Pennel & Flipo : 1924 à 1934

Le 10 juin 1924, c’est la création de la société anonyme des Ets Pennel & Flipo. Firmin Dubar[1]  annonce aux jeunes entrepreneurs : il faut dix ans pour créer une entreprise !

Deux des parrains de l'entreprise: Firmin Dubar et l'abbé Pinte Photo VDN
Deux des parrains de l’entreprise: Firmin Dubar et l’abbé Pinte Photo VDN

Ils se lancent donc dans la fabrication de feuille de gomme. Pour la fabriquer, il faut une calandre avec un mélangeur pour l’alimenter. Le calandrage est un procédé de mise en forme du caoutchouc qui permet de fabriquer des feuilles de caoutchouc dont l’épaisseur et la largeur sont constantes. On utilise également le calandrage pour recouvrir une feuille de tissu d’une mince couche de caoutchouc ou pour imprimer un dessin sur la feuille ou lui donner une texture. Pennel & Flipo seront les premiers à utiliser ce nouveau procédé en Europe. Pennel et Flipo avaient acheté une première calandre chez Repiquet à Bobigny. En 1928, ils achèteront une autre calandre plus grande chez Repiquet, pour tissus de grande largeur, encore en service trente ans après ! Ce matériel produisait 5.000 mètres par journée de huit heures.

Calandre Repiquet Coll. Particulière
Calandre Repiquet Coll. Particulière

En 1926, Pennel & Flipo s’intéressent aux vêtements de pluie caoutchoutés. 1930, l’entreprise prospère ! L’atelier devient petit, surtout après l’achat d’une deuxième grande calandre chez Repiquet. Il fallait aussi trouver une clientèle. Ce seront les confectionneurs pour lesquels on produit du gommage à façon. Ils font leurs achats de tissus à Roubaix Tourcoing, ils font l’économie des transports, le « gommeur » de Roubaix va les chercher. Pennel & Flipo auront bientôt un agent unique à Paris au n°3 rue André-Gill de 1926 à 1929 (Métro Pigalle) puis au 70 rue de l’aqueduc de 1929 à 1936, (Métro Stalingrad) et enfin boulevard Voltaire.

Bulgomme Coll. Particulière
Bulgomme Coll. Particulière

En 1932, le Bulgomme, caoutchoutage cellulaire, fait l’objet d’un brevet. Il contribuera à assurer solidement la réputation de la maison, alors qu’elle produit encore les articles qui l’avaient fait vivre jusque là, à savoir les culottes, alèzes, bavoirs, bonnets de bain, tabliers en tissus imprimés caoutchoutés. La gomme renforcée remplace progressivement le taffetas huilé.

En  1932, on prépare la loi sur les allocations familiales. Certains industriels pratiquaient déjà la prime en faveur de la mère au foyer. Quand parut la loi sur les allocations familiales obligatoires, les prestations légales étaient inférieures à celles déjà pratiquées. L’année suivante, en 1933, cinq entreprises dont Pennel et Flipo (Leclercq Dupire, Léon Olivier, Lesaffre et cie et Saint Gobain) versent une allocation complémentaire pour couvrir la différence.

L'usine en 1936 Coll Particulière
L’usine en 1936 Coll Particulière

On poursuit l’équipement, signe de l’évolution de la production. En 1933-1934, il est procédé à l’achat d’une quatrième calandre chez Repiquet. Pennel & Flipo, à cette époque, c’est 100 salariés. On célèbre les traditionnelles fêtes patronales suivantes : la Sainte-Anne pour la confection, et la Saint-Eloi pour la fabrication. Le bilan des dix ans est positif. Firmin Dubar pouvait être fier de ses filleuls.

à suivre

D’après l’historique de la société Pennel et Flipo, et le Journal de Roubaix


[1] Firmin Dubar (1860-1947) directeur de la firme textile Dubar-Delespaul à Roubaix, parrain de la nouvelle société.

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