Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on aime le théâtre à Leers, comme le prouve le nombre de troupes et de spectacles organisés en ville, dont le Journal de Roubaix rend compte en cette année 1939.
Ainsi en janvier, le groupe lyrique de l’amicale des anciennes et anciens élèves présente son programme de mars : il s’agit d’un vaudeville militaire en un acte « Panouille a gagné le gros lot » suivi d’une opérette à grand succès, « la chanteuse inconnue » en trois actes et un tableau. La Symphonie Bernard accompagnera musicalement la séance et un bal aura lieu à l’issue de la représentation.
Entre-temps, la troupe Bodart-Timal vient jouer sur la scène du Cercle Saint Louis une opérette bruxelloise, « la petite millionnaire » dont la musique est d’Eddy Jura, le compositeur bien connu, complice de Charles Bodart-Timal. Cette représentation est donnée au profit des œuvres du Cercle saint Louis.
Les représentations du cercle dramatique « l’amitié franco-belge » se déroulent les dimanches en février dans le cadre du Salon Meurisse dans le quartier du Gibraltar. On y joue les deux œuvres suivantes : « le berceau » drame en trois actes de Brieux et « on purge bébé » amusante comédie de Georges Feydeau. Un concert musical sous la haute direction de M. de Tollenaere complète ce programme qui se termine par un bal de famille.
Le Cercle Saint Louis accueille la troupe Lyris qui compte dans ses rangs des artistes réputés dont plusieurs de radio PTT Nord. Ils viennent interpréter la dernière opérette du compositeur roubaisien Jean Ernst : « Ginette ».
Le club artistique « les XIV » vient donner une représentation dans la salle du cinéma Léontini au profit de la caisse de secours du groupement. Le programme comprend une partie de music-hall et une revue par la troupe du club.
En mars, la JOC propose deux représentations de gala qui doivent servir à recueillir des fonds pour le pèlerinage jociste de Rome. Deux pièces sont au programme : « la nuit rouge » un drame émouvant en quatre actes de Botrel et une comédie en un acte de Leroy-Villars, « le moulin du chat qui fume ». Ces pièces seront jouées sur la scène du Cercle Saint Louis rue Jean Jaurès.
Les prochaines matinées artistiques du cercle dramatique « l’amitié franco-belge » sont programmées pour avril. La troupe interprète l’œuvre de MM. Crémieux et Decourcelle, « l’abbé Constantin » et reprend le vaudeville en un acte de Durafour « l’Automate ». Les organisateurs se sont également assuré le concours de M. Maurice Gil’Mey de Radio PTT, grand prix de la ville de Roubaix et de Fernand Gil’Mey chanteur fantaisiste premier prix des grands concours d’amateurs du 14 juillet. L’orchestre dirigé par M. Oscar de Tollenaere se fera entendre et un bal terminera chaque soirée.
L’inventaire s’interrompt en août car les évènements ne sont plus propices aux loisirs. En septembre la mobilisation générale est décrétée. Les séances théâtrales se feront désormais au profit des soldats mobilisés.
A l’issue de la seconde guerre mondiale Hem est un gros village aux portes de Roubaix et ne compte que 6.105 âmes. Mais 30 ans plus tard, elle totalise plus de 42.400 habitants. Prévue au Plan d’Occupation des Sols dès 1972, la voie expresse de Roubaix, dite « Antenne Sud », doit désenclaver plusieurs communes dont Hem. C’est alors l’Etat qui est maître d’ouvrage.
En 1973, la ville compte donc bien profiter des travaux de construction de l’autoroute en provenance de Villeneuve d’Ascq vers Roubaix pour aménager l’avenue de la Marne de bout en bout. Elle prévoit ainsi que la traversée de la bretelle de l’autoroute se fera par un carrefour muni de feux tricolores.
En principe, les travaux de la future pénétrante de Roubaix doivent être terminés à la fin de l’année 1973 : on y roulera bientôt sur une moderne voie rapide à deux fois deux chaussées. Les carrefours seront spécialement aménagés et équipés de feux tricolores.
A Hem, le chantier s’étend presque sans discontinuité du boulevard Clémenceau à ce qui deviendra l’échangeur de Babylone, au large du Tir à Loques. Il coupe la rue d’Hem à Croix et de Croix à Hem à proximité de la brasserie Leclercq et par deux fois le vieux CD6 à proximité du restaurant La Vieille Forge à Villeneuve d’Ascq.
Pourtant en 1974, c’est encore l’impasse : un litige ne parvient pas à être résolu entre les promoteurs et un propriétaire hémois qui refuse la cession de deux parcelles permettant la jonction définitive, retardant ainsi l’ouverture de la voie expresse. En outre la municipalité souhaite quelques changements : repousser les feux tricolores prévus rue de Beaumont à l’avenue de la Marne, et placer d’autres feux rue de Roubaix pour les élèves de Saint-Paul.
Quoi qu’il en soit le carrefour Delory-Regnault-Fourrier-Vernet à Roubaix est aménagé pour permettre une pénétration sans souci dans le futur boulevard de Roubaix avec installation d’îlots directionnels et de feux tricolores. Ainsi tout est prêt en vue de la future ouverture du boulevard dès que le « hiatus Hempempont » sera réglé. Quant au débouché du boulevard de Roubaix vers Hem, il se fera dans un boulevard Clémenceau à sens unique à Hem.
En 1975, l’affaire fait les gros titres en première page de la presse locale : « l’autoroute de Roubaix ne mène toujours nulle part, un scandale qui a trop duré ». Le propriétaire du terrain, un chevilleur souhaitant conserver ses arpents de pâture, ne l’ayant toujours pas cédé, Roubaix ne peut être rattaché au réseau autoroutier et les voies jusqu’alors tracées ne mènent toujours nulle part.
Concrètement la voie rapide est construite à Hem, entre le boulevard Clémenceau et la rue de Croix, deux kilomètres de chaussée bien goudronnée, des panneaux de signalisation indiquant la direction de Paris installés, des glissières de sécurité en place, un nouveau carrefour construit avec feux tricolores avenue Gustave Delory à Roubaix.
Pourtant la route ne sert à rien…Des barrières ont dû être installées pour en interdire l’accès afin d’éviter que motards et automobilistes ne l’utilisent comme un circuit de course ! Un hiatus de quelques centaines de mètres subsiste en effet à Hempempont empêchant la continuité entre les deux tronçons terminés de la route. Malgré une décision d’expropriation prise par les tribunaux la procédure est toujours bloquée.
En outre l’administration responsable des travaux a changé : l’Etablissement Public de la Ville Est (EPALE) a été déchargé des problèmes d’aménagements routiers, à présent repris en compte par la Direction Départementale de l’Equipement (DDE). Le transfert des dossiers d’un service à l’autre n’est donc pas fait pour arranger les choses !
Le Docteur Marcel Guislain, ancien sénateur de Roubaix, ayant écrit au président de la communauté urbaine pour s’émouvoir de cette situation apparemment sans issue, reçoit une réponse du directeur de la DDE précisant que l’état d’avancement actuel de la procédure permet raisonnablement de penser que le dénouement est proche…
Le quartier du Civron est particulièrement impacté par le projet dans la mesure où plusieurs exploitations agricoles se trouveront littéralement coupées en deux par la nouvelle route obligeant les ingénieurs à prévoir la construction d’un pont pour que certains agriculteurs puissent accéder à leurs champs situés de l’autre côté de la nouvelle voie.
Ainsi est-ce le cas de deux des 3 fermes situées dans le S que forme la rue de Sailly avant d’arriver à la rue du Vieux Civron dont l’une, située à gauche de la rue très en retrait, la ferme Carette, devra cesser son exploitation en 1983, totalement expropriée pour le projet de l’Antenne Sud. Les deux autres, situées à droite et à gauche au bord de la rue, les fermes Bouche (ou ferme du Petit Sailly) et Bonvarlet (anciennement Dekeyser) continueront quant elles à exister en tant qu’exploitations.
En 1978, on reparle de l’antenne Sud à Hem au cours d’une réunion des élus dans le quartier Hem Place et le maire Jean-Claude Provo tente de rassurer les habitants : il n’y aura pas de casse comme au Civron, l’échangeur se trouvera en face des dominos de l’avenue Delecroix puis l’antenne rejoindra le Civron en passant derrière la Briqueterie et des murs phoniques ont été promis par la Communauté Urbaine et le Département.
En 1979, après défection de l’Etat, le Conseil Général reprend la maîtrise de l’ouvrage dont le financement sera pour 60% à charge du département et 40% à charge de la communauté urbaine. On parle à présent de voie rapide à caractéristiques autoroutières à vocation départementale et l’Equipement propose de lui conférer le caractère de voie expresse, à savoir avec accès réservé aux véhicules automobiles immatriculés.
En 1980, après une mise en sommeil du projet, celui-ci refait donc surface: la route doit assurer, à partir du Recueil à Villeneuve d’Ascq, une desserte directe de la zone industrielle de Roubaix- Est (Lys-Leers) et s’intégrer dans une grande boucle, sorte de super périphérique de l’agglomération roubaisienne, pour donner directement accès aux autoroutes belges, notamment celle de Tournai-Mouscron-Courtrai. Pourtant il ne s’agira plus d’une « deux fois deux voies » mais d’une double voie de 7 mètres de large avec une seule voie par sens de circulation sur pratiquement toute sa longueur.
En février, une réunion du Conseil Municipal accueille les habitants concernés par le tracé de la voie, en présence des techniciens de la DDE. La réunion devient houleuse, les futurs riverains et agriculteurs contestant le bien fondé de cette nouvelle liaison et soulignant les nuisances qui en découleront.
Le représentant de la DDE rappelle qu’il a été procédé à une étude d’impact : recensement de l’état actuel du site, analyse des impacts positifs et négatifs de la réalisation et description des aménagements prévus pour atténuer les effets des nuisances à savoir la protection des nappes aquifères, traversées franches prévues pour les exploitations agricoles et étude acoustique pour ramener la nuisance sonore au dessus du seuil de gêne.
Un mois plus tard le Conseil municipal déclare le projet d’utilité publique et donne son accord pour le classement en voie expresse sous certaines réserves. Le Comité de Défense des riverains Antenne Sud se constitue, rassemblant les agriculteurs des communes touchées par le projet qui dégrade plus de 20 ha de terres cultivées. Tracts et pétitions s’ensuivent de même que des manifestations.
La DDE revoit son projet et il en sort 2 points très positifs : alors que le tout premier projet avec passage en remblai au Bon Poste supposait 67 expropriations dont 47 sur Hem, le projet définitif entraine 27 expropriations dont 6 sur Hem. L’antenne Sud est en bonne voie avec une réalisation effective prévue en 1983 et une estimation du trafic futur qui donne 13.000 véhicules par jour dans les 2 sens dès 1985 et environ 20.000 en l’an 2000.
En 1924, Georges fils, le fils de Georges entre dans les affaires, pour aider son père à gérer l’entreprise. Malheureusement Georges Lehoucq père décède brutalement en Octobre 1930 d’une congestion cérébrale.
Georges fils, surnommé Geo, prend alors la direction de l’entreprise à l’âge de 29 ans, et continue l’activité.
Quelques années plus tard, Jeanne, la veuve de Georges Lehoucq, quitte la maison d’habitation du 168 rue de Lille, pour une habitation plus modeste au 50 de la même rue. L’immeuble du 168 de la rue de Lille sera rasé en 1961 pour faire place à une résidence d’appartements ( voir sur notre site un article précédemment édité et intitulé : Résidence Colbert )
Dans les années 1930, l’entreprise Lehoucq qui emploie plus de 130 personnes, connaît quelques mouvements sociaux, comme dans la plupart des entreprises roubaisiennes, qui se traduisent par des grèves.
Durant la Seconde Guerre Mondiale l’entreprise ne fonctionnera plus qu’au ralenti. En 1946 le petit-fils de Georges Lehoucq, André Camion né en 1922, fils de son aînée Jeanne et de Roger Camion, vient seconder son oncle Geo à la direction. André Camion occupe un logement de fonction au 23 du boulevard de Beaurepaire. Il est nommé Directeur Général adjoint de l’entreprise Georges Lehoucq.
Les années d’après-guerre sont difficiles, mais les affaires reprennent. Après le décès de Geo en 1956, André Camion fait démolir et reconstruire de nombreux hangars vétustes, par l’entreprise Planquart située 220 Grande rue, dans les années 1960. En 1965, le personnel est constitué de 65 personnes dont 60 hommes.
Dans les années 1970, le fils d’André, Pierre Camion vient aider son père dans la gestion de l’entreprise et en 1983, il décide de créer un magasin de vente d’une surface de 580 m2.
Cette nouvelle surface s’adresse surtout aux particuliers. La vente de bois, de panneaux, de menuiseries préfabriquées, d’outillage, etc … permet de maintenir un certain volume de chiffre d’affaires qui vient bien à point, dans une période difficile.
En 1985 et en 1986, Pierre Camion fait démolir des locaux de stockage sur 620 m2 et 382 m2 pour raisons de sécurité, car la construction de ces bâtiments date de l’époque de Georges Lehoucq, d’avant 1930.
Les affaires deviennent de plus en plus difficiles, dans les années 1980. Pierre se sépare d’une partie de l’immense terrain, une parcelle de 2.446 m2. En 1988, Francis Desmazières et Marcel D’halluin, demeurant à Tourcoing, demandent un permis de construire pour la création d’un garage, sur la partie droite du terrain.
Pierre Camion cède l’entreprise en Aout 1990 à Alain Michel qui continue l’activité. Alain Michel garde bien évidemment l’enseigne Lehoucq car elle a encore une superbe notoriété auprès de la clientèle.
En 1995, Alain Michel le PDG de la « SA des Anciens Etablissements Georges Lehoucq » entreprend la démolition de nombreux bâtiments et hangars de stockage sur le terrain.
En 2000, Christian Perney le nouveau directeur des Ets Lehoucq, décide d’une restructuration de l’entreprise, du déplacement d’un auvent de stockage et de la construction d’un nouveau bâtiment.
L’entreprise Lehoucq est radiée du registre du commerce en 2005. Vincent Dujardin reprend le bâtiment principal pour le transformer en logements en 2007.
Après avoir porté l’enseigne « Réseau Pro » pendant quelques années, le magasin est devenu en 2022 : « Chausson matériaux ».
L’entreprise que Georges Lehoucq a créée en 1890 n’existe certes plus en tant que telle, mais la structure et le commerce de matériaux continuent encore à fonctionner 134 ans plus tard !
Remerciements à Arlette Camion, Marc Lehoucq ainsi qu’aux archives municipales
Cyclisme. Une course Roubaix-Seclin et retour (50 kilomètres) est organisée pour le dimanche 24 juillet par M. Gustave Lecomte, estaminet du Canon d’or, 24 rue du Moulin à Roubaix. La course se fera sans entraineurs. Les coureurs ayant déjà obtenu un premier prix seront »handicapés » de 4 à 5 minutes. Il y aura 65 francs de prix en espèces dont un premier prix de 25 francs et plusieurs objets d’art. Mise : 1 fr 50.
Cyclisme. Tour de France 1904. Le Nord est largement représenté : Maurice et César Garin, Catteau, Crupelandt, Colsaet, Prévost. Nos coureurs régionaux qui se sont bien préparés, espèrent se classer parmi les premiers.
Cyclisme. Première étape du Tour de France, Montgeron Lyon, 1er Maurice Garin 2eme Pothier, 3e Chevalier. César Garin est sixième.
Cyclisme. Une grande course vélocipédique Wattrelos-Armentières et retour, soit 55 kilomètres, est organisée par la société Les Vrais Pédaleurs établie chez Rémy Waeckens Vieille Place rue Jeanne d’Arc à Wattrelos pour le 21 août. Droits d’inscription 1 fr 50.
Tennis. Les joueurs du Racing Club de Roubaix qui n’ont pas encore disputé leur match de championnat (1er tour) sont prié de le faire cette semaine, sous peine d’être scratchés. La commission de tennis du RCR invite en outre les racingmen désireux de prendre part aux Championnats du Nord d’envoyer leur engagement par écrit au secrétaire de la Commission Régionale, 49 rue Dammartin à Roubaix.
Escrime. La Finale de la poule à l’épée organisée par le Stade Roubaisien avec le concours du Contre de Sixte, a attiré bon nombre de tireurs roubaisiens dans la salle de ladite société. S’y sont distingués M. Arthur Vanacker, le champion roubaisien bien connu, M. Surmont, professeur du Contre de sixte, M. Joseph Adam professeur au Stade, Kremer président de la commission d’escrime du Stade, Touzé président du Contre de sixte et Loridant vice président du contre de sixte. Vins d’honneur et séance d’entraînement clotûrèrent cette petite fête intime. La finale de la poule au fleuret se déroulera sur le terrain du Stade Roubaisien le 12 juillet.
Cyclisme. Courses au vélodrome roubaisien. Un grand nombre de coureurs, amateurs et professionnels, se sont fait inscrire pour les courses de vitesse. On prévoit des épreuves de demi-fond si le temps se maintient. La course par élimination, dite course à la mort, est disputée pour la première fois sur la piste roubaisienne. Cette épreuve de 5 kilomètres consiste à éliminer le coureur resté en queue et considéré comme mort à chaque tour, les coureurs restés dans le peloton de têt luttant jusqu’au bout pour se classer.
Tennis. Les championnats du Nord se sont déroulés sur les excellents courts de l’Iris-Stade Lillois. Un public nombreux et élégant a suivi la réunion pour laquelle cinquante quatre engagements ont été recueillis. Les matchs ont été disputés dimanche sous un soleil ardent. Dans le championnat de single (simple) le Racing Club de Roubaix a trois de ses joueurs qualifiés pour les demi-finales et finale. Dans le championnat de double, MM. Cuisinier et Sano du Nouveau Lawn Tennis Club de Lille affronteront la paire roubaisienne MM. Hargrave-Jénicot en finale.
Course à pied. Victoire de Malfait (RCR) dans le Championnat international du quart de mile de Bruxelles. Il triomphe en battant les divers champions belges et anglais dans le temps de 51 secondes 4/5, ce qui est extraordinaire sur une aussi mauvaise piste.
Cyclisme. Léturgie remporte la course Roubaix Seclin et retour qui réunissait trente partants. Henri Vreck, constructeur de vélos rue Montgolfier à Roubaix en était l’organisateur. Malgré une chaleur tropicale, un nombreux public assista au départ et à l’arrivée.
Course à pied. La grande réunion annuelle organisée par le Racing Club de Roubaix a obtenu dimanche un succès énorme. Un public aussi nombreux qu’élégant s’est rendu sur le terrain de la rue de Beaumont. La température était lourde et en fin de réunion un véritable ouragan s’est abattu sur le terrain entraînant un sauve-qui-peut général. Une centaine d’athlètes avaient répondu à l’appel de organisateurs. L’excellente phalange la Concordia Harmonie a largement contribué au succès de la fête. Parmi les résultats, relevons la victoire de Frasez devant Malfait tous deux du RCR, dans le 100 mètres plat ; celle de Jean Catteau au lancement du poids et au saut en longueur. Malfait s’adjuge le 400 mètres en battant son record personnel. Le bruxellois Dupont remporte le concours du saut en hauteur. Le lancement du disque voit la victoire de Nys du RCR, Puységur gagne le concours du saut à la perche. Le steeple chase est remporté par le stadiste roubaisien Deregnaucourt qui a également été le lauréat du Prix des Dames Françaises couru sur 1000 mètres.
Cyclisme. La course Roubaix Seclin et retour organisée par M. Gustave Lecomte a obtenu un grand succès. Après une arrivée très disputée, le classement est le suivant : 1er Prévost, 2e Niedergang, 3e Dhulst, 4e Léturgie.
Cyclisme. Le Tour de France 1904 se termine sur la victoire au général de Maurice Garin, 2e Pothier, 3e César Garin, 4e Aucouturier. Wattrelos s’apprête à accueillir ces champions et les quartiers du Laboureur, de la Vieille Place et du Sartel se distinguent dans les préparatifs. Participeront à la réception les sociétés suivantes : la fanfare du Nord-Touriste, les Accordéonistes Roubaisiens, la société de trompettes le Ralliement de Wattrelos, sans oublier toutes les sociétés cyclistes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Après la réception un bal salle Thiry rue Carnot au Laboureur clotûrera la fête.
La rue Briet à Hem existait déjà sur un plan cadastral de 1890 mais sans nom et n’apparaît sous ce nom que sur un plan de 1947. Elle tient son appellation d’une briqueterie à feu continu, qui y était installée tout au bout, bien qu’ayant son adresse postale rue du Bas Voisinage (actuelle rue Louis Loucheur) au début du 20ème siècle. Il s’agit de l’entreprise d’Oscar Briet, lequel a obtenu l’autorisation préfectorale nécessaire à son installation en 1900.
Le travail en briqueterie est très pénible : les ouvriers doivent enlever l’argile au louchet et la charger dans des brouettes en bois qu’ils font avancer sur des plaques de roulage en métal installées préalablement. L’argile est ensuite mélangée avec de l’eau puis les briques sont moulées à la main avant d’être séchées et passées au four.
A la fin des années 1940 la briqueterie fonctionne toujours et le Ravet-Anceau de 1948 fait état de la briqueterie A. Briet dans la rue du Bas Voisinage à Hem. La vue aérienne de l’époque la montre isolée au milieu des champs. En revanche dans les années 1950 la briqueterie disparaît et la rue Briet prend l’aspect qui est toujours le sien aujourd’hui.
Ce n’est pourtant qu’en 1957 que les travaux de mise en état de viabilité sont éxécutés dans la rue Briet. Jean Leplat, le maire, fait convoquer les représentants du CIL et des ponts et chaussée afin d’aller sur place avec l’adjoint aux travaux pour faire un état des lieux d’une rue qui ressemble alors à un véritable bourbier et faire entreprendre les travaux nécessaires dans les plus brefs délais.
Le premier commerce répertorié dans cette rue par un annuaire professionnel est celui de S.Schattens. Il tient une cordonnerie au n°40 au début des années 1960 et ce pendant une dizaine d’années. Il n’existe plus de n°40 dans la rue Briet dans les années 2000.
Puis Anne-Marie Cauty s’y installe, en tant que pharmacienne, au milieu des années 1960, au n°54, selon le Ravet-Anceau de l’époque. On la retrouve à cette adresse dans l’annuaire jusqu’en 1986 mais de nos jours le n°54 n’existe plus dans cette rue. Puis elle transfère sa pharmacie au n°1 de la rue où elle continue à exercer jusqu’à ce qu’elle cède son officine. A l’heure actuelle le bâtiment agrandi est toujours une pharmacie mais gérée par Véronique Vercamer depuis les années 2000.
Publicités Cauty (Documents Historihem)
Puis Jean et Marie-Paule André installent leur commerce de droguerie au n°25 de la rue Briet. Auparavant cette maison était le domicile de E. Delaby, confiserie, depuis sa construction dans les années 1960. La rue Briet est en effet essentiellement une rue résidentielle.
Le couple vend pêle-mêle des bouteilles de gaz (dans l’avancée), des papiers peints, de la peinture et des pinceaux, des toiles cirées, du balatum, un peu de quincaillerie… C’est Marie-Paule qui tient le magasin pendant que Jean, artisan peintre et vitrier se déplace chez ses clients.
Jean André propose des devis gratuits en peintures, papier peint, vitrerie et revêtements de sol. Non seulement il vend un grand choix de papiers peints, couvre sols qu’il peut installer mais il propose également des peintures Thelex et Insulatex (peintures pour bois innovantes) aussi bien en magasin qu’en livraison à domicile.
Etant à la fois artisan et commerçant le couple adapte donc ses publicités et c’est ainsi que dans le Mémento Public de Hem de 1970 ( CIT : Commerce Industrie Tourisme), figurent 2 publicités sur la même page : l’une pour l’artisan peintre vitrier, Jean André, l’autre pour le commerce, la droguerie André.
En 1973, Jean André installe pour les fêtes son nouveau rayon cadeaux : céramiques, vases, bibelots mais aussi parfums. En 1975, la maison André fait sa publicité pour la location de matériel à tapisser mais aussi pour la 1ère fois son nouveau rayon de bijouterie fantaisie. En fin d’année s’ajoute à tout cela un rayon spécial articles de Noël.
A la fin des années 1970, une nouvelle activité de clé minute fait son apparition en plus de toutes les autres déjà citées. Parallèlement le commerce procède à la location de décolleuses de papiers peints et de shampouineuses pour tapis. La vannerie et les nappes font également partie des nouveaux produits en vente.
A l’heure actuelle le pignon de la maison n°25 rue Briet porte encore la trace de la publicité « maison » géante affichée à l’époque sur le mur afin de porter à la connaissance des passants l’existence de ce commerce dans une habitation. Pourtant l’immeuble est actuellement le siège de 4 entreprises : 2 sociétés civiles immobilières, une entreprise de production musicale et un traiteur.
Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.
Dans les années 1950, un glissement de population est provoqué par la construction massive d’habitations en périphérie des villes et notamment à Roubaix et dans la ville voisine de Hem. L’Association roubaisienne d’éducation et d’enseignement prend alors des mesures pour faire face aux demandes massives d’inscriptions scolaires qui en découlent.
Par l’intermédiaire de la SICLL (Société Immobilière de Construction d’Ecoles Libres) de nouveaux établissements scolaires voient le jour. C’est dans ce cadre qu’ en 1955, à la lisière de Roubaix, plus exactement au n° 22 de la rue de Roubaix à Hem, la nouvelle école Saint-Paul accueille dans ses locaux une centaine de garçons.
Le chantier commence en juin et l’architecte Delplanque est aux commandes. Les entrepreneurs réussissent le tour de force de la livrer pour la rentrée scolaire. Il faut dire qu’elle ne comporte que 4 classes mais, comme elle est bâtie sur un terrain de 5.000 mètres carrés (ancienne propriété de Mr Pennel) des projets d’expansion pourront être effectués à l’avenir. Le bâtiment élève ses murs sur un vaste terrain situé à l’extrémité de la rue Charles Fourier à Roubaix, là où commence la rue de Roubaix à Hem. L’école est donc en quelque sorte située à cheval sur les 2 communes et possède une entrée sur Hem et une sur Roubaix, avenue Gustave Delory.
L’école ouvre, non pour la rentrée des classes de 1955, le 30 septembre à 8h30, mais le 3 octobre. Elle est dirigée par Mr Deroo et l’enseignement y est assuré par des instituteurs civils. Pourtant les locaux sont bénis par Mr le chanoine Froidure, directeur diocésain de l’enseignement religieux, au cours d’une cérémonie réunissant de nombreux parents d’élèves.
La fête champêtre du comité scolaire de l’école se déroule en mai 1957 et commence par un souper familial en musique le samedi soir avant de laisser la place dimanche midi à un apéritif concert avec le concours de Radio-Lille puis des stands accueillant la foule des visiteurs servis par de « gracieuses serveuses » et enfin un concours réservé aux enfants costumés sur le thème histoires et légendes de France clôturé par un diner au restaurant pour les nombreux amis de l’école.
En juillet 1957, à l’occasion de la distribution des prix, une belle fête familiale a lieu dans la cour de l’école. De nombreux parents viennent applaudir leurs enfants dans des chants et saynètes avant la distribution des prix et la lecture du palmarès. Puis l’abbé Callens, curé de la paroisse, rend hommage au dévouement et à la compétence du personnel enseignant libre. Le discours se termine sur le constat suivant : bien que créée depuis 2 ans seulement, l’école s’avère déjà trop petite avec ses 6 classes et ses 205 élèves et il va donc falloir recourir à la construction de 2 classes supplémentaires.
Dans le courant des années 1960, la nouvelle école Saint-Paul continue à accueillir de plus en plus de jeunes garçons tandis que Sainte-Bernadette, de l’autre côté du pâté de maisons, mais sur le territoire de Roubaix, avenue Gustave Delory, fait bénéficier de l’enseignement élémentaire les jeunes filles, notamment celles des nouveaux lotissements et immeubles du quartier.
A titre d’information, en 1970, l’école Saint-Paul accueille un effectif de 210 élèves. Durant cette décennie, comme toutes les autres écoles, Saint- Paul organise annuellement sa kermesse. En 1975, une réunion a lieu avec les parents d’élèves pour évoquer la mixité instaurée avec succès dans les classes de 1ère année de cours élémentaire.
En juin 1980, la direction diocésaine de l’enseignement libre ferme Sainte-Bernadette à Roubaix, malgré une pétition de parents d’élèves convaincus de sa viabilité. Des problèmes d’effectifs insuffisants justifieraient cette décision qui implique pourtant la dispersion du personnel rattaché à l’établissement et l’inévitable dégradation des locaux laissés vides.
En septembre 1983, c’est le collège Saint-Paul qui ouvre ses portes dans les locaux de l’ancienne école Saint-Paul, laquelle est transférée, côté Roubaix, dans les anciens locaux de Sainte-Bernadette. Le collège accueille alors 110 élèves dans 4 classes, avant d’effectuer des travaux d’extension dès janvier 1984, avec la construction de 10 salles de classe supplémentaires à savoir celles du couloir en zig-zag, flambant neuves et éclairées par de larges baies vitrées, dans lesquelles 300 élèves sont formés par une équipe de 14 professeurs.
Un an plus tard, les nouveaux locaux sont baptisés. L’abbé Jean-Noêl Delannoy, directeur diocésain de l’enseignement catholique, remet à chaque délégué de classe un crucifix béni par ses soins pour l’accrocher au tableau noir des différentes classes. Le directeur : Jacques Sockeel, se félicite de la création de ce premier collège de l’enseignement catholique à Hem, lequel compte 85 % de jeunes hémois sur les listes d’inscription.
Dès 1985, le collège se distingue en organisant le premier jumelage entre un collège français et une école islandaise. La première démarche consiste à instaurer un système de correspondance entre les élèves des 2 établissements, puis à créer une association « Amitié-Jeunesse franco-islandaise » laquelle pourrait obtenir d’éventuelles subventions permettant des échanges de séjours de 10 à 15 jours dans chaque pays.
A la rentrée de 1986, dix divisions fonctionnent et en 1987, le chiffre se monte à 14 divisions dans lesquelles 400 élèves sont accueillis. Les effectifs ont donc quadruplé en 4 ans. 1987 est également l’année où 66 élèves du collège effectuent un voyage en Islande dans le cadre de leur jumelage avec le collège Holtaskoli de Keflavik.
L’opération est rééditée l’année suivante avec le voyage d’une vingtaine d’élèves du collège Saint-Paul qui logent sur place chez leurs correspondants . Le programme d’excursion est chargé : geysers, perspectives glaciaires, champs de lave, bassins d’eau chaude, navires baleiniers…
Les vacances d’été de l’année 1989 permettent la construction de trois salles supplémentaires (devenues aujourd’hui salles d’art plastique et de technologie). Le fond de la cour du collège a alors l’aspect d’un joli jardin avec pelouses, arbres et fleurs.
Durant les années suivantes le jumelage franco-islandais prend sa vitesse de croisière et les voyages des collégiens sur place se succèdent. Et en 1990, on assiste à la naissance de 2 associations :
l’association française des amis de l’Islande dont le président est Mr Scheefer, conseiller d’éducation et initiateur du jumelage
l’association des « jeunes islandophiles » dont le président est Mr Antoin surveillant au collège assisté de Mrs Sockeel (le directeur) et Scheefer et dont le siège est situé au collège, dont le but est de regrouper les jeunes français qui se sont déjà rendus en Islande et ont gardé des contacts sur place afin de pouvoir poursuivre plus facilement les futurs échanges.
Ce jumelagedésormais avec le collège Langholtsskoli de Reykjavik, toujours en Islande n’empêche en rien les liens avec d’autres pays et, en 1992, dans le cadre du jumelage des villes de Hem et Wiehl, une délégation de jeunes allemands est reçue au collège durant quelques jours. Ce deuxième jumelage persistera dans les années 2000 quand le premier prendra fin.
Durant cette même année scolaire 1992-93, une annexe du collège est ouverte rue Jules Watteuw, dans le quartier des Hauts-Champs, permettant de porter à 16 le nombre de divisions de l’établissement. Cette annexe se situe dans les locaux de l’école Saint-André, à l’angle de la rue des Ecoles. Celle-ci dispose en effet de nombreux locaux inoccupés et l’on estime que cela peut aussi aider à redynamiser cette école primaire.
Cinq ans plus tard, en 1997, sous la direction de Jean-Luc Verduyn , la fermeture de l’annexe (aujourd’hui démolie) et la construction de nouveaux locaux permettent le regrouper l’ensemble des élèves sur le site historique de la rue de Roubaix, qui y compte dès lors le même nombre de divisions à savoir 4 classes pour chaque niveau avec un CDI en plus.
En 1930, les fêtes du Gibraltar attirent une foule nombreuse avec un programme s’étalant sur trois jours. Le samedi, la traditionnelle retraite aux flambeaux avec le concours de l’harmonie « l’Amitié Franco-Belge ». Des gâteaux sont distribués aux enfants porteurs de lampes vénitiennes. Le Dimanche matin, vers 6 heures, des sonneries de clairon suivies de salves d’artillerie annoncent aux alentours que les fêtes vont commencer. Toute la matinée des jeux sont organisés chez les débitants qui attirent de nombreux amateurs. Vers 16 heurs 30, après la réception des sociétés participantes, un cortège défile dans les différentes rues du quartier. Trois sociétés musicales sont présentes : la Fanfare Municipale de Lys, sous la direction de M. Pierre Demey, sous chef ; l’harmonie royale « La Lyre » d’Estaimpuis, sous la direction de son chef M. Émile Broux ; et l’harmonie « l’Amitié franco-belge » sous la direction de son chef M. Édouard Parent. La société de gymnastique La Féminine de Leers exécute ensuite de gracieux mouvements rythmés et le grand ballet des Polichinelles. La journée se termine par une fête de nuit des plus réussies et par un grand bal dans la salle de l’Harmonie. Le Lundi, une grande braderie attire nombre de forains et d’acheteurs. À 10 heures, chez Henri Ladmirault, a lieu l’élection du maire, lequel est reçu dans l’après midi à la mairie du quartier. Un match de football a été disputé entre l’Union de Néchin et les Ballons Rouges du Gibraltar. Pour clôturer la fête, un grand concert est donné par la Fanfare communale d’Estaimbourg. Cette grande fête, répétée chaque année démontre ce que l’union des habitants d’un quartier est capable de faire. Le journaliste souhaite que l’exemple soit suivi et que bientôt les autres quartiers de Leers aient aussi leur fête propre.
L’harmonie « l’amitié franco-belge » a été fondée en 1923 à Gibraltar, populeux hameau formé par l’extrême frontière de Leers-France et celle de Néchin-Belgique. Ses débuts sont modestes : vingt exécutants de Leers et de Néchin et une commission civile formée de cinq membres. La société est ainsi dénommée pour commémorer les liens d’affection qui de tous temps ont uni nos deux pays et qui se sont encore considérablement resserrés pendant la grande tourmente de 14 18. M. Pierre Le Blan, industriel à Lille, a accepté d’en être le président d’honneur et il a offert un magnifique drapeau. D’un côté figure le drapeau français avec les armes de Leers, encadré d’une bande aux couleurs belges ; de l’autre côté le drapeau belge avec les armes de Néchin, encadré d’une bande aux couleurs françaises.
Le premier président actif est Georges Benoist, membre d’une honorable famille roubaisienne. Il est prématurément décédé le 10 mai 1926. La direction musicale est confiée pendant quatre années à un vétéran de la musique, M. Auguste Quique de Leers. Puis c’est M. Édouard Parent de Roubaix, clarinettiste de talent, donne une nouvelle impulsion à « l’amitié franco-belge ». La société compte à l’époque 54 exécutants inscrits et des cours sont donnés à 11 élèves musiciens. Son idéal est non seulement de marcher de progrès en progrès dans l’art musical, mais aussi d’entretenir et de développer parmi ses membres avec un véritable esprit de famille, une atmosphère de confiance réciproque. Quatre membres de l’Harmonie ont été honorés par la Médaille de la Fédération du Nord et du Pas de Calais pour leurs trente années passés au sein de cette fédération. Il s’agit de MM. Jules Blin, Albert Bataille, Jules Carrette et Désiré Ponthieu.
Georges Lehoucq naît à Tourcoing le 24 Avril 1870. Après ses études au Lycée de Douai puis au Lycée de Tourcoing que son oncle Fidel Lehoucq vient de fonder, il part à Arras pour effectuer son service militaire. A son retour, Georges est ambitieux. Il a hérité d’un coquet capital et souhaite donc absolument créer son entreprise. Son choix se porte sur la ville de Roubaix car c’est une ville industrielle textile performante qu’on surnomme à l’époque : « la Manchester du Nord », ville qui a besoin de matériaux pour la construction de logements ouvriers.
Le 2 Août 1890, Georges Lehoucq décide de reprendre, à 20 ans, le commerce de négoce de bois, créé en 1886 par Honoré d’Halluin, au 37 boulevard de Beaurepaire. L’entreprise est située sur une vaste parcelle de 17.699 m2 entre le boulevard Beaurepaire et le quai du Sartel sur le canal de Roubaix.
C’est un commerce de bois de différentes espèces ( sapin, orme, chêne, peuplier, hêtre, noyer, charme, tilleul, frêne, acajou, noyer d’Amérique, etc ) qui répandent des odeurs délicieuses dans l’entreprise. Ce sont des bois du pays, ou des bois d’importation, et en particulier du nord de l’Europe. Ils sont parfois livrés par billes entières, la forme du tronc est préservée, débitée en tranches fines dans le sens de la longueur. Georges fabrique également des moulures et baguettes pour l’encadrement, dans les ateliers du fond, « le bâtiment de la baguette » où les odeurs de solvant et de produits chimiques deviennent pénibles pour les doreurs.
Il négocie les achats à un très gros importateur dunkerquois Jean-Baptiste Trystram, chez lequel au cours d’un long stage il a acquis les connaissances du métier. Le canal situé derrière l’entreprise permet l’approvisionnement par péniches, dans un premier temps. Les livraisons se feront ensuite par le rail et par la route. Une centaine de personnes travaillent dans l’entreprise, à la fin de cette décennie.
Célibataire, Georges loge quelques mois, à l’hôtel Ferraille au 22 rue de la Gare. Il se marie, le 11 Aout 1898, avec Jeanne Trystram, née à Petite Synthe le 11 Aout 1879, fille de Jean-Baptiste Trystram, son fournisseur et qui est également président de la chambre de commerce de Dunkerque. Ils font l’acquisition de leur maison située au 58 rue des Fabricants. Georges se rend sur son lieu de travail « à l’usine » en voiture à cheval attelée par son fidèle cocher. Georges et Jeanne ont un premier enfant, Jeanne surnommée Jeannette.
Les connaissances professionnelles de Georges et son dévouement à l’égard de tout ce qui touche à la formation de la jeunesse, le font connaître rapidement auprès du public. Georges s’intéresse à la politique et se présente sur la liste républicaine d’Eugène Motte aux élections municipales de 1902. Il est alors élu deuxième adjoint et prend en charge les dossiers de l’Instruction Publique et de la Culture.
Georges Lehoucq va alors entreprendre de nombreuses réformes importantes de l’enseignement général et technique ; le transfert de l’Institut Turgot, l’installation du conservatoire, la création du groupe scolaire de l’avenue Linné, celle du collège de jeunes filles et bien d’autres œuvres marquantes. Il soigne tout particulièrement l’enseignement professionnel pour les fils et filles d’ouvriers roubaisiens grâce à la promotion de formations techniques à l’Institut Turgot. Il est aussi l’un des grands organisateurs de la Cavalcade de 1903 à Roubaix.
Les affaires de l’entreprise sont florissantes. Georges se spécialise encore davantage dans la fabrication de moulures bois pour le bâtiment, l’ébénisterie et l’encadrement. C’est un homme dynamique et il participe à de nombreux salons professionnels pour étendre sa notoriété : Exposition internationale de Paris en 1903, Arras en 1904, Tourcoing 1906 et bien sûr l’exposition internationale de Roubaix en 1911, où il préside la visite de l’école pratique de l’Institut Turgot, rue du Collège, dont il est toujours responsable pédagogique.
En 1908, Georges, lassé peut-être de la politique, démissionne de son poste d’adjoint au maire, et ne se représente pas aux élections municipales de cette même année. Il garde néanmoins le contact et continue à veiller avec soin sur tout ce qui touche à la jeunesse. Il devient président d’honneur des amicales laïques, juge au tribunal de commerce et inspecteur départemental de l’enseignement technique. Il organise à Roubaix le premier congrès national de l’apprentissage. Georges Lehoucq, en 1912, reçoit du gouvernement, la Croix de la Légion d’Honneur, distinction bien méritée.
Georges et Jeanne ont à présent trois enfants : Jeanne 1899, Georges 1901, et Claire 1910. Georges est un amateur d’art et de nombreuses œuvres sont présentes dans leur nouvelle habitation de 899 m2 habitable sur un terrain de 1.224 m2 au 168 rue de Lille.
En 1914, l’usine est réquisitionnée et occupée par les allemands. Devenu oisif, Georges installe dans son grenier, un atelier d’artiste et peint des natures mortes. Il s’active au comité d’alimentation pour aider les roubaisiens à se nourrir. Comme de nombreuses personnalités du monde commercial et politique, Georges devient otage roubaisien en Janvier 1918 et est déporté en Lituanie. il rencontre sur place d’autres notables, qui sont aussi artistes, dessinateurs, écrivains, poètes . . . Sur la photo ci-dessous, Georges est assis à gauche entouré de ses amis, et tient sur ses genoux, sa boîte à peinture.
A la fin de la guerre, les allemands ont vidé complétement l’entreprise, bois, produits finis, matériel et machines. Il ne reste rien. Georges, avec ses modestes ressources, redémarre l’activité et progressivement revient à son niveau performant d’avant guerre grâce à une demande très forte des matériaux de construction, et en particulier du bois.
Au début des années 1920, Georges recrute des commerciaux sur toute la France pour développer les ventes des moulures d’encadrement. Il leur fournit une marmotte ( valise de présentation de toutes les moulures produites ) et des catalogues très complet reprenant plus de 200 références de profils. Les vendeurs sont alors formés pour proposer les moulures, les baguettes chimiques, les cadres pour miroiterie, les moulures d’électricité etc
À suivre . . .
Remerciements à Arlette Camion, Marc Lehoucq ainsi qu’aux archives municipales
En Octobre 1995, un incendie criminel ravage le rez-de-chaussée de la mairie pendant la nuit et détruit totalement le bureau de Mme Massart ainsi que son secrétariat. D’autres services sont touchés à savoir : Jeunesse, Sports, Culture, Information.
L’alerte ayant été donnée par des voisins, 16 pompiers de Roubaix luttent pendant plus d’une heure pour en venir à bout : 4 petites lances, 2 fourgons, une grande échelle, un fourgon grande puissance et 2 véhicules sont mis à contribution. Au matin le spectacle est désolant et des dossiers noircis s’éparpillent au vent.
A l’étage les portes fermées ont relativement protégé les différentes pièces mais l’escalier, s’il est encore debout, a beaucoup souffert du sinistre. Les bureaux touchés doivent être momentanément fermés mais une permanence de l’état civil est mise en place et le standard fonctionne toujours.
Finalement, après expertise, l’escalier doit être en partie refait par les Compagnons du Devoir. Comme il n’y a plus de bois d’orme en France, ce matériau doit être importé d’Amérique. Le majestueux escalier doit d’abord être démonté totalement avant de pouvoir ensuite être remonté pièce par pièce.
Certains services doivent emménager provisoirement dans des bureaux situés en face, de l’autre côté de la rue du Général Leclerc, dans le bâtiment Trace. Le prochain conseil municipal se tiendra quant à lui exceptionnellement dans la salle des fêtes voisine (voir sur ce sujet un article sur notre site consacré à la salle des fêtes).
L’accueil, le directeur de cabinet et les services généraux continuent à fonctionner au rez-de-chaussée, le bureau de Mme Massart et de ses adjoints, son secrétariat, le secrétariat général et les ressources humaines sont provisoirement affectés au 1er étage. L’information ainsi que les services des sports, jeunesse et culture emménagent quant à eux au 2ème étage.
Puis le bâtiment s’offre une seconde jeunesse, non sans difficulté car il n’est pas aisé de trouver les entreprises suffisamment qualifiées pour restituer à ces magnifiques locaux leur caractère architectural. Ainsi la décoration du bureau de Mme Massart et de son secrétariat, mariage de plâtre de staff et de bois, demande une entente parfaite entre les différents intervenants. Le parquet de la grande salle est décapé et réparé à cette occasion, l’escalier consolidé et la porte d’entrée principale remise aux normes. Enfin le réemménagement peut avoir lieu en mai 1996.
Dans les années 2000, la ville se félicite d’être devenue une ville d’Europe dynamique. En effet, après un premier jumelage avec Mossley (Angleterre) en 1972, Hem a également mis en place 20 ans plus tard un jumelage avec Wiehl (Allemagne) puis 30 ans après avec Aljustrel (Portugal). L’association Hem ville d’Europe créée juste avant le 2ème jumelage travaille à favoriser les échanges amicaux, culturels et sportif.
En 2005, la loi sur le handicap fait obligation aux établissements recevant du public d’aménager des accès adaptés aux personnes à mobilité réduite. L’hôtel de ville de Hem n’est donc plus aux normes. C’est l’occasion d’une réflexion d’ensemble sur l’organisation des services et l’accueil du public.
Après plusieurs études c’est un projet d’extension de la mairie qui est retenu, répondant à plusieurs attentes : relier les deux bâtiments existants par une construction neuve sur 2 étages équipée d’ascenseurs. Avantage non négligeable : l’ensemble des services municipaux dispersés au sein de bureaux loués par la ville va pouvoir être réuni sur l’unique site de l’Hôtel de Ville.
Les travaux impliquent la démolition de l’ancienne conciergerie du château Catrice qui avait ensuite accueilli la police municipale de Hem abritée avec la police nationale depuis septembre 2018 dans les mêmes locaux, construits par la ville à cet effet entre la rue Victor Hugo et la rue du Général Leclerc (voir sur notre site un autre article intitulé : la police à Hem)
Au rez-de-chaussée va fonctionner un guichet unique qui devrait s’occuper d’environ 80% des requêtes des citoyens. Pour les rendez-vous un système spécifique va être mis en place avec une salle dédiée près de l’accueil. De plus la mairie va devenir beaucoup plus « écolo »: pompe à chaleur géothermique pour économiser l’énergie couplée à l’isolation des bâtiments existants, de grandes fenêtres et un grand puit de jour au centre du bâtiment pour privilégier au maximum l’éclairage naturel.
Au final, après un long chantier sous les mandatures de Pascal Nys et Francis Vercamer, le nouvel Hôtel de Ville de Hem a été transformé tout en tentant de conserver ses qualités architecturales : accès plus simple pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer, grande salle du conseil municipal également destinée à accueillir les mariages située au rez-de-chaussée, deux bureaux de permanence en accès libre à l’accueil sans avoir à monter à l’étage, le tout en permettant de conserver le cachet des anciens bâtiments.
Remerciements à la ville de Hem et à aux associations Historihem et Société d’Emulation de Roubaix
Le rink-hockey est un sport en vogue dans les années trente, le Hockey Club du Fresnoy créé en 1911 existe toujours mais d’autres commencent à apparaître, comme le FA Blanc Seau Rink, l’Amicale des Arts ou encore l’Excelsior AC. Le 13 juillet 1933 est annoncée par voie de presse la formation d’un nouveau club de rink hockey qui prend le nom de Wattrelos Hockey Club. Son siège est situé Grand Place de Wattrelos au n°24 Café de l’Innovation qui a mis a disposition sa superbe salle de 34 mètres sur 11. Le nouveau club peut ainsi s’y entraîner et organiser ses galas de rink-hockey.
Il participe d’abord au gala d’ouverture du FA Blanc Seau Rink, un club qui s’est créé récemment, se prépare à rencontrer l’Excelsior pour la coupe Jean Leplat dans le cadre d’un tournoi organisé au profit du dispensaire de Wattrelos.
Le gala d’ouverture du Wattrelos Hockey-Club se déroule le 15 octobre à 18 heures dans la salle du Café de l’Innovation avec la participation de quatre excellentes équipes : le FABS Rink, l’Excelsior AC, le Skating Club Audomarois (St Omer) et le Wattrelos HC. La composition du club wattrelosien est la suivante : au but, Mouton (cap), arrière Bataille, demi Plaquette, avants J. Libert et A Devylder. Le prix des places est à 2 francs. L’Excelsior bat le FABS par 4 buts à 2 et le Skating Audomarois bat le Wattrelos HC par 6 buts à 2.
Le Wattrelos HC récidive en organisant une seconde réunion le 29 octobre 1933. Le fameux avant international Desrumaux vient de signer sa licence au club. Il était auparavant dans l’équipe du Hockey Club du Fresnoy. Le journal pense que sous sa direction, la jeune équipe wattrelosienne ne tardera pas à s’imposer parmi les meilleures. Et de fait il y a progrès, les wattrelosiens font match nul avec l’Excelsior AC par 6 à 6.
Cela encourage le club à poursuivre l’organisation de réunions. La suivante a lieu le 19 novembre et il est fait appel à l’Antwerp Skaters-Club, champion de Belgique 1913-1914. Pour matcher le champion belge, la commission du WHC a décidé de lui opposer une équipe dite de l’Entente wattrelosienne, qui est composée des meilleurs éléments de l’Excelsior AC et du WHC. C’est en quelque sorte la reconstitution de l’excellente attaque de l’équipe nationale française composée de Desrumaux (WHC) et Delannoy (EAC) ainsi que de Tiberghien (EAC). Un second match opposera les réserves de l’Antwerp SkatersClub au Wattrelos HC. La réunion obtient un gros succès les belges l’emportent par 8 à 3, même score pour les réserves.
Le club est alors invité en Angleterre pour Noël par un club anglais le Herne-Bay pour y rencontrer quatre des plus fortes équipes d’outre manche. La composition de l’équipe est la suivante : But Mouton, arrière Barbieux ou Bataille, demi : Delannoy, avants Nollet et Dejonghe. Les deux premiers matchs sont perdus 2 à 1 et 4 à 1. Le troisième match les oppose au Wisthable Alberts et se termine sur un match nul 4 à 4. Le soir même rencontre avec le Herne-Bay United, 2e du championnat d’Angleterre et les wattrelosiens s’inclinent par 6 à 4. La traditionnelle tournée anglaise aura montré le courage et le beau jeu des wattrelosiens qui auront beaucoup appris, comme l’ont fait avant eux toutes les grandes équipes nordistes.