Juillet 1903

Le journal des sports de juillet 1903

Pêche. Les pêcheurs roubaisiens sont à Dunkerque, représentés par la société Le Poisson d’Or. Ils remportent les prix suivants : série au nombre, premier prix Léopold Tiberghien, troisième prix ex-aequo Victor Sarrazin et Léonard Dejin, cinquième prix ex-aequo Decock, huitième prix Alfred Sampers. À la série d’honneur, entre toutes les commissions, premier prix ex-aequo Léopold Tiberghien et Decock. La société a également remporté la prime de nombre.

Tennis. Le challenge des tennis-clubs du Nord a rencontré un grand succès et les spectateurs qui se pressaient autour des magnifiques courts de la rue de Beaumont n’ont pas regretté leur déplacement. Le palmarès est le suivant : MM. Dubar et Motte sortent vainqueurs du tournoi de double, ils appartiennent au tennis-club de Roubaix. M. Rollez du tennis-club de Lille s’adjuge à nouveau la coupe du simple.

Aucouturier croqué par le journal l’Auto

Cyclisme. Départ du premier Tour de France, première étape Paris Lyon. Parmi les favoris, Maurice Garin, Aucouturier, Joseph Fischer, Chapperon, Wattelier, Georget, Muller, Pasquier.

Garin croqué par le journal l’Auto

Course à pied. Le record pédestre Roubaix-Lille (FSAF). Le trésorier de la FSAF, M. Clovis Carrette a offert une prime de 10 francs au coureur à pied qui fera le meilleur temps sur le parcours Lille-Roubaix et retour. M. Donat Rohart le principal vainqueur des épreuves de cette année tentera de ravir le record à Jules Dubar qui le détient en 1 heures 9 minutes et 30 secondes.

La publicité reprend les résultats journal l’Auto 1903

Cyclisme. Tour de France. Garin premier et Pagie second ont réalisé une extraordinaire performance. Deuxième étape, Lyon Marseille. Aucouturier vainqueur devant Georget. Garin reste en tête du classement général. Pagie n’a pas terminé la deuxième étape. Troisième étape, Marseille Toulouse.

Cyclisme. Courses du 14 juillet à Roubaix sous les auspices de la Municipalité seront courues autour du Parc de Barbieux. Au programme, courses de vitesse, course des tout-petits, course de fond championnat de Barbieux, course de dames, course de consolation. Envoyer les engagements par la poste à M. Théo Callens 34 rue Chanzy Roubaix. Aucun droit d’inscription.

Course à pied. Donat Rohart a réussi à battre le record de Roubaix-Lille et retour. Il améliore de deux minutes le précédent temps. Le nouveau recordman est engagé dans la course de Marathon et tentera bientôt le record du brevet pédestre des 30 kms.

Tour de France. Aucouturier gagne l’étape Marseille Toulouse, devant Brange, Samson et Garin. Prochaine étape Toulouse Bordeaux.

Sport d’Amiens Coll Particulière

Aviron. Les régates internationales du 12 juillet sont organisées par le cercle nautique l’Aviron Roubaisien, sur le canal dans le bief du Blanc Seau. Des tentes spacieuses ont été installées qui protégeront les spectateurs des ardeurs du soleil et en cas d’improbable pluie serviront d’abri. Le jury est composé d’Emile Truffaut, président, MM. Louis Lesur et Emile Delchambre, chronométreurs, MM Sarrot du Sport d’Amiens, Adolphe Marsy du Racing Club Roubaisien, Ernest Want de l’Aviron, Grau de l’Union nautique de Lille et Yserman du Sporting Dunkerquois. La course débutants est remportée par Fleurette du Sport d’Amiens. La seconde course débutants par Goliath du cercle de l’aviron. Une troisième course avec deux avirons et barreur par à la hâte du cercle de l’avion. La course suivante de quatre avirons est gagnée par Comme tu veux du Sport d’Amiens. La course de périssoires avec obstacles est remportée par Teuf Teuf de l’Union Nautique de Lille.

Tour de France. La cinquième étape Bordeaux Nantes fait l’objet de deux catégories : la première, les coureurs qui font le tour de France complet, et le seconde ceux qui ne font que l’étape. Garin remporte une nouvelle victoire devant Pasquier et Pothier. Ambroise Garin se classe dixième et premier de la deuxième catégorie.

Record de France. Une magnifique performance au Racing Club Roubaisien. M. Alphonse Scrépel a réussi dimanche un exploit peu banal. Au cours de l’épreuve de lancement du poids, il a fait sur six essais cinq jets au-dessus de douze mètres, en réussissant à lancer à 12,43 mètres, nouveau record de France.

Pêche. Les pêcheurs Roubaisiens à Gand. La société le Poisson d’Or a remporté plusieurs prix avec MM. Vandeveine, Decock, Crave et Deruyck à la série du plus grand nombre. La société a reçu la prime de nombre et une médaille.Ils récidiveront la semaine suivante à Dixmude.

Jean Chastanié du Racing Club de France extrait Wikipedia

Course à pied. Les grands prix du Racing-Club de Roubaix, au profit du Nouvel Hôpital. La participation de Monnier champion de France de la société Athlétique de Montrouge est acquise. Il vient de battre le record de saut en hauteur il y a quinze jours avec 1,76 m. Puységur le champion de France de saut à la perche sera là également et Chastanié le coureur du Racing-Club de France champion de France du 800 mètres plat. Le clou de la réunion sera la participation de Marius Eynard, champion du monde de lancement du disque, détenteur du record du monde avec 43,21 mètres, du Racing-Club de France. Entre autres invités et champions.

Marius Eynard en 1903 extrait Wikipédia

Tour de France. Sixième et dernière étape Nantes Paris. Vingt et un coureurs restent qualifiés et il semble bien que Garin qui possède une avance de plusieurs heures sur le second Pothier, remportera l’épreuve. Il gagne l’étape qui se déroule dans un grand désordre à l’arrivée.

Publicité après l’arrivée du 1er Tour de France Journal l’Auto 1903

Course à pied. Les grands prix du Racing-Club de Roubaix, au profit du Nouvel Hôpital. Devant 2000 personnes, Eugène Motte le député maire de Roubaix et Gustave Wattine prsident de la Cavalcade, les épreuves se sont déroulées sur le coquet terrain de la rue de Beaumont et ont donné les résultats suivants : Malfait (RCR) remporte la finale du 100 mètres, Scrépel (RCR) le lancement du poids, Sartorius (RCR) le 250 mètres haies, Catteau (RCR) le saut en longueur. Le 250 mètres plat scolaires est remporté par Brissy (TC Paris), le 400 mètres plat par Frasez (RCR). Monnier est le meilleur pour le saut en hauteur, ex-aequo avec Sartorius (RCR), ils n’ont pu franchir 1,70 mètres. Le concours du disque revient à Eynard qui échoue néanmoins dans ses tentatives pour battre le record du monde qu’il détient. Puységur remporte le concours de saut à la perche. La course du 2000 mètres steeple chase voit la victoire de Maertens (AC Bruxelles).

Les courants vagabonds

Mars 1896 Le mystère du téléphone qui brûle

C’est par un début d’après midi de Mars 1896, vers une heure et demie, que des crépitements se firent entendre en même temps qu’une vive lueur apparut autour de la sonnerie du téléphone installée chez les époux Desoubrie et destinée à recevoir les appels en l’absence du personnel municipal. Au même instant, une fumée acre et intense s’échappait des bureaux du secrétariat de la Mairie, qui se trouvait à l’époque dans l’actuelle rue Florimond Lecomte. Toute l’installation téléphonique municipale obtenue à la suite d’une décision du Conseil du 18 Août 1892 fondait littéralement suite à un échauffement subit.

Mairie de Wattrelos en 1896 Collection Particulière

Ce n’est que tard dans la soirée qu’on sut la cause de cet étrange incident. Un fil de traverse soutenant le tramway s’était détaché et avait touché le fil téléphonique, ce qui provoqua instantanément la combustion des deux sonneries et de l’installation entière qui fut détériorée au point qu’elle fut déclarée irréparable par Monsieur Schmidt, chef du service téléphonique venu en Mairie le lendemain.

Monsieur Henri Pollet Maire de Wattrelos rencontre aussitôt la Compagnie des Tramways et celle-ci s’engage à remplacer toute l’installation, ainsi que tous les frais occasionnés par l’incident. Ce contact entre fils eut d’autres répercussions : certains abonnés furent « électrisés » par leur téléphone, ou privés de communication pendant quelques temps. Les employées du bureau central avaient également ressenti les effets de l’incident, en éprouvant une certaine commotion au toucher des plaques. Autrement dit, un certain nombre de personnes manquèrent d’être électrocutées par ce malencontreux contact et par ce qu’on appellera désormais les courants vagabonds. Ce problème amènera la Compagnie des Tramways de Roubaix et Tourcoing (T.R.T.) devant le Conseil de Préfecture à l’occasion d’une action intentée par les P.T.T en 1912, et elle fut condamnée à payer à l’État les dégradations occasionnées par l’électrolyse provenant des courants vagabonds.

Le passage à niveau de la rue Carnot Collection Particulière

Le tramway électrique était tout récent à Wattrelos et ses délateurs étaient nombreux. La ligne fut prolongée du Laboureur où se trouvait le dépôt jusqu’à la Grand Place de Wattrelos grâce à l’ouverture de la rue Carnot en 1894. L’année 1895 vit l’établissement de la voie, qui croisera celle du chemin de fer à hauteur des établissements Leclercq Dupire, et l’apparition des sinistres gibets qui soutiennent les fils électriques, du mot d’un correspondant mécontent écrivant au Journal de Roubaix. Ce dernier écrivait encore le 14 Décembre 1895: si encore le trolley et les traverses étaient convenablement soutenus! Mais depuis de longues semaines toute cette ferraille pend lamentablement à demi-accrochée, un des poteaux ayant été brisé à sa base et le fil n’ayant pas été fixé à son remplaçant.

La Mairie elle même était déjà intervenue pour faire cesser cet état de choses qui se situait sur la Grand Place de Wattrelos avec tous les désagréments et les dangers que présentait cette récente installation électrique. Quelques incidents complètent la liste des méfaits du tramway, qui sont plutôt dus à la nouveauté de son apparition : un cheval effrayé est blessé par le tramway le 7 février, la voiture du tripier bloque la voie et occasionne du retard le 2 Mars, sans compter les chutes des personnes qui descendent en marche, intrépides acrobates ou simplement en état d’ébriété.

Le tramway, comme le téléphone, survécurent à ces incidents. Mais qui pouvait prévoir à cette époque, que la rencontre de ces deux instruments du progrès provoquerait des étincelles ?

extrait de Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

Centre social des Hauts-Champs (Suite)

Un service de soins à domicile pour les plus de 60 ans malades ou handicapées est toutefois créé en 1983, gratuit et sans condition de ressources. 7 ans plus tard l’équipe compte 6 aides-soignantes et 2 stagiaires en formation. Elle permet aux habitants concernés de rester à domicile et d’éviter l’hospitalisation ou de rentrer plus tôt après une période d’hospitalisation.

Les aides-soignantes, la présidente et la directrice en 1990 (Document Nord-Eclair)
Le centre social dans les années 1980-1990 (Document collection privée)

En 1984, la halte-garderie, qui accueille les enfants de l ‘âge de 3 mois à 4 ans environ, en période scolaire, comme lors des vacances scolaires est mise à l’honneur par le journal Nord-Eclair. Ils y sont accueillis par leur éducatrice, Colette Lepers et la directrice du Centre Social, Mme Dewinter insiste sur le fait que les horaires d’accueil pourraient évoluer si le besoin s’en faisait sentir.

Les enfants accueillis à la halte-garderie en 1984 (Document Nord-Eclair)

Mais une trentaine d’années après sa création les locaux du centre social ont bien piètre allure et doivent faire face à de graves problèmes de toiture et d’isolation. Une cure de rajeunissement est indispensable et il faut en profiter pour agrandir et accroître les services rendus aux usagers.

Le budget est détaillé par Mme Van Vambeke, présidente du conseil d’administration, à savoir près de 50% pour les constructions neuves, près de 30% pour la réhabilitation des anciens bâtiments, le reste pour les équipements, le parking, les extérieurs et espaces verts.

La surface du centre doit ainsi passer de 700 à 1000 mètres carrés avec une halte-garderie plus grande, moderne et ouverte sur un jardinet, une cuisine agrandie, une zone d’accueil et une bibliothèque plus adaptées, une salle d’activité et une salle de réunion.

Schéma montrant les parties anciennes (hachures larges) et futures (hachures plus serrées) et à gauche l’emplacement des parkings (document Nord-Eclair)

La première opération consiste donc à réhabiliter l’existant : les châssis ne fonctionnent plus, l’isolation phonique laisse à désirer, le plafond prend l’eau et les murs sont tristes : en bref le temps a fait son œuvre. La deuxième opération consiste à agrandir : la halte-garderie va doubler de volume et changer de place pour avoir accès sur un jardinet, la grande salle va être mieux sonorisée et doublée d’une petite cuisine, un atelier va venir s’ajouter aux arrières du bâtiment à côté d’un studio destiné au gardien de nuit.

Outre l’agrandissement de l’accueil et de la bibliothèque une refonte complète de la façade, qui va être ornée de briques, est programmée. Puis un nouveau bâtiment va être ajouté sur la gauche qui abritera les services administratifs. A l’issue d’une année de travaux le centre passera ainsi de 700 à 1000 mètres carrés.

Le centre social en travaux d’agrandissement en 1989 (Document Nord-Eclair)

Le croquis du futur centre rénové en 1990 (Document Nord-Eclair)

Des actions d’insertion par le travail manuel, aussi appelés chantiers école, pour le suivi des jeunes en insertion sont menés à bien sous la responsabilité de Philippe Declercq. Le but est ainsi de leur faire acquérir une expérience intéressante pour qu’ils puissent ensuite intégrer une formation ou directement le marché de l’emploi. Sur chantiers les exigences sont très précises en terme de respect des horaires, d’utilisation des matériaux et de qualité du travail fini.

Visite d’un chantier de rénovation d’appartement dans le quartier en 1994 (Document Nord-Eclair)

En 1995, une page se tourne avec le départ en retraite de Brigitte Dewinter, après un quart de siècle de présence attentive et de travail efficace dans le quartier où une foule impressionnante tient à lui rendre hommage. Après un délicieux buffet, quelques numéros de danse sont montrés sur scène de même qu’une chanson clin d’oeil à toutes ces années.

Cérémonie de départ en retraite de Brigitte Dewinter en 1995 (Document Nord-Eclair)

Le centre social dans les années 2000 (Document collection privée)

Dix ans plus tard, en 2000, la halte garderie Frimousse accueille une fois par semaine les psychomotriciennes de l’association Wasquehalienne « Jouer pour Grandir » pour une séance d’activités, dans la grande salle polyvalente, qui comble d’aise les tout-petits, avec un programme basé sur la psychomotricité et la musique. On est bien loin du jardin d’enfants des débuts 40 ans plus tôt.

La halte-garderie « Frimousse » en activité « jouer pour grandir » en 2000 dans la salle polyvalente (Document Nord-Eclair)
Le centre social des Hauts-Champs en 2011 (Document collection privée)

Pourtant en 2011, c’est un nouveau centre social qui sort de terre pour remplacer le 1er dans le quartier, cette fois au 93 rue du Docteur Schweitzer qui aura pour nom : le Centre Social des 3 Villes. Le nouveau bâtiment s’élève en lieu et place de l’immeuble Epicea, démoli en 2009, juste en face de l’ancienne église Saint-André, désacralisée en 2011 et sur le point de devenir une épicerie solidaire.

Le nouveau centre occupe une surface de 2000 mètres carrés et comporte de multiples pièces : des bureaux, une halte-garderie, une salle polyvalente, une bibliothèque, un clubhouse, des douches, des salles de repos, des locaux techniques et même un dojo (qui devrait être également ouvert aux écoles) et une salle de musculation. Au cœur du bâtiment un patio a été aménagé avec du gazon synthétique, ainsi qu’un espace pour le parking et une aire de jeux.

Afin de réaliser des économies d’énergie, une cuve de 150 mètres carrés a été enterrée en vue de récupérer l’eau, des capteurs ont été posés pour optimiser l’éclairage et des puits de lumière ont été installés au plafond pour proposer une alternative aux ampoules durant la journée.

Construction du nouveau centre social en 2011(Document Nord-Eclair)
Emplacement du nouveau centre sur photo panoramique en 2022 (Document Google Maps)

Après être resté fermé pendant de longs mois le centre social de l’avenue Laennec est démoli au milieu des années 2010 sans avoir eu le temps de fêter son cinquantenaire.

Le chantier doit prendre plusieurs mois en raison de la nécessité de désamianter le site. Sur la photo aérienne prise avant 2010 on peut constater les diverses extensions dont il avait fait l’objet et sur celle de 2016 le terrain est à nouveau nu.

Démolition du centre et photos aériennes avant 2010 et en 2016 (Documents Voix du Nord et IGN)

Pendant ce temps le nouveau centre des 3 villes entre en fonction rue Schweitzer non sans heurt puisque dès 2014, de nombreux emplois sont menacés et un bras de fer s’engage entre personnel et municipalité. La structure fait en effet face à de graves difficultés financières et les économies de personnel sont à l’ordre du jour.

Le centre social des 3 villes en 2012 (Document Ville de Hem)
Manifestation devant le centre en 2014 (Document Voix du Nord)

La même année une voiture bélier en flammes est lancée contre la façade du nouveau centre social après que les volets roulants de protection aient été forcés. L’intervention rapide des pompiers permet de limiter les dégâts même si la fumée atteint l’ensemble du bâtiment inauguré depuis seulement 2 ans.

L’incendie du nouveau centre social (Document Voix du Nord et France 3)

Courant 2019, la fébrilité est encore de mise en raison du départ de 6 salariés sur les 40 au cours de quelques mois seulement, quand le licenciement d’un animateur fort apprécié des usagers entraine la grogne des familles et celle du personnel du centre et nécessite une concertation avec la direction de celui-ci ainsi que la municipalité.

Protestation des usagers en 2019 (Document Voix du Nord)

Plus de 50 ans après la mise en place d’un centre social dans le quartier populaire des Hauts-Champs, il apparaît donc que les besoins de la population n’ont pas diminué et que ce type d’équipement, modernisé depuis maintenant 10 ans y a plus que jamais sa place.

Le nouveau centre au milieu du quartier populaire des Hauts-Champs en 2022 (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Pompes Funèbres Vandenberghe

Paul Vandenberghe naît en 1931 à Roubaix. Il trouve un emploi dans l’entreprise de Pompes Funébres de H. Desmet, 120 rue du Moulin, puis celle de Mr Vandevelde, rue Ma Campagne, et commence à apprendre le métier. Son père, est menuisier, il fabrique et vend ses meubles au 118 rue de Denain, depuis 1948.

Paul accompagne régulièrement son père « coulonneux » au café de la Betterave, rue de Lannoy à l’angle de la rue Jules Guesde, car c’est le siège de l’association colombophile. C’est là qu’il rencontre Jacqueline, la fille de Marcel Pomart, passionné également par les pigeons voyageurs.

Paul et Jacqueline se marient en 1954. Ils souhaitent créer leur petite entreprise et profitent de l’expérience professionnelle acquise par Paul, pour ouvrir leur propre commerce de Pompes Funèbres. Ils trouvent un local au 102 rue Jules Guesde qui était auparavant le commerce de modes de Mme Firmin.

Plan cadastral

C’est une toute petite échoppe de 78 m2, mais bien située, dans une rue passante et commerçante d’un quartier populaire. Paul et Jacqueline s’y installent en 1955 et font l’acquisition d’un local au 5 rue Guillaume Lefebvre pour créer un atelier de menuiserie. Ils embauchent Jean-Claude Crépin pour la fabrication de cercueils.

En 1967, ils décident d’améliorer l’accueil de la clientèle en transformant leur façade du 102 rue Jules Guesde. Les affaires commencent à fonctionner correctement et, en 1970, ils reprennent la maison voisine au 104 de la rue, pour agrandir leur commerce.

le 102 104 rue Jules Guesde ( document archives municipales )

Au début des années 1970, ils communiquent par de la publicité dans la presse locale. Paul propose un service complet aux familles des défunts, s’occupe de l’accueil des familles, des démarches administratives, propose les cercueils, conseille des décors, prépare les obsèques, organise les convois, vend des fleurs artificielles, des plaques de marbre et des monuments funéraires..

Publicité 1972 ( document Nord Eclair )

Au début des années 1970, Paul et Jacqueline reprennent un local de 491 m2 au 187 boulevard de Reims à l’angle de la rue Armand Meeschaert, pour y installer leur nouvel atelier de menuiserie et la fabrication de cercueils. C’était auparavant le garage de carrosserie de Gaston et Georges Derbaudringhien, devenu ensuite un centre de location de véhicules à enseigne « Lillcars ».

Plan cadastral

Les affaires du commerce de Pompes Funèbres fonctionnent de façon très satisfaisante, grâce à l’expérience et au savoir faire du couple Vandenberghe.

Jacqueline et Paul Vandenberghe ( document J. Vandenberghe )

Pour satisfaire la demande de leur clientèle, ils souhaitent ouvrir un funérarium, mais le manque de place se fait cruellement sentir dans leurs locaux de la rue Jules Guesde. En 1979, ils déposent donc une demande de permis de construire pour la création d’un funérarium boulevard de Reims, en réduisant l’atelier de menuiserie. Ils confient le dossier à leur architecte Emile De Plasse sis 230 rue Pierre de Roubaix et les travaux à l’installateur « Decora » de Lionel Gauduin.

 

plan des travaux et photo ( documents archives municipales )

Les travaux s’achèvent début Septembre 1980, et le 27 Septembre, c’est l’inauguration officielle. Les installations se composent de quatre salons d’accueil indépendants qui permettent aux familles de se recueillir dans l’intimité. Une salle d’attente est réservée aux personnes qui ne souhaitent pas entrer dans les salons. Tout est aménagé en mobilier de style avec une décoration particulièrement soignée et raffinée. Un parking couvert, rue Armand Meerschaert juste à l’arrière, est à la disposition de la clientèle.

Publicité inauguration ( document Nord Eclair )

Paul Vandenberghe décède malheureusement en 1981, 6 mois après l’ouverture du funérarium. Jacqueline continue seule l’activité. Ensuite, le décès de son fidèle menuisier qui fabriquait les cercueils, amène Jacqueline à prendre la décision d’arrêter l’atelier de menuiserie. Elle se fournit alors, chez des confrères-fournisseurs. Jacqueline a l’occasion de reprendre, en 1984, la maison voisine de l’entreprise initiale : le 106 de la rue Jules Guesde, ce qui lui permet de loger plus facilement sa famille de 4 enfants. L’entreprise possède toujours les deux adresses, les bureaux au 104 rue Jules Guesde et le funérarium au 195 boulevard de Reims.

( document Nord Eclair )

En 1995, à la demande de sa clientèle, Jacqueline Vandenberghe, aidée par son fils Dominique, décide de regrouper les deux points de vente. Les bureaux et l’habitation de la rue Jules Guesde sont vendus. Jacqueline demande un permis de construire pour la transformation de son local en surface commerciale sur la totalité de son terrain boulevard de Reims. La modification de façade et le ravalement des N° 187 à 193 sont réalisées par l’entreprise Mario Bertoli de Wasquehal.

Jacqueline et son fils Dominique ( document J. Vandenberghe )

Dans ces nouveaux locaux, outre les bureaux, se trouve désormais un magasin d’exposition de monuments et d’articles funéraires ( fleurs artificielles, couronnes, plaques en granit, etc ). Le funérarium, quant à lui, reste à la même place. Sobrement aménagé, chaque salon assure ainsi aux familles, la possibilité de rendre un dernier hommage, dans une parfaite dignité, au proche disparu.

l’entreprise en 1996 ( documents archives municipales )

En 1996, Jacqueline à 64 ans, décide de prendre une retraite bien méritée. Elle cède son affaire à une entreprise de Pompes Funèbres Générales, le groupe Dignité Funéraire. Ce label de qualité étant conforme au service funéraire de grande qualité qu’a toujours respecté le couple Vandenberghe, Jacqueline donne son accord pour que le commerce du boulevard de Reims garde l’enseigne Vandenberghe.

( photos BT et document A. Wein )

Remerciements à Jacqueline et Jacques Vandenberghe, ainsi qu’à Adrien Wein et aux archives municipales.

La salle des fêtes de Leers

Au carrefour de la rue Victor Hugo et de la rue de Wattrelos, il y avait autrefois, faisant diagonale avec la villa Jean Jacques un café épicerie tenu par la famille Wagon. En 1940, le carrefour fut miné pour enrayer l’avance des allemands et cela provoqua de nombreux dégâts jusqu’au milieu de la rue Victor Hugo. Le café lui-même fut endommagé et ne fut pas réparé. Au début des années cinquante on procéda à sa démolition pour mener à bien la construction d’une salle des fêtes.

Sur la gauche, le café épicerie Wagon doc Collection Particulière

Elle commence en août 1954. En septembre la structure métallique a été posée et les maçons sont à pied d’œuvre. On espère qu’elle sera mise en service au printemps prochain.

La salle des fêtes en construction doc NE

Cette vaste salle de 700 m² doit accueillir des réunions, des fêtes, des manifestations de sociétés locales et des séances d’éducation physique pour les élèves des écoles. Quelques années plus tard, on lui adjoint un parking sur l’emplacement de la ferme Catoire démolie au cours des années 1980.

De nos jours, le parking de la salle des fêtes vue Google maps

Plus récemment, la réfection de la salle Kerkhove a commencé en 2017 avec la rénovation de la toiture. Puis en 2019, après la rénovation de la toiture, des loges et des menuiseries extérieures, la ville a choisi d’améliorer les conditions scéniques de la salle. Depuis la rentrée, les associations culturelles disposent d’un nouvel équipement. Coût total : 140 000 euros. C’est une bonne nouvelle à la fois pour les leersois mais aussi pour les compagnies de théâtre, de danse ou encore pour les chorales du secteur. La salle Kerkhove dispose désormais d’un équipement scénique de qualité. En effet, depuis début septembre, la salle dispose d’une nouvelle structure auto-portée avec des ponts de lumières, des projecteurs mais aussi des prises électriques pour les micros. Au-delà de l’aspect technique, ce matériel installé durant l’été par une entreprise spécialisée, apporte aussi plus de sécurité.

La salle des fêtes André Kerkhove site ville de Leers

Toutes les associations qui utilisent régulièrement ou ponctuellement la salle ont récemment participé à une réunion organisée par les services de la ville pour leur présenter ce nouveau dispositif. Cet équipement plus moderne satisfait déjà les premiers usagers. Un bémol pour le président de la Pirouette théâtre, l’éclairage de face n’est pas adapté aux besoins de la scène. Le chef de chœur d’En Harmonie espère que la salle sera réservée aux associations qui ont de réels besoins scéniques, car pour la ville, la salle reste malgré tout une structure multi-usages. La metteure en scène de la compagnie Rémanences déplore l’absence d’une salle dédiée à la culture : Leers, qui dispose d’un tissu associatif développé, pourrait tout à fait avoir un lieu consacré aux activités culturelles pour éviter les embouteillages, notamment.

Sources : Leers historique, Presse locale Nord éclair, article d’Amélie Jobard VDN octobre 2019

Auberge du Tilleul (suite)

Dans les années 1950, l’établissement est répertorié dans l’annuaire aux rubriques : café et «dancing» et géré par le couple Béghin-Vancauwenberghe. Au début des années 1960, toujours répertorié dans la rubrique café, c’est Jean Prez qui gère l’établissement. En 1961 il fait ainsi sa publicité dans l’annuaire Ravet-Anceau pour des salles pour réunions, bals, soirées dansantes.

Publicité de 1961 (Document annuaire Ravet-Anceau)

Jean Prez est loin d’être un inconnu surtout pour les Roubaisiens. Né en 1922, il a commencé à jouer de l’accordéon dès l’âge de 5 avant d’intégrer à l’âge de 8 ans l’orchestre paternel dans le café que tient son père au 3 rue de Lannoy à Roubaix. Il entame à l’âge adulte une vraie carrière d’accordéoniste qui l’amène entre autres à enregistrer des disques, participer à des émissions de radio et écrire des partitions.

Jean Prez fils, enfant (à droite) avec son père Jean et son frère Jules et la photo du café paternel à Roubaix (Documents collection privée)
Jean Prez dans les années 1960 (Document collection privée)

En 1965 et jusqu’à la fin des années 1960, le café du Tilleul est répertorié dans les rubriques : café et restaurant. Mais en 1971, l’établissement quitte la rubrique café pour intégrer l’unique appellation de restaurant et devient à cette occasion l’auberge du Tilleul. C’est Gilbert Bezault qui dirige l’établissement.

Dans un premier temps les publicités font état plutôt d’une brasserie avec notamment la journée cassoulet toulousain, les moules et les gratinés. Ces mêmes publicités font état d’un restaurant sur la place d’Hem ou encore d’Hem Saint-Corneille. Puis le restaurant de spécialités, de prix modérés et de repas d’affaires, propose également une salle pour noces et banquets et ce n’est que par la suite que l’adresse du 14 rue du Docteur Coubronne fait son apparition, avec la mention : le restaurant qu’il faut essayer.

Les 1ères publicités de l’auberge-brasserie (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Les publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

En 1978, dans le cadre de la semaine gastronomique dédiée au coq, Gilbert Bezault se met au fourneau pour proposer son célèbre coq au vin qu’il met régulièrement à la carte depuis plus de 10 ans qu’il est un chef de cuisine sérieux et accueillant dans son auberge. Il s’apprête alors à céder son commerce pour retourner dans la région toulousaine dont il est originaire.

Gilbert Bezault aux fourneaux en 1978 (Document Nord-Eclair)

Dans les années 1980, le restaurant procède à une rénovation de son cadre pour monter en gamme. Il est ouvert tous les midis et le soir en fin de semaine et mise sur un cadre chaleureux et des plats maison tels que la fameuse terrine maison posée sur la table et dont les clients se servent à volonté.

Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et bulletin d’information municipal)
Carte publicitaire de l’établissement (Document collection privée)

Puis dans les années 1980, l’auberge perd son nom originaire du Tilleul pour être rebaptisée Le Contemporain. Pourtant l’expérience ne dure pas longtemps et quelques temps plus tard le nom d’Auberge du Tilleul refait son apparition tandis que le contenu des assiettes renoue avec ce qui avait fait le succès de l’auberge à ses débuts avec Gibert Bezault.

Publicité pour Le Contemporain (Document Historihem)

C’est en effet son fils Serge Bezault qui rachète l’établissement en septembre 1990 et le gère depuis avec Christain Six. Ces 2 co-gérants sont toujours à la tête de l’établissement 32 ans plus tard. Pourtant l’activité du lieu a un peu évolué depuis quelques années.

Sur le site de l’Auberge il apparaît que, dans un cadre unique, à la fois ancien et contemporain, 4 salons, pouvant accueillir de 10 à 350 personnes chacun, sont proposés pour organiser une réception intimiste ou un événement de grande envergure, avec restaurant gastronomique et service traiteur. L’accent est mis sur la possibilité de profiter également des magnifiques jardins de l’Auberge.

Photos de l’auberge du Tilleul (Documents site internet)
Salons Monet et Picasso (Documents site internet)
Salon Gauguin et l’équipe de l’Auberge (Documents site internet)
Photo panoramique de l’auberge du Tilleul (Document Google Maps)

A la base estaminet comme tant d’autres à Hem et aux alentours, l’établissement, grâce à sa situation exceptionnelle au centre d’Hem et à la surface dont il bénéficie dans la rue du Cimetière a évolué pour devenir un grand nom de la restauration locale. Il est aujourd’hui, soit plus de 150 ans plus tard, un loueur de salles avec service traiteur renommé dans les environs.

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Travaux pour le tramway

Janvier 1893

Les conseils municipaux de Roubaix et Tourcoing se sont occupés récemment de l’importante question des tramways. Une société nouvelle reprend l’affaire : un accord est intervenu entre le syndic de la faillite de la compagnie ancienne et M. E Francq, administrateur de la compagnie nouvelle. Un projet de convention va être passé entre la ville de Roubaix et la compagnie nouvelle, laquelle est une société anonyme au capital de deux millions de francs1. Elle va se substituer à l’ancienne et elle s’engage à achever le réseau entier des tramways. Les lignes exploitées sont : ligne de la Grand Place de Roubaix à la Grand Place de Tourcoing par la rue de la gare et les nouveaux boulevards, ligne de Mouvaux à Wattrelos, ligne de la Grand Place de Roubaix à la gare de Roubaix-Wattrelos, ligne de la gare de Roubaix à la Fosse aux Chênes.

Action de la société de tramways doc Printerest

Les horaires sont arrêtés en commun accord avec la ville de Roubaix. Le tarif actuel reste en vigueur et sera considéré comme le tarif maximum. Il y a des billets aller et retour permettant de parcourir deux fois dans la même journée une ligne entière du réseau. On peut prendre des abonnements mensuels, réseau entier ou par ligne. Matin, midi et soir, sauf dimanches et jours fériés, il y aura des trains spéciaux dits trains ouvriers 0,10 franc pour toutes les distances. Billets aller et retour, 15 centimes.

Une demande de déclaration d’utilité publique est formulée pour les modifications suivantes : ligne 1bis départ Fosse aux Chênes, rue de la Chapelle Carette rue de l’Alma, gare de Roubaix, ligne n°2 abandon de l’ancien CGC n°9 pour en suivre la rectification depuis le pont du calvaire jusqu’à la Place de Wattrelos, voie prolongée à la demande de la compagnie jusqu’à la limite de l’agglomération de Wattrelos. La ligne n°2 suivra donc le parcours suivant : rue de Mouvaux, rue du Grand Chemin, rue Saint Georges, Grand Place, Grand Rue, la toute nouvelle rue Carnot, Grand Place de Wattrelos, sur un total de 6,270 kms et extension vers la frontière.

Octobre 1894

Les travaux de pose des rails de la nouvelle voie de tramways de Roubaix à la grand place de Wattrelos touchent à leur fin en ce début de mois d’octobre 1894. On évoque déjà la possibilité de faire fonctionner le service avant la fin du mois avec des chevaux. On attend l’arrivée des voitures au dépôt. Aussitôt cette ligne terminée, on commencera les travaux pour celle de Roubaix à Lannoy, tout en continuant ceux de Roubaix à Mouvaux déjà bien avancés.

Le dépôt des tramways du Laboureur doc BNRx

On procède aussi à Wattrelos à la pose des dynamos, mais on ne peut prévoir à quelle date pourra fonctionner la traction électrique. La cheminée du dépôt est aujourd’hui terminée, elle mesure trente cinq mètres de hauteur. La pose des poteaux pour l’installation des fils destinés au fonctionnement des tramways électriques a donné lieu mardi à quatre heures de l’après midi à un accident assez important. Le fil télégraphique de Wattrelos s’est rompu sous le poids d’un des poteaux. Mme Canonne receveuse des postes à Wattrelos a immédiatement informé de ce fait le bureau central de Roubaix qui a pris les mesures nécessaires.

D’après Wattrelos fin de siècle Atemem éditions

1Le réseau urbain de Roubaix et Tourcoing est mis en service à partir de 1874 par la compagnie des Tramways de Roubaix et de Tourcoing (TRT) repris en 1894 par la compagnie nouvelle des Tramways de Roubaix et de Tourcoing (TRT) l’ancienne compagnie étant en faillite.

La ligne F : dans les rues anciennes de Lille

La ligne départementale de tramways F Lille-Roubaix démarre à l’origine de la grand-place de Lille, devant la bourse (celle qu’on appelle aujourd’hui l’ancienne bourse). Les photos qui suivent montrent, la première au premier plan un tram à cheval, et au fond à gauche une locomotive système Franck et une remorque arrivant sur la place en venant de Roubaix, et l’autre une machine de même type manœuvrant devant la bourse. En effet, au terminus, la machine devait emprunter une bretelle pour contourner sa rame de manière à se remettre en tête pour le voyage retour.

Photos Translille et Collection Particulière

La voie va se diriger vers la porte de Roubaix à travers les rues étroites d’un ancien quartier dont la démolition débute en 1870 avec le percement de la rue Faidherbe entre la place du théatre et la nouvelle place de la gare. Le quartier est bouleversé et la halle échevinale, le Minck (marché aux poissons) et la chapelle des bons fils vont disparaître à cette occasion. Le reste du quartier va subir ultérieurement le percement du boulevard Carnot et l’édification de l’Opéra.

Plan cadastral 1881

Quittant la grand place, le F emprunte la courte rue des Manneliers qui, dans la deuxième partie du 20ème siècle a été mise en sens unique soit dans un sens, soit dans l’autre selon les époques, ce qui fait que les tramways, à double voie, circulant dans les deux sens, les automobilistes avaient toutes les chances de se trouver face à un tram venant en sens inverse au milieu de la chaussée, ce qui a généré une certaine pagaille pendant des décennies ! Sur la photo des années 50, une motrice 800 venant de Roubaix arrive grand place, prenant la rue des Manneliers à contre-sens.

La ligne F à Lille près de l’ancienne bourse Collection Particulière

Au sortir de la rue des Manneliers, la ligne passe devant l’ancien théâtre qui va disparaître dans un incendie en 1903, et sera remplacé quelques dizaines de mètres plus loin par l’Opéra que nous connaissons aujourd’hui. La photo suivante, prise depuis la rue Faidherbe, autrefois rue de la Gare, nous montre une rame vapeur en direction de Roubaix devant le théâtre. A gauche de celui-ci, la bourse.

La ligne F passant devant l’ancien théâtre Collection Particulière

Mais le tramway F laisse à sa droite la rue de la gare pour emprunter tout droit la rue des sept sauts, longue d’à peine 35 mètres. Cette rue des sept sauts va disparaître lors du percement du boulevard Carnot au début du 20ème siècle La photo qui suit date des environs de l’année 1870.

Document Gallica, bibliothèque Nationale

Poursuivant sa route, notre tramway pénètre dans le vieux marché aux poulets qu’il traverse et suit la rue du même nom. Sur la photo qui suit, on aperçoit au fond la grand place. L’autre vue est prise en sens inverse avec, au fond, la rue des arts.

Photos site Lille d’antan

La voie parvient ensuite à la rue des arts dans laquelle elle tourne à droite pour un parcours de quelques mètres. Cette rue existe encore aujourd’hui. On y trouvait la quincaillerie Trenois, qui, encore dans les années 70 avait gardé son aspect d’antan avec ses rayonnages et les bureaux hauts en chêne usé par les années d’utilisation, des employés.

Quincaillerie Trenois et Decamps Collection Particulière

La ligne prend à gauche la rue de Roubaix qui existe toujours elle aussi et conduit encore vers jusqu’à la porte homonyme sous les voûtes de laquelle passe le tramway. La photo, prise après des destructions de la première guerre, nous montre l’étroite rue de Roubaix.

Destructions 1418 Collection Particulière

Les portes fortifiées étaient alors les seuls endroits où le franchissement des fortifications était possible. Pour des raisons de sécurité, elles n’offraient qu’un passage étroit. A l’occasion de la création de la ligne, on ouvre deux arches supplémentaires dans cette porte, datant du début du 17ème siècle. La photo la montre avant ces travaux. Elle portait également le nom de porte Saint Maurice.

Document Gallica

Aujourd’hui, la porte de Roubaix a conservé autour d’elle quelques maisons d’époque bien restaurées et débarrassées des enduits « modernes ». La voie unique se dédouble pour passer sous la porte de Roubaix. Sur la photo du bas, on remarque une Simca « Vedette » à moteur 8 cylindres, premier version de 1950 au dos rond, alors que la motrice 880 pénètre dans Lille intra muros.

Photos Lille d’antan et TransLille

Dans les dernières années du siècle, le tracé est modifié et la ligne emprunte la rue Faidherbe en direction de la gare. Ici la locomotive 16 et sa remorque, venant de Roubaix, est proche de son terminus. Au fond, la gare.

Photo Translille

Les rames prennent à gauche, avant d’arriver à la gare, à hauteur de la rue des pont de Comines et traversent la place des Reignaux. Sur la deuxième photo à droite, un magnifique cabriolet traction stationne derrière une 202, et à gauche on remarque une Renault des années 20 qui stationne derrière une charrette à bras.

Photos TransLille et Collection Particulière

La voie rattrape ensuite la rue de Roubaix par l’ancienne rue de la Quenelle et poursuit sa route comme auparavant.

Remerciements aux sites cités en légende, TransLille, Lille d’Antan, Gallica, ainsi que les archives départementales.

A suivre …

Centre social des Hauts-Champs

En 1962, le quartier des Hauts-Champs, Longchamp et Trois-Fermes, situé sur les 3 viles de Hem, Roubaix et Lys-lez-Lannoy voit la création du centre social dit « des Hauts-Champs » 258, avenue Laennec à Hem. Le bâtiment est la propriété de l’Association des Maisons de l’Enfance et le centre social en est simplement locataire. Ce quartier abrite quelques 16.000 habitants, dans un secteur appelé parfois à juste titre : le carrefour des 3 villes. Un incendie partiel, en1968, entraine très vite une petite rénovation ainsi que la création d’un accueil et d’une bibliothèque.

Photo panoramique de l’avenue Laennec dans les années 1950-1960, avant la construction du Centre social et photo aérienne de 1965 avec le centre social construit 5 ans plus tôt (Documents IGN)
Photo du centre social en 1962 (Document Historihem)

Dix ans plus tard en 1971, c’est une association des usagers qui reprend la gestion du centre social, devenu indépendant. Le jeudi, jour de repos scolaire de l’époque, le centre social est une véritable ruche où de nombreux enfants viennent se détendre : danse folklorique, basket-ball, menuiserie, couture, cuisine, expression manuelle…L’accent est mis pour les 8-14 ans sur les sports de plein air afin de leur assurer le défoulement nécessaire.

Par ailleurs un jardin d’enfants est créé pour les tout-petits, accessible chaque après-midi ainsi que le mercredi matin, pour permettre aux mamans de participer aux activités qui leur sont consacrées par le centre.

Les travaux de peinture des petits et le jardin d’enfants en 1971 (Document Nord-Eclair)
CP du bâtiment dans les années 1970 (Document collection privée)

S’ajoute au centre social le club des jeunes, construit du côté de la rue Villemin, qui en fait partie intégrante. Au programme, essentiellement du sport : judo, gymnastique, tennis de table, cyclotourisme mais aussi le groupe nature créé d’abord à l’initiative des jeunes et à leur profit.

Pour gérer les ateliers existants et en ouvrir d’autres, un comité de maison est créé et géré par les usagers eux-mêmes. Chaque groupe y a des représentants qui discutent avec l’équipe de professionnels afin d’améliorer l’offre existante pour chaque tranche d’âge. Ainsi aux ateliers couture et cuisine s’est ajouté un atelier vannerie et la section des majorettes compte près de 80 participantes.

Des ateliers pour les jeunes en 1974 (Documents Nord-Eclair)

Le centre social assure de multiples services pour les habitants du quartier : cours d’alphabétisation, bibliothèque très bien achalandée, club nature avec étude des oiseaux dans une réserve installée près du château Meillassoux rue du Général Leclerc, soins à domicile et au dispensaire par des infirmières, après-midi portes ouvertes tous les jeudis pour faire connaître le centre.

Par ailleurs des événements sont organisés régulièrement pour animer le quartier : ainsi de grands jeux de plein air sur le terrain du centre ou encore fête avec démonstrations de majorettes, jeux divers, danses et dégustations de crêpes, par tous les enfants, lesquels ont amené chacun un camarade pour faire connaître les activités du centre, que fréquente déjà une famille sur trois habitant le quartier, aux autres jeunes.

Jeux de plein air et fête avec majorettes en 1975 (Document Nord-Eclair)

Après quinze ans d’existence, le bilan dressé par la directrice Mme Dewinter, en 1977 est positif. Le centre répond en effet aux besoins des 3 groupes de population visés : nourrissons, adultes et personnes âgées. La consultation nourrissons et le centre social sont ouverts aux jeunes enfants. Des activités sont ouvertes aux enfants jusqu’à 12 ans par le biais de divers ateliers puis le club regroupe les adolescents.

Il existe par ailleurs des sections pour adultes : enseignement ménager et gymnastique pour les dames, rencontres cyclotourisme, judo et belote pour les messieurs. Quant aux personnes du 3ème âge leur sont réservés des cours de gymnastique spécifiques ainsi que des après-midi rencontres.

Le centre social en 1974, décoré pour les fêtes (Document Nord-Eclair)

La dénomination « centre social » est pour la directrice un label de qualité ainsi que la gestion exercée par les usagers eux-mêmes, le conseil d’administration étant composé aux deux tiers par les usagers du site. De plus afin d’assurer un bon développement du quartier le centre est à l’origine de la création de l’Union des associations du quartier des 3 villes.

Quant au syndicat intercommunal créé par les 3 municipalités concernées, il prend en charge la création d’un terrain d’aventures de 4.000 mètres carrés de superficie, situé derrière le centre social, sur lequel devront pouvoir s’ébattre, en dehors des heures scolaires, tous les enfants du quartier dans une sécurité relative et en toute liberté.

Plan de 1973 et photo du terrain d’aventures derrière le centre social en 1978 (Documents Nord-Eclair)

En 1979, intervient l’inauguration de la nouvelle salle polyvalente du centre social des Hauts-Champs, après plus de 15 ans de discussions et d’attente pour obtenir cette extension du lieu propice aux activités sportives et culturelles du quartier. L’inauguration a lieu en présence de Mr Gizycki, président de l’association des usagers du centre, de Mme Dewinter, sa directrice, et le ruban est coupé par Mr Pierre Prouvost, député-maire de Roubaix.

Inauguration de la nouvelle salle polyvalente en 1979 (Document Nord-Eclair)

Dans un vaste quartier neuf de 4000 logements, le centre a longtemps été le seul équipement et a donc connu en plus de 15 ans un développement considérable. Il s’occupe d’environ 2000 familles et occupe 45 salariés. Géré par des administrateurs usagers bénévoles alors qu’il est l’un des plus gros du pays, le centre social se trouve confronté à des difficultés financières en 1980.

Malgré les différentes subventions perçues de : l’Etat, la CAF, le fonds d’action sociale des travailleurs migrants, les 3 municipalités concernées, les HLM et CIL, la direction de l’action sanitaire et sociale, et malgré la participation des usagers, le budget de 1979 n’est pas bouclé et les Trois Villes sont décidées à faire un effort exceptionnel tout en attendant de l’Etat une augmentation conséquente de sa subvention pour l’année en cours. Faute d’une solution durable une baisse de personnel est à prévoir.

A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem

Résidence Colbert

En 1961, un projet de construction d’un immeuble résidentiel voit le jour au 168 rue de Lille à Roubaix. Le terrain sur lequel sera érigé le bâtiment, est de 1382 m2, il se trouve à l’angle de la rue de Soubise, au carrefour des rues de la Perche et Colbert.

Plan cadastral

C’était auparavant, le centre d’apprentissage des garçons ; un bâtiment très vétuste qui est rasé au début des années 1960, car un nouveau centre se construit au 8 boulevard de Lyon en 1959 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : le Lycée Louis Loucheur ).

Le projet est baptisé «  Résidence Colbert », car la rue du même nom se trouve juste en face. Le bâtiment bénéficie d’un emplacement de premier ordre, à proximité de commerces, d’écoles et de moyen de transports. Les façades de tous les appartements sont orientés vers le Sud et Sud-Est.

brochure d’accueil 1961 ( document T. Rosez )

La construction démarre en fin d’année 1961. Les travaux avancent rapidement, et déjà en début d’année 1963, la Société Civile Immobilière Colbert crée un appartement témoin.

appartement témoin ( document Nord Eclair )

C’est un immeuble moderne de 7 étages, composé de 40 à 50 appartements de 2 à 6 pièces, d’un très grand confort dont la superficie varie de 40 m2 à 155 m2. La façade est en briques. Chaque appartement dispose de larges baies vitrées. L’isolation phonique est efficace, grâce à un système ingénieux de doubles murs.

C’est une résidence de grand standing qui attire de nombreux industriels, directeurs et professions libérales.

La fin des travaux en 1963 ( document Nord Eclair )

Les appartements sont répartis entre 3 entrées, ce qui donne aux propriétaires l’impression de résider dans un petit immeuble. Trois ascenseurs desservent tous les niveaux y compris le sous-sol où se trouvent les caves de chaque appartement, et la chaufferie dans laquelle sont installées deux énormes chaudières pour l’eau chaude collective et le chauffage central de chaque appartement. Les 3 halls et escaliers sont en marbre noir veiné et pierres ardoisières.

Une des 3 entrées ( documents T. Rosez )

De magnifiques rampes gainées de cuivre massif ainsi que d’autres ornements, viennent briller comme de l’or à chaque étage et dans toutes les parties communes. Des garages individuels se répartissent au rez-de-chaussée à l’arrière du bâtiment. Un local commun est à la disposition des résidents pour les bicyclettes et poussettes d’enfants dans chaque entrée.

documents T. Rosez

La particularité de cette construction, est qu’elle est dotée de plusieurs appartements à double distribution ( 1 entrée sur les salons, et 1 entrée directement sur la cuisine). Chaque appartement possède son propre vide-ordure placé dans l’arrière-cuisine, une « Loggia » en balcon de 3 M2 donnant vue sur les garages et les jardins, à l’arrière du bâtiment, ainsi que 4 petits studios en rez-de-chaussée façade, servant de chambre de bonne pour les domestiques de certaines familles, donnant directement sur un grand séchoir de 100 M2, caché de toute vue, en entresol, aéré pour y étendre le linge de maison. Une loge-appartement est spécialement conçue au rez-de-chaussée à côté des garages, pour y accueillir le couple de concierges qui travaille au service des résidents, et entretient la résidence.

Plan du rez de chaussée

Cette résidence se veut définitivement et résolument moderne, tout en conservant les valeurs du passé. En effet, les matériaux utilisés sont de très grande qualité, voire luxueux, les hauteurs sous plafond des logements dépassent les 2,70 mètres. Pourtant on y trouve tout le confort moderne, de très grands espaces communs, de larges accès, de gigantesques placards à rangement dans les différentes chambres, une grande salle de bains dotée d’une baignoire en fonte émaillée, l’eau chaude courante et le chauffage central ( 8 grands radiateurs en fonte par appartement ), évacuation des déchets domestiques et surtout, une station-service Total puis Elf, avec deux pistes pour la vente de carburants, un pont pour le graissage et l’entretien des véhicules, ainsi qu’une aire de lavage.

Publicité Sovac ( document Nord Eclair )

Les travaux se terminent en 1963, et la commercialisation est confiée à 10 cabinets immobiliers de la métropole. Un financement possible est proposé par la SOVAC à Lille. En 1965, Le cabinet Lecluse organise des visites pour vendre les derniers appartements restants.

La station service n’existe plus ( document 1984 archives municipales )

Comme la plupart des stations-service implantées en bas d’immeubles, la station-service du rez-de-chaussée ferme ses portes au début des années 1980, pour raisons de sécurité et pour éviter les odeurs désagréables d’essence pour les résidents. De même, les vide-ordures de chaque appartement, tellement pratiques, seront condamnés dans les années 2000 pour des lois sur l’hygiène …

le bâtiment de nos jours ( document Google Maps )

Construite sur de fortes fondations, avec des matériaux de qualité, et jusqu’à présent superbement entretenue par ses copropriétaires, la Résidence Colbert n’a pas vraiment vieilli. Bien au contraire, cette résidence a été conçue à l’époque glorieuse des années 1960, durant laquelle l’énergie était peu coûteuse. Elle reste résolument belle et en bon état, de par son architecture, sa conception et les matériaux utilisés. Unique dans la région, sa couverture en cuivre verdie par le temps, est reconnaissable par les Roubaisiens à des kilomètres !

Elle est facile et agréable à vivre au quotidien de par sa conception, ses volumes et ses dimensions modernes et pratiques.

La Résidence Colbert a désormais 60 ans. Bien évidemment, certains problèmes de plomberie, d’arrivée et évacuation des eaux, de mécanismes moteurs d’ascenseurs, et quelques lois de remises aux normes demandent certaines réparations, modifications et restaurations parfois couteuses.

Mais ne faut-il pas aujourd’hui continuer à préserver au mieux notre patrimoine roubaisien d’autant que jamais une telle résidence ne pourra être construite à nouveau …

Remerciements à Tanguy Rosez et aux archives municipales.