Quartier Longchamp (suite)

C’est durant l’ année 1988 que commence la démolition des bâtiments dits M58 du mail Dunant. C’est la première étape du nouvel aménagement de l’espace compris entre l’avenue Laennec et les rues Henri Dunant, Ambroise Paré et Dominique Larrey.

Seuls sont épargnés le bâtiment abritant la maison de quartier Dominique Larrey et un bloc situé au coin des rues Dominique Larrey et Ambroise Paré destiné à la réhabilitation en vue d’accueillir une brasserie restaurant. Une salle de spectacle destinée à accueillir 350 personnes doit être construite.

Démolition des bâtiments M58 et nouveau mail Dunant en 1992 (Documents Historihem)

En décembre 1990, le Fleming, rue Alexander Fleming, bloc de 60 appartements atteint depuis 3 ans le seuil critique de 50% d’appartements inoccupés et devient même un facteur de nuisance pour les environs. Les familles nombreuses préfèrent à présent être logées dans des maisons individuelles en location plutôt que dans les barres d’immeubles construites en masse dans les années 60. La presse locale titre : une autre barre disparaît, en référence à la grande barre démolie 5 ans plus tôt suivie de la petite barre, dans le quartier des Hauts-Champs (sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site).

Une autre barre disparaît en décembre 1990 (Document Nord-Eclair)

Pendant ce temps à la tour 115, à deux pas de la Piscine des 3 Villes, l’atmosphère est toujours à l’entraide et la cordialité en partie grâce à l’association des habitants. Des animations ont lieu une fois par mois, et un local de rencontre y est réservé aux habitants de la tour, aménagé à leur goût. Sont également organisés des sorties et banquets permettant de souder les résidents, propriétaires comme locataires.

La tour 115 en 1985, 92 et 99 (Documents Nord-Eclair)

En 2004, la ville de Hem lance le plan de rénovation urbaine, prévu dans le projet Borloo, qui va changer la physionomie du quartier Longchamp. Des destructions de certains immeubles vont alterner avec la rénovation d’autres bâtiments. L’habitat collectif va peu à peu céder du terrain au profit de nouvelles constructions individuelles et le quartier va se trouver complétement modifié.

Vue aérienne du quartier en 2003 (Document IGN)

En 2005, au n°100 de l’avenue Schweitzer, a commencé la construction d’un tout nouvel établissement scolaire dont l’arrière donne sur la rue Denis Cordonnier, sur le terrain laissé libre par la destruction un an plus tôt de l’école Denis Cordonnier (évoquée plus haut). Ce nouvel ensemble se compose d’une école maternelle et d’une école élémentaire.

Ville de Hem – Construction du groupe scolaire Longchamp (2005)

Le groupe scolaire Antoine de Saint-Exupery est un établissement moderne, spacieux et lumineux, qui accueille 180 élèves en élémentaire et 130 en maternelle. Il est composé de 17 salles de classe, 2 bibliothèques, 2 salles d’art plastique, un site informatique, 2 salles d’évolution, un restaurant scolaire, 2 cours de récréation et un jardin pédagogique.

Le groupe scolaire Antoine de Saint-Exupery (Documents Google Maps 2023(côté Schweitzer et 2008 côté Cordonnier et site internet)
Le terrain entre 2000 et 2004 et le terrain après la construction du nouveau groupe scolaire entre 2005 et 2010)

Dès 2006, est inaugurée la nouvelle résidence Fleming, qui se compose de 36 logements sociaux répartis dans 3 bâtiments, des appartements bien agencés avec chauffage individuel et double vitrage ainsi qu’une cuisine américaine. En outre la résidence dispose d’un jardin planté, d’ espaces communs et de trois parking fermés. Elle est calme, moderne, esthétique et confortable.

La nouvelle résidence Fleming inaugurée en 2006 (Document Temps de passage)

2006 est également l’année où l’exposition photo de Richard Baron est exposée sur les fenêtres de la résidence Schweitzer, sur le point d’être démolie. Par ailleurs, désertés par les écoliers , les locaux du groupe scolaire Longchamp vidés, nettoyés, déshabillés durant de longs mois peuvent être grignotés par deux pelleteuses. Les travaux de démolition en eux-mêmes durent moins de deux semaines. Peu à peu, les quatre bâtiments, les classes, le réfectoire, qui composaient cet ensemble scolaire disparaissent. C’est aussi cette année là que le collectif le Pélican est rénové et que le Tulipier et une partie du Charcot disparait.

L’exposition photo sur la résidence Schweitzer bientôt démolie et les habitants assistant à la démolition du Charcot (Documents Tout Hem et Temps de passage)

Enfin, début 2006, le centre commercial Schweitzer, dont une voiture bélier a défoncé 5 mois plus tôt les piliers et grandes baies vitrées du nouveau complexe, pendant les émeutes urbaines, est à nouveau inauguré après réfection. C’est heureux car ce centre fait le bonheur des riverains qui y trouvent tout ce qu’il leur faut à deux pas de leur habitation. Il sera entièrement repensé 3 ans plus tard : façade, toit terrassé permettant aux allées du centre commercial d’être abritées, même configuration pensée pour l’ensemble des commerces. Même chose pour les enseignes uniformisées. Le parking sera également redessiné pour plus de sécurité.

Le centre commercial Schweitzer avant rénovation (Document Tout Hem)

L’année suivante, à la place des 3 entrées de la résidence Schweitzer, il y aura une voie d’accès aux constructions neuves situées sur le site de l’ancien groupe scolaire. En 2007, c’est le réaménagement de l’assainissement et des réseaux qui commence afin de permettre la construction, sur le terrain, de 74 logements individuels et semi-collectifs dont la livraison est prévue pour 2009.

Voie de passage vers le chantier de construction des logements individuels et pose de la première pierre par Christine Boutin, ministre du logement et de la ville (Document Temps de passage)

Remerciements à l’association Historihem, la mairie de Hem et Richard Baron et Olivier de Solminihac pour leur ouvrage « Un temps de passage »

A suivre…

La disparition de la ferme Lampe

Vue aérienne de Leers Coll familiale

En 1963, il est décidé de construire une route reliant la rue Roger-Salengro (ex rue de la Papinerie) à la rue des Patriotes. Mais pour cela, il est nécessaire de démolir une partie de la ferme de Monsieur Lampe, qui doit être diminuée de quinze mètres sur toute sa longueur. Cette vieille cense dont le portail date de 1815, doit être amputée de sa grange qui est plus ancienne puisqu’elle remonte au 17eme siècle, comme d’ailleurs tous les autres bâtiments. Les travaux devraient commencer à l’hiver 1964, afin que la route soit ouverte à la fin de l’été. Sur la photo aérienne ci-dessus, on peut apercevoir la ferme Lampe au bout de la rue des Patriotes et en bas à gauche l’arrivée de la rue Salengro.

Les travaux de 1963 photo NE

De la ferme Lampe, il n’y a aujourd’hui plus aucune trace, et le tronçon créé a repris le nom de la rue Roger-Salengro. Un carrefour s’est formé à la jonction de la rue des Patriotes, de la rue Roger-Salengro, de la rue Joseph Leroy et de la rue de Néchin. Un parking occupe aujourd’hui l’emplacement de l’ancienne ferme.

Le carrefour d’aujourd’hui vue Google maps

Après des années de procédures interminables, en 2005, la mairie récupère le terrain de la ferme Lampe. Il faut une dizaine de jours pour que l’entreprise Messien de Villeneuve d’Ascq fasse place nette.

Les derniers instants de la ferme Lampe Photo NE

Après la phase de démolition intervient une phase de consolidation du terrain. Mi février un parking de 160 places va voir le jour. C’est l’entreprise STPV qui est chargée de l’aménagement du terrain. Une bouffée d’oxygène pour le centre ville et ses commerces !

La Chapelle du Saint Liévin

La chapelle du Saint Liévin Collection particulière

La Chapelle s’élevait autrefois près du contour Saint Liévin, au débouché de la rue Vallon et de la rue Jean Lebas. Surnommée par la population Notre Dame des Fraudeurs car elle servait de cache au moment des visites douanières, elle était précédée d’un parterre de briques en forme de cœur qui représentait les armes de son fondateur, le seigneur du fief wattrelosien de la Bourde, Liévin de la Cappelle.

La Chapelle et son environnement CP Coll Particulière

La pioche des démolisseurs s’est attaquée à ses murs en mars 1943. Elle était bien vieille, car selon la date inscrite à son fronton, elle aurait été construite en l’an 1440, ce qui lui fait plus de cinq siècles d’existence. Pour les habitants du quartier, elle constituait une relique, et elle fut entretenue par des mains pieuses, sans lesquelles il est probable qu’un jour ou l’autre elle se serait effondrée.

Si elle disparaît en ce mois de mars 1943, c’est pour répondre à de modernes nécessités d’urbanisme. Il est question de rectifier le tracé de la rue Jules Guesde et de la rue Jean-Jaurès. On envisage également la démolition d’une partie des murs de la ferme de la mairie et une sérieuse rectification de la courbe du Saint Liévin. Ce ne sont là que des projets d’avenir. La statue du Saint est entre les mains de Melle Céline Delespaul demeurant rue Jean Jaurès qui consacra assidûment des soins dévoués à l’entretien de la chapelle.

Quelques années plus tard Coll Particulière

La réédification est souhaitable. Et souhaitée. Si l’autorité ecclésiastique pouvait disposer d’un emplacement et des concours nécessaires, elle accorderait son bienveillant appui à cette question. La chapelle n’était pas un lieu de pèlerinage très fréquenté. Elle attirait pourtant des fidèles de toute la région. Le Saint était invoqué pour la guérison ou l’atténuation des maux de gorge. La chapelle servait aussi de reposoir lors de la procession du Saint Sacrement. En 1930, un comité s’était formé dans le quartier en vue de célébrer le 500e anniversaire de sa fondation.

En avril 1943 on apprend qu’elle sera réédifiée. Le chanoine de Saint Maclou a obtenu de M. Henri Fauvarque cultivateur à Beaulieu, la libre disposition d’une partie d’un local situé avenue Jean-Jaurès, à proximité de l’ancien emplacement de la chapelle. C’est là que seront entrepris les travaux de construction de la nouvelle chapelle dont l’aspect sera approximativement celui de la chapelle Walter rue des Poilus. En avril 1944, la chapelle est terminée, elle s’adosse désormais au n°188 de la rue Jean Lebas.

La Chapelle actuelle doc Google maps

Le 13 septembre 1995 après certains actes de vandalisme, le crucifix et la statue de l’évêque martyr Saint-Liévin ont été déposés au Musée des Arts et Traditions Populaires.

Eglise Saint Joseph (Suite)

Depuis la construction de l’église, le quartier n’a alors pas beaucoup changé et Hem reste un village rural même si la population a grandi considérablement en 50 années. Sur la vue aérienne de 1951 on ne note pas une grande différence avec celle prise 20 ans plus tôt si ce n’est la disparition du château Olivier et le chantier de la Lionderie qui débute. En revanche en 1976 il n’y a plus de champs autour de l’édifice et en face de lui un tout nouveau lotissement a vu le jour en 1968.

Les photos panoramiques de 1951 et 1976 (Documents IGN)

Instantané de mémoire : « Je me suis installée en 1968 dans le nouveau lotissement construit face à l’église Saint Joseph. Je me souviens qu’à l’époque l’un de nos voisins voulait faire une pétition contre un résident qui possédait un coq, lequel le réveillait aux aurores et mon père avait refusé de signer, arguant qu’il était bien plus gêné par les volées de cloches de l’église, en particulier le dimanche matin…J’y ai fait ma communion solennelle en 1970 et je m’y suis mariée en 1982 ».

L’église est alors le repère du quartier et il n’est pas rare de voir des commerces y faire référence notamment Hem Service (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site). Entre l’église et l’école un terrain reste inoccupé et c’est en 1990 que la construction du théâtre de l’Aventure y commence, théâtre inauguré l’année suivante (sur ce sujet voir un précédent article paru sur notre site).

L’église Saint Joseph dans les années 1970-1980 et la statue du Saint (Documents collection privée et Historihem )

Dans les années 1990, l’époque est au concert choral et la chorale y donne un premier concert du printemps d’Hem, au cours duquel plusieurs formations de la métropole participent y compris bien sûr la chorale mixte de Saint Joseph. En 1995, le père Vancorselis, longtemps curé de la paroisse, y célèbre ses cinquante ans de prêtrise, en présence de nombreux fidèles.

Concert choral et célébration des 50 ans de prêtrise de l’abbé Vancorselis (Documents Nord-Eclair)

Mais, la même année, près de 90 ans après sa construction, la vieille église ne répond plus aux normes de sécurité publique : toiture fissurée, charpente à réparer et clocher délabré… Elle n’appartient pas à la commune, puisque construite après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et l’Association Diocésaine n’a pas les moyens de financer les réparations importantes nécessaires, au grand désespoir des paroissiens.

A la fin 1995, elle ferme donc définitivement ses portes. Il faut, à terme la démolir, mais pour cela le financement doit être trouvé. Il en est de même pour la construction appelée à remplacer le vieil édifice. Toutes les cérémonies vont être célébrées dans un premier temps à Saint Corneille mais chantées et animées par la chorale et la communauté liturgique de Saint Joseph.

Saint-Joseph ferme ses portes définitivement (Document Historihem)

L’abbé Vandeputte, prêtre responsable des communautés de Saint Jean-Baptiste à Forest, et Saint Joseph et Saint Corneille à Hem continue de résider au presbytère situé derrière l’église. Par ailleurs la maison paroissiale reste ouverte à toutes les activités habituelles : accueil des personnes, services et actes paroissiaux ainsi que le secrétariat.

Nouveau projet pour l’église fermée depuis 1995 (Documents Historihem et Nord-Eclair)

Un an plus tard le conseil économique de la paroisse présente un projet : la rénovation de la salle paroissiale située derrière l’église à côté du presbytère, ancienne église provisoire, afin de transformer à nouveau le rez-de-chaussée en salle destinée à accueillir des célébrations, tandis que l’étage comportera des pièces pour les réunions et les catéchistes.

Photo aérienne de 1998 avec l’église encore debout (Document IGN)

L’inauguration de la « nouvelle chapelle Saint Joseph » a lieu en février 1998. Une messe s’y déroule à la suite de laquelle les participants découvrent à l’étage l’exposition photographique consacrée au déroulement du chantier tout au long de l’année 1997. La chorale Saint Joseph y reprend du service. La paroisse nouvelle, composée de Saint Jean-Baptiste à Forest, Saint Corneille et la Chapelle Saint Joseph est alors en voie de constitution.

La nouvelle chapelle inaugurée et le pot de l’amitié après la messe ; la chorale Saint Joseph en action (Documents Historihem)

C’est en décembre 1998, une fois la décision de la démolition prise, qu’une réunion publique est organisée au restaurant scolaire de l’école Lafontaine, pour décider ce que deviendra, à terme, cet espace de 3000 mètres carrés en friche appartenant désormais à la communauté urbaine. Celle-ci propose 2 projets : soit un parking de 28 places en épi avec un espace vert au centre, soit 28 places de parking latérales avec, au milieu, une allée piétonne donnant sur la nouvelle salle paroissiale.

On démolit et après…(Document Nord-Eclair)

Fin janvier 1999, ce monument emblématique du quartier des Trois Baudets disparaît sous les coups des démolisseurs. Une fois les dernières briques enlevées et la terre arasée reste à son emplacement une espèce de lande désolée. Le projet retenu pour son aménagement prévoit un parking de 46 places pour garer les voitures à côté d’un espace paysager planté d’arbres. Par ailleurs, sous réserve de réunir les fonds nécessaires, l’association diocésaine prévoit l’édification d’un campanile devant réceptionner la cloche de l’ancienne église.

Disparition de l’église Saint Joseph en 1999 et la lande désolée qui marque son emplacement (Documents Historihem)

Il ne reste plus de l’église qu’une grande empreinte remplie de terre labourée, lorsqu’en février c’est finalement l’idée d’un square qui prend forme. L’école Jules Ferry doit avoir un nouvel accès côté square, la circulation est conçue comme une large impasse a ménagée avec du minéral, du végétal et priorité aux piétons, avec, au total, 45 places de stationnement, seuls les piétons auront accès à la rue de l’Abbé Lemire, et, même si le Campanile n’est pas édifié de suite faute de moyens, le câble électrique nécessaire sera prévu d’office.

Un square de dessine (Document Nord-Eclair)

S’ensuit en 2000 la célébration d’envoi de la paroisse de la bonne nouvelle d’Hem-Forest, à l’église Saint Corneille. Une équipe d’animation paroissiale se met en place, réunissant l’abbé Jean-Luc Vandeputte et quatre laïcs qui assument avec lui la responsabilité de la conduite de la nouvelle paroisse et reçoivent chacun une lettre de mission avant le traditionnel pot de l’amitié au cercle Saint Georges à Forest.

Titres de presse locale « en route vers la paroisse de la bonne nouvelle » et « la paroisse de la bonne nouvelle c’est toute une équipe » (Documents Nord-Eclair)

La même année voit la transformation de la place Saint Joseph destinée à accueillir un square, 43 places de parking et une entrée sécurisée pour l’école Jules Ferry. Un campanile de 7m50 en briques sera ensuite réalisé et supportera la cloche de 450 kilos, vestige de l’ancienne église. Cette oeuvre d’art sera signée par un architecte de St Amand-les-Eaux : Yvan Jansen.

Futur aménagement de la place Saint Joseph (Documents Nord-Eclair)
Un square se dessine (Documents Historihem)

Sous un soleil radieux de Juillet 2001, la Placette Saint Joseph et le campanile érigé en souvenir de l’église du même nom sont inaugurés, en présence de Pierre Mauroy, président de Lille Métropole Communauté Urbaine et de son vice président Francis Vercamer. Sont également présents l’abbé Gérard de Riemaecker , vicaire épiscopal de Roubaix, et l’abbé Jena-Luc Vandeputte , curé de la paroisse de la Bonne Nouvelle. Cet espace embellit et revitalise le quartier et la cloche Marie-Madeleine y sonne à nouveau.

Inauguration de la Placette et du Campanile (Documents Historihem)

L’église Saint Joseph n’aura donc pas fêté son centenaire et la chapelle Saint Joseph a réinvesti les locaux de l’ancienne église provisoire érigée au début du 20ème siècle. Son souvenir est néanmoins célébré par le Campanile édifié sur la nouvelle Placette Saint Joseph et sa cloche continue à retentir dans le quartier. Vu du ciel évidemment le rendu n’est pas le même et l’endroit est moins repérable qu’autrefois.

Photo aérienne de 2012 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Pompiers de Roubaix (Suite 3)

En 1978, les pompiers doivent intervenir à 4 reprises pour des incendies dans l’ancienne usine désaffectée qui se dresse encore sur le futur emplacement de leur nouveau centre secours. Le bâtiment étant ouvert à tous vents, chaque nouveau foyer d’incendie, volontaire ou non, trouve un aliment de choix dans les décombres ou les vieilles boiseries. A chaque fois les flammes gagnent la toiture rapidement mais le feu se laisse éteindre sans résistance.

Dès 1981, le terrain de 12.000 mètres carrés situé boulevard de Mulhouse est prêt à accueillir le nouveau centre de secours. Les bâtiments de l’ancienne teinturerie SATTI (Société Anonyme Textile Teinture et Impression) Guaydet devenue ensuite Jean-Lagrange sont détruits depuis plusieurs mois mais rien ne bouge.

Papier à en-tête et plan de situation de la SATI en 1964 (Documents archives municipales)
L’intervention sur l’usine désaffectée en 1978 et le terrain dégagé du futur centre de secours bd de Mulhouse en 1981 puis le gros-oeuvre terminé en septembre 1983 (Documents Nord-Eclair)

Le projet, très onéreux, doit être réparti sur 3 exercices financiers. Les travaux de terrassement et les fondations devraient donc bientôt commencer mais la construction ne devrait pas être terminée avant 1984. Finalement en 1983, le gros œuvre de la nouvelle caserne est pratiquement terminé et la presse locale titre : A la nouvelle caserne des pompiers, l’ordinateur aux côtés des lances en 1984.

Le corps de bâtiment en arc de cercle, percé d’un autre immeuble, a pris sa forme définitive et on attaque désormais la phase d’aménagement intérieur. Le bâtiment cubique renferme, au rez-de-chaussée le poste de commandement puis le garage avec les portes de travée et les chambres des sapeurs-pompiers. Trois capteurs solaires sur le toit et trois pompes à chaleur contribuent au chauffage de l’immeuble.

Plan de masse et plan du rez-de-chaussée du nouveau Centre de Secours (Documents archives municipales)

Le bataillon Nord y sera hébergé aux côtés du centre de secours de Roubaix et les fichiers répartis entre les différents centres de secours y seront centralisés en un seul programme informatique. De même le standard va absorber toutes les lignes 18 qui jusqu’alors aboutissent dans les différents centres détachés du bataillon Nord. 26 communes rattachées à divers centres passeront ainsi sous son contrôle informatique.

Façade de la nouvelle caserne, poste de commandement en cours d’installation, informaticiens occupés à réaliser les programmes en juillet 1984 (Documents Nord-Eclair)

L’ordinateur à Roubaix ne sera pas utilisé en priorité à des fins administratives mais dans une perspective opérationnelle. Au poste de contrôle de la zone, au rez-de-chaussée du bâtiment cubique par laquelle on accède à la nouvelle caserne, huit terminaux : 3 d’entre eux traitent les appels téléphoniques reçus grâce à un standard relié à un autocommutateur électronique, un autre détermine les moyens à mettre en œuvre, les 4 derniers étant affectés à la gestion des matériels.

Photos de la nouvelle caserne en 1984 (Documents archives municipales)

Le tout nouveau centre de secours est inauguré le 1er octobre 1984 en présence de Mrs Notebart et Diligent, du Colonel Gilardo, directeur départemental de la sécurité civile, du colonel Bronchart, chef de corps, des lieutenants colonels Forzano et Delemme, du capitaine Deloof commandant du centre de secours de Roubaix, de Mr Prouvost, député du Nord, Mrs Delefosse et Doscot, vice-présidents de la Communauté Urbaine, du médecin colonel Poulain et de Mr Perrin, secrétaire général de la Communauté Urbaine.

Les personnalités autour des véhicules, Mr Notebart passant les sapeurs-pompiers en revue, le poste de commandement informatisé (Documents Nord-Eclair)

L’inauguration s’accompagne d’une journée portes ouvertes à l’attention de la population de l’agglomération roubaisienne. La visite des locaux se termine par une exposition composée de 14 stands : comité pharmaceutique régional d’éducation sanitaire et sociale, Haas Elite (extincteurs, etc…), l’amicale des donneurs de sang bénévoles de Roubaix, la société de mycologie du Nord, l’amicale des sapeurs-pompiers de Roubaix, le syndicat des pharmaciens, EDF, la CRAM, la prévention routière, le SMUR de Roubaix, l’association départementale de la protection civile, la Croix-Rouge française et les 5 gestes qui sauvent. Est également annoncée la venue d’un hélicoptère de la protection civile.

Photo de la maquette du nouveau centre de secours et de l’inauguration ainsi que des pompiers posant dans la cour autour d’un véhicule (Documents archives municipales)
Les pompiers en 1985 dans leurs nouveaux locaux (Documents Nord-Eclair)

En 1985, les roubaisiens assistent à la démolition de l’ancienne caserne, côté Gambetta, à l’explosif, d’abord, avec 1,8 kg de dynamite soit une centaine de charges explosives placées au pied des piliers, et la moitié de la caserne est à terre, déblayée de suite par les pelleteuses. Puis c’est le côté Pierre de Roubaix qui est attaqué au « Punching-Ball », balancé sans ménagement dans les murs depuis un câble attaché à une grue, et le clocheton rend l’âme à son tour. La pierre signant la construction sur laquelle est lisible l’inscription : L.Barbotin, architecte, 1912, est récupérée par les sapeurs-pompiers roubaisiens pour être transportée à la nouvelle caserne du bd de Mulhouse afin d’enrichir le musée des sapeurs-pompiers de Roubaix.

La fin de la légendaire caserne Gambetta a ainsi lieu quelques jours seulement avant la pose de la première pierre de la future Caisse d’Allocations Familiales, qui va disposer de magnifiques bureaux pour remplacer ceux qu’elle occupe actuellement Grande Rue. Un trimestre plus tard la filature Motte-Porisse de la rue Jean Moulin prend feu (sur ce sujet voir sur notre site un précédent article intitulé Motte-Porisse en feu).

La démolition de la caserne en 1985, côté Gambetta (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord))
La démolition de la caserne en 1985 (Documents Patrick Vanhove)
La démolition côté Pierre de Roubaix et la récupération de la pierre (Documents Nord-Eclair et Voix du Nord)

Cinq ans plus tard les sapeurs-pompiers du nouveau centre de secours battent tous les records de la métropole avec 7760 interventions au cours de l’année, nombre impressionnant mais assez naturel puisque la population gérée se monte au total à 220.000 habitants.

La 8ème compagnie, la plus importante de la CUDL, y fait face avec un solide effectif de 108 hommes, sous les ordres du capitaine Barthod. Elle vient de se doter d’un nouveau fourgon-compresseur, unique dans toute la CUDL: camion permettant la recharge immédiate des bouteilles d’air pour appareils respiratoires, utilisés par les pompiers dans les locaux enfumés par exemple.

Le capitaine Barthod et le lieutenant Desormeaux devant le fourgon-compresseur flambant neuf en 1990 (Document Nord-Eclair)

En 1994, pour les 10 ans d’ouverture du nouveau centre de secours, une grande journée portes ouvertes est à nouveau organisée avec un festival de démonstrations plus impressionnantes les unes que les autres : voitures en feu, grande tour d’exercice, départs en hélicoptère, grande échelle hissée…

Un monde fou pour voir la grande échelle se déployer, exercice de descente en rappel vertigineuse, démonstration d’intervention en cas d’accident de voiture (Documents Nord-Eclair)

Aujourd’hui le 34 bd de Mulhouse accueille toujours le centre de secours qui va fêter ses 40 ans d’existence l’an prochain. Il se nomme maintenant SDIS : Service Départemental d’Incendie et de Secours. Si l’organisation, le lieu d’hébergement, le matériel et les hommes ont changé depuis la fondation du 1er corps de pompiers de Roubaix la devise des soldats du feu : « sauver ou périr » a traversé les siècles.

Véhicule actuel, le centre de secours vu du bd de Mulhouse et vu du ciel (Documents Facebook des pompiers de Roubaix et google Maps)

Remerciements au archives municipales de Roubaix, à la BNR et à Nord-Eclair pour sa rétrospective de 1968 : la flambante histoire des pompiers de Roubaix.

Une partie de l’avenue Jean Lebas disparaît

Suite à l’incendie du 81 avenue Jean Lebas à Roubaix en 1978, une petite partie de l’avenue a déjà été rasée en fin d’année 1984 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé le 81 avenue Jean Lebas ). Dans le prolongement de l’avenue, de l’autre côté de la rue Pasteur, on attaque désormais les façades suivantes de l’avenue Jean Lebas, du 93 au N° 99.

Plan cadastral
Du 93 au 101 avenue Jean Lebas ( document archives municipales )

Au N° 93 est installée l’entreprise Droulers, depuis les années 1930. Louis Droulers et Cie » ( L.D.C ) est une entreprise de bonneterie qui fabrique en particulier des tricots à la marque « Eldécé » Le bâtiment est important puisqu’il s’étale sur une partie de la rue Pasteur.

Papier à en-tête Droulers 1955 ( document collection privée )

Dans les années 1980, le garage Laudadio s’installe à la place de l’ancienne bonneterie fermée depuis la fin des années 1970. Le garagiste, agent de la marque Toyota part ensuite s’installer dans un autre endroit. L’immeuble est alors en ruines et même dangereux car il menace la sécurité des passants.

Le 93 avenue Jean Lebas ( document archives municipales )

La société Jean Mas et Cie se situe au N° 95. C’est une entreprise de transports qui propose de la messagerie, des déménagements, des services réguliers par route ou par chemin de fer. Jean Mas est adhérent du groupement Walbaum. L’entreprise ferme à la fin des années 1970.

Papier à en-tête Jean Mas 1975 ( document collection privée )

Le 97-99 de l’avenue a longtemps été occupé par le commerce de lingerie de Mme Lescrauwaet, puis par les vêtements de travail de Mme Rmaan à l’enseigne du « Pigeon Voyageur ».

le 97 et 99 ( document archives municipales )
Publicité ( document Nord Eclair )

Des permis de démolir sont accordés en 1996 et 1997 pour tous les immeubles en piteux état du 93 au 99 de l’avenue. La CUDL se rend acquéreur des lieux et fait place nette. Et comme le précise le journaliste de Nord Eclair : « Ce n’était pas un luxe ! »

document Nord Eclair

Les façades monumentales du 101 au 107 sont, quant à elles, en bon état. Elles sont préservées et rénovées. L’ensemble est donc transformé en 4 magasins et 10 logements pour étudiants. Une résidence de 31 logements, sera ensuite construite, le long de la rue des Champs.

documents archives municipales

La place libérée par la destruction des façades lépreuses de l’avenue Jean Lebas permet de créer un parking provisoire pour les automobiles, en attendant la construction de deux immeubles qui encadrent à présent l’esplanade du musée de la Piscine André Diligent.

document archives municipales
document Google Maps
photo BT

Remerciements aux archives municipales.

Elargissement de la Grand Place

Visite de la Reine Elisabeth à Roubaix Photo NE
Visite de la Reine Élisabeth à Roubaix Photo NE

Nous avons évoqué il y a quelques temps la disparition de la rue Jeanne d’Arc[1], en 1968. Nous allons ajouter quelques précisions sur l’évolution de la configuration des lieux. Sur cette photo, prise lors de la visite de la Reine Élisabeth en avril 1957, on peut encore apercevoir un ensemble de maisons qui masquent l’espace laissé vide par la disparition des Halles un an plus tôt. Leurs numéros ont une particularité, pairs et impairs se suivent, car il s’agit de bâtiments comptabilisés Grand Place. En effet, à partir de la rue du Château, on trouve les n°18, 19, 20, 20bis, 20 ter et 20quater, puis commence la rue Pierre Motte avec le n°2, à l’angle de la rue Jeanne d’Arc.

Ouverture de 1958 Photo NE
Ouverture de 1958 Photo NE

La transformation de l’espace vide en parking amène bientôt quelques modifications. Dès le mois de décembre 1958, on dégage en partie l’entrée à la place des Halles : les premières maisons de la rue Pierre Motte et de la rue Jeanne d’Arc.

Percée de la rue du Château Photo NE
Percée de la rue du Château Photo NE

Puis, en février 1964, une percée est réalisée dans la prolongation de la rue de l’hôtel de ville, qui fait jour sur ledit parking, et qui ampute la rue du Château d’un certain nombre de maisons en son milieu. La construction d’un centre commercial de transit en attendant Roubaix 2000, est en marche, il faut en favoriser l’accès.

Plan du Lido 1965 Publié dans NE
Plan du Lido 1965 Publié dans NE

Sur le plan publié un peu plus tard, on peut constater que cette percée a entraîné deux conséquences. On peut s’apercevoir que les deux rues du Château et Jeanne d’Arc amputées d’un certain nombre de maisons, vont subsister un temps, en proximité immédiate du Lido dont la création est effective en 1965. De même résulte de cette percée la formation d’un dernier pâté de maisons formé par les premiers numéros de la rue du Château (de 1à 9), et les numéros de la Grand Place (18 à 20). Ce dernier carré sera démoli, suite à la décision prise en conseil municipal de novembre 1967, ce qui aura pour effet d’améliorer l’accès au centre du Lido. On plaça sur l’angle ainsi dégagé ainsi un petit square et des places de parking. Dans la foulée, au début de l’année 1968, disparaîtra la rue Jeanne d’Arc. Nous avons déjà relaté cet événement par ailleurs[2]. Une autre perspective motivait ces travaux : offrir à Roubaix une « vraie » grand place, au moment de la célébration de l’anniversaire de la Charte en 1969.

Amputation de la rue du Château Photo NE
Amputation de la rue du Château Photo NE

En 1972, on s’occupa de démolir les derniers numéros de la rue du Château jusqu’à la rue de la Sagesse. Il fallait élargir encore l’espace qui devait accueillir dix ans plus tard une nouvelle poste et la Médiathèque.

Plan 1972 publié dans NE
Plan 1972 publié dans NE

 

 


[1] Article : une rue disparaît (centre)

[2] Ibidem

L’ilot Voltaire

Depuis 1981, un plan de restructuration du quartier du Cul de four a été envisagé, dont les premières opérations concernent les démolitions de logements insalubres. Le relogement des familles, la réhabilitation de maisons individuelles ont également été prévus.

La SAEN (société d’Aménagement et d’Equipement du Nord) a demandé la réalisation d’une étude pour relever les habitations susceptibles d’être réhabilitées. Une convention entre la Communauté Urbaine, l’Etat et l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat doit permettre la mise en œuvre d’un plan de restructuration, dont les premiers travaux débuteraient en octobre 1982. Il faudra donc démolir, reconstruire et réhabiliter. On sait depuis juillet 1981 que 600 maisons du quartier du Cul de four seront démolies, car jugées trop dégradées.

Le premier projet de rénovation du Cul de four est celui de l’îlot Voltaire : soixante et un logements collectifs et individuels seront construits par les HLM et les premiers habitants pourraient s’installer au début de l’année 1985. Le projet ambitieux prévoit également l’installation d’un foyer logement rue Voltaire et d’une maison de quartier rue de Flandre.

Démolitions rue Voltaire Photo NE
Démolitions rue Voltaire Photo NE

En Octobre 1982, le comité de quartier est intervenu pour protester contre les nuisances provoquées par un terrain vague situé rue Voltaire et résultant des premières démolitions. C’est une décharge publique permanente, et quelques maisons vétustes restantes sont transformées en cloaques malodorants. Les choses avancent doucement, il reste les dernières maisons écroulées, côté rue Turgot et un atelier de confection en procédure d’expropriation. L’ilot Voltaire concerne les quatre rues suivantes : Voltaire, de Flandre, Basse Masure et Turgot. On connaît les mesures du plan : pour la rue basse masure,  les maisons du n°1 à 11 sont condamnées. Rue de Flandre, les maisons du 53 au 85 seront maintenues, mais réhabilitées comme les cours des n°65 et 65 bis. Pour la rue Voltaire, les  maisons et cour du n°30 au 36 vont disparaître, les n° 40 au 44 sont maintenues, et seront réhabilitées.

La surface déblayée Photo NE
La surface déblayée Photo NE

L’opération se déroulera en 2 phases : reconstruction côté rue Turgot pour reloger les habitants des cours qui veulent rester sur le quartier, puis démolition de l’autre partie de l’ilot Voltaire. Au terme de l’opération, il y aura 62 logements locatifs, 45 en semi collectif, et 17 individuels. L’opération est menée par l’office HLM, avec l’architecte Arpan, qui appelle à une réunion le 6 novembre 1982 pour discuter des plans avec lui dans l’ancienne école de la rue de Flandre.

Une partie du projet ilot Voltaire Photo NE
Une partie du projet ilot Voltaire Photo NE

Une autre réunion a lieu sous l’égide du comité de quartier en mars 1983. En juin 1983, les habitants sont à nouveau réunis et participent à une nouvelle réunion de concertation, puis à la visite de l’exposition « reconstruire le quartier » présentée dans les locaux de la Madesc au 137 rue de Flandre. En plus des projets concernant l’ilot Voltaire, réalisés par l’école d’architecture de Paris, l’école Quemando de Paris et le cabinet Leplus basé 46 rue Daubenton à Roubaix, une exposition sur « la réhabilitation à Roubaix » et un débat avec des étudiants architectes sont proposés aux habitants du quartier.

Le projet vu de l'angle de la rue de la Basse masure et de la rue Turgot Photo NE
Le projet angle de la rue de la Basse masure et de la rue Turgot Photo NE

 (à suivre)

Roubaix 2000, démolition

Dès 1995, la ville négocie avec les propriétaires et locataires de la galerie le rachat de leurs surfaces commerciales. Les commerçants seront relocalisés, indemnisés. La ville a également voté le rachat des surfaces occupées par Intermarché. On discute déjà de la suite, en affirmant qu’il ne faudra pas se louper encore une fois !

Roubaix 2000, premier étage, 1995 Photo NE
Roubaix 2000, premier étage, 1995 Photo NE

Premier effacement : le parking de Roubaix 2000 change de nom en mai 1995, et devient le parking de l’Eurotéléport. Puis, en décembre 1995, c’est la braderie de l’art qui vient s’installer dans la galerie de Roubaix 2000. Mars 1996, l’étage est désert et commence à intéresser les vandales.

Le nouveau parking Photo NE
Le nouveau parking Photo NE

Octobre 1997, le sort de Roubaix 2000 est réglé. On va démolir ce qui fut la grande espérance des années soixante dix, le centre commercial des années modernes. Alors qu’on commence à démolir, un panneau publicitaire annonce : Roubaix 2000, 55 magasins à votre service. Ce sont les dernières traces. La première étape du chantier de démolition a été la pose d’une ceinture de grillage de 250 mètres de long sur 46 de large , pour ôter l’amiante notamment présente dans les faux plafonds du resto U. L’entreprise France Déflocage s’est chargé de ce nettoyage délicat. Puis l’entreprise ATD (entreprise spécialisée dans la démolition Normandie Petit Quevilly), à pied d’œuvre depuis septembre 1997, s’est chargée de la démolition de l’intérieur du bâtiment, cloisons, habillements, bois, façades intérieures, 11.500 m² de surface à nettoyer sur deux niveaux. D’octobre à fin janvier la structure est une dernière fois exposée aux courants d’air.

Démolition et accès au parking Photo Lucien Delvarre
Démolition et accès au parking Photo Lucien Delvarre

Le chantier de démolition a commencé du côté de la rue de Lannoy, sur le terre plein, car on veut éviter toute chute lourde (il y a les parkings en dessous) et on trie la ferraille. Puis les pelleteuses ont grignoté mètre par mètre les structures du centre commercial du côté du boulevard de Belfort.

Le chantier vue du boulevard de Belfort Photo Lucien Delvarre
Le chantier vue du boulevard de Belfort Photo Lucien Delvarre
Progression du chantier Photo Lucien Delvarre
Progression du chantier Photo Lucien Delvarre
La réapparition de la rue de Lannoy Photo Lucien Delvarre
La réapparition de la rue de Lannoy Photo Lucien Delvarre

Étrange retour de l’histoire, la réapparition de la rue de Lannoy est envisagée. Va-t-elle renouer avec la tradition des rues commerçantes de Roubaix ?

Remerciements spéciaux à Lucien Delvarre, photographe et passeur de mémoire

Sources NE

 

 

 

Démolition de Ste Bernadette 

Le 29 Juin 1990, le conseil municipal prend acte du fait que l’église et l’annexe du collège située derrière elle vont être démolis pour faire la place à l’entreprise Camaïeu qui désire construire des locaux neufs pour assurer son développement. Les paroissiens sont consultés dès la mise en place du projet.

Le terrain est acheté par l’entreprise, installée 162 bd de Fourmies depuis juin 89. Celle-ci, comprenant par ailleurs le désarroi que peuvent éprouver les paroissiens, insiste par la voix de son Président Directeur Général, Jean-Pierre Torck, sur le fait que l’opération est conduite dans un esprit positif de reconstruction : une nouvelle église sera construite en face, de l’autre côté de l’avenue Motte, et le nouveau site va permettre la création de 300 emplois réservés de préférence à des roubaisiens, que Monsieur Torck qualifie de « bosseurs et courageux ».

Les travaux de démolition commencent par l’annexe du lycée St Martin : Les cours ont eu lieu jusqu’en Juin ; ils sont désormais provisoirement assurés dans l’ancien commissariat avenue des Nations Unies, et doivent dès que possible se dérouler dans des nouveaux bâtiments à construire derrière le lycée rue de Lille.

 

Les fondations du futur entrepôt sont déjà entamées avant que ne commence la démolition de l’église. Un panneau indique et rappelle qu’une nouvelle église va être construite de l’autre côté de l’avenue. Sa taille sera plus adaptée au nombre de fidèles que l’ancienne église, devenue trop grande.

On utilise un boulet de béton suspendu à une grue pour démolir l’église, en commençant par le chevet et le transept nord, pour avancer progressivement par la nef jusqu’au portail. A ce moment, une des chaussées de l’avenue Motte est barrée pour raison de sécurité, ce qui a dû handicaper la station Shell placée juste à côté et diminuer son chiffre d’affaires !

Photos Lucien Delvarre

 

Informations Nord Eclair et la Voix du Nord, octobre 1990. Photos Lucien Delvarre