Le Suisse de Saint Jean Baptiste

Le Suisse, l’église façade et intérieur Photo coll. Particulière, Cartes Postales Coll. Médiathèque de Roubaix

Chaque église de Roubaix avait autrefois un Suisse. Un paroissien rémunéré par la paroisse,  accomplissait les fonctions de suisse : il conduisait les cortèges, plaçait les membres de l’assistance à leurs places, dirigeait les aspects pratiques des cérémonies. Il indiquait les places libres, faisait respecter le silence. Il frappait sur le sol avec sa canne lors de ses déplacements, ou pour ramener l’assistance à plus de calme. Il indiquait le chemin à suivre au de la présentation de l’hostie par le prêtre. Cette fonction était encore exercée il y a une trentaine d’années dans certaines paroisses.

Le Suisse de notre photo était celui de la paroisse Saint Jean Baptiste, mais il arrivait qu’il officie également à l’église Saint Michel. Monique Dhalluin, qui habitait le petit château Dhalluin, l’évoque dans ses mémoires : un Suisse en culotte courte et bas blancs, aux mollets impressionnants, nous accueillait coiffé d’un bicorne, une hallebarde à la main…

La description générale corrobore ce souvenir : le Suisse était vêtu d’un uniforme rappelant l’Ancien Régime, avec bicorne, bas et culottes courtes, gilet brodé de fils d’or, épaulettes, chaussures à boucles. Il tenait une hallebarde et une haute canne à gros pommeau de cuivre évasé, en forme de poire.

Une anecdote concernant un mariage de 1903 à l’église Saint Martin nous donne un aperçu de la tenue du début de siècle. Les familles des mariés ont en quelque sorte rhabillé le Suisse de l’époque : comme les vêtements de cérémonie (du Suisse) n’étaient plus de toute fraîcheur, Mme Motte Lepoutre lui fit faire sur mesure une superbe tenue rutilante (sic) d’or et d’argent. Elle lui fit même confectionner de faux mollets qu’elle l’obligea à porter sous ses bas pour qu’il précédât en beauté, avec un galbe parfait, le cortège nuptial.

Cependant le cliché nous montre un Suisse plus contemporain, en pantalons, mais ayant gardé bicorne et canne. Après le Suisse, c’est un laïque qui exerçait ces fonctions, mais il n’était plus en tenue.

Beaucoup de questions restent posées : comment on devenait Suisse ? Qui était le Suisse de la photo ? Quelle différence entre le Suisse et le Bedeau ? Quand la fonction a-t-elle disparu ? A vos souvenirs…

Source anecdote 1903 Jean Piat : Jean Lebas de la Belle Époque à la Résistance

L’église Sainte Bernadette

La pose de la première pierre par le Cardinal Liénart doc JdeRx

La première pierre de l’église Sainte Bernadette est posée en juillet 1935 par le cardinal Liénart, alors que le quartier des Hauts Champs et du Nouveau Roubaix est encore campagnard, avec des fermes, des jardins ouvriers, des briqueteries. L’église Sainte Bernadette remplace une humble chapelle de bois construite quelques années plus tôt. René et Maurice Dupire en furent les architectes. A vos souvenirs !

Un premier baraquement datant de 1934 sert de chapelle provisoire, ce qui montre l’importance de la demande du quartier. En effet, l’église Saint Jean Baptiste, improprement appelée église du Nouveau Roubaix est trop éloignée du quartier. La première pierre de la nouvelle église est posée le 28 juillet 1935 par le cardinal Liénart. C’est la 14ème église de Roubaix. L’Evêché a acheté les terrains qui appartenaient à la compagnie de chemin de fer du nord,. On a donc  construit une église, un presbytère, une école et un patronage. Elle devait s’appeler l’église Ste Famille, mais l’abbé Carissimo, promoteur du projet s’y est opposé. Ce sera donc Ste Bernadette. Cette église  n’a jamais été finie, des salles avaient été prévues,  sur les côtés, c’était écrit c’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte du Ciel. En 1936, à la fin de la construction, des ouvriers ont mis un drapeau rouge en haut de l’échafaudage. Un vicaire en soutane est monté à l’échelle pour le décrocher.

L’église Ste Bernadette doc NE

Un mariage de tisserands

mariageblogCe mariage sous les navettes se déroule en 1961, et la photo de Nord Éclair est prise à la sortie de la Chapelle Saint Jean Bosco, rue Bernard. Qui pourra nous apporter des précisions sur cet endroit ?

Robert peut !

Histoire véridique du mariage de M. Antoine HUYGHE et de Marie Thérèse TIKHOMIROFF, rédigée par cette dernière, et publiée dans le blog avec leur accord. En ce samedi 7 Novembre 1959, nous nous préparons à la célébration de notre mariage, et attendons notre chauffeur (un « ami » de la mère du futur marié), avec sa belle voiture noire : une PANHARD, pour se rendre à la Mairie de ROUBAIX à 10h, puis à la Chapelle DON BOSCO. Toute la famille attend désespérément au domicile de la future mariée 41 bis Rue Henri Lefebvre cour Delplanque n°3. De guerre lasse, ne voyant pas arriver la voiture, il ne nous restait plus qu’une solution : y aller à pied, accompagnés de toute la famille. Il faisait un froid de canard et en plus les moyens financiers n’avaient pas permis à Antoine d’acquérir un costume de grande qualité, d’où notre crainte de voir arriver la pluie et l’effondrement du costume. Quant à Marie Thérèse, elle avait du mettre son manteau porté plusieurs hivers et plus de première fraîcheur, sur sa petite robe blanche. Tout le long de la route, la belle-mère, voulait lui faire enlever ce manteau pour disait elle , »être plus présentable », mais la mariée refusait car il faisait très froid.. Enfin arrivés à la Mairie et ensuite à la Chapelle rue Bernard, devinez qui nous voyons à la fin de la cérémonie? Le chauffeur en train de se chamailler avec la belle-mère qui lui faisait de reproches de ne pas être venu en voiture, mais ….en mobylette !! Nous avons appris plus tard le pourquoi de cette incident mémorable : pour se venger après une dispute de couple, la femme du fameux chauffeur, avait mis un produit dans le réservoir d’essence pour l’empêcher de prendre sa PANHARD, qui de ce fait n’a jamais démarré ! C’était il y aura bientôt 50 ans !!! Gageons que pour leurs noces d’or, tout ira mieux !!!

Et Robert complète :

Pour le mariage de tisserands, je m’aperçois que je n’ai pas communiqué les précisions sur les mariés qui étaient donc : Claude WARLOP de la cour Bernard rue Bernard et Christiane RIVIERE 174 rue Edouard Anseele. J’ai aussi récupéré une photo d’un autre mariage célébré dans cette chapelle : il s’agit de M. et Mme Roland TOMBELLE, qui habitaient à l’étage du 9 rue Beaurewaert, dans le même immeuble que les abbés DALLE et LENGLART. L’entrée principale du dispensaire et des salles de maternelle était située au 102 rue Bernard, et la chapelle au n°104,derrière la maison occupée par la famille GORCZAK. Mon frère Bernard (encore un bernard) est d’ailleurs rentré dans cette famille en épousant ma belle sœur Monique. Tous les deux m’ont aussi établi un plan détaillé de tous ces locaux. En se rendant sur place, ils ont retrouvé la plaque d’égout de 1950, juste en face du n°102 de la rue Bernard , devenue aujourd’hui rue Jules Watteuw.

robert2003Collection particulière

La maison Saint Jean Bosco

Un lieu de vie et de culte

Dès le mois de janvier 1945, le principe d’un groupe d’œuvres Saint-Jean-Bosco est envisagé par l’abbé-doyen de Sainte Elisabeth Carissimo, avec la bénédiction de son Eminence le cardinal Liénart. Ce groupe devait comprendre des salles de réunion pour conférence, un cercle d’études, un jardin d’enfants, un terrain de sport, une cantine. Mais ce fut aussi un lieu de culte avec une chapelle, où l’on pratiqua des baptêmes, des communions et des mariages.

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Mariage et communion Photo Brunin et NE
Les personnes

L’abbé André Dalle est vicaire à la chapelle Dom Bosco depuis 1949. Il exerce dans le quartier des longues haies un apostolat méritoire, quand en 1955 il est désigné par l’autorité diocésaine aux importantes fonctions d’aumônier de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne de Roubaix. Pendant six ans, avec l’abbé Langlart et l’abbé Cockenpot, il se dévoue corps et âme au bien matériel et moral de ses humbles paroissiens, vivant au milieu d’eux, travaillant comme eux, ce qui lui vaut le respect et l’amitié de la population du quartier. Sœur Saint-Ignace, Petite Sœur de l’ouvrier a longtemps dirigé un jardin d’enfants dans cette maison. Les petits roubaisiens de 3 à 6 ans y sont accueillis, à condition qu’ils résident dans le quartier des Longues Haies. C’est un lieu d’accueil et d’éducation apprécié par la population.

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Sœur Ignace et Abbé Dalle Photos Brunin

La visite

La maison Saint Jean Bosco se trouve dans la rue Bernard. L’entrée est au n°102. Dans le hall, sur la droite, il y a une salle de dispensaire et de soins médicaux donnés par les bonnes sœurs, puis la salle de bibliothèque. Sur la gauche, le logement des sœurs. On accède ensuite à une cour intérieure qui donne sur deux classes pour les petits, la salle de cantine et le dortoir. Au fond, la chapelle et à l’étage, une salle pour le catéchisme.

entree st jean bosco
La façade de la chapelle St Jean Bosco Coll Particulière
à suivre