La ligne Lille-Leers – Sixième partie : Hem, la rue de Lille

Nous avons suivi la ligne à travers ce qui est aujourd’hui Villeneuve d’Ascq, et l’avons laissée à la croisée des chemins du Recueil et d’Hem. Ce dernier chemin, dit de grande communication numéro 6, marque, sur quelques centaines de mètres, la limite entre Flers et Annappes. A la création de la ligne, on est encore en pleine nature et le chemin n’est bordé que de rares constructions. Celles-ci disparaissent complètement après la courbe à droite qui nous fait abandonner Flers pour pénétrer complètement dans Annappes.

Plan cadastral 1890

Ici, le tramway circulera jusqu’à sa fin en plein champs, comme le montre cette photo aérienne de 1951.

Vue aérienne Annappes 1951 Photo IGN

Aujourd’hui le chemin est coupé dans sa partie centrale par un rond-point, puis longé ensuite par le remblai de la voie rapide.

Photo Jpm

Après une large courbe à gauche, nous abandonnons la campagne pour rencontrer les premières maisons de Hempenpont, l’entrée, tracée elle aussi en courbe, de Hem.

Photo Jpm

Ce hameau constituait le carrefour des chemins venant de Flers, qui menaient à Croix et au centre d’Hem. Le cœur névralgique en était une auberge spécialisée dans la friture d’anguilles, située sur le carrefour où se séparaient les routes de Croix et de Hem, et devant laquelle le tramway négociait une courbe brutale à droite pour se diriger vers le centre de Hem.

Entrée de la rue de Lille à Hem Document Historihem

Nous nous trouvons alors à l’entrée de la rue de Lille, qui a pris ensuite le nom du général Leclerc. La voie va emprunter cette artère en suivant de près le trottoir de droite.

Remarquez à droite sur la photo suivante, devant le mur de la teinturerie, l’abri pour les voyageurs, qui semble indiquer que l’arrêt desservant l’auberge était très utilisé par les clients. En dessous, la même vue, prise aujourd’hui.

Rue de Lille à Hem Photo collection particulière.
Photo Jpm

Le tramway poursuit sa route, remontant cette rue, l’une des plus importantes de la ville. La première partie est en ligne droite, et propose de la verdure à gauche et des constructions sur la droite. La voie est unique. L’aspect de ce tronçon a peu changé aujourd’hui.

Rue de Lille à Hem Photo collection particulière

Quittant Hempenpont, après avoir parcouru une centaine de mètres et dépassé l’intersection avec la rue de la Tribonnerie, menant aujourd’hui à la poste, nous abordons le quartier de la citadelle. Après un premier virage sur la droite, la ligne attaque un « S ». Au niveau de la première courbe, une grille marque l’endroit de l’actuelle avenue Pierre Bonnard qui dessert maintenant un quartier résidentiel. A cet endroit, on remarque l’aiguille de fin d’une zone de voie dédoublée. Les cheminées d’usine sont nombreuses à l’époque du tramway.

Photo collection particulière

Nous retrouvons ensuite sur environ deux cent mètres une zone moins lotie et plus verdoyante. Après une contre-courbe à droite, une portion droite que nous montre la photo suivante, prise vers Lille après guerre. Elle nous présente à droite une série de belles propriétés qualifiées de châteaux, et dotées, à l’époque, de grands parcs d’agrément. Le camion Renault AHN visible à gauche empiète sans vergogne sur la voie !

Photo collection particulière

Cent mètres plus loin, une large courbe vers la droite, vue vers Lille sur la photo suivante, nous approche du centre. Nous retrouvons ici des constructions serrées l’une contre l’autre de chaque côté de la rue.

Photo collection particulière

Au même endroit et dans la même courbe, mais en tournant cette fois le dos à Lille, nous apercevons tout au fond l’église de Hem :

Photo collection particulière

Poursuivant notre route, nous distinguons mieux l’église. Nous atteignons presque Hem-Bifur, le croisement avec la rue qui nous mènera à gauche vers Lannoy. Le mur blanc à droite est celui de la ferme Franchomme.

Devant cette ferme, plusieurs photos représentent des motrices de la ligne Lille Leers. En voici une mettant en scène la voiture 13, modernisée en 1934, et limitée à Hem-Bifur, ce qui place la photo dans les années peu après 1947.

Hem-Bifur Photo Historihem

Immédiatement après la ferme, l’aiguille et la courbe à gauche nous mènent dans la rue de Lannoy, qui a ensuite pris le nom de Jules Guesde. A l’angle des deux rues, un autre abri pour les voyageurs, construit sur le même modèle que celui rencontré à Hempenpont.

Photo collection particulière

A suivre la rue Jules Guesde, anciennement rue de Lannoy…

La ligne Lille-Leers – Troisième partie : Fives et St Maurice

Plan Ravet-Anceau 1930- Document Gallica

Aussitôt sortie des Dondaines, la ligne emprunte la rue Eugène Jacquet, anciennement rue des Guinguettes, laissant à sa gauche la rue du Faubourg de Roubaix. La photo nous montre ce carrefour, vu depuis Lille. La rue du Faubourg de Roubaix, empruntée par le tramway F en direction de Roubaix, tourne à gauche, la rue Eugène Jacquet est à droite. Notons le côté sommaire et rustique qu’avaient à l’époque les constructions de ce quartier des Dondaines.

Photo collection particulière

L’ancienne rue des Guinguettes forme pratiquement une ligne droite. La voie prend ensuite à droite la rue Rabelais qui va la mener aux voies de chemin de fer qui contournent Lille par le Nord et se dirigent vers Roubaix-Tourcoing, ainsi que vers la côte. Au premier plan sur la photo, on voit les rails empruntent la rue Rabelais vers la droite, et quittent la rue Eugène Jacquet qui se prolonge au fond face à nous.

Photo collection particulière

Notons cette fois-ci, que les constructions, au dehors des Guinguettes, ont repris un caractère plus définitif. La photo suivante nous montre la rue Rabelais qui semble très animée.

Photo collection particulière

Parvenue au bout de la rue Rabelais au chemin de fer, la ligne 2 traverse les voies par un passage inférieur, un pont dont la voûte est en anse de panier. La photo suivante, prise depuis la place Madeleine Caulier, montre ce pont, désigné par une flèche.

Document Cparama
Le même pont aujourd’hui – Document Google

Les voies de la Compagnie du Nord traversées, la rue Rabelais change de nom et devient la rue de Bouvines. Les voies de la Compagnie du Nord traversées, la rue Rabelais change de nom et devient la rue de Bouvines. Le tram passe devant l’église dite « des flamands », disparue aujourd’hui pour faire place à un espace vert situé derrière l’église Notre-Dame.

La rue de Bouvines hier et aujourd’hui – photos collection particulière et Google

La ligne 2 poursuit son chemin vers le Sud-Est le long de cette voie avant de déboucher sur l’important carrefour qu’elle forme avec les rues de Bernos, Pierre Legrand et de la rue de Lannoy. Elle emprunte cette dernière à gauche, en suivant vers l’Est le chemin de grande communication numéro 6. La photo nous montre, au fond, une motrice ELRT longeant le trottoir de la rue de Lannoy. La voie métrique de l’ELRT voisine ici avec une voie normale à écartement de 1m44, visiblement plus large, des TELB (Tramways Électriques de Lille et de sa Banlieue). Cette voie s’arrête court après quelques mètres  : c’est ici le terminus de la ligne N, alors que le G poursuit sa route vers la droite.

Document collection particulière

La douane a aujourd’hui disparu, ce qui change notablement l’aspect du carrefour.

Photo Google

La voie suit maintenant la rue de Lannoy, elle aussi pratiquement en ligne droite, vers la chapelle d’Eloques.

Le voie est alternativement unique et double pour permettre le croisement des trams.

Documents Delcampe

On peine aujourd’hui à retrouver cette ferme. Son nom perdure pourtant à l’enseigne d’un commerce.

Photo Google

A suivre…