Salle des fêtes, bains-douches et dispensaire

Dans la seconde partie du 19ème siècle, des festivités collectives se déroulent dans la commune de Hem telles que le carnaval mais ce ne sont pas les seules réjouissances . En effet, de nombreuses sociétés voient le jour, lesquelles offrent des loisirs variés : société des archers et arbalétriers, société philarmonique, société des joueurs de boules, sociétés chorales, les francs-amateurs (colombophiles), etc

Sous la mandature de Henri Delecroix la demande de surélévation de l’école du centre (Victor Hugo Place de la République) pour y faire une salle des fêtes est rejetée en 1914. La commune juge en effet préférable d’envisager la construction d’une salle spéciale au centre ville pouvant servir à toutes les œuvres post-scolaires et associatives.

Photo de Julien Lallart maire de Hem (Document Historihem)

En 1925, Julien Lallart, cultivateur succède à Henri Delecroix en tant que maire de Hem. Son grand projet, malgré des finances limitées est de munir la commune d’équipements lui faisant défaut et en premier lieu d’une salle des fêtes pour assurer le bien-être des hémois.

La transformation de l’école Pasteur est évoquée. Y seraient érigés : une salle de consultation de nourrissons, les bains-douches, la salle des fêtes et un foyer pour les œuvres post-scolaires. Mais il faudrait alors construire une nouvelle école et tous les projets échouent les uns après les autres.

La chute du franc est à cette époque vertigineuse et il est en réalité impossible d’envisager un projet aussi ambitieux. Pourtant fin 1927, profitant d’une accalmie dans le marasme économique, la municipalité se décide à voter un emprunt pour faire construire par l’architecte Albert Rouzé une salle des fêtes, rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) sur un ancien terrain du Bureau de Bienfaisance racheté par la ville.

Le terrain racheté par la ville pour y construire la future salle des fêtes (Document Hem Images d’hier)

Cette salle doit permettre, avec le concours des Amicales, d’organiser les jeudis des enfants de la commune ; séances de cinéma éducateur et goûter substantiel leur seront offerts gracieusement. Il s’agit manifestement de l’amorce de l’oeuvre plus importante à venir : camps de vacances et jeudis récréatifs.

Bien entendu la salle est également destinée à toute société subventionnée hémoise ayant besoin d’une salle propice à l’organisation de petits concerts annuels. Un simple acccord avec les Amicales sur la question des dates leur permettra de bénéficier de la salle des fêtes municipale.

Julien Lallart, le jour de l’inauguration, va jusqu’à affirmer que la ville bénéficie de l’une des plus belles salles des fêtes de la région. Il ajoute que : « l’Art est aussi nécessaire à l’homme que le pain et le socialisme n’est pas l’ennemi du beau ».

La façade de la salle des fêtes à l’époque de sa construction (Document Hem Images d’hier)
La rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) avant et après la construction (Documents Hem 1000 ans d’histoire)
Les associations hémoises devant la salle en 1947-48 (Document Historihem)

Le programme municipal prévoit alors aussi l’instauration de l’éducation physique dans les écoles avec installation de cabines de douches rudimentaires. Mais des difficultés d’ordre matériel mettent un terme au projet, l’exiguité et la vétusté des 2 écoles publiques du centre ne permettant pas leur installation.

A cette époque l’hygiénisme est une grande cause nationale et la politique de santé publique gouvernementale a pour objet d’empêcher le retour des grandes épidémies du siècle précédent : peste, tuberculose ou choléra. En outre l’hygiène des populations des villes est l’un des défis de l’industrialisation.

Il faut donc profiter de donner à l’ensemble de la population hémoise des moyens d’hygiène plus complets et cela passe par la construction d’un établissement de bains-douches à laquelle les ministères de l’Agriculture et de l’Hygiène participent à la dépense pour moitié.

Les bains-douches (Document Hem Images d’hier)
La salle des fêtes et les bains-douches en bd (Au temps d’Hem)

Cet établissement est contigu à la salle des fêtes et occupe le coin de la rue Henri Ghesquière, (actuellement rue Victor Hugo) et de la rue du Général Leclerc.

Si la construction est retardée par l’hiver très rigoureux de 1928, une fois l’établissement achevé, les habitants de Hem peuvent jouir des bains-douches à un prix très modéré et les enfants des écoles peuvent quant à eux en bénéficier gratuitement car ils y sont conduits à tour de rôle par leurs maîtres.

Ces bains-douches continuent à fonctionner jusqu’en 1980, date à laquelle l’installation vieillissante nécessite une complète rénovation. Or à cette date, la plupart des particuliers bénéficient d’une salle de bains à leur domicile et la municipalité fait le constat que la majorité des utilisateurs vient des communes voisines, raison pour laquelle elle décide de ne pas engager de dépenses inconsidérées pour maintenir un équipement qui n’est plus nécessaire.

Les anciens bains-douches en 2008 (Documents Google Maps)

Enfin, dans le but de venir en aide aux déshérités, les élus hémois décident d’annexer à la salle des fêtes et aux bains-douches, avec façade sur la rue Ghesquière, entièrement ravagée en 1944 avec l’explosion du Château de la Marquise, une salle qui, plus tard, va servir de dispensaire municipal. Dans un 1er temps elle sert à la consultation de nourrissons assurée par le Dr Leborgne.

Ce médecin, arrivé dans la commune en 1920, en remplacement du Dr Coubronne, est installé au 40 rue de Lille dans le 1er château Gabert et n’hésite pas à faire 80 km par jour à bicyclette pour visiter ses patients de la commune et va même jusqu’à Forest, Ascq et Annappes, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.

Ancien interne des hôpitaux et de la maternité de Lille, il est médecin de l’Etat Civil, inspecteur des Ecoles, de la SNCF et de la gendarmerie. Sa réputation dépasse les limites communales et dès 1931, à la création du sanatorium de Sailly-lez-Lannoy, il y est nommé médecin chef.

Partageant son temps entre sa patientèle et ses malades du sanatorium il contribue, en 1933, à la fondation du Dispensaire d’Hygiène Social de Hem, desservant 13 des 16 communes du canton de Lannoy. Il deviendra Chevalier de l’Ordre de la santé publique puis Chevalier de la Légion d’Honneur en 1953 avant de décéder à son domicile en 1968.

Photo du Dr Leborgne (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)

L’inauguration du dispensaire a lieu le 25 juin 1933 et c’est Emile Delmet, ancien prisonnier civil à Holzminden en Allemagne, pendant la 1ère guerre mondiale, représentant de commerce, maire de Hem de 1929 à 1933, ayant succédé à Julien Lallart, qui préside la cérémonie.

Photo d’Emile Delmet, maire de Hem et de l’inauguration du dispensaire en 1933 (Documents Historihem)
La façade du dispensaire rue Victor Hugo ( Document Hem 1000 ans d’histoire)

A la fin des années 1980, n’étant plus à la dimension de la ville, celle-ci ayant connu une très forte croissance, le dispensaire sera tranferré rue Dominique Larrey, dans le quartier des Hauts-Champs, et le bâtiment devient, pour quelques temps, le siège du Bureau d’Information Jeunesse.

Rue Victor Hugo en 2020, les bâtiments des bains-douches et du dispensaire (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui, Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem 1000 ans d’histoire et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

A suivre…

La gare de Wattrelos

Je me suis installé à Wattrelos en 1977 et j’habitais alors rue de la gare. Immanquablement le coup d’œil vers la façade de la gare m’a amené à m’intéresser à ce bâtiment très particulier, situé à deux pas de la grand place. Ce fut autrefois une gare de chemin de fer, obtenue de haute lutte avec Roubaix, qui prétendait avoir déjà créé une gare de Roubaix-Wattrelos, dans le quartier du Pile, à Roubaix. Le seul accès qu’en avaient les wattrelosiens, c’était l’écluse du Sartel !

Fronton de l’ancienne gare Photo PhW

Le maire et brasseur Denis Pollet souhaitait faire venir le chemin de fer jusqu’à sa brasserie, dont on peut encore voir les murs et la cheminée, à côté du Vendôme qui fut son habitation. De là, la ligne filait vers la Belgique. La gare et la ligne datent de 1897, ce qu’on peut encore lire sur les maisons de garde barrière qui longent son parcours depuis le quartier du Carihem à Roubaix jusqu’à la place de Wattrelos, et sur le fronton de ladite gare de Wattrelos. Selon les historiens locaux, elle ne fonctionna pas bien longtemps, le dernier train de voyageurs partit en 1914. Sinistre présage. Il semble que l’activité ferroviaire se poursuivit jusqu’à la seconde guerre pour assurer le transport de marchandises diverses.

Une classe de 1963 au lycée annexe Coll Privée

Puis l’activité ferroviaire cessa. La municipalité racheta les locaux et les transforma dans un premier temps en centre médico-social. Cependant le journal de 1968 cite encore un train et un service de transport de colis, alors que ces locaux accueillent l’annexe du lycée qui va bientôt occuper tous les locaux de la gare.

Sticker de la radio

En 1981, Galaxy, une radio libre créée par des passionnés de radio, s’installe dans une aile de la gare.  C’est au départ une radio locale associative généraliste qui se spécialise dans les nouvelles musiques électroniques. Depuis 2018, elle est une radio de catégorie B :  commerciale, non affiliée à un réseau national identifié et ne desservant pas un bassin de population de plus de 6 millions d’habitants.

Le conservatoire de Wattrelos Photo Google

Quand le lycée Zola fut construit, l’école des filles du centre occupa un temps les lieux, avant que l’école municipale de musique de Wattrelos ne s‘y installe. Inaugurée le 27 avril 1987, elle est aujourd’hui devenue un conservatoire à rayonnement communal de musique et de danse,  établissement agréé d’État.

La Chapelle Saint André

L'église du Sacré Cœur Coll Particulière
L’église du Sacré Cœur Coll Particulière

Territoire isolé, oublié ente le canal et Wattrelos, l’Entrepont dépend de la paroisse du Sacré Cœur. L’abbé Boussemart est à l’origine du projet de création d’un poste avancé de la paroisse, à l’angle de la rue d’Alger et de la Grand Rue, sur une partie des terrains de la propriété Meillassoux. Ce projet devait comprendre un sanctuaire, un dispensaire et une garderie. En mai 1952, une réunion sur le sujet se tient dans une salle du cinéma Rex. La présentation du projet est faite par M. Charles Julien, président du comité d’érection du sanctuaire, et M. Vanmulen expose le plan des futurs travaux. Tous les habitants du quartier sont sollicités et M. Charles Jullien déclare : « Prouvons que nous existons en donnant l’exemple d’entraide et de camaraderie ».

Les castors de l'entrepont sur le chantier Photo NE
Les castors de l’entrepont sur le chantier Photo NE

Les matériaux sont chers, aussi pense-t-on à organiser une soirée dansante salle Watremez pour récolter des fonds . Elle se déroula le 29 juin en présence de MM Jules Duquesne député du Nord, Hubert Antoine adjoint, Maurice Crépin président de l’AIPG, Huvelle de la banque Scalbert, et Crinon de l’usine de Mascara. A 17 heures, un bal familial fut donné avec la participation du groupe Rythmic Jazz. En juillet 1952, les castors de l’entrepont mettent à profit les congés payés pour commencer les travaux. Il faut niveler le sol, car il y avait des massifs épais, des arbres, de la végétation. Les castors, adultes bénévoles et motivés, travaillent  le soir après leur journée, le samedi, puis pendant leurs congés. Soixante-dix tombereaux de terre seront enlevés avant que la construction puisse commencer. Les castors, dont ce n’est pas la profession, se transforment en terrassiers, puis en maçons. Il y avait là un magasinier, un chef de service d’une importante usine textile, un étudiant, toutes les professions sont représentées, il y avait aussi un maçon authentique qui conseillait tout le monde. Le gros œuvre devrait être terminé pour l’été, avant les premiers frimas, et la construction couverte, pour qu’on s’occupe des aménagements intérieurs.

Photo aérienne du quartier. La Chapelle est le bâtiment en longueur en haut du cliché. Photo IGN
Photo aérienne du quartier. La Chapelle est le bâtiment en longueur en haut du cliché. Photo IGN

On avait pensé à une chapelle ogivale, ce sera un local qui servira de dispensaire, de garderie d’enfants et de sanctuaire. Le bâtiment fait trente mètres de long sur neuf de large, et couvre une superficie de 270 m². Grâce à un jeu de portes coulissantes, les deux salles n’en feront qu’une pour constituer une chapelle pour la messe. Le dispensaire est confié aux bons soins des religieuses du Très Saint-Sauveur.

Une sœur à l'ouvrage dans le dispensaire Photo NE
Une sœur à l’ouvrage dans le dispensaire Photo NE

En 1961, on apprend par la presse que chaque dimanche à 8 heures 30 un prêtre de la paroisse du Sacré Cœur vient dire la messe à la Chapelle Saint André. La chapelle est simple et claire, décorée d’une fresque rappelant les travaux de chaque jour et la famille roubaisienne. Le dispensaire est ouvert tous les jours et le dimanche matin. Une sœur du Très Saint Sauveur hébergée place de la Liberté, rayonne dans le quartier et donne des soins à domicile. On ne sait pas à quel moment la chapelle Saint André et son dispensaire ont disparu. Les témoignages et les photographies de ce sanctuaire seront les bienvenus. A vos souvenirs !

Sources Nord Éclair, IGN

Du dispensaire au centre social

C’est en 1910 que la section roubaisienne de la Croix Rouge crée un dispensaire dans les anciens locaux de la boulangerie coopérative l’Union, au cœur du quartier des longues haies, au n°90 de la rue du même nom. Il fut ouvert aux malades le lundi 21 novembre après avoir été béni une semaine plus tôt. Après avoir subi les sévices de la première guerre mondiale, il est restauré en 1924, et ajoute à sa vocation de dispensaire, le recrutement et la formation d’infirmières.

Les élèves infirmières du dispensaire en 1950 Photo Nord Éclair

En 1950, ce dispensaire est toujours actif et ses activités éducatives se sont développées et transformées : on y trouve toujours l’école des infirmières hospitalières, mais également des assistantes sociales et des futures « reines du foyer » selon le titre du journal de l’époque. Ces stages d’instruction sont effectués par des jeunes filles âgées de 19 ans au moins et de 35 ans au plus. Un examen d’entrée attend les postulantes qui ne sauraient justifier d’un niveau d’études générales. Ce sont des élèves infirmières, ou de futures hospitalières, des assistantes sociales, ou simplement des jeunes filles qui viennent se former à la puériculture et aux soins à donner aux malades et aux blessés. Onze médecins viennent donner bénévolement des cours théoriques assistés par trois religieuses, qui jouent le rôle de répétitrices, et donnent des cours de morale professionnelle et des travaux pratiques, donnés dans une salle de démonstration.

La première année d’études est commune aux candidates hospitalières et assistantes sociales, mais les premières auront deux ans à faire avant d’obtenir leur diplôme d’état, alors que les secondes le feront en trois ans. Pendant cette période, elles ont onze mois de stage pratique obligatoire à la clinique, au dispensaire, ou au centre de Comines.

Pour les jeunes filles qui reçoivent un enseignement médico-social, elles obtiennent après une année d’études et sept mois de stage un diplôme d’infirmière croix rouge qui ne leur donne pas le droit d’exercer mais qui les prépare à leur rôle de mère de famille. Cette formation est un premier exemple des animations proposées par la Croix Rouge, qui se complètent  dans le cadre de ses centres sociaux.

La couture au centre social de la Croix Rouge 51 boulevard de Belfort Photo Nord Éclair

Il y en a deux en 1950 à Roubaix, dont la création remonterait à 1947. L’un est situé au 46bis rue de la chaussée dans le quartier de la Guinguette dans un ancien café d’angle, et l’autre est à deux pas du dispensaire des longues haies, au n°51 du boulevard de Belfort. La responsable est Melle Houmer, elle est assistée de quatre monitrices : Melle Jacquart pour l’enseignement ménager, Melle Vandamme pour la bibliothèque, Melle Vanwelden pour le chant danse folklorique et Melle Trackoen pour les expositions et fêtes. Qu’apprend-on dans ces centres ? Tout ce qui a trait à l’entretien du linge familial : utilisation de la laveuse, de l’essoreuse, du matériel de lessive. Ebauche des premières haltes garderies, Bébé est gardé pendant que maman se forme à la préparation du repas, à la pratique de la machine à coudre, des patrons, du fer à repasser électrique. Une bibliothèque pour tous propose un service de prêt et de lecture sur place. Le lieu est convivial, on peut y écouter la radio, bénéficier des services d’un secrétariat social.

Le coin bibliothèque du centre social de la guinguette en 1950 Photo Nord Éclair

Le centre social du boulevard de Belfort disparaîtra, comme le dispensaire, dans l’opération de rénovation du bloc  Anseele au début des années soixante.

Cours d’infirmières

infirmieres
Les futures infirmières du dispensaire Photo NE

Le dispensaire de la rue Edouard Anseele accueillait les élèves infirmières, les assistantes sociales ou les jeunes filles pour des formations. Il s’agissait de cours concernant la puériculture et les soins à donner aux malades et aux blessés. Les élèves infirmières pouvaient également y effectuer leur stage d’instruction, sous l’égide de la Croix Rouge.

Il fallait être âgée de 19 au moins et de 35 ans au plus pour être admise dans cette école. Les candidates infirmières viennent y préparer un diplôme d’Etat en deux ans. Trois cours de deux heures par semaine se déroulent dans une salle de cours pouvant accueillir une vingtaine d’élèves, et une salle de démonstration permet les travaux pratiques. Puis il y aura un stage obligatoire de onze mois à la clinique, au dispensaire, chez les infirmières visiteuses, à l’hôpital. Onze médecins donnent bénévolement des cours ainsi que trois religieuses qui sont des répétitrices, également chargées de cours de morale professionnelle[1] et de démonstrations pratiques.

Des jeunes filles viennent également là recevoir un enseignement médico-social qui est sanctionné par un diplôme d’infirmière de la Croix Rouge, qui ne leur donne pas le droit d’exercer, mais les prépare à leur rôle de future reine du foyer[2].

Il y a aussi des sessions pour les secouristes qui durent trois mois, à la cadence de trois cours du soir par semaine.

Les élèves ne manquent pas, il y a beaucoup d’inscriptions, et un examen d’entrée a lieu en juillet pour les candidates qui ne peuvent justifier d’un certain niveau d’études générales[3].

D’après Nord Éclair

[1] L’article d’où l’on a extrait tous ces détails date de 1950. Le milieu hospitalier était partagé entre religieuses et laïques. On parlerait aujourd’hui de déontologie et d’éthique.
[2] C’est l’époque de la formation de la femme comme future « reine du foyer » : cours à l’école ménagère, cours de puériculture.
[3] Quel pouvait être le contenu de cet examen de sélection ?

Santé et salubrité dans le quartier

Le dispensaire Photo JdeRx et NE

Le dispensaire

Créé en novembre 1908 par l’Union Mutualiste des cantons de Roubaix, ce dispensaire est la cinquième fondation de ce type en France. En février 1920, le comité de la Croix Rouge y installe un préventorium et l’établissement prend le nom de dispensaire antituberculeux Pierre de Roubaix. Cet immeuble était situé aux n° 90 et 92 de la rue des Longues Haies et occupait tout le pâté de maisons compris entre la rue de la Planche Trouée et la rue Henri Lefebvre.

Ses activités

L’œuvre de l’enfance, ancêtre des PMI d’aujourd’hui, s’intéresse aux bébés jusqu’à l’âge de dix-huit mois. Les salles des opérations et des pansements sont entourées de salles auxiliaires : salle d’attente, pharmacie, salle de réserve des bandages, salle de consultation, salle de radiothérapie. On y pratique la chirurgie des amygdales et végétations, et on y fait piqûres, pansements, pose de ventouses, cuti-réactions, injections. Certains se souviennent du masque désagréable pour l’anesthésie.

Vue intérieure du dispensaire CP méd Rx

L’école d’infirmières

Le même bâtiment accueille les élèves infirmières ( de 19 à 35 ans) qui viennent y effectuer leur stage d’instruction pour devenir hospitalières ou pour se former à la puériculture et aux soins à donner aux malades et aux blessés. Onze médecins viennent bénévolement donner des cours. Une infirmière raconte : Je suis entrée à l’école de la croix rouge qui se trouvait dans les locaux du dispensaire de la rue Edouard Anseele en 1959. J’y ai préparé un diplôme d’auxiliaire de puériculture. J’ai suivi des consultations de nourrissons avec le docteur Ratel, des consultations de dispensaire avec le docteur Beaugrand. J’y ai appris à soigner la gale ! Je restais avec des enfants installés sur une table avec les yeux protégés pour des séances de rayons ultra violet pour soigner le rachitisme. Puis j’ai commencé mes études d’infirmière toujours à l’école de la Croix Rouge. Je faisais des visites à domicile pour des piqûres ou des pansements.

Plan des bains municipaux doc AmRx

Les bains municipaux

Créé par la caisse d’épargne en 1911, l’établissement des bains est acquis par la ville en 1921. Les anciens du quartier ont encore en mémoire la grande salle carrelée où l’on attend son tour, assis sur un banc avant d’accéder aux cabines de douches. Certains chantent dans les douches, ou font leur lessive, ce qui est strictement interdit. Il arrive qu’un client s’attarde, dépasse les vingt minutes imparties, mais quelques coups sur la porte lui signalent qu’il doit laisser la place. On sort de là tout frais, tout propre. A l’époque de l’inauguration, on paie 20 centimes le bain douche, savon compris, et le bain est limité à 20 minutes. Les derniers temps, une baisse de la clientèle et un déficit conséquent entraînent une augmentation qui porte le prix d’entrée à 50 francs.

à suivre