Les projets de M. Jaune

En 1897, le plan de Roubaix ne montre aucune construction à l’angle du Boulevard de Fourmies nouvellement tracé et du chemin vicinal numéro 2 de Roubaix à Hem, qui va bientôt devenir la rue Linné. La construction va démarrer rapidement. La même année, une demande de permis est déposée pour le n°103, par M. Braco, qui est signalée comme estaminet en 1906 dans le Ravet Anceau…

FourmiesI165-Pl1926-96dpiUn des projets de M. Jaune Archives Municipales de Roubaix

En 1920, on trouve au n° 105, une maison au nom de M. Donat-Delereux, mais à partir de 1922, c’est M. Jaune, brocanteur qui figure à cette adresse. Il devient ensuite quincaillier de 1925 à 1929. Pour ce changement, Narcisse Jaune a officiellement fait en 1924 la demande de construction d’un magasin. Mais il change d’avis l’année suivante, et demande à faire bâtir un immeuble de trois étages. Il se ravise en 1926 et demande alors l’autorisation de construire d’un magasin au lieu de l’immeuble projeté.

Fourmies-I163-171-Plan-96dpiEn bleu sur le plan l’ancien tracé de la rue Linné, et en rose celui de la nouvelle avenue.

A l’occasion de l’alignement de la rue Linné qui va ainsi accéder au statut d’avenue, la propriété de M. Jaune doit être amputée d’un bout de terrain. Le plan de cette opération date de 1925 et l’on aperçoit que sa propriété s’étend jusqu’à l’angle de la rue Linné et de la place de l’Avenir (qui deviendra ensuite la place Spriet). En bleu sur le plan l’ancien tracé de la rue Linné, et en rose celui de la nouvelle avenue.

Cette période de travaux inspire sans doute à Narcisse Jaune quelques projets supplémentaires : transformer la façade de sa maison, et la faire recouvrir de ciment, construire un hangar pour stocker du bois dans sa cour, ainsi qu’une pièce supplémentaire. Quelle frénésie !

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Narcisse Jaune possède donc en 1925 une parcelle comprenant les n°105, 107 et 109. Ce constructeur infatigable demande encore en 1927 à faire des modifications intérieures à son immeuble qui est en fait un café, et voudrait aussi obtenir l’autorisation de construire une maison à usage de commerce sur son terrain, au 109. Une maison apparaît effectivement à cette adresse dans Ravet-Anceau à partir de 1932.

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En juin 1927, M. Lerouge, (ça ne s’invente pas !) demande l’autorisation de construire au numéro 111 un immeuble, celui de la de pharmacie de l’Avenir. Une partie du terrain de M. Jaune a donc été cédée. En 1932, le commerce de Narcisse Jaune n’est plus un café, mais un magasin de meubles sis au n°105…

Une renumérotation a lieu en 1935. Le n°105 devient n°165. Le magasin de meubles apparaît en 1939 aux n°163-165. Après guerre, en 1955, on retrouve un E. Jaune, toujours aux n°163 et 165, sans autre précision, puis une alimentation générale s’installe au n°167, et un marchand de cycles au n°167 bis…

Documents Archives municipales, photos JPM

La cité Motte-Grimonprez

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Document Journal de Roubaix du 25 Juillet 1937

Alfred Motte décède à Roubaix en 1887. Par testament, il lègue une rente de près de 17000 francs de l’époque au bureau de bienfaisance, en précisant que les intérêts devraient être capitalisés pendant 100 ans pour servir à diverses œuvres de bienfaisance, telles que maisons d’ouvriers louées à prix modérés, bains chauds et gratuits, hôpital pour maladies infectieuses, primes aux ménages les mieux tenus.

La première fondation devait obligatoirement consister à créer une ou plusieurs cités sans charge de loyer pour les femmes veuves de maris morts d’accidents dans l’industrie.

Plutôt que d’attendre 100 ans, la famille décide de commencer la réalisation dès qu’un million sera produit par la capitalisation de la rente. Ce premier million se fait attendre beaucoup plus longtemps que prévu : cet évènement ne se produit que 52 ans plus tard, en 1937. On construit donc alors avec cet argent, avenue Gustave Delory, une cité comprenant 12 maisons ouvrières pour des familles dont le chef est accidenté du travail. Les maisons sont implantées le long d’une voie privée, séparée de l’avenue par un portail monumental.

C’est ainsi que les Ravet-Anceau de l’époque font mention au numéro 225 de la « Fondation Motte-Grimonprez, bureau de bienfaisance ».

La cité existe encore de nos jours. Elle est en bon état, mais son fronton a été remplacé par un portail plus modeste. Des maisons complémentaires ont été ajoutées derrière celles d’origine. Une plaque indique encore le nom de la fondation.

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Les baraquements anglais

Au début de la première guerre mondiale, l’armée anglaise stationnée à Roubaix éprouve le besoin de pourvoir au cantonnement de ses troupes. La périphérie sud de Roubaix est alors essentiellement constituée de champs. C’est ainsi qu’est prise la décision de construire des baraquements en bordure de l’avenue Motte, en face du boulevard de Fourmies, sur ce qui est aujourd’hui le quartier des petites haies.

Une vue de l’avenue Motte avant 1930 –Photo Bernard Thiebaut

Établis provisoirement par la préfecture du Nord sur demande de l’autorité militaire, ces baraquements sont bâtis rapidement en planches et ne présentent aucun confort : elles ne sont pas reliées au réseau électrique, et l’écoulement des eaux usées se fait dans des fossés. Ils ne sont pourtant pas démolis aussitôt après la guerre parce que la demande de logements est forte à ce moment. Elles sont alors habitées par une population de condition modeste, que ne rebute pas ce confort sommaire.

Photo Lucien Delvarre

Très tôt apparaissent des problèmes de salubrité liés à la précarité de ce type de construction. Dès 1925, le directeur du service de l’hygiène, M. Rivière signale des cas de fièvre typhoïde et préconise des travaux d’assainissement : les fossés d’évacuation étant complètement comblés par les détritus, toutes les eaux usées reviennent sur l’avenue Motte en contre-bas. Les services de l’hygiène estiment indispensable de creuser des égouts et des fosses

Photo Lucien Delvarre

septiques.

 

Un témoin nous précise que son beau-père, Edouard Behague, qui tenait une quincaillerie-épicerie-dépôt de pain au coin de l’avenue Rubens et de l’avenue Motte depuis 1930, vendait de grandes quantités de bidons de pétrole aux habitants des baraques. En effet, ceux-ci utilisaient ce pétrole pour se chauffer et s’éclairer.

Un des bidons survivants

Le journal de Roubaix, dans une édition de 1939, annonce la disparition imminente de ces constructions.

Document Journal de Roubaix – 1939

Ce même témoin ajoute qu’au début de la guerre, les allemands utilisent les baraquements comme cadre pour des prises de vues de propagande. Elles sont enfin démolies durant l’occupation. A leur place sont créés des jardins ouvriers.

En 1949, la ville prévoit de céder le terrain ainsi libéré, avec d’autres parcelles situées de l’autre côté de l’avenue Motte, à la société d’habitation populaire « Le toit familial » pour être loti. Les maisons actuelles sont construites en 1950.

Un appartement HLM

46ruefragonard copieLe n°46 rue Fragonard Photo PhW

On est rue Fragonard, au troisième étage, sans ascenseur.  C’est là que j’ai vécu de 1956 à 1978, de 0 à 22 ans. On entre par le vestibule, qui fait une distribution sur les WC, sur la cuisine, sur le séjour et sur une chambre.Le WC par lui-même, n’est pas très intéressant. Par contre, dans les WC, il y avait le « vide-ordures ».  On déposait les ordures dedans, on refermait. Ça tombait dans une colonne jusqu’en bas, où il y avait une poubelle sous la colonne. Etant donné que cette ouverture et que le tube était relativement étroit, ça arrivait assez souvent que des objets se coincent dans la colonne, et, généralement, plutôt le samedi ou le dimanche. Alors, il fallait faire appel au gardien des HLM. Dans le grenier, il y avait une manivelle, un poids, et donc, le monsieur venait, descendait le poids dans la colonne, et ça poussait les ordures au fond. Il ne fallait pas jeter des bouteilles pendant la nuit, parce que ça réveillait tout le monde, ça faisait un beau bruit ! Les vide-ordures ont été supprimés pour des raisons d’hygiène évidentes. Il y avait des odeurs qui remontaient…

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Plan de l’appartement par Gérard

Juste en face, il y a la première chambre, avec du parquet au sol. C’était celle de mes parents. Il y a un conduit de cheminée avec une trappe. On peut y mettre un poêle. Chaque année à Noël, mon père enlevait la plaque, mettait un petit banc avec une carotte pour l’âne du père Noël, un verre de vin rouge pour le père Noël.

Ensuite, on entre dans la cuisine. C’est l’endroit où on cuisinait, et il y avait une espèce de hotte en verre. Il y avait un petit aérateur sur la fenêtre. Presque tout le temps, on mangeait dans la cuisine. Tout le long du mur, c’étaient des placards, avec un dessus carrelé, et l’évier était intégré. Un genre de cuisine équipée. C’était d’origine, c’était livré comme ça.

Ensuite, dans le séjour, pas grand-chose à dire. Là aussi le conduit de cheminée, mais pour le coup, il y avait un feu au charbon. Je disais tout à l’heure que c’était le troisième étage sans ascenseur, et le charbon était, bien sûr, stocké à la cave, et donc, il fallait monter les charbonnières… C’était un peu pénible quand-même. Un petit balcon, où on ne pouvait se tenir, qui permettait d’avoir une porte-fenêtre et d’aérer convenablement la pièce.

J’ai toujours eu la télé, dans le séjour côté balcon. D’ailleurs, tous les voisins venaient regarder la télévision chez nous. C’était une Ducretet-Thomson

Ensuite, il y avait un deuxième poêle au charbon dans la salle de bains. Baignoire et lavabo, quelque chose de très moderne mes parents, antérieurement, ont habité dans des maisons où on se lavait dans une bassine, alors, pour ma mère, c’était vraiment le modernisme…

Et ensuite, la deuxième chambre, en parquet aussi, où il y avait aussi un conduit, mais pas de poêle. Donc l’appartement était chauffé par le séjour et par la salle de bains…

Il y avait aussi un grenier,  toutes les surfaces du plateau avaient été réparties. C’est là que les femmes faisaient sécher leur linge, notamment celles qui habitaient en haut : Celles du bas, elles ne montaient pas jusqu’au grenier.

Quand les immeubles ont été réhabilités, on a changé tout ce qui était portes, fenêtres, pour avoir quelque chose de plus hermétique. Les revêtements de sol ont été changés, et on a installé le chauffage central au gaz.

Témoignage et plan de Gérard

La dernière cense

La ferme et la rue de Charleroi – Photo Lucien Delvarre – 1965
Remarquez la mobylette orange, la 2cv camionette et les pavés

Située dans une courbe et reliée à la rue de Charleroi par un chemin empierré, la ferme Loridant est ancienne : elle figure sur le plan cadastral de 1884, alors que le quartier est à vocation essentiellement agricole et comprend plusieurs grosses fermes. Au début du 20ème siècle, elle reste isolée au milieu de ses terres, puis, entre les deux guerres, une rangée de maisons est construite devant elle, de l’autre côté de la rue, et une teinturerie s’implante juste derrière elle, au carrefour des rues Victor Hugo et de Charleroi. Remarquez sur la photo la mobylette orange, la 2cv camionnette et les pavés d’époque

 

Photo aérienne 1953 – Archives municipales
 

Dans les années 50, les fermes ne sont plus que deux dans le quartier et, en 1959, celle qui nous intéresse possède encore quelques hectares de terre et huit vaches, alors que sa voisine, la ferme des trois ponts ou ferme Lebrun commence à être démolie.

Son exploitation cesse en 1970, et, en 1972, la Voix du Nord, remarquant que « les particuliers n’ont en effet pas perdu l’habitude de considérer le moindre espace inoccupé comme une décharge publique en puissance », cite l’abbé Caulliez qui se se plaint de ce que  : « notre quartier est devenu la poubelle de Roubaix ! … Sur tout ce qui pouvait être, à peu de frais, transformé en espaces verts, on a déposé ce qui devrait être du matériel, mais qui en fait devient un tas de détritus ». Il est fait notamment allusion à d’anciennes pâtures du quartier.

Malgré les efforts de plusieurs personnes, défenseurs du patrimoine, la ferme est finalement démolie dans les années 90, alors qu’elle était encore en bon état et qu’elle aurait parfaitement pu être préservée pour témoigner du passé campagnard de Roubaix.

Photo Lucien Delvarre – 1965

La ferme du Petit Beaumont

La ferme, vue depuis la place du Travail – Photo Coll. B. Thiebaut

Le tramway G, venant du Boulevard du Cateau, contournait la place par la droite pour emprunter la rue Henri Regnault en direction d’Hem.

Placée depuis le 18e siècle au carrefour de deux chemins devenus la rue de Beaumont et le boulevard du Cateau, là où a été tracée la place du Travail, cette ferme, appelée également ferme du petit Beaumont, dépendait du fief du Raverdi. Enfermée autour de sa cour par des murs épais, elle témoigne d’une époque où il fallait se barricader pour se défendre des attaques des bandes pillards, les Catulas, qui battaient la campagne.

J.B. Destombes a été un des censiers de la ferme vers 1830. Il s’est opposé aux droits d’octroi taxant les produits des fermes des alentours à l’entrée de Roubaix bourg, au moment où la partie Sud de Roubaix, dénommée Roubaix Campagne demande son autonomie par rapport à la partie citadine et industrielle. Elle fait partie des 7 fermes encore vivantes après guerre, bien que la plupart de leurs terres aient été déjà livrées aux constructions. Pourtant, Nord Éclair nous assure en 1949 que ce sont encore « de véritables censes avec du fumier, des chevaux, une étable. Bref, de vraies fermes, avec des toits croulants, de vieux murs tapissés de lierre, des arbres vénérables, des haies vives et des fermières en sabots et tabliers bleus. »

Cruque1949-96dpi La ferme. Photo Nord-Éclair
Au fond à gauche, l’habitation. Au fond à droite la grange, devant étable, écurie, et laiterie

En 1885, la ferme appartient à la famille Loridant frères et sœurs. A partir de 1887, et jusqu’en 1922, le Ravet-Anceau nous indique JB Cruque. On y trouve en 1939 la veuve L.Cruque-Loridant. En1955 Jean Cruque l’habite encore, mais ne l’exploite plus.

Au début des années 50, on veut rectifier le tracé de la rue de Beaumont. La ferme est frappée d’alignement. Il faut démolir le bâtiment bas comprenant le porche d’entrée, ainsi que le pignon de la partie habitation. Cette partie disparaît fin 1952.

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Les parties frappées d’alignement. Photos Nord Matin
On remarque le coude que faisait la rue de Beaumont pour déboucher sur la place.

Mais les trois autres corps sont toujours là, l’habitation raccourcie d’une bonne part. Enfin, la municipalité décide de racheter l’ensemble des bâtiments restants pour y construire une école. C’est chose faite en 1957, et l’école s’élève sur la pâture qui se trouvait derrière la ferme, la dernière portion des terres qui constituaient la cense. Dans un deuxième temps, sur l’emplacement des bâtiments finalement démolis sera construite la cour de récréation.

La Potennerie blanche

En novembre 1958, l’office départemental des HLM démarre un grand chantier de construction de 1.200 logements. Neuf cents constitueront la cité des Hauts Champs, et trois cents inscrits dans le même programme de travaux, vont être construits rue Montgolfier sur le terrain Cavrois (entre les rues Du Puy de Lôme et Philippe Auguste). Par référence au type de fabrication, on procède par assemblage d’éléments fabriqués en grande série, parois, cloisons,  le chantier est appelé « secteur industrialisé ».  L’office départemental des HLM travaille en collaboration avec le CIL de Roubaix Tourcoing, et l’architecte de l’ensemble est M. Dubuisson.

Le chantier de la Potennerie Blanche en 1959 Photo Nord Éclair

Un an plus tard, le chantier a progressé : les blocs collectifs se dressent derrière le groupe CIL de la Potennerie Rouge, un grand immeuble le long de la rue Philippe Auguste, et trois petits immeubles situés perpendiculairement au premier. Il est prévu que les locataires commencent à s’installer au début de l’année 1960, pour répondre au problème plus qu’urgent du relogement des habitants du bloc Anseele, dont la démolition est bien avancée.

Le même chantier en 1960, du côté des loggias Photo Nord Éclair

En février 1960, le gros œuvre est achevé, les peintures intérieures sont terminées, et les accessoires, placards, meubles et tables de cuisine sont installés. On met en place les tuyauteries pour le chauffage, les appartements seront chauffés par le sol. Il y a des logements comprenant une salle de séjour, une cuisine, une salle d’eau et une, deux ou trois chambres selon le type. Les appartements de deux et trois pièces sont dotés sur la façade exposée au soleil d’une loggia avec porte-fenêtre donnant sur la salle de séjour. Les appartements seront terminés et proposés à la location à partir d’avril mai 1960.

La Potennerie blanche en décembre 1960 Photo Voix du Nord

Un article de la Voix du Nord daté de décembre 1960 relate l’installation d’un jeune couple dans un appartement de la Potennerie blanche. La cuisine équipée de rangements et les placards des chambres sont grandement appréciés. Par contre, l’absence de volets et la difficulté de poser des rideaux du fait de la disposition des fenêtres apparaissent comme des problèmes. Le bahut Louis XIV et le grand lustre ne correspondent pas aux dimensions de l’appartement. Malgré ces petits inconvénients, l’article se termine par la satisfaction des nouveaux locataires quant au chauffage. Plus de poêles, de radiateurs, on n’a jamais froid aux pieds, et pour le séchage des lainages, c’est épatant. En conclusion, les jeunes locataires n’ont pas l’impression de vivre dans une courée verticale, ils s’arrangent avec les voisins pour le nettoyage des escaliers et pour le bruit. Et puis, une fois fermée la porte d’entrée, on se sent parfaitement chez soi.

Vue aérienne de la Potennerie blanche en 1962 Photo IGN

A l’instar de la cité des Hauts Champs qui a déjà connu plusieurs opérations de rénovation et de réhabilitation, la Potennerie blanche est inscrite au Programme de Rénovation Urbaine. Le projet prévoit la démolition partielle  du  bâtiment  Renan  (3  entrées,  75  logements)  ainsi  qu’une réhabilitation et une résidentialisation du site. A l’angle de la Rue Montgolfier et de la Rue Renan, un nouveau collectif de 18 logements proposera des appartements de type 2, 3, 4 et 5. Huit  maisons,  en  accession à la propriété, seront également construites, après  déplacement  de  l’extrémité  de  la  Rue Renan vers la Rue Philippe Auguste. Les travaux devraient commencer à l’automne 2011.

D’après les informations recueillies dans Nord Éclair, Nord Matin, La Voix du Nord et auprès de la Mairie des Quartiers Sud

La Potennerie rouge

Le Parc de la Potennerie en 1957 et en 2011 Photos IGN

Le Toit Familial s’est rendu acquéreur des cinq hectares occupés par le château et le parc, par l’entremise du CIL. La démolition du château Huet intervient en avril 1951, elle est effectuée avec le souci de préserver les grands arbres de la propriété. Le permis de construire est délivré le 21 novembre 1951. Huit grands immeubles parés de briques rouges sont édifiés, qui porteront des noms d’oiseaux : la mésange, la chanterelle, la grive, le bouvreuil, le bruant, la bergeronnette, le pinson et le rossignol.

Parc de la Potennerie en juillet 1953 Photo Nord Éclair

A la fin de l’année 1953, le vieux mur triste qui enserrait la propriété a été en partie abattu, laissant ainsi apparaître les nouveaux immeubles, entourés d’arbres et de verdure. Une partie du parc a été réappropriée en jardin d’enfants, c’est le futur square de la Potennerie. En juillet 1953, il est procédé à l’inauguration du jardin du square Destombes, puis de celui de la Potennerie. Les officiels visitent les deux lieux sous la conduite de M. Bernard, chef des jardins et plantations de la ville.

Le 24 janvier 1954, le groupe de la Potennerie propose 152 nouveaux logements à la location, alors qu’une partie du parc a été réappropriée en square avec jeux d’enfants.

L’avenue et ses arbres

L’avenue Julien Lagache à ses débuts CP Médiathèque de Roubaix

Janvier 1971, la communauté urbaine décide d’aménager l’avenue Julien Lagache, qui reliera désormais le quartier des Trois Ponts à la place de la Fraternité. Cette opération de voirie soulève des protestations, car on commence par abattre les arbres qui bordent l’avenue, qualifiés par la presse de vénérables sycomores, c’est dire leur âge et leur taille. L’abattage durant plusieurs jours, un matin, les bûcherons ont la surprise de trouver des affiches apposées sur les arbres libellées comme suit : arbre destiné au domaine du monument historique. Après vérification auprès des services de la communauté urbaine, il s’agit d’un canular qui a retardé l’échéance de quelques heures. Les arbres ont donc été abattus. Cet acte écologiste inédit dénonce la destruction d’arbres qui aident la ville à respirer et ajoutent beaucoup au charme de la vie urbaine. Un inventaire des implantations d’arbres est alors effectué, et l’on constate que vingt boulevards, sept avenues, huit places et quinze rues sont plantés d’environ 1.500 arbres ! Ce qui entraîne le vœu d’un conseil municipal : si l’on peut admettre parfois la nécessité absolue d’abattre des arbres lors de la réfection d’une rue, il devrait être admis et rendu obligatoire par décision du nouveau ministre de l’Environnement, que pour chaque arbre abattu un nouvel arbre soit planté. Du pain sur la planche pour Robert Poujade, chargé du nouveau ministère de la Protection de la nature et de l’environnement, créé en janvier 1971 par Jacques Chaban-Delmas !

L’avenue Julien Lagache en 1971 Photo Nord Éclair

Concernant l’avenue Julien Lagache, elle prend à ce moment la configuration qu’on lui connaît encore, avec l’aménagement de deux chaussées séparées par un terre-plein central. Elle commence désormais rue de Lannoy pour rejoindre l’avenue de Verdun, et les arbres ont fait leur réapparition, au milieu de l’avenue, pour donner de l’ombre aux voitures…

N°3 boulevard de Fourmies

le Boulevard de Fourmies reste peu construit dans la première partie de son existence et, en particulier, dans la partie proche de la place du travail. La première numérotation en 1903 place les numéros 1 et 3 après la rue Messonnier, la première construction étant ensuite le numéro 23. A la suite de plusieurs renumérotations, ce numéro 23 semble avoir été érigé là où se trouve aujourd’hui une banque au numéro 63.

Aucune construction donc dans le haut du boulevard en 1922, alors que Fernand Devaleriola, habitant 29, rue des Fleurs, dépose une demande de permis de construire pour une maison, dont il joint le plan. La maison n’est apparemment pas bâtie immédiatement ; elle n’apparaît dans le Ravet-Anceau au numéro 3 qu’en 1929. Y habite alors un monsieur A Joëts.

3bdFourmiesLe plan de 1922, le plan du magasin (Archives Municipales Roubaix) la vue 2011 (photo JPM)

Le rez-de chaussée de cette maison d’habitation est ensuite convertie en magasin : Fernand Devaleriola demande en 1931 l’autorisation de cimenter la façade et d’y placer une vitrine. Il joint un plan de la future façade.

En 1932 et 1933, le Ravet-Anceau indique G.Depaepe au 3 bis, et A. Joëts, lingerie au 3 ter. En 1939, on trouve J.Claeys, et le magasin est maintenant une chemiserie. De1955 à 1961, on retrouve F. de Valeriola, et, cette fois, un magasin d’électricité. De 1965 à 1978 Mme Brame Jacqueline y tient un salon de coiffure pour dames. Le commerce disparaît peu après, puisqu’on n’en trouve plus trace à partir de 1983.

La photo actuelle montre bien le peu de modifications apportées à l’immeuble depuis 1931 : la vitrine est semblable, et la façade a peu évolué : les fenêtres ont été changées, et celle du second semble avoir été légèrement déplacée vers la droite.

Qui pourra donner quelques précisions sur cette maison et sur les commerces qu’elle a abrités ? A vos commentaires…