La ligne quitte Lille intra-muros par la porte de Roubaix. La photo nous montre une motrice quittant la ville, vue depuis l’extérieur du mur d’enceinte. On voit que les deux accès de gauche sont réservés à la circulation entrante et sortante, l’issue de droite est pour les piétons.
Elle emprunte alors la rue du Faubourg de Roubaix et parvient presque immédiatement au carrefour Labis, du nom du débit de boissons qui s’y trouvait. Il est en bois, comme toutes les constructions du quartier : il fallait que l’autorité militaire puisse raser la zone pour dégager la vue en cas d’attaque. La ligne prend alors à gauche en double voie vers Mons. Les photos suivantes nous montrent l’une une rame électrique à destination de Roubaix et l’autre, plus ancienne, une rame vapeur en sens inverse.
La ligne va maintenant suivre la départementale numéro 14 jusqu’à Roubaix. Elle côtoie le cimetière de l’Est, puis croise la rue de la Louvière et son prolongement, la rue St Gabriel à hauteur de l’église st Maurice des Champs dont on voit le clocher à gauche de la photo prise en direction de Lille. A gauche au premier plan le restaurant du Chevalier Français, aujourd’hui une agence du Crédit Mutuel au 162. L’estaminet sur la droite est devenu la pharmacie St Maurice au 173. On voit que la voie est double à hauteur du carrefour. La ligne V traverse le carrefour de gauche à droite, et une bretelle permet de passer d’une ligne à l’autre.
La ligne de tramway V, mise en service en 1906, relie la place Catinat dans le quartier Vauban au Buisson dans le faubourg St Maurice, à la limite de Marcq.
Poursuivant son chemin dans la rue du Faubourg de Roubaix, le F va passer devant l’enseigne du Vrai Roubaisien, au 233. Cet immeuble existe encore aujourd’hui, après bien des emplois. La vue est prise en direction de Lille, et nous sommes toujours en double voie.
Nous remarquons que des rails quittent la voie principale vers la droite. C’est dû au fait qu’ « au vrai Roubaisien » fait le coin juste avant le dépôt du Lion d’Or, qui se trouve à gauche de la rue en venant de Lille. Ce dépôt a d’abord abrité les remises et les écuries des tramways à chevaux, avant d’être équipé des installations de recharge en vapeur des locomotives système Francq. Il sera ensuite reconverti pour le garage et l’entretien des motrices électriques. Démoli en 1976, il est aujourd’hui remplacé par des immeubles modernes. La dénomination du dépôt et du pont viendrait du nom d’un ancien cabaret.
Selon Claude Gay (Au fil des trams), la manœuvre n’est pas rapide : il faut dételer la rame devant le dépôt pour entrer la machine et remplir son réservoir de vapeur. Pendant ce temps, les passagers attendent qu’une autre machine prenne en charge les remorques pour continuer le parcours.
La photo suivante est prise un peu plus loin, toujours en direction de Lille. Le 241, sur le coin, est aujourd’hui le dernier bâtiment qui reste avant le pont. Celui-ci s’est élargi lors de la construction de la voie rapide et les maisons qu’on voit au premier plan à droite ont désormais disparu.
Le pont du Lion d’Or est établi 100 mètres plus loin, au dessus des voies du chemin de fer menant à Roubaix et Tourcoing. Un escalier permettait d’accéder aux voies. La ligne de tramway emprunte le pont. L’aspect de cette zone a considérablement changé après le tracé de la voie rapide qui longe aujourd’hui les voies.
Aussitôt le pont franchi, la voie se dédouble devant l’institut gynécologique, déjà aperçu à droite sur la photo précédente, et le cabaret « A l’Arrêt des cars ». Les deux photos suivantes sont prises au même endroit, la première vers Mons, l’autre où l’on voit une rame F négocier l’aiguille pour se diriger vers Lille.
Là se trouvait le bureau de l’octroi. On se trouve maintenant à la limite du territoire de Lille. Nous allons passer sur celui de Mons.
A suivre