Les ateliers mémoire réunissent des habitants qui évoquent ensemble et avec plaisir l’histoire de leur quartier. Ils expriment leurs souvenirs, apportent leur témoignage ou amènent des documents. Puis ils choisissent des thèmes communs, et partent à la recherche d’informations, de compléments, de précisions. Ensuite ils lisent la presse aux archives, interrogent d’autres personnes du quartier, retrouvent des témoins ou des photos. Enfin ils mettent en commun toutes ces informations sous la forme de textes, d’interviews, de montages diapos et de blogs, afin que la transmission de la mémoire collective se fasse de manière documentée et attractive.
La revue Carnets de Mémoire présente la compilation thématique de leurs échanges, enrichie d’illustrations et de recherches ultérieures, après une conférence publique.
Conférences, travaux et publications, tous ces événements sont annoncés sur la page facebook des chroniques roubaisiennes
Le 19 octobre 1988, c’est l’inauguration du tout nouvel espace Carnot, dit centre commercial et de loisirs. Ou comment faire d’une importante friche industrielle un lien entre le centre de la ville et la quartier du Laboureur. La SEM (société d’économie mixte) est chargée de la commercialisation de l’ensemble.
Les onze bâtiments construits au fil de l’histoire des établissements Leclercq Dupire ont été démolis pour la plupart. L’architecte Lecroart et le cabinet Archi 4 ont gardé et réhabilité deux bâtiments possédant un réel cachet architectural. L’entreprise qui a mené les travaux est la SOPANOR avec une douzaine de sous traitants. L’aménagement intérieur propose un bâtiment plus clair et plus accueillant que l’usine d’autrefois. Un carrelage vitrifié reflète la lumière et la brique rouge se marie avec des éléments bleu vert.
La grande surface Champion couvre 1850 m², soit moins que le total de la trentaine de cellules de la galerie marchande, où on trouve des articles de mode, des services (coiffure, clef minute, photo) un salon de thé, une brasserie sur 300 m², des salles modulables.
Dès l’ouverture, c’est la ruée. Le dimanche 23 qui suit, c’est l’ouverture exceptionnelle du dimanche, un des arguments forts de l’Espace Carnot. On y découvre les enseignes installées : une imprimerie « l’espace s’imprime », Sylvie Cadeaux (cuivres faience, electroménager), un espace presse, Pym’s prêt à porter féminin, Centr’optique , la bijouterie Pyramid, le chausseur Flo et Chris, le salon de coiffure Jacques, un service minute (chaussures, clés), l’agence de voyages Jet Set, le Pressing 5 à Sec.
L’Espace Carnot aura permis la naissance d’une nouvelle société commerciale, le Forum Loisirs qui regroupe sept partenaires de Wattrelos et des environs. Cette société exploite un autre bâtiment se trouvant en retrait de l’Espace Carnot et se présente comme un centre de loisirs et de détente. On y trouve douze pistes de bowling homologuées par la Fédération française, douze billards snooker, deux courts de quash, une académie de billard, un espace junior avec flippers et mini-jeux, une boutique avec des accessoires de sports, un bar restaurant à l’enseigne « le forum ».
Pari audacieux que ce lieu de détente familiale, ciblant toutes les clientèles, intéressant la Belgique et les communes environnantes. le Forum Loisirs ouvrira en novembre.
Cyclisme. 1er avril Lesna vainqueur de Paris Roubaix, dans des conditions épouvantables. Cinquante trois partants, trente à l’arrivée. Lesna déjà vainqueur en 1901 réalise le doublé. Le second est Wattelier et le troisième Ambroise Garin le plus jeune des Garin. On trouve aussi dans les dix premiers Oscar Lepoutre, Fischer, Pagie…
Meeting sportif du Racing-Club Roubaisien à l’occasion des fêtes de Pâques. Deux journées de bon et beau sport. Dimanche les équipes roubaisiennes affrontaient celle de la Nationale de Saint Mandé. L’équipe seconde gagne son match (4-0) et l’équipe première également (2-1). La fête nautique se déroule aux Bains Roubaisiens. En water polo, trois équipes engagées : Saint Mandé, les Pupilles de Neptune et le RCR. Les Pupilles remportent la finale contre le RCR. La course de vitesse est gagnée par le champion de France Menneveux de Paris, la course par équipes voit le succès de la Nationale de Saint Mandé. Des démonstrations de nage sont effectués par MM Mathieu, Léon Dubly et quelques élèves du maître nageur roubaisien.
Cyclisme. Maurice Garin organisateur de courses. Lens-Bruay réservé aux mineurs du Pas de Calais et du Nord, et Lens-Lillers pour tous les amateurs des deux départements. Droit d’entrée un franc, prix en espèces.
Football. Matches éliminatoires du championnat de France. À Paris, sur le terrain du Stade Français, le Racing-Club Roubaisien, champion du Nord, rencontrera le Sport Athlétique Sézannais champion de centre est. Le Racing club de France champion de Paris se rendra au Havre pour affronter le Havre Athlétic Club, champion de la Manche.
Football. Le RCR bat le SA Sezannais par 12 à 1. Au Havre, le Racing Club de France a battu le Havre Athlétic Club par 5 à 1. Une réclamation a été déposée, un joueur parisien ayant joué bien que suspendu. Les roubaisiens emmenés par Léon Dubly affronteront donc à Paris les parisiens qui sont donnés favoris de la finale pour le titre de champion de France.
Boxe. Une grande fête de boxe à Roubaix. Le professeur Desruelles a profité de son dernier voyage à Paris pour engager les professeurs et amateurs parisiens à venir tirer à Roubaix, le dimanche 25 mai dans une grande fête qu’il organise et qui aura lieu dans la salle Dominique rue de l’Alouette. Il s’est assuré le concours des professeurs Mainguet, Chabrier, Petit, Antoine et de MM. Anquelin, Fritz, Adnet, Charigot, Mionet, Joberd et Toutard les meilleurs amateurs des salles de boxe parisiennes.
En ces temps de difficultés et de dépendances énergétiques, il est intéressant de se remémorer les débuts de l’automobile avec un carburant différent, l’alcool. Paris Roubaix à l’alcool est une épreuve organisée par le journal l’Auto-Vélo et qui aura lieu le lundi de Pâques 8 avril 1901 sur le parcours du Paris Roubaix cycliste. C’est plutôt une démonstration pratique et non une course car la vitesse maximum sera de 30 km/h. Il s’agit également de promotionner l’alcool comme carburant, ce qui est important pour notre région qui fabrique tant d’alcool. Le droit d’entrée est de 20 francs, les engagements sont reçus au siège du journal l’Auto-Vélo.
Assemblés place de la Concorde, devant le magnifique hôtel de l’Automobile Club de France, les vingt-neuf concurrents ont d’abord répondu à la curiosité du public avant de se prêter aux préliminaires du concours. Les vingt-neuf concurrents : Declercq, Cordonnier, Levassor et De Boisse, Brierre, la société anonyme d’autos et traction , Gillet Forest avec trois voitures, Floris Lorthiois, Brouhot avec trois voitures, Maurice Perez, Prosper Lambert, Delahaye avec trois voitures, Georges Richard avec quatre voitures, Mousay, Sans, Société industrielle des Téléphones, Cornier, Gobron-Brillie, Turgan-Foy, Le Blond. Parmi les chauffeurs il faut signaler la présence de M. le Baron de Rothschild et du croisien Maurice Pérez, le créateur du vélodrome de Barbieux.
Le départ pour la première série des « deux jours » est donné le dimanche matin. L’itinéraire va jusqu’à Amiens soit 148 kilomètres pour les vingt neuf concurrents. Vingt quatre parviendront à Amiens et repartiront le lendemain vers Roubaix.
Un autre départ pour les voitures classées dans la catégorie des « un jour » sera donné le lundi matin. Ceux-là s’en vont directement rejoindre Roubaix avec le droit de prendre de l’alcool à Amiens et à Arras. Vingt et une voitures ont ainsi rejoint Roubaix.
L’arrivée à Roubaix s’effectue pour les deux catégories (un jour et deux jours) au vélodrome de Roubaix. Les portes sont ouvertes à une heure, les télégrammes des contrôles affichés à partir d’une heure et demie. Un programme sportif est prévu et commence à trois heures : course pédestre, handicap et demi-finale cyclistes de l’Internationale.
Publicité : les cycles et automobiles de la marque La Savoisienne construits par Denis Mérel et Cie 7 rue de Maubeuge à Roubaix se recommandent aux amateurs sérieux et sont établis à des prix défiant toute concurrence loyale.
Les promeneurs se sont portés sur le chemin des quatre cantons, venant de Lesquin, d’où l’on pouvait apercevoir de très loin les automobiles arrivant à fond de train et se succédant à de courts intervalles. Les curieux ont admiré la diversité et l’élégance des machines en course. Celles-ci ralentissaient à l’approche des agglomérations, le service d’ordre était organisé par la gendarmerie de Lannoy et le garde champêtre de la commune. Le passage le plus difficile pour les automobiles était la route située entre la halte d’Hem et Forest. L’étroitesse du chemin et les monceaux de pavés qui l’encombraient de chaque côté nécessitaient beaucoup de prudence.
Les premiers concurrents étaient attendus dans l’après midi car la vitesse maxima préconisée par le règlement était de 30 km/h. Mais déjà vers midi on apprenait que des concurrents étaient arrivés au vélodrome. Puis les voitures se succèdent sans interruption et sont chronométrées à l’entrée du vélodrome dont la pelouse accueille des véhicules de tout genre, depuis le quadricycle jusqu’à la grande voiture sans oublier les voiturettes dans des vapeurs d’alcool et un grand brouhaha.
Vers trois heures, la 18 chevaux de M. Auguste Fraignac, président de l’Automobile Club de France débouche sur la pelouse. Il n’a pas concouru mais il a accompli le parcours en une seule étape, se faisant contrôler officieusement. Le programme sportif se déroule comme prévu parfois interrompu par l’arrivée des véhicules.
La marque triomphatrice selon le Journal de Roubaix est la société des établissements Georges Richard dont quatre véhicules ont participé à l’épreuve : un camion de 8 chevaux transportant un poids de 800 kilos, a accompli les 278 kilomètres en 16 heures 30, soit une moyenne de 17 km/h. Une voiture de la même marque également de 8 CV a mis 9 heures 30 pour le parcours soit une moyenne de 30 km/h. Deux voiturettes sont arrivées avec une moyenne de 24 km/h. Pour la consommation, le camion a utilisé 70 litres, la voiture 43 litres et les voiturettes 26 litres. Les résultats commente le journaliste sont concluants pour la marque Georges Richard. Les quatre véhicules seront présentés dès le lendemain chez MM. C et P Devouge, 16 rue de Lannoy à Roubaix et mis à la disposition des personnes qui voudraient faire des essais.
A neuf heures du soir un punch a été offert par le comité de l’Automobile Club du Nord aux organisateurs, commissaires et concurrents du Paris-Roubaix à l’alcool dans la plus grande cordialité dans les salons de l’hôtel Ferraille. Une centaine de personnes y assistaient. M. Fraignac président de l’ACN félicite les organisateurs et particulièrement l’Auto-Vélo. Il termine en buvant à Paris-Roubaix 1902. M. Prade du journal cité, remercie et porte un toast à la surenchère : l’épreuve deviendra annuelle. M. Brangier, président de la société d’encouragement pour l’emploi de l’alcool industriel fait valoir les avantages de ce produit national qu’est l’alcool industriel.
L’industriel roubaisien Leclercq Dupire crée la firme qui porte son nom, mais c’est son fils Louis Leclercq Mulliez qui fonde l’établissement wattrelosien en 1865. Dès 1870, 375 métiers mécaniques sont en activité. La filature de renvideurs fonctionne en 1877, le tissage de draperie en 1893. La teinture et l’apprêt suivront en 1895 jusqu’à l’établissement d’une retorderie en 1910. En 1911, l’entreprise Leclercq Dupire représente 30.000 broches de filature et 1500 métiers à tisser. : articles de doublure, d’alpagas, de robes et de draperie. L’Elephant, marque de Leclercq Dupire est connu mondialement. Cet ensemble industriel de près de 90.000 m² se trouvait rue de Stalingrad (ex rue de l’Industrie) et s’étendait de l’actuelle avenue Mendès-France jusqu’à la rue Carnot.
En 1923, Leclercq-Dupire s’agrandit et comprend deux nouveaux sites, l’un à Cysoing pour le piquage, l’autre à Saint-Python dans le Cambrésis pour le tissage. Puis, s’y ajoutent une usine de peignage, construite en 1934, ainsi qu’une usine de tissage à Aubenton dans l’Aisne à partir de 1950. En 1913, la société comptait 2 300 employés et 2 000 en 1932.
En 1968, intervient la fusion dans le groupe DMC, le mariage de la laine et du coton puis les activités se répartissent et évoluent entre Soparlaine et Intissel Cursel par le développement de l’activité des non-tissés ou étoffes nappées. En 1974, l’entreprise, alors contrôlée par Dollfuss-Mieg et Compagnie, est absorbée au sein de la société Texunion. Le site Intissel rue du docteur Leplat ferme ses portes en 1975.
Que va-t-on faire de cette grande friche industrielle ? En effet, la relocalisation de la firme Intissel sur le site de la Martinoire laisse 26.000 m² inoccupés et difficilement réutilisables pour des activités industrielles. La question est débattue en Conseil Municipal. Un projet d’aménagement est présenté par la SEM, qui consiste à implanter sur le site un centre commercial, un ensemble de services et de loisirs. On suggère que les surfaces commerciales soient proposées en premier lieu aux Wattrelosiens, on réclame un cinéma, une patinoire, des expositions permanentes et on espère que l’Espace Carnot, tel est le nom de l’opération, ne sera pas un autre Roubaix 2000.
Il est hors de question de rafistoler la vieille usine. On ne retiendra que les éléments sains et ceux qui ont un intérêt architectural. Les quatre cinquièmes des bâtiments existants vont disparaître. On ne gardera que le bâtiment du côté de la rue de Stalingrad, à gauche du porche, le bâtiment parallélépipédique que l’on voit de la rue Carnot, délesté de quelques dépendances, afin de réaliser un parvis ouvert sur la rue Carnot. On reconstruira en neuf sur 8000 m² environ et il y aura un parking de 260 places. L’architecte roubaisien Lecroart, Bernard Vignoble et le cabinet Archin de Suresnes ont réfléchi au projet. Quelques problèmes à résoudre : la dénivellation de 2,50 mètres entre la rue Carnot et la rue de Stalingrad crée deux niveaux différents, la voie de chemin de fer désaffectée.
Voici ce qui est prévu : en 1, un parking de 56 places, utilisable quand le grand parking sera fermé. En 2, une moyenne surface commerciale (1630 m²) au niveau supérieur. Au niveau inférieur, un bowling huit pistes, une brasserie restaurant. En 3, une galerie commerciale. En 4, un supermarché sur 4000 m², bâtiment neuf. En 5, un centre artisanal sur deux niveaux, une vingtaine de cellules modulables. En 6, un centre sportif de 3600 m², courts de tennis couverts, squash, salle de tennis de table, gymnase, vestiaires, sanitaires, bureaux administratifs et bar. Enfin en 7, un parking de 254 places fermé le soir et le dimanche.
On estime que les travaux devraient durer quatorze mois, l’Espace Carnot devrait être opérationnel en septembre 1988.
Roubaix a la particularité d’avoir reconstruit plusieurs églises sur son territoire. Ce fut le cas de l’Église du Saint-Sépulcre, place d’Amiens ; une première et grande église de briques en style romano-byzantin est construite entre 1870-1873, devient une église paroissiale en 1877. Mais, devenue vétuste, elle est démolie en 1961. Un accord entre la commune, propriétaire de l’édifice, et l’évêché assure le suivi d’un nouveau lieu de culte qui est bâti entre 1961 et 1962 par les architectes roubaisiens Luc Dupire et Marcel Spender. De même l’église du Très-Saint-Rédempteur construite rue Bourdaloue en 1881-1884 par Paul Destombes est bénie le 18 février 1884. Après les années 1970, l’église, faute d’entretien et par manque de moyens du diocèse, se dégrade. L’église ferme en 1988 et l’association diocésaine la fait démolir en 1990 avec l’accord de la commune. Une nouvelle petite église moderne de briques, plus fonctionnelle, est financée en partie par la commune en remplacement de la première, tandis que l’association diocésaine assure la maîtrise de l’ouvrage. Le projet est confié aux architectes Philippe Escudié et Jean-François Fermaut. Elle est bâtie en 1993-1994. C’est enfin le cas de l’Église Sainte-Bernadette, avenue Alfred Motte La première église Sainte-Bernadette élevée par Vilain et Serex s’avère à la fin du 20e siècle trop vaste pour les besoins paroissiaux et inadaptée aux modes de célébration contemporains. En 1990, l’évêché de Lille annonce la décision de vendre l’église et ses locaux annexes. Un concours d’architecture est aussitôt organisé et la première pierre de la nouvelle église posée en 1991, sur un terrain appartenant à la commune situé sur la même avenue. Elle est construite sur les plans des architectes Philippe Escudié et Olivier Bonte entre 1991 et 1993. Elle est financée par l’association diocésaine et par la commune de Roubaix.
L’Église du Sacré-Cœur du XIXe siècle, s’élève sur la place d’Audernarde et son parvis fait face à la rue Pellart. Elle résulte du vœu des Roubaisiens d’ériger un lieu de culte en l’honneur du Sacré Cœur si la ville est préservée de la guerre contre la Prusse. Sa construction débute donc en 1871 mais n’est pas achevée quand débute la Première Guerre mondiale. C’est en effet la première église roubaisienne dont la municipalité républicaine de l’époque refusa de prendre en charge les dépassements budgétaires. Les catholiques roubaisiens promettent alors de la terminer si la ville est épargnée. Promesse tenue en 1930. Le clocher abrite alors quatre cloches : la plus lourde pèse 3,6 tonnes, la plus légère 700 kilos.
En 1971, le lieu de culte ferme pour des raisons de sécurité et il est rasé l’année suivante. La municipalité décide alors de construire un espace de jeux pour enfants équipés de bac à sable et de portiques. Pourquoi n’a-t-elle pas été rebâtie, alors qu’un projet avait été adopté à l’instar de l’église du Saint Sépulcre ? L’architecte Omer Lecroart avait en effet présenté un projet dont le coût s’élevait à plus d’un million de francs. La commission des églises avait pris une part du financement et la commune en prenait pour 75 % du montant. Un emprunt est alors envisagé.L’église est plus petite que la précédente 35 mètres sur 13 de large et sera rebâtie du côté de la rue Pellart. Il restera donc un emplacement libre entre l’église et le presbytère qui lui ne sera pas démoli.
La démolition s’effectue jusqu’en mai 1972. Mais les choses en restent là. Deux projets ont été estimés très coûteux, le projet de 1973 combattu par une partie du clergé prévoyait l’adjonction d’un lieu de culte pour les musulmans, une mini mosquée de six mètres sur dix. Et puis une partie de la population catholique estime qu’il y a plus urgent à faire que de construire un lieu de culte quand il s’en trouve un à moins de cinquante mètres.
On se reporte alors sur l’appropriation de la chapelle de la visitation qui servira d’église paroissiale après quelques aménagements. C’est en 1975 à l’issue d’une réunion à laquelle participent Monseigneur Gand évêque de Lille et Léonce Clérembeaux député et adjoint au maire, que la décision est entérinée. Les sœurs de la Visitation ont accepté d’envisager leur départ, à condition d’être relogées dans la périphérie. Des solutions sont recherchées sur Sailly-Lez-Lannoy.
Le couvent de la Visitation fera donc l’objet d’un projet en quatre parties : tout d’abord la chapelle qui sera appropriée pour diverses activités paroissiales. Puis le corps principal du couvent serait transformé en foyer logement pour personnes âgées, ensuite la plus grande partie du terrain serait mise à disposition du public sous forme de parc avec aire de jeux, sur le modèle du square Destombes. Enfin le bout de terrain situé entre les maisons de la rue de la Vigne et celles qui se trouvent au quai de Nantes et boulevard de Strasbourg vont recevoir un semble d’une cinquantaine de logements et de places de parking. Quant à la place d’Audenarde, désormais libre de toute occupation, elle fera l’objet d’une consultation de la population, avant de devenir un espace de jeux pour enfants.
Football : le RCR fait jouer toutes ses équipes. Sur le terrain de la rue de Beaumont, les équipes 1 et 2 s’affrontent en un match d’entraînement. L’équipe 5 matchera le football club de Mouscron à Tourcoing. La première demi finale du Championnat du Nord scolaires entre l’équipe du Collège de Saint Omer et celle du RCR se déroulera sur le terrain des Villas. Le Sporting Club Roubaisien jouera contre l’équipe 4 de l’UST sur le terrain du Pont-Rouge. L’Iris -Club Roubaisien jouera sur son terrain un match amical contre la Gauloise de Wattrelos.
Aviron : le cercle nautique l’aviron a renouvelé sa commission pour 1902 : Président Émile Truffaut, vice président Ernest Wante, secrétaire Émile Delchambre, trésorier Henry Hazebroucq. Chef de matériel M. J. Cau, commissaires MM. Bouckaert, Mazure, Pétri, Delobel.
Cross Country National. C’est le dimanche 2 mars que se déroulera à Paris cette grande épreuve annuelle organisée par l’USFSA. Elle réunit 270 coureurs répartis en 27 équipes dont dix équipes de province. Le journal regrette de ne pas voir figurer de clubs roubaisiens ou tourquennois.
Football : le RCR a battu l’équipe du Collège de Saint Omer par trois buts à deux après un très beau match. (Buts roubaisiens de Renaux, Dubly et Jenicot). Le Football club Wattrelosien l’a emporté sur l’Iris-Club Roubaisien par trois à zéro. La Gauloise de Wattrelos a gagné son match contre l’Iris-Club Roubaisien par deux à zéro.
Cross country, le challenge international du RCR est pour bientôt. Les engagements sont reçus jusque jeudi soir chez M. Maurice Dubrulle 71 rue d’Alsace, accompagnés du droit d’entrée soit 5 francs par équipe de huit coureurs, ou 1 franc par coureur individuel.
Boxe. Une réunion est organisée à l’Académie de boxe française 18 rue du Collège à Roubaix, dans le but de former une société dont feraient partie tous les élèves de la salle Desruelles. Ce nouveau club aurait pour but d’encourager particulièrement le sport de la boxe et notamment en organisant des fêtes et assauts par invitation, pour lesquels le concours de maîtres parisiens est déjà assuré.
Cyclisme : de superbes affiches ont été apposées pour la grande journée sportive du 30 mars. Le sympathique directeur de l’Auto-Vélo, Henri Desgrange, accompagné d’un de ses rédacteurs M. Mercier, correspondant sportif du Journal de Roubaix, et de M. Vitors directeur du Nord Sportif étaient de passage à Roubaix pour prendre sur place toutes les dispositions nécessaires tant au point de vue de l’arrivée de la course Paris Roubaix qu’au point de vue des courses de voiture qui auront lieu sur la piste du vélodrome.
Athlétisme : une fête athlétique à la salle Jeanne d’Arc. Une grande fête athlétique aura lieu dans la salle de la rue Jeanne d’Arc, organisée par la société l’Union des Sports de Roubaix. Au programme, travail athlétique par M. Florent Stirnaut accompagné d’un jeune élève de 18 ans. Travail classique pour tous les élèves. Les Bourbonnais, les rois de l’acrobatie. Match revanche Coudenys troisième du championnat du Nord contre Bouzin deuxième du championnat Rousseau, poids légers. Enfin, M. Florent Stirnaut luttera avec n’importe quel amateur ou professionnel qui se présentera.
Boxe : anniversaire de l’académie de boxe. Voilà un an le professeur Jean Desruelles fondait l’académie de boxe de Roubaix, 18 rue du Collège et la prospérité de cet établissement n’a fait que s’affirmer. Suit une longue liste d’élèves parmi lesquels beaucoup de noms de la bonne société roubaisienne, tourquennoise, lilloise et amiénoise. Mais il n’y a pas que des sujets masculins parmi les élèves du professeur Desruelles : Mlles Peugniez, Jonville et Maertens sont également pratiquantes. M. Desruelles est également le professeur attitré du lycée de Tourcoing et de l’Union des Sports Athlétiques de Roubaix.
Automobilisme : Le comité de l’Automobile Club du Nord organise le 16 mars un rallye paper automobile. Le départ sera donné à 9 heures et demie du matin au Parc de Barbieux à Roubaix. Le parcours comprendra une trentaine de kilomètres et l’arrivée se fera à Lille vers onze heures et demie. Une médaille en vermeil sera offerte au premier arrivant. L’allure ne devra jamais dépasser la vitesse permise. Les organisateurs comptent sur la participation de nombreux chauffeurs. Une excursion sera organisée pour le jour de Pâques jusqu’à Arras sur le parcours de la course Paris Roubaix.
La fête sportive du RCR. Temps merveilleux, sport excellent et public choisi. En football le RCR affrontait le Cercle Sportif Brugeois. Les belges mènent 2-0 à la mi-temps, gagnent finalement 3-0. Le cross a été un gros succès. Les parisiens du Racing Club de France dominent la course mais un jeune roubaisien, Honoré du Stade Roubaisien, se classe deuxième derrière De Fleurac du RCF et devant cinq autres parisiens.
Escrime. La société des sports réunis donnera dimanche 23 mars une fête intime en son local du Café de Bruxelles, rue de la Chapelle Carette à Roubaix. Elle s’est assurée du concours de MM. Victor Fort, moniteur à l’école de Joinville, professeur d’escrime à Roubaix, Moulard ex-brigadier d’escrime au 38e d’artillerie, Armand Plaire de Verviers, boxeur amateur et de Paul Boghaert le lutteur roubaisien bien connu.
Un projet de fédération sportive. Aux jeunes sportsmen de Roubaix. Le football et les autres sports athlétiques ont pris cette année un développement considérable dans le Nord. E toutes parts sont fondées des sociétés libres et sur chaque terrain à peu près convenable l’on peut voir chaque dimanche s’entraîner des jeunes gens mais malheureusement pour ces Clubs, l’affiliation à la société mère l’USFSA coûte beaucoup trop cher pour leurs ressources. Pourquoi donc toutes ces jeunes sociétés ne se réuniraient-elles pas pour créer une union qui prendrait en mains leurs intérêts et organiserait elle aussi, des championnats, de façon à faire naître l’émulation parmi tous les jeunes gens si désireux de faire montre de leurs aptitudes ?
Le nom de Petit Paradis provient de l’enseigne d’un estaminet qui se trouvait en 1895 au n°223 Grand Rue. Dans le rectangle formé par les rues Lacroix, Fourcroy le boulevard de Strasbourg et la Grand Rue, il y avait un certain nombre de courées. Ainsi rue Lacroix, au 12 la cour Lauwers, au 16 la cour Richardt Prouvost, au 22 la cité immobilière. Rue Fourcroy la cour Watteau au 10-12, la cité Lauwers au 20, la cour Millescamps au 30. Grand Rue, la cour Duthoit au 215, la cour du Petit Paradis au 219, la cour Vandendorpe Platel juste avant la Place Nadaud. Boulevard de Strasbourg : la cité Charpentier entre le n°3 et le n°19.
En 1972 est votée la reconduction de l’accord intervenu en 1970 avec la Communauté Urbaine pour la réalisation du programme de résorption des courées, la ville s’étant chargée de demander la déclaration d’utilité publique. L’opération associe les îlots Petit Paradis et Ingouville. Respectivement 115 et 123 immeubles bâtis à démolir, pour la construction de 126 logements HLM et 41 logements ILM et 173 logements HLMO par la société anonyme d’HLM le Toit Familial.
Juste avant la démolition, en 1972, il y avait encore quelques commerces et entreprises présentes dans le secteur : rue Fourcroy, les constructeurs mécaniciens Priau et fils au n°6 et le fabricant de meubles Vandevenne au 32- 34 ; rue Lacroix, au 28bis les soupes Debouvrie, au 34 le café de l’abattoir. Grand Rue au 203 la teinturerie Anett, au 205 une épicerie, au 207 une boucherie, au 211 une bonneterie, au 213-215 un café, au 223 un pâtissier, au 225 et 227 des épiciers.
Février 1975, le Petit Paradis n’est plus qu’un grand trou d’où sortiront bientôt des immeubles HLM. Les nouveaux logements vont être construits par la société le Toit Familial associée au CIL de Roubaix Tourcoing. Quatre tours vont être édifiées : un immeuble de 9 étages comprenant 49 appartements, un deuxième immeuble identique au premier, un troisième immeuble de 9 étages comprenant 38 appartements et un quatrième de 9 étages comprenant 37 logements de type ILM d’un standing supérieur aux HLM.
L’opération a gardé le nom de l’ancien quartier Petit Paradis. Elle prévoit un total de 181 places de parking au sol un terrain de jeux pour les enfants en retrait vers le boulevard de Strasbourg qui fera tampon avec la Grand Rue. Un terrain a été cédé à la municipalité en bordure de l’école maternelle du boulevard de Strasbourg. Il est question d’y construire des classes supplémentaires si le besoin s’en faisait sentir. Une station service BP, prévue dans l’opération, s’est implantée Grand Rue, elle prendra le nom de station service du Galon d’eau. Elle a aujourd’hui disparu.
On en parlait depuis 1972 au moins ! On avait fait mieux, puisqu’un architecte avait été sollicité pour un avant projet immédiatement transmis à l’autorité supérieure. Le Conseil Municipal a réservé les terrains situés à l’angle des rues Saint-Joseph et Florimond Lecomte pour son implantation future. Là se trouvaient les bâtiments de l’ancienne école de filles du Centre, qui abritèrent autrefois les services de la mairie.
Vélodrome et arènes de Roubaix. Une nouvelle administration va exploiter le vélodrome et les arènes de Roubaix et elle prépare un superbe programme pour 1902. La saison commencera à Pâques avec Paris Roubaix, dont l’organisation est confiée au journal l’Auto Vélo. Une épreuve automobile Paris Roubaix à l’alcool sera organisée comme l’année dernière. La société du vélodrome et des arènes existe toujours, mais la direction a été confiée cette année à M. J. Fosté de Paris.
Nord Sportif. Le journal Nord Sportif se propose d’organiser en juillet ou en août une course régionale cycliste sur route. Il propose aux lecteurs de la région de choisir l’itinéraire parmi les cinq suivants : Lille-St Amand, Lille-Dunkerque, Lille-Amiens, Lille-Calais, Lille-Boulogne sur mer. Ce petit référendum est ouvert jusqu’au 2 février, on connaîtra le 7 février le recensement des lettres.
Avenir Athlétique Roubaisien. Suite à la réunion de la commission le 29 janvier, certains articles du règlement ont été modifiés. Le prix des cotisations a été fixé à 50 centimes par mois. La commission a étudié divers projets notamment les cours de canne, boxe, lutte, escrime et culture physique. On est prié de s’inscrire au local, café Déarx 94 rue de France.
Escrime. Une nouvelle salle va ouvrir. Il s’agit d’une réouverture, la salle de feu M. Leuridan 164 rue de Lille à Roubaix va être reprise sous la direction de M. Victor Fort, le jeune professeur bien connu.
Patinage au Parc de Barbieux. Si beaucoup se plaignent de l’hiver, il y en a d’autres qui s’en réjouissent, les patineurs sont de ceux-là. Les gelées que nous subissons ont transformé en un superbe champ de patinage l’étang de Barbieux et chaque jour, nombreux sont ceux qui viennent y patiner.
Football. La finale du championnat du Nord opposait l’union sportive de Calais et le Racing Club Roubaisien sur le terrain de la rue de Beaumont malgré les rigueurs de la température. Le terrain était très glissant. Albert Dubly marque deux fois pour les roubaisiens, c’est le score à la mi-temps. Les maritimes profitent de la seconde partie du jeu pour égaliser. Les roubaisiens ont péché par excès de confiance.
Athlétisme. Le Club Athlétique Roubaisien nouvellement créé organise des séances d’entraînement tous les mercredis matin et dimanche soirs ans la salle de la société 34 rue de Lannoy.
Football. Championnats du Nord. Le RCR a été champion de la deuxième série après sa victoire sur l’Union Sportive Boulonnaise, champion de la région maritime, par quatre buts à un. Le RCR présentait pourtant une équipe remaniée suite à la défection de plusieurs indisposés, alors que les boulonnais avaient leur équipe type. Le terrain était détrempé suite au dégel. Score à la mi-temps 2-0. Les maritimes marquent un but à la reprise, mais les roubaisiens marquent deux nouveaux buts.
Cyclisme. Maurice Garin à Lens. Le vainqueur de la course Paris Brest 1901, Maurice Garin qu’on appelait le roubaisien d’adoption vient de se fixer à Lens pour y faire le commerce de cycles. Garin aurait renoncé aux courses mais il s’occupe déjà d’organiser une course sur route pour le mois de juin prochain.
Football. Le challenge international du nord organisé par l’Union Sportive Tourquennoise vient de débuter. L’UST affrontait l’Iris Club lillois et l’a emporté par deux buts à un.
Natation. Une belle réunion de la section natation du Racing Club Roubaisien. Une belle partie de water-polo a montré les progrès accomplis par les joueurs.
Tir. Tir National de Roubaix (stand de la Grand Rue 311). On donne les résultats du concours du dimanche 23 février : 1er prix Victor Renard, 2e Floris Salembier 3e Henri Vantroys, 4e Victor Dewailly. On annonce qu’un grand concours international de tir aux armes de guerre à 200 mètres réduit Jouvet à 20 mètres et Flobert à 12 mètres aura lieu prochainement au Stand de Tir National.