Mai 1900

Tir national de Roubaix, stand Grand rue 311. Grand concours. Tireurs roubaisiens, tourquennois et étrangers, dont un fort contingent de Belgique. Parmi les tireurs, l’adjudant Sarchalt du 3e génie, le plus redoutable tireur militaire de la région du nord. Parmi les amateurs, Oscar Briffaut d’Hem. Sont également présents les vaillants carabiniers d’autrefois, les tireurs roubaisiens qui dédaignent les douceurs du matelas (tir couché) et préfèrent le tir debout à l’arme de précision. Un tableau d’honneur reprend les noms des tireurs émérites d’il y a quinze ans : Henri Jourdeuil, Troller, Gustave Vouzelle, Alphonse Wibaux. Empressement des roubaisiens comme spectateurs et même acteurs !

Le Tir National avant les Trois Ponts doc Méd Rx

Le Racing Club Roubaisien et la course à pied, mais pas seulement. Il y a le 60 m , le saut en longueur, le 1500 m, le disque, et le 400 m, pour commencer. Les champions se nomment Hargraeve, Waeles, Bellon, Dubrulle, Boussus, Welcomme, Scrépel et Sartorius. Après la réunion, des prix ont été remis aux vainqueurs de chaque épreuve. Suivront plus tard les épreuves du 110 m haies, du saut à la perche, du 250 m plat, du poids, et du 800 m plat. On prend les engagements au terrain rue de Beaumont ou au Café moderne.

Le Café moderne, siège de nombreuses sociétés sportives. Doc Méd Rx

L’association sportive roubaisienne organise sa troisième réunion d’entraînement sur la piste de la rue de Barbieux. À l’issue de cette séance, la commission sportive établira un classement en vue des championnats du nord qui se disputeront à Lille le 10 juin.

Le Stade Roubaisien annonce un cross country de sept kilomètres avec des prix pour les premiers arrivants. On peut s’inscrire au café Belle Vue. Le jour dit, un bon lot de partants sont sur la ligne du départ. On s’élance en suivant le trottoir de la grand route de Lille, au tournant de Flers un groupe se détache, vers le milieu du parcours, la sélection est déjà faite. En tête les coureurs Donat et Bonnier, ce dernier ralentit à l’approche du bois de Lafontaine. Donat se détache, Bonnier reprend alors peu à peu du terrain mais il est trop tard, Donat est premier ayant effectué les 7,500 du parcours en 23 m 15s. Bonnier est deuxième à 150 mètres.

Tir National de Roubaix : le concours est bien doté : 3000 francs en espèces, et en nature répartis en 120 lots. Des œuvres d’art sont également prévues, une superbe coupe de Tarente en Sèvres (estimée 200 francs) offerte par M. Eugène Motte, un splendide vase de Sèvres offert par le Président de la République. Une médaille d’or offerte par le conseil général du nord. Deux bronzes remarquables, le clairon et le tambour, et offerts par M. Rolland président de la chambre de commerce de Bruxelles. Il y en a d’autres mais le journal s’arrête là (etc etc)

Le Nord Touriste annonce que les panonceaux publicitaires viennent d’être livrés. MM les hôteliers, cafetiers mécaniciens peuvent adresser une demande au Nord Touriste, à l’hôtel Ferraille. Il leur en coûtera cinq francs pour le prix et l’envoi. Il faut bien entendu faire partie de l’association. Deuxième annonce, les travaux du trottoir cycliste de Roubaix à Lille sont commencés. Troisième annonce, réunion à l’hôtel Ferraille pour le renouvellement du bureau.

M. Théo Callens reçoit les engagements pour la course cycliste Roubaix Vimy et retour (100 kms) au 34 rue du Général Chanzy. De nombreux prix seront offerts aux vainqueurs et le brevet militaire de l’Union Vélocipédique de France sera accordé à tous ceux qui auront effectué le parcours en moins de 5 heures.

Le brevet militaire vélocipédique Extrait du site coupdepedale.centerblog.net

Le Racing Club Roubaisien offre une fête le 27 mai sur son terrain de la rue de Beaumont. Toute la journée sera consacrée aux sports. Dans la matinée, démonstration de jeu de lawn-tennis, encore peu connu du public roubaisien. Dans l’après midi, la section de courses du Racing Club Roubaisien a reçu l’engagement de 47 coureurs des principaux clubs de la région, parmi lesquels l’Iris Club lillois, l’Union Sportive Tourquennoise, et l’Association Sportive Roubaisienne.

 

La plaine de Beaulieu

Vue aérienne IGN 1951

La vaste plaine de Beaulieu était constituée de terres agricoles. Entre le quartier du Beau Chêne (sur la gauche de la photo aérienne) et le hameau de Beaulieu (sur la droite de la photo) regroupé autour de l’église Notre Dame de Bon Conseil dont nous reparlerons bientôt, il n’y a que de larges espaces de forme rectangulaires avec quelques fermes : le grand Beaulieu, visible en bas à droite de la photo et le petit Beaulieu. C’est là que les urbanistes des années soixante vont implanter une nouvelle cité, estimant que le site est privilégié, par le fait qu’il soit le plus haut de Wattrelos, et qu’il soit à proximité du centre de la ville.

La maquette de la ZUP publiée dans NE

En février 1964, lors de la présentation de la maquette de la future zone de Beaulieu, on annonce la construction de 2.400 nouveaux logements et une augmentation probable de dix mille habitants pour la commune de Wattrelos. La réalisation se fera en trois étapes. La fin des travaux est prévue en 1970. Mais on voit plus loin que le logement. Il faut prévoir des équipements collectifs. Trois groupes scolaires d’un total de 23 classes de garçons et 21 classes de filles, 17 classes maternelles, deux écoles maternelles. Avec équipement sportif, salles vestiaires et douches.

Puis la ZUP qui fait 50 hectares va comprendre un stade de compétition, un gymnase, une piscine couverte, des terrains de jeux pour les enfants. Pour le domaine socio-médical, une halte garderie est prévue. Un équipement commercial, nécessaire à l’approvisionnement de la population : on prévoit trois centres principaux, l’un au cœur même de la cité, le second à l’ouest, le troisième à l’est. Une vingtaine de commerces seraient ouverts dans la cité ? On parle d’une nouvelle église à proximité de la Baillerie ?

Le premier chantier de Beaulieu Photo NE

En juin 1965, une première tranche de 342 logements (182 collectifs et 160 individuels) est commencée. La première tranche a démarré en octobre 1964, et le gros œuvre est bientôt en voie d’achèvement à la fin de l’année. Le samedi 12 juin 1965 à 11 heures, le Préfet du Nord Pierre Dumont inaugure ces logements qui ont été réalisés par le CIL de Roubaix Tourcoing pour le compte de la société anonyme le Bien être familial.

L’inauguration du 12 juin Photo NE

L’agencement intérieur de l’appartement témoin a été réalisé par les établissements Desmarchelier rue Henri Briffaut meubles et appareils ménagers, la décoration et l’ameublement ont été confiés à M. Henri Ducoulombier décorateur, maison Rido décor, place du Crétinier Wattrelos. Cette réalisation va entraîner des aménagements routiers, pour réaliser la future « ceinture routière » de la ZUP de Beaulieu : on va procéder à l’élargissement de la rue Leruste, de la rue de la Boutillerie, et de la rue de la Baillerie jusqu’à 8,50 ou 9 mètres. La rue Vallon et la rue de Beaulieu seront également restaurées.

L’appartement témoin Photo NE

à suivre

Boulangerie Destriez

Au début des années 80, alors adolescent, j’habitais rue Gabriel Péri, à mi-chemin entre la place de Wattrelos et le Sartel. J’avais pour habitude, en rentrant du collège, de me rendre à la boulangerie Destriez pour y acheter les fameux puddings maison ou la délicieuse baguette aux raisins, enroulée dans son emballage bien identifiable.

Cette boulangerie, située à l’angle de la rue de France et de la rue Négrier, était l’un des derniers commerces qui subsistait alors dans cette rue qui compta près d’une vingtaine de boutiques en tout genre dans les années 70 ; librairie, boucherie, coiffeur, garagiste, imprimerie, épiceries, boulangeries…et même un vendeur de chapeaux.

A cette époque j’ignorais qu’Alain Destriez était le « représentant » de la quatrième génération de boulangers et que ce commerce avait plus de 75 ans.

C’est en effet au début du 20ème siècle que le couple (Alphonse) Pollet- (Madeleine) Briffaut (de la famille du Maire de l’époque, Henri) ouvre un commerce à l’angle de la rue de France et de la rue Négrier. Si on y trouvait bien évidemment du pain, le magasin faisait également office d’épicerie…et de coiffeur. Le concept de multi-services n’est donc pas récent !

Le premier commerce dans les années 1920

Dans les années 20, un des fils Pollet (également prénommé Alphonse) prend avec son épouse Madeleine Reuscart, la succession de ses parents et limite son activité à la boulangerie.

Mme Madeleine Reuscart épouse Pollet, derrière son comptoir

C’est en effet au début du 20ème siècle que le couple (Alphonse) Pollet- (Madeleine) Briffaut (de la famille du Maire de l’époque, Henri) ouvre un commerce à l’angle de la rue de France et de la rue Négrier. Si on y trouvait bien évidemment du pain, le magasin faisait également office d’épicerie…et de coiffeur. Le concept de multi-services n’est donc pas récent !

Paule, leur deuxième fille, épouse dans les années 40 un dénommé Jacques Destriez , alors apprenti dans la boulangerie. Salarié par ses beaux-parents, ce dernier reprend le commerce avec son épouse et élargit son activité en proposant des gâteaux et pâtisseries diverses en plus de la traditionnelle boulangerie.

Le couple Pollet-Destriez a une fille et deux garçons (Alain et Christian) et c’est « naturellement » que ces derniers suivent les pas de leur père en devenant à leur tour apprentis boulangers-pâtissiers.

En 1975, Alain et son épouse Evelyne, reprennent le commerce qu’ils gèrent jusqu’en 1994, date à laquelle Alain passe le flambeau à son frère cadet Christian…qui était auparavant salarié dans cette entreprise familiale.

Alain Destriez en compagnie de son épouse, ses parents Jacques et Paule et de ses enfants.

Christian dirigera la boulangerie  jusqu’en 2013 et cédera son affaire à Isabelle et Marc, les actuels propriétaires, qui ont dignement repris le relais à la tête de ce commerce centenaire.

La boulangerie de nos jours

Avril 1900

Annonce de la fête de gala des Bains Roubaisiens. Les pupilles de Neptune de Lille vont y participer. C’est l’un des clubs de natation les plus importants de l’époque. La maison Jubé Hertog de la rue de la gare expose des clichés de ces athlètes, jeunes gens de 19 à 25 ans, habillés.

Les bains roubaisiens intérieur 1900 CP Méd Rx

Roubaix Béthune épreuve motocycliste organisée par le moto club roubaisien. Départ donné au café Léon 16 boulevard de Paris, siège du club.

Henry Cliquennois président du comité de défense des combats de coqs adresse une communication aux journaux. Des pétitions ont été lancées, cinq mille signatures recueillies. Le décès de l’avocat M. Raoul des Rotours défenseur de la cause entraîne la recherche d’un successeur. M. Plichon qui collabora avec le défunt semble le mieux placé pour prendre la suite de la défense des coqueleux.

L’Avenir Athlétique Roubaisien annonce une grande fête d’athlétisme pour le lundi de Pâques.

Des précisions sur la fête des Bains Roubaisiens. On pourra y voir du water polo, de la lutte à la corde, des combats nautiques, des courses en équipes, des courses avec obstacle. On pourra y découvrir plusieurs variétés de nage. La Roubaisienne viendra exécuter des exercices de gymnastique.

Publicité Dussart et Accou 1900 JdeRx

Paris Roubaix : on découvre la liste des engagés, parmi lesquels Ambroise et Maurice Garin, Joseph Fischer. Il y aura également un Paris Roubaix motocycliste avec une compétitrice parmi tous ces messieurs, Melle Léa Lemoine. Les deux horaires approximatifs sont donnés, le premier en sept heures, l’autre en cinq heures. Après sept heures du soir, les arrivées seront enregistrées au café Léon boulevard de Paris.

Le café de la salle Jeanne d’Arc est à nouveau ouvert au n°28 de la même rue. M. Prouvost Vermeersch, successeur informe les sociétés intéressées que la salle est disponible pour les sociétés de sport athlétique.

La formation d’une nouvelle société de sports « le Sporting Club Roubaisien » sera actée à l’estaminet du Grand Cygne 2 Grand Rue, le dimanche suivant. On peut s’inscrire.

L’Association Sportive Roubaisienne se rend à Saint Omer pour disputer un match de football amical avec l’équipe seconde de l’Union Sportive Audomaroise. Départ en gare de Roubaix à 10 h 30.

Paris Roubaix 1900 : Bouhours vainqueur (JdeRx)

Le Racing club roubaisien déclare clôturée la saison de football. La saison de la course à pied débutera le 22 avril courant. Début des entraînements en vue des championnats athlétiques du Nord.

Publicité Clément (JdeRx)

N’oubliez pas les plaques de contrôle des vélocipèdes. À partir du 1er mai, on peut les retirer auprès des percepteurs de la localité. Elles sont valables quatre ans. Oubli équivaudra à contravention.

La piscine autrefois

Cette piscine est un vaste ensemble sportif et hygiénique construit sur le modèle d’un plan d’abbaye par l’architecte Albert Baert. La longueur du bassin est de 50 mètres pour une largeur de 12 mètres, sa profondeur variant de 0,60 à 3 mètres. Un journal local titre lors de son inauguration le 3 octobre 1932 : la plus belle piscine d’Europe va s’ouvrir à Roubaix !

Extrait du livre Roubaix ville de Sports Ed Sutton, CP Médiathèque de Roubaix

 

Publicités cyclistes 1900

Ces publicités ont été extraites principalement des pages du Journal de Roubaix. Beaucoup de textes, peu d’images, pas de héros encore, nous sommes en 1900. L’histoire est à suivre…

Couvreur et Debeuf Concessionnaires des marques parisiennes et américaines, rue de la gare 68

Constantin Dépositaire Peugeot dès 1899, Rue Pauvrée 26

Cambien Ernest vélos et machines à coudre, Boulevard de Paris 16

Dussart et Accou industriels rue Corneille

Maurice Garin concessionnaire La Française à Roubaix

Dussart & Accou montent en puissance

Constantin dépositaire belge

Clément, Cycles, mais aussi motocycles et voiturettes, boulevard de Paris 16

La chaussure Boucau cycliste créée en 1896, rue Pierre Motte 2

Le complet (pour) cycliste en 1899 ! rue Nain 20

Vroman sports

L’une des premières sinon la première entreprise de fabrication d’appareils de sports, la société Vroman sports. Un choix de publicités diverses.

Voir notre article sur l’histoire de la maison Vroman !

Mars 1900

01 Le Nord Touriste se réunit pour définir le tracé de la première route cyclable de Roubaix à Lille. Voici donc l’itinéraire : boulevard de Paris, à la Montagne prendre l’avenue droite et suivre l’ « avenue des cyclistes » qui commence à droite du kiosque du jardin de Barbieux pour aboutir près de l’ancien club hippique à la grande artère du beau jardin qui conduit sur la route de Lille au pont de Croix, soit directement ou par le chemin du nouveau club hippique, suivre la route de Lille jusqu’au pont du Broeucq tourner alors à droite et suivre le chemin vicinal venant de Wasquehal à Hem (Planche Epinoy) jusqu’au Recueil, estaminet du signal d’arrêt. Tourner à droite et suivre le trottoir de l’Hempempont à Flers et Fives. Pas de grand boulevard à l’époque, ni de tramway. On rejoint donc ce qu’on appelle de nos jours la vieille route de Lille.

01 Le Stade Roubaisien se réunit au café Belle Vue Grand Place à 20 h 30 pour évoquer son calendrier de rencontres.

Publicité Dussart & Accou in JdeRx

02 Malgré la dissolution de la société du Vélodrome Roubaisien, la grande épreuve Paris Roubaix aura bien lieu et l’arrivée se déroulera sur la piste du vélodrome. Les liquidateurs de la société ont accepté de la prêter au journal Le Vélo dont le directeur M. Paul Rousseau sera prochainement à Roubaix pour régler définitivement la question.

05 Le Moto Club Roubaisien récemment créé prépare une course de motocycles sur le parcours Roubaix Béthune. Les chauffeurs intéressés sont priés de se faire inscrire au siège du club, Café Léon Boulevard de Paris Roubaix.

05 La réunion générale des membres du Club l’Avenir Athlétique Roubaisien se fera à son local, 94 rue de France. Une démonstration du système d’entraînement Sandow par petites haltères y sera présentée.

Publicité Bains Roubaisiens 1905 in JdeRx

05 L’administration des Bains Roubaisiens (rue Pierre Motte) va inaugurer la saison par une fête nautique. Au programme une partie sportive de natation et une partie récréative, de sorte que tout le monde y trouve son compte !

06 Football. L’Institut Technique a battu l’équipe III du RCR par 3-1. Le Stade Lillois a battu le Stade Roubaisien par 5-3.

14 Le Contre de Quarte de Roubaix est invité à la fête organisée à Tournai par le Cercle d’escrime des artilleurs de la garde-civique. Les tireurs suivants ont été désignés, pour l’escrime MM Leriche fils, Faure, Dumas et Vanclef. Pour la boxe, MM Lorthiois, professeur et Huvenne, amateur.

19 Les courses de taureaux avec mise à mort sont déclarés interdits sur la voie publique ou dans des locaux ouverts au public, comme tous les combats, jeux ou spectacles dans lesquels des animaux sont destinés à être tués ou blessés. Paris 17 mars, sur proposition de loi de MM Bompard, Bertrand et Charles Bos. Amendes et emprisonnements sont prévus pour les participants ou entrepreneurs de tels jeux ou spectacles. Amendes à ceux qui les annoncent.

23 L’Association Sportive Roubaisienne organise un cross country de huit kilomètres réservé à ses membres. La course terminée, on se retrouve au local, 32 rue Jeanne d’Arc à Roubaix.

24 Les heures de départ du prochain Paris Roubaix sont fixées : pour les cyclistes 8 h 30 précises à Châtou, de façon à ce que le gros des arrivées se produise durant l’après midi. Pour les chauffeurs, ils ne partiront qu’à 10 h 30, compte tenu des vitesses obtenues dans les récentes courses de motocycles.

La boulangerie de l’Union

Quelques patrons roubaisiens du syndicat mixte de l’Industrie roubaisienne, soucieux d’améliorer le sort de la classe ouvrière, créent en 1892 une coopérative : « L’Union », afin de concurrencer l’autre coopérative socialiste « La Paix ».

Ces généreux fondateurs désintéressés et dévoués à la classe ouvrière, ne cherchent que le  »mieux vivre », en fournissant des produits de bonne qualité, à un prix le plus avantageux possible. Ils souhaitent même améliorer le sort matériel et moral de leurs membres.

La boulangerie économique L’Union est crée le 1er décembre 1892 et permet d’importantes économies pour les familles, sur le prix du pain.

Longues Haies ( document collection particulière )

Le premier siège social de l’Union se trouve au 90 rue des Longues Haies, à deux pas de l’estaminet de la Planche Trouée et de la rue de Lannoy.

La boulangerie économique de l’Union dispose d’un magasin de vente de pain, de charbon et d’une bibliothèque populaire.

Les débuts de la boulangerie sont certes difficiles, mais prometteurs. Quelques mois après, elle compte 1600 adhérents, et une vente de 2000 pains par jour. Pour intensifier le développement, l’Union décide d’ouvrir plusieurs points de vente dans différents quartiers de Roubaix : rues de Flandre, de Mouvaux, Jacquart, Brezin, de Lannoy et de l’Ermitage.

Points de vente quartiers ( documents collection particulière )

Le développement devient de plus en plus important. En 1893, la production est de 832 tonnes, et passe, en 1902, à 6104 tonnes. Le local principal de la rue des Longues Haies devient rapidement trop petit. L’Union déménage alors dans un vaste local inoccupé, au 59 Grande Rue. L’inauguration a lieu en 1904 ; 30.000 personnes se pressent pour visiter ces nouveaux locaux, très modernes.

Façade et atelier ( documents collection particulière )

La quantité de pain vendu atteint 22 tonnes par jour, dont 5 tonnes vendues par les magasins, et 17 tonnes vendues à domicile par les livreurs.

15 voitures à bras, et 13 voitures hippomobiles sillonnent les rues de la ville, pour la livraison du pain frais. Des sachets de 500 g de farine sont également proposés à la clientèle.

Voitures à bras, à cheval, sachets de farine ( documents collection particulière )

Le directeur Édouard Duquenne est à la tête d’une entreprise comptant une centaine de personnes ( production, livreurs et encadrement ). Des douches sont mises à disposition pour le personnel, car l’administration de l’Union est, bien sûr, préoccupée d’assurer les meilleures conditions d’hygiène pour les ouvriers.

( documents collection particulière )

L’Union se doit de participer à l’Exposition Universelle de Roubaix en 1911, vu son importance industrielle et sociale. Le Pavillon construit près du lac, est un remarquable moulin de style hollandais.

Le moulin à l’expo de 1911 ( documents collection particulière )

Au fil des années, la boulangerie l’Union adjoint à sa fabrication de pain, celle d’articles de biscuiterie ( secs et fourrés ) et de produits de suralimentation ( macarons, galettes flamandes, gaufres, biscotines ). Ces produits de suralimentation sont très riches en éléments nutritifs et digestifs. Ils constituent une nourriture réconfortante et substantielle pour toute la population.

( document collection particulière )
( documents collection particulière )

Le charbon a également une place importante dans le budget des ménages roubaisiens. L’administration de l’Union décide donc de fournir ce combustible à des prix intéressants et avantageux. Elle passe des accords avec des sociétés minières, et peut désormais livrer le charbon à domicile, depuis l’entrepôt situé au 457 bis Grande rue, avec embranchement sur la ligne de chemin de fer du Nord

Dépôt de charbon ( document collection particulière )

L’Union fait bénéficier ses adhérents de nombreux autres avantages sociaux. Elle crée, pour le personnel, une  »Société de Secours Mutuels ». C’est la Sécurité Sociale avant l’heure !

Elle met également en place une caisse de retraite :  »Les Prévoyants de l’Industrie et du Commerce Roubaisiens ».

Elle propose aussi, aux familles, des logements sociaux à bon marché, des petites maisons confortables qui permettent de réunir toutes les conditions d’agrément, d’hygiène et de moralité. L’Union abrite également sous son toit, le journal  »Nord Mutualiste » ainsi que le  »Dispensaire Mutualiste » et une  »Bibliothèque Populaire d’ Économie Sociale ».

( document collection particulière )
Maisons courées ( document collection particulière )
Nord Mutualiste ( document collection particulière )
Bibliothèque ( documents collection particulière )

.

à suivre . . .

.

Les accordéons Waeterloos

En 1898, Victor Waeterloos répare quelques instruments de musique et en particulier des accordéons diatoniques, pour subvenir à ses besoins. Son fils, François Waeterloos, né en 1893 à Lille, aide son père dès l’âge de 12 ans en commençant à réparer également les accordéons.

En 1927, François vient s’installer à Roubaix, au 173 bis rue de Lannoy. C’est une petite échoppe, bien située, qui lui permet de se faire connaître très rapidement. Le succès est immédiat et il se trouve très rapidement à l’étroit dans sa petite boutique.

L’occasion se présente deux années plus tard, en 1929, puisqu’il déménage juste en face au 186 rue de Lannoy où se situait auparavant l’atelier d’un tailleur : F. Ponteville.

Papier en tête ( Document P. Waeterloos )

Le local est beaucoup plus vaste. François installe son atelier au fond de la maison. et peut y loger à l’étage avec son épouse Hélène, et leur fils Francis.

François est un homme passionné. Il signe un accord d’exclusivité pour vendre les accordéons Scandalli ( marque prestigieuse italienne ) après avoir bénéficié d’une formation chez le fabricant, car seule l’industrie italienne possède la technologie nécessaire.

Accordéon Scandalli distribué par F. Waeterloos et carte postale publicitaire avec quelques fautes d’orthographe ! ( Documents collection privée )

L’accordéon est un instrument de musique complexe, composé de 5000 pièces différentes. Sa réparation nécessite donc du matériel important, des machines outils de précision.

L’accordéon n’a plus de secrets pour François qui les répare très facilement. Il décide alors de fabriquer lui-même ses propres pianos à bretelles ! Il crée la marque Stella. Il s’agit d’un accordéon chromatique, ce qui permet à l’instrument de proposer une gamme de sons plus étendue et améliore de façon très sensible, la plage musicale. Son épouse Hélène s’occupe de la gestion du magasin.

François et son accordéon Stella ( Document P. Waeterloos )

Leur fils, Francis ( 3° génération ) apporte une aide précieuse à l’atelier pour la fabrication, et au commerce pour la vente. Il devient passionné, tout comme son père et son grand père. Il décide de développer l’activité en proposant à la clientèle des partitions, des cahiers de musique, des méthodes de solfèges.

Francis Waeterloos à l’atelier ( photo de gauche ) et au magasin devant les accordéons Stella ( photo de droite ) Documents P. Waeterloos.
Francis Waeterloos, à gauche son père François, à droite le fidèle employé Jean Pavlus ( Document NE 1955 )

Le conservatoire de musique de la rue de Soubise lui passe des commandes très importantes et régulières de matériel et de partitions. Francis prend conscience de l’importance des contacts avec la clientèle ; il entreprend alors une démarche commerciale auprès des professeurs de musique, des fanfares, des harmonies, des écoles de musique, et des accordéonistes célèbres comme Charles Verstraete ou Jean Prez.

Document collection privée

En plus de la gamme « Stella », fortement appréciée par les musiciens professionnels et virtuoses, Francis crée une nouvelle marque qu’il appelle« Pierfi » en l’honneur de la naissance de son fils, Pierre. C’est un accordéon, plus léger, plus compact, et donc mieux adapté pour les jeunes amateurs.

( Document P. Waeterloos )

Francis profite de ce lancement pour présenter sa gamme complète, à la foire commerciale de Lille, en 1956.

Stand à la foire commerciale de Lille ( Document P. Waeterloos )

Francis part dans les Vosges pour se former au métier de luthier, car il souhaite développer la vente et la réparation de tous les instruments de musique. Pendant cette période, son père François gère le magasin, aidé par sa belle fille Marguerite Tanghe, qui s’occupe également de l’éducation de leurs deux fils, Pierre et François. Une fois son diplôme obtenu, Francis propose alors à sa clientèle des instruments à corde, des instruments à vent, en bref une gamme complète, sauf peut-être, les pianos.

Le magasin au début des années 1960 ( Document P. Waeterloos )
Francis présente ses instruments de musique à la salle Watremez en 1966 ( Document P. Waeterloos )

Dans les années 1960-1970, la guitare électrique se développe de façon importante. De nombreux groupes viennent s’approvisionner chez Waeterloos, en particulier les frères Cogoni : « les Sunlights ».

Les orgues, synthétiseurs, amplis, micros, font partie aussi de la nouvelle gamme de produits demandés par les groupes de rock.

Document collection privée

A la fin des années 1960, Francis a l’opportunité de louer le commerce voisin au 188 rue de Lannoy. Cela lui permet d’étendre sa vitrine et de développer la gamme de produits proposés. La place disponible de l’arrière boutique lui permet de stocker les instruments et de créer un bureau.

le magasin à la fin des années 1970 ( Document P. Waeterloos )

Les deux fils de Francis ne souhaitent pas continuer l’activité : Pierre devient professeur d’éducation physique, et François s’oriente vers la pharmacie. Francis continue donc seul. En 1992, il a 65 ans et souhaite prendre une retraite bien méritée. Ne trouvant pas de repreneur à son affaire, il se voit malheureusement contraint de fermer le magasin de musique Waeterloos, en fin d’année 1992.

( Document P. Waeterloos )

Remerciements à Pierre et François Waeterloos pour leurs témoignages, documents et photos.