La première mairie de Leers était l’ancienne maison du bailli, dont le premier niveau servait de prison, et le second de salle de réunion. Mais les démarches administratives se faisaient au domicile du maire, à l’époque Louis Courier, fermier de la cense du Pret ou Maison Blanche, située rue du Capitaine Picavet, dans le quartier de la Papinerie. La vétusté de la maison du bailli et l’éloignement du domicile du maire, font que les leersois cherchent une solution plus commode. La localité se trouvait alors en pleine expansion démographique. D’un millier d’habitants sous Napoléon, elle était passée à quatre mille.
Une opportunité survient avec le legs d’une maison qui appartenait à Mademoiselle Rosalie Delannoy, décédée à Leers le 4 mars 1892. Elle était la fille de Jean-Baptiste Séraphin Joseph Delannoy, boulanger et ancien maire de Leers (1779-1822) et de Jeanne Françoise Deleforterie (1779-1858) Lingère, Boulangère, Marchande épicière. Rosalie était restée célibataire et par testament, elle en avait fait don aux pauvres de la paroisse.
C’était la maison qu’elle habitait, et elle en fit don à l’abbé Lepoutre, pour les pauvres, mais l’abbé refusa le legs. Le maire de Leers, Louis Courier, en sa qualité de président du bureau de bienfaisance le récupère, en tant que représentant légal des pauvres et vend ce bien à la commune, le 10 juin 1894. Les héritiers de Mlle Delannoy, qui n’étaient pas d’accord, pensant sans doute rendre le legs caduc après le refus de l’abbé Lepoutre, avaient intenté un procès à la commune. Ils furent déboutés, et le bâtiment devint hôtel de ville en 1896. La maison du bailli fut démolie en 1900. Cette nouvelle mairie permettait de centraliser le service communal.
En 1945, on l’aménagea mais ce fut insuffisant. Les locaux étaient désormais trop étroits pour une commune toujours en développement. Par décision du conseil municipal du 27 juin 1969, André Kerkove étant maire, on décida de construire un nouvel hôtel de ville, plus fonctionnel. C’est en 1971 que les services municipaux sont transférés à l’Hôtel de ville, rue de Lys. Quand le conseil municipal leersois s’installa le 28 mars dans sa nouvelle mairie, il eut à se prononcer sur l’opportunité de la création d’un nouveau poste d’adjoint, signe que la commune avait encore évolué au nombre de ses habitants. D’après les statistiques communales, entre 1968 et 1975, Leers compta deux mille habitants de plus !
L’ancienne mairie fut occupée par un centre de soins infirmiers et elle abrita une association d’éducation ménagère. Aujourd’hui, la maison est divisée entre l’association « Ordileers » et le restaurant scolaire de l’école Jeanne d’Arc.
Sources :
Histoire de Leers par l’abbé G. Monteuuis Collection Histoire Westhoek (rééditée par l’ALEHF)
Leers mon village édité par l’ALEHF (association leersoise d’études historiques et folkloriques)
Archives Départementales du Nord