Les tramways à l’entrée de Wattrelos

La société des tramways dite Compagnie anonyme des tramways de Roubaix et de Tourcoing a été déclarée en faillite dès 1882, avant d’avoir exécuté toutes les lignes de son réseau. Rappelons que ce sont alors des tramways tirés par des chevaux, dont trois lignes sur les cinq prévues étaient exploitées. Seule la ligne Lille Roubaix est desservie par un car à vapeur.

Les tramways tirés par des chevaux à Lille doc VDN

La ligne n°1 d’une longueur totale de 3800 mètres empruntait à Roubaix, les rues de Lille, Neuve, Grand Place, Grande Rue, rue du Collège et rue de Tourcoing. La ligne n°2 dite de Mouvaux à Wattrelos, passait par les rues de Mouvaux, du Grand Chemin, rue Saint Georges, Grande Place, Grande rue sur une distance de 6935 mètres. La ligne n°3 dite de Roubaix à Lannoy empruntait la grand place, la grand rue, la place de la liberté, la rue de Lannoy sur une longueur de 4115 mètres.

Étaient prévues les lignes n°4, de la Gare de Roubaix-Wattrelos, par la Grand rue, rue Pierre de Roubaix, et boulevard Beaurepaire sur une longueur de 2385 mètres. La ligne n°5 de Roubaix à Tourcoing, par la rue St Vincent de Paul, la rue d’Alsace et le boulevard de la République.

Le pont de Wattrelos doc BNRx

On le voit, la commune de Wattrelos est peu desservie par ce mode de transport. La ligne n°2 s’arrête au canal de Roubaix, arguant de la difficulté technique de traverser le pont. Mais les choses vont bientôt changer suite à la rectification du chemin de grande communication N°9 à Roubaix mais surtout à Wattrelos où l’ouverture de la rue Carnot va donner une nouvelle perspective pour le tramway et une nouvelle destination via la traversée de la commune, à savoir la frontière et la Belgique.

Rue Carnot doc VDN

Ce n’est qu’en 1893 qu’un avant projet suivi d’une enquête d’utilité publique concernera l’établissement d’une voie de tramways de Mouvaux à Wattrelos dans la partie rectifiée du chemin de grande communication n°9 sur le territoire de Wattrelos. Il ne s’agira alors plus de chevaux ni de car à vapeur mais bien de tramways électriques. Entre-temps, une nouvelle société de tramways sera constituée par les villes de Roubaix et Tourcoing qui poursuivra le développement de ce moyen de transport.

à suivre

Extrait de Wattrelos fin de siècle éditions Atemem

Le retour du tramway

Ainsi il semble bien que Wattrelos ne bénéficiera jamais du métro. Jamais, il ne faut jamais dire jamais, selon certains. En attendant c’est bien du tramway qu’on parle et dont on s’interroge sur le futur tracé à Wattrelos. Alors, on concerte, on discute.

Un tracé de référence est proposé sur le boulevard Mendès-France, légèrement décentré par rapport au cœur de ville, l’axe structurant la ville en son centre, la rue Carnot étant trop étroite pour y faire passer un tramway sans remettre radicalement en cause tout ou partie des autres usages (circulation automobile, y compris en sens unique, stationnement, commerces,…). Ce tracé de référence présente également l’avantage de desservir le quartier Beaulieu. Mais il présente l’inconvénient de longer certains secteurs faiblement urbanisés (Friche industrielle au devenir incertain, déchetterie,…) et donc d’offrir un desserte peu satisfaisante.

Le boulevard Mendès-France, vue Google Maps

Nous voilà donc partis pour un tramway quasi-périphérique !

Une alternative consistant à mettre en œuvre un bus à haut niveau de service (BHNS) sur la rue Carnot, axe apparaissant comme le plus logique car desservant la partie la plus dense de la ville et situé dans le prolongement de l’actuel tramway Lille-Roubaix. Les justifications de cette alternative sont d’une part une meilleure desserte de la partie la plus dense de la ville et d’autre part le fait qu’un BHNS peut plus facilement s’intégrer dans une rue relativement étroite et contraignante.

La rue Carnot vue Google Maps

Autre solution renforcer le bus de la rue Carnot. Mais il semble que l’on n’arrive pas à trancher entre les deux projets.

Lors de l’atelier thématique qui s’est tenu à Wattrelos, les participants répartis en cinq groupes de travail se sont exprimés sur ces sujets et ont finalement constaté les avantages et inconvénients des deux tracés sans qu’un consensus ne se dégage pour l’une des deux alternatives.

Des observations sont formulées sur le coût de l’opération.

On peut finalement se demander s’il n’est pas préférable d’améliorer l’existant plutôt que de déployer une nouvelle infrastructure de transports en commun. Le coût d’aménagement urbain sera moindre. Les arrêts de bus existent déjà et des portions de route empruntées par les bus actuels ont même déjà été réhabilitées récemment. Augmenter la fréquence des bus sur le territoire communal voire ajouter une ligne de bus classique pour les quartiers les moins desservis sont des solutions.

D’autres observations ont également été déposées le plus souvent en défaveur du tracé de référence:

Comment faire plus incongru que ça? Alors que toute la vie socio-économique et le potentiel de renouveau sont organisés autour de la rue Carnot et du nouveau quartier du parc. On décide de faire passer le tramway là où il n’y a rien ! Ah si pardon, une usine polluée enfouie sous terre, des casses automobiles, une déchetterie, un crématorium, un terrain vague pour lapin…On a déjà loupé le coche du métro il y a 20 ans, alors un peu de bon de sens .

Des propositions sont avancées qui mixeraient les deux tracés.

L’itinéraire de la variante nord, qui passe par la mairie de Wattrelos et qui va jusqu’à Herseaux est clairement la plus pertinente en matière de desserte de la population comme des emplois, et permettrait de penser la connexion avec le réseau ferré belge. Ce prolongement en tramway était jusque-là une évidence : c’est celle qui était présente dans le SDIT adopté en 2019 et qui a été soumis lors de l’appel à projet de l’État. La contribution de l’État obtenue à cette occasion est-elle garantie en cas de changement majeur du projet comme c’est le cas ici ?…Le tramway est écarté à la seule justification qu’il ne permettrait pas de concilier « tous les usages (stationnement, circulation, modes actifs) ». Pourtant, l’objectif du projet n’est pas de concilier tous les usages, y compris le stationnement, mais bien de prioriser les transports en commun et actifs et de requalifier les axes les plus urbains. De plus, ces usages sont à penser dans leur évolution, notamment avec la mise en œuvre de la ZFE (zone à faibles émissions) obligatoire à partir de 2025. L’abandon du tramway sur cet axe n’est ni légitime, ni cohérent avec les intentions du projet propre dans sa globalité. Il est regrettable qu’afin de conserver du stationnement, le choix du trajet nord en tramway ne soit pas présenté en tant que variante acceptable.

Le tramway en question doc VDN

Un plan prévisionnel nous décrit le projet : arrivant du boulevard de Beaurepaire à Roubaix, le tramway passe sur le pont bleu, et emprunte le boulevard Mendès-France. Un premier arrêt est prévu au débouché de la rue Georges Seghers puis un autre au niveau de la rue Gabriel Péri ensuite rue de Leers, rue Vallon, Beaulieu (en pointillés ?) rue des Fossés (à l’angle de la rue Vallon), rue Jules Guesde (au rond point du Saint Liévin), Pablo Neruda (toujours sur la rue Jules Guesde?) et Hippodrome (nouveau quartier centre). Des questions se posent quant aux pointillés de Beaulieu. Faut-il une voie dans le quartier ou un simple arrêt au rond point de la rue Aristide Briand est-il suffisant ? De plus l’arrêt Pablo Neruda est trop éloigné du collège, un autre nom serait à trouver. À moins que ce soit une erreur des prévisionnistes ? D’autant que la ligne se termine à deux pas de la Grand Place, dans ole nouveau quartier de l’Hippodrome.

Et la MEL de conclure : Sur l’axe Roubaix-Wattrelos, le tracé de tramway par le boulevard Pierre Mendès France à Wattrelos est privilégié. Les études de faisabilité devront permettre de déterminer le terminus de la ligne en tenant compte de l’offre globale de transports en commun. L’opportunité d’une liaison en tramway jusqu’à la gare d’Herseaux en Belgique n’est pas démontrée.

Le projet de tramways sur Wattrelos doc MEL

Comment est desservie la ville de Wattrelos, autrement que par des rues bondées de voitures ? De train ne parlons plus, la voie de chemin de fer est devenue une allée piétonnière et une rue de liaison entre deux grands axes et la gare, une école de musique après d’autres utilisations.

Le bus liane d’Ilevia doc Ilevia

Les lignes de bus sont actuellement les suivantes :

*MWR Roubaix Eurotéléport > Mouscron Gare, qui permet une liaison entre Roubaix et la ville de Mouscron en Belgique en passant par la rue Carnot à Wattrelos.

*ligne 3 Wattrelos Quartier Beaulieu > Leers La Plaine, elle relie Wattrelos à Roubaix Eurotéléport, Lys-Lez-Lannoy, Lannoy, Toufflers et la ZI Roubaix Est

*la ligne 35 Roubaix Eurotéléport > Leers Eglise > Wattrelos Quartier Beaulieu > Tourcoing Centre

*la CIT5 La Citadine de Roubaix et Wattrelos qui relie Wattrelos Centre à Roubaix Fraternité en traversant les différents quartiers wattrelosiens et roubaisiens,

*la 17 Tourcoing Centre > Wattrelos Centre, qui relie Wattrelos Centre à Tourcoing Centre en passant par les quartiers Square Calmette, Sapin Vert et la zone de l’Union avec un terminus à Tourcoing Centre,

*la Z6 Gare Jean Lebas Roubaix > Wattrelos ZAC Winhoutte via La Martinoire

Et il y a à Wattrelos un dépôt de bus qui gère un partie du réseau ilévia composé de plus de 450 bus qui desservent pas moins de 3200 points d’arrêt sur l’ensemble de la MEL !

Alors le tramway dans tout ça ? C’est pour 2025 ! Cela nous donne envie de nous pencher sur le passé et de suivre l’évolution du tramway de la première époque, c’est à dire de son apparition en 1892 à sa disparition en 1951/1956 et son remplacement par des bus.

À suivre

D’après les différents articles de la VDN, les communications MEL sur le sujet

Michelin à Leers

Octobre 1971, on annonce la construction d’une nouvelle usine dans la zone industrielle de Roubaix Est. Michelin vient installer une unité spécialisée dans le montage, la fabrication et la réparation des machines outils et des outillages destinés à l’ensemble des usines du groupe Michelin à travers le monde, soit 34 unités réparties aux quatre coins du globe. La nouvelle unité du nord est en quelque sorte une extension de la maison mère de Clermont-Ferrand. Elle assurera l’usinage d’un certain nombre de pièces et leur montage mais fera aussi largement appel à la sous traitance, notamment en matière de fonderie et d’usinage.

Annonce Michelin avril 1971 doc NE

Ajusteurs, tourneurs, fraiseurs, tôliers, serruriers, tuyauteurs sont demandés. Après leur sélection, les candidats commencent un stage de formation à l’utilisation du matériel, qui se déroule dans l’usine provisoire du boulevard de Mulhouse transformé en atelier école. Quarante personnes s’y trouvent déjà, encadrés par une dizaine de techniciens venant tous du siège social de Clermont-Ferrand et parmi eux, des gens du Nord qui réintégrent leur région.

Annonce Michelin Septembre 1971 doc NE

Les travaux commenceront dès que l’acquisition des terrains sera réalisée. La construction des bâtiments prendra un an environ. L’usine occupera 50.000 m² dont 25.000 m² couverts. Elle s’implantera dans la partie de la zone industrielle qui borde la route reliant Lys-lez-Lannoy à Leers.

Annonce Michelin Septembre 1972 doc NE

Au démarrage Michelin Roubaix utilisera 150 personnes, ce chiffre devant passer à 400 vers la fin de l’année 1974 et atteindre 500 par la suite. L’usine emploiera peu d’ingénieurs de production et ne possèdera pas de service commercial, travaillant uniquement à satisfaire les besoins internes de Michelin.

Les carterpillars de novembre doc NE

En novembre 1971, trois énormes carterpillars ont pris possession du terrain à la sortie de Leers et vont bientôt entrer en action. On prévoit l’ouverture de l’usine pour novembre 1972.

à suivre

Mai 1903

Le journal des sports de mai 1903

Football. Finale du Challenge international du Nord, entre le Racing Club Roubaisien et le Racing Club de Bruxelles. Bruxelles l’emporte par 4-0.

Football. Un match RCR UST au profit des pêcheurs bretons. Remerciements du Préfet du Morbihan pour l’envoi de la somme collectée à l’adresse du Président de l’Union Sportive Tourquennoise.

Football. Sociétés indépendantes. Citées dans la liste les équipes suivantes : Club Sportif Roubaisien, Sporting Club Roubaisien (terrain au Pont Rouge) Olympique Roubaisien, Etoile Sportive Roubaisienne, Étendard Roubaisien.

Escrime. Une section en formation au Stade Roubaisien.

Courses à pied. Une course pédestre au vélodrome roubaisien, organisée par le comité régional de la FSAF aura lieu le jour de l’Ascension.

Course pédestre au vélodrome doc BNRx

Jeu de bourle. Chez M. Cyrille Trenteseaux 105 rue du Moulin entre les Boers du Moulin et les Forts du Canon d’or. Pour un souper de vingt couverts. Chez Jules Demazure, cabaretier du Pile Au Bon Bouleur, dit les Quatorze fesses, grand jeu de boule à la platine.

Boxe. Le contre de sixte la société d’escrime bien connue a décidé de créer une section de boxe française. On peut encore s’inscrire auprès du secrétaire du club, 47 rue du Moulin.

Cyclisme. Le Véloce Club Algérien dont le siège se trouve au 63 rue Delespaul organise des sorties sur Pecq, Armentières. On annonce une grande fête pour juillet.

Escrime. L’assaut de la salle Dubar s’est déroulé rue Neuve à Roubaix. Citons parmi les excellents amateurs MM Firmin Lestienne, Jules Ternynck, Jean Dubrulle, Pierre Dehesdin, René et André Masurel, Emile Pollet, Dubar fils.

Football. Pour clôturer la saison de football, le RCR rencontrera le Cercle Sportif Brugeois pour la finale du tournoi international de Courtrai. Le RCR présentera pour l’occasion une équipe mixte. Les Brugeois l’emportent par 3-2.

Lutte. Un grand championnat de lutte est organisé pour le 7 juin prochain chez M. Henri Briffaut, estaminet de la Cloche, Grand Place à Wattrelos.

Cyclisme. Bordeaux Paris, Aucouturier vainqueur. Trousselier second.

Aucouturier vainqueur du Bordeaux Paris doc https://www.velo-club.net

Course à pied. Le record pédestre Roubaix-Lille détenu précédemment par Richard Donat a été battu par Jules Dubar du Club des Sports de Roubaix. Il améliore de 25 secondes le temps pour ce difficile parcours.

Cyclisme. Le véloce-Club de Roubaix Wattrelos est une nouvelle société, établie chez M. César Garin 116 rue Carnot à Wattrelos. Une première sortie est prévue le dimanche suivant sur le parcours Roubaix Lens et retour.

L’aviron à Roubaix in Le Canal de Roubaix éditions Sutton

Aviron. Au Cercle Nautique l’Aviron de Roubaix, on apprend que les fameuses équipes seniors Amicitia (Delchambre-Hazebroucq) et Crocodile (Delchambre, Cau, Bouckaert Hazebroucq) ne participeront plus aux compétitions. Ces deux équipes ont tenu la tête pendant plusieurs années dans la région du Nord. Emile Delchambre se retire avec 53 premiers prix dont six championnats du nord et un de France. Cette quadruple retraite va priver la fédération du nord de ses meilleurs éléments seniors. Place aux jeunes !

Le second vélodrome de Wattrelos

S’il est un sport qui se développe après la première guerre, c’est bien le cyclisme. Malgré la disparition du vélodrome des quatre villes du Laboureur, dont la mémoire subsiste avec les jardins ouvriers du vélodrome, ce sport a repris du poil de la bête. En effet, pas une ducasse sans sa course cycliste. Ainsi le circuit du Saint Liévin, ou encore les courses au Laboureur, au Plouys, au Sapin-Vert et au Touquet. Sans oublier la traditionnelle course cycliste du 14 juillet.

Publicité cycles Baert doc JdeRx

Les marchands de cycles sont nombreux et organisent même des grands prix, tels les cycles Baert. Il y a encore la course Wattrelos Seclin et retour, organisée par l’Union Sportive Wattrelosienne avec l’aide des commerçants. Les coureurs cyclistes wattrelosiens brillent : ainsi les deux frères Adolphe et Armand Vanbruaene remportent le troisième critérium du Réveil du Nord du 24 mai 1926. De nouvelles sociétés de cyclistes se forment, ainsi « La Roue d’Or » affiliée à l’union vélocipédique de France, dont le siège est chez M. Lebrun 37 rue Jean Jaurès à Wattrelos.

Le vélodrome de Wattrelos, rue du Beck doc JdeRx

Aussi ce n’est pas une surprise que de voir Wattrelos inaugurer son deuxième vélodrome, le 15 mai 1927, autour du terrain municipal des sports, rue du Beck.

Courses sur le vélodrome doc JdeRx

L’inauguration est faite devant un public de 2000 spectateurs auxquels on propose une réunion sportive très intéressante : grand match de vitesse en trois manches, course individuelle de 20 kilomètres, américaine de 50 kms (150 tours), course de primes (40 tours). À signaler les belles prestations fournies par les jeunes Seynave de Menin et Lebrun de Wattrelos. Le comité de la « Roue d’Or » s’est chargé de l’organisation des différentes épreuves cyclistes s’étant déroulée sur le coquet vélodrome.

Les officiels doc JdeRx

M. Briffaut député maire de Wattrelos était entouré de MM. Delvinquière et Pesin adjoints, Windels, Lecomte et Carpentier, conseillers municipaux.

à suivre

Un match de football féminin en 1924

Ce match s’est déroulé dans le cadre du stade Jean Dubrulle, un dimanche de mai 1924. Le journal de Roubaix annonce une rencontre internationale entre le Brussels Femina Club et le Nova Femina de Paris.

Les Bruxelloises présentent une équipe de valeur (pas plus de précision de la part du journal) et les Parisiennes alignent une équipe qui compte parmi les meilleures du pays. Elles ont terminé troisième de leur championnat.

Le Brussels Femina Club doc JdeRx

Le journaliste fait la fine bouche : il ne peut être question de donner ici un compte-rendu technique de cette partie qui ne rappela que de très loin le ballon rond. Mais si quelques rares joueuses parurent posséder de bonnes notions de football, le public put apprécier la souplesse et l’agilité de toutes les équipières.

Avant de pénétrer sur le terrain, les deux « onze » déposent des fleurs au pied du monument aux morts du Racing-Club. Les règles du football féminin ne sont pas les mêmes que celui pratiqué par les hommes. Les dimensions du terrain sont réduites, les mi-temps sont de 30 minutes, les charges ne sont pas admises et les joueuses peuvent se protéger le buste avec les mains.

Le Nova Femina de Paris doc JdeRx

Les parisiennes en chemisette rouge envahissent le camp des belges dès le début du match. Un premier but après cinq minutes de jeu puis un second malgré un plongeon de Melle Van Truyen, qui fut la meilleure des joueuses de Bruxelles. Avant le repos, un troisième but est inscrit par les françaises. La seconde mi-temps est à l’image de la première. Un pénalty est manqué, qui arrive tout doucement dans les mains de la gardienne belge. Les corners se succèdent pour la Nova Femina qui joue constamment dans les 18 mètres de Bruxelles. L’ailier droit qui a déjà marqué trois buts en ajoute un quatrième au score, avant que l’avant centre, Melle Comtesse, ne marque à son tour, trois autres buts. Au coup de sifflet final, la gardienne parisienne, Melle Lefebvre, n’a touché qu’une fois le ballon, à la suite d’une sortie de but.

La conclusion du journaliste est définitivement machiste : il est douteux, dit-il, que cette partie ait pu convertir les adversaires du football féminin, qui persistent à croire que ce jeu trop violent pour les femmes doit rester réservé à leurs frères. Cent ans plus tard, il n’est heureusement plus question de ça.

Le terrain municipal des sports

Il y a cent ans, la création du terrain municipal des sports de Wattrelos. On joue beaucoup au football en ce début des années vingt. Les clubs pullulent. Ainsi toutes les amicales laïques ont déjà leur équipe de football, telles l’amicale du Centre, du Crétinier, de la Baillerie. De même les patronages comme la Croix de Malte. Il y a également l’Union Sportive de Wattrelos et le Sport Ouvrier Wattrelosien.

Sur quels terrains jouent tous ces clubs ? Ont-ils commencé dans des pâtures mises à disposition par les agriculteurs, comme cela se faisait encore en 1980 ? La presse cite des terrains au Crétinier, à la Baillerie, au hameau de Sainte Marguerite. C’est ce dernier emplacement qui sera approprié en terrain municipal des sports à partir de l’été 1922. En décembre de la même année, l’aménagement du nouveau terrain de sports du hameau de Sainte Marguerite touche à sa fin. Pendant tout l’été une équipe d’ouvriers des services municipaux y a travaillé quotidiennement. Les sociétés sportives de Wattrelos auront donc un beau terrain pour pour participer aux fêtes sportives de la ville. Mais il y a un hic. L’hiver, la rue menant à ce terrain, comprendre la rue du Beck, se trouve toujours dans un état déplorable pour les piétons. Il est à espérer que le service municipal de la voirie songera à aménager un peu cet état de choses.

Les espaces sportifs ne sont pas encore entrés dans les mœurs des Wattrelosiens. En Août 1923, depuis quelque temps, ce terrain pourtant municipal, sert de dépotoir aux habitants du voisinage qui y apportent leurs ordures ménagères. Certains n’hésitent pas à déposer sur le sol des débris de ferraille qui peuvent blesser dangereusement les sportifs qui s’entraînent tous les jours. Le terrain est donc non seulement opérationnel mais de plus utilisé quotidiennement !

L’entrée du stade du Beck de nos jours vue Google Maps

Réaction des autorités locales : le terrain municipal des sports n’est pas un dépôt pour les ordures ménagères. La municipalité a aménagé un terrain de sports pour servir à toutes les sociétés sportives de la ville. Pour mettre fin à ces abus la police a reçu des ordres très sévères afin de faire cesser l’extraordinaire sans-gène des habitants voisins du terrain des sports. Des poursuites seront exercées contre toute personne qui aura déposé des ordures quelconques sur le terrain.

Cent ans plus tard ces habitants du voisinage auraient trouvé une déchetterie à proximité du stade. Mais considérer un espace sportif comme propice à un dépôt d’ordures, c’est vraiment condamnable. Ce sont des pratiques qui vont à l’encontre de la volonté d’urbaniser et d’équiper la ville.

Nous n’avons pas trouvé d’inauguration officielle. Toutefois, le 22 septembre 1923, le Sporting Club Wattrelosien joue un de ses premiers matchs sur le terrain municipal rue du Beck, contre le Racing Club Lillois et c’est une victoire par 2-1.

à suivre

Avril 1903

Le journal des sports avril 1903

L’inauguration du nouveau terrain du Stade Roubaisien aura lieu le dimanche 5 avril, il est situé au Parc Cordonnier, à l’extrémité de la rue Jouffroy, à cent mètres de l’arrêt du Pont-Rouge, tramway de la gare du Nord à Lannoy. Pour l’occasion, un grand match est organisé qui opposera le Club Français au Beerschoot AC d’Anvers.

La finale du championnat de France va opposer les équipes premières du Racing Club de Roubaix et du Racing Club de France. Or ce match est prévu de se dérouler sur la pelouse du Parc des Princes, c’est à dire sur le terrain du RCF. Ce qui entraîne une polémique et une plainte du RCR, plainte retirée dès qu’il fut précisé que le terrain sur lequel se jouera la finale n’est pas celui du RCF mais qu’il accueille généralement les rencontres de football-rugby.

Football. La finale entre le RCR et le RCF qui s’est déroulée au Parc des Princes s’est terminée par un match nul (2-2). La commission de l’USFSA a décidé qu’une nouvelle rencontre se disputera à Roubaix sur un terrain neutre le 19 avril.

Le Club Français en 1899 doc Wikipedia

Football. Le Beerschoot d’Anvers et le le Club Français n’ont pu se départager. Le score était de 2-2 à la mi-temps, à la reprise les parisiens prennent l’avantage et mène de deux buts mais les anversois et notamment leur centre avant Potts marque deux fois. Score final 4-4! Une belle partie ! Une réception intime a eu lieu au local du stade roubaisien, belges et français ont ainsi pu fraterniser.

Courses à pied. Quelques étudiants de l’Ecole Nationale des Arts Industriels de Roubaix ont formé une société sportive dans le but de pratiquer le course à pied sous toutes ses formes. Le Student Running Club a pour président Paul Duhayon de Roubaix, Fernand Rosenblat d’Odessa, secrétaire Gervais Alex de Roanne, trésorier Claudius Sadon du Havre.

Cyclisme. Paris Roubaix. Quatre hommes en tête, Aucouturier, Chapperon, Levaloy et Wattelier. Ils arrivent en l’espace d’une minute. Chapperon ayant eu à effectuer un changement de vélo ne rattrapera jamais Aucouturier qui l’emporte.

Aucouturier vainqueur 1903 doc JdeRx

Cyclisme. Course Roubaix Anvers le 13 avril. Trousselier l’emporte, il a participé à Paris Roubaix sous le nom de Levaloy.

Pub vélo 1903 doc JdeRx

Football. Le RCR est champion de France ! Par sa victoire 3-1 sur le RCF, le club roubaisien est à nouveau sacré champion de France. Le match s’est joué sur le terrain du Stade Roubaisien dans le Parc Cordonnier au Pont-Rouge. Les roubaisiens ont été supérieurs grâce à leur homogénéité. Les parisiens avaient ouvert le score, puis manqué un pénalty. À la mi-temps, Roubaix est revenu au score et mène 2-1. Léon Dubly fixe le score à 3-1 sur pénalty.

Football. Léon et Maurice Dubly (RCR) sélectionnés dans l’équipe française qui va affronter l’équipe d’Angleterre au Parc des Princes.

Cyclisme. Grande réunion sur piste au vélodrome roubaisien. Vont s’affronter Oscar Lepoutre le stayer lillois et Jean Gougoltz champion suisse, puis Bouhours et Joe Nelson jeune champion américain.

Pub vélo 1903 doc JdeRx

Finale du championnat de France de Hockey à Roubaix. Sous une pluie battante et continue, les parisiens du RCF ont vaincu les roubaisiens du RCR par 5-2. Une réception très cordiale a réuni les deux équipes après le match.

Football. La finale du challenge international du Nord opposera le champion de France, le RCR au champion de Belgique, le Racing Club de Bruxelles.

L’inauguration de la Maison de l’éducation permanente

La Maison de l’éducation permanente est constituée de plusieurs modules formant un ensemble architectural résolument moderne. L’entrée s’effectue par la rue Jean Castel et donne l’accès direct à un vaste hall autour duquel sont réparties les salles d’enseignement général, les salles de cours informatiques, le centre audio-visuel, la salle de documentation. Elle dispose également d’un coin lecture, d’un forum pour les débats et discussions, il est également prévu un logement de fonction. De l’autre côté de l’entrée principale, ce sont les salles réservées à l’administration, aux enseignements spécialisés comme le dessin d’art, les sciences naturelles, la physique chimie. Une salle pour les enseignants, une autre pour les formateurs sportifs y seront aménagées. Des salles de superficie plus restreintes seront dédiées à des équipements tels que labo photo ou technologie diverses. Par le hall d’entrée, il est possible de rejoindre les salles dans lesquelles seront aménagés des ateliers tels que ferronnerie, cuisine ou couture.

La Maison de l’éducation permanente de Wattrelos, aujourd’hui doc ville de Wattrelos

Placé plus en retrait, un autre bâtiment a été construit pour accueillir une salle polyvalente pouvant être utilisée pour des spectacles, d’une contenance de 300 personnes. Dans la partie située à proximité de la ferme pédagogique, sera aménagé le restaurant directement adjacent à une belle terrasse sur laquelle une cheminée barbecue a déjà été installée. Les cuisines seront spacieuses. Un service médical et un foyer seront installés à proximité du hall des sports, dont l’entrée pourra se faire par la rue Jean Castel, mais aussi par la voie d’accès à la salle des jeux traditionnels.

Dès sa mise en service, la maison de l’éducation permanente poursuivra les activités déjà proposées aux stagiaires : cours d’électronique, informatique, anglais, allemand, préparation à l’examen d’entrée à l’université. Des projets sont en cours qui doivent permettre la création de stages de formation professionnelle (secrétariat, bureautique, électronique) en collaboration avec l’AFPA et des stages de gestion informatique en collaboration avec la chambre de commerce de Lille Roubaix Tourcoing. Les stages d’insertion de l’ancienne école Michelet y bénéficieront de salles de cours.

Cette maison est l’un des bâtiments les plus prestigieux en matière d’équipement éducatif et sportif pour Wattrelos et toute la métropole. Elle a un coût : 20 millions de francs. La ville de Wattrelos bénéficie d’une subvention du Conseil régional de 5 millions et 450,000 francs et peut ainsi déjà accueillir 600 stagiaires.

L’inauguration du 15 décembre 1984 doc NE

La maison de l’éducation permanente a été inaugurée le samedi 15 décembre 1984 par le député maire Alain Faugaret, en présence du président du Conseil régional Noël Josephe, de Michel Delebarre ministre du travail et de la formation professionnelle, de Madame Victor Provo et son fils Jean Claude, conseiller régional. Elle portera le nom de Victor Provo qui fut un grand maire, un grand député et un grand président du Conseil Général du Nord.

Site Motte-Bossut de Leers

Louis Motte-Bossut est le fondateur d’une filature qui, en 1843, représente, en importance, avec 18. 000 broches, dix filatures moyennes de l’époque. À peine achevée, cette usine est la proie des flammes (juillet 1845). Dix mois plus tard, elle est reconstruite sur des données plus vastes avec 44.000 broches, elle atteint presque l’effectif de toutes les filatures de Roubaix et de Tourcoing réunies. Quinze ans plus tard, une autre filature vient porter l’installation à 100.000 broches. La Filature monstre est à nouveau détruite par un incendie en 1865 et ne sera plus rétablie. Elle restera désormais de l’autre côté du canal. Peu de temps après, Louis Motte-Bossut aménage un important tissage de coton à Leers, puis une filature de laine à Roubaix, boulevard de Mulhouse (aujourd’hui disparue).

L’usine Motte Bosut à Leers doc VDN

En 1871, une importante usine de tissage de coton est construite sur la route de Roubaix par l’entreprise Motte-Bossut. La direction en est confiée à Léon et Louis, fils de Louis Motte et d’ Adèle Bossut. Avec le mariage de son aîné Léon, la raison sociale de l’entreprise change et devient « Motte-Bossut & fils ». Louis Motte-Bossut a donc créé un tissage de coton à Leers, qu’il confie à ses deux fils, Léon (1842-1903) et Louis (1845-1901). En 1895, intervient à Leers l’édification de la tour Motte-Bossut Fils (MBF), qui domine encore la commune.

Le site en 1965 Photo IGN

L’Usine a cessé ses activités en Juillet 1982. Elle occupait encore 170 salariés. En 1983, pour un essai de pré commercialisation avec le versant nord est, cinq entreprises de petite taille étaient intéressées. Le syndic de l’unité Motte-Bossut avait toutefois été saisi d’une offre plus rentable, émanant de la société Ferret Savinel qui voulait tout démolir et édifier des logements. Plusieurs projets allant jusqu’à 185 logements. Ferret Savinel avait même déposé deux permis de démolir et trois permis de construire pour 91 logements.

Mais la ville de Leers défend à l’époque un autre projet : pour 7000 m² achat et vente par lots côté avenue de Verdun, 9000 m² bâtis la ville les achète pour implantation d’activités à moyen terme. À court terme on y installerait des activités pour lesquelles on ne peut rien construire pour raisons financières, comme les ateliers municipaux, une salle polyvalente de sports. Dans la cour, près de la tour, 5 à 600 m² de bureaux pour l’école de musique. Sur les terrains, une partie en parkings et une douzaine de logements.

Le site en 1986 Photo IGN On distingue le lotissement des Tisserands

Rappelons que la fermeture de Motte-Bossut est un sinistre financier, perte de 8 % des recettes totales. La ville de Leers souhaite marquer une pause dans la politique d’urbanisation, en attente de son collège, dont le permis de construire est accordé, mais pas encore les financements et les crédits du conseil régional. Une partie du site est actuellement occupée par l’entreprise Sweetco, le reste des bâtiments par des associations sportives, un lotissement occupe aussi une partie des terrains de l’usine. Le verger de l’entreprise a également laissé place au lotissement nommé Les Tisserands.

L’espace sportif Motte-Bossut doc Ville de Leers

Depuis 1985, c’est l’entreprise Sweetco, aujourd’hui leader sur le marché du matelas et de la protection de literie pour bébés, qui  a installé ses bureaux et son site de production. En mars 2022, les salariés ont été informés du transfert de l’activité pour un regroupement sur le site logistique de l’entreprise, dans le parc d’activités de Roubaix Est.

Cette nouvelle situation permet à la ville d’envisager une autre destination pour ce site industriel, avec des logements notamment. La tour de l’ancienne usine emblématique dans la commune, devrait être conservée. Qu’adviendra-t-il du site Motte-Bossut ?

On lira avec intérêt le superbe travail de Bernard Moreau et Jean Pierre Desmet sur l’évolution du site Motte-Bossut de Leers dans Leers mon village, publié par l’Association Leersoise d’études Historiques et Folkloriques