Alors qu’on attend l’arrivée d’Intermarché, le départ de C&A est annoncé. Propriétaire des terrains, le groupe n’a pas encore décidé de la suite : soit il y aura le maintien d’une enseigne avec diminution de la surface de vente, soit C&A quitte mais s’engage à trouver un successeur. On apprend qu’Intermarché a également repris le AS ECO de l’avenue Motte, et que des travaux de réfection sont engagés en vue de l’ouverture début mars.
Le 27 février 1989, Jacques Catrice aborde un certain nombre de questions avec l’union des commerçants à la maison des associations place de la liberté. On est en campagne électorale pour les municipales, et il énumère les réalisations de l’équipe sortante : arrivée de l’IUT à l’ancienne poste, opération Motte-Bossut, réhabilitation de l’ilot de la Halle, énième redémarrage de Roubaix 2000, cette erreur monstrueuse. Il n’est pas question d’abandonner les commerçants abusés, et le projet en cours doit être le bon !
Les autres projets sont énoncés : réalisation d’une galerie marchande derrière le contour Saint Martin, un accord reste à trouver avec l’hôtel des ventes, qui est encore situé là. Une résidence Hotelia sera établie à l’entrée de la Grand Rue, et l’on procèdera à la reconquête progressive de l’avenue Lebas, et du boulevard Gambetta. Mais le grand problème roubaisien, c’est la circulation, car le flot des voitures évite le centre ville. Il s’agirait d’un problème de signalisation, car le panneau Roubaix centre n’existe pas ! Un autre souci, c’est que les commerçants n’habitent plus en ville et la désertification des immeubles du centre est à craindre. Il est prévu des mesures d’incitation à réaliser des logements pour étudiants, car cela peut être rentable pour les propriétaires, et amènera de la vie en ville.
Après qu’André Diligent se soit réjoui qu’Intermarché joue le rôle de locomotive pour les commerçants de la galerie marchande, la presse publie des réactions au nouveau projet de Roubaix 2000. N’aurait-on pu consulter riverains et usagers plutôt que de confier cette affaire à des décideurs étrangers au quartier et à la ville ? La question du parking est abordée : le fait que la nouvelle entrée soit située sur la droite du centre, n’y aura-t-il pas confusion avec le parking d’appel réalisé sur la pelouse, dont on déplore la perte, il y en a si peu à Roubaix.
L’accès par la rue Henri Dunant déjà mise en double sens de circulation, va aggraver les choses : à proximité, il y a une maternelle, et les entrées des trois tours. Alors accéder par la rue de Lannoy, pourquoi pas ? Concernant le centre commercial, on évoque les « nouveaux condamnés pour le cercueil ».
Le rez-de-chaussée régresse moins que l’étage, grâce au bon accès piétonnier de la place de la Liberté. L’ouverture du côté du boulevard de Belfort devrait être identique. Mais le désastre, c’est l’étage, malgré les escalators de l’époque Auchan. L’ouverture d’un Restaumarché est la bienvenue, mais pourquoi engager des frais pour une terrasse qui ne servira que quelques jours par an ?
Les problèmes d’approvisionnement subsistent. A l’origine, il devait être assuré par des petits véhicules en sous sol, le long de quais desservis par ascenseur avec giratoire au départ du boulevard de Belfort. Mais rien n’a été fait en ce sens. En Mai, les travaux prennent du retard, mais le centre fonctionne dans la poussière et le bruit. M. Mascart Président du GIE dit que ces travaux sont un mal nécessaire. Madame Libbrecht intendante du centre, annonce beaucoup de demandes de cellules commerciales. A la fin des travaux, on peut compter que 98% des cellules seront occupées. Les commerçants tiennent un langage optimiste : ils rappellent la situation exceptionnelle du centre commercial, et pensent qu’avec les transformations, on va assister un grand et définitif démarrage. Malgré ce bel enthousiasme, l’ouverture sera plutôt pour septembre, et non mai juin comme annoncé. Quelques plaintes sont quand même remontées à Dominique Plouvier, nouvel adjoint au maire chargé du commerce et de l’artisanat. Le chantier du CIC et des archives du monde de travail ont barré la rue de Lannoy, et la fleuriste installée juste à l’angle de Roubaix 2000 craint pour son commerce. Cela ajouté à la suppression de l’arrêt de bus, c’est une véritable calamité, on ne nous a pas prévenus, pas de signalisation.
En septembre, les travaux d’infrastructure sont pratiquement terminés, mais les surfaces Intermarché ne sont toujours pas ouvertes. Puis en décembre, on apprend qu’Intermarché ne sera pas installé avant mars 1990, soit près d’un an de retard ! Il est rappelé que le groupe Intermarché a absorbé 66 AS ECO ! Pour Roubaix 2000, il ne reste plus que quatre cellules commerciales à vendre. Et on parle des enseignes Mac Donald et Feu vert pour remplacer C&A. Malgré le retard, l’avenir se présente bien…