Quand Le Corbusier vint à Hem

Le château de la Marquise doc Historihem

Le château de la Marquise, une vaste propriété qui appartenait autrefois à la Marquise d’Auray, servit de dépôt de munitions pendant l’occupation. En septembre 1944, les allemands préviennent la population qu’ils vont faire sauter les dépôts de munitions. Après les explosions la destruction est totale, il ne reste plus rien du château.

Après l’explosion du dépôt de munitions doc Historihem

La propriété a ensuite été acquise par la société roubaisienne d’HLM, pour y édifier des logements. L’aménagement de ce lotissement doit comprendre un jardin public et fait l’objet d’études. À l’époque, il y a deux chantiers à l’étude, la résidence du Parc à Croix et le lotissement de la Marquise à Hem. « Pour les immeubles de la résidence du parc construits sur le terrain du peignage Holden, nous avons fait appel à Jean Dubuisson. Pour la Marquise à Hem, nous hésitions… »1

Vue du lotissement de la Marquise IGN 1947

Un samedi d’octobre 1952, un visiteur de marque est attendu sur le terrain hémois. Il s’agit de M. Le Corbusier, l’architecte bien connu, recommandé aux roubaisiens par Eugène Claudius Petit, Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Le Corbusier a élaboré les plans et supervisé la construction de la Cité radieuse de Marseille, sa première unité d’habitation dont la construction s’achève en 1952. Il s’agit d’un « village vertical », composé de 360 appartements en duplex distribués par des « rues intérieures ». Surnommée familièrement « La Maison du Fada », cette réalisation fait partie des œuvres de Le Corbusier classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les autorités indiennes, au début des années 1950, lui confient le projet de la ville de Chandigarh, nouvelle capitale du Pendjab située sur un haut plateau dominé par la chaine himalayenne.

C’est donc en octobre 1952 qu’il vient visiter le site hémois. Il est accompagné de M. Albert Prouvost, Président du CIL de Roubaix Tourcoing et des dirigeants des sociétés d’HLM, MM Victor et Michel Hache directeurs de la société La Maison Roubaisienne. Les personnalités ont été auparavant accueillies à la mairie par M. le docteur Leplat maire d’Hem, Marquette adjoint et Lepers secrétaire de la mairie. À la suite de quoi, Le Corbusier se met au travail et envoie un projet à Albert Prouvost.

Le projet Le Corbusier de 1953 pour la Marquise site http://www.fondationlecorbusier.fr

Albert Prouvost raconte très précisément comment il s’est personnellement opposé à l’intervention de Le Corbusier.  « Le célèbre architecte… nous soumet un projet qui ne plait pas : immeubles trop hauts trop rapprochés les uns des autres, balcons conformes au modulor qui ne laissent apercevoir qu’un pan de ciel et ne permettent pas de profiter des beaux arbres de la marquise d’Auray. » Et il ajoute : « Je le lui fais remarquer en m’efforçant à la diplomatie ». Le grand architecte lui répond par courrier : « ce sera bien assez bon pour vos pauvres types ! » Albert Prouvost se vexe. « Sans doute fallait-il prendre cette phrase au deuxième degré », ajoute-t-il dans ses mémoires1. Le projet resta sans suite.

Albert Prouvost et Le Corbusier

L’architecte et l’industriel ne parviennent pas à s’entendre. Ce fut finalement un collège d’architectes qui se forma sous l’impulsion de MM. Lapchin architecte en chef du CIL, et Marché géomètre. On retrouve dans ce collectif les noms suivants : MM Finet, Lecroart, de Maigret, Ros, Maillard, Neveux, Spender, Verdonck…Un plan masse fut établi et on s’attacha à préserver le site qui fut divisé en 105 parcelles. Un article de la presse locale de 1958 évoque dans son titre Le Corbusier, en dénaturant le sens de sa création : sur le terrain de l’ancien château de la Marquise, on prépare une authentique Cité Radieuse. Le groupe CIL UMIC avait en effet abandonné la construction de HLM pour des maisons individuelles destinés à des milieux plus favorisés2.

1Toujours Plus loin, Mémoires d’Albert Prouvost éditions La Voix du Nord

2Article de presse de 1958 figurant dans le site Historihem

Guy Lapchin architecte

Guy Lapchin était un architecte parisien jusqu’à ce qu’il déménage avec femme et enfants pour s’installer à Croix, rue Gustave Delory et ensuite à Roubaix avenue Louis Pluquet. Un peu plus tard, il devient architecte en chef du Comité Inter-professionnel du Logement (CIL) de Roubaix-Tourcoing ; il construira à ce titre plus de 10 000 logements jusqu’en 1957, année de création de sa propre agence installée à Roubaix. D’après le témoignage de l’entrepreneur René Dutilleul1, c’est par le biais d’un concours de prototypes, organisé pour la fameuse Exposition sur l’habitat qui eut lieu à Roubaix en 1946 parallèlement à la construction de la cité expérimentale du Congo à Mouvaux, que le CIL comptait choisir un architecte. C’est Guy Lapchin alors associé à l’architecte Joseph Delplanque, qui remporta le concours. Albert Prouvost, l’un des fondateurs du CIL, nous propose une autre version. Il raconte que c’est lui qui a choisi le premier architecte du CIL, un certain René Magnan : « Je m’assure le concours d’un architecte, René Magnan, qui deviaux endra un grand urbaniste et dirigera notre bureau d’étude, aidé de Jean-Serge Dubus, ancien journaliste à l’Écho du Nord et d’Henri Hof, ancien directeur financier de la ville de Lille. Bientôt Guy Lapchin, remarquable architecte remplacera René Magnan »

Vue de la cité expérimentale du Congo extrait Mouvaux historique

Guy Lapchin et Joseph Delplanque seront responsables des opérations du CIL, jusqu’à la création du CIL de la vallée de la Lys, dont Delplanque prendra la tête, Lapchin restant responsable de Roubaix. Après le projet de cité-jardin du Galon d’eau, Le CIL de Roubaix-Tourcoing, lance un autre chantier sur la plaine du Pont Rouge. Le secteur concerné s’étend entre la rue de Lannoy, la rue Saint-Hubert et l’avenue Salengro, au-delà de la rue de Maufait. Le projet est confié à la société d’HBM du Toit Familial de Roubaix-Tourcoing, fondée par le CIL en 1946, et à l’architecte en chef du CIL Guy Lapchin. Nous avons évoqué ces constructions par ailleurs dans notre site (On lotit au Pont Rouge). Les travaux démarrent par un groupe d’habitations collectives au croisement de la rue de Lannoy et de la future rue Robert Schuman. Ce groupe comprend 6 petits immeubles de briques rouges, affichant trois niveaux et des toits fortement pentus. Les bâtiments sont disposés autour d’un vaste espace vert dégagé. Dans une second temps, le programme est complété par un ensemble de maisons individuelles groupées. Au total, ce sont 293 logements sociaux qui seront réalisés. Ils sont aujourd’hui gérés par Vilogia.

Vues du Pont Rouge Photos JPM

Guy Lapchin aurait eu l’idée de recourir aux architectes Dubuisson, Gillet, ou Prouvé, pour la réalisation des nombreux chantiers du CIL. Jean Dubuisson, prix de Rome en 1945, se voit ainsi confier la résidence du Parc à Croix. Il réalise aussi avec Guy Lapchin les Hauts Champs à Roubaix pour le CIL à travers la société d’HLM le Toit Familial. De même Guillaume Gillet, premier grand prix de Rome en 1946, fut un fidèle du CIL, de la résidence du Parc à Croix jusqu’au fameux «Os à moelle» de l’opération Roubaix 2000. Jean Prouvé, un des plus grands architectes constructeurs du XXe siècle, réalise en 1959 les murs rideaux d’aluminium de la tour du fer à cheval élevée par Guillaume Gillet.

Les quatre architectes : Guy Lapchin, Jean Dubuisson, Guillaume Gillet, Jean Prouvé

En 1957, Guy Lapchin décide de créer sa propre agence, au 71 boulevard de Paris à Roubaix. Elle a pour domaine d’activité l’architecture, l’urbanisme et le paysage. L’équipe travaille sur des projets aussi divers que le logement, la santé, les bureaux, les locaux industriels et commerciaux. Sa zone d’activité s’étend sur tout le département du Nord. L’agence a eu pendant une vingtaine d’années une antenne à Douchy-lez-Mines puis avenue de Verdun à Valenciennes. L’agence a dû déménager en 1986 dans la zone industrielle « La Pilaterie » à Wasquehal. Le cabinet Lapchin est une entreprise familiale : après sa création par Mr Guy Lapchin, son fils Jacques, dès la fin de ses études, vient le rejoindre en 1967, puis son beau-frère Pierre Ros devient un associé en 1981. Enfin, son petit-fils Franck entre dans le cabinet en 1989.

Les tours du centre Photos NE

1Cité par Alice Thomine in Le logement social à Roubaix au xxe siècle Ed Ihris

2In Albert A Prouvost Toujours plus loin Ed la Voix du Nord

Photos architectes : Lapchin Nord éclair, Dubuisson amc architecture, Gillet, musée HLM, Prouvé printerest

CIL Laboureur 1951

Le Laboureur de 1947 vue IGN

La photo aérienne de 1947 nous montre un quartier du Laboureur encore fort champêtre, où apparaissent néanmoins les maisons construites par la Société Roubaisienne d’habitations ouvrières dans les années vingt (cf notre article les 52 maisons du Laboureur). Sur la gauche, l’ensemble des maisons situées rue du Commandant Bossut et square Louise de Bettignies, sur la droite les maisons du square Léon Marlot.

Vue des chantiers 1951 au Laboureur vue IGN

Un article de presse de janvier 1951 nous apprend que la construction a repris et occupe progressivement les espaces libres. Les nouvelles habitations sont édifiées par le CIL, à l’image de ce qui se fait dans le Nouveau Roubaix ou la cité des Canaux entre Roubaix et Tourcoing. À Wattrelos, cela se fait en trois tranches : la première, déjà entamée au moment de l’article, comprend 78 logements entre la rue Faidherbe et la rue des Dragons. Les travaux qui ont du être interrompus à cause du gel ont repris et on pense que la location pour ces logements sera ouverte dans quelques mois. Sur cette autre vue aérienne datant de 1951, on peut voir nettement le chantier des nouvelles constructions au dessus de la rue Faidherbe, et à côté des maisons des années vingt.

Les nouveaux bâtiments terminés rue Monge Coll Particulière

La seconde tranche, dont le gros œuvre est en cours, comprend la construction de 294 maisons qui borderont la rue Monge jusqu’à la rue Ma Campagne. Une troisième tranche de 190 habitations qui rejoindront la rue de Béthune seront constituées par des appartements. À l’instar du Nouveau Roubaix et de la cité des canaux, les premiers immeubles collectifs du CIL apparaissent, alors que jusqu’ici on reproduisait le modèle de maison plébiscité par les visiteurs et les professionnels lors de l’exposition de la cité expérimentale du Congo au Blanc Seau en 1946. Des espaces verts sont ménagés ça et là entre les immeubles, il est même prévu qu’une Maison de l’Enfance avec personnel spécialisé vienne compléter l’ensemble. Nous reparlerons ultérieurement plus longuement de cet établissement particulier.

Les immeubles du square Destombes

En 1952, Roubaix est couvert de chantiers CIL : le groupe du Pont Rouge, le Fort Desprez, les lotissements divers du Nouveau Roubaix, le parc de la Potennerie et le square Destombes en font partie.

Etat du chantier en 1952 Photo NE
État du chantier en 1952 Photo NE

Les immeubles construits par le CIL dans le square Destombes ont de nombreux points communs avec ceux de la Potennerie. Les deux lotissements ont en effet obligation de préserver les plantations et arbres existants. A la Potennerie, l’achat de la propriété privée Huet va permettre la construction d’immeubles collectifs, après la démolition de la maison de maître du lieu, dite château Huet. Le square Destombes appartient à la ville, qui vend une partie de sa surface pour construire des immeubles identiques.

Plan CIL Square Destombes Photo NE
Plan CIL Square Destombes Photo NE

Les plans des immeubles du CIL du square Destombes sont sensiblement ceux qui ont été utilisés pour réaliser les immeubles de la cité du Galon d’eau, de la cité des Canaux, et de la cité du Pont Rouge. Pour le premier site cité, ils se trouvent à l’angle de la Grand Rue et de la rue Nadaud. Pour le second, ils sont en front à rue du boulevard Gambetta à Tourcoing. Pour le troisième, ils se trouvent dans l’angle de la rue de Lannoy et de la rue Yolande.

Plan des immeubles AmRx
Plan des immeubles AmRx

C’est la société le Toit Familial sise 16 rue St Vincent de Paul à Roubaix qui va construire. Cette société a fait l’acquisition du terrain (5529 m²) auprès de la ville le 26 avril 1952. Le permis de construire a été délivré le 10 janvier 1952, et l’arrêté de certificat de conformité délivré le 28 avril 1954.

En tête le Toit Familial AmRx
En tête le Toit Familial AmRx

Entre-temps, le CIL aura construit trois immeubles de trois étages parallèles à la rue Lalande et un quatrième perpendiculaire, plus long que les trois précédents, et avec un décrochement, du à la configuration des lieux. Tous ces immeubles sont réalisés au fond du square, loin du déferlement automobile de la rue Pierre de Roubaix. L’espace jeux pour enfants a été préservé, ce qui ajoute à la qualité de vie des résidents.

Le square et les immeubles Coll Particulière
Le square et les immeubles Coll Particulière

Le 25 août 1956, le CIL demande à la ville de Roubaix la certification que les immeubles collectifs du square Destombes sont en état d’être habités dans toutes leurs parties (88 logements) et qu’ils sont affectés à l’habitation aux ¾ de la superficie totale du terrain. Auront ainsi été réalisés, quatre bâtiments collectifs comportant 88 appartements.

Le square aujourd'hui Photo Google
Le square aujourd’hui Photo Google

 

 

 

Du fort Despretz au square des près

Le fort Desprez se situe entre la rue Lalande et la rue Masséna, avec un accès au 231 de la rue de Lannoy. Il était constitué par des rangées de petites maisons alignées , situées en arrière des maisons qui bordaient la rue de Lannoy. Non loin de cet endroit, Victor Despret tient une épicerie au n°261 de la même rue en 1910. Il est fils de Pierre Amand Despret, cultivateur aux trois ponts, et petit-fils de Florimond Despret également cultivateur. Le fort Despret leur doit probablement sa construction, et il était destiné au logement des journaliers qui venaient travailler à la ferme, et plus tard aux ouvriers de l’usine Motte du boulevard de Mulhouse.

Le magasin de Victor Despret 261 rue de Lannoy CP Méd Rx
Le magasin de Victor Despret 261 rue de Lannoy CP Méd Rx

Au moment où l’on décide de le démolir, Le fort Despret, c’est encore soixante-douze maisons, dont beaucoup de ses occupants sont propriétaires, malgré l’insalubrité qui y règne. Il faudra les reloger. Un projet de 120 appartements clairs agréables et confortables est alors affiché, qu’on vend comme un espace vert, le square des prés en continuité du square Destombes. C’est oublier qu’entre les deux squares, il y a une voie très passante, la rue Pierre de Roubaix, et le mur du square Destombes. La continuité affichée est démentie par l’histoire des deux parcelles de terrain : le square des près est issu d’une série de maisons insalubres, vraisemblablement antérieure à la propriété Delaoutre, qui contenait une maison de maître et un magnifique jardin devenus en 1910 square Destombes, du nom du mécène qui en permit l’acquisition pour la ville.

Le fort Despret vu de la rue de Lannoy, n°231 Coll Particulière
Le fort Despret vu de la rue de Lannoy, n°231 Coll Particulière

Le fort Despret fait plutôt partie des ensembles de construction de la première partie du dix-neuvième siècle, comme le fort Bayart, le fort Mulliez, le fort Frasez, dont la rénovation urbaine s’empara pour des réalisations fort diverses : les forts Bayart et Frasez devinrent des rues, les forts Mulliez et Despret devinrent des squares. Le dimanche 18 octobre 1955, le cortège présidentiel dans lequel se trouve René Coty s’arrêtera un instant devant le fort Desprez, en cours de démolition, et le secrétaire d’Etat à la reconstruction Bernard Chochoy vient y poser la première pierre en avril 1956.

Le projet du square photo NE
Le projet du square photo NE

De nos jours, si l’on peut apercevoir l’espace vert du square des près, il n’est cependant pas accessible. L’ouverture et le square prévus par la maquette originale n’ont pas été réalisés, car on a bâti à la place une série de trois immeubles parallèles aux bâtiments qui se trouvent le long de la rue Lalande. Quant à l’épicerie Despret, elle existe toujours, même si le fonds de commerce a changé de propriétaires. Elle se trouve toujours devant le square contemporain, comme gardienne de la mémoire des lieux.

Du fort au square

Le fort développement des industries textiles à Roubaix au dix-neuvième siècle a entraîné un important accroissement de la population roubaisienne. Pour loger tout ce monde, on a bâti très vite, en utilisant au mieux les terrains non accaparés par les usines. Pas de moyens de déplacement, il fallait donc loger l’ouvrier à proximité des usines. Ce furent les forts, les cours et les courées, qui offrent encore un siècle plus tard, en 1953, « le lamentable spectacle d’un anachronisme qui est tout à la fois un défi à l’hygiène et au progrès ».

Une vue du fort Mulliez photo NE

Le fort Mulliez était de ces ensembles d’habitations, qui ressemblent « plus à un ghetto qu’à une cité ». Un labyrinthe de cent vingt maisons ! Le CIL en a donc racheté un certain nombre dans le but de les démolir et de construire une cité moderne. Mais il faut gérer le relogement. Certains habitants partent s’installer ailleurs , mais d’autres ont un peu de mal à quitter leur quartier, qu’ils ont connu « quand les maisons étaient relativement neuves et que tout autour s’alignaient des jardins et des champs ». Ainsi M. Georges Monnet interviewé par le journaliste Marcel Leclercq, évoque une ferme qui se trouvait à l’emplacement de l’actuelle institution Notre Dame des Victoires toute proche, ce qui situe ses souvenirs avant 1900. Il exerçait la profession de rentreur au Peignage Amédée Prouvost rue de Cartigny. Il était né en 1873 dans la maison du fort Mulliez qu’il occupe encore.

Fort Mulliez en démolition Photo NE
Fort Mulliez en démolition Photo NE

Mais à présent, le fort Mulliez présente le triste spectacle de toitures basses, d’étroites lucarnes, de pièces exiguës sans soleil. Il devient urgent de s’occuper de ce vieil habitat qui se dégrade peu à peu. Ainsi en août 1953, la toiture d’une maison s’effondre en partie, les locataires ont des enfants, il faut les reloger. Le CIL a en projet une construction moderne à trois étages avec des appartements bien éclairés qui donneront sur un grand espace vert.

Maquette du projet square Photo NE
Maquette du projet square Photo NE

La première tranche de travaux est prévue pour le printemps 1954. Le CIL posera à cette occasion la première pierre de son 5000e logement sur l’emplacement du fort Mulliez. En février les travaux de démolition sont activement menés. En mars a lieu la cérémonie de la première pierre posée par le Président du Conseil Laignel. En mai le chantier avance bien.

Etat du chantier en 1954 Photo NE
Etat du chantier en 1954 Photo NE

En octobre 1955, le square des Mulliez devient une vitrine et un lieu de visite : sous la conduite d’Albert Prouvost, président du CIL, des personnalités soviétiques viennent admirer la nouvelle réalisation. Cette opération en préfigure d’autres, de tailles diverses : celle du fort Desprets, rue de Lannoy et celle du quartier Edouard Anseele d’une toute autre envergure.

Le square aujourd'hui Google maps
Le square des Mulliez aujourd’hui Google maps

 

Les appartements du Hutin

Les trois bâtiments qui se trouvent rue du Hutin et rue de l’Espierre ont été construits par le CIL en 1959 et 1960. Après une visite des officiels en mai 1960, les appartements sont mis en location en octobre. Ils correspondent aux n°65 et 73 de la rue du Hutin pour le premier bâtiment, soit vingt appartements identiques. Et deux autres bâtiments juste derrière, dans la rue de l’Espierre, dont le tracé perpendiculaire à la rue du Hutin qui traverse le lotissement : cinq entrées pour le premier et deux entrées pour le second plus petit. Soit un ensemble de 90 appartements.

Visite des officiels au Hutin mai 1960 NE
Visite des officiels au Hutin mai 1960 NE

La description d’un appartement nous est proposée par une des locataires, membre de l’atelier : dès le rez-de-chaussée, on accède directement à deux appartements. Tous les appartements du bâtiment  sont strictement identiques, même surface, même disposition. On y accède par une petite entrée, où se trouvent un petit placard, et les WC. On entre ensuite dans le séjour sur la droite, avec une très grande fenêtre, les appartements sont très bien exposés. Le soleil se lève du côté du séjour et se couche dans la cuisine, qui est rectangulaire avec deux grandes fenêtres. Il y a aussi une petite salle de bain avec une fenêtre, on ne peut y accéder que par la cuisine, sans doute à cause de la disposition des canalisations. Au bout du séjour, on a un petit couloir sans porte et deux chambres de part et d’autre de ce couloir. Il y avait des placards dans les appartements, ils sont d’origine, et dans l’espace entre les deux chambres, on a monté un genre de dressing, avec des portes coulissantes en bois, qu’on a ensuite enlevées pour mettre des tentures, c’est assez profond et assez haut.  Ces placards, c’était bien pour les jeunes ménages, ça évitait d’acheter des meubles.

Croquis d'un appartement par notre témoin
Croquis d’un appartement par notre témoin

Il reste encore quelques locataires qui sont là depuis le début, ils m’ont raconté qu’au début, ils étaient chauffés avec des feux à charbon. Autrefois les caves communiquaient et elles avaient une petite cellule réservée au stock de charbon. Puis elles ont servi pour des dealers, elles ont été finalement condamnées en 2009, autant l’accès par le bloc que par l’extérieur. Les charges n’ont pas été réduites pour autant. Sur la droite au rez-de-chaussée droit du n°65, il y a eu des ilotiers qui avaient une permanence. Ils ont fermé rapidement. Après il y a eu un gardien, c’était son logement de fonction.

Les appartements et la verdure Photo CQ ECHO
Les appartements et la verdure Photo CQ ECHO

Depuis 20 ans que je suis là, les bailleurs se sont succédé : l’Opac de Roubaix, puis Roubaix habitat maintenant c’est LMH. Il y a eu du changement concernant les espaces verts. Quand je suis arrivée, il y avait de la verdure, c’était magnifique, des arbres, de la végétation, on entendait les oiseaux dès le matin. Après la réhabilitation, ils ont tout coupé, les arbres soi-disant malades, pour faire un parking. Ça ne nous laisse plus de place pour les espaces verts, et ils en ont encore enlevé pour placer les conteneurs de récupération, alors on plante des fleurs en bas de nos fenêtres, sur le devant des fenêtres ou les petits parterres non exploités, dans la descente d’escalier. Entre voisins on se passe des plantes et des graines. Ils ont fait le parking sans concertation, ils ont dessouché les arbres avec des bulldozers. Les gens ont commencé à se garer, du jour au lendemain, le parking s’est ajouté à nos charges, du coup boycott du parking qui s’est retrouvé vide, on se garait dans la rue. Après, quelques locataires paient leur place, et comme des gens venaient se garer sans payer, on a mis des poteaux fixes et noirs pour empêcher le passage, du coup les véhicules de secours ne peuvent plus passer.

Les appartements aujourd'hui vue Google Maps
Les appartements aujourd’hui vue Google Maps

Pour l’époque, fin des années cinquante, l’accès à l’électricité et à l’eau courante, c’était moderne. Il y avait des locataires portugais, algériens, français, qui arrivaient dans des appartements avec confort, salle de bains, on disait pièce d’eau à cette époque. C’était des ouvriers du textile ou des travailleurs du bâtiment. Le chauffage central individuel au gaz était installé quand je suis arrivée. En 2009, il y a eu une réhabilitation extérieure, remise aux normes des vieilles chaudières, les sanitaires, mais le double vitrage date des années quatre-vingt. Les changements sont difficiles à obtenir : par exemple, les lampadaires, on en a sur la façade arrière du bâtiment, et on a du mal à faire changer les ampoules. La grande transformation,  c’est l’évacuation des eaux usées, on a une colonne d’évacuation qui est à l’intérieur du mur de cuisine, entre chambre et cuisine, alors quand c’est bouché, je ne vous parle pas de l’odeur. Comme maintenant tout le monde a un lave-vaisselle, une machine à laver, le débit a augmenté. On voit aussi qu’il y a un changement des mentalités, à cause du mode de vie. Aujourd’hui, c’est chacun chez soi et chacun pour soi. Quand je suis arrivée là j’ai été bien accueillie, il y avait de tout, les enfants jouaient dehors, les mamans se rassemblaient devant le bloc, on papotait. Aujourd’hui, c’est bien différent.

La représentation des locataires

En ce dimanche de février 1964, ils sont venus d’un peu partout, de Croix, de Tourcoing, de Wattrelos, des Hauts Champs…Plusieurs dizaines de véhicules en cortèges se retrouvent sur la Grand place de Roubaix, vers 11 h 00 avec force coups de klaxon. Une partie se gare contre le trottoir de l’esplanade de la mairie, le reste va se garer plus loin, tout cela sans embouteillages. Des affichettes jaunes indiquent qu’il s’agit de la manifestation des locataires CIL HLM contre la hausse des loyers et le manque de logements décents pour trop de gens.

Une délégation de responsables locaux et nationaux est reçue à midi par MM Provo maire de Roubaix et Thibaut, adjoint au logement, dans le salon de l’administration de l’hôtel de ville. M. Desjardin y participe, en tant que vice président de la Fédération de Roubaix Tourcoing et environs, et comme président du syndicat de locataires des Hauts Champs. Le gros de la manifestation reste sur le perron avec banderoles et pancartes, distribuant des tracts aux passants.

Manifestation des locataires en février 1964 Photo Nord Éclair

 

Quelles sont les raisons de cette manifestation ? Les loyers ont augmenté de 54% en six ans et l’on annonce encore une augmentation de 30%, tandis que le nombre des personnes mal logées va croissant. Les revendications de la Confédération Nationale des locataires sont présentées au maire de Roubaix : fixation de taux de loyers à un niveau acceptable et supportable pour toutes les familles, réglementation du prix des loyers et des charges ainsi que droit au maintien dans les logements, effort plus important pour l’entretien et l’amélioration de l’habitat à partir des sommes prélevées sur le montant des loyers, mise à disposition des logements vacants pour les sans logis, réforme de l’allocation logement

Les manifestants réclament une politique du territoire qui réponde aux besoins, et qui soit décidée par les collectivités publiques, les syndicats, les organismes se préoccupant du logement et la confédération nationale des locataires.

Victor Provo est d’accord avec tout ça, et fait quelques remarques : malgré l’immense travail accompli depuis la guerre, l’élan a été ralenti à cause des investissements réduits, des études de projets trop longues. La moyenne de 2000 logements annuels est tombée à 800 sans amélioration prévisible. Le maire socialiste estime aberrante la politique qui consiste à augmenter les loyers tout en bloquant les salaires. Il rappelle que les CIL et HLM doivent également suivre le coût de la vie et rembourser les emprunts. Il termine en félicitant les délégués pour leur manifestation calme et digne, et donne l’assurance que lui-même et son administration poursuivront l’œuvre entreprise.

En mai 1964, autre manifestation symbolique, le congrès national des « CIL paritaires » se déroulera à Roubaix.

L’association des locataires en réunion en 1962 Photo Nord Éclair

Localement, l’association des locataires des Hauts Champs poursuit son action et il y a de quoi faire. En février 1964, l’éclairage est inexistant sur Hem, et les allées autrefois prévues en tarmacadam, sont toujours en scories, ce qui transforme la cité en cloaque boueux pendant l’hiver. Le 6 octobre 1963, les locataires ont fait une manifestation publique pour faire connaître les problèmes du quartier, à la suite de quoi, le 7 novembre, les dirigeants du CIL et du Toit Familial se sont rendus au local de l’association des locataires, pour étudier les revendications. Le 6 décembre, c’est au tour des représentants de l’association, MM Desjardin, Leroy et Monnier de se déplacer au CIL. Tout cela aboutit à la promesse d’allées en tarmacadam pour le début de l’année 1964, dès que le temps le permettra.

Par voie de presse, l’association informe les locataires de ces démarches, et annonce la tenue de nouvelles réunions, avec la commission des équipements sociaux du CIL, en attendant le dépouillement complet de l’enquête-questionnaire lancée le 6 octobre auprès des habitants.

Maison de l’enfance

Le chantier de la cité Cil des Trois Baudets a été mené de 1947 à 1949. C’est l’un des premiers lotissements réalisés de ce genre. On peut lire dans la presse de l’époque[1] :

les nombreux visiteurs ont pu constater qu’au beau milieu du vaste chantier on avait laissé un large espace vide. Que de terrain perdu a-t-on pensé ! Eh non, cet espace ne sera pas perdu. Il sera même utilement employé. Car il supportera une maison de l’enfance, qui rendra mille services aux familles nombreuses du quartier. Une maison qui sera aussi une garderie d’enfants, et dans laquelle on donnera des consultations de nourrissons et des consultations médicales.

Au centre de la cité des trois baudets, la maison de l’enfance en 1950 Extrait Photo IGN

Cet article tend à montrer que le projet de la cité des Trois Baudets comprenait donc la construction d’une maison de l’enfance, qui de fait, sera édifiée en 1950. Mme Albert Prouvost de Maigret, dont l’époux est le grand industriel à l’origine du CIL, se voit confier la présidence de l’association.

La maison de l’enfance à ses débuts Photo Nord Éclair

On se propose à l’époque d’édifier d’autres maisons de l’Enfance, dont le financement sera assuré par le concours financier des industriels de la région, la caisse de sécurité sociale, la caisse d’allocations familiales, et par des dons émanant de personnalités américaines (on cite Mme Patton). Des lieux sont évoqués à la suite de celle des trois Baudets à Hem : Wattrelos, Tourcoing, et les Hauts Champs…Une maison identique sera bel et bien édifiée dans le quartier du Laboureur à Wattrelos. Ces Maisons de l’enfance se présentent alors comme les corollaires indispensables de la grande œuvre sociale du CIL.

Qu’y trouve-t-on ? C’est d’abord un dispensaire complet, avec visites à domicile, nuit et jour, semaine et dimanche, une consultation de nourrissons et une consultation prénatale. On y pratique les vaccinations et les séances d’ultra violets pour les enfants. Un cabinet médical est mis à la disposition du médecin contrôleur de la sécurité sociale.Pour le côté social, on y trouve un bureau de sécurité sociale et une annexe de la caisse d’épargne. Il y a également des permanences de l’association des familles et de l’école des parents. On y donne des cours ménagers, qui s’adressent aux jeunes filles, mais aussi aux mamans, l’après midi  et le soir, on peut même y préparer un CAP. Il y a aussi les  jeudis de loisirs organisés (rappelons qu’en 1950, le jour de congé scolaire est encore le jeudi, le mercredi viendra bien plus tard). Bricolage, peinture, dessin, modelage et pyrogravure sont proposés aux amateurs, ainsi que solfège, bibliothèque et cinéma.

Petites usagères de la maison de l’enfance Photos Huguette

On souhaite bientôt compléter ces animations avec d’autres comme des activités sportives, un ciné club et de la construction de modèles réduits et un atelier menuiserie. Et surtout une salle de spectacle, qui sera réalisée ultérieurement. Dix ans plus tard, la maison de l’enfance des Trois Baudets est progressivement devenue un véritable centre social accueillant. Le taux de fréquentation est élevé, et l’on commence à refuser du monde, d’autant que l’habitat s’est développé, du côté des Hauts Champs, où l’on envisage de créer le même type d’établissement.


[1] Nord Éclair avril 1949

Quinzaine du logement 1956

Guy Mollet vient inaugurer l’exposition du CIL à Roubaix le 30 septembre 1956 Photo Nord Éclair

Après avoir occupé l’hôtel de ville en 1952, le CIL (comité interprofessionnel du logement) s’installe en octobre 1956 sur l’esplanade du boulevard Gambetta, ordinairement réservée aux foires du printemps et de l’automne…

Petit rappel historique : le CIL a été créé en 1943, sur la base d’une gestion paritaire des syndicats d’employeurs et des syndicats de salariés. Cinq hommes en sont à l’origine : Albert Prouvost, grand industriel textile, Bernard d’Halluin, Président du Syndicat Patronal Textile, Victor Provo, maire socialiste de Roubaix, Robert Payen, syndicaliste CFTC et Gabriel Tétaert, syndicaliste CGT. Ensemble, ils décident de consacrer volontairement 1% de la masse salariale à la construction de logements décents. De là s’est développée quelques temps après, l’allocation logement, imaginée et préconisée en 1938 par l’ingénieur Pierre Kula[1], et qui prend son véritable démarrage à Roubaix Tourcoing, avant de faire l’objet de la loi du 1er septembre 1948.

Le CIL fête donc en 1956 le 13ème anniversaire de sa création, mais également le 10ème anniversaire de la création de la cité expérimentale du Congo[2], qui a permis de lancer la construction de nombreux lotissements. Bâtie en septembre 1946, cette cité expérimentale du Congo à Mouvaux se trouvait à deux pas de l’ancien emplacement du château de l’industriel Vaissier. Une trentaine de logements en maisons jumelées sont présentées aux visiteurs, comme un catalogue de réalisations alliant les techniques et les matériaux les plus divers[3].

Le comité interprofessionnel du logement aura encore recours à cette modalité de présentation des réalisations de son bureau d’études. Ainsi en mars 1953, le modèle U53 est-il présenté à la presse. Il sera adopté pour les chantiers importants de la Mousserie à Wattrelos.

Le quartier de la Mousserie, tel qu’on l’envisage en janvier 1956 Photo Nord Éclair

En 1956, où en est la construction de logements à Roubaix Tourcoing et leurs environs ? Depuis 1946, les chantiers CIL se sont succédé : la cité des Trois Baudets à Hem de 1947 à 1949, et à Roubaix la cité du Galon d’eau à Roubaix, de 1948 à 1949, la cité de la gare de débord de 1949 à 1951, la cité du Pont Rouge en 1950, le lotissement Pigouche Carpeaux en 1951, la Potennerie rouge en 1954. La liste n’est pas exhaustive. Depuis 1946, 9.000 logements ont été construits ou sont en cours de construction. L’exposition montre les différents quartiers nouvellement créés, mais évoque aussi les besoins qui restent à satisfaire : un tiers du programme envisagé il y a dix ans a été réalisé. Il faut à présent sauver et assainir ce qui peut être maintenu du vieil habitat, et édifier d’autres quartiers résidentiels[4].

L’exposition présente un grand nombre d’informations et de réalisations. Sous une grande tente, panneaux et stands photographiques relatent les différents chantiers, mais le slogan de cette exposition, –Déjà un tiers, mais seulement un tiers ?-  est significatif : le programme prévu il y a dix ans n’a été réalisé qu’en partie[5] et des besoins considérables sont encore à satisfaire. Un diorama présente le bulletin de santé de l’habitat de Roubaix Tourcoing et évalue le nombre des logements à détruire, à améliorer à transformer et à construire dans les dix ans à venir. On peut également découvrir les projets d’études du CIL, et connaître quel est le concours des municipalités, des caisses d’épargne, de la caisse d’allocations familiales. On peut y prendre connaissance des initiatives favorisant l’accession à la propriété.

L’exposition accueille également le stand des producteurs de matériaux, et présente deux cellules d’habitation grandeur nature, réalisés à partir d’éléments préfabriqués. La formation professionnelle des adultes y anime un stand.

La grande opération immobilière du moment, c’est le grand chantier de la Mousserie à Wattrelos[6], dont on voit une photo géante dans le cadre de l’exposition, et qui est présentée comme une ville moderne aux vastes aires gazonnées. On peut aller y visiter les logements témoins, un service d’autocars fonctionne entre le boulevard Gambetta et la plaine de la Mousserie à Wattrelos.

La quinzaine du logement va durer jusqu’au 14 octobre 1956. Son entrée est libre, un public nombreux s’y rendra. Des réceptions officielles auront lieu, parmi lesquelles, celle des organismes paritaires, des entrepreneurs, des représentants de la presse régionale. Le conseil municipal de Wattrelos sera reçu à la Mousserie, puis il y aura la journée du bâtiment, avec la participation du syndicat du bâtiment, et une exposition des travaux des stagiaires FPA. Les nouvelles techniques concernant l’industrialisation du bâtiment seront également exposées.

Albert Prouvost Président Fondateur du CIL recevant les représentants des Caisses d’Épargne Photo Nord Éclair

Après la visite des administrateurs des caisses d’épargne, et des représentants des services municipaux, c’est au tour des représentants des CIL de France qui se retrouvent à Roubaix pour la tenue de leur congrès. Enfin, une soixantaine d’architectes parisiens visitent les établissements Pennel et Flipo et l’exposition du CIL.

Le CIL utilise le système des quinzaines, dans le but de présenter ses réalisations, mais également d’intéresser la population à la question du logement sur les thèmes de la location, et de l’accession à la propriété. Ces manifestations s’organisent simultanément avec l’inauguration de nouvelles constructions. La quinzaine d’octobre 1956 intervient quelques temps avant le démarrage des grands chantiers de la cité des Hauts Champs et de l’opération de rénovation du quartier Edouard Anseele.


[1] In Robert Colin, Premier bilan des allocations de logement 1952
[2] Voir ce sujet dans la revue des ateliers mémoire n°1 disponible en médiathèque de Roubaix
[3]ibidem
[4] D’après la presse de l’époque
[5] Ibidem note 2 et 3
[6] La première pierre a été posée le 18 octobre 1954.