Claude Le Comte ( suite )

En Août 1990, le même immeuble est ravagé par un spectaculaire incendie dont le panache de fumée est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. L’épaisse fumée laisse ensuite place à un important brasier et les engins de secours arrivent rapidement sur les lieux des casernes de Roubaix, Marcq-en-Baroeul et Lille Bouvines avec 35 pompiers qui mettent en batterie 10 grosses lances et 8 petites.

document Nord-Eclair

Le sinistre trouve un élément de choix dans le matériel électrique et électroménager mais aussi les fauteuils, salons et tissus d’ameublement, ainsi que les cartons vides de matériel déposés à l’entrée.

Les murs extérieurs ont tenu le coup et sont toujours debout mais l’intérieur est réduit à néant.Les piliers en pierre bleue sont fissurés, les poteaux de fonte ont fondu et l’ensemble de la galerie et des réserves à l’arrière a été anéantie. En témoignent notamment la photo des auto-tamponneuses, anciennement utilisées par le parc d’attraction de Hem, avant d’être entreposées à Roubaix, une fois cette attraction supprimée.

L’incendie ( documents Nord-Eclair )
( documents Nord-Eclair )

Fort heureusement l’incendie ne fait pas de victime, hormis un pompier légèrement intoxiqué par la fumée. La majorité des 150 salariés étant employés sur des chantiers à l’extérieur peuvent continuer le travail. Quant aux salariés du site, les dispositions sont prises pour les dispatcher sur le Centre Equestre de Hem afin de leur éviter le chômage technique.

Le bilan matériel se monte à plusieurs millions de francs de dégâts et 2000 mètres carrés détruits. Pourtant le feu se limite à l’entreprise même si des flammèches projetées ont touché une habitation désaffectée située de l’autre côté de la rue. Quelques dégâts ont aussi été constatés sur un immeuble contigu et sur celui de la CPAM qui a été privé d’électricité. Les services EDF sont intervenus rapidement pour la rétablir notamment pour permettre aux 200 salariés de la sécurité sociale de reprendre le travail.

L’escalier intérieur de marbre noirci par la fumée ( Document Nord-Eclair )

Après le sinistre Claude Le Comte parvient à continuer son activité dans les bureaux situés au rez-de-chaussée à l’avant du bâtiment et dans le sous-sol après avoir installé une toiture provisoire en tôle sur l’immeuble afin de le protéger des intempéries. Il s’agit tout au plus d’une remise en état partielle, l’arrière n’ayant jamais été refait comme en témoignent les arbres ayant pris possession du terrain sur les photos de 2021.

Photos façade et aérienne ( Documents Photo BT et Google Maps )

Pendant ce temps, dans les années 1990, au n°30-32 rue du Grand Chemin, les Ets Mom vendent des meubles pour enfants, des articles de puériculture (Bébé Confort) et des jouets (Playmobil, Smoby, Fisher Price, Lego, Berchet, Clairbois, Disney…) Ce commerce, étendu par la suite aux n°34-36, fonctionne jusqu’au décès de Claude en Novembre 2004, à l’âge de 71 ans, lequel entraîne la cessation de l’entreprise.

Publicités années 1990 ( Documents collection privée )
Façade Ets Mom années 1990 et 2008 ( Documents Archives Municipales )

Quant aux Ets Le Comte au n°25, l’entreprise d’électricité est cédée avec les 35 salariés restants, dont certains avec une ancienneté de plus de 30 ans, à une entreprise située dans un autre département. Les repreneurs déménagent le siège rue des Arts à Roubaix où l’activité continue jusqu’en 2021, année de sa cessation.

Façade Ets Lecomte en 2004 après le décès de Claude ( Document Pascal Le Comte )

En 2005, c’est la veuve de Claude, Yvonne Le Comte, née De Vriendt, qui s’inscrit en qualité d’entrepreneur individuel, pour une activité de location de terrains et autres biens immobiliers, au 57 rue de l’Alma qui abrite ensuite plusieurs entreprises différentes (Expert Fenêtres et Meilleur taux. Com). Au 59 plusieurs salons de coiffure se succèdent dont le dernier D&B coiffure à partir de 2021.

Les 57-59 rue de l’Alma en 2021 ( Documents Google Maps )

En 2008, un permis de construire est demandé par la SEM Ville Renouvelée, pour le 25 rue du Grand Chemin, en vue d’une réhabilitation d’immeuble existant plus construction neuve pour un total de 17 logements. Pourtant à ce jour en 2022, aucune suite n’a été donnée au projet et l’immeuble est toujours dans un état déplorable et ne cesse de se détériorer.

Les photos de l’immeuble en l’état en 2009 ( Documents archives municipales )
Projet de 2009 ( Document archives municipales ) photo de la façade en 2022 ( Document photo BT )

En 2005, la société Mom est radiée du registre du commerce et des sociétés. En 2010, un permis de construire est demandé pour le 30-32 par la SEM Ville Renouvelée pour rénovation des 2 bâtiments avec des locaux à usage commercial au rez-de-chaussée et des appartements sur les 2 étages. En 2012, les immeubles sont en travaux ainsi que ceux du 34-36. A ce jour les 4 immeubles présentent une façade rénovée.

Les immeubles 30, 32 34, 36 en 2022 ( Document photo BT )

Pendant plus de 50 ans Claude Le Comte a donc développé ce qui n’était au départ qu’un petit artisanat dans l’électricité tout en diversifiant ses activités et en se constituant un patrimoine immobilier important. A ce jour, 18 ans après son décès, le centre de loisirs Le Comte à Hem continue à fonctionner sous la direction de son fils Pascal et de sa petite-fille Amandine.

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.

Fêtes quinquennales au Nouveau Roubaix

Les majorettes de Breda défilent au Nouveau Roubaix Photo NE

Septembre 1966. C’est sous un soleil éclatant que se sont déroulées les fêtes quinquennales du Nouveau Roubaix, sous la forme d’un défilé carnavalesque et d’un spectacle nocturne sur la Place du Travail. Les gracieuses majorettes parasol de Breda (Hollande) ouvrent la marche, accompagnées par un groupe musical, les « Laurens drummers ». Viennent ensuite quelques grosses têtes cartonnées dont les porteurs suent à grosses gouttes. Chaque tête fait prés de vingt kilos et sous cette chaleur ! La Fanfare Delattre, la Prolétarienne d’Hénin Liétard en tenue de mineur et la commune libre de Saint Quentin, spectacle vivant de la belle époque, constituent la suite du cortège. Puis les cadets de la Royal Navy défilent sous les applaudissements et les Gilles de Jemappes viennent terminer ce brillant cortège carnavalesque. Le soir, se déroule le spectacle sur la Place du Travail. L’orchestre de Rudy Alban assure les parties musicales d’une fête de cirque en plein air, avec des acrobates, une dresseuse de caniches, des ballons magiques, un jongleur ultrarapide et pour finir les clowns Franck et Tico. Nul doute que ces fêtes avaient du succès, car à l’époque, la petite lucarne n’hypnotisait pas encore les gens au point qu’ils restaient cloîtrés dans leurs logis. Combien de temps durèrent ces fêtes quinquennales ? Comment étaient-elles organisées ? Nous sommes preneurs de toute information…

Henri Delecroix

C’est dans l’annuaire de 1893 que le nombre de brasseries à Hem passe de 3 à 5 avec la brasserie d’Henri Delecroix. Né en 1861, de parents cultivateurs, et de santé fragile il passe son enfance sur la côte où il fait ses études. Rentré à Hem il y crée en 1888 une brasserie dotée d’un outillage moderne qui prend rapidement de l’extension dans les environs. Installée rue du Rivage, l’entreprise prend le nom de brasserie du Rivage.

CPA de la brasserie du Rivage (Documents collection privée)
Facture de 1893 (Document Historihem)

Comme la plupart des brasseurs de l’époque Henri Delecroix est propriétaire de plusieurs estaminets sur la commune. Ainsi on peut citer le café brasserie du Rivage situé au coin de la rue du même nom, le Franc Bouleux au 244 rue de Lannoy (actuelle rue Jules Guesde), la Halte au Petit Lannoy, l’Hermitage rue Poivrée (actuelle rue du Général Leclerc), la Paix (au bout de la rue du Cimetière), le Pinson (au coin de la rue de la Vallée et de la rue de Lannoy…

Quelques estaminets appartenant à Henri Delecroix : le Rivage, le Franc-Bouleux, la Paix et le Pinson (Documents collection privée)

Entré au conseil municipal dès 1896, Henri Delecroix est élu maire de la ville (d’Union Républicaine) en mai 1900 et reste à la tête de la commune jusqu’en 1925. Les journaux de l’époque le décrivent comme bienveillant : « il n’est vraiment heureux que lorsqu’il peut donner satisfaction…sincèrement démocrate il accorde toute sollicitude aux humbles, aux travailleurs ». Les caricatures le représentent assez petit mais râblé, cheveux en brosse, belle moustache et barbe en pointe.

Caricature représentant Henri Delecroix et photo des membres du Conseil Municipal (Documents Historihem)

C’est l’époque où est votée la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de Mr Waldeck-Rousseau. Mr Delecroix est de la même tendance républicaine de gauche et répercute donc son programme au plan local, si bien que ses rapports avec les catholiques se durcissent, notamment lorsqu’il réclame la clef de l’église au curé : Edmond Pollet.

Rapports tendus avec le clergé (Document Au Temps d’Hem)

La gestion de l’équipe Delecroix marque la vie municipale d’une très large empreinte sociale (assurance accidents des employés communaux, consultations pour nourrissons, fourniture de livres aux indigents…) Il fait aussi établir avant la 1ère guerre un projet de distribution d’eau potable « sur évier » par la société des Eaux du Nord et met en place un service d’ébouage.

Photos d’Henri Delecroix (Documents Historihem)

Le progrès technique facilite également la vie de tous les jours et un avis favorable est donné par le conseil municipal suite à l’enquête sur la création d’une ligne de tramways électriques à travers Hem. C’est la ligne Roubaix Hem qui entre en service la 1ère suivie de la ligne de Lille à Leers.

La ligne de tramways (Document Au Temps d’Hem)
Document de 1914 (Document Historihem)

En Octobre 1914, avec le début de l’occupation allemande, comme tous les autres maires, Henri Delecroix reçoit un ordre d’évacuation du préfet pour tous les hommes mobilisables encore dans leurs foyers sauf les fonctionnaires qui restent à leur poste. Les vexations journalières commencent et la ville est soumise à un pillage filtré et méthodique qui fait le vide partout.

Des ouvriers hémois sont incorporés de force dans des bataillons civils et expédiés dans les Ardennes pour du travail obligatoire pour les occupants. L’autorité allemande ajoute à la déportation des hommes celle des femmes, expédiées dans les villages désertés des Ardennes ou réquisitionnées pour la moisson.

 Jeunes hommes déportés et jeunes filles d’Hempempont réquisitionnées pour la moisson (Documents Hem d’hier et d’aujourd’hui)

La commune doit quant à elle subvenir au logement, au bien-être et à la nourriture de l’ennemi. La population est réquisitionnée à tout moment pour travailler suivant le bon vouloir des allemands et ne peut pas quitter la ville comme elle le veut. La commune fournit chaque jour du bois à brûler aux troupes allemandes. En revanche, les écoles et les églises ne peuvent pas être chauffées.

Avertissement et appel à la population (Documents Hem d’hier et d’aujourd’hui)

4 ans plus tard les troupes allemandes évacuent et en décembre 1918, Henri Delecroix peut réunir son conseil municipal. Le conseil a la possibilité d’ ouvrir à nouveau les dossiers laissés pour compte pendant la guerre et de prévoir un budget spécial pour faire face à toutes les dépenses concernant les dommages de guerre avec une aide préfectorale.

Au début des années 1920, le projet relatif à l’établissement de la distribution d’eau potable dans toute la commune est relancé et en 1926 les canalisations sont implantées et 22 bornes fontaines installées. Puis c’est l’éclairage public de la commune qui est soumis au vote du conseil municipal et l’installation du réseau d’électricité pour tous usages dans la commune est réalisée par la société Tricoit de Lannoy.

Borne fontaine (Document Hem mille ans d’histoire et document au temps d’Hem)

Puis, en 1925, Henri Delecroix perd son mandat de maire au profit de Julien Lallart. Il décède en 1933 d’une longue maladie à son domicile, 11 place Verte (actuelle place de la République).

Domicile de Henri Delecroix sur la place d’Hem (Document Historihem) et photo aérienne de la demeure en 2020 (Document Google Maps)

A suivre…

Remerciements à l’association Historihem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Hem 1000 ans d’histoire ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Teel et Chantal Guillaume  pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem

Spittael

Georges Spittael est passionné par les métaux : il travaille l’acier, la tôle émaillée. Il décide de fabriquer des cuisinières. Après la première guerre mondiale, il s’installe artisan et fabrique des cuisinières à charbon au 206 boulevard Gambetta à Tourcoing. C’est un quartier assez chic et cossu. Les résidents sont des entrepreneurs et cadres de l’industrie textile. Son affaire fonctionne très bien. Il est artisan et travaille seul. Son épouse l’aide à la livraison des cuisinières sur « s’carette à quiens » ( charrette à chiens ) au début des années 1920.

document Ravet Anceau Tourcoing 1928

Georges a un fils, Gérard, né en 1921. Il le forme à la production artisanale des fourneaux. A l’âge adulte, Gérard décide de s’installer également à son compte. Il trouve un local dans le quartier du Blanc-Seau pour créer son atelier, et une maison pour se loger, au 134 bis de la Grand-rue à Roubaix ( à l’angle de la rue Pierre de Roubaix ). Il a pour voisins, au 136 le coiffeur V. Potteuw et au 138 la maison de pianos Screpel-Pollet bien connue.

Gérard se marie avec Gabrielle née Vienne, qui l’aide à l’atelier et qui livre les cuisinières sur la baladeuse qui a remplacé l’ancienne charette.

document Ravet Anceau Roubaix 1947

Après la seconde guerre mondiale, les affaires reprennent. La famille Lecat-Willot propriétaire de Screpel-Pollet, au 138 de la Grand’rue, souhaite agrandir l’entreprise. La famille Lecat propose alors à Gérard Spittael de lui reprendre son habitation en 1949, afin que le magasin de la Grand’rue puisse s’étaler jusqu’à leur atelier de réparation de pianos, rue Pierre de Roubaix.

L’affaire est conclue. Gérard trouve un nouveau local au 70-72 rue de la Fosse aux Chênes. C’était autrefois l’entreprise Achille Sénécaut, imprimeur, fabricant de chromos et d’images publicitaires.

plan cadastral ( document archives municipales )

Le bâtiment est très grand : 500 m2 de surface au sol ce qui permet de développer de façon importante la production de cuisinières mixtes : gaz et charbon, à feu continu, en tôle émaillée. Gérard et Gabrielle s’installent à l’étage, avec toute la petite famille, puisqu’ils ont 5 enfants ( Gérard fils, Françoise, Michel, Jacky et Christine )

document collection privée

Au début des années 1950, Gérard Spittael ouvre un dépôt à Hénin-Liétard ( aujourd’hui Hénin-Beaumont ) et propose à son demi-frère de gérer ce dépôt et commencer la vente. Il ouvre également un magasin à Tourcoing au 61 rue Saint Jacques.

document 1955 ( archives municipales )

En 1955, Gérard demande un permis de construire pour refaire la façade du 70 de la rue de la Fosse aux Chênes, remplacer la porte en bois par une porte vitrée et changer les fenêtres de l’habitation à l’étage.

Au milieu des années 1960, Georges décide de développer son affaire. En complément de sa fabrication de cuisinières, il propose une gamme de réfrigérateurs de marque Frigidaire, Frigéco et Arthur Martin ainsi que des téléviseurs Clarville, car son fils aîné, Gérard a reçu une formation pour dépanner les téléviseurs.

Publicités fin des années 1960 ( documents Nord Eclair )

Par ailleurs, Gérard investit dans un superbe fourgon Citroën. C’est une ancienne ambulance qu’il aménage en camion publicitaire pour assurer les livraisons.

En 1969, le gaz de Hollande arrive prochainement. Les roubaisiens sont peut-être obligés de remplacer leur cuisinière à gaz, pour des raisons techniques. C’est l’opportunité pour Gérard de communiquer par la presse locale sur le choix immense de marques de gazinières qu’il propose au magasin : Arthur-Martin, Rosières, De Dietrich, Scholtes, Faure, Franco-belge etc

Publicité 1969 gaz de Hollande ( document collection privée )
De Dietrich ( document collection privée )

A la fin des années 1960, Gérard Spittael loue un entrepôt rue de la Fosse aux Chênes, juste en face du magasin, pour y stocker ses produits, et un dépôt pour atelier et dépendance au N° 1 rue du Nouveau Monde. En 1972, Gérard a l’opportunité de reprendre le 112 et 114 rue Saint Antoine, qui appartenaient auparavant aux Ets Alfred Fauvarque ( papiers et cartons ). Cette nouvelle acquisition est particulièrement intéressante car elle communique avec le bâtiment de la rue de la Fosse-aux-Chênes. Le 112 devient un parking pour la clientèle et au 114, Gérard décide de créer un superbe magasin de meubles de 679 m2. Au total Gérard possède ainsi plus de 1200 m2 de terrain.

plan cadastral ( archives municipales )
plan cadastral

De nombreux fauteuils, fauteuils relax et salons sont proposés à la clientèle, et en particulier de marque Himolla. Plus de 100 salons de tout style, sont ainsi exposés : rustique, moderne, contemporain. Le magasin accorde des larges facilités de paiement. Pour contrer la concurrence des points de vente belges, Gérard ouvre son magasin lors de nombreux dimanches. Les enfants de Gérard Spittael aident à la tenue du commerce : Gérard fils à l’atelier pour la partie technique, Françoise à la comptabilité, Michel et Jacky pour la vente de salons et fauteuils, ainsi que le service de livraisons.

publicités ( documents Nord Eclair )

Lorsque l’énergie électrique prend de l’ampleur sur le marché du chauffage en 1974, Gérard s’adapte à l’évolution, et profite de l’ouverture d’un magasin à Roubaix 2000, pour communiquer. Spittael devient vendeur agréé EDF.

1974 ( document Nord Eclair )

En 1980, Gérard Spittael ouvre un magasin ( de salons et fauteuils ) à Lesquin, route de l’aéroport, impasse Leclerc.

1980 ( document Nord Eclair )

Gérard Spittael et son épouse sont régulièrement présents lors de « salons du confort ménager » pour présenter leurs gammes de fauteuils et salons.

publicités 1990 ( documents Nord Eclair )

A la fin des années 1990, suite à quelques difficultés financières, Gérard décide de jeter l’éponge, de vendre l’ensemble de ses bâtiments et de prendre une retraite bien méritée. Il décède en 1998.

Depuis la production artisanale des cuisinières dans les années 1910, trois générations Spittael se sont succédé à la tête de l’entreprise. Le bâtiment qui abritait la société au 70 72 rue de la Fosse aux Chênes a ensuite perdue sa vocation commerciale

La façade du 70 de la rue de la Fosse aux Chênes en 2008 ( photo BT )

Remerciements à Gérard, Christine et Steve Spittael, ainsi qu’aux archives municipales.

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Octobre 1902

Octobre, le journal des sports 1902

Cyclisme : comme l’année dernière, le Grand Prix de Roubaix Professionnels n’aura pas lieu, annonce la Commission du Vélodrome Roubaisien. Cette information entraine une polémique. M.Breyer, directeur du Buffalo, exprime son étonnement et ajoute : l’affirmation de la commission est erronée, il a été en pourparlers avec la Société des Arènes de France, locataire actuel de la piste roubaisienne, pour organiser le grand prix. Les pourparlers n’ont pas abouti, en raison de la concession par ladite société du vélodrome à une autre personne qui devait y organiser de nombreuses courses, dont le Grand Prix. Qu’est devenue cette personne ? S’il fallait l’organiser, d’ici à deux semaines, M. Breyer s’en chargerait le tout premier. Au lieu de dire qu’on ne peut pas, il serait plus franc d’avouer qu’on ne peut pas ! Un télégramme de la direction du Vélodrome de Roubaix publié par le journal l’Auto-Vélo, met M. Breyer à même d’accomplir son projet. On attend sa réponse.

Le Vélodrome Buffalo à Neuilly doc Wikipédia

Football : le Stade Roubaisien qui se réunit au Café Belle-Vue Grand Place, prépare sa prochaine rencontre avec l’Olympique Lillois.

Cyclisme : le Vélodrome Roubaisien organise le Grand-Prix de Roubaix-Amateurs avec épreuves pédestres et cyclistes.

Cyclisme : alors que la soirée du Buffalo a été annulée pour cause d’intempéries, M. Breyer répond à la proposition du directeur du vélodrome roubaisien, M. Vitors. Il trouve ses prétentions financières trop élevées, ce que le journal l’Auto-Vélo traduit de la manière suivante : le directeur du Buffalo vient de commettre une nouvelle gaffe en avouant qu’il était incapable d’organiser le grand prix de Roubaix. Les roubaisiens n’auront donc pas de Grand Prix Professionnels pour la deuxième année de suite.

Football : le Sporting club roubaisien tiendra sa réunion mensuelle vendredi prochain en son local à la tête d’or, contour Saint Martin.

Gymnastique : après leurs succès au concours d’Issy-les-Moulineaux, les gymnastes de la Roubaisienne se sont remis au travail pour la préparation d’une grande fête d’hiver offerte aux membres honoraires ainsi qu’aux familles des gymnastes.

Médaille de la société Coll Particulière

Football : match retour entre l’équipe première du FC Mouscronnois et l’équipe 3 du RCR sur le stade de Beaumont. Sur le terrain des Villas, le RCR 4 reçoit le FC Mouscronnois 2. Le Sporting Club de Menin vient jouer contre l’Union Sportive Wattrelosienne, sur le terrain de l’USW. USW-Menin 7-3.

Cyclisme : le grand prix de Roubaix amateur a lieu sous la pluie. Mille cinq cents personnes y assistent. Pour les courses pédestres, ont participé les sociétés suivantes : sporting club roubaisien, jeunesse roubaisienne, Club des Sports. Pour les cyclistes, chez les tout petits amateurs libres âgés de moins de 16 ans, Crupelandt remporte sa série puis fait deuxième pour la finale. Chez les femmes il y a Mme Vanbelle, Melle Kindts, Mme Béranger. Chez les plus de 16 ans, on trouve les Delespierre, Dhulst, Hubert Desruelles, Léturgie…

Cyclisme : une course Roubaix Quesnoy organisée par un groupe d’amis établi chez M. Charles Lepercq rue Descartes 51 au Maréchal Ferrant à Roubaix pour le 12 octobre.

Lutte. Un championnat à Roubaix ouvert à tous les lutteurs du Nord aura lieu salle du Club Athlétique Roubaisien 34 rue de Lannoy le samedi 25 octobre.

Leers, la poste

Une actualité récente a mis en évidence la fermeture annoncée à Leers d’un service public d’une notoire utilité, la poste. Mais depuis quand existe-il une poste à Leers ?

Une correspondance de 1900 dans le Journal de Roubaix nous renseigne sur le service postal de l’époque. « Près de nous, les habitants de Leers et de Lys, qui pourtant n’ont pas de bureau de poste dans leur commune, ont su obtenir que deux distributions par jour soient faites par le bureau de Lannoy ».

La poste de Leers en 1931 doc Jal de Rx

Il semble que la première poste de Leers a été construite en 1931, elle se trouvait sur la place. En septembre 1931, une coquette construction s’élève sur la place de Leers, destinée aux installations du bureau de poste. Le bâtiment se compose de deux parties distinctes : le bureau de poste et l’habitation du facteur-receveur. Au dessus de la porte d’entrée, on peut lire « Leers » et sur le renflement de la salle d’attente : Caisse nationale d’épargne-Chèques Postaux, et sur le côté : Poste, Télégraphe, Téléphone. Au rez-de-chaussée, une salle d’attente avec pupitre pour les correspondances., banc de repos et cabine téléphonique. Les appareils de cette cabine ne seront toutefois posés que le jour où l’administration des postes aura fait du bureau de Leers une recette de plein exercice, dans quelques années. En attendant il n’y aura ni télégraphe, ni téléphone. Le téléphone de la mairie restera le seul moyen de correspondre durant les heures d’ouverture des bureaux.

la poste en fonctionnement Coll Fam

À droite de la salle d’attente et toujours front à la Place, le bureau des facteurs avec deux guichets. Derrière, la salle de service pour le facteur-receveur ou le directeur de la poste. Une porte donnant accès à l’habitation se trouve à droite des bureaux. Il reste encore quelques travaux à faire et l’architecte compte que le tout sera achevé vers la fin du mois d’octobre. Et si l’administration des postes fait diligence, l’ouverture pourra se faire vers la mi-novembre. Finalement l’ouverture de la poste aura lieu le 1er décembre, les travaux ayant pris du retard : il reste en effet le chauffage central et l’éclairage à installer. Les habitants de Leers qui attendent depuis vingt ans cette installation indispensable devront patienter encore un peu. La maison Emile Duquesne de Roubaix s’est chargée du terrassement, de la maçonnerie et du bétonnage. La firme Remy et Pierre Welden de Roubaix a exécuté les travaux de charpente et de menuiserie. L’importante maison Brutin Cardon de Roubaix s’est chargée des travaux de couverture et de plomberie. Les carrelages céramiques et les inscriptions sur la façade sont l’oeuvre de l’entreprise Martinage de Tourcoing.

Plans de la nouvelle poste doc NE

Quarante quatre ans plus tard, le Conseil Municipal a émis un vœu pour la construction d’un nouveau bureau de PTT pour remplacer celui de la place Carnot. Le lieu d’implantation a finalement été choisi, ce sera rue du Général de Gaulle, et l’avant projet a été établi par M. Patrick Forest architecte DPLG. Un terrain qui sert actuellement de parking convient parfaitement. La nouvelle poste se situera ainsi au centre de la commune. Le chantier est ouvert au début de l’année 1976. En juillet la construction est bien avancée et l’inauguration ne tarde pas.

Et voilà qu’on parle de fermer ce bureau. Selon la Poste, une baisse d’activité de moins 15 % en moyenne a été constatée depuis 2018. Et la commune n’est pas une exception. Comme dans de nombreuses villes, la Poste réaménage ses horaires, voire ferme le service.

La poste aujourd’hui vue Google Maps

Mais le maire de Leers l’assure, il n’est pas question de déplacer le service comme cela a pu se faire à Lannoy. « Cela n’aurait pas de sens… Nous avons des personnes âgées qui se déplacent à pied. Notre mairie est bien trop excentrée pour y envisager une agence postale. »

Un pétition circule qui a déjà recueilli plus de 4 000 signatures. Affaire à suivre.

Sources: le Journal de Roubaix, Nord éclair

Claude Le Comte

Au début des années 1930, Médard Le Comte Caveye fonde une entreprise de TSF ( transmission sans fil ) au 63 et 65 rue de Lorraine à Roubaix.

Maison de Médard Le Comte, de nos jours (Document Google Maps)

Après la seconde guerre mondiale, il se spécialise en électricité générale et au début des années 1950, il s’installe rue de l’Alma, son domicile se situe alors au 11 rue Saint-Vincent de Paul. Par la suite il déménage au 33 rue Vauban à Roubaix.

Dans les années 1950, Claude Le Comte, son fils, crée seul sa propre affaire au 57-59 rue de l’Alma avec pour seul moyen de transport un cyclomoteur. Il y exploite une entreprise d’électricité générale ainsi qu’un magasin de disques, radios télévisions et électroménager avec son épouse Yvonne, née De Vriendt, qui tient le commerce .

Publicités années 1960 (Documents collection privée)

Il acquiert par ailleurs un immeuble situé 25 rue du Grand Chemin, auparavant siège de la parfumerie-savonnerie Victor Vaissier. Il dépose en 1964 une demande de permis de construire pour y aménager des appartements et studios aux premier et deuxième étages afin de procéder à des locations.

Photo façade 1963 (Document archives municipales)

Ce bâtiment à la façade impressionnante comporte à l’intérieur un escalier de marbre et des sols en parquet de bois. A l’arrière des piliers en fonte soutiennent une galerie située à mi-hauteur qui fait le tour de l’immeuble, d’une superficie totale de 1600 mètres carrés au sol. Claude installe son entreprise au sous-sol et au rez-de-chaussée où se trouvent les bureaux.

Photo aérienne d’avril 1965 (Document IGN)

C’est là qu’il développe son activité d’électricité générale en y adjoignant la vente de fournitures et d’appareils électriques en gros, dont la gazinière Sélecta. En 1968, un 3ème magasin est ouvert 154 rue de Lille à Halluin où il propose les mêmes services qu’à Roubaix.

Publicité de 1968 (Documents collection privée)

Dans les années 1970, Claude Le Comte a l’idée de créer un Centre Equestre pour répondre à la passion pour l’équitation de ses 2 enfants : France et Pascal. Il décide donc d’acquérir à Hem un terrain de 5 hectares appartenant à des agriculteurs, rue de Croix, juste à côté de ce qui va devenir la voie rapide. C’est sur une partie du terrain acheté qu’est construit le bâtiment principal du futur centre équestre en 1975. C’est Yvonne qui, au début, s’ y occupe de l’accueil et du secrétariat. ( Voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : Centre équestre Le Comte )

Autocollant du Centre Lecomte Hem (Document collection privée)

Au début des années 1970, Claude propose à sa clientèle de réaliser elle-même, ses installations électriques avec l’aide de ses conseillers spécialistes. Il commence aussi à proposer à la vente du linge de maison et en particulier de la marque Descamps ; ce domaine est également pris en charge par Yvonne. En 1973, il vend des fauteuils, salons, convertibles et salons d’angle de tous styles.

Publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair et collection privée)
Photo de Claude dans les années 1970 (Document Pascal Le Comte)

En 1974, un magasin est créé à Lille au 40 rue Jules Guesde, qui fait de la publicité pour une vente de meubles. Un autre établissement lillois se situe rue du Court Debout. Enfin Claude Le Comte ouvre une succursale à Paris 11 rue de l’Aqueduc, pour assurer à l’entreprise une envergure nationale et y honorer ses contrats avec l’armée et l’Administration.

Il fait également l’acquisition dans la rue du Grand Chemin à Roubaix des anciens Ets Vroman ( Equipements sportifs ) au n° 30 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé Vroman Sports ). Il y crée un commerce de vente de confection enfants à l’enseigne Mom.

Instantané de mémoire : « A l’époque mon père relevait sur le journal local les avis de naissance et me faisait rechercher dans les annuaires les adresses des nouveaux parents afin que je puisse leur envoyer des publicités pour le magasin ».

En 1977, cet immeuble est l’objet d’un incendie qui prend au rez-de-chaussée, lieu du stockage d’articles d’habillement. Une grosse lance et 2 petites lances suffisent aux pompiers pour éteindre l’incendie, qui fait quand même énormément de dégâts.

Document Nord-Eclair

Entrepreneur ambitieux, qui s’est fait à la force du poignet, Claude a pour objectif un développement poussé de son entreprise.

Instantané de mémoire : « Mon père était un entrepreneur à l’ancienne, très bosseur, qui poursuivait ses objectifs jusqu’à ce qu’ils soient atteints et tout le monde devait suivre. Il était toujours à l’affût des progrès techniques et a ainsi été l’un des premiers à utiliser un ordinateur à cartes perforées dans l’entreprise ».

Les travaux d’électricité que son entreprise réalisait parfaitement à l’hôpital de la Fraternité à Roubaix lui ont ainsi permis de décrocher le contrat mirobolant confiant aux Ets Le Comte la réalisation de travaux d’électricité au moment de la construction du nouvel hôpital Victor Provo au début des années 1980.

Publicité de 1982 (document Nord-Eclair)

En 1983, c’est le n°25 qui subit un incendie. Des ouvriers de la SARL Van Dist de Tourcoing, sur le toit effectuent des travaux de couverture et déclenchent accidentellement le sinistre dans lequel les combles et la toiture, ainsi que 6 appartements meublés du 2ème étage sont détruits. Les planchers des étages inférieurs et le rez-de-chaussée sont noyés d’eau suite à l’intervention des soldats du feu. L’un d’entre eux est blessé par la chute d’une poutrelle enflammée reçue sur le dos et doit être transporté au centre hospitalier de Roubaix.

document Nord-Eclair

à suivre . . .

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.

La brasserie Leclercq à Hem

Dès l’époque de la révolution française, on retrouve, à l’extrémité sud-est du bois de la Fontaine (situé sur Croix), les familles Leclercq, fermiers, cultivateurs et brasseurs à Hem, au pavé de Croix. C’est Jean-Philippe Leclercq, échevin pendant 44 ans, qui crée une brasserie avant la révolution. La ferme quant à elle existe déjà depuis le 16ème siècle.

Blason de la famille Leclercq, première brasserie de Hem (Document Hem 1000 ans d’histoire)

Parmi les dépendances se trouve la célèbre « grange au mars » où l’on stocke la belle et bonne bière de saison du bon vieux temps jusqu’en mars. C’est dans la cave de cette grange de plus de deux cent mètres carrés, située presque en face de la future brasserie Leclercq du 20ème siècle à gauche de la ferme (actuellement Le Clos de la Source), que deux prêtres, natifs de l’endroit les abbés Denis et Henri Leclercq, célèbrent la messe en cachette lors de la révolution.

La dépendance de la brasserie, à gauche, marquée d’un point blanc, au début du 20ème siècle (Document Historihem)

C’est le journal Nord-Eclair qui en 1968, relate la démolition en cours de ce bâtiment, frappé d’alignement depuis très longtemps, qui était tombé en ruine. On constate en effet sur une photo de la brasserie Leclercq au début du 20ème siècle, sur le trottoir d’en face une ruine dépassant les autres maisons.

La grange au Mars en cours de démolition en 1968 (Document Nord-Eclair)

Après la révolution, Charles Leclercq, fils de Jean-Philippe, répertorié comme laboureur, autrement dit paysan aisé possédant un cheval pour labourer, devient maire de la ville de Hem.

Charles Leclercq nommé maire de Hem en 1795 (Document Au temps d’Hem)

Ce n’est qu’à partir de 1850 qu’il est cité comme brasseur, remplacé ensuite par son fils Louis-Florentin qui épouse Esther Taffin et qui rentre au conseil municipal après la chute du second empire. La famille d’Esther possède un terrain, situé entre la rue de Lille (actuelle rue du Général Leclercq) et le cours de la Marque, que son époux met en lotissements. Par ailleurs, entre 1830 et 1850, il prospère en exploitant des carrières de sable sur ses terres d’ Hempempont.

Plan de la brasserie vers 1830 (Document Historihem)
Plan du quartier dans les années 1860 (Document Historihem)
Papier à en-tête Leclercq-Taffin (Document collection privée)

C’est Louis-Florentin Leclercq-Taffin qui fonde en 1890 un syndicat des brasseurs de la campagne dont il devient le président, en vue de défendre les intérêts de ceux-ci, le cas échéant, contre les brasseurs des villes déjà organisés en syndicat des brasseurs du Nord. Il devient à son tour maire de la ville de Hem par la suite.

Ce n’est qu’en 1904 qu’une malterie est construite par Louis et adjointe ainsi à la « ferme-brasserie » mise en place par son père. L’année de sa construction apparaît clairement sur sa cheminée. Dès lors la brasserie Leclercq, connue sous le nom de Brasserie d’ Hempempont, prend de l’expansion, se modernise et voit sa renommée grandir ainsi que son personnel.

La brasserie au début du 20ème siècle (Document collection privée) et la brasserie à côté de la ferme (Document Historihem)
Les ouvriers prennent la pose en 1904 (Document Hem 1000 ans d’histoire)
La ferme et l’habitation de la famille (Documents Historihem)

Pendant la première guerre mondiale, Charles Leclercq, héritier avec son frère de l’entreprise familiale, écrit à celui-ci qui est au front : « après un repos de 8 jours, nous avons de nouveau des allemands à loger mais nous ne nous tracassons pas trop car nous sommes habitués ; c’est la 14ème fois que nous en avons à loger. A la brasserie, je force la fabrication et remplis les caves des clients en prévision des mesures prises pour la réquisition du malt. A Lille il n’y a plus que 3 brasseries qui travaillent sous le contrôle et pour le compte des boches…A la ferme on sarcle les blés ».

Charles doit ensuite évacuer, comme l’ordre en a été donné à tous les hommes de 18 à 48 ans. Ne pouvant aller au delà de Lille, il s’y cache dans les caves de son beau-père, Mr Salembier. Puis il retourne à Hem auprès de sa femme et de leurs 8 enfants. Il n’est pas inquiété alors que son frère le croyait prisonnier des allemands.

A suivre…

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Hem 1000 ans d’histoire, et Bernard Thiebaut pour son ouvrage Hem Mémoire en images.

La nouvelle école Jean Macé

En 1990, le groupe scolaire Jean Macé va être réhabilité. Mais avant de l’aménager, quelques élagages s’avèrent nécessaires, ainsi le mur de la rue de Londres, qualifié de mur de caserne par la presse, va être démoli afin de permettre une entrée plus moderne et lumineuse. Quant aux élèves ils sont hébergés pour la durée des travaux rue du Rivage, à quelques centaines de mètres de l’ancienne école.

La maquette de la nouvelle école Jean Macé doc Jnal Mun Wos

La nouvelle école Jean Macé fera son ouverture en septembre 1991, après quatorze mois de chantier. Pendant un an les enfants ont patienté dans les préfabriqués de la rue du Rivage. Leur école est à présent toute transformée.

Nouvelle entrée rue de Londres Jnal Mun Wos

Sur les murs de la vieille école sont venus se greffer des bâtiments ultra modernes. Les équipes éducatives et les écoliers ont mis la main à la pâte et ils ont l’impression de prendre possession de leur école. L’architecte M. Boyeldieu et sa femme, coloriste de métier, ont ainsi réalisé un superbe équipement scolaire dot chaque classe est personnalisée par des couleurs vives.

L’inauguration de septembre doc NE

Sont présents pour l’inauguration, M. Bernard Helm inspecteur, Mme Willems et M. Maillot, conseillers pédagogiques de la circonscription et M. Faugaret Maire de Wattrelos, qui a déjà d’autres projets en tête, notamment l’école du Touquet. La directrice, Mme Quenon a accueilli près de 100 enfants en maternelle. En primaire, Mme Marie Dominique Debaudringhien attendait ce matin 320 enfants. Tous découvrent les couleurs et le mobilier neuf, la passerelle servant de bibliothèque et de centre de documentation au dessus de la zone tampon prévue pour le réfectoire. L’ensemble des bâtiments accueillera aussi l’Office de Tourisme et la maison de l’amicale du quartier. Une salle de spectacle de 400 places a été construite au cœur même des bâtiments avec des entrées indépendantes pour servir à d’autres manifestations. L’école Jean Macé, insérée dans la vie du quartier du Laboureur !

Le 20 rue Leconte-Baillon

Joseph Leconte, né en Belgique vers 1800, est l’époux d’Isabelle Baillon. Il est propriétaire de nombreux terrains à Roubaix, en particulier dans le quartier du Chemin neuf. Après sa mort en 1869, leurs héritiers demandent en 1885 l’autorisation d’ouvrir plusieurs rues sur leurs propriétés, autorisation qui leur est accordée. Parmi ces voies, celle qui prendra le nom de Leconte-Baillon.

C’est ainsi que leur fille Isabelle qui a épousé Constantin Descat, le maire de Roubaix est propriétaire, côté pair de cette rue, d’une bande de terrain le long du domaine des Prés, sur lequel se construiront les Stades Dubrulle et Maertens. Elle se désaisira de cette bande de terrain entre le Chemin neuf et l’avenue des Villas (aujourd’hui avenue Motte). On y construira une série de maisons le long de la rue, laquelle sera classée en 1903.
Sur le plan qui suit, elle n’a pas encore reçu son nom définitif, mais porte celui de la rue qu’elle prolonge.

Plan 1903 – Archives municipales

Quelques années plus tard, le terrain qui nous occupe, situé non loin du croisement avec le Chemin Neuf, est la propriété François Moulard, venu de Belgique, pâtissier de profession, qui y habite en 1928 avec son épouse Lucie et une servante. Le terrain fait 41m55 de façade pour une surface de 1274 m2. Ce même Francois Moulard a demandé en 1923, alors qu’il habitair au 7 rue St Georges, l’autorisation de construire deux pilastres et une porte dans la clôture de sa propriété. De chaque côté sont construites en 1923 et 1924 deux maisons qui existent encore aujourd’hui.

Plan 1930 – Archives municipales

La maison est construite contre le mur du stade Dubrulle, et comprend au rez de chaussée une cuisine, quatre pièces et un débarras. Au premier étage, quatre chambres et une salle de bains, ainsi qu’un débarras. Un grenier occupe tout le deuxième étage. Curieusement, la construction n’est pas rectangulaire, le mur du fond suit le mur du stade et celui de devant suit l’alignement de la rue. Une vaste cave voûtée est creusée sous la maison. La propriété comprend, en outre, un garage, puisque, en 1935, Monsieur Moulard demande à le faire agrandir. Celui-ci est toujours propriétaire en 1939.
Après la guerre, le propriétaire est, d’après le Ravet-Anceau, en 1946 la famille Robyn-

vangheleuve et, de 1953 à 1970 J.Prouvost, représentant.

Photo IGN 1965

En 1975, les choses évoluent avec la demande de démolition de la part du nouveau propriétaire, M. Léon Meurisse, désireux de faire construire une maison de plain-pied. Selon lui, l’ancienne maison a des pièces trop grandes, une hauteur sous plafond excessive, une installation électrique non conforme, et les planchers en mauvais état. En outre, la toiture fuit. Durant les travaux, il réside dans une caravane, installée sur le terrain. Le service d’hygiène approuvant la demande, les travaux commencent.
En septembre, l’ancienne construction a disparu, et une maison de plain-pied, construite sur 120 mètres carrés habitables à quelques mètres du mur de séparation avec le stade est en voie d’achèvement.

La maison sur le permis de construire de 1975

Au rez de chaussée, un vaste hall commande l’accès à une cuisine et à un séjour, ainsi qu’à un couloir qui dessert deux chambres, une salle de bains et une buanderie. L’espace sous toiture est dévolu à un un comble accessible par une trappe, et une cave est creusée sous la maison, le long de l’ancienne. Elle n’a pas été comblée, mais il n’y a pas de communication entre les deux. Elles sont séparées par un mur et la première cave va disparaître des mémoires des propriétaires successifs.

Photo IGN 1976

Deux ans plus tard, le propriétaire fait une demande pour une extension de 28 mètres carrés. Cette extension, dans l’alignement du mur du fond, comprend une salle de bains et une chambre. On voit l’extension sur la photo aérienne suivante.

Photo IGN 1981 montrant l’extension

Dans les années 80 une partie du terrain est vendu, et une petite maison s’élève bientôt sur cette parcelle. On l’y trouve encore aujourd’hui, qui porte le numéro 16.

Le numéro 16 – Photo Jpm 2022

Les propriétaires se succèdent dans la maison. Au fil du temps, un grand garage est installé dans l’angle de la propriété. Plus tard, ce garage est transformé en appartement, et les aménagements intérieurs de la maison évoluent : Une des chambres disparaît, récupérée pour d’autres usages.

Enfin, elle est vendue en 2022 et les nouveaux propriétaires veulent y apporter des transformations lourdes. Il s’agit de l’agrandir, et d’y ajouter un étage en surélevant le toit. Vue la durée prévisible des travaux, on commence par construire une pièce provisoire sous l’auvent qui prolongeait le garage pour loger les propriétaires en attendant qu’ils puissent emménager de façon définitive. Ci-dessous quelques vues de la démolition. A gauche une vue de la façade arrière, à droite en haut l’extension, en bas la façade avant sa disparition.

Photos coll. Particulière – 2022

En fait, tout est pratiquement abattu, le toit et le mur de façade, qui sera reconstruit un peu plus vers la rue pour agrandir l’emprise de la future maison. Seuls demeurent le mur du fond et les deux pignons, sur lesquels on s’appuie pour construire le nouvel édifice qui ne tarde pas à s’élever.

Photo coll. Particulière

Il comportera une toiture à la Mansart pour assurer de l’espace aux pièces du premier étage sans pour autant élever trop la façade. L’extension doit demeurer à peu près identique à ce qu’elle était.

Photo jpm 2022

Au cours des travaux, on redécouvre l’ancienne cave complètement oubliée de tous. On y pénètre en creusant une ouverture dans le mur pour découvrir une magnifique cave voûtée flanquée d’une citerne d’eau placées sous la terrasse derrière la maison. Les meubles en surnombre sont stockés à la cave, repeinte et équipée d’un carrelage neuf, en attendant que la maison soit terminée.

Un mystère demeure pourtant : En effet, il subsiste une porte basse mettant en communication les deux propriétés du 20 et du 26. Celle-ci est située plutôt au fond du terrain, sous un figuier. Elle n’a pas été ouverte depuis des décennies et menace aujourd’hui de ruine. Elle est difficile à distinguer, car noyée dans la végétation. Comment expliquer l’existence de cette communication ?
La première idée est que, dès l’origine, les deux propriétés appartenaient à des membres apparentés, mais il s’avère que l’étude des ascendants des Moulard-Smeets et les Dasprez-Martinot, les propriétaires respectifs des 20 et 26 dans les années 30, n’ont rien en commun. Peut-être étaient-ce simplement des amis proches ?

La vieille porte – Photo Jpm 2022

Nos remerciements aux archives municipales et à la médiathèque de Roubaix, à l’Institut Géographique National, et aux propriétaires actuels.