar (sur Roubaix) et l’avenue du docteur Calmette (sur Hem). Deux autres immeubles étaient disposés dans le même sens, le bâtiment B7 appelé Greuze, et le bâtiment B9, appelé Degas. On se souvient encore de l’évolution récente de ce dernier bâtiment, qui fut coupé en deux par le prolongement de la rue Léon Marlot, puis à nouveau par le percement de la rue Chardin. Ce dispositif de désenclavement aurait-il pu être appliqué à la Grande Barre ? Sans atteindre les proportions de l’opération Degas, le percement de la Grande Barre a été projeté et réalisé en 1973, soit quinze ans après sa construction.

Plan de 1962 Nord Éclair

De la même manière qu’il fallait contourner le bâtiment Degas pour rattraper l’avenue Motte, l’accès de Roubaix en venant d’Hem se faisait indirectement. La circulation augmentera rapidement après la réalisation du quartier de Longchamp, à cheval sur Hem et Lys Lez Lannoy. La question d’un passage sous la grande barre fut abordée lors d’un débat public, le vendredi 9 février 1973,  en même temps que celles de la construction d’une salle de réunion, d’une halte garderie, et de la transformation de l’ancienne caisse d’épargne en bureau de poste. Le C.I.L s’engage alors à réaliser le passage à partir de septembre. Il s’agira d’un passage souterrain pour piétons, qui se situera dans l’alignement de la rue Pierre Brossolette (Roubaix), et de la rue de la Justice (Hem). Il est envisagé de le prolonger côté Hem par un chemin vers la rue Villemin.

Le passage de la grande barre Photo Nord Éclair

Les travaux se sont achevés en novembre 1973. Le percement a été réalisé en supprimant des emplacements de caves, afin de permettre le passage. Nous n’avons pas trouvé d’éléments sur ces travaux qui ont été menés assez rapidement. Les témoignages recueillis dans l’atelier portent plus sur l’utilisation du passage, que l’on traversait rapidement, de peur de faire une mauvaise rencontre. A la différence du percement Degas, ce passage sous la grande barre était piétonnier et fut plutôt considéré comme une desserte pour riverains. Son côté pratique n’a nullement solutionné les problèmes de circulation. Il est vrai que la grande barre et ses alentours mettaient en évidence que la solution était à trouver dans la concertation entre les trois villes, les bailleurs et les habitants. A noter que ce passage fut la seule réalisation prévue sur les trois annoncées dans la réunion de février 1973. C’est le début de longues discussions.

Une cinquantaine d’enseignes

Roubaix 2000 poursuit ses efforts pour s’intégrer dans la vie et la ville roubaisienne. Ainsi crée-t-il sa braderie annuelle le lundi 27 avril 1981. En 1982, le centre commercial Roubaix 2000, c’est 50 petits commerçants qui sont pour 50% dans la copropriété, Auchan pour 30% et la ville pour 20% pour les cellules non occupées. La répartition entre les types de  commerces s’établit comme suit : il y a une majorité de commerces vestimentaires, quinze enseignes (vêtements adultes, enfants, lingerie, bonneterie), auxquels on peut ajouter quatre marchands de chaussures, trois solderies, et deux négoces de tissus. Avec le service de nettoyage des vêtements et la maroquinerie, c’est plus de la moitié des commerçants de Roubaix 2000 !

Roubaix 2000 en 1983 Publicité Nord Éclair

Les commerces de l’alimentation viennent ensuite, avec la restauration, café brasserie le Belfort, pizzeria Russo, restaurant La Fourchette et le Restoself 2000, une boulangerie et une confiserie, sans oublier l’importante présence d’Auchan. Viennent ensuite les services bancaires (Crédit Lyonnais, Crédit du Nord) les assurances de la Macif et une permanence des Assedic. Enfin, on trouve deux commerces de cadeaux, une bijouterie, un disquaire (discocave), un magasin d’électronique (Tandy), un magasin de jouets, un fleuriste, une parfumerie et une maison de la Presse. Et bien entendu, les deux salles de cinéma, Colisée 2 et 3.

Roubaix 2000 en 1983 Publicité Nord Éclair

Les travaux de remise à neuf  s’élèvent à un montant de 20 millions de francs, dans lesquels la moitié serait supportée par les commerçants et le reste par Auchan et la ville, en attendant que la bataille pour les malfaçons aboutisse…. On récapitule les aménagements à effectuer d’urgence : favoriser l’accès par la place de la Liberté et le boulevard de Belfort, améliorer l’accès et la sécurité du parking souterrain, couvrir le centre et le fermer, modifier la circulation à l’intérieur du centre…

Publicité Nord Éclair

L’animation continue : à la fin de l’année 1982,  Roubaix 2000 organise une animation autour du dernier film sorti par Walt Disney, l’avant-gardiste Tron.

La presse donne quelques statistiques : le chiffre d’affaires annuel moyen de Roubaix 2000 s’élève à 7700 francs le m², et c’est le plus bas de tous les centres commerciaux de France. On pourrait atteindre 12.000 francs le m², selon les spécialistes. Après une étude pour les travaux, il apparaît que les commerçants ne pourraient prendre en charge qu’une part de 4,8 millions, encore s’endetteraient-ils pour 20 ans ! La ville participera à hauteur des surfaces non occupées, et Auchan qui pense à son développement régional, se fait tirer l’oreille… On apprend alors que la copropriété a gagné son procès contre les malfaçons. On attend une rentrée de 1,5 millions de francs. Arnold Seynaeve, nouveau président du GIE, croit au développement, mais il faut une décision avant la fin de l’année. Il déclare :

si les trois parties n’arrivent pas à s’entendre sur un projet de rénovation du centre commercial, il n’y a plus qu’à raser Roubaix 2000, car il est impossible de continuer plus longtemps comme cela !

Sombre présage…

Naissance du centre familial Carpeaux

L’immédiat après guerre voit le développement des œuvres de solidarité et d’aide aux familles. Dès 1947, la Croix Rouge crée à proximité de ses dispensaires des centres sociaux[1],  où se pratiquent l’enseignement ménager, le prêt de livres ou la consultation sur place de la bibliothèque, le chant, la danse et la garde des enfants pendant ces activités. Vient ensuite la création du centre social La Maison rue de Lille, agréé en 1953 par la Caisse d’Allocations familiales. Toutes ces expériences vont inspirer celle du quartier du Nouveau Roubaix, à l’initiative des associations populaires et familiales, qui se mettent à la recherche d’un endroit pour la création d’un nouveau centre familial.

L’ancien garage aménagé en centre familial au n°68 rue Carpeaux Photo PhW

Le garage Coetsier situé à l’angle des rues Ingres et Carpeaux est mis en vente en 1956, et Mme Pollet  Béghin[1], l’une des fondatrices du centre, fera usage de sa fortune personnelle pour acquérir ces locaux. Le garage possédait à l’époque une entrée rue Carpeaux et une sortie pour les voitures réparées rue Ingres. Bien qu’il ne se situe pas au milieu du quartier du Nouveau Roubaix, ce local permettait de faire la jonction entre ce quartier et celui de Moulins Potennerie.

Mesdames Pollet Béghin, Heyndrickx et M. Jacques Michaux constituent un conseil d’administration pour l’essentiel composé d’associations dévolues aux familles : l’association populaire de Roubaix, le Foyer de l’Enfance, l’Association populaire des aides familiales, l’Association des familles, La Maison de la Famille, l’Aide aux mères de famille, le PACT[2]. C’est là un genre d’exploit, ces associations étant souvent concurrentes dans d’autres quartiers de la ville.

Une première assistante sociale vient au centre familial pendant six mois, elle est remplacée à son départ par Melle Raymonde Denis. Au début de l’année 1957, celle-ci reprend le porte à porte dans le quartier, et recueille besoins et attentes de la population. Elle deviendra la directrice du centre familial Carpeaux, mi temps assistante, mi temps directrice du centre, et s’occupera de l’écriture des statuts et du dossier de demande de centre familial auprès de l’association des centres familiaux.  Le conseil de direction est alors composé comme suit : Président, M. Jacques Michaux, Vice-présidents, Mmes Meunier, Pollet-Béghin et M. Seynave, secrétaire, M. Audooren et trésorier,  M. François Motte.

A partir d’octobre 1958, des réunions sont organisées pour recueillir les besoins et les attentes de la population. En Janvier 1959, il est procédé à l’ouverture du centre familial Carpeaux sous l’égide de l’association des centres familiaux. On y trouve des cours de coupe couture, une section de bricolage, un club de dessin, une bibliothèque, des cours de pâtisserie et d’enseignement ménager, un cours de danse et de cuisine. Ce sont les mères de famille qui accueillent. On vient au centre familial pour apprendre et communiquer aux autres, et on peut amener les jeunes enfants qui ne vont pas à l’école. L’assistante sociale reçoit les familles le jeudi et vendredi de 10 à 12 sur rendez vous. Le centre familial de la rue Carpeaux vient de faire ses premiers pas, et déjà échafaude de nouveaux projets.

(à suivre)

Remerciements à Madame Gisèle Delanoy pour son témoignage et pour le document

[1] Il y en a deux  à Roubaix : l’un est situé au 46bis rue de la chaussée dans le quartier de la Guinguette et l’autre est à au n°51 du boulevard de Belfort. Voir le blog Edouard Anseele pour en savoir plus.
[2] Madame Etienne Pollet Béghin, est la fille de Joseph Béghin, industriel à Thumeries (sucre, pâte à papier, presse) et elle épouse Étienne Pollet, industriel lainier, dirigeant des établissements Les fils de César Pollet. Jeune fille, elle se forme au dispensaire école de la Croix Rouge des Longues Haies. Adulte, elle poursuit l’action caritative par son engagement dans l’action sociale. D’après Jacques Eloy Maître de conférences à l’Université de Lille 3.
[3] id

 

Malfaçons !

Janvier 1981. Le centre commercial Roubaix 2000 est dans un état déplorable. C’est une véritable passoire : l’eau pénètre partout et cause des dégâts importants. Cinq pompes fonctionnent constamment pour que le parking souterrain ne soit pas inondé. Des crevasses apparaissent, des joints de dilatation, de la rouille. Tout ceci est du à des malfaçons. Et l’on apprend que la ville a engagé une procédure depuis 1972, année d’inauguration, et que le syndic des commerçants a pris la suite en 1975, notamment  pour faire jouer la garantie décennale.

La pluie à l’étage ! Photo Nord Éclair

On brocarde l’architecte, grand prix de Rome, qui a conçu un véritable blockhaus en centre ville. Même si les commerçants ont payé de leurs deniers la pose de glaces au rez-de-chaussée pour couper les courants d’air, l’étage de Roubaix 2000 reste ouvert à tous vents. On dénonce dans la presse l’irresponsabilité des promoteurs et l’inconscience des entreprises. Le tribunal doit établir les responsabilités des entrepreneurs, et la bataille d’experts est engagée. On parle d’ores et déjà de réhabilitation, à l’image de ce qui se passe pour les constructions d’autres grands prix de Rome, situés dans les quartiers sud de la ville. Il s’agit en effet de procéder à des réparations urgentes, et de fermer le centre pour qu’il soit à l’abri de la pluie et du vent.

La fermeture du rez-de-chaussée Photo Nord Éclair

Entre-temps Roubaix 2000 perd l’un de ses défenseurs les plus actifs. Roger Fruit était le Président du Groupement d’Intérêt Économique du centre commercial depuis 1973. Il faisait partie des quelques commerçants qui avaient connu les péripéties des déménagements successifs. Ayant repris en 1957 la maroquinerie de son père, située 56 rue de Lannoy, Monsieur Fruit s’en va occuper en 1964 un magasin du centre de transit du Lido, avant de rejoindre le nouveau centre en 1972. Il décède en ce mois de janvier 1981. La bataille juridique engagée pour cause de malfaçons sera plaidée en mars 1981. On évalue les réparations à plus d’un million et demi de francs. Les entreprises pourront faire appel, ce qui repoussera d’autant l’exécution des réparations. Des travaux conservatoires sous contrôle d’expert sont envisagés…Malgré toutes ces péripéties, les commerçants croient encore à la réussite du centre commercial, comme le montre leur important budget publicitaire. Auchan joue son rôle de locomotive en drainant plus de 100.000 clients chaque année, les aménagements pour le tramway et l’arrivée prochaine du métro ne peuvent que renforcer leur optimisme.

A l’étage, la galerie des courants d’air Photo Nord Éclair

Cependant, il faut bien constater que 13% des cellules commerciales sont encore vides, et ce sont celles qui subissent le plus l’humidité. Il reste l’étage à couvrir, et les soixante dix commerçants sont prêts à assumer la dépense d’un million de francs que couterait une telle opération. Enfin, il y a le problème du parking, sous utilisé, à cause de l’humidité et de la sécurité. Il est bien proposé qu’il soit gratuit, mais est-ce vraiment une solution ?

Fin de l’usine de velours

L’usine de velours de l’avenue Motte a cessé de fonctionner en 1982, avant de devenir quelques années plus tard l’ensemble de magasins plus connu sous le nom de l’Usine. Nous revenons dans ce premier épisode sur la fin de l’entreprise Motte-Bossut.  En 1843 se crée la société Motte Bossut. Louis Motte, son épouse Adèle Bossut, un oncle Cavrois Grimonprez et un beau frère Louis Wattine Bossut sont les principaux associés de cette première société qui sera dissoute en 1867, après l’incendie de la filature monstre, dont on peut encore apercevoir le mur, entre le monument consacré à Eugène Motte et l’ancien dispensaire de la goutte de lait. Une nouvelle filature sera construite en 1863, dont nous connaissons encore les bâtiments, aujourd’hui occupés par les archives du monde du travail. En 1889, les fils de Louis Motte-Bossut, décédé deux ans plus tôt, étendent l’affaire familiale avec une filature de laine située boulevard de Mulhouse à Roubaix. La nouvelle société Motte-Bossut et fils est toujours une affaire familiale, sans intervention des banques. En 1897, c’est au tour de l’usine de Leers, puis en 1901 le tissage de velours d’Amiens, et en 1903, l’usine de velours de l’avenue Motte à Roubaix.

Les usines roubaisiennes de l’entreprise Motte-Bossut

La filature du boulevard Leclerc Coll Médiathèque de Roubaix
L’usine du boulevard de Mulhouse Coll ADN
L’usine de velours de l’avenue Motte Coll ADN

En 1919, Motte-Bossut devient une société anonyme, dont les actionnaires sont exclusivement des membres de la famille. Elle le restera jusqu’à sa dissolution en 1982. La direction effective de la société et des usines est toujours restée dans la famille. La progression se poursuit avec la construction en 1924 des usines de Vadencourt et de Comines, et une fabrique d’étoffes non tissés à Lys lez Lannoy en 1927. Après la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise Motte-Bossut est toujours renommée pour la fabrication des ses tissus de velours. En 1959, apparaît la marque « Tissus La Tour » et plus spécialement pour le velours la marque Sporvel. En 1967, il y avait encore une dizaine d’usines dans le groupe, l’entreprise traitait le coton depuis la matière première jusqu’à ses formes élaborées : tissages, teintureries, filatures, velours, non tissé.

Tissus La Tour et Sporvel Coll particulière

Fin mars 1981, la fermeture du site du boulevard Leclerc est annoncée. Dans l’usine de l’avenue Motte sont regroupés les bureaux administratifs, la confection, la teinture et la finition du velours, les tissus d’ameublement et les tissus plats pour l’habillement. Le 22 septembre 1981, c’est le dépôt de bilan de l’entreprise. Les raisons invoquées sont les importations incontrôlées entraînant une diminution de 50% de la production. Motte Bossut représente encore le deuxième producteur de velours en France après la SAIC installée dans l’est. L’entreprise emploie alors encore 660 personnes. Un mois plus tard, dans le cadre d’un plan de restructuration, intervient la suppression de 150 emplois et du tissage de Comines. En juillet 1982, après cinq heures d’audience, le tribunal de commerce de Roubaix se prononce pour la liquidation de biens de la société Motte Bossut… S’ensuit une conférence de presse de l’intersyndicale, la présentation d’un projet de reprise de Dominique Motte, fils d’un des actionnaires, avec le soutien du CIASI (comité interministériel d’aménagement des structures industrielles). Un comité central d’entreprise se réunit. Un pourvoi en appel de la décision du tribunal est demandé, ce qui constitue un sursis pour l’envoi des lettres de licenciement. Les salariés manifestent dans la rue et demandent des garanties : assurance garantie salaires, fonds national pour l’emploi, retraite ou départ volontaire à 55 ans, garanties de licenciement pour cause économique pour ceux qui donneraient volontairement leur démission, contrat de solidarité cogestion.

Les salariés en manifestation juillet 1982 Photo Nord Éclair

Finalement le candidat à la reprise renonce. On va vers la liquidation pure et simple. Le 21 septembre 1982, on apprend qu’il y a un nouveau et mystérieux acquéreur, M. Vieilletoile, mais rien n’aboutit. Le 25 septembre 1982, aucun autre acquéreur ne s’est présenté, ce qui entérine la fin des activités de la société Motte-Bossut. A ce moment, il restait encore 498 personnes à Roubaix et Leers (323 à Roubaix et 175 au tissage de Leers)  :  348 ouvriers, 111 employés techniciens et agent de maîtrise, 41 cadres et VRP.

D’après la presse de l’époque

On lira avec intérêt l’article de Stéphane Mathon  Coup de tonnerre, Motte Bossut dépose son bilan dans le site de la société d’émulation, histoirederoubaix.com

Le berceau du rugby roubaisien

Le lycée Van Der Meersch réunissait toutes les conditions requises et nécessaires à la création d’un club de rugby à Roubaix, à savoir un terrain, de l’encadrement sportif et administratif, et surtout des joueurs !

La création du foyer socio-éducatif du lycée intervient fin 1968. A cette date, il y a une symbiose forte entre les parents d’élèves, l’équipe pédagogique et les élèves. De nombreuses sections sont créées parmi lesquelles des activités de chorale, de théâtre, un cercle historique animé par M. Wytteman, professeur d’histoire et géographie, et l’organisation de voyages (Autriche, Angleterre). Il y a aussi des activités sportives animées par les professeurs d’éducation physique du lycée, à l’occasion des après midi sportives (football, hand ball, natation, équitation, golf…et rugby).

La naissance du rugby club Roubaix en 1975 Photo Nord Éclair

C’est André Burette, professeur d’éducation physique, natif du nord, passionné de rugby, qui lance la pratique de ce sport à partir de 1970. D’abord pendant les heures de cours, il est bientôt rejoint par son collègue Perez qui lui, est originaire du sud ouest. On se souvient encore des rencontres mémorables entre littéraires et scientifiques, notamment ce match où le hasard d’un drop littéraire anéantit la stratégie scientifique…Les deux professeurs lancent une équipe de rugby dans le championnat scolaire universitaire à partir de 1972.

Les élèves rugbymen brillent dans les premiers championnats d’académie. Arrive leur dernière année de terminale, ils décident de rester à Roubaix et de créer un club, pour conserver les liens de camaraderie. A l’époque, dans la région, il existe comme clubs de rugby, le Lille Université Club, le Rugby Olympique Club  Tourcoing, et l’Iris de Lambersart.

Le club roubaisien va se créer en 1975 à partir d’un noyau d’une bonne centaine de personnes, avec des équipes cadets, juniors et seniors. L’impulsion vient surtout des juniors, parmi lesquels on peut citer Dominique Vermeulen, futur président et Patrick Mullié.

Terrains sportifs, l’un est aux normes du rugby, l’autre non Cliché IGN 1964

Pour créer un club, il faut un terrain de rugby homologué, et celui du lycée Van Der Meersch est le seul qui le soit à Roubaix. Cela est du au fait que les installations sportives de l’établissement ont été utilisées très tôt pour le sport universitaire. Mais il faut également parler des classes de préparation au professorat d’éducation physique, où sont passés des sportifs comme Guy Drut, et Jacques Carrette. Le lycée dispose ainsi d’une piste d’athlétisme, de terrains de basket homologués. André Burette a pris contact avec la fédération, et le terrain a donc été homologué pour le rugby.

M. Vergin, proviseur du lycée devient ainsi le Président d’honneur du club. Mais il faut un Président actif, et ce sera une présidente, Mme Gillette Mullié. Elle a les compétences requises : professeur d’éducation physique, présidente des parents d’élèves (association Cornec), des fils rugbymen…et quelques relations, en ville comme dans le monde sportif.

Dans un premier temps, il faut s’adresser à la mairie, pour présenter le projet et porter le nom de Roubaix. Gillette rencontre le maire de l’époque, Victor Provo. Le premier magistrat de la ville est enthousiasmé, mais ayant eu quelques déboires avec un autre sport au passé glorieux, il pose une condition en ces termes :

Petit, un club de rugby, mais pas comme le football, il y en aura un, pas d’autre !

Ensuite, ce sont les démarches à la fédération, et la demande de création du club qui prend pour nom Rugby club Roubaix et pour siège le foyer socio-éducatif du lycée Van Der Meersch. Très vite, les joueurs se sont inscrits pour se former, car il faut fournir un arbitre par an, entre autres exigences sportives.

A sa création, le Rugby Club de Roubaix joue en division d’honneur, ses couleurs sont celles du club de Narbonne qui va parrainer les rugbymen roubaisiens : maillot et chaussettes orange, short noir. C’est le début d’une grande aventure qui dure toujours, et dont nous espérons raconter l’histoire dans de prochains épisodes…

Merci à Gillette Mullié, première Présidente active d’un club de rugby masculin, de 1975 à 1981, pour ce magnifique témoignage. Précisons qu’elle est toujours Présidente d’Honneur du club auquel elle est restée très attachée !

Du dispensaire au centre social

C’est en 1910 que la section roubaisienne de la Croix Rouge crée un dispensaire dans les anciens locaux de la boulangerie coopérative l’Union, au cœur du quartier des longues haies, au n°90 de la rue du même nom. Il fut ouvert aux malades le lundi 21 novembre après avoir été béni une semaine plus tôt. Après avoir subi les sévices de la première guerre mondiale, il est restauré en 1924, et ajoute à sa vocation de dispensaire, le recrutement et la formation d’infirmières.

Les élèves infirmières du dispensaire en 1950 Photo Nord Éclair

En 1950, ce dispensaire est toujours actif et ses activités éducatives se sont développées et transformées : on y trouve toujours l’école des infirmières hospitalières, mais également des assistantes sociales et des futures « reines du foyer » selon le titre du journal de l’époque. Ces stages d’instruction sont effectués par des jeunes filles âgées de 19 ans au moins et de 35 ans au plus. Un examen d’entrée attend les postulantes qui ne sauraient justifier d’un niveau d’études générales. Ce sont des élèves infirmières, ou de futures hospitalières, des assistantes sociales, ou simplement des jeunes filles qui viennent se former à la puériculture et aux soins à donner aux malades et aux blessés. Onze médecins viennent donner bénévolement des cours théoriques assistés par trois religieuses, qui jouent le rôle de répétitrices, et donnent des cours de morale professionnelle et des travaux pratiques, donnés dans une salle de démonstration.

La première année d’études est commune aux candidates hospitalières et assistantes sociales, mais les premières auront deux ans à faire avant d’obtenir leur diplôme d’état, alors que les secondes le feront en trois ans. Pendant cette période, elles ont onze mois de stage pratique obligatoire à la clinique, au dispensaire, ou au centre de Comines.

Pour les jeunes filles qui reçoivent un enseignement médico-social, elles obtiennent après une année d’études et sept mois de stage un diplôme d’infirmière croix rouge qui ne leur donne pas le droit d’exercer mais qui les prépare à leur rôle de mère de famille. Cette formation est un premier exemple des animations proposées par la Croix Rouge, qui se complètent  dans le cadre de ses centres sociaux.

La couture au centre social de la Croix Rouge 51 boulevard de Belfort Photo Nord Éclair

Il y en a deux en 1950 à Roubaix, dont la création remonterait à 1947. L’un est situé au 46bis rue de la chaussée dans le quartier de la Guinguette dans un ancien café d’angle, et l’autre est à deux pas du dispensaire des longues haies, au n°51 du boulevard de Belfort. La responsable est Melle Houmer, elle est assistée de quatre monitrices : Melle Jacquart pour l’enseignement ménager, Melle Vandamme pour la bibliothèque, Melle Vanwelden pour le chant danse folklorique et Melle Trackoen pour les expositions et fêtes. Qu’apprend-on dans ces centres ? Tout ce qui a trait à l’entretien du linge familial : utilisation de la laveuse, de l’essoreuse, du matériel de lessive. Ebauche des premières haltes garderies, Bébé est gardé pendant que maman se forme à la préparation du repas, à la pratique de la machine à coudre, des patrons, du fer à repasser électrique. Une bibliothèque pour tous propose un service de prêt et de lecture sur place. Le lieu est convivial, on peut y écouter la radio, bénéficier des services d’un secrétariat social.

Le coin bibliothèque du centre social de la guinguette en 1950 Photo Nord Éclair

Le centre social du boulevard de Belfort disparaîtra, comme le dispensaire, dans l’opération de rénovation du bloc  Anseele au début des années soixante.

Maison de l’enfance

Le chantier de la cité Cil des Trois Baudets a été mené de 1947 à 1949. C’est l’un des premiers lotissements réalisés de ce genre. On peut lire dans la presse de l’époque[1] :

les nombreux visiteurs ont pu constater qu’au beau milieu du vaste chantier on avait laissé un large espace vide. Que de terrain perdu a-t-on pensé ! Eh non, cet espace ne sera pas perdu. Il sera même utilement employé. Car il supportera une maison de l’enfance, qui rendra mille services aux familles nombreuses du quartier. Une maison qui sera aussi une garderie d’enfants, et dans laquelle on donnera des consultations de nourrissons et des consultations médicales.

Au centre de la cité des trois baudets, la maison de l’enfance en 1950 Extrait Photo IGN

Cet article tend à montrer que le projet de la cité des Trois Baudets comprenait donc la construction d’une maison de l’enfance, qui de fait, sera édifiée en 1950. Mme Albert Prouvost de Maigret, dont l’époux est le grand industriel à l’origine du CIL, se voit confier la présidence de l’association.

La maison de l’enfance à ses débuts Photo Nord Éclair

On se propose à l’époque d’édifier d’autres maisons de l’Enfance, dont le financement sera assuré par le concours financier des industriels de la région, la caisse de sécurité sociale, la caisse d’allocations familiales, et par des dons émanant de personnalités américaines (on cite Mme Patton). Des lieux sont évoqués à la suite de celle des trois Baudets à Hem : Wattrelos, Tourcoing, et les Hauts Champs…Une maison identique sera bel et bien édifiée dans le quartier du Laboureur à Wattrelos. Ces Maisons de l’enfance se présentent alors comme les corollaires indispensables de la grande œuvre sociale du CIL.

Qu’y trouve-t-on ? C’est d’abord un dispensaire complet, avec visites à domicile, nuit et jour, semaine et dimanche, une consultation de nourrissons et une consultation prénatale. On y pratique les vaccinations et les séances d’ultra violets pour les enfants. Un cabinet médical est mis à la disposition du médecin contrôleur de la sécurité sociale.Pour le côté social, on y trouve un bureau de sécurité sociale et une annexe de la caisse d’épargne. Il y a également des permanences de l’association des familles et de l’école des parents. On y donne des cours ménagers, qui s’adressent aux jeunes filles, mais aussi aux mamans, l’après midi  et le soir, on peut même y préparer un CAP. Il y a aussi les  jeudis de loisirs organisés (rappelons qu’en 1950, le jour de congé scolaire est encore le jeudi, le mercredi viendra bien plus tard). Bricolage, peinture, dessin, modelage et pyrogravure sont proposés aux amateurs, ainsi que solfège, bibliothèque et cinéma.

Petites usagères de la maison de l’enfance Photos Huguette

On souhaite bientôt compléter ces animations avec d’autres comme des activités sportives, un ciné club et de la construction de modèles réduits et un atelier menuiserie. Et surtout une salle de spectacle, qui sera réalisée ultérieurement. Dix ans plus tard, la maison de l’enfance des Trois Baudets est progressivement devenue un véritable centre social accueillant. Le taux de fréquentation est élevé, et l’on commence à refuser du monde, d’autant que l’habitat s’est développé, du côté des Hauts Champs, où l’on envisage de créer le même type d’établissement.


[1] Nord Éclair avril 1949