Voilà un quartier de Leers qui a disparu des plans cadastraux et de la mémoire des leersois. Le Nouveau Jeu. Depuis quand existait-il ? Où se situait-il ?
Le 17 juin 1850, c’est le début de la construction du pavé de Lannoy à Leers, pavé communal, célébré par les sociétés du village. Cette route passe au carrefour formé par les rues d’Audenarde, Longue Rue, futures rues Victor Hugo et Jules Leroy, c’est à dire par le Nouveau Jeu qu’elle effleure. Le Nouveau Jeu semble être antérieur à 1850, il existe bien avant la création de l’usine Motte-Bossut. Il se situe dans l’angle formé par la Longue Rue et la rue d’Audenarde.
Le Nouveau Jeu en 1890 site ADN
Pourquoi ce nom de nouveau jeu ? Une nouvelle activité s’est-elle installée là, bourles, tir à l’arc… La présence d’une société des bourleurs du Nouveau Jeu lors de la célébration de ce nouveau pavé laisse à penser que ce pourrait bien être l’origine du nom du quartier.
En 1901, le quartier du Nouveau Jeu est celui qui possède le plus de maisons et donc d’habitants. Le chef lieu est alors formé de la Place, la Longue Rue, le Nouveau Jeu, le Petit Tourcoing et la Mottelette. Le Nouveau Jeu compte 112 maisons contre 108 à la Place et 108 à la Longue Rue.
En 1906, le Nouveau Jeu est toujours un quartier important mais la Longue Rue l’a dépassé en maisons (la longue rue, future Rue Joseph Leroy) 136 maisons contre 113, le même nombre que la place. Cela veut-il dire que le Nouveau jeu a atteint son apogée en tant que quartier ?
En 1906, parmi les 113 maisons malheureusement dépourvues de numérotation, on trouve dans l’ordre d’apparition dans la liste : la Veuve Leblois cabaretière, Decalonne boulanger, Delreux coiffeur cabaretier, Elisa Rosier cabaretière, Julie Druon cabaretière, Jules Nys gérant coopérative, Henri Quique cordonnier, Jules Spriet boulanger cultivateur, Jules Deprat secrétaire de mairie, Léon Sheerspereil sabotier, Louis Decourcelle marchand de légumes cabaretier, Joséphine Duhem cabaretière, Jules Cardon boucher charcutier, Marie Marécaux épicière, Jules Plouvier cabaretier, Alfred Couque cordonnier cabaretier, Léo Fremont pharmacien, Jules Dereux fermier. Parmi les habitants du Nouveau Jeu, une centaine d’entre eux travaille à l’usine Motte-Bossut toute proche. Une vingtaine à l’usine Parent.
à gauche de l’usine, les premières maisons du Nouveau Jeu doc Leers historique
Pendant la première guerre, le Nouveau Jeu subit les bombardements allemands, dont les batteries sont installées au Mont de la Trinité (Mont Saint Aubert). L’abbé Monteuuis raconte : dans cette nuit du 5 au 6 novembre 1918, il se passa des scènes d’horreur dans tous les coins du village, car les obus étaient tombés dans toutes les directions : à la Petite Frontière, au Vieux-Bureau, à la Croix des Bergers, au Nouveau Monde, au Petit Tourcoing, au Lestocoi, au Nouveau Jeu, à la Mottelette et sur la place, tout à côté de l’église.
En 1926, le Nouveau Jeu n’affiche plus que 53 maisons ! La guerre est sans doute passée par là. En 1926, parmi les 53 maisons, elles sont à présent numérotées, on trouve Auguste Vandeputte marchand de moutarde au n°81, et Elise Verbeck épicière cabaretière au n°115. La numérotation va de 34 à 117. On peut dénombrer huit habitants qui travaillent à l’ELRT, sans doute dans le dépôt tout proche.
En 1931, le Nouveau Jeu n’apparaît plus en tant que tel. De nombreuses rues sont nées. Ainsi la Longue Rue est-elle devenue la rue Joseph Leroy. La rue de l’église est la rue Thiers. Et la rue d’Audenarde sera bientôt la rue Victor Hugo.
Sources
Lucien Demonchaux Leers et les leersois édité par l’ Association Leers Historique
Emile Vanhonsebrouck et son épouse Germaine, née Pluquet, habitent à Lys lez Lannoy, au 146 rue du Vert Pré, à l’angle de la rue Franklin. Dans les années 1940, Emile travaille aux PTT, Germaine fabrique des canadiennes et des imperméables reversibles à la marque « Pile ou Face », dans son petit atelier de la rue du Vert Pré, pour sa clientèle fidèle.
document Ravet Anceau 1947
A la fin des années 1940, Emile souhaite ouvrir un commerce de vêtements pour son épouse Germaine, dans une rue très commerçante, dans une ville plus importante, tout en gardant son propre emploi à La Poste. L’occasion se présente lorsqu’on leur propose un commerce situé au 130 rue de Lannoy à Roubaix, à l’angle de la rue Sainte Thérèse. C’était un ancien estaminet tenu dans les années 1920-1930 par Mr Delmarle, et inoccupé depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
plan cadastral
Le local est très vaste. Le rez-de-chaussée de 105 m2 permet d’aménager un magasin de vêtements, et l’étage d’installer un atelier de confection, pour continuer à produire les canadiennes mais également à développer la production d’autres vêtements ( manteaux, robes, complets etc ).
document collection privée
Emile et Germaine commencent leur activité, après de gros travaux d’aménagement intérieur. En 1954, ils font transformer une partie de la façade en abaissant la vitrine et en posant une vitre convexe anti-reflet, côté rue de Lannoy, de façon à attirer le regard des passants. Ils gardent leur habitation de Lys lez Lannoy avec leurs deux enfants Yves et Yvette.
document Y. Vanhonsebrouck
Le couple commence à communiquer par de la publicité dans la presse locale dans les années 1950. Ils proposent de nombreuses possibilités de financement pour la clientèle : « Le vêtement de votre choix pour 3000 Frs et le reste à crédit en 6 mois ». Germaine reste fidèle à son principe : proposer des manteaux, pardessus, imperméables, vestons, parkas à des prix bas en proposant des moyens de paiement à l’amiable, c’est à dire des prêts personnels sans passer par une société de crédit.
document Nord Eclair 1955
En 1959, c’est la façade, côté Sainte Thérèse qui est modifiée. Les 5 petites fenêtres sont remplacées par 3 magnifiques baies vitrées. Huit personnes travaillent désormais dans le commerce : une vendeuse au rez-de-chaussée, et à l’étage, un coupeur et des ouvrières sur machines à coudre. Emile abandonne son emploi à La Poste pour se consacrer à plein temps au commerce de son épouse.
documents Nord Eclair 1964 et 66
Emile communique sur son magasin en annonçant le « Super Marché du Vêtement » car en effet, il propose un choix immense de complets à des « prix usine » défiant toute concurrence. C’est donc toujours avec surprise qu’il constate des actes de vandalisme, lorsque la vitrine est brisée pour le voler et s’habiller encore à moindre coût.
document Nord Eclair 1966
En 1982, Emile 68 ans, et Germaine 64 ans prennent une retraite bien méritée. Leur fille Yvette reprend le commerce cette même année. Son frère Yves quant à lui souhaite continuer dans une carrière professionnelle technique.
document collection privée
Yvette continue sur la même lancée que ses parents : proposer des vêtements de qualité à des prix bas en organisant des promotions régulières comme : la braderie de la rue de Lannoy en Septembre, la fête des mères et la fin d’année.
document Nord Eclair années 1990
En 2002, Yvette Vanhonsebrouck pense à prendre sa retraite à son tour. Elle communique pour annoncer la liquidation totale du magasin et cesse son activité en 2003, après 55 années d’existence.
document Nord Eclair 2002
Le magasin deviendra ensuite successivement un commerce de vêtements de type oriental, puis rapidement une agence de voyages « Cap découverte », puis une supérette, et depuis 2018, c’est une boulangerie qui est installée et toujours en activité de nos jours.
document Google maps 2008Photo BT
Remerciements à Yvette Vanhonsebrouck, ainsi qu’aux archives municipales.
Dans la seconde partie du 19ème siècle, des festivités collectives se déroulent dans la commune de Hem telles que le carnaval mais ce ne sont pas les seules réjouissances . En effet, de nombreuses sociétés voient le jour, lesquelles offrent des loisirs variés : société des archers et arbalétriers, société philarmonique, société des joueurs de boules, sociétés chorales, les francs-amateurs (colombophiles), etc
Sous la mandature de Henri Delecroix la demande de surélévation de l’école du centre (Victor Hugo Place de la République) pour y faire une salle des fêtes est rejetée en 1914. La commune juge en effet préférable d’envisager la construction d’une salle spéciale au centre ville pouvant servir à toutes les œuvres post-scolaires et associatives.
Photo de Julien Lallart maire de Hem (Document Historihem)
En 1925, Julien Lallart, cultivateur succède à Henri Delecroix en tant que maire de Hem. Son grand projet, malgré des finances limitées est de munir la commune d’équipements lui faisant défaut et en premier lieu d’une salle des fêtes pour assurer le bien-être des hémois.
La transformation de l’école Pasteur est évoquée. Y seraient érigés : une salle de consultation de nourrissons, les bains-douches, la salle des fêtes et un foyer pour les œuvres post-scolaires. Mais il faudrait alors construire une nouvelle école et tous les projets échouent les uns après les autres.
La chute du franc est à cette époque vertigineuse et il est en réalité impossible d’envisager un projet aussi ambitieux. Pourtant fin 1927, profitant d’une accalmie dans le marasme économique, la municipalité se décide à voter un emprunt pour faire construire par l’architecte Albert Rouzé une salle des fêtes, rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) sur un ancien terrain du Bureau de Bienfaisance racheté par la ville.
Le terrain racheté par la ville pour y construire la future salle des fêtes (Document Hem Images d’hier)
Cette salle doit permettre, avec le concours des Amicales, d’organiser les jeudis des enfants de la commune ; séances de cinéma éducateur et goûter substantiel leur seront offerts gracieusement. Il s’agit manifestement de l’amorce de l’oeuvre plus importante à venir : camps de vacances et jeudis récréatifs.
Bien entendu la salle est également destinée à toute société subventionnée hémoise ayant besoin d’une salle propice à l’organisation de petits concerts annuels. Un simple acccord avec les Amicales sur la question des dates leur permettra de bénéficier de la salle des fêtes municipale.
Julien Lallart, le jour de l’inauguration, va jusqu’à affirmer que la ville bénéficie de l’une des plus belles salles des fêtes de la région. Il ajoute que : « l’Art est aussi nécessaire à l’homme que le pain et le socialisme n’est pas l’ennemi du beau ».
La façade de la salle des fêtes à l’époque de sa construction (Document Hem Images d’hier)La rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc) avant et après la construction (Documents Hem 1000 ans d’histoire)Les associations hémoises devant la salle en 1947-48 (Document Historihem)
Le programme municipal prévoit alors aussi l’instauration de l’éducation physique dans les écoles avec installation de cabines de douches rudimentaires. Mais des difficultés d’ordre matériel mettent un terme au projet, l’exiguité et la vétusté des 2 écoles publiques du centre ne permettant pas leur installation.
A cette époque l’hygiénisme est une grande cause nationale et la politique de santé publique gouvernementale a pour objet d’empêcher le retour des grandes épidémies du siècle précédent : peste, tuberculose ou choléra. En outre l’hygiène des populations des villes est l’un des défis de l’industrialisation.
Il faut donc profiter de donner à l’ensemble de la population hémoise des moyens d’hygiène plus complets et cela passe par la construction d’un établissement de bains-douches à laquelle les ministères de l’Agriculture et de l’Hygiène participent à la dépense pour moitié.
Les bains-douches (Document Hem Images d’hier)La salle des fêtes et les bains-douches en bd (Au temps d’Hem)
Cet établissement est contigu à la salle des fêtes et occupe le coin de la rue Henri Ghesquière, (actuellement rue Victor Hugo) et de la rue du Général Leclerc.
Si la construction est retardée par l’hiver très rigoureux de 1928, une fois l’établissement achevé, les habitants de Hem peuvent jouir des bains-douches à un prix très modéré et les enfants des écoles peuvent quant à eux en bénéficier gratuitement car ils y sont conduits à tour de rôle par leurs maîtres.
Ces bains-douches continuent à fonctionner jusqu’en 1980, date à laquelle l’installation vieillissante nécessite une complète rénovation. Or à cette date, la plupart des particuliers bénéficient d’une salle de bains à leur domicile et la municipalité fait le constat que la majorité des utilisateurs vient des communes voisines, raison pour laquelle elle décide de ne pas engager de dépenses inconsidérées pour maintenir un équipement qui n’est plus nécessaire.
Les anciens bains-douches en 2008 (Documents Google Maps)
Enfin, dans le but de venir en aide aux déshérités, les élus hémois décident d’annexer à la salle des fêtes et aux bains-douches, avec façade sur la rue Ghesquière, entièrement ravagée en 1944 avec l’explosion du Château de la Marquise, une salle qui, plus tard, va servir de dispensaire municipal. Dans un 1er temps elle sert à la consultation de nourrissons assurée par le Dr Leborgne.
Ce médecin, arrivé dans la commune en 1920, en remplacement du Dr Coubronne, est installé au 40 rue de Lille dans le 1er château Gabert et n’hésite pas à faire 80 km par jour à bicyclette pour visiter ses patients de la commune et va même jusqu’à Forest, Ascq et Annappes, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
Ancien interne des hôpitaux et de la maternité de Lille, il est médecin de l’Etat Civil, inspecteur des Ecoles, de la SNCF et de la gendarmerie. Sa réputation dépasse les limites communales et dès 1931, à la création du sanatorium de Sailly-lez-Lannoy, il y est nommé médecin chef.
Partageant son temps entre sa patientèle et ses malades du sanatorium il contribue, en 1933, à la fondation du Dispensaire d’Hygiène Social de Hem, desservant 13 des 16 communes du canton de Lannoy. Il deviendra Chevalier de l’Ordre de la santé publique puis Chevalier de la Légion d’Honneur en 1953 avant de décéder à son domicile en 1968.
Photo du Dr Leborgne (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
L’inauguration du dispensaire a lieu le 25 juin 1933 et c’est Emile Delmet, ancien prisonnier civil à Holzminden en Allemagne, pendant la 1ère guerre mondiale, représentant de commerce, maire de Hem de 1929 à 1933, ayant succédé à Julien Lallart, qui préside la cérémonie.
Photo d’Emile Delmet, maire de Hem et de l’inauguration du dispensaire en 1933 (Documents Historihem)La façade du dispensaire rue Victor Hugo ( Document Hem 1000 ans d’histoire)
A la fin des années 1980, n’étant plus à la dimension de la ville, celle-ci ayant connu une très forte croissance, le dispensaire sera tranferré rue Dominique Larrey, dans le quartier des Hauts-Champs, et le bâtiment devient, pour quelques temps, le siège du Bureau d’Information Jeunesse.
Rue Victor Hugo en 2020, les bâtiments des bains-douches et du dispensaire (Document Google Maps)
Remerciements à la ville de Hem, l’association Historihem ainsi qu’à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui, Jacquy Delaporte pour son ouvrage Hem 1000 ans d’histoire et Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem
Football. Coupe juniors du Nord. L’Union Sportive Tourquennoise bat le Daring Club de Bruxelles par 6 buts à 1 dans un match joué sur le terrain du Racing Club de Roubaix. Les belges ont ouvert la marque sur penalty mais malgré un vent violent, les Tourquennois égalisent. Leur gardien Delbarre se fait applaudir. À la mi-temps le score est toujours de 1-1. Dès la reprise l’UST attaque et score deux fois, puis inscrit encore trois autres buts. L’arbitre de la rencontre était M. Jénicot.
Tauromachie. Le toro-club du Nord. Les membres du toro-club du Nord dans une assemblée générale tenue au café Moderne à Roubaix ont décidé en raison de la disparition des arènes roubaisiennes la dissolution de la Société. Notre Plazza démolie, le toro-club dissous, est-ce la mort définitive de la tauromachie dans le Nord ?
Cyclisme. Kramer au vélodrome roubaisien ! Un grand match international aura lieu le 7 mai. Ça y est, c’est fait ! Après Zimmermann et Major Taylor, voici enfin le sprinter invincible, la machine humaine la plus admirablement construite pour la lutte de vitesse, l’américain Frank Kramer. Il affrontera deux des meilleurs sprinters européens : Bader et Piard.
Kramer et ses challengers doc JdeRx
Cyclisme. La réunion est gâchée par la pluie. Le match Kramer Bader Piard ne peut avoir lieu. Trois mille spectateurs sont présents qui réclament le champion américain., lequel fait un tour de piste en dérapant et indique qu’elle n’est pas praticable. Ses challengers font de même. Il est décidé de reporter la réunion au lundi suivant. Le public envahit la pelouse et des mécontents s’en prennent aux barrières et aux chaises. Kramer quitte le quartier des coureurs par une porte dérobée. Les tickets sont remboursés à ceux qui le souhaitent. La pluie continuant les jours suivants, on reverra Kramer en juin.
L’hôtel Ferraille et ses 120 couverts doc BNRx
Racing Club de Roubaix, dixième anniversaire. Ce fut avec une soirée dansante que le RCR fêta le dixième anniversaire de sa fondation. Un banquet d’environ 120 couverts réunit dans la grande salle de l’hôtel Ferraille les Racingmen et leurs invités. Le menu artistique était illustré avec les portraits des quatre présidents successifs du club et une vue du chalet de Beaumont. M. Gobinet vice président excuse l’absence du président M. Édouard Bleuez empêché par un deuil. Il fait l’historique du RCR. M. Eugène Jourdain fils, p)résident du Comité Régional du Nord de l’U.S.F.S.A prend ensuite la parole, puis c’est au tour de MM. Henry Lesur, Léon Dubly, Maurice Dubrulle et F. Duquesne. Après le banquet, la fête se termine par une soirée théâtrale, Racing Revue, interprétée par les auteurs, MM. Albert Waeles, Lucien Monnet, Georges Bizard, Paul Lefebvre et Jean Catteau bien secondés par l’orchestre.
Cyclisme. Après la grande réunion de vitesse du 7 mai qui n’a pas pu avoir lieu à cause de la pluie, la direction du Vélodrome Roubaisien organise pour le dimanche 21 mai une grande réunion de demi-fond. Deux des meilleurs stayers européens, tous deux recordman du monde, ont été engagés , Tommy Hall et Darragon, et seront opposés à Oscar Lepoutre excellent stayer lillois, le meilleur dans le Nord.
Gougoltz et Darragon
Cyclisme. Finalement c’est Gougolz qui remplace Lepoutre et remporte l’épreuve qui connut de multiples péripéties. Les motocyclettes des entraîneurs s’avérèrent récalcitrantes. Le temps était menaçant et le vent glacial. Darragon mena jusqu’au 43e tour avant que Gouglotz ne le passe. Vers la fin Darragon bien tiré par Bathiat regagne du terrain mais il est trop tard. Gougoltz et son entraîneur Amérigo sont invités à faire un tour d’honneur.
Football. Finale du Challenge international du Nord. C’est sur le magnifique terrain du Sporting Club Tourquennois rue de Varsovie à Tourcoing que s’est disputée la 8e finale du Challenge. Elle a opposé cette année l’Union Saint Gilloise (Belgique) et la Princess Wilhelmina d’Ensechedé (Hollande). Les belges ont ouvert la marque sur pénalty. Le vent souffle très fort. À la reprise les hollandais égalisent puis dominent le jeu. L’équipe belge se reprend et marque un deuxième puis un troisième but. Score final trois buts à un, victoire de l’Union Saint Gilloise qui reçoit la coupe et un magnifique bronze « Le Réveil du génie » de la part de M. Masquelier, président du SCT.
Pour la fête de Noël qui suit, l’association se réunit autour de son président Emile Duhamel et applaudit la présence du maire de Roubaix, René Vandierendonck, qui annonce la décision de la municipalité de procéder à l’installation de jets d’eau dans les bassins afin d’y renouveler l’eau et de tenter d’éviter qu’un événement aussi traumatisant se renouvelle parmi les palmipèdes.
Noël pour Barbieux et les canards, inauguration du jet d’eau en présence d’Emile Duhamel photo aérienne du parc avec son jet d’eau dans l’étang au début des années 2000 (Documents Nord-Eclair, archives municipales et IGN)
Dès l’été 1999, un deuxième jet d’eau est en effet installé comme convenu au Parc Barbieux pour réoxygéner les eaux dormantes et croupissantes du plan d’eau. Pour ce faire il a fallu creuser 130 mètres de tranchées pour aller chercher l’électricité près du déversoir, installation réalisée par une société privée sous le contrôle du service des espaces verts de la ville.
Le nouveau jet installé à l’été 1999 (Documents Nord-Eclair)
Mais en juillet 2003 c’est une autre affaire qui débute : le monstre de Barbieux titre Nord-Eclair tandis que la Voix du Nord évoque le Loch Ness à Barbieux. Trois fillettes ont en effet alerté les médiateurs du parc, affirmant avoir vu un serpent dans le plan d’eau central d’où jaillit à présent un jet d’eau. L’affirmation est vite confirmée par un employé municipal ayant vu, de ses propres yeux, une bête à tête de serpent engloutir 8 canards et 2 poules d’eau.
Le Loch Ness à Barbieux (Document Voix du Nord)
Les pompiers, armés de filets, scrutent la surface de l’eau tandis que le directeur du zoo de Lille, sillonne le plan d’eau en barque à la recherche du coupable, ne trouvant finalement qu’une modeste tortue de Floride de 20 cm bien incapable de gober canard ou poule d’eau. Un silure est évoqué, entrainant une pêche au vif organisée, sans succès, par une vingtaine de pêcheurs.
Mais, lorsque le 30 mars 2004 Nord-Eclair consacre une pleine page à la capture du monstre, un silure d’une soixantaine de kilos, annonçant que la bête du parc Barbieux est vaincue, il apparaît finalement qu’il s’agissait du traditionnel poisson d’avril de l’année 2004 et que le mystère n’est donc aucunement résolu.
La bête du Parc Barbieux est vaincue (Document Nord-Eclair)
Au début de l’année 2021, ce sont des flèches, tirées par arbalète ou sarbacane, qui blessent des oies, des canards et des poules d’eau. Une oie doit être euthanasiée tandis que d’autres animaux, blessés plus légèrement, continuent leur vie dans le parc avec un projectile dans le corps… La ville porte plainte pour acte de cruauté envers les animaux et une enquête est ouverte. Dégoûtés par la situation et dans l’attente de l’arrestation des coupables des roubaisiens décident de faire eux-mêmes des rondes inopinées pour mettre fin au carnage.
Des animaux blessés par des flèches au parc (Documents Voix du Nord, Lille actu et RTL)
Mais, à l’été 2021, la sécurité des cygnes et des canards est à nouveau mise à mal cette fois probablement par des chiens promenés sans laisse dans le parc. L’association des amis du Parc Barbieux demande un renforcement des contrôles lorsque les 2 bébés d’un couple de cygne sont blessés, dont l’un trop grièvement pour pouvoir être sauvé. Un groupe Protection et Sauvegarde du Parc Barbieux est créé pour recueillir divers renseignements sur les différentes dégradations ou attaques faites aux arbres et aux animaux.
L’association dont le logo comprend un cygne, emblème de la faune du parc, déplore de nombreuses incivilités et s’en prend aux chiens promenés sans laisse (Documents Voix du Nord)
Deux ans plus tard, en mars, c’est le doyen (il aurait au moins 15 ans) des jars du Beau Jardin qui disparaît, causant une vive émotion parmi les promeneurs. Pourtant il ne s’agit pas d’une vraie disparition puisqu’il a été mis à l’isolement, en lieu sûr, afin de bénéficier d’une consultation auprès d’un vétérinaire, étant mal en point après avoir réchappé de justesse à la grippe aviaire. On apprend ensuite qu’il a finalement succombé…
Jars de Barbieux bien vivant mais à l’isolement (Document Voix du Nord)
Mais, en mai, ce sont 6 des 9 cygneaux du parc, nés la semaine précédente, qui disparaissent. Malheureusement le schéma se répète en 2024 et 5 des 6 cygneaux nés un mois plus tôt disparaissent et l’association évoque la possibilité qu’ils aient été engloutis par l’un des brochets de l’étang, l’un d’eux ayant déjà été surpris en flagrant délit alors qu’il avalait l’un des bébés…
Disparition : 6 cygnes en moins au Parc Barbieux, un seul rescapé (Documents Voix du Nord)
La Ville de Roubaix parle de sélection naturelle mais a réclamé un état des lieux de la présence des brochets à la Maison de l’eau, de la nature et de la pêche, qui admet que des brochets puisse en effet manger des oiseaux de petite taille. Toutefois, elle rappelle que le brochet est une espèce classée vulnérable et plus menacée que le cygne. Enfin une possibilité existe que les cygneaux aient été victime d’un autre type de prédateur tel que le héron du Parc Barbieux…Serait-ce une nouvelle intervention du monstre de Barbieux ?
L’hécatombe chez les bébés signes relance la légende du monstre de Barbieux (Document Voix du Nord)
Emile Meeschaert est né en 1910 à Roubaix. En 1935, il crée un établissement financier et s’installe au 10 rue du Curé à Roubaix. C’était autrefois le siège de l’entreprise d’ameublements L. Pollet.
La banque Messchaert est une banque privée qui propose à sa clientèle de nombreux services : valeurs en bourse, agent de change de monnaies étrangères, conseiller financier etc. Les affaires fonctionnent très correctement grâce à la grosse clientèle d’industriels textiles de Roubaix et Tourcoing.
document Ravet Anceau 1937
A la fin des années 1940, Emile ouvre une deuxième agence à Tourcoing, au 15 rue de Lille. En 1949, il entreprend la réfection de la façade de son immeuble de Roubaix, au 10 rue du Curé. Son architecte DPLG, sis au 31 rue du Grand Chemin, lui propose la pose de briquettes et simili pierre en recouvrement des murs existants. Les travaux sont confiés à l’entreprise Desbouvrie.
document archives municipales 1949
Au début des années 1950, Emile, qui habite 74 rue du Grand Chemin, reprend l’immeuble voisin de son premier établissement au 12 rue du Curé, et, en 1956, demande un permis de démolir pour les dépendances situées au bout de son nouveau terrain ( écurie et remise ). Le dossier est confié au cabinet de l’architecte Constant Verdonck situé au 17 avenue Jean Lebas.
document archives municipales 1956
Les années 1960 sont particulièrement florissantes. Il se spécialise encore davantage en : analyste financier, conseiller en placements, gestion de portefeuilles, etc. Il diversifie ses activités et propose également le vente de billets de la Loterie Nationale !
documents collection privée
Son service d’agent de change et de monnaies étrangères se développe fortement dans les années 1960, car c’est vraiment le début des vacances des français. Les affaires sont donc propices au développement du tourisme. En 1966, Emile crée alors, au N° 12 de la rue du Curé une agence de voyages : « Roubaix Voyages ».
La façade du 12 rue du curé ( document archives municipales )Publicité années 1970 ( document collection privée )
L’inauguration de « Roubaix Voyages » se déroule en Décembre 1966, en présence de Victor Provo et de très nombreuses personnalités ainsi que des représentants de la SNCF, des compagnies aériennes et maritimes.
Inauguration ( document Nord Eclair )Publicité années 1970 ( document collection privée )La façade du 10 rue du Curé ( document archives municipales )
Plus de 100 personnes travaillent désormais dans l’entreprise Meeschaert. Le fils d’Emile Meeschaert, Luc, né en 1941, aide son père, à la fin des années 60 à la gestion de l’entreprise. Il crée en 1974, la Société d’Etudes et de Gestion Financière Meeschaert à Paris.
La façade du 10 et 12 rue du Curé ( document archives municipales )Publicité ( document collection privée )
Cédric Meeschaert, le fils de Luc, naît en 1974. Devenu adulte, Il vient compléter l’équipe dirigeante. Emile Meeschaert décède en 1992, à l’âge de 82 ans. Il avait de nombreuses activités extra professionnelles et notamment dans les domaines, social, culturel et religieux.
Décès d’Emile Meeschaert ( document Nord Eclair 1992 )
A la fin des années 1990, les architectes du futur « Espace Grand Rue » viennent présenter à la direction de la banque Meeschaert, les plans de l’implantation du Géant Casino, et annoncent qu’il va falloir rogner sur l’arrière des locaux, sans gêner outre mesure l’activité de l’entreprise. Par la suite, les architectes revoient leur copie et pour le coup, ce sont les deux immeubles qui sont concernés. L’entreprise est expropriée.
Jean-Luc Saint Maxent, directeur adjoint de la financière Meeschaert se met à la recherche d’un local dans la ville, mais rien ne lui convient, et de plus, coupé de ses racines historiques, il n’a plus vraiment de raisons objectives de rester à Roubaix. La banque déménage alors à Lille au printemps 1999, rue du Molinel, avec ses 42 employés.
document Nord Eclair 1999
Aujourd’hui, Cédric Meeschaert le petit fils d’Emile, est président du Directoire et président du Comité Exécutif du groupe Meeschaert. Entreprise indépendante, Meeschaert est un acteur de référence de la gestion privée et du « family office » en France, depuis près d’un siècle. L’agence de Lille se trouve aujourd’hui au 18 avenue de Flandre à Marcq en Baroeul.
L’avenue Foch dans les années 1930 (Document Hem Images d’hier)Vue aérienne de l’avenue Foch dans les années 1950 (Document IGN)
Cette rue, longue de 391 mètres, joint la rue des Ecoles à la rue Louis Loucheur, dans le quartier des 3 Baudets. Elle est entièrement bordée de champs côté pair et de maisons CIL côté impair. Au début des années 1950, elle accueille l’école La Fontaine et ses 3 classes de maternelle. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).
L’école La Fontaine (Document Historihem)
La rue est alors déjà essentiellement résidentielle, même si quelques commerces la parsèment durant cette décennie et les trois qui la suivent. Ainsi l’alimentation générale tenue par Maurice Monier au n°15 y restera jusqu’au début des années 1980. Ce marchand, très connu du quartier, possède une camionnette qui lui permet de sillonner les quartiers pour y proposer sa marchandise. Il gère son commerce avec son épouse Jeanne et bénéficie plus tard de l’aide de sa fille Joëlle et de son gendre André. Après la fin d’activité de ce commerce emblématique de la ville, la maison retrouve un usage d’habitation comme c’est encore le cas de nos jours.
L’alimentation M.Monier et sa camionnette Citroën type H (Documents Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…)Publicité de 1972, Maurice et Jeanne dans les années 1970-80 et le n’° 15 en 2023 (Document Nord-Eclair, Facebook, Tu sais que tu es un vrai hémois si tu connais…, et Google Maps)
Au début des années 1960, 3 artisans et une autre commerçante rejoignent l’avenue. Il s’agit de L. Blin, spécialisé en radio et télévision au n°17 voisin, lequel deviendra par la suite Blin-Delestrée TSF en 1965, mais dont on ne trouve plus trace dans les années 1970. Au n°41 on trouve un temps J. Cloart : plâtrerie, décoration, transformation.
J Cloart publicité (Document Historihem)les n°17 et 41 de nos jours (Documents Google Maps)
Au n°63, s’installe Louis Van de Putte, artisan en couverture, plomberie et zinguerie, lequel reste en activité jusqu’à la toute fin des années 1970 à cette même adresse. Enfin une épicerie ouvre ses portes au n°101, au début des années 1960 et pour une décennie, tenue par Mme Leclercq.
Louis Van de Putte publicité (Document Historihem)Les n°63 et 101 de nos jours (Documents Google Maps)
La rue Foch est alors une belle artère qui porte le nom d’avenue et l’école maternelle est l’une des plus belles de la région d’après la presse locale. Pourtant à la fin des années 1960, force est de constater que de multiples dépôts d’ordures et immondices y sont entassés sur un terrain vague, tout contre l’école, ce que déplorent les riverains.
Trop d’ordures avenue Foch en 1969 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 1970, c’est le stade Liétanie qui y est créé. Ce terrain de football, qui accueille les entraînements des enfants, porte le nom d’un dirigeant de club et footballeur hémois. Il reçoit également les enfants des centres aérés des quartiers de la Lionderie et des Trois-Baudets.
Un groupe d’enfants de centre aéré au stade (Document Nord-Eclair)
A la toute fin des années 1980, le square des Bleuets, d’une longueur de 137 mètres, apparaît aux côtés de l’école La Fontaine, à l’angle de l’avenue du Docteur Calmette, constitué de « dominos » destinés aux personnes âgées. Sur les plans et la photo aérienne des années 2000 on voit clairement le stade Liétanie suivi de l’école La Fontaine et du Square des Bleuets.
Le square des bleuets, extrait de plan de Hem et photo panoramique des années 2000-2005 (Documents Gralon et IGN)
Les arbres qui bordaient la rue Foch étant considérés comme trop envahissants sont remis en question en 1994 et suite à une réunion de Mr Decourcelle (adjoint à l’urbanisme) et des riverains, dans le restaurant scolaire de l’école La Fontaine, une décision est prise : la totalité des arbres situés côté impair sera abattue et côté pair entre les n°2 à 12 . Le reste des tilleuls subsistant côté pair seront élagués et taillés en espalier. Par ailleurs une bande cyclable est prévue.
Réunion scellant le sort des arbres de la rue en 1994 (Document Nord-Eclair)
Le vingt et unième siècle signe la fin d’une époque dans le quartier et un ambitieux projet qui va changer la physionomie de la vieille rue du Maréchal Foch. L’école Paul Bert-Jules Ferry, vieille de plus d’un siècle, située rue des Ecoles ne va plus accueillir d’élèves à la rentrée 2022. (Sur ce sujet voir un précédent article édité sur notre site consacré à l’école Jules Ferry).
A partir de 2020 et courant 2021 des travaux impressionnants ont lieu dans la rue du Maréchal Foch, occasionnant de sérieux problèmes de circulation. 2 chantiers y sont en effet menés de concert : la rénovation de La Fontaine ( durant les week-end et vacances scolaires) et la construction de la nouvelle école Jules Ferry, en lieu et place de l’ancien stade Liétanie et de la maison qui le séparait de l’école maternelle. Le chantier de construction avance comme prévu en vue d’une ouverture à la rentrée 2022.
La rue Foch avec le stade Liétanie en 2008, le terrain vague en 2017 et 2020 puis avec l’école Jules Ferry flambant neuve en 2023 (Documents Google Maps)
A ce jour la rue Foch a retrouvé sa vocation exclusivement résidentielle, sans aucun commerce, mais aussi scolaire. Elle est toujours bordée des maisons des années 30 sur son côté impair et abrite sur son côté pair un groupe scolaire comprenant une école maternelle presque centenaire mais rénovée et une école élémentaire flambant neuve. Les travaux se poursuivent pour ouvrir une rue face à celle de l’abbé Lemire qui rejoindra la rue Blaise Pascal parallèle à la rue Foch.
Vue aérienne de la rue en 2023 (Document Google Maps)
La chapelle du Saint Liévin Collection particulière
La Chapelle s’élevait autrefois près du contour Saint Liévin, au débouché de la rue Vallon et de la rue Jean Lebas. Surnommée par la population Notre Dame des Fraudeurs car elle servait de cache au moment des visites douanières, elle était précédée d’un parterre de briques en forme de cœur qui représentait les armes de son fondateur, le seigneur du fief wattrelosien de la Bourde, Liévin de la Cappelle.
La Chapelle et son environnement CP Coll Particulière
La pioche des démolisseurs s’est attaquée à ses murs en mars 1943. Elle était bien vieille, car selon la date inscrite à son fronton, elle aurait été construite en l’an 1440, ce qui lui fait plus de cinq siècles d’existence. Pour les habitants du quartier, elle constituait une relique, et elle fut entretenue par des mains pieuses, sans lesquelles il est probable qu’un jour ou l’autre elle se serait effondrée.
Si elle disparaît en ce mois de mars 1943, c’est pour répondre à de modernes nécessités d’urbanisme. Il est question de rectifier le tracé de la rue Jules Guesde et de la rue Jean-Jaurès. On envisage également la démolition d’une partie des murs de la ferme de la mairie et une sérieuse rectification de la courbe du Saint Liévin. Ce ne sont là que des projets d’avenir. La statue du Saint est entre les mains de Melle Céline Delespaul demeurant rue Jean Jaurès qui consacra assidûment des soins dévoués à l’entretien de la chapelle.
Quelques années plus tard Coll Particulière
La réédification est souhaitable. Et souhaitée. Si l’autorité ecclésiastique pouvait disposer d’un emplacement et des concours nécessaires, elle accorderait son bienveillant appui à cette question. La chapelle n’était pas un lieu de pèlerinage très fréquenté. Elle attirait pourtant des fidèles de toute la région. Le Saint était invoqué pour la guérison ou l’atténuation des maux de gorge. La chapelle servait aussi de reposoir lors de la procession du Saint Sacrement. En 1930, un comité s’était formé dans le quartier en vue de célébrer le 500e anniversaire de sa fondation.
En avril 1943 on apprend qu’elle sera réédifiée. Le chanoine de Saint Maclou a obtenu de M. Henri Fauvarque cultivateur à Beaulieu, la libre disposition d’une partie d’un local situé avenue Jean-Jaurès, à proximité de l’ancien emplacement de la chapelle. C’est là que seront entrepris les travaux de construction de la nouvelle chapelle dont l’aspect sera approximativement celui de la chapelle Walter rue des Poilus. En avril 1944, la chapelle est terminée, elle s’adosse désormais au n°188 de la rue Jean Lebas.
La Chapelle actuelle doc Google maps
Le 13 septembre 1995 après certains actes de vandalisme, le crucifix et la statue de l’évêque martyr Saint-Liévin ont été déposés au Musée des Arts et Traditions Populaires.
La ligne 2, ou ligne B traverse donc le pont du nouveau canal en direction de Wattrelos et la frontière. Quelques dizaines de mètres plus loin, il traverse la place Chaptal où l’attend un kiosque-abri. Ce kiosque sera démoli à la fin des années 50, car prenant trop de place et gênant le stationnement. Il sera remplacé par un plus petit, construit en béton. La photo suivante nous montre les deux abris qui coexistent en 1957, juste avant la disparition du plus ancien.
Photo Nord Eclair
Nous sommes dans le quartier de l’Entrepont et la ligne continue à suivre la grand rue. Cent mètres plus loin, la voie est dédoublée à hauteur de la rue de la Conférence. Le tabac à droite, tenu en 1920 par Alphonse Frankart et en 1939 par L. Liegeois est devenu une maison particulière. A gauche l’estaminet est tenu par M. Vanmaercke en 1920. C’est aujourd’hui le café « l’Escale »
Encore cent cinquante mètres, et la ligne traverse la rue d’Alger. Au coin à gauche la maison de la famille Motte pris sur le terrain de la filature, aujourd’hui occupé par le lycée Jean Rostand. A droite, l’estaminet Dehaene en 1908 et sous la férule de Mademoiselle Duhamel en 1939 offre aujourd’hui des repas rapides à l’enseigne du « P’tit Creux ». L’alignement des maisons qu’on voit à droite n’a pas changé depuis.
La ligne passe enfin devant le dépôt du laboureur au 453, le premier de la compagnie, où les machines produisant l’électricité pour la traction ont remplacé les écuries construites à l’origine. Au fond le pont du chemin de fer du Nord-Est menant à Somain. Celui-ci, démoli en 1918 sera remplacé par un pont à Caisson qui, sur la fin de sa vie, revêtira des noms de champions cyclistes.
Pour arriver à Wattrelos, « il suffit de passer le pont » comme le dit la chanson. Nous voyons sur la photo suivante, à gauche l’atelier de cuirs Plançon-Cognez, situé immédiatement avant la ligne de chemin de fer. Ce bâtiment existe encore de nos jours. A droite le bureau de l’octroi est situé au 392, juste avant le carrefour avec la rue d’Avelghem.
Le pont une fois passé, la ligne emprunte la rue Carnot, dont il a fallu attendre la construction pour prolonger la ligne jusqu’à la place. Elle se limitait, en attendant, au Laboureur. Cette ligne ne tarde pas à rencontrer la rue Faidherbe. On voit sur les photos qu’au début la voie était simple, mais qu’ensuite on l’a dédoublée.
La ligne traverse ensuite la place de la République, puis, suivant la rue Carnot, traverse la ligne du chemin de fer par un passage à niveau placé latéralement. Sur la photo, la passage est encore protégé par une barrière roulante, qui sera ensuite remplacée par une barrière oscillante. Aujourd’hui, plus de rails, ni pour le chemin de fer, ni pour le tramway. Un supermarché s’est installé à droite. A gauche, la maison qui forme le coin n’a pas changé aujourd’hui.
Après quelques centaines de mètres, la ligne parvient ensuite au carrefour avec la rue du Docteur Victor Leplat. Les bâtiments à droite ont été démolis, et remplacés par un immeuble abritant un commerce de voitures. Si la maison formant le coin n’a pas changé, les pavés ont disparu de nos rues.
Peu après, la voie parvient à la grand place. Sur la photo, prise vers Roubaix, on reconnaît la maison du coin, qui est restée identique à elle même aujourd’hui.
C’est sur la place qu’a été installé le kiosque-abri initialement prévu pour la place de la Fosse aux Chênes, mais refusé par les habitants qui ont trouvé qu’il aurait pris trop de place sur le trottoir. A Wattrelos, il voisine avec le kiosque à musique et celui à journaux. La motrice arbore sa belle livrée rouge d’origine.
La voie passe ensuite devant la mairie, remplacée aujourd’hui par une autre plus moderne, et se dirige vers la frontière par les rues Jean Jaurès et Jules Guesde. La motrice que nous voyons est du type 600, décorée aux couleurs vert et crême que l’ELRT avait choisies entre les deux guerres. Au premier plan une bretelle permet aux rames avec remorque de se retourner si une autre rame stationne devant le kiosque.
Arrivée à la frontière, au lieu-dit La Houzarde la ligne a connu différents terminus selon l’époque. Sur la photo suivante, datant de 1953, l’arrêt était situé à gauche au niveau de l’actuel numéro 253. La motrice 616 et sa remorque est cette fois dans leur couleur définitive.
Photo « Au fil des trams »
Dans une situation plus ancienne, à partir de 1909, la ligne a été prolongée jusqu’à la frontière belge et le bureau des douanes françaises, situé près de 20 numéros plus loin. La voie prenait à droite pour gagner un bâtiment partagé avec le bureau de douanes, situé en épi à droite par rapport à la route.
Entre ces deux périodes, c’est à dire dans les années 30, la ligne est prolongée. En 1931, on effectue les travaux de terrassement en vue de cette prolongation à partir de la Houzarde vers Herseaux. La ligne, contournant le poste de douane belge, prend alors à droite puis à gauche par la rue de la Houzarde et se prolonge quasiment jusqu’à la gare d’Herseaux en suivant le côté droit de la rue du petit Audenarde situé en France (la frontière suit l’axe de la chaussée). Sur la photo la voie, passée l’église et toujours sur le territoire français, est toute proche du terminus.
En 1934 on crée une ligne B barré limitée à la place de Wattrelos ce qui explique la bretelle vue plus haut sur la place. Enfin, en 1939, la ligne est limitée au bureau des douanes françaises. Quelques années plus tard, en 1956, la ligne est supprimée et remplacée par des autobus.
Les documents proviennent des archives municipales, et de la médiathèque de Roubaix que nous remercions une fois encore.
Dès le début du vingtième siècle, l’étang des cygnes est conçu pour accueillir nombre de cygnes pour le plus grand plaisir des futurs promeneurs. Le plan d’eau situé à la limite des villes de Croix et Roubaix est pourvu notamment d’un îlot leur permettant de rester hors d’atteinte ainsi que d’un abri qui leur est tout spécialement destiné.
L’étang ou lac des cygnes, en carte postale ou photo, prévu dès la conception du parc (Documents collection privée)
Le Beau Jardin devient très vite un lieu de promenade fort apprécié des adultes mais c’est aussi l’endroit où parents et nourrices amènent les enfants, des nouveaux nés aux plus grands, à la rencontre des cygnes et des canards. Ces gracieux animaux s’approchent alors pour le plus grand bonheur des enfants afin de leur réclamer à manger, n’hésitant pas à se mêler aux pigeons et autres oiseaux sur les allées.
Cartes postales et photos du tout début du vingtième siècle (Documents collection privée)
Face à cet engouement une série de cartes postales est éditée qui met en scène la visite aux canards et le « déjeuner des canards », lequel se déroule soit au gré des allées du parc soit plus spécifiquement sur le pont qui permet aux promeneurs de traverser la « rivière » pour poursuivre la promenade de l’autre côté.
Cartes postales dédiées au rendez-vous avec les canards (Documents collection privée et Parc Barbieux blogspot)
Cette tradition perdure au fil des décennies et l’on retrouve plus tard dans les années 1950 à 1970 des cartes postales dédiées à ces animaux et aux enfants qui accourent au parc avec des restes de pain pour les distribuer à ces charmants volatiles, peu farouches et désireux de se mêler aux humains pour quémander quelque nourriture.
Cartes postales et photos dédiées aux cygnes et canards dans les années 1950 à 1970 (Documents BNR, collection privée et archives municipales)
Pendant que les décennies s’écoulent le Parc Barbieux devient le poumon vert d’une ville qui grandit de plus en plus. Les photos panoramiques parlent d’elles-mêmes entre 1932 et 1981. Les constructions se resserrent de plus en plus autour du jardin public au fil des 50 années qui s’écoulent.
Photos panoramiques de la partie du parc située entre le boulevard de Paris (actuel bd de Gaulle) et la rue qui le traverse et relie Roubaix à Croix (actuelle rue du Peuple Belge)
Au début des années 1990, Mr Delahotte, président du comité national pour la défense de la flore et de la faune et des Amis du Parc Barbieux décide une opération de « remplumage » du parc. Il y procéde, en 1994, à l’installation de 10 canards sur les plans d’eau avec l’espoir de les y voir vivre et prospérer durant de nombreuses années pour le plus grand plaisir des visiteurs.
On remplume le beau jardin (Document Nord-Eclair)
Instantané de mémoire « Dans les années1990, alors que nous habitions à Hem, la sortie dominicale consistait souvent à embarquer vélos et trottinettes, voire rollers, et à nous rendre en famille au Parc Barbieux. Les enfants pouvaient sans risque rouler dans les allées du parc, avec un arrêt à l’aire de jeux voire une séance de mini-golf et une promenade en petit train avant de terminer par un arrêt sur le petit pont pour y distribuer aux canards le pain gardé spécialement pour eux. »
Maman cygne et Maman canard et ses bébés dans les années 1990 (Documents archives municipales)
Mais, en août 1998, la presse locale fait ses gros titres sur l’hécatombe chez les canards et les cygnes. Après le Parc du Héron à Villeneuve d’Ascq c’est le parc Barbieux à Roubaix qui est touché par le botulisme. La chaleur alternant avec les orages, le manque d’oxygénation et la stagnation des eaux ont créé un milieu aquatique glauque, propice à la prolifération des algues.
Une bactérie s’est alors développée dans l’étang asphyxié, y générant une toxine mortelle, laquelle affecte le système nerveux des animaux qui barbotent dans l’étang et s’y nourrissent. Survient alors une apathie, suivie d’une paralysie des pattes puis des poumons des canards. 35 cadavres de canards sont ainsi ramassés en 2 jours.
Hécatombe chez les canards et les cygnes (Document Nord-Eclair)
Les promeneurs se lamentent ainsi que les jardiniers auxquels incombe la tâche fastidieuse de récupérer les petits cadavres. La polémique enfle car seul le plan d’eau côté Bol d’air est recouvert d’un magma vert pomme épais et visqueux. Est mise en cause la pompe côté cascade, hors service depuis plus de 15 ans et jamais réparée en raison du coût de l’intervention.
Il est donc préconisé de réparer la pompe, voire d’installer un jet d’eau au milieu de l’étang. En attendant, une vanne d’eau de ville est ouverte au niveau de la grotte pour tenter de renouveler un minimum les eaux hyper saturées ce qui devrait prendre au moins une semaine…
Même si les 150 à 200 canards et cygnes qui peuplent le parc n’appartiennent à personne, ils ont été adoptés par les nombreux visiteurs qui s’émeuvent grandement de la situation. L’association « les amis du parc Barbieux » tient alors une réunion de crise sur place pour enjoindre à la ville de mettre tout en œuvre pour faire cesser au plus vite la pollution biologique de l’étang.
Le directeur des espaces verts de la municipalité, Mr Pigache, donne l’information selon laquelle des prélèvements ont été effectués et envoyés à l’Institut Pasteur à Lille. Il indique avoir pris des mesures d’urgence en ouvrant en grand les vannes d’alimentation pour régénérer l’eau des étangs. Il précise également avoir demandé une étude à une société spécialisée dans le traitement des eaux pour établir un diagnostic et éventuellement proposer un remède biologique.
Réunion de crise de l’association les amis du parc Barbieux (Document Nord-Eclair)