Entreprise Vantieghem

Suite d’un précédent article édité et intitulé : « Une entreprise Leersoise »

Achille Vantieghem et son épouse Marcelle, née Moreels, créent leur entreprise de fabrication de fleurs artificielles, à Leers, à la fin des années 1940. Les affaires fonctionnent parfaitement bien et leur petite maison de Leers s’avère rapidement trop petite.
En 1950, Achille et Marcelle décident donc de transférer leur entreprise à Roubaix. Ils s’installent dans un bâtiment au 31 boulevard de Paris. Sur la photo ci-dessous, Marcelle se trouve sur le pas de la porte ; la rue perpendiculaire est la rue Chanzy, et le bâtiment de l’autre côté de la rue, est le magasin de meubles Mac Mahon de Louis Delescluse.

Le 31 boulevard de Paris ( document R-M Renard )

L’entreprise continue de fabriquer ses fleurs artificielles de façon artisanale. Elle découpe les matières : du tissu, du rhodoïd, du celluloïd. Les fleurs sont faites à la main avec des moules et les pétales sont fixés sur une tige.

document R-M Renard

Les affaires continuent de se développer, et le local, si grand soit-il, ne convient plus, ni pour l’atelier, ni pour le stockage. Achille et Marcelle déménagent leur entreprise et leur domicile au 172 174 et 176 rue Jouffroy, en 1961. C’était auparavant la manufacture de bonneterie G. de Brauwere. La surface importante du lieu, de 300 m2, leur permet de tenir quelques années, face au développement de l’entreprise.

Marcelle supervise la production avec l’aide de sa sœur Gisèle, Achille quant à lui, développe le service commercial. Il prospecte la clientèle et en particulier les entreprises de pompes funèbres. Ils proposent un choix considérable de fleurs, plantes, gerbes et couronnes d’une qualité irréprochable. Des représentants sillonnent les routes de nombreuses régions pour proposer les produits chez les fleuristes, les entreprises de Pompes Funèbres, et autres commerces.

Composition florale Vantieghem ( document R-M Renard )

Dans les années 1970, les époux Vantieghem ont une cinquantaine d’années. Ils n’ont pas eu d’enfants, mais ils pensent à l’avenir, car ils souhaitent plus que tout, que l’entreprise reste familiale. Ils proposent alors, en 1975, à leur neveu Marc Hubrecht et leur nièce Rose-May Renard de les rejoindre dans la société.

En 1981, vu le développement des affaires, les locaux de la rue Jouffroy deviennent trop exigus. l’entreprise trouve alors un bâtiment beaucoup plus spacieux au 118 rue Decrème, autrefois occupé par l’entreprise Carissimo qui fabriquait des tissus d’ameublement.

document R-M Renard
document archives municipales

La production a évolué : à Leers, c’était plutôt des fleurs montées à la main avec du tissu, puis boulevard de Paris c’était l’époque du celluloid avec des moules, une découpeuse et des gaufroirs. Rue Jouffroy c’était le plastique de la région d’Oyonnax, et les premières fleurs en tissus importées de Chine. Rue Decrême, beaucoup moins de plastique et plus de fleurs et de plantes en tissu (polyester notamment). L’usine de Roubaix se spécialise donc en montage de compositions florales.

atelier ( document R-M Renard )
carte de visite ( document R-M Renard )

Malheureusement, dans la nuit du 14 au 15 Août 1991, un incendie ravage les locaux du 118 de la rue Decréme. Les pompiers, arrivés rapidement sur place, découvrent un véritable brasier. L’atelier et la salle de stockage ont été très endommagés. Seule la salle d’exposition des produits et échantillons a été épargnée par le feu. C’est un gros coup dur pour l’entreprise familiale, car les fleurs artificielles étaient prêtes pour être expédiées dans les points de vente, pour la Toussaint toute proche.

document Nord Eclair 1991

Tous les membres du personnel sont bien décidés à repartir. D’importants travaux de rénovation sont alors entrepris pour redémarrer l’activité. Achille et Marcelle prennent leur retraite, Rose-May Renard et Marc Hubrecht, leur nièce et neveu, deviennent alors co-gérants de l’entreprise. Malheureusement, un deuxième incendie intervient en Mai 1992. L’atelier de confection est anéanti, le stock est parti en fumée. C’est de nouveau la désolation. Selon les pompiers, cela ne fait aucun doute : l’incendie est d’origine criminelle. La production va cependant continuer dans une autre partie des bâtiments. Tout le personnel va s’atteler à nettoyer, réparer, reconstruire et redémarrer .

document Nord Eclair 1992

La direction s’efforce de maintenir le cap. Elle prend la décision de négocier directement les achats, lors des déplacements chez les gros fournisseurs en Chine, et développe le marché commercial, lors de différents salons comme à Villepinte en région parisienne.

document R-M Renard

En 2005, un important promoteur immobilier propose aux dirigeants de l’entreprise Vantieghem de racheter les locaux du 118 de la rue Decrême, car il a un projet ambitieux pour la création de 35 lofts : « Factory 118 ».

document Nord Eclair 2005

L’affaire est conclue en Mars 2005 par l’intermédiaire du cabinet Immo Saint Martin de la Grand’Place. L’entreprise Vantieghem déménage à nouveau et part au 128 rue de la Vallée à Hem, dans un local en location de taille plus modeste et plus fonctionnel, pour aménager l’atelier et le stockage sur un seul niveau.

Cependant, dans le secteur du funéraire, les ventes de fleurs s’effondrent, car les familles des défunts choisissent de plus en plus la crémation plutôt que l’enterrement. Les fleurs disparaissent des cérémonies. Puis les départs en retraite sont envisagés. L’entreprise ferme définitivement ses portes en 2009.

Remerciements à Rose-May Renard ainsi qu’aux archives municipales

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