L’inauguration et la fête

La première passerelle du Fresnoy, on s’en souvient, fut réclamée par les habitants du quartier qui étaient obligés de faire un grand détour pour traverser les voies de chemin de fer. Elle fut construite grâce à la générosité de M. Edmond Dujardin et inaugurée le 14 septembre 1908, du moins ses fondations furent-elles posées ce jour-là, à l’occasion d’une grande fête. Les travaux ont été commencés pendant la deuxième quinzaine d’août. On prévoit qu’ils seront terminés dans les premiers jours de novembre. Deux mois et demi pour les travaux, beaucoup moins que pour les discussions.

La passerelle en construction Photo Journal de Roubaix
La passerelle en construction Photo Journal de Roubaix

Une grande fête est donc organisée le 14 septembre, pour marquer le coup. Ce sera d’ailleurs le début des grandes réjouissances dans ce quartier à ce point abandonné par la ville, que certaines cartes postales considéraient encore que la place de la Gare était l’entrée de Roubaix !

La journée commence avec la réception en gare de Roubaix des reines du Courgain de Calais. La philharmonique de la Planche du Riez ouvre la marche du cortège vers la mairie, suivie de la clique des marins du Courgain, d’un groupe important de matelottes calaisiennes. Dans des landaus, les trois reines : Louise Dutertre, Reine du Courgain, Marie Drolet, Reine de la Halle, Marie Randon Reine des matelottes. La première est accompagnée de son père, un brave sauveteur, la poitrine constellée de médailles !

Les invitées du Courgain Coll Particulière
Les invitées du Courgain Coll Particulière

Un peu plus tard, au pied de la passerelle, le maire Eugène Motte, est présent à la cérémonie de la pose de l’ossature. Écoutons-le raconter sa version de l’histoire :

C’est en 1865 que le quartier du Fresnoy sollicita pour la première fois le trait d’union par passerelle aux dessus des voies du chemin de fer. C’était prématuré, six cents habitants seulement étaient épars de ci de là, dans un vaste parterre de prairies. Le temps avait moins de valeur, le tissage mécanique n’était qu’au berceau… En 1890, (…) le quartier se remua à nouveau, à l’heure où Roubaix venait d’ouvrir la belle artère de la rue de la gare, pour supprimer un vilain serpentin de rues en boyaux. Il semblait naturel qu’on prolongeât l’effort et que les 3.000 habitants pussent jouir par la passerelle de la fierté roubaisienne devant cette belle œuvre de voirie. Mais certains voulaient la passerelle plus à droite, d’autres trop à gauche, et les gardiens du trésor municipal restèrent sourds à ces demandes contradictoires. Quatorze ans s’écoulaient et les champs, les pâtures, les oasis de verdure, les fils d’eau verdoyants, les hauts sureaux avaient disparu depuis longtemps, cédant devant l’invasion d’une population alerte et laborieuse. Nous étions en 1904. Vous avez été les bénéficiaires du sectionnement municipal. Vos conseillers locaux ont pris l’affaire en mains, l’ont traduit en vœu direct (…) ont sollicité les souscriptions que MM Dujardin et Hachet ont levées et l’affaire sortit des limbes et de la poussière des cartons. La compagnie du Nord nous a prêté le concours de ses ingénieurs et gratuitement sa bonne grâce ! La passerelle coûtera 70.000 francs, payés 50.000 francs par la Ville, 19.500 francs par les particuliers, mais que de services elle rendra aux 10.000 habitants qui peuplent maintenant votre quartier ! 16 heures par jour elle établira une communication incessante. A la suite de quoi, un procès verbal écrit sur parchemin est placé dans les fondations de la passerelle.

Marie Pratt, reine du Fresnoy, et Flore Guermonprez, reine de la passerelle Photos le Journal de Roubaix
Marie Pratt, reine du Fresnoy, et Flore Guermonprez, reine de la passerelle Photos le Journal de Roubaix

La fête a déjà commencé : dans la matinée une course vélocipédique a été offerte aux amateurs, de Roubaix à Fleurbaix. Puis une course de vitesse dans le quartier. De midi et demi à une heure et demie, concerts-apéritifs par la Fanfare de Beaurepaire, la Philharmonie de la planche au riez, et les Accordéonistes Roubaisiens. Une cantate est composée en l’honneur des membres du comité par la Philharmonie de la planche au riez, dont les solistes reçoivent une médaille. Puis c’est le clou des réjouissances, le cortège ! Il défile dans les rues du quartier devant une foule énorme qui s’entasse sur les trottoirs et déborde sur la chaussée. Un piquet de gendarmes à cheval ouvre la marche, suivi par la philharmonique du Jean Guislain et ses pas redoublés. Puis vient le char de la passerelle avec sa reine, Melle Flore Guermonprez, et l’harmonie l’Espérance. Ensuite voici le char du dragon fabuleux, surmonté d’une matelotte, les trois reines du Courgain, avec demoiselles d’honneur et parentes dans des landaus. La Grande Fanfare fait l’intervalle musical avec le char du Veau d’Or, la Philharmonie de la planche au riez précède des enfants costumés qui figurent le corps de ballet de la reine. Enfin voici le char de la reine du Fresnoy, la gracieuse Marie Pratt et ses demoiselles d’honneur, escortée par la Fanfare de Beaurepaire, le char aumônière, qui recueille au profit des pauvres. Un piquet de gendarmes à cheval ferme la marche.

Les reines du Fresnoy et celles du Courgain sont reçues à l’école de la rue de Naples, où un souvenir leur est offert et une coupe de champagne. La Philharmonie de la planche au riez donne une aubade à M. Pierre Vial, président du comité des fêtes.

Il y aura encore le départ du ballon, nommé le Fresnoy qui gonfle depuis le matin, et à midi se dresse majestueux, à l’angle des boulevards Descat et d’Armentières. M. Tiberghien l’aéronaute de service, s’élance dans les airs vers cinq heures avec un ami. La Marseillaise est jouée par l’harmonie l’Espérance. Le ballon atterrit à Pottes, en Belgique et en pleine kermesse.

La soirée commence à partir de six heures, avec trois concerts et des illuminations. De huit heures à dix heures une grande fête de gymnastique à l’angle des rues de Mouvaux et de Rome, par la Roubaisienne, et par la Jeunesse du Blanc Seau, avec le concours de la Philharmonique Jean Guislain, ainsi intervient la fin de la première journée.

Le lendemain, pour la journée de lundi, des concours sont organisés chez les cabaretiers membres du comité. À 3 heures, des jeux populaires sont proposés, à 5 heures une promenade-concert est emmenée par la fanfare du Nord Touriste. Une attraction sensationnelle de funambulisme est donnée par Mac Dauly dit le blondin américain. Et la fête se termine avec un concert donné par la Fanfare des Amis Réunis. L’organisation fut si efficace que le quartier renouvellera l’expérience, les années suivantes, pour le bonheur des commerçants et habitants du quartier du Fresnoy et bien au-delà, de celui des autres roubaisiens.

Le Numéro 1

Après la première guerre l’office municipal d’Habitations à Bon Marché prévoit la construction au Nouveau Roubaix de 775 logements neufs, dont 554 appartements dans 7 immeubles collectifs. Les premiers coups de pioche ont lieu en 1924, et, en 1930 s’élèvent les immeubles 4 et 5 au coin de l’avenue Motte et du boulevard de Fourmies. Le long de ces deux mêmes voies, les autres immeubles sont en attente de réalisation. La dernière tranche est réalisée en 1931 avec le reste des 27 millions de brique fabriquées sur place en 1923 avec l’argile du quartier et stockées depuis sur le site. L’ensemble du projet est terminé en 1932. Le numéro 1, en face de l’église Sainte Bernadette, fait partie de cette dernière tranche. C’est le plus grand des sept et, aux dires de Lucien Delvarre, le plus beau. Au lieu de présenter une cour intérieure refermée sur elle-même, il est ouvert et affecte la forme d’un U. Des renfoncements aux angles permettent l’installation de passages permettant, grâce à quelques marches, d’accéder à la rue depuis la cour de l’immeuble.

Photos 1942 (collection particulière), 1960 (Nord Eclair), 1990 (Lucien Delvarre)
Photos 1942 (collection particulière), 1960 (Nord Eclair), 1990 (Lucien Delvarre)

Le bâtiment n’évolue pas durant une grande période, hormis l’aménagement en 1962 de 23 garages derrière l’immeuble et d’une aire de jeux au centre de la cour. Il faut attendre les années 80 pour qu’on songe à réhabiliter les HBM. Le premier à bénéficier des travaux est le numéro 4, qui constitue l’angle du L, puis c’est le tour des numéros 5 et 6 sur le boulevard de Fourmies. En 1988, il reste les numéros 1, 2 et 3 à traiter, le plan prévoyant que le numéro 1 serait le dernier. En fait, il échappe à cette vague de rénovations, et se dégrade petit à petit : dans l’attente de rénovations, l’entretien a un peu été sacrifié. Selon Lucien Delvarre, qui habitait alors l’immeuble, plutôt que de le réhabiliter, il est alors question de le reconvertir pour y faire une résidence pour personnes âgées. Mais les études durent (elles concernent plusieurs ministères), et le projet n’aboutit toujours pas. Le numéro 1 continue à s’abîmer. On y trouve des squatters ; il est l’objet de dégradations, vandalismes, petits incendies et, finalement, est jugé économiquement irréparable. On se résout à le démolir.

Photos Lucien Delvarre 1992
Photos Lucien Delvarre 1992

La démolition achevée, la végétation reprend peu à peu possession du terrain. En concertation avec le comité de quartier, on projette maintenant d’y créer un grand espace vert. L’école de Genech propose une maquette en 1993, intitulée « le chemin creux ».

Photo Lucien Delvarre et document Ecole de Genech - archives municipales
Photo Lucien Delvarre et document Ecole de Genech – archives municipales

Mais ce projet lui non plus n’aboutit pas et le terrain reste dans cet état quelques années. Finalement, on y bâtit un lotissement de logements sociaux. Cet ensemble, la résidence Watteau, est aujourd’hui gérée par LMH.

Photo Jpm
Photo Jpm

 

La poste au Carihem

Par une décision du 4 juillet 1963, la municipalité fait l’acquisition d’un terrain de 52 000 mètres carrés au sud est de Roubaix dans une zone située entre les voies de chemin de fer, la rue Boucicaut et la rue du Carihem. Ce terrain doit servir à constituer une réserve foncière pour l’implantation de services publics et, en particulier, d’un centre de tri postal. Cette décision est déclarée d’utilité publique en 1964. Cinq ans plus tard, une délibération municipale conduit à la cession de 47 000 mètres carrés de cet ensemble aux PTT pour édifier ce centre destiné à l’expédition des nombreux colis et catalogues en provenance des entreprises de vente par correspondance. Ce terrain est particulièrement adapté à sa destination, car, situé à proximité immédiate des voies de la gare du Pile, il est constitué essentiellement de jardins et de terres agricoles.

La zone en 1971 – photo IGN
La zone en 1971 – photo IGN

La première tranche des travaux démarre en 1973. On coule la plate-forme destinée à supporter les voies et les quais d’embarquement. Le trafic progressant d’année en année, il faut voir grand : on prévoit huit voies ferrées et quatre quais, ainsi que quatre voies de garage. Cette première tranche, comprenant les quatre premières voies, verra également la construction d’un bâtiment administratif provisoire en attendant des installations définitives. Le site abrite déjà le central téléphonique du Pile, construit récemment.

Les travaux de la première tranche – Photo la Voix du Nord
Les travaux de la première tranche – Photo la Voix du Nord

Il n’est que temps ! les entreprises par correspondance roubaisiennes ont expédié l’année précédente plus de 16 millions de catalogues et 22 millions de paquets, ce qui représente la moitié des envois du département. Les entreprises trient elles-mêmes leurs paquets qui parviennent au centre dans des sacs postaux prêts à l’expédition. Ceci représente jusqu’à 40 000 sacs et 80 wagons par jour, traités jusque là par le centre considéré comme vétuste de la rue de Menin, dans la gare annexe de l’Union. Le nouveau centre pourra, lui, expédier jusqu’à 160 wagons quotidiennement. Dans un premier temps, le centre traitera les paquets de Roubaix-Tourcoing, ainsi que les plis non urgents du département, triés jusque là à Lille. Une photo de 1976 ne montre toujours que quatre voies, alors que les 8 sont en service en 1978.

Le site en 1978 - photo IGN
Le site en 1978 – photo IGN

Cette année là voit une demande de permis de construire pour une extension au central téléphonique du côté de la rue Boucicaut. Le bâtiment existant (bâtiment blanc sur la photo) va quasiment doubler de surface. Par ailleurs, le centre de tri s’enrichit d’un nouveau bâtiment, qui s’élève le long du pont du Carihem.

Le nouvel ensemble - Document archives municipales et IGN 1982
Le nouvel ensemble – Document archives municipales et IGN 1982

En 1992 on termine de nouveaux aménagements : une plate-forme routière, construite le long de la rue Boucicaut, à l’intérieur de la boucle formée par l’ancienne voie allant vers la frontière par Wattrelos. Elle comporte 10 quais de déchargement et 37 quais de départ, et est destinée à diminuer la charge de l’ancien bâtiment arrivant à saturation. L’ensemble passe de 5 à 12 hectares. La Poste anticipe là un virage vers le tout-routier par abandon de l’acheminement ferroviaire. Les anciens sacs postaux sont désormais remplacés par des conteneurs, sortes de chariots filoguidés automatiquement entre le camion qui le livre et celui qui l’emporte. Aussitôt terminé, cet équipement est testé au mois de mars en grandeur nature à son débit maximum.

La nouvelle plate-forme – Document Nord Eclair.
La nouvelle plate-forme – Document Nord Eclair.

L’inauguration est prévue pour l’été, mais une grêve des poids lourds la repousse. C’est en septembre qu’Emile Zuccarelli, ministre des Postes et Télécommunications, se fait déposer en hélicoptère sur la plate-forme même, où il est accueilli par M. Dilligent. Parmi les invités, les responsables des principales maisons de vente par correspondance, qui viennent visiter ce fleuron de l’automatisation unique en France.

Photo Nord Eclair.
Photo Nord Eclair.

Les photos aériennes postérieures successives montrent d’abord la végétation croître sur les voies ferrées de la plate-forme, puis la disparition de celles-ci en même temps que de celles constituant le faisceau marchandises de la gare du Pile, dont une grande partie des emprises est finalement occupée par les bâtiments de Camaïeux. La plate-forme reçoit aujourd’hui des remorques routières en attente de chargement.

Le site aujourd'hui – Photo IGN
Le site aujourd’hui – Photo IGN

 

Qui était Maurice Maertens ?

La première guerre mondiale vient de se terminer. Dès 1919, on va rejouer au football. Le Stade Roubaisien va retrouver le terrain qu’il occupait déjà depuis avril 1903, appelé le terrain du Parc Cordonnier au Pont Rouge. En hommage à un de ses membres mort pour la France, ce terrain devient le stade Maurice Maertens.

Le Stade Roubaisien avant la première guerre Coll particulière
Le Stade Roubaisien avant la première guerre Coll particulière

Né à Roubaix le 31 décembre 1882, Maurice Maertens est le fils d’un père né en Belgique, Florentin Maertens, marchand épicier rue Ma Campagne, et de Marie Augustine Planchon. Il est employé de tissus à son recensement militaire. Il est dit fondateur du club, selon l’historique, en 1896, iI a quatorze ans à peine. Le Stade Roubaisien, à l’époque l’amical club de Roubaix, c’est un club omnisports qui pratique la course à pied, la vélocipédie et le football.  En 1901, le Stade Roubaisien demande son affiliation à l’U.S.F.S.A (Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques, la Fédération Française de Football de l’époque) et se trouve engagé dans le championnat du Nord en 1901. Maurice Maertens fait partie de l’équipe première. Il effectue son service du 8 octobre 1905 au 18 septembre 1906 au 148 RI. A son retour, il réintègre l’équipe et devient un pilier incontournable du stade roubaisien. Ses qualités de footballeurs lui valent d’être appelé souvent en sélection du nord. Maurice Maertens joue dans la ligne des demis, est capitaine de son équipe et dirigeant de son club. Il se marie le 25 juillet 1914 avec Juliette Pollez. Puis survient la guerre. Il est mobilisé et envoyé sur le front en Belgique. Alors que la course à la mer a pris fin du côté de Dixmude, à partir d’octobre 1914, la 1ère bataille d’Ypres commence. Les troupes françaises se trouvent dans les secteurs d’intervention entre Zonnebeke, Zillebeke, Wallemolen, Vlamertinghe, Fortuyn, Wieltje, … Nombreux sont les soldats qui tombent en terre de Flandres. Maurice Maertens est de ceux-là. Il est mort pour la France et pour la Belgique, à Zillebecke en Belgique, le 16 décembre 1914, Il avait 32 ans.

Le stade Maertens aujourd'hui Vue Google maps
Le stade Maertens aujourd’hui Vue Google maps

En 1952, lors de l’ouverture de la rue Braille, on aménage une partie des terrains dépendant du stade Roubaisien, les tribunes et les vestiaires du stade sont démolis, pour laisser place à un groupe d’immeubles à usage d’appartements résidentiels construits par la Maison Roubaisienne. Le nom de Maurice Maertens fut retenu pour l’allée nouvelle.

Du fort Despretz au square des près

Le fort Desprez se situe entre la rue Lalande et la rue Masséna, avec un accès au 231 de la rue de Lannoy. Il était constitué par des rangées de petites maisons alignées , situées en arrière des maisons qui bordaient la rue de Lannoy. Non loin de cet endroit, Victor Despret tient une épicerie au n°261 de la même rue en 1910. Il est fils de Pierre Amand Despret, cultivateur aux trois ponts, et petit-fils de Florimond Despret également cultivateur. Le fort Despret leur doit probablement sa construction, et il était destiné au logement des journaliers qui venaient travailler à la ferme, et plus tard aux ouvriers de l’usine Motte du boulevard de Mulhouse.

Le magasin de Victor Despret 261 rue de Lannoy CP Méd Rx
Le magasin de Victor Despret 261 rue de Lannoy CP Méd Rx

Au moment où l’on décide de le démolir, Le fort Despret, c’est encore soixante-douze maisons, dont beaucoup de ses occupants sont propriétaires, malgré l’insalubrité qui y règne. Il faudra les reloger. Un projet de 120 appartements clairs agréables et confortables est alors affiché, qu’on vend comme un espace vert, le square des prés en continuité du square Destombes. C’est oublier qu’entre les deux squares, il y a une voie très passante, la rue Pierre de Roubaix, et le mur du square Destombes. La continuité affichée est démentie par l’histoire des deux parcelles de terrain : le square des près est issu d’une série de maisons insalubres, vraisemblablement antérieure à la propriété Delaoutre, qui contenait une maison de maître et un magnifique jardin devenus en 1910 square Destombes, du nom du mécène qui en permit l’acquisition pour la ville.

Le fort Despret vu de la rue de Lannoy, n°231 Coll Particulière
Le fort Despret vu de la rue de Lannoy, n°231 Coll Particulière

Le fort Despret fait plutôt partie des ensembles de construction de la première partie du dix-neuvième siècle, comme le fort Bayart, le fort Mulliez, le fort Frasez, dont la rénovation urbaine s’empara pour des réalisations fort diverses : les forts Bayart et Frasez devinrent des rues, les forts Mulliez et Despret devinrent des squares. Le dimanche 18 octobre 1955, le cortège présidentiel dans lequel se trouve René Coty s’arrêtera un instant devant le fort Desprez, en cours de démolition, et le secrétaire d’Etat à la reconstruction Bernard Chochoy vient y poser la première pierre en avril 1956.

Le projet du square photo NE
Le projet du square photo NE

De nos jours, si l’on peut apercevoir l’espace vert du square des près, il n’est cependant pas accessible. L’ouverture et le square prévus par la maquette originale n’ont pas été réalisés, car on a bâti à la place une série de trois immeubles parallèles aux bâtiments qui se trouvent le long de la rue Lalande. Quant à l’épicerie Despret, elle existe toujours, même si le fonds de commerce a changé de propriétaires. Elle se trouve toujours devant le square contemporain, comme gardienne de la mémoire des lieux.

Une rue pour le Pile

Le chemin du Pile, portant le n°10 dans la liste des chemins vicinaux roubaisiens commence au pont du Galon d’eau, prolongeant le chemin de l’Hommelet qui dessert les hameaux de l’Hommelet et de la Fosse aux Chênes, et se termine au croisement du chemin n°9 des trois ponts qui se dirige lui-même vers le pont du Sartel par le hameau des trois ponts. Il traverse le hameau du Pile, près duquel il rencontre l’extrémité du sentier du Tilleul (chemin n°5 dit de la Potennerie). Sa largeur est de 9 mètres, y compris deux fossés d’un mètre chacun et son parcours fait maints détours pour éviter propriétés et fermes. Il bute en particulier, au carrefour avec le chemin de la Potennerie, sur la ferme Wanin qui l’oblige à effectuer un virage à angle droit.

Plan cadastral 1845
Plan cadastral 1845

Ce chemin est régulièrement l’objet de l’attention des autorités soucieuses d’assurer la circulation entre les divers hameaux qui représentent une bonne part de la population de Roubaix. Dans cet esprit, en 1864, le directeur de la voirie fait un rapport dans lequel il insiste sur le fait que les riverains du chemin du Pile – et, en particulier, les fermiers – entassent des ordures diverses qui obstruent les fossés situés de part et d’autre du chemin et créent des mares en cas de pluie. Cet état étant dangereux pour la sécurité et l’hygiène publique, il propose de mettre les propriétaires en demeure de curer les fossés au droit de leurs habitations et n’hésite pas à citer les propriétaires en faute. A cette époque, le chemin est déjà pavé sur trois mètres de largeur.

En 1867 on nomme ou renomme de nombreuses rues de Roubaix. C’est le cas pour notre sentier qui, entre la rue de Lannoy et le Pile, prend le nom de rue du Pile. Entre le pont du Galon d’eau et la nouvelle rue du Pile, il devient la rue Pierre de Roubaix. A partir de ce moment, on va tenter de redresser ses méandres pour faciliter le déplacement des habitants (c’est la seule voie permettant de relier les trois ponts au centre de Roubaix). En 1869 le directeur du service des travaux municipaux présente un rapport soulignant de nombreux inconvénients de son tracé tortueux, soulignant qu’il traverse un quartier en voie de construction. Il propose un plan d’alignement redressant la rue sur plus de 300m, qui frappe d’alignement la ferme Wanin.

SP2-96DPI

Les propriétaires, sont d’accord pour l’alignement demandé, et offrent gratuitement le terrain nécessaire. Ils traitent entre eux par voie d’échange, s’occupent du pavage et de l’entretien des fossés.

Ils prévoient également de prolonger la rue Pierre de Roubaix au delà de la rue du Pile. Peu après, en 1872, le service de voirie se plaint de ne plus pouvoir assurer avec ses moyens actuels l’entretien du chemin qui se lotit de plus en plus. Il propose de séparer les pavés existants pour former deux bandes latérales d’un mètre 50 de large et de combler l’espace central avec des scories, en attendant de compléter le revêtement avec des pavés de réemploi. On en profite pour construire un égout central. La ferme Wanin doit être démolie avant le 15 mars de cette même année. Henri Wanin fait alors construire une maison sur son verger le long de l’alignement. L’espace étant libre, on peut maintenant prolonger la rue Pierre de Roubaix vers le sud. Dans les années suivantes, le début de la rue du Pile perd son nom au profit des rues du Tilleul (future rue Jules Guesde), et de Condé. La partie restante, prolongée vers la rue Pierre de Roubaix par la nouvelle rue de Leuze, commence à prendre sa configuration actuelle.

Plan du quartier en 1886
Plan du quartier en 1886

Tous les documents proviennent des archives municipales

Vague de modernisme au boulevard de Paris

Dans les années 50 et 60 apparaît dans la presse l’idée de rénover le boulevard de Paris pour y construire une cité-jardin prolongeant le parc Barbieux, et pour cela, de « remplacer les immeubles existants par des bâtiments modernes, implantés de façon rationnelle » (La voix du Nord). On voit également se multiplier les demandes de permis de démolir pour certains immeubles anciens, difficiles à chauffer, dégradés, et dont la remise en état, selon les propriétaires, serait prohibitive.

C’est dans cette voie que s’oriente la société immobilière de constructions du boulevard de Paris, créée en 1955 par Albert Prouvost. (par ailleurs président du CIL de Roubaix-Tourcoing). Cette société à but non lucratif a pour Secrétaire général Cl. Diligent. Elle achète des immeubles situés en haut du boulevard, entre l’ancienne rue du manège (aujourd’hui Delattre de Tassigny) et le boulevard de Douai pour les démolir, et les remplacer par des immeubles de standing.

Les immeubles rachetés – document coll. Particulière
Les immeubles rachetés – document coll. Particulière

La première réalisation de la société sur le site est la résidence d’Armenonville, un immeuble de 11 étages et 63 mètres de long, offrant une soixantaine d’appartements luxueux allant du 130 mètres carrés au deux pièces pour célibataire. Ascenseurs, vide-ordures, chauffage par le sol sont de rigueur. On prévoit des duplex sur deux niveaux avec escalier intérieur. Elle doit être prolongée par une « cité marchande » au dessus de garages, et, le long du boulevard, par une aile à un seul étage composée d’habitations individuelles. La construction de l’ensemble, à l’ossature en béton armé est le fruit du travail des architectes Guillaume Gillet, grand prix de Rome, et Guy Lapchin.

La maquette du futur immeuble. Document la Voix du Nord
La maquette du futur immeuble. Document la Voix du Nord

On prévoit de poursuivre avec d’autres résidences. Un deuxième bloc côté boulevard de Douai et un troisième au coin de la rue de Barbieux et du boulevard de Douai. Il est également prévu un centre commercial côté avenue du Maréchal de Tassigny.

Les travaux démarrent fin 1956, salués par la Voix du Nord qui, soutenant le projet de rénovation complète du boulevard de Paris, explique : « La plupart de ces immeubles construits il y a seulement une soixantaine d’années sont d’un entretien très difficile…. Le moderne et son confort ont du bon. »

Document la Voix du Nord
Document la Voix du Nord

Le constructeur est la société civile immobilière de construction « la résidence d’Armenonville », dont le secrétaire général est M. Diligent (directeur de l’UMIC, liée à la CIL), et le président Philippe Motte.

L’achèvement des travaux est prévu pour 1958. Les acquéreurs peuvent obtenir un prêt complémentaire de l’UMIC si leur entreprise cotise à la CIL. Tous les appartements seront répartis en copropriété.

Document coll. particulière
Document coll. particulière

En 1960 la société est présidée par Philippe Motte. Devant le succès d’Armenonville, on démarre la construction du deuxième immeuble, la résidence Marly : deux bâtiments l’un de 11 étages perpendiculaire au boulevard de Paris et l’autre de deux étages le long de ce même boulevard. Elle a pour autre projet un immeuble, encore de 11 étages au coin de la rue Dammartin, cette fois-ci réservé aux bureaux et un centre commercial. Nord Éclair se réjouit de ce que, à la place des « beaux, mais vétustes immeubles… condamnés à la fois par l’âge et l’évolution actuelle… » sont édifiées des constructions où « …sont alliés le modernisme le plus poussé et les exigences du bon goût et de l’élégance des formes »

Photo Nord Éclair
Photo Nord Éclair

Les anciens immeubles, le long du boulevard cohabitent un moment avec les nouveaux, plus en retrait, avant de disparaître irrémédiablement. Le dernier, le 139 au coin du boulevard de Douai reste beaucoup plus longtemps. On le retrouve sur un cliché de 1980, caché par des affiches publicitaires, mais il finit par être abattu lui aussi.

Documents la voix du Nord 1960 et 1980.
Documents la voix du Nord 1960 et 1980.

Les photos suivantes, prises toutes deux du même endroit, nous poussent à nous demander si, tout en leur conservant leur aspect extérieur, on n’aurait pas pu tenter de rénover les immeubles existants en y installant des appartements dotés de tout le confort moderne …

Photos coll. Vanhove et archives municipales
Photos coll. Vanhove et archives municipales

 

 

Une caserne au Pile

La caserne des pompiers du boulevard Gambetta avait bien besoin d’être remplacée : construite en 1910 pour un effectif de 80 sapeurs dotés de pompes à bras et de véhicules d’intervention hippomobiles, elle est notoirement dépassée dans les années 70 lorsqu’il faut accueillir 100 pompiers et un matériel toujours plus nombreux et plus lourd.

L'ancienne caserne - Document médiathèque de Roubaix
L’ancienne caserne – Document médiathèque de Roubaix

On projette donc de la transférer dans des locaux plus vastes et plus commodes. La Communauté Urbaine, pour y installer le nouveau centre de secours, jette son dévolu sur un terrain de 12000 mètres carrés situé au coin du boulevard de Mulhouse et de la rue de Nancy, où est implantée une usine désaffectée. Sur cette parcelle, qui faisait initialement partie des terres de la ferme de Courcelles, démembrées par les ouvertures du boulevard de Mulhouse et des rues de Nancy et Victor Hugo, s’installe dans les années 1910 une teinturerie, la société anonyme Grulois-Gaydet qu’on retrouve au 34 boulevard de Mulhouse jusque dans les années 60. Une large bande de terrain longeant la rue de Nancy est jusqu’entre les deux guerres dévolue à des jardins ouvriers, avant d’être absorbée par l’usine.

Documents IGN
Documents IGN

L’usine, devenue en 1970 la teinturerie sur textiles Jean Lagrange et Cie, ferme dans les quelques années qui suivent. La friche est le théâtre de deux incendies à quinze jours d’intervalle en 1978 : le premier, un feu de plancher, est suivi d’un autre qui embrase 150 mètres carrés de toiture. Les journaux ne manquent pas de remarquer que les pompiers interviennent à l’emplacement même de leur future caserne. L’usine désaffectée est finalement démolie peu après.

L'usine après le premier incendie - Photo La Voix du Nord
L’usine après le premier incendie – Photo La Voix du Nord

C’est sur ce terrain que s’installe la nouvelle caserne. Monsieur Notebart pose la première pierre de l’édifice en septembre 1982, alors qu’on prévoit 27 mois de travaux. Le gros œuvre est terminé en septembre 83 et l’année suivante voit la fin des travaux.

Photo Nord Eclair
Photo Nord Eclair

Le nouveau bâtiment forme un quart de cercle permettant au rez de chaussée le garage et la réparation des véhicules, ainsi que le réfectoire. A l’étage, une salle de sport, les chambres et l’infirmerie. L’implantation doit permettre des interventions dans une durée allant de 3 minutes pour Roubaix à 8 minutes pour Toufflers, la nouvelle caserne permettant une meilleure organisation des secours, générateur de gain de temps.

La caserne doit être entièrement informatisée, pour traiter les appels en provenance de 26 communes. Le logiciel permettra de suivre en temps réel l’ensemble des véhicules disponibles et de localiser ceux en mission. Il aidera également à décider du nombre d’hommes et de véhicules à envoyer après un appel. A cet effet, on organise des stages d’informatique à destination des officiers et des hommes. Des capteurs solaires et un système de pompe à chaleur permettront d’économiser l’énergie.

 Photo La Voix du Nord – 1984
Photo La Voix du Nord – 1984

Le nouvel établissement remplit alors vaillamment la mission pour laquelle elle a été construite. Elle continue d’ailleurs encore aujourd’hui à l’assurer à la satisfaction générale.

Documents archives municipales.

On Inaugure une station

La construction de la banque de France en 1904, réalisée place de la liberté sur l’emplacement d’une ancienne usine, laisse un espace entre les locaux de la banque et le boulevard Gambetta. Cet espace est occupé par un jardin clôt de murs. Un portail ouvrant sur la place y donne accès.

Document archives municipales
Document archives municipales

C’est sur cet espace que la société BP construit sa première station service à Roubaix. Inaugurée en décembre 1957, quelques mois après sa mise en service, elle est qualifiée d’ « ultra-moderne » par la Voix du Nord. Elle est idéalement située à un endroit particulièrement favorable, d’accès commode pour les véhicules. Cette inauguration se fait en présence de nombreuses personnalités. On y sable le champagne, le buffet étant disposé, pour la circonstance, sur le pont élévateur de la station.

Photo La Voix du Nord
Photo La Voix du Nord

Baptisée du nom de « station de Roubaix », elle est d’abord dotée de deux pompes, au centre de la piste, manœuvrées par un pompiste en uniforme. On ne tarde pas à les remplacer, venu le temps du self-service, par une pompe moderne offrant le choix Essence/Super, et une autre pour le Gas-oil, placée le long du trottoir de la place. Les automobilistes peuvent maintenant profiter de ces installations à l’abri d’un auvent central.

Photo Nord Éclair - 1965
Photo Nord Éclair – 1965

Le gérant est d’abord M. Teiten, puis, en 1959, M. Pannequin.

L’instauration du secteur piétonnier fait qu’on installe en 1965 des parcmètres sur le trottoir devant la station, ce qui, selon Nord Éclair interdit dorénavant aux poids lourds de se ravitailler en carburant. En 1972 de nouveaux gérants, M. et Mme Parsy, reprennent la station.

Document Nord Matin
Document Nord Matin

Cette même année, la station fait la une des journaux : un Mongy s’arrête en haut du boulevard de Paris. Le wattman, M. Gabiot, fait descendre les voyageurs à cause d’un début d’incendie dû à un court-circuit. Il descend le pantographe, mais le tram, désormais sans freins ni klaxon, se met à descendre le boulevard de Paris. Il grille le feu rouge de la rue Jean Moulin et s’engage dans le boulevard Leclercq en ignorant tous les feux de circulation – heureusement sans causer d’accident – jusqu’au virage à angle droit qui doit le mener place de la liberté. Il quitte alors des rails et poursuit sa course folle à travers le terre-plein jusqu’à s’arrêter face à la vitrine de la station heurtant au passage une deux chevaux

Photos Nord Éclair
Photos Nord Éclair

Mais la station éprouve, comme toutes, la concurrence des supermarchés qui grignotent peu à peu les bénéfices, et les années 80 lui seront fatales ; elle aura disparu dans le Ravet-Anceau de 1986, remplacée peu après par un garage voué aux réparations rapides à l’enseigne de Midas.

Photo médiathèque de Roubaix
Photo médiathèque de Roubaix

Les autres documents proviennent des archives municipales.

Une colonie ouvrière

On pourrait se dire à la vue du bel alignement de maisons de la rue de la Conférence entre les n°31 et 47, qu’il s’agit là d’une belle construction contemporaine. Mais il n’en est rien, même si on peut considérer qu’une belle rénovation récente a remis en valeur ces immeubles. Le projet de ces maisons date de 1925 et il est dû à la volonté de la Société Industrielle pour la Schappe de construire des maisons pour ses ouvriers et employés.

Document AmRx
Document AmRx

Qu’est-ce donc que cette société, dont le siège social se trouve à Bâle ? C’est en 1873 qu’intervient la constitution de la Société « Chancel-Allioth-Veillon et Cie » dont le siège social fut fixé à Bâle. La société possédait dès son origine les peignages de Briançon, Tenay-Eaux Noires et du Vigan, les filatures d’Arlesheim (18.620 broches à filer et 7.860 à retordre) et de Grel- lingen (17.724 broches à filer et 7.710 à retordre). Cette société franco-suisse ayant tous ses peignages en France et toutes ses filatures en Suisse, racheta dès 1879, la filature « La Roubaisienne » fondée à Roubaix par Charles Junker, qui en sera longtemps le directeur. Charles Junker est aussi connu pour sa carrière politique à Roubaix, il fut des républicains qui mirent en place l’école publique, laïque et obligatoire. Il fut également le premier Président de la Fédération des Amicales Laïques de Roubaix.

La passerelle des Soies CP Méd Rx
La passerelle des Soies CP Méd Rx

La filature en question se situait dans une voie perpendiculaire à la rue d’Avelghem, la rue des Soies, face à la passerelle du même nom, auxquelles elle avait donné son nom. Son activité portait sur le retraitement des déchets de soie. En raison de son extrême richesse, la soie a très vite suscité des efforts pour la récupération des déchets. Une fois filée, la schappe était le plus souvent utilisée comme trame dans les tissus unis et façonnés, car sa souplesse et son élasticité sont plus grandes .

La société franco-suisse décide donc de construire deux groupes de quatre maisons sur un terrain lui appartenant, autrefois propriété de la famille Tiers. Elle demande l’autorisation de faire construire le 24 avril 1925. L’époque est au développement de la construction de logements : ainsi dans le quartier du Nouveau Roubaix, l’avenue Linné a ainsi vu construire les maisons du Toit Familial, et les premières maisons HBM de la rue Jean Macé sont en chantier. Le lotissement de la rue de la Conférence comporte huit maisons façade rue, mais on peut voir sur le plan que la société se réservait la possibilité d’en construire huit autres en arrière des huit premières, dans la profondeur du terrain, ce qui ne se fera pas.

Vue actuelle des maisons doc Google Maps
Vue actuelle des maisons doc Google Maps

Le plan de 1925 montre les caractéristiques des maisons de la colonie ouvrière de la filature de schappes, car tel était le nom donné au lotissement. Les trois marches pour accéder au logement existent déjà, ainsi que les deux étages habitables. Le modèle de ces maisons tranche un peu avec celui de la maison roubaisienne, plus étroite. Il est en effet l’œuvre du Bureau d’architecture suisse Burckhardt, Wenk et Cie. Une belle réalisation de 1925 que la rénovation contemporaine a remis en valeur.

Informations sur la schappe extraites de la brochure Usine de la Schappe-Briançon