Le changement des noms de rues de la commune marque la volonté des membres du conseil municipalité de rendre hommage aux héros du passé. Voici une nouvelle série de dénominations décidée en séance du conseil municipal début 1947.
La rue Gabriel Péri vue google maps
La rue Thiers prend le nom de rue Gabriel Péri, en hommage au député communiste, résistant fusillé par les allemands le 15 décembre 1941. Journaliste et homme politique français, membre du Comité central du Parti communiste français, responsable du service de politique étrangère de L’Humanité et député de Seine-et-Oise, il est arrêté comme résistant par la police française et fusillé comme otage par les Allemands au fort du Mont-Valérien.
la rue de l’industrie
La rue de l’Industrie se transforme en rue de Stalingrad, en hommage à la vaillance de l’armée rouge soviétique. La bataille de Stalingrad est la succession de combats qui, du 17 juillet 1942 au 2 février 1943, ont opposé les forces de l’URSS à celles du Troisième Reich et ses alliés pour le contrôle de la ville de Stalingrad. Cette bataille constitue, avec plus d’un million de soldats de l’Armée rouge engagés simultanément à la mi-novembre 1942, l’une des grandes défaites de l’armée allemande sur le front de l’Est et un tournant stratégique majeur de la Seconde Guerre mondiale, qui coïncide avec le débarquement sur le front de l’Ouest des 700 000 hommes de l’opération Torch en Afrique du Nord. La bataille de Stalingrad reste dans les mémoires pour l’ampleur des moyens déployés et des destructions, le nombre de victimes principalement militaires, les conditions hivernales rudes, la férocité de combats urbains qui ont aussi touché les civils, ainsi que pour ses impacts psychologiques et symboliques au moment de l’évènement puis dans l’après-guerre.
La rue de Londres vue google maps
La rue des Trois Bouteilles devient la rue de Londres à titre d’hommage public à la vaillance de l’armée et de la population anglaise.
Rue du Président Roosevelt vue Google Maps
La rue traversière est remplacée par la rue du Président Roosevelt, grand démocrate et au peuple américain. Franklin Roosevelt est l’un des principaux acteurs de la Seconde Guerre mondiale, rompant avec l’isolationnisme traditionnel de son pays. Avant l’entrée en guerre des États-Unis, il lance le programme prêt-bail afin de fournir les pays alliés en matériel de guerre. Après l’attaque de Pearl Harbor par les Japonais, il assume pleinement ses fonctions de commandant en chef de l’armée américaine et prépare largement la victoire des Alliés. Il tient un rôle de premier plan dans la transformation du monde à la sortie du conflit, inspirant notamment la fondation de l’ONU.
En effet, une école de police d’une importance considérable est inaugurée en 1993, construite sur un terrain de 6 hectares à l’emplacement des deux anciennes barres, en partie sur Roubaix et Hem. Sa partie circulaire est destinée à accueillir l’administration, l’enseignement et le restaurant tandis que 7 bâtiments sont réservés à l’hébergement du personnel et des élèves. Le terrain, qui s’étend finalement jusqu’à l’avenue Laennec abrite également un stade et une salle des sports et un stand de tir, destinés à l’entraînement des futurs gardiens de la paix. (sur le sujet de l’école de police voir un précédent article édité sur notre site)
L’école de police de Roubaix-Hem, cœur des Hauts-Champs (Documents Nord-Eclair)
La démolition de la grande barre n’a pas miraculeusement transformé le quartier en un coup de baguette magique. Ainsi, un an plus tard, en 1986, le club des jeunes, un bâtiment de 200 mètres carrés appartenant au CIL, est détruit par un incendie, dont l’origine criminelle ne semble faire aucun doute, dans la rue Villemin.
Un incendie criminel détruit le club des jeunes (Document Nord-Eclair)
Puis en 1988, soit 3 ans plus tard, une opération « garages » est décidée par la municipalité dans le quartier, sur deux batteries d’une centaine de garages situés entre les rues Beaujon et Larrey. Il s’agit de faire réhabiliter par des « tucistes » des garages inoccupés et transformés en dépôts d’immondices (voitures hors d’usage, caddies abandonnés, fonds de greniers et déchets de jardin).
Opération garages en 1988 (Document Nord-Eclair)
C’est durant cette même année que commence la démolition des bâtiments dits M58 du mail Dunant. C’est la première étape du nouvel aménagement de l’espace compris entre l’avenue Laennec et les rues Henri Dunant, Ambroise Paré et Dominique Larrey.
Seuls sont épargnés le bâtiment abritant la maison de quartier Dominique Larrey et un bloc situé au coin des rues Dominique Larrey et Ambroise Paré destiné à la réhabilitation en vue d’accueillir une brasserie restaurant. Une salle de spectacle destinée à accueillir 350 personnes va être construite.
Démolition des bâtiments M58 et nouveau mail Dunant en 1992 (Documents Historihem)
Au début du 21ème siècle le quartier des Hauts-Champs a vu s’implanter, en lieu et place d’un immeuble vieillissant, 3 bâtiments : outre la salle culturelle Henri Dunant déjà citée, la maison des associations Nadine Brasiello et la salle d’études Jacques Sockeel. Le mail Dunant est ainsi devenu un cœur de quartier en opérant la jonction entre les logements individuels des Hauts-Champs et les appartements du quartier Longchamp.
La restructuration du site Blaise Pascal est en projet avec construction d’un nouveau gymnase et réhabilitation de l’ancienne salle. Le réaménagement de l’avenue Laennec est également programmé avec aménagement d’une chaussée étudiée pour amener les automobilistes à réduire leur vitesse, matérialisation d’aires de stationnement et de cheminement piétonnier, création de jardins privatifs devant les habitations.
Les Hauts-Champs vus du Ciel en 2001 (Document Voix du Nord)Photo panoramique du quartier en 2000-2005 (Document IGN)
Un petit centre commercial abritant un supermarché, un salon de coiffure, une boulangerie et une boucherie voit le jour en 2005, au bout de la rue Briet, au coin de la rue Blaise Pascal, juste à côté de la pharmacie de la rue Briet. Ce nouveau commerce de proximité était très attendu par les habitants du quartier, toujours obligés de s’éloigner pour les courses alimentaires, depuis la disparition du supermarché de l’avenue Laennec.
Le nouveau centre commercial en 2005 et 2008 et une vue panoramique du carrefour en 2004 et 2008 (Documents Ville de Hem, IGN et Google Maps)
En 2007, square Berthelot, au carrefour des avenues Laennec et Dunant, les habitations sont murées et destinées à être rasées pour laisser place à la construction de la future Maison de l’Emploi et des Services. Le square accueille également l’UTPAS (Unité Territoriale de Prévention et d’action sociale de Roubaix-Hem) avec ses 64 agents (travailleurs sociaux et médico-sociaux).
Fin du Square Berthelot, Maison de l’Emploi et des services en construction en 2008 et terminée en 2012 ; square Berthelot en face en 2008 et l’Utpas en 2012 (Documents Ville de Hem et Google Maps)
Durant cette même année l’avenue Laennec passe en 2 fois une voie au lieu de 2 fois 2 voies de manière à gagner de la place pour disposer de trottoirs plus large et aménager des parvis devant la salle Diligent et le Pôle, sans oublier les arrêts de bus. Le coeur d’îlot Beaujon-Villemin-Maillot va également se transformer l’année suivante : la cour de 97 garages va s’ouvrir et s’aérer et 18 nouveaux logements vont être construits et 2 nouvelles rues créées.
Aménagement de l’avenue Laennec et projet d’aménagement du cœur d’îlot Beaujon-Villemin-Maillot (Documents Ville de Hem)
En 50 ans d’existence le quartier des Hauts-Champs s’est métamorphosé. Il avait été construit et pensé pour loger un maximum d’habitants rapidement et notamment nombre de ceux qui devaient quitter les quartiers insalubres de Roubaix. Il se composait alors d’un maximum de logements collectifs concentrés sur 2 barres d’immeubles le long de l’avenue Calmette sur Hem et de l’avenue Joseph Dubar sur Roubaix. Mais au fil des décennies il a fallu admettre que revenir aux immeubles collectifs de plus modeste dimension, voire même aux logements individuels assurerait une meilleure qualité de vie aux habitants.
Vue panoramique du quartier en 2023 (Document Google Maps)
Un prochain article traitera du quartier Longchamp ultérieurement. Il en sera de même pour les écoles de ces quartiers.
Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la ville de Hem.
La décennie suivante est déterminante pour l’avenir de la cité qui a déjà (ou seulement) vingt ans d’âge. Sa population est très atypique et 50% de ses habitants ont moins de 20 ans et la densité des familles nombreuses et notamment de familles d’immigrés y est supérieure à la moyenne.
La grande barre de face et de dos et vue panoramique en 1975 (Documents Nord-Eclair et Historihem)
Le terrain a été utilisé pour des constructions rentables et manque cruellement d’équipements collectifs. Les logements de la grande barre s’avèrent dépourvus d’attractivité : les caves ne sont pas sûres, les chiens rendent difficiles les conditions de propreté et le chauffage par le sol pose des problèmes sur le plan de la santé.
Bilan de la situation en 1980 : sur 375 logements 70 sont inoccupés de façon permanente ; les autres sont occupés par des locataires désireux de déménager au plus tôt. Le projet de réhabilitation imaginé par les promoteurs s’élève à la somme colossale de 2 milliards de centimes. La municipalité hémoise estime qu’il y aurait peut-être mieux à faire d’une telle somme pour donner un visage plus humain au quartier.
Malpropreté et dégradation des lieux en 1975, en 1983 et en 1984 et l’incendie d’un appartement en 1978 (Document Nord-Eclair)
La structure, alors la plus menacée, c’est le centre social, lequel est pourtant le nœud vital du quartier, avec sa maison familiale, sa salle polyvalente et son club des jeunes. C’est pourtant le lieu de rencontre idéale entre les générations, qui propose une multiplicité d’activités, élément moteur indispensable de la cité.
Par ailleurs on peut citer le terrain de foot, géré par une association de quartier, le terrain d’aventures sur lequel travaillent deux animateurs, Promopop, le club de prévention dépendant de la DDASS, qui emploie quatre éducateurs à plein temps, le récent marché de la rue Dunant tous les jeudis après-midi. On déplore cependant la disparition de la supérette de l’avenue Laennec, en espérant une réouverture prochaine.
Le centre social menacé de disparition (Document Nord-Eclair)
Dans le quartier, même s’il existe ces raisons d’espérer, la tension est au maximum dans les relations humaines. Le chômage crée des ravages (Hem ville dortoir n’offre déjà que 2200 emplois à une population forte de 7890 salariés en 1975), notamment dans les familles immigrées : sur 60 jeunes 3 seulement ont du travail…des bandes se constituent où ces jeunes, au ban de la société, se retrouvent une « famille » d’adoption.
Le résultat est le suivant : gymkanas nocturnes, lampadaires et vitres brisées, « balades »sur les toits des garages ou dans les jardins, musique à tue-tête et bien d’autres désagréments qui pourrissent la vie des habitants du quartier, lesquels ne supportent plus le tapage nocturne et l’insécurité permanente qui sévit dans la cité.
Les jeunes en bande ; ne pas désespérer du bonheur (Document Nord-Eclair)
Au début des années 1980, le quartier est donc « défavorablement renommé ». L’avenue Laennec est devenue l’autoroute des adolescents de Roubaix-Tourcoing qui y trouvent un public pour leurs rodéos automobiles. Par ailleurs les locaux désaffectés du supermarché subit fréquemment des incendies d’origine criminelle tel que celui de l’été 1983 qui dévore les vieux meubles, plafonds et paille d’isolation des murs avant l’arrivée des pompiers sans atteindre la laverie et le débit de tabac voisins.
L’autoroute des adolescents en 1981 et l’incendie du supermarché en 1983 (Documents Nord-Eclair)
C’est l’organisme GIL, sis à Tourcoing, qui en est le propriétaire et qui gère les milliers de logements construits par les HLM et le CIL, et emploie pour ce faire des gardiens d’immeubles, femmes de ménage et hommes d’entretien en grand nombre. Pour se rapprocher des locataires il décide d’ouvrir trois agences décentralisées dans certains quartiers dont celui des Hauts-Champs. L’agence y est ouverte rue Henri Dunant pour gérer toutes les demandes de réparation, mutation, visite de logement, encaissement des loyers, etc.
Agence du GIL à Hem (Document Nord-Eclair)
Par ailleurs un centre municipal d’accueil puis une mission locale sont ouverts, dans la grande barre. La mission locale est en prise directe avec les jeunes auxquels elle propose stages de formation et emplois à l’issue de celle-ci. Elle agit en lien avec tous les organismes déjà existants : centre social, club de prévention et associations locales. Elle coordonne le lancement de deux maisons de quartier dont la première s’ouvre rue Dominique Larrey et contribue à l’ouverture d’une maison des jeunes rue Villemin.
Centre municipal et mission locale dans la grande barre en 1982 (Documents Nord-Eclair)
Finalement, en 1985, la décision est prise de mettre à bas la grande barre et de lancer une vaste campagne de réhabilitation des autres immeubles, au total 529 logements collectifs et 151 logements individuels. Une programmation annuelle des réhabilitations est établie sur une durée de cinq ans et un questionnaire est envoyé aux habitants du quartier. La municipalité va également améliorer les services de la permanence d’accueil d’information et d’orientation. Reste en suspens le devenir de la petite barre : démolition ou réhabilitation.
Programmation annuelle de réhabilitation du quartier sur 5 ans et questionnaire aux habitants (Documents Ville de Hem)
Après l’arrêté de péril pris en décembre 1984, avec injonction au propriétaire, le CIL, de détruire l’immeuble dans les 4 mois à venir, c’est finalement en septembre 1985 que commence la démolition de la grande barre, symbole 25 ans plus tôt de la « cité d’avenir » projetée sur l’ancienne plaine des Hauts-Champs.
La grande barre avant sa démolition (Document Nord-Eclair)
Entretemps, avant que l’immeuble ne soit muré, le vent faisait claquer les portes des logements vidés de leurs occupants et l’immeuble n’abritait plus que des squatters indésirables et des récupérateurs de tuyauterie gratuite, de baignoires à bon marché et de portes à prix cassés. Les riverains, à la fois soulagés et inquiets assistent à la fin d’une époque…
Démolition de la grande barre en septembre 1985 (Documents Ville de Hem et Historihem)
Près de deux ans après cette démolition la petite barre tombe à son tour sous les coups des démolisseurs. Immeuble inoccupé depuis de nombreux mois, sans portes ni fenêtres, c’était devenu un véritable chancre dans le quartier et un danger pour les enfants désireux d’en faire un terrain d’aventures.
Démolition de la petite barre en février 1987 (Document Nord-Eclair)Vue panoramique des Hauts-Champs en 1990 (Document Nord-Eclair)
Cette fois, entre l’arrêté de péril et la démolition des premières cloisons ne se sont écoulés que 9 jours. La municipalité souhaiterait voir à sa place un lotissement de maisons individuelles dès 1988. Finalement en 1994, après avoir accueilli le village du chantier de l’école de police, c’est un terrain de football en herbe ainsi qu’un terrain de basket en enrobé qui sont destinés à investir les 3.200 mètres carrés sur lesquels étaient bâtie la petite barre, à l’angle des avenue Calmette et Laennec.
Début d’aménagement de terrains de sports en 1994 à son emplacement (Document Nord-Eclair)
A suivre…
Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la ville de Hem.
En 1963, il est décidé de construire une route reliant la rue Roger-Salengro (ex rue de la Papinerie) à la rue des Patriotes. Mais pour cela, il est nécessaire de démolir une partie de la ferme de Monsieur Lampe, qui doit être diminuée de quinze mètres sur toute sa longueur. Cette vieille cense dont le portail date de 1815, doit être amputée de sa grange qui est plus ancienne puisqu’elle remonte au 17eme siècle, comme d’ailleurs tous les autres bâtiments. Les travaux devraient commencer à l’hiver 1964, afin que la route soit ouverte à la fin de l’été. Sur la photo aérienne ci-dessus, on peut apercevoir la ferme Lampe au bout de la rue des Patriotes et en bas à gauche l’arrivée de la rue Salengro.
Les travaux de 1963 photo NE
De la ferme Lampe, il n’y a aujourd’hui plus aucune trace, et le tronçon créé a repris le nom de la rue Roger-Salengro. Un carrefour s’est formé à la jonction de la rue des Patriotes, de la rue Roger-Salengro, de la rue Joseph Leroy et de la rue de Néchin. Un parking occupe aujourd’hui l’emplacement de l’ancienne ferme.
Le carrefour d’aujourd’hui vue Google maps
Après des années de procédures interminables, en 2005, la mairie récupère le terrain de la ferme Lampe. Il faut une dizaine de jours pour que l’entreprise Messien de Villeneuve d’Ascq fasse place nette.
Les derniers instants de la ferme Lampe Photo NE
Après la phase de démolition intervient une phase de consolidation du terrain. Mi février un parking de 160 places va voir le jour. C’est l’entreprise STPV qui est chargée de l’aménagement du terrain. Une bouffée d’oxygène pour le centre ville et ses commerces !
Au 4 de l’avenue Gustave Delory à Roubaix, se trouve un terrain de 3100 m2. Il se situe au beau milieu de 3 rues : la rue Bossuet, l’avenue Le Notre et bien sûr, l’avenue Gustave Delory. Il est donc situé juste en face du parc de Barbieux.
Un immeuble y a été construit en 1900. Cette maison de maître comporte au rez de chaussée un hall d’entrée, 4 pièces, et plusieurs couloirs menant aux pièces de service ( bâtiment marteau ). Au 1° étage, se trouvent quatre chambres et au 2° étage cinq chambres mansardées . Un garage séparé se trouve à l’arrière sur la rue Bossuet voisine.
Photo aérienne 1953
La propriété appartient à V. Valentin-Decoster, industriel dans les années 1920, puis à René Valentin Leloup à partir de 1943. En 1973, René Valentin habite dans la résidence d’Armenonville, au 526 boulevard de Paris. Il souhaite démolir l’habitation et le garage de cette propriété de l’avenue Delory, En effet, cette maison principale est inoccupée depuis quelques temps déjà et en très mauvais état. La toiture et les chéneaux ne sont plus étanches, et ce, depuis des années. Des infiltrations d’eau ont endommagé les plafonds, les murs et les planchers. Le garage est également très endommagé. L’ensemble a manifestement souffert d’un manque d’entretien prolongé.
De plus, l’immeuble inoccupé a subi plusieurs cambriolages et dégradations. Les frais de remise en état et de mise aux normes sont trop importants et paraissent donc disproportionnés avec l’usage qui pourrait en être fait. Le permis de démolir est accordé en Février 1974. Dans le courant de cette même année, un permis de construire est déposé par la SCI Delory-Bossuet pour la construction d’un lotissement de maisons individuelles.
Plan cadastralle lotissement en construction en 1975 ( document IGN )
Les 15 maisons sont identiques avec un étage. Les façades sont en briques, comme l’exige le cahier des charges de l’avenue. Les pièces principales et les 4 chambres sont réparties sur une surface habitable d’environ 95 m2. Les garages de 50 m2 chacun, sont en sous sol et accessibles par une entrée commune sur la rue Bossuet. Le jardin individuel de chaque maison est de taille très réduite, car les parcelles de terrain sont petites.
– Suite d’un précédent article édité sur notre site –
Au début des années 1980, c’est au tour de la deuxième partie de la rue Pierre de Roubaix, d’être rasée. Il est en effet nécessaire que ce tronçon, situé entre le boulevard de Belfort et la rue des Fossés, soit aligné sur la première partie située entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort et dont les travaux ont été réalisés au début des années 1960. Il faut donc démolir toute cette partie de la rue Pierre de Roubaix, sur un seul côté : les numéros pairs.
documents archives municipales 1978
Les bulldozers progressent inexorablement sur cette portion de rue d’une longueur de 100 mètres. La démolition se fait en plusieurs étapes : la première partie se situe entre le 104 et le 116, la deuxième partie concerne l’école maternelle Pierre de Roubaix au 102, la troisième partie est composée d’une demi douzaine de commerces entre le 86 et le 98, et enfin le 84 à l’angle du boulevard de Belfort est démoli en dernier.
Sur toute cette longueur de la rue, côté pair, il y avait bien sûr l’école maternelle Pierre de Roubaix, mais également de nombreux commerces très connus. Citons entre autres : au N° 84 à l’angle du boulevard de Belfort, le café au foyer du Vieillard, au N° 94 la lingerie « Etoile d’Argent » de Mlle Krusinski, au N° 98 « A la pluie de roses » le commerce tenu par Mme Pruvost-Coupin, au N° 104-106 l’entreprise d’Alfred Piette spécialiste plombier chauffagiste. Notons au passage qu’Alfred Piette a été président de l’amicale de l’école Pierre de Roubaix pendant de nombreuses années. Et ensuite pour terminer au N° 114 116 à l’angle de la rue des Fossés, se trouve la boucherie charcuterie de G. Dubron.
Les commerces disparus ( document Ravet Anceau et collection privée )
En 1984 la démolition de toute la rangée est terminée. Quelques maisons au bord de la rue des Fossés ( renommée aujourd’hui rue Jacques Prévert ) seront également rasées pour faire place à la nouvelle école maternelle de 6 classes, Jacques Prévert. Le théâtre Pierre de Roubaix se trouve ainsi désenclavé, et une entrée latérale à l’angle de la rue, sera construite quelques temps après.
Démolition achevée ( document archives municipales )Ecole Jacques Prévert ( document archives municipales )Théâtre Pierre de Roubaix ( document archives municipales )
Au début des années 1960, dans le cadre de rénovation de l’ilôt Edouard Anseele, la rue Pierre de Roubaix, entre le boulevard Gambetta et le boulevard de Belfort, doit être élargie.
Plan du quartier
En 1965, les immeubles sortent de terre, le visage de ce quartier change de jour en jour. Le plan prévoit l’élargissement de la rue Pierre de Roubaix et de doubler ce tronçon à 14 mètres de largeur. Le maître d’oeuvre est la Société d’Aménagement de la région de Roubaix-Tourcoing. La chaussée alors élargie, permettra d’assurer une circulation des voitures plus aisée pour une circulation routière de plus en plus importante.
Projet ( document archives municipales )document Nord Eclair 1966
Pour cela, il est nécessaire de raser toutes les maisons qui se trouvent sur toute la rangée de droite, c’est à dire côté pair. Est ce que beaucoup de roubaisiens savent ce qu’il y avait auparavant ? Essayons d’y voir un peu plus clair : juste derrière la caserne des pompiers ( qui ne sera pas rasée tout de suite mais plus tard en 1985 ), se trouve la rue Bernard où se trouvaient les gazomètres, puis sur la rue Pierre de Roubaix, quelques maisons à partir du N° 40 jusque la rue perpendiculaire, la rue Edouard Anseele. Puis les N° 50 au 82 sont occupés par des particuliers et de nombreux commerces. Ci-dessous la liste complète du Ravet Anceau de 1955
A noter : au 70, se trouve le commerce de parfumerie de M Glorieux qui partira ensuite rue de l’Ouest, et au 74 76 l’entreprise de constructions mécaniques Paulus et fils, qui déménagera ensuite à Lys lez Lannoy.
documents Ravet Anceau années 1950
Pendant les travaux, la circulation est déviée par la rue du coq Français et le boulevard de Colmar. Une première voie de desserte amène les véhicules à un immense parking d’une longueur de 85 mètres et pouvant accueillir plus de 80 voitures, et une deuxième voie de desserte large de 4 mètres, permet de circuler entre les bâtiments A1 et C1. Les pavés sont enlevés et remplacés par un bitume. Le centre de notre ville se métamorphose irrésistiblement de jour en jour.
Photo prise depuis la caserne des pompiers ( document archives municipales )Photo prise depuis le boulevard de Belfort ( document archives municipales )
Dans l’immédiat, il n’y a pas de modification programmée pour l’élargissement du prolongement de la rue Pierre de Roubaix, mais un projet est quand même à l’étude sur la portion entre le boulevard de Belfort et la rue des Fossés. Toutefois, ce sera pour un peu plus tard.
La Maison Jaune se trouve au 15 avenue Gustave Delory à Roubaix, à l’angle de la rue de Barbieux.
document collection privée
Au début des années 1920, la famille de l’industriel G. Browaeys-Picavet se fait construire à cette adresse, une maison de maître de 973 m2 répartis sur 3 étages sur le terrain de 2483 m2.
Photo aérienne 1953
L’immeuble est racheté en 1931 par René Lemaire-Motte, industriel, puis revendu à la fin des années 1960 à D. Debaille. Le terrain est ensuite divisé en deux. Une partie devient le 70 rue de Barbieux sur environ 1000 m2, et l’autre partie reste au 15 avenue Delory sur environ 1500 m2. L’immeuble est alors compartimenté en 19 studios et petits appartements.
Plan cadastral
Inoccupé depuis 1995, l’immeuble est racheté par la ville avec l’aide de la Communauté Urbaine, au départ pour une extension de l’école Jeanne d’Arc toute proche, mais le projet n’aboutit pas, et la ville recherche alors un acquéreur.
façade avenue Gustave Delory ( documents archives municipales )façade rue de Barbieux ( document archives municipales )
En 1998, Giovanni Lanza souhaite créer son cabinet dentaire dans le quartier Delory-Barbieux. Amoureux des belles choses, il a le coup de foudre pour ce bâtiment. Il se lance alors dans un projet beaucoup plus vaste que la simple construction d’un cabinet médical. Il fait appel au cabinet d’architecture Laurent Delplanque situé au 92 boulevard De Gaulle, pour l’aménagement de l’immeuble.
document Nord Eclair
Les travaux démarrent en 1998 avec la réfection du toit. Ensuite, les couleurs extérieures de la façade d’une couleur crème délavée sont repeintes en jaune éclatant. Il faut également décloisonner les nombreuses petites pièces. Les installations électriques sont remises aux normes et la plomberie est refaite.
Côté décoration, tous les éléments d’origine en bon état sont conservés : les vitraux sont nettoyés ainsi que la ferronnerie du hall d’entrée, les menuiseries lustrées et les parquets vitrifiés.
documents Nord Eclair
Le rez de chaussée est divisé en 4 lots destinés à des bureaux et à des professions médicales. L’entrée des 7 appartements de standing des 2° et 3° étages, se fait par une petite porte sur la droite de l’immeuble. Ils sont également restaurés autant que possible dans le style d’origine.
Plan du rez-de-chaussée ( document archives municipales )
Le jardin est divisé en deux : la partie située rue de Barbieux, est réservée pour la création de 15 places de parking pour les résidents. Giovanni Lanza fait appel à un paysagiste pour la création d’un jardin à la Française dans la deuxième partie.
Les travaux se terminent en septembre 1999, et les premiers occupants et professions libérales arrivent en 2000.
publicité document Nord Eclair 2000Photo BT 2025
Vingt ans plus tard, en 2019, le propriétaire des lieux, Giovanni Lanza dépose un projet un peu fou : la suppression du parking est en effet envisagée pour y construire à la place, sur cette parcelle de 898 m2, un immeuble de 15 mètres de haut, pour 14 logements. L’adresse serait alors : la Résidence du Barbieux, 15 bis avenue Gustave Delory.
Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )Le projet du 15 bis ( documents archives municipales )
Les riverains voient d’un mauvais œil ce projet car ils déplorent l’abattage d’arbres dont un arbre centenaire, côté rue de Barbieux. Le cabinet d’architecture U2 à Villeneuve d’Ascq précise que l’arbre en question représente une menace car il risque de s’effondrer sur un mur de clôture. Les problèmes de stationnement sont également évoqués, puisque le parking privé de la résidence est supprimé. Pour de nombreuses raisons justifiées, le projet n’aboutit pas. Le propriétaire Giovanni Lanza retire son projet en 2022 et le permis de construire est annulé.
Au 115 rue du Grand chemin à Roubaix, se trouve une immense bâtisse, occupée dans les années 1920 par le service exportation de l’entreprise G. Masurel Leclercq et fils. Dans les années 1930, Emile Lecomte Lenard reprend l’immeuble et le transforme en pension de famille pendant de nombreuses années.
Plan cadastralFaçade ( document archives municipales )
Dans les années 1940, Mireille Poiret est sage femme, elle travaille à la maternité Boucicaut, boulevard de Cambrai. Elle est ambitieuse et songe à créer sa propre maternité privée. L’occasion se présente, au début des années 1960, lorsque l’immeuble du 115 rue du Grand Chemin se libère. Elle reprend le bâtiment, y fait faire quelques travaux afin de le transformer en maternité.
document archives municipales
En 1964, elle prévoit d’augmenter le nombre de lits de sa maternité en passant de 12 à 20 lits, par transfert de 8 lits de la maternité de Mme Albert Carrouée, sise au 548 rue de Lannoy à Roubaix.
document collection privée
Dans les années 1970, Mireille Poiret décide d’agrandir sa maternité en aménageant 6 chambres supplémentaires au dernier étage et en créant un bloc opératoire. Les travaux sont réalisés par l’entreprise Delfosse-Guiot rue de Crouy à Roubaix.
documents archives municipales
Malheureusement, la maternité de Mireille Poiret ferme au début des années 1980. Le Ravet Anceau de 1982 annonce que l’ancienne maternité est occupée par le « Club Redoute 3° âge ». Puis plus rien ! L’immeuble du 115 rue du Grand Chemin reste inoccupé, sans aucun travaux d’entretien, et ce, pendant plusieurs années. L’immeuble se dégrade fortement : fuites des toitures, humidité, effondrement des plafonds, etc.
document archives municipales
En 1995, le propriétaire des lieux, la SRIEM, demande un permis de construire pour la création de 16 logements sur l’immeuble en question, à savoir la maternité en front à rue, en gardant surtout la façade extérieure, ainsi que la construction de 2 logements neufs à la place du second bâtiment donnant sur la rue du lieutenant Castelain.
document archives municipales
Mais, toujours pas de travaux à l’horizon, en fin d’année 1998, le bâtiment se dégrade de plus en plus, la porte cochère est délabrée, barrée par des planches, aux étages les vitres sont brisées, des morceaux de la façade tombent sur le trottoir etc
La Mairie prend alors un arrêt de péril, alors que l’OPAC (Office Puplic d’Aménagement et de Construction) nouveau propriétaire de l’immeuble demande l’installation de grilles devant l’immeuble pour la sécurité des passants.
document Nord Eclair 1999
Le 5 Janvier 1999, M Bauduin directeur de l’Office, est appelé pour dresser un diagnostic complet. Il faut absolument reconstruire mais préserver la façade, qui doit être étayée dans les plus brefs délais.
document Nord Eclair 1999
Le mois suivant, en Février 1999, le quotidien Nord Eclair annonce qu’il ne restera bientôt plus rien de la maternité Poiret. En effet, les diagnostics de plusieurs experts, sont sans appel : l’immeuble est dangereux, les 13 mètres de façade peuvent s’écrouler à tout moment, le risque est trop important pour les immeubles voisins. Il faut se rendre à l’évidence :la démolition totale est inéluctable ! On peut alors déplorer que cette bâtisse ( magnifique à l’époque ) chargée de vie disparaisse, faute d’avoir été entretenue, voire seulement protégée des pillages qui l’ont fragilisée. En 2009, débute la construction d’un bâtiment neuf d’une dizaine de logements.
Dans les années 1930, trois immeubles imposants se trouvent au début de la rue de Lille, côté pair. Le numéro 26 appartient à Auguste Wattinne-Lestienne, le 26 bis à A Wattinne-Toulemonde et le 28 quant à lui, est occupé par le cours Lacordaire.
le 26 de la rue de Lille en 1899 ( document archives municipales )Vue aérienne des 3 immeubles en 1947 ( document IGN )
En Février 1944, l’architecte Albert Bouvy s’inquiète de l’état insalubre de ces immeubles et en particulier des champignons du bois qui ont attaqué les murs, les planchers et les menuiseries. L’occupation allemande de l’époque n’a pas arrangé les choses ! Les trois immeubles sont donc rasés au début des années 1950. Les terrains restent en friche durant quelques années. En 1967, l’Union générale de distributions de Produits Pétroliers, demande un permis de construire pour une station essence à l’enseigne Elf et un logement. Les travaux démarrent en Octobre 1967.
SONY DSCVue aérienne 1976 ( document IGN )
Le « Garage des Amis » ouvre ainsi au 26 28 rue de Lille. Il propose bien sûr, la vente de carburants, mais également de nombreux services complémentaires pour l’entretien des véhicules : vidange, graissage, réparation de crevaison, plaquettes de freins etc. Le gérant, qui habite sur place, devient peu de temps après agent Renault pour véhicules neufs et d’occasion.
document collection privéedocument Nord Eclairdocument Nord Eclair
En Mars 1988, un changement d’enseigne intervient et la station Elf devient ALTY.
document collection privée
Malheureusement ce changement d’enseigne n’est pas très positif et la station-service ferme ses portes peu de temps après.
En Mars 1992, un permis de démolir est demandé pour la station service par l’entreprise Marignan Immobilier à Lille, qui dépose en même temps un projet de construction de 96 logements pour étudiants : « Les Studiantes de Roubaix ».
Projet ( document Nord Eclair )
Marignan Immobilier, filière du Crédit Foncier, est un groupe privé qui construit et finance cette résidence de 96 logements d’environ 20m2, sur 5 niveaux. Les risques encourus sont minimes, car la demande de logements est très forte, et le restera encore quelques années, vu la proximité des grandes écoles, des lycées, du Mongy, du futur Métro et du resto U de la rue de Crouy.
Pose de la première pierre, rue de Lille ( document Nord Eclair )
La résidence « Les Studiantes » est construite sur 1500 m2, à l’emplacement des 26, 26 bis et 28 de la rue de Lille, et donc située entre le cabinet Kimmel-Briet au 24 et le Crédit Municipal au 30. Les travaux commencent en Septembre 1992 et se terminent à la rentrée 1993.