La disparition de la ferme Lampe

Vue aérienne de Leers Coll familiale

En 1963, il est décidé de construire une route reliant la rue Roger-Salengro (ex rue de la Papinerie) à la rue des Patriotes. Mais pour cela, il est nécessaire de démolir une partie de la ferme de Monsieur Lampe, qui doit être diminuée de quinze mètres sur toute sa longueur. Cette vieille cense dont le portail date de 1815, doit être amputée de sa grange qui est plus ancienne puisqu’elle remonte au 17eme siècle, comme d’ailleurs tous les autres bâtiments. Les travaux devraient commencer à l’hiver 1964, afin que la route soit ouverte à la fin de l’été. Sur la photo aérienne ci-dessus, on peut apercevoir la ferme Lampe au bout de la rue des Patriotes et en bas à gauche l’arrivée de la rue Salengro.

Les travaux de 1963 photo NE

De la ferme Lampe, il n’y a aujourd’hui plus aucune trace, et le tronçon créé a repris le nom de la rue Roger-Salengro. Un carrefour s’est formé à la jonction de la rue des Patriotes, de la rue Roger-Salengro, de la rue Joseph Leroy et de la rue de Néchin. Un parking occupe aujourd’hui l’emplacement de l’ancienne ferme.

Le carrefour d’aujourd’hui vue Google maps

Après des années de procédures interminables, en 2005, la mairie récupère le terrain de la ferme Lampe. Il faut une dizaine de jours pour que l’entreprise Messien de Villeneuve d’Ascq fasse place nette.

Les derniers instants de la ferme Lampe Photo NE

Après la phase de démolition intervient une phase de consolidation du terrain. Mi février un parking de 160 places va voir le jour. C’est l’entreprise STPV qui est chargée de l’aménagement du terrain. Une bouffée d’oxygène pour le centre ville et ses commerces !

4 avenue Gustave Delory

Au 4 de l’avenue Gustave Delory à Roubaix, se trouve un terrain de 3100 m2. Il se situe au beau milieu de 3 rues : la rue Bossuet, l’avenue Le Notre et bien sûr, l’avenue Gustave Delory. Il est donc situé juste en face du parc de Barbieux.

Un immeuble y a été construit en 1900. Cette maison de maître comporte au rez de chaussée un hall d’entrée, 4 pièces, et plusieurs couloirs menant aux pièces de service ( bâtiment marteau ). Au 1° étage, se trouvent quatre chambres et au 2° étage cinq chambres mansardées . Un garage séparé se trouve à l’arrière sur la rue Bossuet voisine.

Photo aérienne 1953

La propriété appartient à V. Valentin-Decoster, industriel dans les années 1920, puis à René Valentin Leloup à partir de 1943. En 1973, René Valentin habite dans la résidence d’Armenonville, au 526 boulevard de Paris. Il souhaite démolir l’habitation et le garage de cette propriété de l’avenue Delory, En effet, cette maison principale est inoccupée depuis quelques temps déjà et en très mauvais état. La toiture et les chéneaux ne sont plus étanches, et ce, depuis des années. Des infiltrations d’eau ont endommagé les plafonds, les murs et les planchers. Le garage est également très endommagé. L’ensemble a manifestement souffert d’un manque d’entretien prolongé.

De plus, l’immeuble inoccupé a subi plusieurs cambriolages et dégradations. Les frais de remise en état et de mise aux normes sont trop importants et paraissent donc disproportionnés avec l’usage qui pourrait en être fait. Le permis de démolir est accordé en Février 1974. Dans le courant de cette même année, un permis de construire est déposé par la SCI Delory-Bossuet pour la construction d’un lotissement de maisons individuelles.

Plan cadastral
le lotissement en construction en 1975 ( document IGN )

Les 15 maisons sont identiques avec un étage. Les façades sont en briques, comme l’exige le cahier des charges de l’avenue. Les pièces principales et les 4 chambres sont réparties sur une surface habitable d’environ 95 m2. Les garages de 50 m2 chacun, sont en sous sol et accessibles par une entrée commune sur la rue Bossuet. Le jardin individuel de chaque maison est de taille très réduite, car les parcelles de terrain sont petites.

Façade principale ( document archives municipales )
Façade arrière ( document archives municipales )
Photo BT 2024

Remerciements aux archives municipales

Une partie de la rue Pierre de Roubaix disparaît ( 2 )

– Suite d’un précédent article édité sur notre site –

Au début des années 1980, c’est au tour de la deuxième partie de la rue Pierre de Roubaix, d’être rasée. Il est en effet nécessaire que ce tronçon, situé entre le boulevard de Belfort et la rue des Fossés, soit aligné sur la première partie située entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort et dont les travaux ont été réalisés au début des années 1960. Il faut donc démolir toute cette partie de la rue Pierre de Roubaix, sur un seul côté : les numéros pairs.

documents archives municipales 1978

Les bulldozers progressent inexorablement sur cette portion de rue d’une longueur de 100 mètres. La démolition se fait en plusieurs étapes : la première partie se situe entre le 104 et le 116, la deuxième partie concerne l’école maternelle Pierre de Roubaix au 102, la troisième partie est composée d’une demi douzaine de commerces entre le 86 et le 98, et enfin le 84 à l’angle du boulevard de Belfort est démoli en dernier.

documents archives municipales
Ecole maternelle ( document Nord Eclair )
document archives municipales

Sur toute cette longueur de la rue, côté pair, il y avait bien sûr l’école maternelle Pierre de Roubaix, mais également de nombreux commerces très connus. Citons entre autres : au N° 84 à l’angle du boulevard de Belfort, le café au foyer du Vieillard, au N° 94 la lingerie « Etoile d’Argent » de Mlle Krusinski, au N° 98 « A la pluie de roses » le commerce tenu par Mme Pruvost-Coupin, au N° 104-106 l’entreprise d’Alfred Piette spécialiste plombier chauffagiste. Notons au passage qu’Alfred Piette a été président de l’amicale de l’école Pierre de Roubaix pendant de nombreuses années. Et ensuite pour terminer au N° 114 116 à l’angle de la rue des Fossés, se trouve la boucherie charcuterie de G. Dubron.

Les commerces disparus ( document Ravet Anceau et collection privée )

En 1984 la démolition de toute la rangée est terminée. Quelques maisons au bord de la rue des Fossés ( renommée aujourd’hui rue Jacques Prévert ) seront également rasées pour faire place à la nouvelle école maternelle de 6 classes, Jacques Prévert. Le théâtre Pierre de Roubaix se trouve ainsi désenclavé, et une entrée latérale à l’angle de la rue, sera construite quelques temps après.

Démolition achevée ( document archives municipales )
Ecole Jacques Prévert ( document archives municipales )
Théâtre Pierre de Roubaix ( document archives municipales )

Remerciements aux archives municipales

Une partie de la rue Pierre de Roubaix disparaît ( 1 )

Au début des années 1960, dans le cadre de rénovation de l’ilôt Edouard Anseele, la rue Pierre de Roubaix, entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort, doit être élargie.

Plan du quartier

En 1965, les immeubles sortent de terre, le visage de ce quartier change de jour en jour. Le plan prévoit l’élargissement de la rue Pierre de Roubaix et de doubler ce tronçon à 14 mètres de largeur. Le maître d’oeuvre est la Société d’Aménagement de la région de Roubaix-Tourcoing. La chaussée alors élargie, permettra d’assurer une circulation des voitures plus aisée pour une circulation routière de plus en plus importante.

Projet ( document archives municipales )
document Nord Eclair 1966

Pour cela, il est nécessaire de raser toutes les maisons qui se trouvent sur toute la rangée de droite, c’est à dire côté pair. Est ce que beaucoup de roubaisiens savent ce qu’il y avait auparavant ? Essayons d’y voir un peu plus clair : juste derrière la caserne des pompiers ( qui ne sera pas rasée tout de suite mais plus tard en 1985 ), se trouve la rue Bernard où se trouvaient les gazomètres, puis sur la rue Pierre de Roubaix, quelques maisons à partir du N° 40 jusque la rue perpendiculaire, la rue Edouard Anseele. Puis les N° 50 au 82 sont occupés par des particuliers et de nombreux commerces. Ci-dessous la liste complète du Ravet Anceau de 1955

A noter : au 70, se trouve le commerce de parfumerie de M Glorieux qui partira ensuite rue de l’Ouest, et au 74 76 l’entreprise de constructions mécaniques Paulus et fils, qui déménagera ensuite à Lys lez Lannoy.

documents Ravet Anceau années 1950

Pendant les travaux, la circulation est déviée par la rue du coq Français et le boulevard de Colmar. Une première voie de desserte amène les véhicules à un immense parking d’une longueur de 85 mètres et pouvant accueillir plus de 80 voitures, et une deuxième voie de desserte large de 4 mètres, permet de circuler entre les bâtiments A1 et C1. Les pavés sont enlevés et remplacés par un bitume. Le centre de notre ville se métamorphose irrésistiblement de jour en jour.

Photo prise depuis la caserne des pompiers ( document archives municipales )
Photo prise depuis le boulevard de Belfort ( document archives municipales )

Dans l’immédiat, il n’y a pas de modification programmée pour l’élargissement du prolongement de la rue Pierre de Roubaix, mais un projet est quand même à l’étude sur la portion entre le boulevard de Belfort et la rue des Fossés. Toutefois, ce sera pour un peu plus tard.

à suivre . . .

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La Maison Jaune

La Maison Jaune se trouve au 15 avenue Gustave Delory à Roubaix, à l’angle de la rue de Barbieux.

document collection privée

Au début des années 1920, la famille de l’industriel G. Browaeys-Picavet se fait construire à cette adresse, une maison de maître de 973 m2 répartis sur 3 étages sur le terrain de 2483 m2.

Photo aérienne 1953

L’immeuble est racheté en 1931 par René Lemaire-Motte, industriel, puis revendu à la fin des années 1960 à D. Debaille. Le terrain est ensuite divisé en deux. Une partie devient le 70 rue de Barbieux sur environ 1000 m2, et l’autre partie reste au 15 avenue Delory sur environ 1500 m2. L’immeuble est alors compartimenté en 19 studios et petits appartements.

Plan cadastral

Inoccupé depuis 1995, l’immeuble est racheté par la ville avec l’aide de la Communauté Urbaine, au départ pour une extension de l’école Jeanne d’Arc toute proche, mais le projet n’aboutit pas, et la ville recherche alors un acquéreur.

façade avenue Gustave Delory ( documents archives municipales )
façade rue de Barbieux ( document archives municipales )

En 1998, Giovanni Lanza souhaite créer son cabinet dentaire dans le quartier Delory-Barbieux. Amoureux des belles choses, il a le coup de foudre pour ce bâtiment. Il se lance alors dans un projet beaucoup plus vaste que la simple construction d’un cabinet médical. Il fait appel au cabinet d’architecture Laurent Delplanque situé au 92 boulevard De Gaulle, pour l’aménagement de l’immeuble.

document Nord Eclair

Les travaux démarrent en 1998 avec la réfection du toit. Ensuite, les couleurs extérieures de la façade d’une couleur crème délavée sont repeintes en jaune éclatant. Il faut également décloisonner les nombreuses petites pièces. Les installations électriques sont remises aux normes et la plomberie est refaite.

Côté décoration, tous les éléments d’origine en bon état sont conservés : les vitraux sont nettoyés ainsi que la ferronnerie du hall d’entrée, les menuiseries lustrées et les parquets vitrifiés.

documents Nord Eclair

Le rez de chaussée est divisé en 4 lots destinés à des bureaux et à des professions médicales. L’entrée des 7 appartements de standing des 2° et 3° étages, se fait par une petite porte sur la droite de l’immeuble. Ils sont également restaurés autant que possible dans le style d’origine.

Plan du rez-de-chaussée ( document archives municipales )

Le jardin est divisé en deux : la partie située rue de Barbieux, est réservée pour la création de 15 places de parking pour les résidents. Giovanni Lanza fait appel à un paysagiste pour la création d’un jardin à la Française dans la deuxième partie.

document archives municipales
document archives municipales

Les travaux se terminent en septembre 1999, et les premiers occupants et professions libérales arrivent en 2000.

publicité document Nord Eclair 2000
Photo BT 2025

Vingt ans plus tard, en 2019, le propriétaire des lieux, Giovanni Lanza dépose un projet un peu fou : la suppression du parking est en effet envisagée pour y construire à la place, sur cette parcelle de 898 m2, un immeuble de 15 mètres de haut, pour 14 logements. L’adresse serait alors : la Résidence du Barbieux, 15 bis avenue Gustave Delory.

Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )
Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )
Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )
Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )

Les riverains voient d’un mauvais œil ce projet car ils déplorent l’abattage d’arbres dont un arbre centenaire, côté rue de Barbieux. Le cabinet d’architecture U2 à Villeneuve d’Ascq précise que l’arbre en question représente une menace car il risque de s’effondrer sur un mur de clôture. Les problèmes de stationnement sont également évoqués, puisque le parking privé de la résidence est supprimé. Pour de nombreuses raisons justifiées, le projet n’aboutit pas. Le propriétaire Giovanni Lanza retire son projet en 2022 et le permis de construire est annulé.

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La maternité de la rue du Grand chemin

Au 115 rue du Grand chemin à Roubaix, se trouve une immense bâtisse, occupée dans les années 1920 par le service exportation de l’entreprise G. Masurel Leclercq et fils. Dans les années 1930, Emile Lecomte Lenard reprend l’immeuble et le transforme en pension de famille pendant de nombreuses années.

Plan cadastral
Façade ( document archives municipales )

Dans les années 1940, Mireille Poiret est sage femme, elle travaille à la maternité Boucicaut, boulevard de Cambrai. Elle est ambitieuse et songe à créer sa propre maternité privée. L’occasion se présente, au début des années 1960, lorsque l’immeuble du 115 rue du Grand Chemin se libère. Elle reprend le bâtiment, y fait faire quelques travaux afin de le transformer en maternité.

document archives municipales

En 1964, elle prévoit d’augmenter le nombre de lits de sa maternité en passant de 12 à 20 lits, par transfert de 8 lits de la maternité de Mme Albert Carrouée, sise au 548 rue de Lannoy à Roubaix.

document collection privée

Dans les années 1970, Mireille Poiret décide d’agrandir sa maternité en aménageant 6 chambres supplémentaires au dernier étage et en créant un bloc opératoire. Les travaux sont réalisés par l’entreprise Delfosse-Guiot rue de Crouy à Roubaix.

documents archives municipales

Malheureusement, la maternité de Mireille Poiret ferme au début des années 1980. Le Ravet Anceau de 1982 annonce que l’ancienne maternité est occupée par le « Club Redoute 3° âge ». Puis plus rien ! L’immeuble du 115 rue du Grand Chemin reste inoccupé, sans aucun travaux d’entretien, et ce, pendant plusieurs années. L’immeuble se dégrade fortement : fuites des toitures, humidité, effondrement des plafonds, etc.

document archives municipales

En 1995, le propriétaire des lieux, la SRIEM, demande un permis de construire pour la création de 16 logements sur l’immeuble en question, à savoir la maternité en front à rue, en gardant surtout la façade extérieure, ainsi que la construction de 2 logements neufs à la place du second bâtiment donnant sur la rue du lieutenant Castelain.

document archives municipales

Mais, toujours pas de travaux à l’horizon, en fin d’année 1998, le bâtiment se dégrade de plus en plus, la porte cochère est délabrée, barrée par des planches, aux étages les vitres sont brisées, des morceaux de la façade tombent sur le trottoir etc

La Mairie prend alors un arrêt de péril, alors que l’OPAC (Office Puplic d’Aménagement et de Construction) nouveau propriétaire de l’immeuble demande l’installation de grilles devant l’immeuble pour la sécurité des passants.

document Nord Eclair 1999

Le 5 Janvier 1999, M Bauduin directeur de l’Office, est appelé pour dresser un diagnostic complet. Il faut absolument reconstruire mais préserver la façade, qui doit être étayée dans les plus brefs délais.

document Nord Eclair 1999

Le mois suivant, en Février 1999, le quotidien Nord Eclair annonce qu’il ne restera bientôt plus rien de la maternité Poiret. En effet, les diagnostics de plusieurs experts, sont sans appel : l’immeuble est dangereux, les 13 mètres de façade peuvent s’écrouler à tout moment, le risque est trop important pour les immeubles voisins. Il faut se rendre à l’évidence :la démolition totale est inéluctable !  On peut alors déplorer que cette bâtisse ( magnifique à l’époque ) chargée de vie disparaisse, faute d’avoir été entretenue, voire seulement protégée des pillages qui l’ont fragilisée. En 2009, débute la construction d’un bâtiment neuf d’une dizaine de logements.

Photo BT 2025

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Les Studiantes

Dans les années 1930, trois immeubles imposants se trouvent au début de la rue de Lille, côté pair. Le numéro 26 appartient à Auguste Wattinne-Lestienne, le 26 bis à A Wattinne-Toulemonde et le 28 quant à lui, est occupé par le cours Lacordaire.

le 26 de la rue de Lille en 1899 ( document archives municipales )
Vue aérienne des 3 immeubles en 1947 ( document IGN )

En Février 1944, l’architecte Albert Bouvy s’inquiète de l’état insalubre de ces immeubles et en particulier des champignons du bois qui ont attaqué les murs, les planchers et les menuiseries. L’occupation allemande de l’époque n’a pas arrangé les choses ! Les trois immeubles sont donc rasés au début des années 1950. Les terrains restent en friche durant quelques années. En 1967, l’Union générale de distributions de Produits Pétroliers, demande un permis de construire pour une station essence à l’enseigne Elf et un logement. Les travaux démarrent en Octobre 1967.

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Vue aérienne 1976 ( document IGN )

Le « Garage des Amis » ouvre ainsi au 26 28 rue de Lille. Il propose bien sûr, la vente de carburants, mais également de nombreux services complémentaires pour l’entretien des véhicules : vidange, graissage, réparation de crevaison, plaquettes de freins etc. Le gérant, qui habite sur place, devient peu de temps après agent Renault pour véhicules neufs et d’occasion.

document collection privée
document Nord Eclair
document Nord Eclair

En Mars 1988, un changement d’enseigne intervient et la station Elf devient ALTY.

document collection privée

Malheureusement ce changement d’enseigne n’est pas très positif et la station-service ferme ses portes peu de temps après.

( document archives municipales )
( document archives municipales )

En Mars 1992, un permis de démolir est demandé pour la station service par l’entreprise Marignan Immobilier à Lille, qui dépose en même temps un projet de construction de 96 logements pour étudiants : « Les Studiantes de Roubaix ».

Projet ( document Nord Eclair )

Marignan Immobilier, filière du Crédit Foncier, est un groupe privé qui construit et finance cette résidence de 96 logements d’environ 20m2, sur 5 niveaux. Les risques encourus sont minimes, car la demande de logements est très forte, et le restera encore quelques années, vu la proximité des grandes écoles, des lycées, du Mongy, du futur Métro et du resto U de la rue de Crouy.

Pose de la première pierre, rue de Lille ( document Nord Eclair )

La résidence « Les Studiantes » est construite sur 1500 m2, à l’emplacement des 26, 26 bis et 28 de la rue de Lille, et donc située entre le cabinet Kimmel-Briet au 24 et le Crédit Municipal au 30. Les travaux commencent en Septembre 1992 et se terminent à la rentrée 1993.

Les Studiantes de Roubaix ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales

La Marque : Nature et Ruralité (suite)

La Marque et la Petite Marque subissent au vingtième siècle le contrecoup de la pollution industrielle (Voir sur ce sujet un précédent article édité sur notre site et intitulé : « l’industrialisation de la Marque »). Un engorgement dans le lit même des rivières est constaté, créé par la rencontre de matières en suspension et d’hydrocarbures suivi de déserts craquelants et blanchâtres quand l’eau se retire ou au contraire un sol poisseux d’huile…

Ainsi en 1974, la presse locale se fait l’écho des problèmes rencontrés sur Willems, du fait de la pollution de la Petite Marque et du Riez Simon, son affluent, presque totalement obstrué, au grand dam des agriculteurs. A l’époque la communauté urbaine a posé un diagnostic mais n’a pas encore oeuvré à la solution. Curer le cours d’eau équivaudrait à poser un emplâtre sur une jambe de bois et il faut donc réfléchir à une solution d’ampleur.

L ‘opération anti pollution de 1974 (Documents Nord-Eclair)

Par ailleurs des irresponsables considèrent le lit de la rivière comme un déversoir de détritus et n’hésitent pas à s’y débarrasser de leurs déchets encombrants. Ainsi en 1976, des tonnes de mazout sont déversées dans la rivière avant d’y brûler et l’on y retrouve souvent des cadavres d’animaux victimes de la pollution, notamment un héron de passage englué dans le mazout.

Un héron englué dans le mazout ensuite incendié à Forest (Documents Nord-Eclair)

Un plan est alors élaboré, en 1976, pour « dépolluer la rivière qui brûle » : la petite Marque. L’agence de bassin Artois-Picardie attribue le problème à 2 sources principales : les pollutions urbaines (environ 20.000 équivalents habitants) et industrielles (environ le double). Il en existe de 3 types : la pollution organique, les matières en suspension émises principalement par l’entreprise Balamundi de Baisieux et les hydrocarbures issus essentiellement de l’entreprise Imperator de Baisieux et Willems.

Les pollutions urbaines et industrielles organiques devront donc être acheminées jusqu’à la station d’épuration de la ville nouvelle implantée sur Forest-sur-Marque. L’usine Imperator devra traiter elle-même sa pollution et procéder à une épuration classique et Balamundi devra faire de même au moins en partie le reste étant acheminé à la station d’épuration de Villeneuve d’Ascq.

Quant à toutes les teintureries de Hem et Forest elles devront installer un appareillage de pré-traitement des eaux qui seront ensuite acheminées vers cette même station. Resterait le problème de l’entreprise Brabant, régénératrice de solvants à Tressin, qui pollue en discontinu.

Dépolluer la rivière qui brûle (Document Nord-Eclair)

Sur Hem, une association dynamique, l’association de promotion des activités nautiques de Hem pratique le canoë-kayak et œuvre pour le nettoyage de la rivière dans les années 1980. A cette époque la balade sur la rivière est plutôt agréable au moins jusqu’à l’arrivée de la Petite Marque venue de Willems, noire et charriant des matières en suspension, et dont les rives paraissent mazoutées et huileuses. Ce n’est que passé le pont d’Hempempont que la rivière redevient agréable.

Retour à la vie et à la lumière après Hempempont en 1984 (Document Nord-Eclair)

Au niveau de la ville de Hem, c’est en 1989 qu’ une nouvelle canalisation est installée derrière la Résidence de la Marque, laquelle passe par l’avenue Delecroix et se branche sur la station d’épuration de Forest-sur-Marque afin de collecter les eaux usées des habitations et des entreprises riveraines : Lenfant et SIH. Ces travaux sont financés par la Communauté Urbaine.

Le nouveau collecteur de la ville de Hem (Document Nord-Eclair)

En 1990, la ville s’attaque au problème des dégâts causés par les rejets industriels dans la rivière. La presse locale annonce qu’un tout nouveau réseau sous forme d’un gros collecteur de 80 cm de diamètre va être installé entre l’ancien site Gabert, drainé dans le cadre de l’aménagement de la zone d’activité Le Rivage, et la rue Jules Ferry. Son rôle consistera à recueillir les eaux de ruissellement ainsi que les eaux usées et il sera ensuite prolongé jusqu’à Hempempont.

Une station de refoulement sera créée au niveau de l’ancien site Gabert, un dispositif qui permet d’envoyer sous pression et dans la bonne direction les eaux collectées. Enfin un séparateur de flots effectuera un tri entre les eaux usées des riverains qui doivent être traitées et les eaux de pluie qui peuvent être rejetées directement dans la Marque.

La Marque va mieux respirer 1990 (Document Nord-Eclair)

Mais la pollution n’est pas le seul problème rencontré. Réduite à un modeste filet d’eau en été, la rivière peut au contraire se répandre sur des centaines de mètres de large en hiver au grand dam des chemins, cultures, caves, voire même des maisons, surtout dans les plaines humides. Les villes de Hem et de Forest mais aussi celle de Willems notamment sont souvent confrontées au problème.

Zones inondables (Document Historihem)

La situation s’aggrave dans les années 1970, avec l’urbanisation galopante. En effet jusqu’alors la surface cultivée était suffisante pour absorber les eaux de pluie, mais l’extension des surfaces couvertes par des bâtiments ou des routes a entrainé l’imperméabilisation du sol qui, couvert de béton, n’absorbe plus les eaux de pluie et les entraine dans la Marque. En parallèle l’urbanisation croissante augmente le débit de celle-ci qui reçoit donc à la fois les eaux d’écoulement et les eaux usées.

Par ailleurs la rivière n’est plus curée depuis que la Communauté Urbaine a repris les compétences de l’ancien syndicat de la vallée de la Marque. Or la pollution et l’écoulement des boues rendent plus nécessaire que jamais le curage de la rivière.

En période de fortes pluies les champs se couvrent presque entièrement d’une eau qui les fait ressembler à des étangs. Parfois le phénomène commence dès le mois d’octobre et peu durer jusqu’à la fin du printemps. Il a alors des conséquences importantes pour les agriculteurs dont le rendement des fourrages et des cultures peut diminuer de moitié sur certaines terres.

Les inondations s’aggravent dans la vallée de la Marque (Document Nord-Eclair)

L’aggravation des crues au fil des décennies est en partie due au fait que le bassin de la Marque dépend de plusieurs organismes lesquels manquent de coordination. Le constat s’impose : il faut un aménagement global et, en 1985, est créé le syndicat intercommunal de la Marque, présidé par le maire de Willems.

Après une étude demandée à la direction départementale de la navigation, la solution adoptée consiste en l’aménagement de bassins inondables en périodes de crues, capables d’éponger les hautes eaux et de restituer de l’eau ensuite pour soutenir le débit. Il faut aussi préserver les haies et les arbres et contrôler les constructions.

En 1985, on estime à 40 le nombre de barrages importants constitués essentiellement par la chute d’arbres. Ils empêchent l’eau de s’écouler normalement, ce qui a pour effet d’amplifier les inondations. Un nettoyage léger s’impose : les arbres concernés sont coupés et redéposés sur les rives.

Un nettoyage léger de la rivière en 1985 (Document Nord-Eclair)

Il faut également faire le nécessaire pour que les eaux usées soient traitées et un gros travail reste à faire sur ce point. Sur 3 ans d’énormes progrès ont lieu avec le rattachement des secteurs de Croix Barbieux et Roubaix à la station d’épuration de Marquette et celui de Forest-sur-Marque à la station de Villeneuve d’Ascq. Restent à y rattacher Hem, Willens, Tressin et Baisieux.

Par ailleurs un plan de curage de la rivière en 4 tranches à partir de Wasquehal est monté par le syndicat en accord avec les services du département, de la région et de l’Etat. Les subsides de ces 2 partenaires doivent être versés dans le cadre d’un contrat de plan de rivière d’une part et d’un autre d’hydraulique agricole (chaque année des centaines d’hectares de terres agricoles étant noyés par les débordements de la rivière). Malheureusement un blocage dans le versement entraîne le report des travaux.

Et en 1988, sur les communes d’Hem et Forest-sur-Marque, les débordements sont particulièrement spectaculaires. Les raisons sont multiples : de fortes précipitations alliées à une absence de gel, l’absence de curage de la rivière depuis longtemps, et l’imperméabilisation des terres due à la construction en nombre de routes et de maisons.

Les inondations de Hem et Forest-sur-Marque en 1988 (Document Nord-Eclair)

L’année suivante l’opération de curage de la rivière, commencée entre la Planche Epinoy et Wasquehal, se poursuit entre Hempempont et la Planche Epinoy. Le chantier commence par l’aménagement de 2 sites de dépôt pour recevoir la vase, laquelle contient notamment des produits chimiques qui ne doivent pas atteindre la nappe phréatique.

A l’Hempempont un accord est trouvé avec les propriétaires des terrains traversés et des pelles hydrauliques peuvent donc entrer en action depuis les rives. Par ailleurs des techniques spéciales sont utilisées comme le fraisage et le pompage à partir d’une barge, avec rejet dans un bassin de décantation installé sur l’ancien site de la teinturerie Gabert.

Curage de 1989 et techniques spéciales de curage (Document Historihem)

La troisième section de curage programmée concernera la partie de la rivière entre Hempempont et les lacs villeneuvois. Le plus gros du curage sera alors achevé, la hauteur de la vase au delà des lacs villeneuvois étant nettement moindre. Mais, une fois le curage réalisé jusqu’aux lacs les inondations des secteurs d’Hem et Forest-sur-marque sont considérablement réduites mais non totalement supprimées car il faudrait pour cela doubler le gabarit de la rivière ce qui s’avère impossible en milieu urbain. La durée des inondations est également moindre puisque les eaux s’éliminent plus vite grâce à un écoulement plus facile dans la Marque.

Le Conseil Général au fil de la Marque (Document Historihem)

Mme Massart, maire de la ville, et Mr Deffontaine, président du syndicat intercommunal du bassin de la Marque et vice-président de la CUDL peuvent descendre la Marque, en 1991, en compagnie de Bernard Derosier, président du Conseil Général et constater, au cours de cette promenade bucolique au fil de l’eau, les énormes progrès alors réalisés en matière d’environnement et d’assainissement. Pourtant il reste beaucoup à faire et le Conseil Général s’engage alors dans un programme d’aide à l’assainissement des communes d’une durée de 10 ans.

La crue de janvier 2003 et les inondations importantes survenues sur Hem démontrent en effet que 2 zones sises le long de la Marque Nord restent principalement exposées aux aléas inondation et principalement Hem et Forest-sur-Marque ainsi que Villeneuve d’Asq, Anstaing, Tressin et Chereng. Un plan de prévention des risques d’inondations (PPRI) de la Marque a été approuvé en 2015 visant les phénomènes de débordement de cette rivière et de ses affluents.

La crue de janvier 2003 à Hem (Document nord.gouv)

Par ailleurs la Métropole Européenne de Lille s’engage en 2022 dans un programme de reconquête écologique des cours d’eau métropolitains dont la Marque et décide de lancer différents projets visant à améliorer leurs conditions écologiques au bénéfice de la biodiversité locale, la maîtrise des inondations et l’atténuation des effets des changements climatiques.

Remerciements à l’association Historihem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Tell et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem et enfin à Paul Delsalle pour son ouvrage sur l’ Histoire de la Vallée de la Marque.

La Marque : Nature et Ruralité

Le nom de cette rivière, affluent de la Deûle, vient d’un mot germanique : « marko » qui signifie « la marécageuse ». Longue d’une quarantaine de kilomètres seulement, elle a pourtant joué un très grand rôle dans l’histoire et la vie économique de l’agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing où elle dessine un demi-cercle depuis sa source à Mons-en-Pévèle jusqu’à sa confluence avec la Deûle à Marquette. Dès Pont-à-Marcq elle entre dans une plaine humide et marécageuse qu’elle retrouve à nouveau après Tressin, et d’où elle tire certainement son nom.

Le village de Ham en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)

Hem vient de Hamma qui signifie : langue de terre se projetant en terrain d’inondation, soit un segment avançant dans les marais de la Marque. Une des premières orthographes de Hem est d’ailleurs Ham. Ses premiers occupants d’après les historiens : « peu d’hommes, des friches, des marécages, des taillis, des huttes de boue et de branchages réunies en hameaux qu’entourent des haies d’épines ».

Le bassin de la Marque est d’abord rural : un peu d’élevage, essentiellement des bovins ; énormément de terres labourables avec prépondérance des céréales mais aussi des pommes de terre et des endives. Le petit peuple vit alors de l’élevage des oies et de l’extraction de la tourbe. Les prairies se trouvent essentiellement au sud de Hem le long de la Marque de Hempempont jusqu’au Château d’Hem et ses terres labourables.

L’agriculture autour du Château d’Hem en bande dessinée (Document Au temps d’Hem)

« Le domaine est composé de la basse cour et du château proprement dit accompagné de ses jardins. Chacun de ces éléments est entouré de fossés remplis de l’eau de la petite Marque qui y serpente et fertilise les prairies où paissent des animaux. La basse cour, en briques, couverte de tuiles, comprend une série de bâtiments disposés sur trois côtés seulement et où se situe un imposant portail d’entrée, précédé d’un pont et accompagné d’une tour ronde à gauche, carrée à droite, d’un corps de logis à gauche, d’un pigeonnier à toiture en bâtière, d’une grange et d’étables.

Un pont relie cette ferme au château dont l’organisation est complexe puisqu’il est composé de deux cours et que la courtine se prolonge vers l’horizon au delà de la deuxième cour. Des tours cantonnent chacun des angles de ces deux cours, les unes carrées, les autres rondes, les unes modestes, les autres imposantes ou élancées. La destination des bâtiments est difficile à identifier. Tous sont disposés autour de la deuxième cour, tandis qu’autour de la première n’existent que des courtines régulièrement percées, hormis les tourelles précédemment citées et les portes. L’une d’entre elles donne sur un jardin dont le dessin figure une croix de Saint Louis, semble t il. »

Peinture d’Adrien de Montigny représentant le château en 1603 (Document Historihem)

La petite Marque, affluent de la Marque, longue de 9kms, prend sa source à Willems et dans son eau autrefois limpide on pêchait le brochet et la carpe. Ses eaux alors alimentaient les douves du Château d’Hem . Toute la zone comprise entre le parc du Château Wattine, à la limite de Forest et d’Hem, était drainée par une myriade de fossés.

Dès l’avènement des Comtes de Gand, du temps du premier château féodal d’Hem, des rouissoirs dotés d’écluses font parfois monter les eaux des cultures de ses voisins de Willems, suscitant leur mécontentement. Au dessus des terres du château d’Hem, au 18ème siècle, des moulins se trouvent sous le hameau de Valet (actuelle vallée) à l’emplacement approximatif de la briqueterie de la rue du Calvaire.

Les moulins de Hem en 1726 (Document Historihem)

Entre 1800 et 1920, la partie agricole d’Hem garde une place importante dans l’activité des villageois. Les rendements des terres sont remarquables tant elles sont bien entretenues et abritées des vents par toutes les crêtes boisées et elles bénéficient de l’humidité provenant de la Marque.

Au vingtième siècle, la rivière attire les habitants dans la partie amont et l’aval se tertiarise. Hem se structure en 3 parties : les industries sont localisées au bord de la Marque, des grands ensembles sont construits au nord à la limite de Roubaix pour loger la population ouvrière et au sud se situe un quartier plus résidentiel.

Photo aérienne de 1932 (Document IGN)
La famille sur le pont enjambant le cours d’eau (Documents collection privée)

Ainsi, dans la rue de Croix qui mène dans la ville du même nom, s’établit le Château de la Roseraie au n°111. Il est construit par Louis Leclercq-Huet qui descend d’une famille d’industriels. Comme le montre la vue aérienne de 1932, La Roseraie, ce n’est pas qu’une grande demeure majestueuse. C’est également un énorme terrain qui comprend, outre la bâtisse principale : plusieurs dépendances puis une ferme, des jardins, des prés, un cours d’eau…

Série de cartes postales de la Roseraie et une photo sur l’élevage dans le domaine (Documents collection privée)

Ainsi que le montre la série de cartes postales éditées sur le domaine à l’époque de sa construction, de multiples activités s’y déroulent, liées au cadre champêtre de l’endroit et à la présence du cours d’eau : élevage de bovins, d’ovins, de poules, pêche, canotage, vergers et magnifiques jardins.

Série de cartes postales de la Roseraie sur les jardins et vergers, la pêche et le canotage (Document collection privée)

La Marque alors poissonneuse fournit carpes et anguilles. Celles-ci deviennent d’ailleurs le plat de référence d’un restaurant fort prisé et fréquenté situé plus près du centre d’Hem, dans la même rue : l’Auberge d’Hempempont. Dans la série de cartes postales consacrée à celle-ci les viviers, l’écorcherie et la cuisine sont mises en valeur afin d’assurer la publicité de l’établissement.

Série de cartes postales de l’Auberge d’Hempempont (Documents collection privée)

La pêche se fait alors à la fois en rivière et en viviers. : les anguilles sont une source de nourriture fraîche ou fumée ; des viviers de carpes et tanches peuvent être aménagés en tous endroits. La chasse est également beaucoup pratiquée, Hem étant un terrain accueillant de multiples oiseaux sauvages : des échassiers de toute taille comme les cigognes qui chaque année passent à Hem, Lannoy et Lys. En 1968 à Hem, La Marque est encore une réserve de poissons. Aujourd’hui seuls les étangs permettent ce loisir tels que la base de loisirs du 90, avenue Delecroix avec son étang de pêche.

La base de loisirs et l’étang de pêche (Documents site internet)

En revanche, la Marque n’est pas un axe de circulation car son débit est trop faible. Bien au contraire, elle représente surtout un obstacle dans la mesure où elle coule souvent dans une plaine inondable, voire au milieu des marais et son passage est donc difficile. D’où l’importance stratégique des ponts qui le permettent.

La Marque et ses marécages sont ainsi, au cours de l’histoire, un obstacle important pour les troupes armées. Le pont de l’Hempenpont est alors l’ un des seuls passages praticables entre la Chastellenie de Lille et le château de Lannoy. Les armées vivent en ce temps-là sur le dos des habitants. A chaque conflit, le village de Hem et ses habitants subissent les pillages des troupes quelle que soit leur nationalité.

Croquis des ponts (Document Historihem)

Les 2 routes donnant accès à Hem par le sud traversent la rivière, l’une venant de Flers à l’Hempempont au « panpont d’Hem » et l’autre venant de Forest au pont de Forest. Ce pont est situé sur le territoire de Forest, village devenu plus tard la ville de Forest-sur-Marque.

CPA du pont de Forest qui enjambe la Marque (Documents collection privée)

Le pont d’Hempempont est encore aujourd’hui le seul pont existant sur le territoire de Hem. Le marquis d’Hem dispose à l’époque féodale, d’un droit de péage sur ce pont. Sans ces péages dédiés aux routes, la presque totalité des ponts et autres ouvrages destinés à franchir les passages difficiles, construits en France jusqu’au dix-septième n’auraient en effet pas existé et, après la construction, il fallait entretenir, réparer et surtout reconstruire.

Pont d’ Hempempont (Document BD Au Temps d’Hem)

Ce pont, en bois et très étroit à la fin du 19ème siècle, est d’une grande importance pour la liaison Lille-Lannoy, tant pour le commerce que pour l’armée. Il est alors surveillé par les policiers du commerce extérieur (douaniers).

Au début du vingtième siècle la meunerie Dufermont à Hempempont a une petite déviation sur La Marque, coupée par des vannes. Pour actionner ces vannes, on a construit au dessus de l’eau une petite passerelle d’ailleurs très étroite.

En octobre 1918, les allemands, qui ont fait sauter le Pont d’Hempempont, ont omis de faire sauter la passerelle de la meunerie Dufermont. Les anglais, profitant de cette aubaine inespérée, se lancent à la poursuite des allemands qui, de ce fait, n’ont pas le temps de faire sauter les habitations et les usines d’Hem.

Vue de la passerelle de la meunerie en 1964 (Document Historihem)

Au cours de la seconde guerre mondiale le pont d’Hempempont conserve également son importance stratégique. Les uns le font sauter et les autres le réparent comme sur une photo de 1940 où les soldats allemands travaillent à sa réparation après le départ des anglais.

Les allemands réparent le pont en 1940 (Document collection privée)

A part ces deux ponts, seules quelques passerelles pour piétons permettent de traverser la Marque dans la commune. Après la seconde guerre mondiale il n’est pas rare de voir les habitants se baigner encore dans la rivière pourtant déjà bien polluée en raison de l’industrialisation de ses rives.

Photos de passerelles et baignades dans la Marque (Documents Historihem)

A suivre …

Remerciements à l’Association Historihem ainsi qu’à Jacquy Delaporte, Christian Tell et Chantal Guillaume pour leur bande dessinée Au Temps d’Hem et enfin à Paul Delsalle pour son ouvrage sur l’ Histoire de la Vallée de la Marque.

Ecole Sévigné au square Pierre Catteau

Dans les années 1960, la population roubaisienne s’accroit fortement suite au développement du taux de natalité des années d’après guerre. Des écoles supplémentaires sont nécessaires pour faire face à ce besoin.
L’institut Sévigné de la rue des Champs à l’angle de la rue du Grand Chemin, fait partie des établissements scolaires qui doivent se développer. Mais le manque de place pour construire une école primaire oblige la municipalité à édifier une école à un autre endroit.

Par délibération du Conseil Municipal, la construction de trois classes de l’école Sévigné est décidée et approuvée sur un terrain de 1303 m2 sur une partie du square Pierre Catteau .

document archives municipales 1966

Trois autres classes complémentaires sont ensuite construites ainsi que des installations annexes à savoir les sanitaires, la chaufferie, la cour de récréation et le préau. L’urgence de la situation et peut-être également le financement, obligent la création de ces classes en préfabriqué.

Six classes sont désormais construites dans ce parc magnifique du Palais de Justice avec une entrée rue Rémy Cogghe, et une autre rue Mimerel.

document archives municipales 1969
Plan cadastral 1974 ( document archives municipales )

Sur le document ci-dessous, on distingue :

6 salles de classe ( ref 1, 3, 5, 12, 14 et 16 )

Sanitaires ( ref 7 )

Chaufferie ( ref 17 )

Préau( ref 11 )

Rangements ( ref 8, 9 et 10 )

Plan de l’école ( document archives municipales )

En 1982, un article paru dans le quotidien Nord Eclair informe les roubaisiens d’un problème de fondation des 6 classes. En effet les classes s’affaissent dans le sol. Est-ce du au fait qu’elles ont été posées en préfabriqué ? Est-ce du au fait que les fondations n’ont pas été réalisées correctement, ou est-ce que l’étang du square a causé des infiltrations dans les bâtiments ?

document Nord Eclair 1982

Quelques années plus tard, en 1994, la demande de permis de démolir des 395 m2 construits pour les 6 classes, est accordé par la municipalité. On peut imaginer que le montant des travaux de réparation devait être très lourd ; l’école est donc rasée. Elle n’a vécu que très peu de temps !

document archives municipales 1994

Remerciements aux archives municipales.