Ferme Braquaval

Les traces du fief de Layens, au Petit Lannoy à Hem, seigneurie vicomtière relevant de la baronnie de Cysoing, remontent au 16ème siècle. La cense qui appartient alors au seigneur du Mortier, est louée à la famille Chausseteur, laboureur.

Au 18ème siècle, la Cense de Layens que l’on voit sur un plan de 1726, est une grande cense et les plus gros censiers constituent la classe dirigeante de la paroisse. Le maître fermier d’une grosse exploitation sur Hem à l’époque emploie : un valet de charrue qui conduit les chevaux, un second valet chargé des tâches manuelles, une servante qui nourrit le bétail et les enfants sont mis à l’ouvrage dès l’âge de 12 ans. La maison du paysan s’est transformée avant la révolution et même si elle est toujours en torchis, elle comporte plus de pièces et le toit, toujours en chaume, est beaucoup plus solidement construit.

Plan de 1726 (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

Ce n’est qu’au 19ème siècle que la famille Braquaval devient l’occupante des lieux, donnant son nom à la ferme et à l’Impasse au bout de laquelle elle se situe jusqu’à ce que celle-ci devienne une rue où elle occupe aujourd’hui le numéro 36.

C’est l’époque où les fermes sont agrandies avec une aile ou deux pour arriver au plan carré avec cour centrale. Les bâtiments sont fait en bonnes briques du pays et le chaume des toits est remplacé, au moins pour la partie habitée par des tuiles : les pannes flamandes.

Jean-Baptiste Braquaval est maire de la ville de Hem pendant 23 ans, de 1830 à 1853 et les réunions du conseil municipal se tiennent alors chez lui dans la Cense de Layens. La famille Desbonnet succède à la famille Braquaval, Emile Desbonnet ayant épousé en 1895 la petite-fille de Jean-Baptiste.

La ferme en 1975 (Documents Historihem)

En 1939, les Britanniques investissent les terres cultivées pour y aménager des ouvrages de défense militaire. Les terres du Petit Lannoy sont ainsi sillonnées de tranchées profondes et couvertes de barbelés. Les tranchées ne sont rebouchées qu’un an plus tard, au grand désespoir des cultivateurs. On peut voir un blockhaus (ouvrage défensif fortifié en béton) dans les champs qui se situent face à la ferme après la guerre. C’est en 1947 que la rue apparaît pour la première fois sous le nom de Braquaval.

Vue panoramique de la ferme et du blockhaus en 1965 (Document IGN)
Doc 1.7 Photo de la ferme et du blockhaus avant la réhabilitation de la ferme (Document Patrick Debuine)

A partir de 1958, c’est la famille Bossut qui exploite la ferme : Louis d’abord puis son fils Christian en 1981. Celui-ci a fait l’école d’agriculture de Genech où il a obtenu son brevet de technicien agricole. Il a ensuite poursuivi par un an d’études de mécanique à Lille. Pour exploiter les 38 ha de terres familiales il pense en effet devoir être non seulement agriculteur mais aussi mécanicien, bricoleur, vétérinaire, comptable…

Christian est bien connu à Hem, essentiellement pour ses pommes de terre : il a remporté un prix lors du concours départemental organisé par le Centre National Inter Professionnel de la Pomme de Terre (CNIPT). Il les livre à domicile si ses clients le désirent. Il produit également du lait et élève des taurillons destinés à la viande de boucherie.

Enfin il se met au service des agriculteurs de la région en étant: vice-président de la caisse locale du Crédit Agricole de Lille, secrétaire de GROUPAMA et plus précisément de MARQUAMA, administrateur de CUMA (coopérative d’utilisation du matériel agricole) et trésorier de la fédération locale.

Christian Bossut dans la cour de la ferme en 2015 (Document Historihem)

En 2008, Christian Bossut qui ne trouvait pas de successeur, revend sa ferme, dont il exploite encore une partie, à la municipalité. Il indique : « J’ai toujours vécu ici et j’avais un peu d’appréhension car je ne trouvais pas de successeur. J’avais peur qu’elle (la ferme) soit démolie ou transformée. Voir qu’elle va garder un caractère agricole, pour moi c’est intéressant. » 

En effet, il est convenu qu’il puisse continuer à exploiter la ferme jusqu’à sa retraite en 2017. Puis celle-ci, après de gros travaux, pourra accueillir plusieurs entrepreneurs en lien avec la culture, au sens maraîcher du terme, et l’économie solidaire. A l’origine la mairie voulait lui racheter les terres agricoles uniquement pour les transformer en parc d’activités de la blanchisserie et le corps de ferme avait été glissé dans le lot.

Ce n’est qu’ensuite que l’idée de réhabiliter l’une des dernières fermes de Hem a pris corps. L’intervention d’ouvriers du bâtiment est alors urgente au vu des infiltrations d’eau dans les murs de cette bâtisse vieille d’au moins deux siècles qui menacent l’ensemble d’effondrement.

La ferme en 2016 avant sa rénovation (Documents Historihem)

En 2016, des travaux de réhabilitation sont donc lancés grâce à divers partenariats et la mise en place d’un chantier d’insertion. La première phase de travaux consiste à mettre à nu certains bâtiments et à refaire charpentes, toitures et maçonnerie.

Puis la ville planche avec les architectes afin de penser l’accessibilité et les aménagements intérieurs. A cette période 3 entrepreneurs prévoient de s’y installer : un maraîcher bio, une savonnerie et un brasseur au rez-de-chaussée ; un espace de coworking à l’étage pour des porteurs de projet ; un restaurant est également évoqué.

La ferme en rénovation en 2016-2017(Documents Historihem)
La ferme Braquaval va reprendre vie (Document Tout’Hem)

Finalement l’inauguration de la ferme Braquaval, prévue en 2019, a lieu un an plus tard, devant une centaine d’invités et d’élus dont Xavier Bertrand. C’est un lieu de vie qui comprend un maraîcher, la Ferme de Hem, un magasin de cosmétique, Ma Propre Nature, un brasseur, les Tours du Malt, et un restaurant est prévu pour la fin de l’année, l’Etable. Par ailleurs le « Fablab », atelier d’impression 3D de l’association Ordinat’ Hem doit emménager sous peu au 1er étage.

L’inauguration en 2020 (Document Historihem)

A suivre…

Remerciements à l’Association Historihem et la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui.

Ecoles Notre Dame de Lourdes et Saint Corneille

En 1900, à Hem, alors que se profile au plan national la séparation de l’église et de l’état, Henri Delecroix est élu maire et le conseil est de tendance Union Républicaine et anti cléricale. Les rapports avec les catholiques et le curé Edmond Pollet se durcissent.

Ce dernier refuse de remettre la clef de l’église au maire qui la lui réclame. Le conseil municipal vote alors une indemnité de logement pour le pasteur protestant de Roubaix et fait ériger un urinoir contre l’église Saint Corneille. L’abbé Pollet est furieux et décide de faire construire deux écoles pour que les enfants chrétiens de sa paroisse continuent à bénéficier d’une éducation religieuse à l’école.

Séparation de l’église et de l’état à Hem en BD (Document Au temps d’Hem)

C’est ainsi que deux écoles libres (écoles privées), une pour les filles et une pour les garçons, s’installent au centre de la ville, au début du 20ème siècle, à proximité de l’église Saint Corneille. L’école de filles est construite au 29 de la rue du Docteur Coubronne (appelée alors route de Saint Amand) et celle des garçons s’installe au 6 de la rue Jules Ferry, dans une ancienne bourloire devenue ensuite salle de cinéma paroissiale. Les 2 écoles se rejoignent par leurs cours de récréation.

Ecole libre de filles route de Saint Amand (Document collection privée)
Photo panoramique de l’année 1933 (Document IGN)
CPA Ecole primaire et maternelle

Comme le montrent les deux cartes postales anciennes ci-dessus, l’école libre pour filles comporte deux entrées différentes, l’une à gauche du bâtiment pour l’école primaire, dirigée par Louise Vandoorne et l’autre à droite pour l’école maternelle, dirigée par Soeur Marie Louise Fournier de la Sainte Union des Sacrés Coeurs.

Le dimanche, après les vêpres, l’école fait office de patronage pour les fillettes qui jouent aux cartes, au jeu de l’oie, ou qui chantent en choeur, accompagnées au piano. Deux fois l’an elles préparent des pièces de théâtre et se déguisent. Les rôles masculins sont tenus par des filles car pas question de mixité. Mlle Dubois est la première directrice laïque de l’école.

Dans les années 1920, on retrouve dans l’école libre des filles :Notre Dame de Lourdes, l’institutrice Mme Angèle Zaingraff, née en 1888, qui, dès 1920, crée des petites pièces de théâtre avec sa troupe dans le cadre de son école. Des photos nous montrent ainsi Angèle avec sa classe et avec sa troupe en 1920. A cette époque, elle bénéficie d’une auxiliaire, Rose Pollet que l’on retrouve encore dans l’école 40 ans plus tard.

Angèle Zaingraff pose avec un livre, puis avec sa classe et sa troupe de théâtre en 1920, son auxiliaire auprès des enfants: Rose Pollet (Documents Historihem)

A la même époque, l’école libre de garçons: Saint Corneille, est dirigée pendant 17 ans par Fernand Guerrien, son premier directeur laïque, né en 1877, titulaire d’un brevet de capacité pour l’enseignement primaire. A son décès en 1929, son éloge funèbre le présente comme un éducateur dévoué, ne comptant ni son temps ni sa peine pour donner à ses élèves un enseignement complet.

Il est également fait état de son sens du devoir, l’ayant poussé, au moment de l’invasion allemande en 1914, à partir faire son devoir en bon et loyal soldat et à reprendre une fois l’armistice sonné, sa place de maître d’école patient et dévoué. Des photos nous montrent une classe en 1902, Fernand posant avec sa famille en 1914, puis son fils avec d’autres élèves.

Les garçons ont leur patronage séparé où existe une bourloire. Il est le siège d’une société de gymnastique dirigé par Jules Corman et d’une société de musique dont le fondateur est Charles Debacker.

Fernand Guerrien et sa famille, son fils et des camarades, une classe de l’école en 1902 (Documents Historihem) et une autre de la même époque (Document collection privée)

C’est un ancien élève de l’école, Marcel Veckens, qui prend sa suite pendant 38 ans à la direction de Saint Corneille. Il voit passer dans sa classe plusieurs générations de petits écolier hémois avant de prendre une retraite bien méritée en 1966. Une photo le représente ici en 1920 alors qu’il est instituteur sous la direction de Fernand Guerrien.

Marcel Veckens avec sa classe de Saint-Corneille en 1920 (Document Historihem)

En 1938, la paroisse décide la fondation d’une Amicale des Anciens Elèves et Amis des Ecoles Libres de St Corneille à Hem. Le but est de s’entraider moralement et matériellement afin de pouvoir continuer à procurer aux enfants de la paroisse une solide instruction et une éducation foncièrement chrétienne.

Photos de classe de Notre Dame de Lourdes à la même époque (Document collection privée)

Pendant ce temps à Notre Dame de Lourdes, le théâtre continue à prendre toute sa place auprès de l’éducation classique. On le retrouve ainsi en petites saynètes lors des fêtes d’école mais également dans le cadre du patronage Saint Corneille pour les plus grandes.

Fête d’école en 1920, patronage en 1938 (Documents Historihem)

En 1940, la directrice de l’école des filles depuis 1938, Marguerite Labaye, est décorée de la croix de l’enseignement chrétien par l’archiprêtre au cours d’une cérémonie qui a lieu dans l’école après la grand’messe à l’église Saint-Corneille.

L’article qui lui est consacré dans la presse relate comment, pendant la première guerre, alors institutrice à Marcq-en-Baroeul, elle s’était rendue tous les jours à son poste à pied depuis son domicile de Mouvaux, malgré les bombardements et les vicissitudes de la guerre.

Pendant la seconde guerre, l’école des filles devient un centre de distribution d’alimentation comme le montre le panneau figurant au dessus de la porte d’entrée de l’école sur cette carte postale : Unité d’alimentation du Nord de la France A.N.F.(manque le morceau gauche de la pancarte).

L’école en 1945 (Document collection privée)
Une photo de classe en 1947-48 (Document Historihem)

En 1956, une grande souscription est lancée dans la paroisse Saint Corneille pour sauver les deux écoles libres. En effet, la faillite les menace : plus assez de fonds pour payer les huit instituteurs ou institutrices, plus d’argent pour entretenir les bâtiments, repeindre les salles de classe et renouveler le mobilier scolaire, ni pour acheter le charbon.

La même année, en raison du très grand nombre de petits enfants accueillis par l’école Notre Dame de Lourdes, à savoir 80 filles de 3 à 6 ans, l’ancienne salle de classe enfantine doit être réaménagée afin de procéder à l’ouverture d’une deuxième classe pour cette tranche d’âge. La bénédiction de la nouvelle classe a lieu, à l’issue des travaux, retardés par manque de moyens financiers, en 1958, en présence d’un représentant du maire de la ville, Mr Leplat.

Bénédiction de la nouvelle classe enfantine (Document Historihem)

En 1963, Marguerite Labaye part en retraite et cède sa place de directrice à Marie-Louise Vanbesselaere, anciennement directrice de l’école de Camphin. Peu de temps après son arrivée à la tête de l’école celle-ci fait face à un cambriolage de nuit qui l’oblige à se barricader dans sa chambre.

Ses appels au secours sont fort heureusement entendus depuis le presbytère distant de 200 mètres environ, par la fenêtre restée ouverte en raison de la chaleur de cette nuit d’été. Pourtant quand les secours arrivent les cambrioleurs sont déjà repartis en vélomoteur.

Pour entrer, ils avaient escaladé la grille, puis le toit de la salle d’oratoire et de là en s’aidant du montant en fer du porte drapeau étaient entrés par une fenêtre en mauvais état du 1er étage, avant de descendre dans le bureau où ils n’ont finalement pas trouvé grand-chose : plus de peur que de mal donc pour la nouvelle directrice…

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem

Jean-Baptiste Pennel (Suite)

Au delà de son activité professionnelle, Jean Pennel a une passion : le jardin. Au début des années 1920, il a son jardin ouvrier, parmi d’autres, au bout de l’usine au 143 rue de Constantine à Roubaix. Puis d’autres se succèdent, parfois pour la saison, jusqu’à celui qu’il aménage derrière sa maison du boulevard Clémenceau à Hem et qu’il fait visiter.

Il décrit son jardin dans 3 albums réalisés en 1975, à l’adresse des jeunes auxquels il souhaite donner le goût des fleurs et des jardins. C’est lui qui crée l’Association des Cités Fleuries, avec laquelle il organise des concours de balcons et jardins ainsi que des concours de dessins dans les écoles primaires de l’agglomération.

Dans les années 1970 il multiplie les opérations portes ouvertes dans son magnifique jardin pour le faire découvrir au plus grand nombre, en présence parfois de membres de sociétés d’horticulture des environs, pour guider et renseigner au mieux les visiteurs.

Opération portes ouvertes en 1977 (Document Nord-Eclair)

Une dénivellation située à l’entrée du parc permet l’établissement d’un jardin de rocailles et une seconde partie est constituée par des murets fleuris et un plan d’eau situé derrière l’habitation. Dans cette partie poussent les plantes de rocailles, plantes grimpantes et plantes grasses, le fond du parc étant constitué par le verger, installé sur un gazon à l’état de prairie et la partie jardin d’agrément, jardin vert au superbe gazon. Enfin la roseraie occupe la partie centrale du parc.

Opération portes ouvertes en 1978 (Document Nord-Eclair)

Jean Pennel commente ainsi son jardin en 1979, soit au bout de 40 ans de soins : « L’utilisation de la pente du champ qui en fut le point de départ et l’installation d’un court de tennis ont conduit à des mouvements du sol qui en brisent l’uniformité et donnent un relief encore accentué par quelques rocailles où se complaisent des plantes alpines. »

Les serres dont l’une est un peu un jardin d’hiver permettent le développement ou la conservation de plantes méridionales ou tropicales. La prairie-verger est, à la bonne saison, constellée de crocus et de narcisses. Dans le petit bois fleurissent coucous, primevères, pervenches, anémones des bois, violettes et muguet.

Puis des plates-bandes de vivaces, un golf miniature sur gazon, parcouru par un ruisselet parsemé de petits rochers et encadré de massifs fleuris sur fond de verdure, arbres et arbustes complètent l’ensemble. Le parc permet de se détendre au chant des oiseaux et les vergers et fruitiers ajoutent à la diversité du site.

Multi récompensé Jean-Baptiste est médaillé de la Résistance du réseau WO (War Office), titulaire de la grande médaille d’or de la Fondation Kuhlmann, Officier de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre du Mérite et Commandeur des Palmes Académiques. Veuf, il décède le 14 mars 1980, dans sa quatre vingt quatrième année et ses funérailles sont célébrées à l’église Ste Bernadette à Roubaix.

Commandeur des Palmes Académiques en 1974 (Document Nord-Eclair)

Le journal Nord-Eclair rend hommage au cofondateur des Ets Pennel et Flipo, au système social d’avant garde associant personnel et direction dans l’exploitation et l’intéressement aux bénéfices, entreprise cédée quelques années auparavant au groupe Prouvost-Masurel.

Il rappelle que Jean-Baptiste Pennel a contribué au lancement de 12 centres d’apprentissage et a également été le président fondateur du Centre de perfectionnement des cadres ainsi que du Centre d’orientation professionnelle de Roubaix.

Enfin il conclue sur les nombreuses responsabilités que Mr Pennel a exercées au sein d’organisations professionnelles notamment en tant que président fondateur de l’Union Régionale des Industries et Négoces de la Chimie du Nord et du Pas-de-Calais et en tant que président du Syndicat National des Industries du caoutchouc et du plastique…

Photo parue suite à son décès (Document Nord-Eclair)

Il laisse 3 enfants, une fille et 2 garçons. 20 ans plus tard en octobre 2001, son nom est donné au mail reliant l’avenue Jean Lebas au Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix. A cette occasion l’entreprise située au 384, rue d’Alger ouvre ses portes aux visiteurs désireux de découvrir le savoir-faire de Pennel Industries, comme a déjà pu le faire le maire de Roubaix René Vandierendonck.

Photo du maire de Roubaix découvrant les produits de la gamme de Pennel Industries en 2001 (Document Nord-Eclair)

L’entreprise compte alors encore 400 salariés et tous ainsi que leurs familles, les clients, les fournisseurs et des institutionnels et élus locaux profitent de cette journée portes ouvertes pour découvrir l’envers du décor et l’intérieur des bâtiments de cette entreprise fondée depuis un siècle par Jean-Baptiste Pennel et Joseph Flipo.

Photo des visiteurs dans la cour de l’entreprise en 2001 et une machine de production des toiles cirées (Document Nord-Eclair)

Des plaques représentant les 2 hommes sont posées à l’entrée de l’entreprise. C’est Jean Pennel, l’un des fils de Jean-Baptiste qui inaugure la plaque commémorative dédiée à son père sous le regard de Bernard Minvielle, directeur général de la société en ce début de nouveau millénaire.

Photo de Jean Pennel inaugurant la plaque commémorative représentant son père en 2001 (Document Nord-Eclair)

En 2005 pourtant, l’entreprise roubaisienne ferme ses portes pour s’implanter à Mouscron (Belgique) où elle produit et distribue dans le monde entier sous la marque Orca, des tissus composites souples qui apportent des solutions techniques aux acteurs des industries nautique, ferroviaire, aéronautique et de la défense.

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui.

L’église Saint-André – Suite

C’est en 2015-2016 que le projet global solidaire est mis sur pied par la ville avec une participation de l’État (230 000 euros sur les 426 000 euros du coût global). La structure des lieux est conservée et seul l’intérieur est aménagé.

Photo de Monseigneur Brunin (Document You Tube)

Mgr Jean-Luc Brunin, ancien prêtre de Saint-André devenu évêque,  témoigne dans la Voix du Nord : « L’église, ce n’est pas que des pierres, et cela me réjouit que ce lieu garde sa vocation sociale, solidaire  ».

L’ancienne église en travaux en 2016 (Documents collection privée)

Le modèle développé serait une première en France, né d’une alliance entre le milieu associatif « Pacte 59 », une collectivité locale : la mairie de Hem et le monde de l’entreprise privée avec des enseignes de grande distribution : Kiabi et Leroy Merlin.

Olivier Ballenghien, responsable de la fondation Kiabi, et Dominique Lecomte, concepteur du projet, président de Pacte 59, au centre de la future épicerie solidaire (Document Nord-Eclair)

PACTE 59 (Pour Agir Contre Toute Exclusion) est une association « Loi 1901 » crée en 2008, gérée par des bénévoles et employant une quinzaine de salariés sur le département du Nord, qui intervient dans le cadre de l’aide alimentaire aux familles et propose également différents ateliers dans le but de les aider à se responsabiliser au mieux et de permettre le maintien d’un lien social.

Association Pacte 59 (Document site de l’association)

L’objectif est donc de faciliter l’accès aux produits de consommation courante et services à une population en situation délicate et de respecter la dignité des personnes en leur permettant l’acte d’achat. En outre, les bénéficiaires, après étude de leur dossier par les CCAS des communes partenaires, peuvent profiter de courses à moindre coût étant donné que l’association propose ses marchandises à 20% du prix du marché.

A l’automne 2010, l’épicerie solidaire de Hem s’est installée rue Ambroise Paré, à l’angle de la rue des Ecoles, dans un local de 180 mètres carrés mais elle y est devenue très rapidement à l’étroit pour accueillir les 307 foyers qui recourent à ses services, rendus par 5 personnes : 2 salariés et 3 bénévoles.

Ancienne épicerie solidaire en 2010 (Document Tout Hem)

Dans l’ancienne église où elle s’installe, il s’agit à présent d’un mini-centre commercial solidaire, aménagé en différents pôles, sur 300 mètres carrés, offrant toute une gamme de services à tarif réduit : épicerie, coiffeur, boutique de vêtements et de décoration intérieure.

« Le petit magasin des 3 Villes », c’est le nom qui lui a été choisi, fonctionne principalement grâce au volontariat et aux dons pour pouvoir proposer des produits et services de qualité et à très bas prix. Une équipe de 7 personnes dont 6 bénévoles accueillent les bénéficiaires 3 jours par semaine sous la direction d’une salariée qui dirigeait déjà l’ancienne épicerie solidaire.

Epicerie (Document Epicerie Solidaire 2018)

Dans ses locaux plus spacieux, l’épicerie dispose d’une large palette de produits alimentaires, de l’épicerie classique (riz, pates, huiles, lait…) aux friandises sucrées ou salées, en passant par les petits pots pour bébés ou la nourriture pour les chiens. Grâce à son déménagement, l’épicerie, qui a pu s’offrir des chambres froides et frigos, propose à présent des produits frais : yaourts, fromages, viandes, des surgelés, des fruits et légumes. Du pain et des viennoiseries sont également disponibles. Les bénéficiaires trouvent également des produits d’hygiène et des petits jeux pour les enfants.

Boutique de vêtements (Document Epicerie Solidaire 2018)

Une robe, une chemise, un blouson neufs à prix réduits : c’est ça, le prêt à porter solidaire ! Les bénéficiaires de l’épicerie solidaire peuvent être désormais également orientés par le CCAS vers « la petite boutique » de vêtements du centre solidaire. Un espace de vente qui allie produits textiles et conseils vestimentaires : du coaching personnalisé pour soigner son apparence. Être fier de ce qu’on porte, c’est un pas de plus vers la confiance en soi et la capacité à s’affirmer en société. La petite boutique est approvisionnée par la fondation KIABI qui fournit les vêtements issus de son réseau de magasins.

Salon de coiffure (Document ID Magazine)

Si les bénéficiaires du centre peuvent refaire leur garde-robe à moindre coût, ils peuvent également changer de tête à des prix plus qu’abordables. En effet, afin d’aller plus loin dans la démarche d’aide à la reprise de confiance en soi, a été aménagé dans le centre solidaire un coin coiffure. Fauteuils, miroirs, bacs à shampoing, tout a été prévu comme dans un vrai salon. Des bénévoles, des professionnels, sont en capacité de proposer aux bénéficiaires du centre solidaire une coiffure adaptée aux circonstances, à leurs envies afin d’être en accord avec eux-mêmes ou avant d’honorer un rendez-vous pour trouver un emploi.

Atelier solidaire en 2019 Compagnons Bâtisseurs, Bricos du Coeur et Bénévoles (Document Voix du Nord)

Le logement étant également un axe majeur de l’insertion, l’envie de mettre en place dans le centre solidaire un espace décoration, réfection est également née. Prochainement une cellule devrait donc être consacrée à la vente de petits bricolages : pots de peinture, pinceaux, vis et autres marteaux. Mais en attendant que ce petit commerce ouvre, en partenariat avec Vilogia, les Compagnons bâtisseurs et Leroy Merlin,  avec l’appui de l’association «Les Bricos du Coeur», un atelier bricolage solidaire a déjà été mis en place. Le but : former, conseiller. Cet atelier s’est installé au centre social des trois villes qui avait déjà mis sur pied il y a quelques mois «l’outillothèque» afin de prêter l’outillage nécessaire à chacun pour qu’il puisse bricoler dans son logement.

Ils sont une dizaine, de tous les âges, qui ont confectionné le mobilier du centre solidaire devant lequel tout le monde se pâme aujourd’hui. Table haute, tabourets, console avec rangements, ils ont tout fabriqué eux-mêmes, tout étant fait avec des palettes.

Inauguration (Document Tout’Hem)

L’inauguration du petit magasin a lieu le 18 mars 2017, en présence d’Olivier Jacob secrétaire général de la préfecture, Laurent Ulrich, archevêque de Lille, Olivier Ballenghien, responsable Social Business Kiabi, Dominique Lecomte , président du Pacte 59, de François Vercamer et des élus de Hem.

La Chapelle au cœur des bâtiments en 1968 (Document archives Historihem)

Plus de 50 ans après sa construction la Chapelle Saint-André n’est donc plus un lieu de culte mais l’édifice a gardé une vocation sociale et reste donc au cœur de la vie du quartier populaire de Longchamp, où sa forme curviligne contraste toujours avec les bâtiments qui l’entourent.

Photos aérienne de 1976 et 2020 (Document IGN et Google Maps)

Remerciements à Historihem et à la Ville de Hem

Jean-Baptiste Pennel

Jean-Baptiste Pennel est né à Roubaix en 1896 et, après des études de chimie, il est professeur à l’IPR (Institut Professionnel Roubaisien, 22 rue de la Paix) en 1916 puis à l’ ITR (Institut Technique Roubaisien, 37 rue du Collège) jusqu’en 1930. Entre temps, en 1920, il épouse Joséphine Mignauw, et reste roubaisien jusqu’en 1939, date à laquelle le couple s’installe au 190, boulevard Clémenceau à Hem.

Vue aérienne de la propriété du couple en 1947 (Document IGN)
Le 190 Bd Clémenceau en 2008 (Document Google Maps)

Parallèlement à son expérience pédagogique, il fonde, dans les années 1920, avec Joseph Flipo (lui aussi domicilié à Hem, rue Jean Jaurès) l’entreprise qui devient la SA Pennel et Flipo en 1924, 384 rue d’Alger à Roubaix, spécialisée dans la fabrication de feuilles caoutchoutées et la confection d’articles d’hygiène. (Voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : Pennel et Flipo).

Usine Pennel et Flipo Roubaix (Document BNR et Ateliers mémoire de Roubaix)

On le trouve facilement l’outil à la main à l’occasion de ses passages en atelier, où il n’hésite pas à former lui-même les ouvriers sur le fonctionnement d’une machine ou une opération de fabrication. L’entreprise est ainsi à l’origine de l’invention du bulgomme, dont la marque est déposée en 1936.

Au départ, c’est un revêtement de sol en caoutchouc de 5 mm d’épaisseur, dont le nom exact est « Bulgomme silence ». On en pose dans les cliniques et hôpitaux pour protéger du bruit, des talons aiguilles et des brûlures de cigarettes.

En 1936, l’entreprise roubaisienne échappe à l’agitation grâce aux bons salaires et aux nombreux candidats à l’embauche. En 1942, pour éviter aux jeunes de l’entreprise le STO (Service de Travail Obligatoire) en Allemagne, Jean Pennel crée un camp de travail à Bougival et un camp forestier et de culture maraîchère à Ascq. Durant les dernières années d’occupation de la ville, et de pénurie alimentaire, un comité, présidé et animé par Mr et Mme Jean-Baptiste Pennel, distribue des soupes populaires à Hem .

Comité de libération, extrait de compte-rendu signé par Jean Pennel (Document Historihem)

Il lance la formule « à chacun sa chance » pour les jeunes défavorisés et fonde, en 1943, des Centres d’orientation professionnelle, des centres d’apprentissage, des centres de formation des cadres sur Roubaix Tourcoing et décide de faire participer tous les partenaires sociaux à la gestion des centres, initiative appuyée par le maire de Roubaix : Victor Provo.

Lors de la libération de Hem, en Octobre 1944, une délégation municipale du comité de libération, nommée par arrêté préfectoral, se réunit en mairie et parmi ses membres figure Jean-Baptiste Pennel, industriel. La réunion se clôture sur une vibrante marseillaise entonnée à l’unisson par l’assemblée suite à l’allocution du maire, Jules Delesalle.

Photo de Jules Delesalle maire de 1935 à 1945 (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
Extrait de la délégation municipale d’ Octobre 1944 (Document Historihem)

En 1945, il met en place dans l’entreprise roubaisienne un comité de nature consultative préfigurant le futur comité d’entreprise. En 1951, il institue le contrat de participation aux bénéfices qui réserve au personnel 20% des résultats et un an plus tard il met en place la prime d’intéressement. Enfin en 1959, il signe le 1er accord d’entreprise.

Entretemps, en 1955, il est nommé président du syndicat national des industries du caoutchouc, lequel regroupe l’ensemble des 450 maisons françaises travaillant le caoutchouc et les produits voisins. Le personnel de la maison Pennel et Flipo, cadres et ouvriers, lui présentent leurs félicitations, considérant comme un honneur pour la région que l’un de ses chefs d’industrie ait été choisi.

Nomination comme président du syndicat national des industries du caoutchouc en 1955 (Document Nord-Eclair)

La même année, au mois de mai, le challenge du patron le plus sportif de France, créé pour encourager le sport à l’usine, est attribué à Mrs Pennel et Flipo. La journée commence par une visite de l’entreprise au cours de laquelle sont suivis les différents stades de la transformation du caoutchouc. Ensuite, en guise de première manifestation de la grande activité sportive au sein de l’usine, les membres de la section de judo font une démonstration de leur talent.

Puis un apéritif d’honneur servi dans la grande salle du bar de l’usine est suivi d’un grand banquet réunissant de nombreuses personnalités autour de Mrs Pennel et Flipo. Au cours des discours sont évoqués la proportion importante des pratiquants du sport aux établissements Pennel et Flipo et Victor Provo relève le caractère social de l’entreprise très justement mis à l’honneur.

Enfin, le représentant du ministre de l’Education Nationale remet la médaille d’or de l’éducation physique à Mrs Pennel et Flipo. Puis tout le monde se dirige vers le stade Amédée Prouvost où de déroule une grande fête sportive et Mr Philippe Potin, neveu du donateur du challenge, remet le trophée aux deux chefs d’entreprise. 

Remise du trophée par Mr Philippe Potin à Jean Pennel (Document Nord-Eclair)

Lors de l’exposition universelle à Bruxelles en 1958, tout le stand français est recouvert de Bulgomme et résiste parfaitement aux chaussures des nombreux visiteurs. En 1974, Jean-Baptiste fête le cinquantenaire de l’entreprise Pennel et Flipo qui compte plus de 1000 salariés et invite le député-maire de Roubaix, Victor Provo, à couper le ruban.

Photo du cinquantenaire de l’usine (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui.

L’église Saint-André

De 1947 à 1977, la ville de Hem grandit très vite et, de 1959 à 1967, la première génération d’ HLM (habitations à loyers modérés) industrialisées couvre la plaine des Hauts-Champs. Il faut construire vite et au moindre coût pour assurer le relogement des roubaisiens évincés par la politique de résorption des courées insalubres.

Photo aérienne des quartiers Hauts-Champs et Longchamp en 1947 et 1962 (Documents IGN)

Puis de 1967 à 1975, c’est l’ensemble de Longchamp, soit 1146 logements, programmé dès 1964, qui est réalisé. Cette augmentation considérable de la population implique la nécessité d’un nouveau groupe scolaire et d’une nouvelle église. Une chapelle est donc construite dans le nouveau quartier résidentiel des Hauts-Champs à Hem, avenue Schweitzer, en 1967-1968.

Comme toute construction de lieu de culte dans le diocèse de Lille à partir de 1957, la nouvelle église est l’oeuvre de l’association des Chantiers du diocèse. Le projet est confié à l’Atelier d’Art et d’Architecture (AAA) , groupe d’architectes travaillant pour les Chantiers du diocèse. C’est Maurice Salembier, architecte membre de l’AAA, qui en conçoit les plans.

Plan du bâtiment (Document Inventaire Général des Hauts de France)
L’édifice en 1969 (Document collection privée)

Propriété d’une association diocésaine, l’église Saint-André est un petit édifice en brique implanté au centre d’un ensemble d’immeubles de logement. Le bâtiment est composé de cinq cylindres jointifs dont le cylindre central domine les autres en hauteur.

Vue générale du bâtiment (Document Inventaire Général des Hauts de France)

Le sanctuaire, de plan circulaire, est entouré de quatre salles de même plan pouvant s’ouvrir sur l’espace central, portant la capacité de l’église à 390 places. A l’intérieur de la nef, les bancs sont disposés en arc de cercle autour de l’autel.

L’espace central (Document Inventaire Général des Hauts de France)
Salles ouvrant sur l’espace central (Document Inventaire Général des Hauts de France)

Le tabernacle est installé dans sa niche et les fonds baptismaux sont prêts à accueillir les futurs baptisés. Le tout est éclairé par les multiples verrières et ouvertures au plafond. Les salles attenantes servent de salles paroissiales ou de salles de catéchisme.

Tabernacle dans sa niche, fonds baptismaux et verrières (Document Inventaire Général des Hauts de France)
Salle paroissiale et salle de catéchisme (Document Inventaire Général des Hauts de France)

Ce lieu de culte appelé Chapelle Saint-André voit le jour en décembre 1968. Le gros œuvre est terminé et son Excellence Mgr Gand vient bénir la chapelle le 08 décembre afin qu’elle puisse être ouverte au culte. La bénédiction a lieu en présence de Jean Leplat, maire de Hem, d’adjoints et de conseillers municipaux mais aussi de Mrs Wallaert, président, et Salembier, architecte, des Chantiers du Diocèse de Lille.

Chantier et gros œuvre terminé fin 1968 (Documents Nord-Eclair)

Après avoir fait le tour de l’édifice et béni les murs, devant la chorale et l’assistance des fidèles, Mgr Gand s’agenouille au pied de l’autel pour y prononcer litanies et prières avant de procéder à la bénédiction des lieux et du sol autour de l’autel auprès de l’abbé Reynaert, desservant de la nouvelle chapelle installée dans le groupe Longchamp.

Bénédiction de l’église et de la foule par Mgr Gand le 08/12/1968 (Documents Nord-Eclair)

Dès son ouverture la Chapelle Saint-André propose des messes quotidiennes à 8h30 et 10h30, comme le signale le mémento public du CIT (Commerce Industrie Tourisme) de Hem.

Outre les offices religieux cette église comme beaucoup d’autres accueille des prestations musicales notamment des chorales des environs. Ainsi l’ensemble vocal à vocation religieuse « Jeunesse et Joie », constitué de 40 jeunes, qui, en décembre 1981, vient donner un concert gratuit à Saint-André afin d’aider à l’animation de la paroisse.

L’ensemble vocal Jeunesse et Joie (Document Nord-Eclair)

En 1989, soit 20 ans après sa construction, l’abbé Bernard Declercq, ne célèbre plus qu’une messe le samedi à 10h et une messe dominicale à 18h30, d’après le guide pratique de la ville. En 2000, dans le « Tout Hem en Un » l’église Saint-André est encore répertoriée comme lieu de culte mais aussi comme monument à visiter.

La chorale créée en 1981 dans le cadre de l’association pour le développement culturel et solidaire Culture et Liberté fête la Ste Cécile en participant à l’un des offices catholiques du quartier, une année sur 2 à l’église Sainte-Bernadette et la 2ème année à Saint-André, sous la direction de Lucien Delvarre.

La chorale fête la Sainte-Cécile à Saint-André en 2002 (Document Voix du Nord)

Bientôt, il n’y a plus de curé en charge de l’église et c’est un diacre qui continue à la faire vivre. Puis dès 2005, aucune messe n’y est plus célébrée et en 2011, l’église désaffectée est désacralisée et cédée par le diocèse à l’euro symbolique à la municipalité qui ambitionne d’en faire une épicerie solidaire.

Instantané de mémoire : Annie, ancienne résidente de la rue Alexandre-Fleming, proche de l’église, raconte au journaliste de la Voix du Nord en 2015 : « Il y avait dans notre rue une longue barre d’appartements, c’était à l’époque le bailleur social CIL. L’école de police n’existait pas encore et là aussi une barre d’appartements de quatre étages prenait toute la longueur de la rue Joseph-Dubar. L’église Saint-André venait d’être construite, c’était dans les années 67/68 je crois. Très moderne à l’époque elle ressortait du paysage par son style tout en rondeurs. Le quartier n’avait pas encore été rénové et était calme. Notre fils aîné a été baptisé dans cette église. Il y avait encore un curé pas un diacre. C’est dommage de la voir ainsi car quand on passe devant, ce n’est plus tout à fait la même chose. Elle semble abandonnée. Son âme aussi s’en est allée. »

A suivre…

Remerciements à Historihem et à la Ville de Hem

Centre social des Hauts-Champs (Suite)

Un service de soins à domicile pour les plus de 60 ans malades ou handicapées est toutefois créé en 1983, gratuit et sans condition de ressources. 7 ans plus tard l’équipe compte 6 aides-soignantes et 2 stagiaires en formation. Elle permet aux habitants concernés de rester à domicile et d’éviter l’hospitalisation ou de rentrer plus tôt après une période d’hospitalisation.

Les aides-soignantes, la présidente et la directrice en 1990 (Document Nord-Eclair)
Le centre social dans les années 1980-1990 (Document collection privée)

En 1984, la halte-garderie, qui accueille les enfants de l ‘âge de 3 mois à 4 ans environ, en période scolaire, comme lors des vacances scolaires est mise à l’honneur par le journal Nord-Eclair. Ils y sont accueillis par leur éducatrice, Colette Lepers et la directrice du Centre Social, Mme Dewinter insiste sur le fait que les horaires d’accueil pourraient évoluer si le besoin s’en faisait sentir.

Les enfants accueillis à la halte-garderie en 1984 (Document Nord-Eclair)

Mais une trentaine d’années après sa création les locaux du centre social ont bien piètre allure et doivent faire face à de graves problèmes de toiture et d’isolation. Une cure de rajeunissement est indispensable et il faut en profiter pour agrandir et accroître les services rendus aux usagers.

Le budget est détaillé par Mme Van Vambeke, présidente du conseil d’administration, à savoir près de 50% pour les constructions neuves, près de 30% pour la réhabilitation des anciens bâtiments, le reste pour les équipements, le parking, les extérieurs et espaces verts.

La surface du centre doit ainsi passer de 700 à 1000 mètres carrés avec une halte-garderie plus grande, moderne et ouverte sur un jardinet, une cuisine agrandie, une zone d’accueil et une bibliothèque plus adaptées, une salle d’activité et une salle de réunion.

Schéma montrant les parties anciennes (hachures larges) et futures (hachures plus serrées) et à gauche l’emplacement des parkings (document Nord-Eclair)

La première opération consiste donc à réhabiliter l’existant : les châssis ne fonctionnent plus, l’isolation phonique laisse à désirer, le plafond prend l’eau et les murs sont tristes : en bref le temps a fait son œuvre. La deuxième opération consiste à agrandir : la halte-garderie va doubler de volume et changer de place pour avoir accès sur un jardinet, la grande salle va être mieux sonorisée et doublée d’une petite cuisine, un atelier va venir s’ajouter aux arrières du bâtiment à côté d’un studio destiné au gardien de nuit.

Outre l’agrandissement de l’accueil et de la bibliothèque une refonte complète de la façade, qui va être ornée de briques, est programmée. Puis un nouveau bâtiment va être ajouté sur la gauche qui abritera les services administratifs. A l’issue d’une année de travaux le centre passera ainsi de 700 à 1000 mètres carrés.

Le centre social en travaux d’agrandissement en 1989 (Document Nord-Eclair)

Le croquis du futur centre rénové en 1990 (Document Nord-Eclair)

Des actions d’insertion par le travail manuel, aussi appelés chantiers école, pour le suivi des jeunes en insertion sont menés à bien sous la responsabilité de Philippe Declercq. Le but est ainsi de leur faire acquérir une expérience intéressante pour qu’ils puissent ensuite intégrer une formation ou directement le marché de l’emploi. Sur chantiers les exigences sont très précises en terme de respect des horaires, d’utilisation des matériaux et de qualité du travail fini.

Visite d’un chantier de rénovation d’appartement dans le quartier en 1994 (Document Nord-Eclair)

En 1995, une page se tourne avec le départ en retraite de Brigitte Dewinter, après un quart de siècle de présence attentive et de travail efficace dans le quartier où une foule impressionnante tient à lui rendre hommage. Après un délicieux buffet, quelques numéros de danse sont montrés sur scène de même qu’une chanson clin d’oeil à toutes ces années.

Cérémonie de départ en retraite de Brigitte Dewinter en 1995 (Document Nord-Eclair)

Le centre social dans les années 2000 (Document collection privée)

Dix ans plus tard, en 2000, la halte garderie Frimousse accueille une fois par semaine les psychomotriciennes de l’association Wasquehalienne « Jouer pour Grandir » pour une séance d’activités, dans la grande salle polyvalente, qui comble d’aise les tout-petits, avec un programme basé sur la psychomotricité et la musique. On est bien loin du jardin d’enfants des débuts 40 ans plus tôt.

La halte-garderie « Frimousse » en activité « jouer pour grandir » en 2000 dans la salle polyvalente (Document Nord-Eclair)
Le centre social des Hauts-Champs en 2011 (Document collection privée)

Pourtant en 2011, c’est un nouveau centre social qui sort de terre pour remplacer le 1er dans le quartier, cette fois au 93 rue du Docteur Schweitzer qui aura pour nom : le Centre Social des 3 Villes. Le nouveau bâtiment s’élève en lieu et place de l’immeuble Epicea, démoli en 2009, juste en face de l’ancienne église Saint-André, désacralisée en 2011 et sur le point de devenir une épicerie solidaire.

Le nouveau centre occupe une surface de 2000 mètres carrés et comporte de multiples pièces : des bureaux, une halte-garderie, une salle polyvalente, une bibliothèque, un clubhouse, des douches, des salles de repos, des locaux techniques et même un dojo (qui devrait être également ouvert aux écoles) et une salle de musculation. Au cœur du bâtiment un patio a été aménagé avec du gazon synthétique, ainsi qu’un espace pour le parking et une aire de jeux.

Afin de réaliser des économies d’énergie, une cuve de 150 mètres carrés a été enterrée en vue de récupérer l’eau, des capteurs ont été posés pour optimiser l’éclairage et des puits de lumière ont été installés au plafond pour proposer une alternative aux ampoules durant la journée.

Construction du nouveau centre social en 2011(Document Nord-Eclair)
Emplacement du nouveau centre sur photo panoramique en 2022 (Document Google Maps)

Après être resté fermé pendant de longs mois le centre social de l’avenue Laennec est démoli au milieu des années 2010 sans avoir eu le temps de fêter son cinquantenaire.

Le chantier doit prendre plusieurs mois en raison de la nécessité de désamianter le site. Sur la photo aérienne prise avant 2010 on peut constater les diverses extensions dont il avait fait l’objet et sur celle de 2016 le terrain est à nouveau nu.

Démolition du centre et photos aériennes avant 2010 et en 2016 (Documents Voix du Nord et IGN)

Pendant ce temps le nouveau centre des 3 villes entre en fonction rue Schweitzer non sans heurt puisque dès 2014, de nombreux emplois sont menacés et un bras de fer s’engage entre personnel et municipalité. La structure fait en effet face à de graves difficultés financières et les économies de personnel sont à l’ordre du jour.

Le centre social des 3 villes en 2012 (Document Ville de Hem)
Manifestation devant le centre en 2014 (Document Voix du Nord)

La même année une voiture bélier en flammes est lancée contre la façade du nouveau centre social après que les volets roulants de protection aient été forcés. L’intervention rapide des pompiers permet de limiter les dégâts même si la fumée atteint l’ensemble du bâtiment inauguré depuis seulement 2 ans.

L’incendie du nouveau centre social (Document Voix du Nord et France 3)

Courant 2019, la fébrilité est encore de mise en raison du départ de 6 salariés sur les 40 au cours de quelques mois seulement, quand le licenciement d’un animateur fort apprécié des usagers entraine la grogne des familles et celle du personnel du centre et nécessite une concertation avec la direction de celui-ci ainsi que la municipalité.

Protestation des usagers en 2019 (Document Voix du Nord)

Plus de 50 ans après la mise en place d’un centre social dans le quartier populaire des Hauts-Champs, il apparaît donc que les besoins de la population n’ont pas diminué et que ce type d’équipement, modernisé depuis maintenant 10 ans y a plus que jamais sa place.

Le nouveau centre au milieu du quartier populaire des Hauts-Champs en 2022 (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Auberge du Tilleul (suite)

Dans les années 1950, l’établissement est répertorié dans l’annuaire aux rubriques : café et «dancing» et géré par le couple Béghin-Vancauwenberghe. Au début des années 1960, toujours répertorié dans la rubrique café, c’est Jean Prez qui gère l’établissement. En 1961 il fait ainsi sa publicité dans l’annuaire Ravet-Anceau pour des salles pour réunions, bals, soirées dansantes.

Publicité de 1961 (Document annuaire Ravet-Anceau)

Jean Prez est loin d’être un inconnu surtout pour les Roubaisiens. Né en 1922, il a commencé à jouer de l’accordéon dès l’âge de 5 avant d’intégrer à l’âge de 8 ans l’orchestre paternel dans le café que tient son père au 3 rue de Lannoy à Roubaix. Il entame à l’âge adulte une vraie carrière d’accordéoniste qui l’amène entre autres à enregistrer des disques, participer à des émissions de radio et écrire des partitions.

Jean Prez fils, enfant (à droite) avec son père Jean et son frère Jules et la photo du café paternel à Roubaix (Documents collection privée)
Jean Prez dans les années 1960 (Document collection privée)

En 1965 et jusqu’à la fin des années 1960, le café du Tilleul est répertorié dans les rubriques : café et restaurant. Mais en 1971, l’établissement quitte la rubrique café pour intégrer l’unique appellation de restaurant et devient à cette occasion l’auberge du Tilleul. C’est Gilbert Bezault qui dirige l’établissement.

Dans un premier temps les publicités font état plutôt d’une brasserie avec notamment la journée cassoulet toulousain, les moules et les gratinés. Ces mêmes publicités font état d’un restaurant sur la place d’Hem ou encore d’Hem Saint-Corneille. Puis le restaurant de spécialités, de prix modérés et de repas d’affaires, propose également une salle pour noces et banquets et ce n’est que par la suite que l’adresse du 14 rue du Docteur Coubronne fait son apparition, avec la mention : le restaurant qu’il faut essayer.

Les 1ères publicités de l’auberge-brasserie (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Les publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

En 1978, dans le cadre de la semaine gastronomique dédiée au coq, Gilbert Bezault se met au fourneau pour proposer son célèbre coq au vin qu’il met régulièrement à la carte depuis plus de 10 ans qu’il est un chef de cuisine sérieux et accueillant dans son auberge. Il s’apprête alors à céder son commerce pour retourner dans la région toulousaine dont il est originaire.

Gilbert Bezault aux fourneaux en 1978 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1980, le restaurant procède à une rénovation de son cadre pour monter en gamme. Il est ouvert tous les midis et le soir en fin de semaine et mise sur un cadre chaleureux et des plats maison tels que la fameuse terrine maison posée sur la table et dont les clients se servent à volonté.

Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et bulletin d’information municipal)
Carte publicitaire de l’établissement (Document collection privée)

Puis dans les années 1980, l’auberge perd son nom originaire du Tilleul pour être rebaptisée Le Contemporain. Pourtant l’expérience ne dure pas longtemps et quelques temps plus tard le nom d’Auberge du Tilleul refait son apparition tandis que le contenu des assiettes renoue avec ce qui avait fait le succès de l’auberge à ses débuts avec Gibert Bezault.

Publicité pour Le Contemporain (Document Historihem)

C’est en effet son fils Serge Bezault qui rachète l’établissement en septembre 1990 et le gère depuis avec Christain Six. Ces 2 co-gérants sont toujours à la tête de l’établissement 32 ans plus tard. Pourtant l’activité du lieu a un peu évolué depuis quelques années.

Sur le site de l’Auberge il apparaît que, dans un cadre unique, à la fois ancien et contemporain, 4 salons, pouvant accueillir de 10 à 350 personnes chacun, sont proposés pour organiser une réception intimiste ou un événement de grande envergure, avec restaurant gastronomique et service traiteur. L’accent est mis sur la possibilité de profiter également des magnifiques jardins de l’Auberge.

Photos de l’auberge du Tilleul (Documents site internet)
Salons Monet et Picasso (Documents site internet)
Salon Gauguin et l’équipe de l’Auberge (Documents site internet)
Photo panoramique de l’auberge du Tilleul (Document Google Maps)

A la base estaminet comme tant d’autres à Hem et aux alentours, l’établissement, grâce à sa situation exceptionnelle au centre d’Hem et à la surface dont il bénéficie dans la rue du Cimetière a évolué pour devenir un grand nom de la restauration locale. Il est aujourd’hui, soit plus de 150 ans plus tard, un loueur de salles avec service traiteur renommé dans les environs.

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Centre social des Hauts-Champs

En 1962, le quartier des Hauts-Champs, Longchamp et Trois-Fermes, situé sur les 3 viles de Hem, Roubaix et Lys-lez-Lannoy voit la création du centre social dit « des Hauts-Champs » 258, avenue Laennec à Hem. Le bâtiment est la propriété de l’Association des Maisons de l’Enfance et le centre social en est simplement locataire. Ce quartier abrite quelques 16.000 habitants, dans un secteur appelé parfois à juste titre : le carrefour des 3 villes. Un incendie partiel, en1968, entraine très vite une petite rénovation ainsi que la création d’un accueil et d’une bibliothèque.

Photo panoramique de l’avenue Laennec dans les années 1950-1960, avant la construction du Centre social et photo aérienne de 1965 avec le centre social construit 5 ans plus tôt (Documents IGN)
Photo du centre social en 1962 (Document Historihem)

Dix ans plus tard en 1971, c’est une association des usagers qui reprend la gestion du centre social, devenu indépendant. Le jeudi, jour de repos scolaire de l’époque, le centre social est une véritable ruche où de nombreux enfants viennent se détendre : danse folklorique, basket-ball, menuiserie, couture, cuisine, expression manuelle…L’accent est mis pour les 8-14 ans sur les sports de plein air afin de leur assurer le défoulement nécessaire.

Par ailleurs un jardin d’enfants est créé pour les tout-petits, accessible chaque après-midi ainsi que le mercredi matin, pour permettre aux mamans de participer aux activités qui leur sont consacrées par le centre.

Les travaux de peinture des petits et le jardin d’enfants en 1971 (Document Nord-Eclair)
CP du bâtiment dans les années 1970 (Document collection privée)

S’ajoute au centre social le club des jeunes, construit du côté de la rue Villemin, qui en fait partie intégrante. Au programme, essentiellement du sport : judo, gymnastique, tennis de table, cyclotourisme mais aussi le groupe nature créé d’abord à l’initiative des jeunes et à leur profit.

Pour gérer les ateliers existants et en ouvrir d’autres, un comité de maison est créé et géré par les usagers eux-mêmes. Chaque groupe y a des représentants qui discutent avec l’équipe de professionnels afin d’améliorer l’offre existante pour chaque tranche d’âge. Ainsi aux ateliers couture et cuisine s’est ajouté un atelier vannerie et la section des majorettes compte près de 80 participantes.

Des ateliers pour les jeunes en 1974 (Documents Nord-Eclair)

Le centre social assure de multiples services pour les habitants du quartier : cours d’alphabétisation, bibliothèque très bien achalandée, club nature avec étude des oiseaux dans une réserve installée près du château Meillassoux rue du Général Leclerc, soins à domicile et au dispensaire par des infirmières, après-midi portes ouvertes tous les jeudis pour faire connaître le centre.

Par ailleurs des événements sont organisés régulièrement pour animer le quartier : ainsi de grands jeux de plein air sur le terrain du centre ou encore fête avec démonstrations de majorettes, jeux divers, danses et dégustations de crêpes, par tous les enfants, lesquels ont amené chacun un camarade pour faire connaître les activités du centre, que fréquente déjà une famille sur trois habitant le quartier, aux autres jeunes.

Jeux de plein air et fête avec majorettes en 1975 (Document Nord-Eclair)

Après quinze ans d’existence, le bilan dressé par la directrice Mme Dewinter, en 1977 est positif. Le centre répond en effet aux besoins des 3 groupes de population visés : nourrissons, adultes et personnes âgées. La consultation nourrissons et le centre social sont ouverts aux jeunes enfants. Des activités sont ouvertes aux enfants jusqu’à 12 ans par le biais de divers ateliers puis le club regroupe les adolescents.

Il existe par ailleurs des sections pour adultes : enseignement ménager et gymnastique pour les dames, rencontres cyclotourisme, judo et belote pour les messieurs. Quant aux personnes du 3ème âge leur sont réservés des cours de gymnastique spécifiques ainsi que des après-midi rencontres.

Le centre social en 1974, décoré pour les fêtes (Document Nord-Eclair)

La dénomination « centre social » est pour la directrice un label de qualité ainsi que la gestion exercée par les usagers eux-mêmes, le conseil d’administration étant composé aux deux tiers par les usagers du site. De plus afin d’assurer un bon développement du quartier le centre est à l’origine de la création de l’Union des associations du quartier des 3 villes.

Quant au syndicat intercommunal créé par les 3 municipalités concernées, il prend en charge la création d’un terrain d’aventures de 4.000 mètres carrés de superficie, situé derrière le centre social, sur lequel devront pouvoir s’ébattre, en dehors des heures scolaires, tous les enfants du quartier dans une sécurité relative et en toute liberté.

Plan de 1973 et photo du terrain d’aventures derrière le centre social en 1978 (Documents Nord-Eclair)

En 1979, intervient l’inauguration de la nouvelle salle polyvalente du centre social des Hauts-Champs, après plus de 15 ans de discussions et d’attente pour obtenir cette extension du lieu propice aux activités sportives et culturelles du quartier. L’inauguration a lieu en présence de Mr Gizycki, président de l’association des usagers du centre, de Mme Dewinter, sa directrice, et le ruban est coupé par Mr Pierre Prouvost, député-maire de Roubaix.

Inauguration de la nouvelle salle polyvalente en 1979 (Document Nord-Eclair)

Dans un vaste quartier neuf de 4000 logements, le centre a longtemps été le seul équipement et a donc connu en plus de 15 ans un développement considérable. Il s’occupe d’environ 2000 familles et occupe 45 salariés. Géré par des administrateurs usagers bénévoles alors qu’il est l’un des plus gros du pays, le centre social se trouve confronté à des difficultés financières en 1980.

Malgré les différentes subventions perçues de : l’Etat, la CAF, le fonds d’action sociale des travailleurs migrants, les 3 municipalités concernées, les HLM et CIL, la direction de l’action sanitaire et sociale, et malgré la participation des usagers, le budget de 1979 n’est pas bouclé et les Trois Villes sont décidées à faire un effort exceptionnel tout en attendant de l’Etat une augmentation conséquente de sa subvention pour l’année en cours. Faute d’une solution durable une baisse de personnel est à prévoir.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Auberge du Tilleul

C’est Jean-Louis Briffaut qui ouvre un café à l’angle de la rue du Cimetière (actuelle rue du 06 juin 1944) et de la rue du Saint-Amand (actuelle rue du Docteur Coubronne) à Hem en 1863. L’établissement à l’enseigne « Au Tilleul »est repris en 1874 par Rosalie Jouveneau.

Le choix du nom serait dû d’après les anciens à un gros tilleul qui pousse non loin de l’estaminet et auquel les coursiers peuvent attacher la bride de leur monture. La spécialité de l’établissement semble être le genièvre servi dans un verre spécial à gros fond.

Situation du café à l’angle des 2 rue au début du 20ème siècle (Document Historihem)

L’entrée est située juste au coin de la rue du Cimetière et les livreurs ramènent les boissons à l’aide de charrettes tirées par 3 ânes car les nombreuses côtes à monter sont trop épuisantes pour 2 animaux. Sur la photo, la carriole des livreurs vient d’arriver et prennent la pose avec les tenanciers de l’établissement.

Le café en gros plan au début du 20ème siècle (Document Historihem)

A l’époque, le dimanche, seul jour de repos est consacré par les hommes au cabaret où ils jouent aux cartes, aux fléchettes et aux bourles mais aussi fument et boivent, essentiellement de la bière et du genièvre mais jamais de vin, beaucoup trop cher. Alors qu’au début du 19ème siècle Hem comptait 11 estaminets, ceux-ci se sont multipliés.

6% des cabaretiers seulement sont propriétaires de leur établissement. Les locataires changent souvent mais les enseignes restent. Il y en a alors au moins 60 à Hem, même s’il est difficile d’en fixer le nombre exact tant la situation est fluctuante d’un mois sur l’autre. Au Tilleul, on danse beaucoup et les bals de la ducasse y sont organisés, durant lesquels les garçons de Hem et ceux de Forest, ville voisine, se disputent l’honneur de faire danser les jeunes hémoises.

Ensuite, c’est au tour de Georges Thieffry de reprendre le café. Pendant la première guerre, plus précisément en juin 1915, il combat avec vaillance au front quand il est atteint à la jambe par une « balle explosible ». Réformé en 1918, perçoit une pension d’invalidité et continue à souffrir de sa blessure jusqu’à son décès.

Lors de ses obsèques il reçoit un vibrant hommage de la fraternelle des anciens combattants dont il était l’un des membres fondateurs. Il reçoit également l’hommage de la municipalité en temps que conseiller municipal élu en 1929 et membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance.

Le café du temps de Georges Thieffry (Document Historihem)

Ensuite Achille Delemme reprend la gestion du café pendant les années 1920 et sa fille, Denise Dal-Dellemme, lui succède à la fin des années 20 et jusqu’à la fin des années 1930. Durant cette époque la grande salle est prêtée gratuitement aux diverses sociétés hémoises :

Les anciens combattants y font leurs réunions ;la société mutuelle La Sécurité y tient son assemblée générale 2 fois par an et la société horticole des jardins ouvriers 2 fois par mois ; les démocrates populaires y font leur réunion mensuelle et la musique municipale sa réunion hebdomadaire ; c’est aussi Achille qui met en place le Tir à la carabine.

Le café géré par Achille Delemme (Document Historihem)

La culture n’y est pas oubliée puisqu’y siège le Comedia Club qui, dans les années 20 y présente ses représentations théâtrales telle que « Muerta la Valca » en 1924. Quant à Achille il fait lui-même partie de l’harmonie municipale et pose fièrement avec les autres musiciens au 3ème rang de la Photo prise en 1922.

La représentation de Muerta la Valca en 1924 (Document Histotihem)
L’harmonie municipale en 1922 (Document Historihem)

Mais l’établissement sert également de siège et de salle d’entraînement au club de lutte hémois dans les années 1930. Le Docteur Trinquet en est le président, Alphonse Pessé l’animateur et Stanis Drymala l’entraîneur. Le club marche fort et compte dans ses rangs plusieurs champions du Nord.

Entrainement du club en 1933 (Documents Historihem)
Le club de lutte hémois en 1934 ; sur la 2ème photo, debout au 1er rang en partant de la gauche Stanis Drymala.(Documents Historihem)

Pendant la 2ème guerre mondiale, la grande salle, auparavant dévolue aux bals, sert à entreposer les matériels réquisitionnés par les troupes allemandes d’occupation. A la fin de la guerre en 1945 c’est le ravitaillement qui est distribué par l’établissement. Le comité du ravitaillement fondé par la municipalité répartit les denrées entre les commerçants et distribue des cartes de ravitaillement aux familles pour chaque denrée.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem