Venant de Lille, la ligne quitte Hellemmes au carrefour avec la rue Jules Ferry : elle oblique alors vers la droite le long de ce qui est aujourd’hui le centre commercial Cora. Elle va traverser Flers, toujours sur le chemin de grande communication numéro 6, qui a pris ici au 20ème siècle le nom de rue Jules Guesde.
A partir de ce point, à l’origine, le trajet va devenir franchement campagnard, après les constructions relativement clairsemées sur le territoire d’Hellemmes. A Flers, le plan cadastral de 1890 n’indique pratiquement aucune habitation, mis à part un petit groupe au droit du bourg de Flers et quelques rares fermes éparses : le tramway y circule au milieu des champs.
Il est à noter que 50 ans plus tard, la proportion de terres agricoles n’a pratiquement pas diminué. Comme le montre cette photo aérienne IGN de 1947, peu avant la fermeture de la ligne, la fièvre bâtisseuse ne s’est pas encore manifestée :
Parmi les bâtiments que la ligne dépasse au niveau du Bourg, on remarque sur les photos qui suivent, juste après le carrefour avec le chemin menant au Sart, un petit groupe de constructions et une grande ferme, dénommée, sur le plan cadastral de 1825, la « ferme de la Frannoy ».
L’un de ces bâtiments est l’école des filles. On retrouve cet ensemble quasiment inchangé aujourd’hui.
De même, la très ancienne ferme existe toujours elle aussi ; elle est aujourd’hui dénommée de « ferme du haut » après avoir été connue sous le nom de ferme Delesalle. Elle offre maintenant au public des animations culturelles et artistiques.
Mais le bourg s’étend, et le côté impair de la rue ne tarde pas à se bâtir. En face de la ferme, plusieurs maisons sont érigées aux numéro 247 et suivants. La photo suivante, des années 30, nous montre les constructions bordant la rue et la voie du tramway.
Ces maisons sont toujours présentes aujourd’hui. L’aspect du quartier n’a pas tellement bougé, même si le revêtement de la rue a changé et que les voitures qui parcourent celle-ci se sont modernisées.
Un peu plus loin, la rue, laissant à sa droite l’ancien château, s’étire quasiment en ligne droite, passant devant le lieu-dit Tiraloque entre les hameaux de la Cousinerie et de Canteleux. Ici alternent aujourd’hui maisons anciennes et habitations récentes, mais on continue toujours à suivre sans peine l’ancienne ligne du tramway.
De nos jours pourtant, la proportion des constructions neuves augmente petit à petit et le quartier prend un aspect plus aéré alors qu’on approche de l’autoroute de Gand. Enfin, celle-ci coupe notre route. Pour retrouver notre chemin, il faut la traverser. De l’autre côté, on peut de nouveau la suivre sur une centaine de mètres à hauteur du Mac Donald. On arrive à l’endroit où elle remontait par un coude brusque vers le nord et le hameau du Recueil en longeant la commune d’Annappes. Ici, plus question de suivre quoi que ce soit, car toute cette zone a été bouleversée lors de la constitution de Villeneuve d’Ascq et l’édification du quartier de la Cousinerie dans les années 1970.
Dans cette zone, il est pratiquement impossible de retrouver l’emplacement de la ligne. Mais nous pouvons en superposant les cartes anciennes sur une carte IGN moderne parfaitement y tracer le parcours disparu de notre ligne de tramways.
Il est possible de nous imaginer ce tracé à la sortie de la Cousinerie : il traversait pratiquement la voie rapide là où s’étend aujourd’hui l’échangeur donnant accès au quartier. La voie traversait le rond-point qu’on connaît de nos jours.
Mais, de l’autre côté de l’échangeur de la voie rapide, nous retrouvons l’ancien chemin numéro 6 qui, débouchant du passage souterrain, va nous amener à Hemponpont et au Recueil.
Ici, on retrouve un peu l’environnement de l’époque : maisons anciennes et verdure. Après environ deux cents mètres, nous laissons sur la droite la route conduisant au Recueil et nous prenons à droite pour arriver à Hem.
A suivre…