Rue de la Lèverie

A la fin du 19ème siècle à Hem, la rue actuelle portait le nom de « fosse » de la Lèverie, ce qui, à l’époque, correspondait à une excavation, généralement profonde, servant de poche de ruissellement ou plus probablement de dépôt d’ordures aux limites d’un terrain. C’est en 1962 qu’elle devient la rue de la Lèverie.

Longue de 318 mètres, elle relie la rue des Ecoles à la rue Jules Guesde et se situe dans le quartier du Petit Lannoy. Pendant longtemps, elle était croisée par la voie de chemin de fer dont on devinait encore, au siècle dernier, le tracé derrière les maisons de la rue des Ecoles jusqu’au passage à niveau de la rue des 3 Fermes.

Photo aérienne de 1933 où l’on distingue clairement la voie ferrée qui coupe la rue (Document IGN)

Au début du 20ème siècle, plus exactement en 1922, la commune d’Hem est entrée dans le Syndicat Intercommunal pour la fourniture d’eau potable qui est confiée à la société des Eaux du Nord, y rejoignant Lys-lez-Lannoy et Leers. Deux réservoirs en béton armé sont construits, l’un sur Hem à la Vallée et l’autre à Leers. Les canalisations sont ensuite implantées dans les rues, dont une rue de la Lèverie.

Par ailleurs, la rue abrite, au début du siècle un château d’eau, côté impair dans un ensemble industriel se situant au bout de la rue. On le distingue sur la photographie aérienne de 1933 ainsi que sur celle de 1947. Dans l’inventaire général du patrimoine culturel il est répertorié en 1991 au 21-23 rue de la Lèverie dans une usine désaffectée, non identifiée, auprès d’un atelier de fabrication et d’une aire de produits manufacturés.

Carte postale représentant le nouvel élévateur d’eau potable et photo aérienne de 1947 (Documents Hem Mémoire en Images et IGN)

La carte postale le désigne comme le nouvel élévateur des eaux potables de Lannoy mais il se situait bien en fait sur le territoire de Hem. Les deux communes sont encore séparées au début du vingtième siècle par la porte de Lille, laquelle se situe au bout de la rue Jules Guesde à Hem comme le montre une photo d’époque de l’octroi de Lannoy.

De même que la fondation César Parent a été implantée sur le territoire de Hem (voir sur le sujet un précédent article paru sur notre site et intitulé la Fondation César Parent) au coin des rues Jules Guesde et de la Lèverie, il n’est pas interdit de penser que le raisonnement a été le même pour le Château d’Eau.

Photo de la porte de Lille à l’époque depuis Hem et photo de 2023 sur laquelle le panneau d’entrée de la ville de Lannoy se situe pratiquement au même endroit (Documents Histoire de la ville de Lannoy et Google Maps)

S’il ne reste à priori aucune trace de l’usine située au n°21 ou document permettant de l’identifier, le bâtiment situé juste à côté, au n°23 a longtemps abrité le café du Boer. Détruit pendant la guerre, ce café a été rouvert ensuite et tenu dans les années 1950 par le couple Briest-Plovie, puis dans les années 1960 par les Dupriez-Lezy.

Ainsi, en 1966, la presse locale y décrit une grande animation pour ce siège de la société d’archers « Les coqs hardis », présidée par Albert Delespaul. Une partie de tir est tout d’abord organisée entre jeunes et anciens des tireurs de Croix et Hem, au cours de laquelle les anciens se distinguent. Puis se déroule le traditionnel banquet de la Saint-Sébastien. Une séance de tir y est organisée chaque dimanche ainsi que des séances d’entraînement deux soirs par semaine. Puis un tir au Cercle est organisé une fois par mois , dès que l’aménagement du pas de tir est terminé et celui-ci inauguré en présence du maire de la ville, Mr Leplat.

Le café bombardé pendant la guerre avec le château d’eau en arrière plan (Document Historihem)
Le café du Boer en 1966, siège de la société d’archers, pour la Saint-Sébastien (Document Nord-Eclair)

Le café figure encore au Ravet-Anceau de 1969 sous la gérance de J. Cassedanne et au milieu des années 1970 sous celle de B.Yves, avec une enseigne inchangée : Café du Boer. Le café reste répertorié à l’annuaire jusqu’en 1983. En revanche il ne figure plus au répertoire des commerçants de la ville de Hem édité en 1984.

Photo des façades des 21 (à gauche) et 23 (à droite) en 2023 (Document Google Maps)

Au début du 20ème siècle, au n° 29 voisin, se trouvaient les établissements de Pierre-Joseph Franchomme, négociant en charbons, décédé en 1946, puis de M.Franchomme et Cie qui, jusqu’à la fin des années 1960, fait sa publicité pour des livraisons rapides de charbons, ainsi que tous appareils de chauffage, cuves mazout et fuel par volucompteur.

Photos du négoce de charbons avant guerre (Documents Historihem)
Publicité des années 1960 et de 1969 (Document Historihem et Nord-Eclair)

Par la suite l’enseigne Hem Confort, appareils de chauffage, apparaît sur le papier à en-tête des Ets M. Franchomme et Cie. Puis, dans les années 1970, le négoce d’appareils ménagers prend le nom de Hem Confort dans sa publicité laquelle fait état de fuels pour foyers domestiques et industrie. Toutefois les charbons Franchomme figurent toujours dans l’annuaire téléphonique à la même adresse.

Papier à en-tête et publicité des années 1970 et de 1971 pour Hem Confort (Documents Historihem et Nord-Eclair)
Photo du magasin d’exposition vente installé au n°29 de la rue de la Lèverie (Document collection privée)

Les bâtiments abritent également dans les années 1970, L. Bourgois entrepôts de vieux métaux et la société Flandrinox, spécialisée dans l’importation massive d’éviers inox. Cette société y est toujours installée dans les années 1980 comme en témoigne une correspondance de l’année 1985 avec les Ets Bossu-Cuvelier à Roubaix. En 1975, les Ets Flandrinox figurent toujours dans le Ravet-Anceau dans la catégorie Vieux Métaux ; en revanche les Ets Franchomme ont alors disparu de la rubrique charbons. Dans les années 1980, la société ne figure plus à l’annuaire.

publicité de 1973 et enveloppe portant un cachet de la poste de 1985 (Documents Nord-Eclair et collection privée)

A partir de cette époque, en revanche, s’installe au n°3 de la rue JM Debarge, artisan en ébénisterie et menuiserie générale et spécialisé dans les installations et le matériel pour cafés. Lui succède, en 1998, Bruno Debusschere et son entreprise GD MECA de production et vente de produits industriels tournage fraisage, toujours active à ce jour.

Publicités des années 1980 et photo du bâtiment en 2023 (Documents Nord-Eclair)

Depuis la plupart de ces sociétés ont mis la clef sous la porte, ainsi que d’autres entreprises, de bâtiment par exemple, qui n’ont été qu’éphémères. Une seule nouvelle installation commerciale est à signaler depuis, au n°18, en la personne de Laurence Deguines, qui exploite depuis 2021 un négoce de vêtements pour enfants qu’elle créée elle-même sous la marque « 3 ptits chats création ».

Logo 3 ptits chats création (Document site internet)

En un peu moins d’un siècle le panorama du quartier a considérablement évolué comme le montrent les photos aériennes de 1976, 2004 et 2023. En 1976, les champs, qui figuraient sur la photo de 1947, ont disparu avec la construction du quartier des 3 Fermes mais le château d’eau est encore là et on devine encore le n°29 dans la pointe. En revanche en 2004, plus de château d’eau et la pointe est un terrain vague et enfin en 2023, un nouvel immeuble d’appartements y a été construit. Quant au côté pair, il a vu apparaître un grand nombre de maison ces dernières années. L’ancien quartier industriel, à la limite de Lannoy, est devenu résidentiel.

Photos aériennes de 1976, 2004 et 2023 (Documents IGN et Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem, à Bernard Thiébaut pour son ouvrage Hem Mémoire en Images et à Bernard Moreau pour son Histoire de la ville de Lannoy

Le 123 boulevard de Fourmies

Herménégilde Da Silva ( que l’on prénomme Achille ) habite au 85 boulevard de Fourmies à Roubaix, au début des années 1950. Il fait l’acquisition d’un terrain vierge au 123 de ce boulevard. Cette parcelle se situe à l’angle de la rue Carpeaux, précisément au N° 83. Il demande un permis, en Octobre 1956, pour la construction d’un immeuble : une maison d’habitation avec magasin. Il fait appel à l’architecte J Delplanque pour dessiner les plans.

Plan de l’habitation ( document archives municipales 1956 )
vue aérienne 1957 la maison en construction ( document IGN )

Le rez de chaussée est composé du magasin, de l’entrée, la salle de vie, la cuisine et la cour. Le garage est accolé avec une entrée rue Carpeaux. A l’étage, se trouvent les cinq chambres et la salle de bains. L’ensemble représente une superficie de 107 m2. Les travaux se terminent en 1958.

La façade ( document archives municipales 1956 )

Herménégilde Da Silva est artisan en plomberie et couverture. Son magasin propose des articles d’électro-ménager : cuisinières, réfrigérateurs, téléviseurs, appareils de chauffage, sous les grandes marques nationales : Philips, Arthur Martin, Scholtés etc

Il communique rapidement, par de la publicité dans la presse locale.

publicité ( document Nord Eclair 1962 )

A la fin des années 1960, il développe des marques complémentaires, comme Fobrux et les célèbres cuisinières Coussement fabriquées à Roubaix.

Publicités ( documents Nord Eclair )

Il propose également, au début des années 1970, une gamme d’articles cadeaux, et reste bien sûr, le spécialiste de l’installation de chauffage central au gaz et au fuel.

publicité document Nord Eclair 1971

Herménégilde Da Silva cesse son activité en 1978. Le fonds de commerce est alors repris par Mme Francine Segard-Beulque et devient un magasin de décoration à l’enseigne Ambiance. Francine Segard propose une gamme de papiers-peints, moquettes, peintures et accessoires.

publicité document Nord Eclair 1978
publicité document Nord Eclair 1980
publicité document Nord Eclair

En 1982, Francis Segard, le mari de Francine, installe son commerce de Pompes Funèbres dans le garage au 83 de la rue Carpeaux avec l’enseigne Segard et Buisine.

Francis et Francine entretiennent d’excellentes relations avec les autres commerçants du quartier. Francis Segard est élu président de l’Union des Commerçants du Nouveau Roubaix en 1987.

Francis Segard ( document Nord Eclair 1986 )

Les affaires des pompes funèbres Segard et Buisine fonctionnent très correctement dans ce quartier du Nouveau Roubaix. Le manque de place se fait cruellement sentir. Francis et Francine décident alors d’arrêter le commerce de décoration « Ambiance » et de consacrer cette place disponible à la création d’une surface de vente spécifique à l’entreprise Segard et Buisine, en Mars 1988. L’agrandissement se réalise sous la gérance d’André Hue, le beau frère de Francis.

publicité document Nord Eclair 1988

En 2001 , le photographe Robert Vandeputte, au 125 boulevard de Fourmies juste à côté, cesse son activité. Le couple Segard reprend le local du studio-photo pour le transformer en funérarium en 2002 après travaux.

Photo BT 2024

Les pompes funèbres Segard et Buisine sont toujours présentes de nos jours aux 123 et 125 boulevard de Fourmies. L’entreprise est désormais dirigée par Benoit et Hervé Hue, les deux fils d’André Hue.

Photo BT 2024

Remerciements à Francis Segard ainsi qu’aux archives municipales

Il y a 50 ans, la braderie du Crétinier

En 1974, la grande Braderie du Crétinier s’est déroulée le 10 juin. De 14 heures à 20 heures, furent concernées les rues Castermant, Henri-Briffaut, Claude-Weppe et Patriotes. C’est une braderie commerciale plutôt qu’un vide grenier, qui propose des prix compétitifs, un accueil souriant, un choix très vaste, un service après-vente soigné, selon la formule consacrée.

La rue Castermant aujourd’hui doc AmWos

Pour la rue Castermant, on trouve les meubles de tradition Plouvier qui proposent également un service d’installation de cuisines. Le marchand de cycles de la gamme Peugeot de M. JC Servais fait également la promotion des cyclo-sports Garelli. Le magasin TELEWATT annonce des prix chocs pour la braderie avec service après-vente assuré et grandes facilités de paiement. L’agent officiel Renault, Michel Vanhée est au service de la clientèle au 83 rue Castermant. Le spécialiste Conseil Truffaut « votre jardin » propose des cages, des oiseaux, des aquariums et des poissons. Les chaussures Roger insistent sur les critères de choix, prix et qualité. Les établissements Roger Lefebvre vendent des feux de toutes marques, des salons en solde et des lustres en exposition, avec bien entendu des conditions exceptionnelles pour la braderie. Le Nemrod, café tabac de M. Bouchez signale sa présence dans la rue. La boucherie-charcuterie Marcel Muillie fait de même, avec comme slogan qualité et fraîcheur.

Herboristerie Cousin pub NE

C’est aussi rue Castermant qu’on peut retrouver les plantes médicinales de l’herboriste du Crétinier Jean Cousin, qui propose des produits diététiques. La parfumerie Françoise vend également des produits de maroquinerie et des parapluies. Le magasin d’alimentation générale Vanadervelt est un spécialiste des dragées. Le magasin de prêt à porter enfant et layette Annick propose une remise exceptionnelle de 5 % pour la braderie. Pierre Tricoit, électricien, réalise toutes installations et dépannages. La boucherie chevaline Vermeersch propose un grand choix de rôtis, poulain et cheval. Le magasin Subts met à la disposition de la clientèle des spécialistes télévision électroménager cuisine chauffage. Le magasin d’optique et surdité Turlur offre un grand choix de lunettes solaires et de nouvelles jumelles. La droguerie de Simone Brunin spécialiste des peintures Novémail et Idaline, offre 10 % de remise sur tous ses articles. La boulangerie pâtisserie Huyghe Rosé participe à la braderie. Le spécialiste du frais en fruits et légumes « au jardin d’Espagne » propose des ventes promotionnelles. La librairie papeterie de Mme Vandecrux est bien fournie en cartes postales, stylos, montres, romans photos et revues illustrées en solde.

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Pour la rue des Patriotes, le fleuriste Trianon de M. Marquette-Flipo vend fleurs coupées, séchées et soie et des cadeaux. Les vidanges Duthoit interviennent pour le curage de toutes les fosses et le débouchage d’égout.

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Pour la rue Henri Briffaut, on brade chez Mary-Thérèse magasin de prêt à porter féminin, qui annonce « rien que des articles de marque ». Il y a également le spécialiste du chauffage central au gaz idéal standard Sogor Petit. Les trois magasins de meubles électro ménager et radio télévision des établissements Desmarchelier accueillent la clientèle aux 113-108-110. Les établissements Duponchel proposent choix, qualité, prix et bonnes facilités de paiement ainsi que le service après vente pour leurs produits de radio télévision, électroménager et meubles. Mme Laporte qui tient une mercerie lingerie chemiserie, propose une remise braderie de 10 %. La maison Debeurme Renard offre un choix de plantes et fleurs artificielles, ainsi que des articles funéraires.

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Pour la rue Claude Weppe, le salon de haute coiffure « Art et coiffure » est un spécialiste des assouplissements et coloration, manucure, maquillage et produits de beauté. Le magasin Helen, pulls hommes et femmes, propose des soldes de grandes marques à des prix braderie. Louis Lemaire est le dépositaire de grandes marques de chauffage central gaz, mazout, charbon et d’installations sanitaires.

Il y avait vraiment de quoi attirer le chaland pour cette braderie du quartier du Crétinier !

Le caviste du Nouveau Roubaix

Le 129 du boulevard de Fourmies a toujours été occupé, depuis des décennies, par un commerce de vins et liqueurs. Dans les années 1930, la boutique est gérée par L. Reumont, puis ensuite par Mme Routier.

Adrien Buisine est né en 1919 à Marcq en Baroeul. Il est chevillard à son compte, à l’abattoir de Lille et est spécialisé en viande chevaline. Les affaires fonctionnent correctement, mais sa passion reste l’oenologie, il adore déguster et comparer les grands vins, et en particulier ceux de la région bordelaise. Il souhaite changer de métier, et reprend le commerce de vins du boulevard de Fourmies, devenu libre d’occupation à la fin des années 1940.

Adrien Buisine ( document M. Buisine )

C’est une boutique d’environ 50 m2. Adrien est caviste, il propose à sa clientèle un grand choix de vins, liqueurs, spiritueux, apéritifs, alcools etc.   Il garde l’enseigne existante : Aux Caves des Boulevards. Adrien est marié à Olga. Ils ont un fils Guy. Ils habitent dans un premier temps à l’étage, mais le logement est trop petit, ils emménagent alors dans une maison à Flers Babylone.

Adrien, sa mère Julienne et son fils Guy devant la devanture ( document M. Buisine )

La photo ci-dessous date du début des années 1950. On y reconnaît Adrien assis sur un tonneau, à côté de son fils et sa femme Olga. Sur le terrain vierge voisin, sera construit peu de temps après, le magasin de Jean Duthoit au 127, le studio photo de Robert Vandeputte au 125, et le commerce d’électro ménager de H Da Silva au 123 au coin de la rue. Les maisons que l’on aperçoit au fond sont situées dans la rue Carpeaux.

Devant le magasin boulevard de Fourmies ( document M. Buisine )

De même sur la photo ci-dessous, se trouve donc à droite le commerce d’alimentation de M. Prouvost Dugimont au 131 et à gauche le terrain vague où sera construit le magasin de Jean Duthoit au 127. Les maisons dans le fond, se trouvent dans la rue Rubens.

Olga et Guy devant la façade ( document M. Buisine )

Adrien et Olga prennent un soin tout particulier à soigner la vitrine, changent régulièrement de thème de façon à faire venir le client. Ci-dessous vitrine avec de nombreuses bouteilles de Mandarine Napoléon

La vitrine Mandarine Napoléon ( document M. Buisine )

Adrien est vraiment un homme passionné par le vin. Il s’approvisionne régulièrement chez les producteurs et vignerons et en particulier chez les établissements Ouzoulias à Libourne. Il recherche toujours dans les domaines et châteaux, des vins exceptionnels à des prix compétitifs et se fournit également chez un grossiste local, les Ets Broutin rue de Toulouse à Roubaix, ainsi que par des représentants multicartes. Dans le fond du magasin où sont stockés les tonneaux de vins, il met en bouteille lui même les vins qu’il sélectionne pour les proposer au meilleur prix.

Adrien et Olga ( document M. Buisine )
Adrien et son ami le boulanger Omer Fassin du boulevard de Fourmies.( document M. Buisine )

Adrien est intronisé dans la confrérie de la Jurade de Saint Emilion qui entretient la mémoire des vins et assure leur succès à travers le monde. Adrien fait partie désormais des 140 jurats qui perpétuent les valeurs de partage, de découverte, de transmission et de tradition.

la confrérie La Jurade de Saint Emilion ( document collection privée )
Adrien intronisé, vêtu de sa toge( document M. Buisine )
son précieux diplôme ( document M. Buisine )

Adrien entretient d’excellentes relations avec les commerçants du boulevard de Fourmies. Il est président de l’Union des Commerçants du Nouveau Roubaix, président du Comité des fêtes du quartier, et il devient membre titulaire de la Chambre de Commerce de la Métropole.

Adrien est administrateur de la CIRCI, caisse de retraite pour les travailleurs indépendants. Sa deuxième passion c’est son action de militant au sein des organismes chargés de défendre les intérêts de sa profession. Comme son maître à penser Jean Dearx, il milite de manière à ce que la profession ne soit pas asphyxiée : « Se spécialiser, s’unir ou périr ! ». En 1969, il devient membre de l’UCAM Union des Commerçants et Artisans de la Métropole. Pendant toute sa carrière, il va lutter pour la défense des Commerçants et Artisans et en particulier sur la loi de 1968 sur l’assurance maladie obligatoire des travailleurs non salariés.

Adrien fait alors partie du CID, Comité d’Information et de Défense, qui devient quelques temps après, le CIDUNATI, Confédération Intersyndicale de Défense et d’Union Nationale des Travailleurs Indépendants. Il négocie et discute au plus haut niveau et en particulier avec Maurice Schuman, ministre des affaires sociales en 1969 et Robert Boulin, ministre de la Santé en 1970.

document Nord Eclair
( document M. Buisine )
Adrien et Olga avec des amis dans les années 1970 ( document M. Buisine )

Olga, qui aide son mari dans le magasin, surtout pendant ses autres occupations, décède en 1977. Adrien ferme son magasin à la fin de l’année 1984 et prend sa retraite.

De nos jours, au 129 boulevard de Fourmies, se trouve le café de la Presse du Boulevard.

Photo BT

Remerciements à Michèle et Florence Buisine ainsi qu’aux archives municipales.

Château Wattinne

Le dernier château de la ville de Hem se situe à la limite de la ville de Forest-sur-Marque. Il est édifié au bout de la route de Forest (actuelle avenue Henri Delecroix) à Hem, construit aux environs de 1650 par l’intendant du château d’Hem, et appartient à la famille Wattinne depuis le milieu du 19ème siècle. Certaines cartes postales du début du vingtième siècle le situent pourtant sur le village de Forest, devenue Forest-sur-Marque au début des années 1920.

Il y avait sûrement un château dans cette dernière. C’est ce que laisse à penser une Bibliographie « La France Gallicane » sous la rubrique: « Anciens Seigneurs de Forest » dans laquelle on peut lire :  » En 1095 vivait le Chevalier Gossuin de Forest qui eut le malheur de tuer involontairement, à Tournai, le Comte Henri de Bruxelles, beau-frère de son Seigneur ». Mais il ne s’agissait en tout cas pas de celui-ci.

Situation du château Wattinne sur plan et CPA de Forest le représentant au début du vingtième siècle (Documents Historihem et collection privée)

Le nom de Watine ou Wattinne, sous quelque forme qu’il soit écrit, est l’un des plus anciens noms de Flandre. En l’occurrence, la famille Wattinne qui achète le château hémois est originaire de Roubaix-Tourcoing. Fidèle Wattinne, né en 1800 à Tourcoing, a épousé Bonne Prouvost en 1825 à Roubaix où il est décédé en 1870.

Le couple a eu quatre enfants dont le dernier Augustin est né en 1843. Celui-ci a épousé Clémence Watine, fille de Philippe Watine et Clémence Wattinne, née en 1847, et le couple a eu 2 fils : Auguste en 1870 et Georges en 1871, avant le décès de Clémence à l’âge de 26 ans en 1873.

Photo d’Augustin en 1894 (Document Historihem)

A cette époque Augustin est négociant, installé au 38 rue Saint-Georges (actuelle rue du Général Sarrail ) à Roubaix, dans la portion de cette rue qui relie l’avenue de la Gare à la rue du Bois (vers la gauche) et la rue de l’Hospice (vers la droite). Le couple a manifestement sa vie privée centrée sur Forest dont le centre est beaucoup plus proche de leur château que sur Hem dont le centre est plus lointain.

CPA de la rue Saint-Georges au début du vingtième siècle et la même portion de rue aujourd’hui (Documents collection privée et Google Maps)

C’est ainsi qu’en 1898, Augustin Wattinne succède à Edmond Beghin en tant que président d’honneur de la société musicale forestoise : la fanfare Sainte-Cécile, fondée 20 ans plus tôt par Edmond Beghin avec quelques autres mélomanes, pour animer les différentes fêtes locales.

Drapeau de la fanfare Sainte-Cécile lors d’une fête locale (Document collection privée)

C’est sans doute aussi pour cette raison, qu’après le décès de son épouse, Augustin veut exaucer son vœu le plus cher, à savoir la naissance d’une école catholique à Forest pour assurer l’éducation chrétienne des enfants et, plus particulièrement, des jeunes filles. C’est chose faite en 1894, avec la construction de l’école Sainte-Marie, dans la rue des Stations (actuelle rue des Roloirs), toute proche du Château.

CPA de la rue des Stations au début du siècle et photos de 2022 et 2023 au même endroit (Documents collection privée et Google Maps)

L’abbé Gourdin, curé de la paroisse, lui fait connaître la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny et 4 religieuses arrivent à Forest en 1894, pour la première rentrée. La grande maison toute neuve, construite à leur intention, reçoit le nom de fondation Clémence Wattinne. Six ans plus tard, au décès d’Augustin, en 1901, leurs fils Auguste et Georges reprennent le flambeau.

Photo de l’école dans l’actuelle rue des Roloirs en 1994 à l’occasion de son centenaire et gros plan sur l’inscription murale (Documents Nord-Eclair)

Les deux fils d’Augustin et Clémence ont installé, au vingtième siècle, leurs entreprises de négoce à Roubaix dans 2 bâtiments voisins. Auguste, père de 5 enfants, tient son commerce de tissus au 26-28 rue du Château, tandis que son frère Georges, père de 3 enfants, exerce son activité de négociant au n°24 de cette même rue.

Les n°26-28 rue du Château à Roubaix dans les années 1960 et 2023 et les n°20-24 dans les années 1990 (Documents BNR et archives municipales)

En 1903, l’école rencontre des difficultés dues à l’interdiction faite aux religieuses, par l’état, d’enseigner. C’est alors Laure Lestienne, l’épouse d’Auguste, qui décide d’enseigner en lieu et place de celles-ci afin que l’école ne disparaisse pas, tandis que les sœurs restent à Forest pour s’occuper des malades et de l’église. Durant la Grande Guerre, les Allemands s’installent au château Wattinne et l’école Sainte-Marie devient un moment une écurie. Puis les religieuses quittent la ville où d’autres directrices se succèdent à la tête de la petite école.

La tour du château Wattine réplique de la chapelle du château d’Hem et photo de celle-ci (Documents Historihem)

Des processions religieuses sont organisées du château vers l’église de Forest dans les années 1910. Le château s’orne, à l’arrière de son aile gauche, d’une tour qui est la réplique quasi exacte de la chapelle du Château d’Hem (sur le sujet de ce château voir un article précédemment édité sur notre site). C’est au début du vingtième siècle que l’aile de la cour est rehaussée d’un étage par un architecte hémois.

Une procession religieuse aux alentours de 1915 depuis le château vers l’église de Forest (Documents Historihem)
Des attelages dans la cour (Documents Historihem)

Quant aux jardins, répartis sur 7 hectares superbement entretenus, celui qui se situe à l’avant de la maison est orné d’un magnifique sapin acheté aux floralies de Gand en 1910 et toujours debout au début des années 2000. Ajoutés aux 7 hectares de pâtures la propriété s’étend sur 15.000 mètres carrés.

Photo panoramique du domaine en 1933 (Document IGN)
Un aperçu des jardins et la salle de billard donnant sur l’un d’eux en 1926 (Documents Historihem)
Le sapin acheté en 1910 aux floralies de Gand et toujours debout en 2004 (Documents Historihem)

Article dédié à Gérard Vanspeybroeck, notre président récemment disparu. Remerciements à l’association Historihem.

209 avenue Roger Salengro

L’architecte René Dupire dont le cabinet se trouve boulevard de Cambrai, demande, en Juin 1934, un permis de construire pour une propriété à usage d’habitation pour Mr Raux, chef d’entreprise, située sur le boulevard industriel à Roubaix.

façade de la propriété ( document archives municipales 1934 )
Publicité Edouard Raux ( document archives municipales )

Après le décès du ministre Roger Salengro en 1936, le boulevard industriel est renommé : avenue Roger Salengro. L’entreprise de matériaux de construction d’Edouard Raux se situe alors au 171 de cette avenue. Elle est construite sur un terrain de 5000 m2. Dans les années 1950, au 171 avenue Roger Salengro, Edouard Raux crée la SAVCA ( Société Anonyme pour la vente de tous Combustibles et Appareils ) et continue de diriger son entreprise de matériaux de construction. Au début des années 1960, suite à la forte implantation de nouveaux logements, la municipalité décide d’une nouvelle numérotation des habitations. Le 171 de l’avenue Roger Salengro devient alors le 227. L’entreprise d’Edouard Raux continue de se développer, il fait installer, en 1963, une citerne enterrée de 35.000 litres de liquide inflammable (mazout) sur son terrain. Les travaux sont réalisés par l’entreprise Delezenne pour le terrassement et les Ets Despierre pour la cuve.

Plan cadastral de 1963 ( document archives municipales )

D’après le Ravet Anceau de 1968, suite à une deuxième nouvelle numérotation des habitations, on trouve au 227 avenue Roger Salengro deux entreprises : la SAVCA, vente combustibles liquides et gazeux et la Société Nouvelle de Carrosserie Automobile.

Publicité ( document archives municipales )
Publicité Nord Eclair

En Mai 1974, le garage Ponthieux ( concessionnaire Ford installé depuis 1930 à Tourcoing au 77 rue de Roubaix ) ouvre une nouvelle agence à Roubaix sur ce terrain de 5600 m2 dont 1000 m2 d’atelier. A noter un nouveau changement de numérotation : le 227 est devenu le 209. Pour son inauguration, le garage propose la vérification gratuite de tout véhicule : « Contrôle Clinique » pendant quelques jours, l’occasion de présenter à la clientèle, les nouveaux locaux dont l’atelier couvert, clair, propre et spacieux. A la fin de cette même année, le garage propose toute la gamme des véhicules 1975 au tarif de 1974.

Publicités ( documents Nord Eclair 1974 )

En Juillet 1987, le garage de l’Europe ( concession Volvo ), installé auparavant rue des Champs s’installe dans les locaux.

Publicité ( document Nord Eclair 1987 )

En juin 1988, Patrick Jartel reprend le garage et crée la « Société Nouvelle du Garage de l’Europe ». La nouvelle entreprise est placée sous la responsabilité de Philippe Platel pour le service commercial et de Pierre Platel pour l’atelier et le Service Après Vente. En novembre 1988, après quelques travaux le garage peut rouvrir et surtout développer la gamme des véhicules Volvo mais aussi créer une agence de véhicules Toyota.

( documents Nord Eclair 1988 )

Le garage de la « SN Garage de l’Europe » toujours sous la direction de Patrick Jartel, se spécialise en véhicules d’occasion toutes marques, en 1990..

( document Nord Eclair 1990 )

En 1992, Patrick Jartel directeur de la SN Garage de l’Europe depuis 1988, reprend l’ancien garage Seat du boulevard Gambetta et, en 1994, il ouvre un centre de voitures d’occasion haut de gamme dans les anciens bâtiments de la SARDA au 61 63 rue du maréchal Foch.

Patrick Jartel ( document Nord Eclair 1994 )

Le garage du 209 de l’avenue Roger Salengro devient en 2000, agent de la marque Skoda du groupe Volkswagen. Les clients sont accueillis par Christian Mallart.

( document Nord Eclair 2000 )

En Décembre 2001, c’est au tour du concessionnaire MBBM d’arriver sur place au 209. Cette concession VW et Audi, créée par Mr Mandron puis gérée par Mr Rogier, se trouvait auparavant au 230 de l’avenue Motte .

( document Nord Eclair 2001 )

Enfin, l’année suivante, en 2002, le concessionnaire Valauto de Roncq reprend l’établissement, toujours sous la marque Volkswagen.

document Google Maps 2008

Dirigé par Nahim Taleb depuis 2004, le garage se développe fortement et le manque de place se fait cruellement sentir. Pour remédier à ce problème récurrent, la direction envisage de reprendre, en 2015, une partie de la propriété voisine ( terrain de l’ancienne habitation d’Edouard Raux ) pour agrandir la concession automobile.

document archives municipales 2015

Malheureusement le projet n’aboutit pas et doit être définitivement abandonné. Pour remédier au problème de place, de circulation et de stationnement des véhicules, le garage négocie alors une ouverture sur l’avenue de Verdun.

document archives municipales

Depuis les années 1960, le garage du 209 de l’avenue Roger Salengro a connu bien des marques et des propriétaires différents. Fort heureusement la situation s’est stabilisée depuis plus de 20 années que Valauto occupe les lieux pour la plus grande satisfaction des clients.

Document Valauto Roubaix

Remerciements aux archives municipales.

Transports Le Bélier

Michel Destoop est élevé dans une famille de bouchers à Tourcoing. Sa voie semble toute tracée mais il épouse, en juin 1966, Annie Destoop, fille d’un poissonnier de Roubaix, 161 boulevard de Fourmies, Pierre Victor, et petite fille d’un transporteur de Croix, 331 rue des Ogiers, Alphonse Victor, messagerie de Roubaix-Lille-Tourcoing et déménagements.

Transports Alphonse Victor (Document Annie Destoop)

Avec le soutien financier de son beau-père, Michel décide, dès janvier 1967, de fonder sa propre société de transports, la société Michel Destoop. L’entreprise a d’abord pour adresse la poissonnerie à Roubaix. C’est Annie qui s’occupe de la comptabilité et de la partie administrative.

A l’époque, pas besoin d’obtenir une capacité ; il suffit de posséder son permis poids lourds et d’acheter une licence. Michel achète un premier camion isotherme et commence à charger le poisson fraichement arrivé à Boulogne pour le livrer directement dans les poissonneries de la région. A cette époque le poisson est transporté dans la glace, dans des caisses en bois.

Premier camion isotherme (Document Annie Destoop)

Puis la société installe son siège social au domicile du couple, 3 rue Germain Pilon à Roubaix. Dès 1960, Pierre Victor a déposé une demande de permis de construire pour un garage, à cette adresse, avant d’en déposer une autre, six ans plus tard, pour construire un appartement à l’étage, dans lequel s’est installé le couple après son mariage. Comme le montre le plan de situation, le domicile est proche du coin de la rue Rubens, le long de laquelle court le mur de clôture de l’usine Cruet. C’est là que Michel gare son camion durant la nuit.

Plan de situation du 3 rue Germain Pilon et photo panoramique du quartier dans les années 1950-1965, photo du 3 rue Pilon en 2022 et panorama en 2024 (Documents archives municipales de Roubaix, IGN et Google Maps)

La petite entreprise démarre de façon très satisfaisante et se développe au fil des années avec l’achat de 3 camions supplémentaires. Il s’agit dès lors de camions frigorifiques, indispensables en raison de l’apparition du surgelé. Tous les camions sont alors garés dans la rue Rubens et, lorsque la démolition de l’usine Cruet est décidée, il faut se mettre à la recherche d’un local pouvant les accueillir.

Camion Mercedes de l’entreprise (Document Annie Destoop)

Le couple Destoop, qui a 2 fils : Christophe et Ludovic, trouve un terrain à acheter à Hem, au n°13 de la rue Braquaval, appartenant à Mr Vanwynsbergue, gérant d’une entreprise de construction hémoise. Leur nouvelle habitation est construite sur ce même terrain en 1982 et la société y installe son siège social et ses camions dans le grand parking aménagé à cet effet.

Photo panoramique de la rue Braquaval en 1963 avec le terrain marqué d’un point blanc et Michel Destoop devant l’un de ses camions dans les années 1970 (Documents IGN et Annie Destoop)

L’emménagement de l’entreprise à Hem se poursuit avec l’achat d’une 2ème partie de terrain, qui jouxte le premier, appartenant à Mme Crepel, sur lequel se trouve une maison et des garages. L’ensemble de ces constructions est rasé pour y construire le bâtiment SCI les Béliers au début des années 1990. La société de transports a quant à elle pris le nom de SA Le Bélier, nom en forme de clin d’oeil pour le signe astrologique de plusieurs membres de la famille. Le nouvel immeuble abrite les bureaux et les ateliers tandis que le stockage de pièces a lieu au sous-sol et à l’étage.

Photo aérienne de l’an 2000 avec l’habitation, l’entrepôt et les camions garés dans la cour (Document IGN)

Peu à peu la flotte de camions de l’entreprise augmente encore pour atteindre 26 véhicules. La société emploie alors 40 à 45 personnes sur 3 sites : Hem, Carvin et Boulogne ; le personnel de bureau tout comme les préparateurs de nuit et de jour restent fidèles à cette entreprise familiale dans la durée . Evolution oblige : le transport se concentre sur la prestation de services aux supermarchés Match de la région qu’il faut approvisionner en poisson. La préparation se fait à Boulogne et la livraison a lieu dans la même journée.

Cachet de la société, en-tête et pied de page du papier à lettres, calendrier publicitaire des 3 sites pour la société et la gare des marées à Boulogne (Documents Annie Destoop et Facebook)

Par la suite la préparation se fera de nuit avant livraison des différentes plates-formes quotidiennement, y compris en Belgique. Puis avec le développement des surgelés, le transport ne concerne plus que le seul produit de la mer mais l’ensemble des produits surgelés. A Carvin, les locaux sont équipés de bureaux et d’une réception mais aussi de matériel frigorifique et des congélateurs indispensables pour ces nouveaux produits.

Les camions Le Bélier, aisément reconnaissables avec leur couleur vert et blanc sillonnent les routes de la région Nord Pas-de-Calais mais aussi la région parisienne, la Bretagne et la Vendée. La société livre également les Pays-Bas et l’Allemagne et un portique de lavage est aménagé dans le parking du site hémois afin d’assurer le transport dans des camions toujours rutilant de propreté.

Les camions Le Bélier aux couleurs vert et blanc au parking et sur route et le portique de lavage à Hem (Documents Annie Destoop et Facebook et photo BT)

Pendant toutes ces années d’activité la société fait preuve de dynamisme tant dans la diversification des denrées transportées que dans les objets publicitaires offerts à ses clients. A priori pas de publicité dans les journaux mais la simple mention de l’entreprise dans le répertoire des commerçants, artisans, professions libérales d’Hem en 1984 ainsi que dans le guide pratique de la ville de l’an 2000. Mais des cadeaux et gadgets à foison pour la clientèle : porte-clef, lampe de poche, stylos, décapsuleurs, pinces à billets, couteaux suisses, camions miniatures ….

Objets publicitaires Le Bélier et camion miniature (Documents Annie Destoop)

Mais en 2020, Michel Destoop décède subitement et, deux ans plus tard, son épouse Annie, en accord avec leurs deux fils, décide de vendre l’entreprise. Ceux-ci y ont travaillé, après leur service militaire, Christophe, au bureau, pour le domaine administratif mais aussi en tant que chauffeur, et Ludovic, au garage et sur le terrain en tant que chauffeur mais ils ne souhaitent pas la reprendre. Tandis que Christophe dirige le site de Carvin dans la société de transports qui a repris la marque, les camions et la clientèle, Ludovic installe une carrosserie dans l’ancien entrepôt du site de Hem.

La partie garage se compose d’une fosse, d’un local de préparation et d’une cabine de peinture. Ludovic y travaille avec son fils, Pierre, qui a fait des études de carrosserie et, dans un premier temps, ils se consacrent aux poids lourds avant d’étendre leur activité peu à peu aux véhicules légers. Le bureau, aménagé avec beaucoup de goût est le domaine de Christelle, l’épouse de Ludovic et une nouvelle affaire familiale est donc à présent installée sur l’ancien site hémois des transports Le Bélier.

La carte de visite de la carrosserie Destoop, le garage et les bureaux (Photos BT)

Remerciements à la famille Destoop.

Jany Fleurs

Jean et Maurice Delannoy dirigent la société Delannoy Rouzé, grossiste-négociant en fourrage, paille, grains, farines, légumes secs et pommes de terre, est implantée au 15 et 17 rue Perrot à Roubaix ( entre le boulevard de Strasbourg et le quai de Brest ) sur un terrain de 1200 m2 et livre tous les fermiers de la région.

collection privée

Une fille, Jeanne, née en 1935, est l’aînée de cette famille de 8 enfants. Jeanne Delannoy se marie en 1953, avec Maurice Tanchou, ouvrier boulanger. Elle souhaite créer son commerce ; on lui conseille fortement de trouver un local bien placé dans une rue commerçante et son choix se porte sur le boulevard de Fourmies, car le quartier du Nouveau Roubaix s’est déjà bien transformé et continuera à se développer dans les années à venir. Elle fait l’acquisition d’un minuscule estaminet, en piteux état, au 145 du boulevard, tenu par A. Duquesnoy. Jeanne vend alors à la clientèle les produits proposés par ses parents et en particulier la graineterie. Jeanne a le sens du commerce, travaille dur et ne compte pas ses heures ; les affaires démarrent correctement. Elle propose également des semences potagères, car nous sommes encore en période d’après guerre, et les roubaisiens cultivent eux-mêmes quelques légumes dans leur jardin. Puis Jeanne commence également à vendre quelques fleurs et plantes de décoration. Les affaires de la petite échoppe se développent, et en 1958, Jeanne et Maurice reprennent le terrain voisin vierge, au 143, pour y construire enfin, un magasin digne de ce nom. Ils demandent à l’entreprise de M. Delfosse, située au 39 rue de Crouy à Roubaix, d’effectuer les travaux : la construction du magasin, de la cuisine et de la réserve.

document archives municipales
Photo IGN 1958

Jeanne peut alors développer les ventes de fleurs et de plantes vertes au détriment de la graineterie. L’enseigne choisie est « Jany Fleurs » et Maurice abandonne son métier de boulanger en 1963, pour aider son épouse à la tenue du magasin. En cette même année 1963, Jeanne et Maurice décident de créer un étage au-dessus du magasin. Ils font encore appel à M. Delfosse pour effectuer les travaux , car ils apprécient ses compétences.

document archives municipales
publicité Nord Eclair 1967

En 1967, ils font encore transformer la façade de leur magasin par le décorateur Max Ecoeur à Lomme.

document archives municipales

Au fil des années, la clientèle a vu grandir ce commerce sympathique qui arrive en 1967 à l’âge adulte. C’est l’occasion de faire paraître un article dans Nord Eclair. Jany Fleurs c’est 17 m de façade, 17 m de lumière, de fleurs, de plantes. Pas un seul passant ne sait résister à l’enchantement de ces vitrines imposantes. Jeanne et Maurice ont réussi à constituer un véritable paradis du bon goût, de l’élégance et du sens artistique.

publicité Nord Eclair 1967

Jeanne s’approvisionne pratiquement chaque jour de la semaine en fleurs, au Marché d’Intérêt National (MIN), afin de proposer des fleurs ultra-fraîches à sa clientèle. Jany Fleurs est bien sûr dépositaire Interflora qui permet de livrer en quelques heures, partout en France de superbes bouquets. La fraicheur des fleurs vendues, les bouquets, les compositions florales, les plantes vertes, les magnifiques coupes en opaline ont permis à Jany Fleurs de recevoir des prix : le 2° prix à l’Exposition Florale de Roubaix, la coupe de la ville de Wasquehal. Le slogan publicitaire de l’époque : Il y a des fleurs partout mais vous les trouverez présentées avec art et originalité chez Jany Fleurs.

publicité Nord Eclair

Jeanne assure les livraisons à domicile avec sa 2 CV, pour tous les bouquets d’anniversaire, les compositions florales, les sapins à l’époque de Noël, les plantes pour les mariages, les coussins pour les deuils. Au début des années 1970, ils reprennent le bâtiment à l’angle de la rue David d’Angers qui était occupé par P. Depoorter et réalisent alors des travaux d’agrandissement du magasin.

document Google Maps
document Google Maps

Maurice décède en 1989 et Jeanne continue l’activité aidée par son fils Jean- Paul. Elle prend sa retraite en 2005 à l’âge de 70 ans et c’est lui qui reprend le commerce. La situation se dégrade dans les années 2000 en raison de la concurrence des commerces de fleurs coupées et des problèmes récurrents de stationnement sur le boulevard de Fourmies qui entrainent la fermeture définitive du magasin Jany Fleurs le 15 Septembre 2009. Au début des années 2010, le fond de commerce est repris et divisé en 2 par la Banque Populaire et le Crédit du Nord qui occupent désormais les locaux.

Photo BT

Le 1er Décembre 2017, Mélanie Tanchou, la petite fille de Jeanne, ouvre un commerce de fleurs, à deux pas, au 219 du boulevard de Fourmies. Le magasin s’appelle « Miss Jany Fleurs Création » ; c’est bien sûr, un clin d’oeil au commerce de sa grand mère fermé depuis 2009.

Mon enfance dans la boutique de ma grand-mère, ce sont les plus beaux jours de ma vie, dit-elle. Mélanie y travaillait avec sa grand-mère Jeanne, et son père Jean-Paul, décédé depuis, en 2011.

Plan cadastral
document Nord Eclair 2017

Dans sa petite boutique, Mélanie propose uniquement des compostions « faites maison ». Je fais tout moi-même, dit-elle, et je ne vais jamais proposer les mêmes créations, pour que ce soit toujours différent d’un jour sur l’autre.

Photo BT

Les deux particularités de son point de vente, c’est d’abord un rayon cadeaux de naissance en forme de bouquets, puis la création d’ateliers pour enfants et pour adultes, pour leur apprendre à faire des compositions florales, et que chacun puisse repartir avec sa création.

document Jany Fleurs

Six mois après l’ouverture, Mélanie apprend que le Crédit du Nord du boulevard de Fourmies va fermer ! Elle saute sur l’occasion et commence la négociation pour revenir au magasin d’origine, à côté de la Banque Populaire. Mélanie ferme son magasin du 219 et s’implante enfin au 143 du boulevard de Fourmies en Août 2018.

Photo BT

Près de dix ans après la fermeture du 143 145 en 2009, le magasin Jany Fleurs est donc de retour. Mélanie y prépare toujours des bouquets de fleurs d’une fraîcheur irréprochable, avec le plus grand soin et la plus grande originalité.

documents Jany Fleurs

De plus, elle s’investit personnellement dans le quartier puisqu’elle devient présidente de l’Union des commerçants du boulevard de Fourmies.

documents Jany Fleurs

Remerciements à Jeanne et Mélanie Tanchou, ainsi qu’aux archives municipales.

Salle Leplat

A la fin des années 1970, la rue du Docteur Coubronne, bien qu’elle se situe au centre ville et conduise directement à la place d’Hem, est encore une rue bordée de champs, comme le montrent la photo panoramique de 1976. Pourtant durant les années suivantes, la rue va changer d’aspect avec 2 constructions importantes de part et d’autre de la chaussée à savoir la Résidence de la Marque en 1981 et la Salle Leplat en 1982.

En effet en 1982, l’Etat ayant versé à la région une somme destinée à combler le déficit en halles de sport des collèges la ville de Hem saisit l’occasion en choisissant de construire une salle polyvalente sur un terrain tout proche du collège Elsa Triolet mais situé rue du Docteur Coubronne face à la résidence de la Marque.

Cette salle octogonale est semblable à la Halle Breughel construite à Villeneuve d’Ascq. D’une surface de 1250 mètres carrés environ elle est destinée à accueillir tous les sports.Son coût s’élève à plus de 4.000 000 de francs subventionné pour plus de 850.000 francs par la région et 300.000 francs pour le département. Le reste, à la charge de la commune, est financé par des emprunts échelonnés sur 2 ans.

Maquette de la future salle (Document Nord-Eclair)

En 1982, la première pierre du chantier de construction de la salle Leplat est posée par Jean-Claude Provo, alors maire de la ville, mais c’est Marie-Marguerite Massart, nouvellement élue qui, en 1983, en compagnie de Noël Josephe, président du conseil régional, inaugure la halle de sport qui porte le nom d’un ancien maire de Hem, de 1947 à 1977, à savoir Jean Leplat, auquel Mme Massart rend au passage un vibrant hommage.

Inauguration de la salle Leplat en octobre 1983 (Document Nord-Eclair)
Photo panoramique de 1988 avec la nouvelle salle face à la Résidence de la Marque (Document IGN)

L’installation de cette salle polyvalente marque en fait la volonté commune des élus locaux, de l’ancienne comme de la nouvelle municipalité, de doter la ville d’équipements sportifs et publics de qualité afin de permettre l’épanouissement de la vie associative et collective.

Ainsi la salle est très vite utilisée par les collégiens d’Elsa Triolet et les membres des associations sportives du centre ville. Plus tard elle sera surtout occupée par les élèves des deux écoles les plus proches, à savoir De Lattre de Tassigny et Notre Dame de Lourdes.

Mais, de par sa conception, elle est aussi appelée à accueillir diverses manifestations, banquets et réunions publiques et se trouve dotée des équipements nécessaires à sa transformation éventuelle en salle de spectacles. C’est ainsi que, dès lors, se succèdent les thés dansants et même, en 1984, un tournoi de belote organisé par l’Office Municipal des Sports qui réunit plus de 200 personnes en 92 équipes.

Tournoi de belote en 1984 (Document Nord-Eclair)

Toutefois la salle a, au départ , été créée pour le sport. Elle sert donc au club de volley-ball de Hem, qui a alors son siège au café d’Hem Bifur et qui y pratique le volley détente. Y sont aussi pratiqués le football en salle (Futsal) pour les entrainements et le Handball pour les compétitions.

Club de volley-ball de Hem en 1975-76 (Document Historihem)
Club de handball (Documents Facebook du club)
Affiches et logos de handball à Hem (Documents Facebook)

La salle au fil des ans montre aussi sa véritable polyvalence en servant de salle de banquet par exemple. Ainsi 1994 est l’année de « La Brasserie du Commerce », c’est-à-dire, « l’opération moules » le jour de la braderie. Ce jour-là les commerçants de Hem régalent 350 convives dans la salle Leplat où ont été installées de longues tables recouvertes de sets « Hem en fête ». Après plusieurs soirées de préparation et plusieurs heures de nettoyage sur le parking de la salle, quelques 400 kilos de moules et 200 kilos de frites sont servis à table le midi pour le plus grand plaisir des « bradeux ».

Photos de la salle Leplat et publicité pour l’événement (Doc MPD)

La salle Leplat ce sont aussi des salons multiples. Ainsi, dans les années 2000 une exposition y est organisée : le salon de la femme, en 2002, où, parmi bien d’autres, le « stand » du commerce Marie-Paule Cadeaux est le plus attractif possible et représente au mieux les différents types de produits accessibles dans sa boutique, petite par la taille mais grande par le contenu proposé.

Photo de l’exposition de 2002 à la salle Leplat (Document collection privée)

C’est également le lieu où sont organisés les salons des collectionneurs : bourses multi-collections, salon du disque. Ainsi dans les années 2010, le salon du disque remporte un vif succès chaque année et c’est le personnage dessiné par Teel pour la bande dessinée « Au temps d’Hem » qui inspire l’annonce de l’événement sur affiche et la réception des visiteurs à l’arrivée à la salle.

Affiches et accueil au salon du disque (Documents internet)
Bourses multi-collections des années 2010 (Documents Voix du Nord)

C’est enfin un lieu de concerts, alors que le Zéphyr n’existe pas encore. En témoigne notamment le printemps musical organisé en 2011. Comme souvent c’est l’occasion pour l’ensemble orchestral d’Hem de se produire devant de nombreux spectateurs et cette fois des chorales d’hommes de Tournai et Halluin font entendre leurs choeurs entre les morceaux de musique variée (Classique, variétés, musique de films)

Affiche du printemps musical de 2011 (Document Historihem)
Les spectateurs, l’ensemble orchestral et l’orchestre junior (Documents Historihem)

En 2014, c’est à nouveau le sport qui est à l’honneur. Le boxeur hémois Daouda Sow, vice-champion olympique à Pékin et champion de France, organise un vendredi à Hem la soirée « Noble Art’s », un gala mêlant combats de boxe et spectacle.   Au menu : trois combats professionnels et cinq combats amateurs dont un féminin, entrecoupés de prestations de parkour (acrobaties urbaines), de hip-hop, de beat-box et de street work out (musculation sur mobilier urbain).

Daouda Sow de retour à Hem (Document Voix du Nord)

La salle est également mise à contribution pour les causes solidaires. En Mai 2016, c’est la mobilisation pour Lyana, 3 ans, atteinte d’une maladie orpheline. Le papa de Lyana organise un tournoi de futsal de 8h à 18 h à la salle Leplat à Hem. Est aussi organisé un loto au profit de la petite Lyana qui rassemble 300 personnes, à Hem, salle Leplat. L’association de gymnastique la Vaillante et le club de foot l’Ajustrelens, à l’initiative du projet, remettent le chèque aux parents de la petite.

Le loto organisé au profit de Lyana et la remise du chèque à ses parents (Document Voix du Nord)

En 2021, plus de 10.000 euros sont collectés durant le week-end du Téléthon à Hem. Yohann Delattre, champion du monde de handball avec l’équipe de France en 1995, est venu soutenir le Téléthon à la salle Leplat autour du Hem Handball Club. Ancien gardien des «Barjots» et actuel entraîneur des U21 nationaux, Yohann Delattre n’a pas oublié ses origines nordistes : «Je suis venu ici pour la bonne cause et aussi parce que j’y ai conservé des amis.»

Yohann Delattre à Hem salle Leplat pour le Téléthon 2021 (Document Voix du Nord)

Mais 40 ans après sa construction, force est de constater que la salle est en piteux état : manque d’isolation, chauffage défectueux, vitres cassées non remplacées sauf par du plastique, accessibilité à revoir…L’option de la réhabilitation de la salle Leplat est vite écartée au profit de celle de sa démolition.

La salle Leplat actuelle (Documents Voix du Nord et Google Maps)

Hem a besoin d’un nouvel équipement, plus adapté au monde moderne et permettant notamment des économies d’énergie. Finie la forme octogonale qui occupe trop de terrain et n’est pas très pratique et place à une salle de forme rectangulaire adaptée à tous types de sports collectifs.

A l’avenir, la salle Jean Leplat n’aura plus pignon sur rue et sera cachée derrière de nouvelles constructions : appartements surplombant des cellules commerciales. D’ores et déjà quatre arbres ont été abattus aux abords de l’ancienne salle et les travaux de démolition commenceront après la fin des cours de sports des écoles qui l’utilisent encore.

Abattage des arbres le 02 février 2023 (Document Voix du Nord)

Puis, à la rentrée 2023, les travaux de construction devraient s’enchaîner : nouvelle salle Jean Leplat et 350 mètres carrés de cellules commerciales surplombées de 8 logements. A terme, après l’agrandissement du Zéphyr, un passage couvert permettra de rejoindre la nouvelle salle Leplat qui sera ainsi reliée à la salle de spectacle hémoise.

Projet de la nouvelle salle en retrait derrière des cellules commerciales et logements en front à rue (Documents Voix du Nord)

C’est finalement le 05 décembre 2023 que commence la destruction de la Salle Leplat, ainsi que nous l’indique la Ville De Hem sur sa page Facebook. Et en janvier 2024, le terrain attend sa future construction.

Destruction de la salle Leplat en décembre 2023 (Document Ville de Hem)
Le terrain en janvier 2024 (Photo Isabelle Termeulen)

Remerciements à l’Association Historihem.

Jean Duthoit

A la fin des années 1950, il ne reste pratiquement plus de terrains vierges constructibles sur le boulevard de Fourmies. Seules trois parcelles sont encore disponibles : les numéros 123, 125 et 127, à deux pas de la rue Carpeaux.

Le 127 boulevard de Fourmies. La construction des 123 et 125 vient de se terminer ( document IGN 1957 )

L’entreprise de sanitaire et chauffage H. Da Silva fait l’acquisition du 123, et le photographe R. Vandeputte s’installe au 125. Jean Duthoit est électricien et habite à Flers lez Lille. Il fait l’acquisition du terrain de 218 m2 au 127 du boulevard de Fourmies et demande un permis pour construire, en 1965, un immeuble à usage commercial et d’habitation sur deux étages. En effet, il souhaite s’implanter dans ce quartier du Nouveau Roubaix pour créer un magasin d’électro ménager. Il envisage également d’acquérir un terrain donnant sur la rue Rubens juste derrière, pour aménager son atelier.

Plan cadastral

Le magasin d’exposition se situe au rez-de-chaussée dans une débauche de lumière et de motifs décoratifs. On y trouve toute la gamme d’électro-ménager de la marque Philips : machines à laver, réfrigérateurs, téléviseurs, cuisinières et bien d’autres appareils ménagers.

projet de façade ( document archives municipales )

L’entreprise Duthoit est d’ailleurs bien connue dans la région et ce depuis des années. Spécialiste en électricité générale, elle bénéficie d’une excellente notoriété. L’ouverture a lieu en 1966.

Publicité d’ouverture ( document Nord Eclair )

Mr et Mme Duthoit pensent déjà à l’avenir, puisqu’ils envisagent de créer au premier étage, un magasin d’exposition de lustrerie, ainsi qu’un service d’installation de cuisines équipées. L’arrivée des premiers téléviseurs couleur en 1967 profite parfaitement à Jean Duthoit qui communique de plus en plus par de la publicité dans la presse locale.

document Nord Eclair

Jean Duthoit propose bien sûr, des crédits pour faciliter les achats de ses clients, un SAV (Service Après Vente) irréprochable avec un dépannage rapide, des travaux d’électricité et des poses d’antenne TV. Jean a le sens inné du commerce, il communique énormément pour continuer d’entretenir sa relation avec sa clientèle. Lors de la braderie du boulevard de Fourmies, il organise des concours pour offrir des cadeaux à ses fidèles clients.

document Nord Eclair

Jean propose des promotions sur toute une gamme de cuisinières, lors du changement de gaz arrivé sur la ville en 1969. En 1973 il termine l’installation de son atelier aux 6 et 8 rue Rubens, derrière son magasin. Il crée alors son « Dépannage Service » et recrute des techniciens professionnels et qualifiés pour assurer les dépannages rapides. Il profite de son agrandissement pour proposer des prix promotionnels sur toute la gamme de la marque Brandt.

Publicité agrandissement ( document Nord Eclair )

Jean Duthoit ouvre, en Novembre 1976, un deuxième magasin, au 136 rue de Lannoy, sur la place de l’église Sainte Elisabeth. C’était l’ancienne quincaillerie Henneuse qui existait depuis les années 1910. Jean décide de refaire complétement sa façade avant son ouverture

Façade du 136 rue de Lannoy ( documents archives municipales )
document archives municipales

Pour cet événement, il investit encore dans la publicité et fait venir le célèbre Raoul de Godewarsvelde. La gamme de produits proposés est identique, mais il se spécialise avec un département cuisines équipées plus important.

document Nord Eclair
le département cuisines ( document Nord Eclair )

Dans les années 1980, Jean est présent sur de nombreux salons des arts ménagers et des foires commerciales dans différentes communes de la métropole.

document Nord Eclair

La concurrence de la grande distribution et des magasins spécialisés en électro ménager, devient de plus en plus vive. Jean Duthoit cesse son activité au début des années 1990. La BNP souhaitant développer son activité dans le quartier est séduite par cette surface de vente de plus de 200 m2 et s’y installe à la fin des années 1990.

document Nord Eclair
Photo BT

Sara Kladi s’installe à son tour, en 2021, sur l’emplacement du 127 boulevard de Fourmies, pour y créer un centre de bronzage à l’enseigne « My Sun »

My Sun ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales.