La Grand Place des années soixante dix

La Grand-Place est devenue Place Jean-Delvainquière, en hommage au maire de Wattrelos récemment décédé. Cette fois, l’église est au n°2 sans qu’on sache vraiment où est passé le n°1, et la Mairie est au n°3. Dès le n°4, un commerce la supérette Glorieux ouverte il y a quelques années par les frères Glorieux, c’est de l’alimentation générale. Le n°5 c’est le café aux Amis. Le n°6 est devenu un cabinet d’assurances, et on retrouve les chemisiers Bienvenu frères, une véritable institution sur la place. À partir de là les commerces se succèdent : au n°8 les confections Wycart, au n°10 la poissonnerie Salliem. La teinturerie Eco Sec Duhamel tient les n°11-12. Aux 13-14, le café de la Paix, ex café de l’Innovation. Un électricien Tiberghien fils est au 15. Le marchand de chaussures Reyns est toujours au n°16, de même qu’au n° 18 on trouve encore les bouchers Hien et fils. Au n°19 sont désormais installés les établissements Erbé Radio SARL de M. Bossut, et au n°20 le mercier Liagre. Au n°21 les graines Truffaut de M. Delannoy forment l’angle de la rue de la Gendarmerie.

Grand Place 1972 Collection familiale

On saute la rue Carnot et voici le magasin de meubles Delignies « au gai logis » qui occupe les n°22 à 25. Mme Renard tient son café au n°26, et l’horticulteur Vanhée est installé au n°27. Au-delà du débouché de la rue du docteur Victor Leplat, le n°29 est désormais le marchand de lingerie Dubois-Barthouil.

Grand Place 1972 contre champ Collection familiale

Les commerces occupent désormais l’espace, en remplaçant d’anciens estaminets. L’arrivée de commerces d’électricité et de radio montrent à quel point ces nouvelles technologies se sont démocratisées, elles sont désormais accessibles au grand public. Une institution a disparu : le café de l’Harmonie a été remplacé par le marchand de meubles Delignies, qui récupère numéro après numéro les maisons de la rangée, afin d’agrandir son espace d’exposition vente.

La Grand Place des années trente

La réapparition récente d’un commerce sur la Grand Place de Wattrelos nous a donné l’envie de savoir comment elle était pendant les années trente. Avant tout, il faut savoir que la numérotation de la Grand Place, qui forme un carré, est la suivante. Le n°1 c’est l’église, le n°3 c’est la mairie puis les numéros suivent le trottoir jusqu’à la rue de la gendarmerie, reprennent en face au gai logis, jusqu’au débouché de la rue Victor Leplat, et quelques numéros la terminent à droite de l’église. La grand Place des années trente n’est pas celle que nous connaissons de nos jours. En effet, la majorité des numéros sont des cafés ou des estaminets, avec quelques magasins et des maisons de particuliers.

Café à vendre 1936 JdeRx

Ainsi dès le n°4, voici le café de l’hôtel de ville, tenu par M. Depraetere qui fait aussi le coiffeur. Le café Becquelin est au n°5. Au n°6 habite un représentant de tissus. Au 7, c’est la chapellerie chemiserie de M. Bienvenu. Le 10 est l’estaminet Baudringhien. Les 11 et 12, à l’enseigne du Chapeau Rouge est tenu par M. Coppens. C’est un café qui devait être aussi une chapellerie et qui era un restaurant. Le 13 c’est le café de l’Innovation, où tant d’activités sportives mais pas seulement se sont déroulées. Le 14 est un négociant de déchets textiles. Le 15 c’est le café Bellevue tenu par Jules Delcroix. Les chaussures Reyns sont au 16 et les bouchers Hien au 17 18. Maisons particulières, puis au 21 c’est le café Lambaere. Le 22 c’est le café de l’Harmonie, tenu par M. Piat-Lefebvre. Au 25 l’estaminet Codron, au 26 l’estaminet Defrenne et au 27 le café Salembier. Un marchand de rideaux est au 29, un plombier au 30 et des rentiers au 31.

Le café de l’hôtel de ville au n°4 CP Collection familiale

C’est l’époque où la vie sociale est encore dans les cafés. La plupart d’entre eux sont les sièges de sociétés diverses, des sportives aux musicales, des militaires aux groupements divers. Ainsi, les 11 et 12 étaient le siège de l’union sportive wattrelosienne, club de football. Au n°15, c’est le souvenir français, les anciens sous officiers français, la fraternelle des combattants français, l’union des mutilés, l’Union Chorale, le cercle horticole, le Groupement des familles nombreuses. Autant de réunions, banquets, fêtes à organiser. Le 21 est le siège du Sporting club wattrelosien, l’autre club de football de l’époque. Au n° 22 on trouve des sociétés aussi diverses que le syndicat des fermiers, la société des combattants de 1870/71, les combattants belges, la Musique municipale, la Patriote, l’Union belge.

Sur la gauche le café de l’Harmonie Doc coll familiale

Si on ajoute à tout cela les deux ducasses, la grande en juin et la petite de septembre, la Grand Place était très animée et les cafés faisaient de bonnes affaires.

Il y a 50 ans, la braderie du Crétinier

En 1974, la grande Braderie du Crétinier s’est déroulée le 10 juin. De 14 heures à 20 heures, furent concernées les rues Castermant, Henri-Briffaut, Claude-Weppe et Patriotes. C’est une braderie commerciale plutôt qu’un vide grenier, qui propose des prix compétitifs, un accueil souriant, un choix très vaste, un service après-vente soigné, selon la formule consacrée.

La rue Castermant aujourd’hui doc AmWos

Pour la rue Castermant, on trouve les meubles de tradition Plouvier qui proposent également un service d’installation de cuisines. Le marchand de cycles de la gamme Peugeot de M. JC Servais fait également la promotion des cyclo-sports Garelli. Le magasin TELEWATT annonce des prix chocs pour la braderie avec service après-vente assuré et grandes facilités de paiement. L’agent officiel Renault, Michel Vanhée est au service de la clientèle au 83 rue Castermant. Le spécialiste Conseil Truffaut « votre jardin » propose des cages, des oiseaux, des aquariums et des poissons. Les chaussures Roger insistent sur les critères de choix, prix et qualité. Les établissements Roger Lefebvre vendent des feux de toutes marques, des salons en solde et des lustres en exposition, avec bien entendu des conditions exceptionnelles pour la braderie. Le Nemrod, café tabac de M. Bouchez signale sa présence dans la rue. La boucherie-charcuterie Marcel Muillie fait de même, avec comme slogan qualité et fraîcheur.

Herboristerie Cousin pub NE

C’est aussi rue Castermant qu’on peut retrouver les plantes médicinales de l’herboriste du Crétinier Jean Cousin, qui propose des produits diététiques. La parfumerie Françoise vend également des produits de maroquinerie et des parapluies. Le magasin d’alimentation générale Vanadervelt est un spécialiste des dragées. Le magasin de prêt à porter enfant et layette Annick propose une remise exceptionnelle de 5 % pour la braderie. Pierre Tricoit, électricien, réalise toutes installations et dépannages. La boucherie chevaline Vermeersch propose un grand choix de rôtis, poulain et cheval. Le magasin Subts met à la disposition de la clientèle des spécialistes télévision électroménager cuisine chauffage. Le magasin d’optique et surdité Turlur offre un grand choix de lunettes solaires et de nouvelles jumelles. La droguerie de Simone Brunin spécialiste des peintures Novémail et Idaline, offre 10 % de remise sur tous ses articles. La boulangerie pâtisserie Huyghe Rosé participe à la braderie. Le spécialiste du frais en fruits et légumes « au jardin d’Espagne » propose des ventes promotionnelles. La librairie papeterie de Mme Vandecrux est bien fournie en cartes postales, stylos, montres, romans photos et revues illustrées en solde.

Pub NE

Pour la rue des Patriotes, le fleuriste Trianon de M. Marquette-Flipo vend fleurs coupées, séchées et soie et des cadeaux. Les vidanges Duthoit interviennent pour le curage de toutes les fosses et le débouchage d’égout.

Pub NE

Pour la rue Henri Briffaut, on brade chez Mary-Thérèse magasin de prêt à porter féminin, qui annonce « rien que des articles de marque ». Il y a également le spécialiste du chauffage central au gaz idéal standard Sogor Petit. Les trois magasins de meubles électro ménager et radio télévision des établissements Desmarchelier accueillent la clientèle aux 113-108-110. Les établissements Duponchel proposent choix, qualité, prix et bonnes facilités de paiement ainsi que le service après vente pour leurs produits de radio télévision, électroménager et meubles. Mme Laporte qui tient une mercerie lingerie chemiserie, propose une remise braderie de 10 %. La maison Debeurme Renard offre un choix de plantes et fleurs artificielles, ainsi que des articles funéraires.

Pub NE

Pour la rue Claude Weppe, le salon de haute coiffure « Art et coiffure » est un spécialiste des assouplissements et coloration, manucure, maquillage et produits de beauté. Le magasin Helen, pulls hommes et femmes, propose des soldes de grandes marques à des prix braderie. Louis Lemaire est le dépositaire de grandes marques de chauffage central gaz, mazout, charbon et d’installations sanitaires.

Il y avait vraiment de quoi attirer le chaland pour cette braderie du quartier du Crétinier !

Champions de France !

Janvier 1934, le Wattrelos Hockey Club rencontre le Skating Club Audomarois. L’équipe est la suivante : au but Mouton, arrière Bataille, demi Delannoy, avants Desrumeaux et Dejonghe. Le match se déroule à Saint-Omer et les wattrelosiens l’emportent par 7 buts à 5. En février, le WHC accueille le FABS Rink pour l’attribution du titre de champion du Nord. Les deux équipes sont à égalité de points, c’est en quelque sorte une finale qui va se jouer à l’Innovation. En plus du titre, le vainqueur aura la garde du Challenge Albert Droulers, gracieusement offert par le sportsman wattrelosien pour la diffusion du hockey sur roulettes. On apprend dans la composition de l’équipe que Delannoy et Desrumeaux sont des internationaux.

L’international Jules Delannoy du WHC doc JdeRx

Wattrelos remporte cette rencontre ainsi que la revanche jouée sur la piste de la rue Lhomond au Blanc-Seau. Le WHC est donc champion du Nord !

Dès lors, tout s’enchaine et le WHC va affronter le Lyon Hockey Club pour le championnat de France première série. Mais le match est remis à une date ultérieure. Par contre un grand match Nord-Belgique va se dérouler à l’Innovation, au profit du dispensaire de Wattrelos. Puis le WHC accueille sur sa piste le Paris Hockey Club, plusieurs fois champion de France avec d’excellents joueurs internationaux. Alors que le WHC se distingue par ses récentes victoires et notamment sa qualification pour la demi-finale du championnat de France, le club wattrelosien se voit contraint de déclarer forfait dans le championnat de France. Manque de moyens ? Problèmes d’indisponibilité ?

Néanmoins la fédération française de Rink Hockey délègue deux sélectionneurs pour assister au grand gala de Pâques du WHC, en vue de former l’équipe de france pour le prochain championnat d’Europe qui aura lieu à la Pentecôte à Tern Bay en Angleterre. Le tournoi de Pâques se déroule donc le 31 mars et le 1er avril avec l’attribution de la coupe René Nys, sportsman wattrelosien. Il y a là l’Association Sportive Française (champion de Paris), le Football-Association du Blanc-Seau Rink, le WHC (champion du Nord) et le Wattrelos Star, un deuxième club wattrelosien. Le FABS Rink bat le WHC par 6 buts à 4, l’Association Sportive Française bat le Wattrelos Star par 11 buts à 3. En finale les gars du Blanc-Seau battent les Parisiens par 3 buts à 2.

Le WHC continue d’organiser des tournois internationaux au profit du dispensaire de la ville. En avril ce sont des clubs belges qui viennent matcher les deux équipes wattrelosiennes. Le Modern Skaters Club (champion de Belgique) et le Old Antwerp. On apprend que deux joueurs du WHC sont sélectionnés pour le championnat d’Europe : Léon Desrumeaux, le meilleur avant français et Jules Delannoy, entraineur du WHC et demi de l’équipe. L’équipe de France qui s’était classée régulièrement à la deuxième place lors des éditions précédentes du championnat d’Europe va jouer de malchance et terminer sixième. Léon Desrumeaux n’avait pu se libérer pour participer au championnat. Lors du premier match, l’équipe de France perd son gardien de but.

Les Anglais du Herne-Bay viennent à Wattrelos. Ils sont champions de leur pays mais le WHC va les battre par 8 bus à 5, après un match très dur. En lever de rideau, le Wattrelos Star en plein apprentissage est vaincu par le Skating Club Audomarois 8 buts à 1. Un tournoi est organisé en septembre au profit d’un joueur wattrelosien gravement malade. Répondent à l’appel l’équipe du FABS Rink, le Skating Club Audomarois et le Wattrelos Star. C’est au tour du Wattrelos Star d’organiser un gala, auquel participe le WHC. On apprend que deux anciens du WHC Dejonghe et Bataille font à présent partie du Wattrelos Star. Le WHC l’emporte par un petit but d’écart. Le WHC reçoit en décembre l’Union-Hockey-Club-Liégeoise plusieurs fois champion de Belgique. Les Wattrelosiens l’emportent sur les Liégeois.

Le Wattrelos Hockey Club champion de France 1935 doc JdeRx

1935 le championnat du Nord reprend avec un calendrier de rencontres opposant les clubs suivants : le Skating Club de Saint Omer, le FABS Rink Hockey, le Wattrelos Star et le Wattrelos Hockey Club. Finalement le WHC s’adjuge le titre de champion du Nord en battant le FABS Rink Hockey par 6 buts à 4. Les wattrelosiens sont donc qualifiés pour les quarts de finale du championnat de France qui auront lieu à Paris le 6 avril. Ils affronteront l’Association Sportive Française champion de Paris depuis quatre ans. Le WHC bat l’ASF par 5 buts à 3 et se qualifie pour les demi-finales ! Ce sera contre le Football-Club de Lyon. Et puis c’est la finale qui se jouera à Angoulème contre le Stade Bordelais Université Club. Remportée par le WHC 9 buts à 6. Wattrelos est champion de France de Rink-Hockey ! L’équipe est alors composée de : Jules Delannoy, J. Picavet, Léon Desrumeaux, H. Boucart et M. Nollet.

Rink-hockey à Wattrelos

1er épisode les débuts

Le rink-hockey est un sport en vogue dans les années trente, le Hockey Club du Fresnoy créé en 1911 existe toujours mais d’autres commencent à apparaître, comme le FA Blanc Seau Rink, l’Amicale des Arts ou encore l’Excelsior AC. Le 13 juillet 1933 est annoncée par voie de presse la formation d’un nouveau club de rink hockey qui prend le nom de Wattrelos Hockey Club. Son siège est situé Grand Place de Wattrelos au n°24 Café de l’Innovation qui a mis a disposition sa superbe salle de 34 mètres sur 11. Le nouveau club peut ainsi s’y entraîner et organiser ses galas de rink-hockey.

Sur la droite le café l’Innovation CP collection particulière

Il participe d’abord au gala d’ouverture du FA Blanc Seau Rink, un club qui s’est créé récemment, se prépare à rencontrer l’Excelsior pour la coupe Jean Leplat dans le cadre d’un tournoi organisé au profit du dispensaire de Wattrelos.

Le gala d’ouverture du Wattrelos Hockey-Club se déroule le 15 octobre à 18 heures dans la salle du Café de l’Innovation avec la participation de quatre excellentes équipes : le FABS Rink, l’Excelsior AC, le Skating Club Audomarois (St Omer) et le Wattrelos HC. La composition du club wattrelosien est la suivante : au but, Mouton (cap), arrière Bataille, demi Plaquette, avants J. Libert et A Devylder. Le prix des places est à 2 francs. L’Excelsior bat le FABS par 4 buts à 2 et le Skating Audomarois bat le Wattrelos HC par 6 buts à 2.

Le Wattrelos HC récidive en organisant une seconde réunion le 29 octobre 1933. Le fameux avant international Desrumaux vient de signer sa licence au club. Il était auparavant dans l’équipe du Hockey Club du Fresnoy. Le journal pense que sous sa direction, la jeune équipe wattrelosienne ne tardera pas à s’imposer parmi les meilleures. Et de fait il y a progrès, les wattrelosiens font match nul avec l’Excelsior AC par 6 à 6.

Cela encourage le club à poursuivre l’organisation de réunions. La suivante a lieu le 19 novembre et il est fait appel à l’Antwerp Skaters-Club, champion de Belgique 1913-1914. Pour matcher le champion belge, la commission du WHC a décidé de lui opposer une équipe dite de l’Entente wattrelosienne, qui est composée des meilleurs éléments de l’Excelsior AC et du WHC. C’est en quelque sorte la reconstitution de l’excellente attaque de l’équipe nationale française composée de Desrumaux (WHC) et Delannoy (EAC) ainsi que de Tiberghien (EAC). Un second match opposera les réserves de l’Antwerp SkatersClub au Wattrelos HC. La réunion obtient un gros succès les belges l’emportent par 8 à 3, même score pour les réserves.

Le club est alors invité en Angleterre pour Noël par un club anglais le Herne-Bay pour y rencontrer quatre des plus fortes équipes d’outre manche. La composition de l’équipe est la suivante : But Mouton, arrière Barbieux ou Bataille, demi : Delannoy, avants Nollet et Dejonghe. Les deux premiers matchs sont perdus 2 à 1 et 4 à 1. Le troisième match les oppose au Wisthable Alberts et se termine sur un match nul 4 à 4. Le soir même rencontre avec le Herne-Bay United, 2e du championnat d’Angleterre et les wattrelosiens s’inclinent par 6 à 4. La traditionnelle tournée anglaise aura montré le courage et le beau jeu des wattrelosiens qui auront beaucoup appris, comme l’ont fait avant eux toutes les grandes équipes nordistes.

À suivre

Nou Parlache a vingt ans !

C’est depuis quelque temps pour nous le rendez-vous incontournable du patois et de la bonne humeur. Un jeudi par mois nous nous retrouvons au centre socio-éducatif de Wattrelos pour prendre une bonne tranche de rires et de plaisir. Et voilà que le 25 avril dernier, Nou Parlache fête ses vingt ans et nous concocte un spectacle spécial !

Affiche Nou Parlache Off Tourisme Wattrelos

En 2003, l’excellent joueur de bourle et spécialiste de la garlouzette Christian Ladoë se voit confier la promotion des traditions du coin : les jeux anciens et la langue picarde. Au départ, il propose ses services dans les clubs et les foyers logement, mais ça n’a pas pris. Alors, avec son camarade Francis Delcourt, ils ont pensé à un atelier sous forme de cabaret. En avril 2004, le premier atelier patoisant Nou parlache est proposé à la Maison de l’éducation permanente. Il y avait 37 personnes, dont 12 intervenants et pas mal d’élus, se souvient Christian. Mais le jour choisi pour l’atelier ne convient pas : le mercredi, les aînés gardent leurs petits-enfants. Du coup le mois suivant, on a fait ça un jeudi et il y a eu 57 personnes. Le succès est au rendez-vous et la MEP va vite devenir trop petite pour contenir tous ceux qui veulent assister à l’atelier. Du coup, il a fallu opérer une nouvelle adaptation : l’atelier sera transféré au CSE pour sa 17e édition. Là, les chiffres de fréquentation continuent de grimper jusqu’à atteindre le plafond de 500 entrées. Aujourd’hui, l’atelier accueille désormais chaque mois une moyenne de 300 personnes.

À la manœuvre, on trouve Christian Ladoë, l’un des fondateurs de l’atelier Nou Parlache, accompagné par son acolyte Francis Delcourt. En 2003, ce sont eux qui ont lancé ce rendez-vous, avec le soutien de la ville : « Le public a tout de suite été au rendez-vous », se souvient Christian, avec une pensée émue pour le troisième chansonnier de l’équipe, Jacques Viger, décédé depuis. Jacques Viger, Francis Delcourt, Valentin et Christian Ladoë ont aussi porté l’atelier grâce au succès de la troupe des Copés in Deux, qui beaucoup tourné durant 10 ans.

L’atelier Nou parlache fait donc 300 entrées chaque mois, tandis que d’autres ont disparu comme à Wasquehal, ou vivotent comme à Roubaix, Leers, Lys ou Tourcoing. Comment expliquer cela ? Peut-être par la capacité d’adaptation des intervenants. « Pour survivre, il faut capter un public nouveau, car nos aînés qui étaient familiarisés avec le patois disparaissent. Il y a une évolution à faire, sinon, on meurt », analyse Christian Ladoë.

Mais celui qui a la chance d’en faire un métier ne jette la pierre à personne : « Nous avons la chance de pouvoir compter sur le noyau dur des Copés in deux, où il y a des jeunes ! » relève Christian Ladoë, faisant référence à ses fils Valentin et Jonathan, mais aussi à Joséphine Delannoy et Baptiste Polite, qui ont tous moins de 30 ans ! Du coup, les thèmes abordés dans les sketchs et les chansons permettent d’emporter le rire d’un public lui aussi plus jeune.

Des animateurs dynamiques et plein d’humour ! Photo VDN

Et avec Francis Delcourt, nous formons un couple proche du public entre les interventions, je crois que les gens aiment ça aussi », ajoute Christian. Aujourd’hui, l’atelier Nou parlache attire des spectateurs de toute la métropole et pas seulement de Wattrelos. Certaines pointures ont rejoint le groupe d’intervenants, comme le Belge Pierre Noël ou Christelle Lemaire, tous deux primés en langue picarde. Longue vie à Nou Parlache !

De 15h à 17h les jeudis 11 janvier, 8 février, 21 mars, 25 avril et 23 mai 2024Au Centre Socio-Educatif, rue Georges Delory à Wattrelos

D’après quelques articles de Nord éclair.

Le Crétinier Palace

Le 25 septembre 1937 on procède à l’inauguration d’une nouvelle salle de cinéma au Crétinier. Elle se trouve au milieu de la rue de Tourcoing (aujourd’hui la rue Saint Vincent de Paul), en plein centre du populeux quartier du Crétinier à Wattrelos. C’est un splendide cinéma, dénommé le Crétinier Palace, présentant de nombreuses qualités d’esthétique, de sécurité, d’hygiène et de confort. Il est l’œuvre de l’architecte Adrien Moerman. À cette soirée d’ouverture étaient présents plusieurs personnalités de Wattrelos et des environs et de nombreux invités. La Philharmonie du Crétinier exécuta plusieurs morceaux qui furent très appréciés. Les spectateurs assistèrent ensuite à la projection de plusieurs films. Cette séance inaugurale démontra la perfection des appareils cinématographiques. Un vin d’honneur fut servi aux invités.

Le Crétinier Palace Dimanche du JdeRx

Les artisans qui collaborèrent à la construction de l’édifice sont les suivants : le gros œuvre fut confié à l’entreprise Augustin Léon Masquilier de Tourcoing, et notamment le beau travail de la tribune en béton armé. Les établissements Beuque et Roubaix Tourcoing 23 rue d’Amsterdam à Tourcoing se sont occupés de la charpente métallique et de la ferronnerie d’art. Les voutes, voussures et toute la décoration intérieure traitées au staff, offrent un aspect plaisant. Ce travail soigné est l’œuvre de la maison Louis Allard 24 rue Notre-Dame à Roubaix dont l’excellente réputation pour ce genre de travaux est le fruit d’une longue expérience. Les travaux de carrelage et de parquets ont été réalisés par la maison Dermaux et fils 63 rue de la Cloche à Tourcoing, toujours qualifiée pour mener à bien et dans les plus brefs délais les travaux qui lui sont confiés.  Pour les travaux de plomberie, (canalisations, installations sanitaires et postes d’incendie) c’est la maison Robert Henry 20 boulevard de l’égalité à Tourcoing qui a mis en œuvre ses qualités techniques et mis en relief sa très juste conception de l’art sanitaire. Choix particulièrement heureux que celui de la maison Lemahieu frères 37 rue du Crétinier à Wattrelos pour l’installation électrique. L’éclairage indirect est du plus bel effet. La peinture a été exécutée par la société Le Projet 22 boulevard de l’égalité qui possède un personnel spécialisé et un matériel adéquat pour ce type de travaux.

Une des premières séances du Crétinier Palace pub JdeRx

Les fauteuils présentent un aspect confortable, avec un cachet d’élégance et de modernisme. Les établissements Rompais frères, Marquilly et Cie à Harnes dans le Pas de Calais sont spécialistes dans l’agencement général des théâtres. La projection et la sonorisation ont été réalisées par la maison Nurbel à Lille, place de la République.

Après sa fermeture, le cinéma est transformé en supermarché qui depuis a également fermé vue google maps

D’après le Journal de Roubaix

De la machine à laver au cinéma

Il y a des personnes dont le parcours de vie a pu marquer la mémoire d’une ville. C’est le cas de Paul Jacobs. Né en 1873 à Château l’abbaye, une petite commune du valenciennois, Paul Jacobs vient s’installer à Roubaix où il exerce la profession de menuisier. Il se marie le 6 février 1907 avec Alphonsine Poulin et il est alors à la tête d’une fabrique de machines à lessiver et tonneaux mécaniques qui se trouve basée au n°298 du boulevard Beaurepaire.

Paul Jacobs à Roubaix, puis à Wattrelos pubs JdeRx

Il vient ensuite s’installer à Wattrelos et poursuit la fabrication de ses machines à laver. Il sera l’inventeur de la lessiveuse La Merveilleuse. À la naissance de son fils Paul le 9 septembre 1910 il est encore menuisier et domicilié 236 rue Carnot, de même à la naissance de son deuxième fils Georges le 13 août 1912, et à la naissance de sa fille Lucienne en 1913.

Après la première guerre mondiale, il est démobilisé en 1919. Le 22 décembre, le Journal de Roubaix annonce par une simple ligne la réouverture du Cinéma du Laboureur, matinée dimanche à 2 heures et soirée à six heures. Programme nouveau. Cette salle a donc été créée par Paul Jacobs avant la guerre, au n°236 de la rue Carnot. Le programme du cinéma du Laboureur de l’époque alterne des films patriotiques, des images d’actualité et des programmes plus divertissants. Cinéma du Laboureur, Wattrelos. Mercredi et jeudi matinée à 2 heures, soirée mercredi à 6 h. Programme français : Le héros de 1918, Ne touchez pas au drapeau. Et d’autres vues nouvelles.

Le cinéma du Laboureur en 1924 pub JdeRx

Le succès rencontré l’amène à augmenter le nombre de ses séances. Matinée dimanche, lundi, jeudi à 2 heures, soirée dimanche à 6 h. Programme français : Kit ou l’homme qui est resté chez lui, grand drame d’espionnage Mourir pour la Patrie et d’autres vues très intéressantes. Le 12 janvier : grandes séances de cinéma : Guerre de 1870-1871 ; Jacques l’honneur ; l’Entrée de MM. Clemenceau et Poincaré à Strasbourg et d’autres films nouveaux. Matinée à 2 h les dimanche, lundi, jeudi. En soirée le dimanche à 6 h. Programme français. Toutes les soirées de la semaine magnifique programme anglais.

Le cinéma bal en 1926 pub JdeRx

En 1926, il ne s’agit plus simplement de cinéma. La publicité dans le journal indique : Cinéma-Bal. Il y a donc toujours des séances de cinéma mais également un grand bal animé par deux orchestres. Car Paul Jacobs aimait le cinéma, le chant et le théâtre. Il a d’ailleurs longtemps fait partie du faisait partie du Choral Nadaud dont il fut un premier baryton1. C’est l’époque où l’on développe de véritables lieux de loisirs, les plus célèbres étant le Fresnoy de le Colisée de M. Deconninck et le Casino de M. Gheldorf. Paul Jacobs fit ainsi de son établissement un endroit très couru à Wattrelos, il fut le premier avant que d’autres suivent son exemple le Pax rue St Joseph, la salle de la Concorde rue de Lisieux.

Le ciné bal Jacobs en 1927 pub JdeRx

Le Ciné Bal Jacobs fit donc les beaux jours du Laboureur par l’organisation de fêtes et d’un grand bal permanent avec des séances de cinéma toujours variées. Il suivit la tendance au moment de l’arrivée du cinéma parlant en s’équipant pour l’occasion.

Le cinéma parlant en 1931 pub JdeRx

Dans les années trente, on parle du Dancing Jacobs avec bal le dimanche et séances de cinéma dans une salle bien chauffée. Le Bal Jacobs à Wattrelos vantait sa piste, son ciné et son orchestre !

Le nouveau nom du cinéma en 1940 pub JdeRx

En 1940, signe des temps, le ciné bal Jacobs devient le Dancing Ciné Métro, avec les mêmes ingrédients de spectacle. La guerre interrompra les séances et sonnera le glas du cinéma. Un supermarché prendra la suite. Paul Jacobs nous a quittés en mars 1955.

On lira la suite de l’histoire avec l’article intitulé le Supermarché du Laboureur

1D’après Nord Éclair

Le collège abandonné

Quand on emprunte la rue du Gauquier à Wattrelos et qu’on atteint le relais du vieux puits, on franchit la frontière et on se retrouve dans la rue de Moscou d’Estaimpuis. Une centaine de mètres plus loin, on aperçoit sur la droite un imposant bâtiment abandonné. Il s’agit du collège Jean-Baptiste de la salle d’Estaimpuis.

Vue du collège doc Google Maps

Cet établissement d’enseignement confessionnel fait partie de la nombreuse liste d’instituts s’étant installés le long de la frontière, côté belge, au moment de la loi du 7 juillet 1904 qui était relative à la suppression de l’enseignement congréganiste, dite « loi Combes », loi de la République française qui interdit l’enseignement en France à tous les congréganistes et les congrégations religieuses, même autorisées, et organise la liquidation de leurs biens.

Le pensionnat du temps de sa splendeur Coll Part

Des groupes de pères de famille (l’expression est celle du Journal de Roubaix) désireux de conserver à leurs enfants leurs maîtres et enseignements religieux s’étaient associés un peu partout pour créer et confier ces établissements aux Frères des écoles chrétiennes en Belgique. Ainsi trouve-t-on à Leers-Nord le pensionnat des sœurs de la Sagesse, ou le Pensionnat de la Sainte Union à Estaimpuis.

Vue aérienne du Collège Coll Part

Le collège Jean-Baptiste de la salle fut d’abord provisoirement installé à Kain les Tournai en 1904, avant d’être transféré en octobre 1908 sur son emplacement actuel, près de la gare d’Herseaux. La remise des prix de l’année 1907/1908 eut d’ailleurs lieu dans la toute nouvelle chapelle du collège, avant que la rentrée d’octobre n’accueille les nouveaux collégiens.

Le collège aujourd’hui doc Google Maps

Ouvert en 1908, le collège fermera définitivement ses portes en 1984. Le somptueux bâtiment subit alors une lente dégradation, jusqu’à tomber en ruines. Un premier projet de réhabilitation en logements privés de luxe a été présenté en 2004, puis un autre en 2010. Il s’agissait de transformer l’établissement en 65 appartements, lofts et duplex, 3 200 m2 de bureaux et une piscine privée. Ce second projet a été mis en œuvre, mais n’a pas pu aller à son terme en raison d’incendies à répétition et de la fiabilité du promoteur. Depuis, le bâtiment est de nouveau à l’abandon.

La maternité de Wattrelos

En janvier 1935, les travaux d’agencement étant complètement terminés, les services de la maternité vont pouvoir fonctionner. L’inauguration officielle a lieu le dimanche 20 janvier à 10 heures 30 en présence de l’administration municipale, du Conseil Municipal et du représentant de M. le Préfet du Nord.

Cette cérémonie marque la fin de toute une série de travaux dont le montant s’élève à plus de un million et six cents cinquante mille francs. Le programme a pu être réalisé grâce au concours financier de la ville, qui a voté un crédit de 936.000 francs et une subvention allouée par le Pari Mutuel de 750.000 francs. En plus de la construction de la Maternité, la commission administrative a pu étendre son programme primitif en raison des rabais obtenus lors de l’adjudication du gros œuvre soit environ 400.000 francs. Elle a apporté d’appréciables améliorations dans l’ensemble des services : installation d’une chaufferie générale avec canalisations souterraines la reliant aux différents pavillons, construction d’un pavillon pour les religieuses, installation d’une cuisine moderne mixte gaz vapeur. L’amélioration des services de l’hôpital par le déplacement du Centre chirurgical va permettre de séparer par la suite d’une façon plus complète et plus pratique les services de médecine et de chirurgie. La construction de huit nouveaux logements pour vieux ménages porte leur nombre à vingt. Ces travaux terminés, les établissements hospitaliers comptent actuellement environ 380 lits (hospice hommes et femmes), vieux ménages, hôpital, contagieux et maternité.

Vue aérienne, la maternité est le bâtiment de droite Coll Part

Une cérémonie d’une grande simplicité se déroule le dimanche 20 janvier à l’hôpital de Wattrelos, à l’occasion de l’inauguration de la maternité et des autres travaux importants. Une réunion s’est tenue dans le coquet intérieur de la nouvelle maternité en présence de M. le docteur Vieilledent, inspecteur de l’hygiène, délégué de M. le Préfet du Nord, de M. Paul Debeurme, président de la commission administrative des hospices, de MM les docteurs Victor Leplat, Maillard, Jean et René Leplat, de l’administration municipale, représentée par M. Delvainquière et de nombreux conseillers municipaux, de MM. Cuenot commissaire de police, Lepercq architecte, Lombaert, Delcroix, Arbion, Brunelle, administrateurs des hospices, Honoré économe des établissements hospitaliers, Dusoulier secrétaire adjoint de la mairie, Couillet chef des travaux, Houttemane secrétaire de police, Tonneau brigadier de police.

Paul Debeurme doc JdeRx

M. Paul Debeurme fit l’historique des établissements hospitaliers et parla de leur développement. Il salua ensuite M. Vieilledent et félicita M. Lepercq architecte. Il remercia l’administration municipale de sa générosité envers les hospices et rendit hommage à M. Honoré aux religieuses et au personnel dévoué. Il exprima sa reconnaissance à MM. Les docteurs et particulièrement à M. Victor Leplat qu’il salua comme le doyen des établissements puisque le distingué praticien les fait bénéficier de sa science depuis le 11 juin 1888, soit presque un demi-siècle.

M. Vieilledent exprima les regrets de M. le Préfet retenu par ailleurs. Il se dit heureux de venir à Wattrelos et se plut à reconnaître la parfaite organisation qui règne dans les établissements hospitaliers. Il félicite les personnalités qui ont contribué à l’édification de la maternité et à l’exécution des autres travaux. Il assure enfin les personnes présentes de la bienveillance de M. le Préfet pour le succès de l’œuvre, qui se développera grâce aux concours intelligents de la sage-femme, des religieuses et du personnel. Après ces allocutions, les personnalités visitent la maternité la salle de chaufferie et les différents pavillons où d’utiles améliorations ont été effectuées. Une délégation a tenu après l’inauguration à aller déposer une gerbe sur la tombe de M. Ledoux ancien économe.

À l’occasion de l’ouverture, le public est admis à visiter les nouvelles installations le dimanche 27 janvier de 10 heures à midi et de 14 heures 30 à 16 heures 30.

à suivre