Les travaux de terrassement de l’avenue des Villas sont à peine terminés que les destins de ses deux parties constitutives sont amenés à se séparer. Monsieur Wattine fait remarquer au conseil municipal en 1907 que ce nom unique ne fournit qu’une indication trop vague pour situer un lieu et s’y diriger, et que les autres boulevards de ceinture ont été découpés pour cette même raison. Par ailleurs, on peut remarquer que l’angle droit que forme cette avenue en son milieu suggère des voies différentes. Enfin, elle présente au début du 20ème siècle un manque d’unité évident : une première partie, celle touchant au parc Barbieux, est bordée de belles villas, puis l’avenue traverse une vaste zone coupe à travers champs. Enfin, après le virage, s’installent des usines dans un quartier au caractère plus industriel et populaire .
Plusieurs propositions sont faites pour découper l’ avenue en deux ou en trois parties. Elles s’accordent pour suggérer que la partie située entre la route de Roubaix à Lannoy (rue de Lannoy ) et nouveau boulevard de Roubaix à Hem (boulevard Clemenceau), prendrait la dénomination d’Alfred Motte ; le reste, jusqu’au parc Barbieux, conserverait le nom d’avenue des Villas. La séparation est effective sur ces bases en 1914. Les deux avenues, maintenant séparées, vont désormais évoluer de manière indépendante.
Pour la future avenue Delory, son extrémité côté Barbieux prend tout de suite l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui. Les industriels, très vite attirés par la proximité du « beau jardin », viennent y installer « campagnes » et villas bourgeoises dès avant la première guerre.
La descente de l’avenue Delory vers le Parc de Barbieux
Quant au reste de l’avenue, son caractère champêtre persistera près d’un demi siècle. Elle continuera à traverser la campagne, uniquement bordée par les fermes anciennes de Gourgemetz et de la Haye, jusqu’à ce que les lotissements de maisons individuelles ne remplacent les champs à partir des années 50.
Finalement, l’avenue des Villas ne prendra le nom de Gustave Delory par une décision du conseil municipal en 1925.