L’opération Édouard Anseele c’est quinze ans de travail : 13 hectares à dénuder, 1.800 logements insalubres à détruire, 4.000 personnes à reloger, 240 commerces à exproprier. Puis une infrastructure à refaire de fond en comble, 1.700 logements à construire, un parking souterrain de 1250 places, un centre commercial de 80 magasin, un groupe scolaire, une salle des sports de 900 places et un foyer de vieillards (pour le 3e âge) à édifier. Le tout est situé à proximité immédiate du centre ville. Les promoteurs ont souhaité arrêter l’inquiétante évasion du pouvoir d’achat des roubaisiens vers l’extérieur (Lille, Belgique). Le parking de 1.250 places reste un atout important.
L’opération est une réussite d’un point de vue social et humain, mais c’est un gouffre financier. Un découvert de 450 millions est à prévoir pour la fin de cette année.
Les causes ? On a fait des logements sociaux avec une faible rentabilité de loyers. L’opération des expropriations commerciales a été forcément déficitaire. On a racheté des fonds de commerce mais on ne revend que des pas de porte dans le nouveau centre commercial.
Et puis le choix urbanistique est critiquable : on a construit le centre commercial à l’emplacement même d’une route nationale qui empruntait le tracé d’une rue très commerçante, la rue de Lannoy. On a ainsi bouché l’un des accès importants de la ville en bloquant un courant naturel de circulation.
On revient sur le centre commercial au sujet duquel on apprend qu’il pourra abriter 80 commerces sur deux niveaux, 14.800 m² de plancher sont prévus. Aux commerces d’alimentation, magasins de confection et d’ameublement, il faut ajouter une petite salle de cinéma de 300 places et un restaurant grill. Un autre bâtiment est prévu pour accueillir un grand magasin collectif de commerçants indépendants, projet encore à l’étude.
D’après Nord Éclair et Nord Matin