Spittael

Georges Spittael est passionné par les métaux : il travaille l’acier, la tôle émaillée. Il décide de fabriquer des cuisinières. Après la première guerre mondiale, il s’installe artisan et fabrique des cuisinières à charbon au 206 boulevard Gambetta à Tourcoing. C’est un quartier assez chic et cossu. Les résidents sont des entrepreneurs et cadres de l’industrie textile. Son affaire fonctionne très bien. Il est artisan et travaille seul. Son épouse l’aide à la livraison des cuisinières sur « s’carette à quiens » ( charrette à chiens ) au début des années 1920.

document Ravet Anceau Tourcoing 1928

Georges a un fils, Gérard, né en 1921. Il le forme à la production artisanale des fourneaux. A l’âge adulte, Gérard décide de s’installer également à son compte. Il trouve un local dans le quartier du Blanc-Seau pour créer son atelier, et une maison pour se loger, au 134 bis de la Grand-rue à Roubaix ( à l’angle de la rue Pierre de Roubaix ). Il a pour voisins, au 136 le coiffeur V. Potteuw et au 138 la maison de pianos Screpel-Pollet bien connue.

Gérard se marie avec Gabrielle née Vienne, qui l’aide à l’atelier et qui livre les cuisinières sur la baladeuse qui a remplacé l’ancienne charette.

document Ravet Anceau Roubaix 1947

Après la seconde guerre mondiale, les affaires reprennent. La famille Lecat-Willot propriétaire de Screpel-Pollet, au 138 de la Grand’rue, souhaite agrandir l’entreprise. La famille Lecat propose alors à Gérard Spittael de lui reprendre son habitation en 1949, afin que le magasin de la Grand’rue puisse s’étaler jusqu’à leur atelier de réparation de pianos, rue Pierre de Roubaix.

L’affaire est conclue. Gérard trouve un nouveau local au 70-72 rue de la Fosse aux Chênes. C’était autrefois l’entreprise Achille Sénécaut, imprimeur, fabricant de chromos et d’images publicitaires.

plan cadastral ( document archives municipales )

Le bâtiment est très grand : 500 m2 de surface au sol ce qui permet de développer de façon importante la production de cuisinières mixtes : gaz et charbon, à feu continu, en tôle émaillée. Gérard et Gabrielle s’installent à l’étage, avec toute la petite famille, puisqu’ils ont 5 enfants ( Gérard fils, Françoise, Michel, Jacky et Christine )

document collection privée

Au début des années 1950, Gérard Spittael ouvre un dépôt à Hénin-Liétard ( aujourd’hui Hénin-Beaumont ) et propose à son demi-frère de gérer ce dépôt et commencer la vente. Il ouvre également un magasin à Tourcoing au 61 rue Saint Jacques.

document 1955 ( archives municipales )

En 1955, Gérard demande un permis de construire pour refaire la façade du 70 de la rue de la Fosse aux Chênes, remplacer la porte en bois par une porte vitrée et changer les fenêtres de l’habitation à l’étage.

Au milieu des années 1960, Georges décide de développer son affaire. En complément de sa fabrication de cuisinières, il propose une gamme de réfrigérateurs de marque Frigidaire, Frigéco et Arthur Martin ainsi que des téléviseurs Clarville, car son fils aîné, Gérard a reçu une formation pour dépanner les téléviseurs.

Publicités fin des années 1960 ( documents Nord Eclair )

Par ailleurs, Gérard investit dans un superbe fourgon Citroën. C’est une ancienne ambulance qu’il aménage en camion publicitaire pour assurer les livraisons.

En 1969, le gaz de Hollande arrive prochainement. Les roubaisiens sont peut-être obligés de remplacer leur cuisinière à gaz, pour des raisons techniques. C’est l’opportunité pour Gérard de communiquer par la presse locale sur le choix immense de marques de gazinières qu’il propose au magasin : Arthur-Martin, Rosières, De Dietrich, Scholtes, Faure, Franco-belge etc

Publicité 1969 gaz de Hollande ( document collection privée )
De Dietrich ( document collection privée )

A la fin des années 1960, Gérard Spittael loue un entrepôt rue de la Fosse aux Chênes, juste en face du magasin, pour y stocker ses produits, et un dépôt pour atelier et dépendance au N° 1 rue du Nouveau Monde. En 1972, Gérard a l’opportunité de reprendre le 112 et 114 rue Saint Antoine, qui appartenaient auparavant aux Ets Alfred Fauvarque ( papiers et cartons ). Cette nouvelle acquisition est particulièrement intéressante car elle communique avec le bâtiment de la rue de la Fosse-aux-Chênes. Le 112 devient un parking pour la clientèle et au 114, Gérard décide de créer un superbe magasin de meubles de 679 m2. Au total Gérard possède ainsi plus de 1200 m2 de terrain.

plan cadastral ( archives municipales )
plan cadastral

De nombreux fauteuils, fauteuils relax et salons sont proposés à la clientèle, et en particulier de marque Himolla. Plus de 100 salons de tout style, sont ainsi exposés : rustique, moderne, contemporain. Le magasin accorde des larges facilités de paiement. Pour contrer la concurrence des points de vente belges, Gérard ouvre son magasin lors de nombreux dimanches. Les enfants de Gérard Spittael aident à la tenue du commerce : Gérard fils à l’atelier pour la partie technique, Françoise à la comptabilité, Michel et Jacky pour la vente de salons et fauteuils, ainsi que le service de livraisons.

publicités ( documents Nord Eclair )

Lorsque l’énergie électrique prend de l’ampleur sur le marché du chauffage en 1974, Gérard s’adapte à l’évolution, et profite de l’ouverture d’un magasin à Roubaix 2000, pour communiquer. Spittael devient vendeur agréé EDF.

1974 ( document Nord Eclair )

En 1980, Gérard Spittael ouvre un magasin ( de salons et fauteuils ) à Lesquin, route de l’aéroport, impasse Leclerc.

1980 ( document Nord Eclair )

Gérard Spittael et son épouse sont régulièrement présents lors de « salons du confort ménager » pour présenter leurs gammes de fauteuils et salons.

publicités 1990 ( documents Nord Eclair )

A la fin des années 1990, suite à quelques difficultés financières, Gérard décide de jeter l’éponge, de vendre l’ensemble de ses bâtiments et de prendre une retraite bien méritée. Il décède en 1998.

Depuis la production artisanale des cuisinières dans les années 1910, trois générations Spittael se sont succédé à la tête de l’entreprise. Le bâtiment qui abritait la société au 70 72 rue de la Fosse aux Chênes a ensuite perdue sa vocation commerciale

La façade du 70 de la rue de la Fosse aux Chênes en 2008 ( photo BT )

Remerciements à Gérard, Christine et Steve Spittael, ainsi qu’aux archives municipales.

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Leers, la poste

Une actualité récente a mis en évidence la fermeture annoncée à Leers d’un service public d’une notoire utilité, la poste. Mais depuis quand existe-il une poste à Leers ?

Une correspondance de 1900 dans le Journal de Roubaix nous renseigne sur le service postal de l’époque. « Près de nous, les habitants de Leers et de Lys, qui pourtant n’ont pas de bureau de poste dans leur commune, ont su obtenir que deux distributions par jour soient faites par le bureau de Lannoy ».

La poste de Leers en 1931 doc Jal de Rx

Il semble que la première poste de Leers a été construite en 1931, elle se trouvait sur la place. En septembre 1931, une coquette construction s’élève sur la place de Leers, destinée aux installations du bureau de poste. Le bâtiment se compose de deux parties distinctes : le bureau de poste et l’habitation du facteur-receveur. Au dessus de la porte d’entrée, on peut lire « Leers » et sur le renflement de la salle d’attente : Caisse nationale d’épargne-Chèques Postaux, et sur le côté : Poste, Télégraphe, Téléphone. Au rez-de-chaussée, une salle d’attente avec pupitre pour les correspondances., banc de repos et cabine téléphonique. Les appareils de cette cabine ne seront toutefois posés que le jour où l’administration des postes aura fait du bureau de Leers une recette de plein exercice, dans quelques années. En attendant il n’y aura ni télégraphe, ni téléphone. Le téléphone de la mairie restera le seul moyen de correspondre durant les heures d’ouverture des bureaux.

la poste en fonctionnement Coll Fam

À droite de la salle d’attente et toujours front à la Place, le bureau des facteurs avec deux guichets. Derrière, la salle de service pour le facteur-receveur ou le directeur de la poste. Une porte donnant accès à l’habitation se trouve à droite des bureaux. Il reste encore quelques travaux à faire et l’architecte compte que le tout sera achevé vers la fin du mois d’octobre. Et si l’administration des postes fait diligence, l’ouverture pourra se faire vers la mi-novembre. Finalement l’ouverture de la poste aura lieu le 1er décembre, les travaux ayant pris du retard : il reste en effet le chauffage central et l’éclairage à installer. Les habitants de Leers qui attendent depuis vingt ans cette installation indispensable devront patienter encore un peu. La maison Emile Duquesne de Roubaix s’est chargée du terrassement, de la maçonnerie et du bétonnage. La firme Remy et Pierre Welden de Roubaix a exécuté les travaux de charpente et de menuiserie. L’importante maison Brutin Cardon de Roubaix s’est chargée des travaux de couverture et de plomberie. Les carrelages céramiques et les inscriptions sur la façade sont l’oeuvre de l’entreprise Martinage de Tourcoing.

Plans de la nouvelle poste doc NE

Quarante quatre ans plus tard, le Conseil Municipal a émis un vœu pour la construction d’un nouveau bureau de PTT pour remplacer celui de la place Carnot. Le lieu d’implantation a finalement été choisi, ce sera rue du Général de Gaulle, et l’avant projet a été établi par M. Patrick Forest architecte DPLG. Un terrain qui sert actuellement de parking convient parfaitement. La nouvelle poste se situera ainsi au centre de la commune. Le chantier est ouvert au début de l’année 1976. En juillet la construction est bien avancée et l’inauguration ne tarde pas.

Et voilà qu’on parle de fermer ce bureau. Selon la Poste, une baisse d’activité de moins 15 % en moyenne a été constatée depuis 2018. Et la commune n’est pas une exception. Comme dans de nombreuses villes, la Poste réaménage ses horaires, voire ferme le service.

La poste aujourd’hui vue Google Maps

Mais le maire de Leers l’assure, il n’est pas question de déplacer le service comme cela a pu se faire à Lannoy. « Cela n’aurait pas de sens… Nous avons des personnes âgées qui se déplacent à pied. Notre mairie est bien trop excentrée pour y envisager une agence postale. »

Un pétition circule qui a déjà recueilli plus de 4 000 signatures. Affaire à suivre.

Sources: le Journal de Roubaix, Nord éclair

Claude Le Comte

Au début des années 1930, Médard Le Comte Caveye fonde une entreprise de TSF ( transmission sans fil ) au 63 et 65 rue de Lorraine à Roubaix.

Maison de Médard Le Comte, de nos jours (Document Google Maps)

Après la seconde guerre mondiale, il se spécialise en électricité générale et au début des années 1950, il s’installe rue de l’Alma, son domicile se situe alors au 11 rue Saint-Vincent de Paul. Par la suite il déménage au 33 rue Vauban à Roubaix.

Dans les années 1950, Claude Le Comte, son fils, crée seul sa propre affaire au 57-59 rue de l’Alma avec pour seul moyen de transport un cyclomoteur. Il y exploite une entreprise d’électricité générale ainsi qu’un magasin de disques, radios télévisions et électroménager avec son épouse Yvonne, née De Vriendt, qui tient le commerce .

Publicités années 1960 (Documents collection privée)

Il acquiert par ailleurs un immeuble situé 25 rue du Grand Chemin, auparavant siège de la parfumerie-savonnerie Victor Vaissier. Il dépose en 1964 une demande de permis de construire pour y aménager des appartements et studios aux premier et deuxième étages afin de procéder à des locations.

Photo façade 1963 (Document archives municipales)

Ce bâtiment à la façade impressionnante comporte à l’intérieur un escalier de marbre et des sols en parquet de bois. A l’arrière des piliers en fonte soutiennent une galerie située à mi-hauteur qui fait le tour de l’immeuble, d’une superficie totale de 1600 mètres carrés au sol. Claude installe son entreprise au sous-sol et au rez-de-chaussée où se trouvent les bureaux.

Photo aérienne d’avril 1965 (Document IGN)

C’est là qu’il développe son activité d’électricité générale en y adjoignant la vente de fournitures et d’appareils électriques en gros, dont la gazinière Sélecta. En 1968, un 3ème magasin est ouvert 154 rue de Lille à Halluin où il propose les mêmes services qu’à Roubaix.

Publicité de 1968 (Documents collection privée)

Dans les années 1970, Claude Le Comte a l’idée de créer un Centre Equestre pour répondre à la passion pour l’équitation de ses 2 enfants : France et Pascal. Il décide donc d’acquérir à Hem un terrain de 5 hectares appartenant à des agriculteurs, rue de Croix, juste à côté de ce qui va devenir la voie rapide. C’est sur une partie du terrain acheté qu’est construit le bâtiment principal du futur centre équestre en 1975. C’est Yvonne qui, au début, s’ y occupe de l’accueil et du secrétariat. ( Voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : Centre équestre Le Comte )

Autocollant du Centre Lecomte Hem (Document collection privée)

Au début des années 1970, Claude propose à sa clientèle de réaliser elle-même, ses installations électriques avec l’aide de ses conseillers spécialistes. Il commence aussi à proposer à la vente du linge de maison et en particulier de la marque Descamps ; ce domaine est également pris en charge par Yvonne. En 1973, il vend des fauteuils, salons, convertibles et salons d’angle de tous styles.

Publicités des années 1970 (Documents Nord-Eclair et collection privée)
Photo de Claude dans les années 1970 (Document Pascal Le Comte)

En 1974, un magasin est créé à Lille au 40 rue Jules Guesde, qui fait de la publicité pour une vente de meubles. Un autre établissement lillois se situe rue du Court Debout. Enfin Claude Le Comte ouvre une succursale à Paris 11 rue de l’Aqueduc, pour assurer à l’entreprise une envergure nationale et y honorer ses contrats avec l’armée et l’Administration.

Il fait également l’acquisition dans la rue du Grand Chemin à Roubaix des anciens Ets Vroman ( Equipements sportifs ) au n° 30 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé Vroman Sports ). Il y crée un commerce de vente de confection enfants à l’enseigne Mom.

Instantané de mémoire : « A l’époque mon père relevait sur le journal local les avis de naissance et me faisait rechercher dans les annuaires les adresses des nouveaux parents afin que je puisse leur envoyer des publicités pour le magasin ».

En 1977, cet immeuble est l’objet d’un incendie qui prend au rez-de-chaussée, lieu du stockage d’articles d’habillement. Une grosse lance et 2 petites lances suffisent aux pompiers pour éteindre l’incendie, qui fait quand même énormément de dégâts.

Document Nord-Eclair

Entrepreneur ambitieux, qui s’est fait à la force du poignet, Claude a pour objectif un développement poussé de son entreprise.

Instantané de mémoire : « Mon père était un entrepreneur à l’ancienne, très bosseur, qui poursuivait ses objectifs jusqu’à ce qu’ils soient atteints et tout le monde devait suivre. Il était toujours à l’affût des progrès techniques et a ainsi été l’un des premiers à utiliser un ordinateur à cartes perforées dans l’entreprise ».

Les travaux d’électricité que son entreprise réalisait parfaitement à l’hôpital de la Fraternité à Roubaix lui ont ainsi permis de décrocher le contrat mirobolant confiant aux Ets Le Comte la réalisation de travaux d’électricité au moment de la construction du nouvel hôpital Victor Provo au début des années 1980.

Publicité de 1982 (document Nord-Eclair)

En 1983, c’est le n°25 qui subit un incendie. Des ouvriers de la SARL Van Dist de Tourcoing, sur le toit effectuent des travaux de couverture et déclenchent accidentellement le sinistre dans lequel les combles et la toiture, ainsi que 6 appartements meublés du 2ème étage sont détruits. Les planchers des étages inférieurs et le rez-de-chaussée sont noyés d’eau suite à l’intervention des soldats du feu. L’un d’entre eux est blessé par la chute d’une poutrelle enflammée reçue sur le dos et doit être transporté au centre hospitalier de Roubaix.

document Nord-Eclair

à suivre . . .

Remerciements à Pascal Le Comte, ainsi qu’aux archives municipales.

La brasserie Leclercq à Hem

Dès l’époque de la révolution française, on retrouve, à l’extrémité sud-est du bois de la Fontaine (situé sur Croix), les familles Leclercq, fermiers, cultivateurs et brasseurs à Hem, au pavé de Croix. C’est Jean-Philippe Leclercq, échevin pendant 44 ans, qui crée une brasserie avant la révolution. La ferme quant à elle existe déjà depuis le 16ème siècle.

Blason de la famille Leclercq, première brasserie de Hem (Document Hem 1000 ans d’histoire)

Parmi les dépendances se trouve la célèbre « grange au mars » où l’on stocke la belle et bonne bière de saison du bon vieux temps jusqu’en mars. C’est dans la cave de cette grange de plus de deux cent mètres carrés, située presque en face de la future brasserie Leclercq du 20ème siècle à gauche de la ferme (actuellement Le Clos de la Source), que deux prêtres, natifs de l’endroit les abbés Denis et Henri Leclercq, célèbrent la messe en cachette lors de la révolution.

La dépendance de la brasserie, à gauche, marquée d’un point blanc, au début du 20ème siècle (Document Historihem)

C’est le journal Nord-Eclair qui en 1968, relate la démolition en cours de ce bâtiment, frappé d’alignement depuis très longtemps, qui était tombé en ruine. On constate en effet sur une photo de la brasserie Leclercq au début du 20ème siècle, sur le trottoir d’en face une ruine dépassant les autres maisons.

La grange au Mars en cours de démolition en 1968 (Document Nord-Eclair)

Après la révolution, Charles Leclercq, fils de Jean-Philippe, répertorié comme laboureur, autrement dit paysan aisé possédant un cheval pour labourer, devient maire de la ville de Hem.

Charles Leclercq nommé maire de Hem en 1795 (Document Au temps d’Hem)

Ce n’est qu’à partir de 1850 qu’il est cité comme brasseur, remplacé ensuite par son fils Louis-Florentin qui épouse Esther Taffin et qui rentre au conseil municipal après la chute du second empire. La famille d’Esther possède un terrain, situé entre la rue de Lille (actuelle rue du Général Leclercq) et le cours de la Marque, que son époux met en lotissements. Par ailleurs, entre 1830 et 1850, il prospère en exploitant des carrières de sable sur ses terres d’ Hempempont.

Plan de la brasserie vers 1830 (Document Historihem)
Plan du quartier dans les années 1860 (Document Historihem)
Papier à en-tête Leclercq-Taffin (Document collection privée)

C’est Louis-Florentin Leclercq-Taffin qui fonde en 1890 un syndicat des brasseurs de la campagne dont il devient le président, en vue de défendre les intérêts de ceux-ci, le cas échéant, contre les brasseurs des villes déjà organisés en syndicat des brasseurs du Nord. Il devient à son tour maire de la ville de Hem par la suite.

Ce n’est qu’en 1904 qu’une malterie est construite par Louis et adjointe ainsi à la « ferme-brasserie » mise en place par son père. L’année de sa construction apparaît clairement sur sa cheminée. Dès lors la brasserie Leclercq, connue sous le nom de Brasserie d’ Hempempont, prend de l’expansion, se modernise et voit sa renommée grandir ainsi que son personnel.

La brasserie au début du 20ème siècle (Document collection privée) et la brasserie à côté de la ferme (Document Historihem)
Les ouvriers prennent la pose en 1904 (Document Hem 1000 ans d’histoire)
La ferme et l’habitation de la famille (Documents Historihem)

Pendant la première guerre mondiale, Charles Leclercq, héritier avec son frère de l’entreprise familiale, écrit à celui-ci qui est au front : « après un repos de 8 jours, nous avons de nouveau des allemands à loger mais nous ne nous tracassons pas trop car nous sommes habitués ; c’est la 14ème fois que nous en avons à loger. A la brasserie, je force la fabrication et remplis les caves des clients en prévision des mesures prises pour la réquisition du malt. A Lille il n’y a plus que 3 brasseries qui travaillent sous le contrôle et pour le compte des boches…A la ferme on sarcle les blés ».

Charles doit ensuite évacuer, comme l’ordre en a été donné à tous les hommes de 18 à 48 ans. Ne pouvant aller au delà de Lille, il s’y cache dans les caves de son beau-père, Mr Salembier. Puis il retourne à Hem auprès de sa femme et de leurs 8 enfants. Il n’est pas inquiété alors que son frère le croyait prisonnier des allemands.

A suivre…

Remerciements à Historihem, la Ville de Hem, André Camion et Jacquy Delaporte pour leurs ouvrages Hem d’hier et d’aujourd’hui et Hem 1000 ans d’histoire, et Bernard Thiebaut pour son ouvrage Hem Mémoire en images.

La nouvelle école Jean Macé

En 1990, le groupe scolaire Jean Macé va être réhabilité. Mais avant de l’aménager, quelques élagages s’avèrent nécessaires, ainsi le mur de la rue de Londres, qualifié de mur de caserne par la presse, va être démoli afin de permettre une entrée plus moderne et lumineuse. Quant aux élèves ils sont hébergés pour la durée des travaux rue du Rivage, à quelques centaines de mètres de l’ancienne école.

La maquette de la nouvelle école Jean Macé doc Jnal Mun Wos

La nouvelle école Jean Macé fera son ouverture en septembre 1991, après quatorze mois de chantier. Pendant un an les enfants ont patienté dans les préfabriqués de la rue du Rivage. Leur école est à présent toute transformée.

Nouvelle entrée rue de Londres Jnal Mun Wos

Sur les murs de la vieille école sont venus se greffer des bâtiments ultra modernes. Les équipes éducatives et les écoliers ont mis la main à la pâte et ils ont l’impression de prendre possession de leur école. L’architecte M. Boyeldieu et sa femme, coloriste de métier, ont ainsi réalisé un superbe équipement scolaire dot chaque classe est personnalisée par des couleurs vives.

L’inauguration de septembre doc NE

Sont présents pour l’inauguration, M. Bernard Helm inspecteur, Mme Willems et M. Maillot, conseillers pédagogiques de la circonscription et M. Faugaret Maire de Wattrelos, qui a déjà d’autres projets en tête, notamment l’école du Touquet. La directrice, Mme Quenon a accueilli près de 100 enfants en maternelle. En primaire, Mme Marie Dominique Debaudringhien attendait ce matin 320 enfants. Tous découvrent les couleurs et le mobilier neuf, la passerelle servant de bibliothèque et de centre de documentation au dessus de la zone tampon prévue pour le réfectoire. L’ensemble des bâtiments accueillera aussi l’Office de Tourisme et la maison de l’amicale du quartier. Une salle de spectacle de 400 places a été construite au cœur même des bâtiments avec des entrées indépendantes pour servir à d’autres manifestations. L’école Jean Macé, insérée dans la vie du quartier du Laboureur !

Le 104 rue Charles Fourier

Depuis très longtemps, le 104 rue Charles Fourier ( parcelle 149 sur le plan cadastral ci-dessous ) était un jardin appartenant à la propriété voisine du 256 de l’avenue Gustave Delory ( parcelle 150 ).

Plan cadastral

En 1954, Paul Vandystadt, garagiste, est propriétaire du 256 avenue Gustave Delory. Il souhaite développer son entreprise. En 1960, il décide donc d’agrandir son atelier-garage, en construisant une extension dans son jardin au 104 rue Charles Fourier.

Projet d’agrandissement ( document archives municipales )

En 1968, le garage du 256 avenue Delory est tenu par J. Hamicat puis devient une agence de la B.N.P Banque Nationale de Paris en 1971. La même année, le 104 rue Charles Fourier devient une station service Fina : « le Relais de l’Etoile » en référence à l’étoile formée par toutes les rues qui se rejoignent.

Publicité 1971 ( document Nord-Eclair )

Le Relais de l’Etoile devient un garage Citroën en 1973. Les deux associés R. Godart et P. Coullé invitent leurs clients à une exposition de véhicules les 31 Mars et 1° Avril.

Publicité 1973 ( document Nord-Eclair )

Les deux agents Citroën développent leur commerce. Malheureusement deux ans plus tard, en Février 1975, un court circuit électrique déclenche un incendie dans le garage. Les pompiers arrivent rapidement sur les lieux, mais deux véhicules ont brûlé dont une magnifique DS.

document Nord-Eclair 1975

Très dynamique, R. Godart, aidé par le concessionnaire Cabour Vancauwenberghe, fait le nécessaire en 3 mois de temps, pour réparer les dégâts causés par l’incendie. L’enthousiasme et la volonté de R. Godart et de son équipe ont permis, en un temps record, la réfection et la modernisation du Garage de l’Etoile en Juin 1975.

document Nord-Eclair 1975

En Avril 1977, R. Godart décide de changer la marque des voitures proposées à la clientèle. Le Garage de l’Etoile devient alors agent Toyota.

documents Nord-Eclair 1977

Le 104 rue Charles Fourier, devient ensuite un magasin de chaussures à l’enseigne Difen, en 1979.

document Nord-Eclair 1979

L’expérience Difen est courte, puisqu’au début des années 1980, le 104 rue Charles Fourier devient un centre « Plein Pot » spécialiste du pot d’échappement et d’amortisseurs. L’enseigne « Plein Pot » reste dans les lieux jusqu’en 1992.

documents collection privée et archives municipales

« Menuiplast » vient s’installer dans les locaux en 1993. C’est un installateur de menuiserie, véranda, volet, porte de garage, en PVC, aluminium et bois. Au début des années 2000, Menuiplast souhaite développer son activité, et le manque de place oblige l’entreprise à trouver des locaux plus spacieux. Elle s’installe ensuite à Lys-lez-Lannoy.

documents collection privée et archives municipales

En 2002, Khing et Sokuontheavy Taing sont commerçants en fruits, primeurs et légumes au 126 boulevard de Fourmies à l’enseigne « Primeurs du Nord » depuis 1992. Leur affaire fonctionne correctement. Ils désirent se développer mais le manque de place se fait cruellement sentir. L’occasion se présente au départ de l’entreprise Menuiplast, le couple achète l’immeuble au 104 rue Charles Fourier, pour s’installer en fruits et légumes. Ils proposent toujours à ce jour une gamme de fruits et légumes frais et de qualité, un rayon épicerie-crémerie, et une rôtisserie de poulets le week-end.

Photo BT 2022

Remerciements à Khing et Sokuontheavy Taing, ainsi qu’aux archives municipales.

Coquant-Pêche

Hippolyte Coquant et son épouse Pauline décident de créer leur commerce. Ils reprennent en 1926, l’estaminet de A. Liviau, situé au 83 de la rue Pierre de Roubaix, à l’angle de la rue Leverrier, sur une parcelle de 86m2.
Hippolyte est passionné de pêche : il est même très doué, car tous les dimanches, il part pour se consacrer à son loisir favori et revient à chaque fois, très fier à la maison avec de nombreux poissons.

Pour compléter leur faible revenu du café, Hippolyte et Pauline décident d’adjoindre un rayon pêche à leur commerce au début des années 1930. L’expérience d’Hippolyte sur le matériel, sur les techniques de pêche, ainsi que son sens commercial assurent un succès immédiat. Hippolyte est d’ailleurs président de la plus florissante société de pêche de l’agglomération : l’Ablette, dont le siège se trouve au 161 rue Lacroix

L’Ablette ( document Nord Eclair )

Il crée ensuite l’association : « La Fine Ligne Roubaisienne » et organise des concours de pêche au canal de Roubaix ( pas encore pollué à l’époque ! )

Hippolyte décède en 1944. Pauline,très dynamique et volontaire, continue seule l’activité du café et du commerce. Antoine Coquant, le fils, vient donner un coup de main en 1946 à 16 ans. Il prend la relève quelques temps après.

Antoine a appris très jeune les techniques de pêche de son père, et continue donc l’activité en la développant fortement. La notoriété du café Coquant-pêche est telle que des clients viennent de toute la région du Nord Pas-de-Calais pour suivre les précieux conseils d’Antoine et acquérir du matériel de pêche performant

Publicité 1967 ( document Nord Eclair )

Antoine Coquant fait partie des jeunesses socialistes de Roubaix à la fin des années 1940. C’est là qu’il rencontre Alice, fille de Alphonse Verbeurgt, conseiller municipal SFIO à Roubaix. Ils se marient en 1950, ils habitent à l’étage au dessus du commerce, ils ont deux enfants : Anne et Pierre.

Alice aide son mari à gérer le commerce, et en particulier à servir les consommations aux clients du café. Antoine, comme son père, participe à des concours de pêche sur les nombreux étangs et canaux de la région mais aussi dans toute la France, avec des voyages prestigieux à gagner dans des pays où la pêche est reine  : le Canada, l’Irlande etc

Il continue d’organiser également des concours juniors sur l’étang du parc de Barbieux, dans le cadre de la Fine Ligne Roubaisienne.

Concours de pêche à l’étang du parc de Barbieux ( document collection privée )

Antoine est passionné de pêche mais est également féru de politique. Il devient conseiller municipal sous le mandat du maire Pierre Prouvost à la fin des années 1970.

Antoine Coquant conseiller municipal ( document archives municipales )

Le commerce d’Antoine et d’Alice continue à se développer. Ils sont toujours à l’affût d’évolutions techniques du matériel ( pêche en eau douce ou en mer ). Le manque de place se fait cruellement sentir. L’occasion se présente quand la maison voisine de 80m2, au 81 de la rue Pierre de Roubaix se libère au début des années 1970. Ils en font l’acquisition et la transforment en commerce en 1974. Le 81 sera le commerce d’articles de pêche, la place ainsi libérée au 83 dans le café, leur permet d’adjoindre une gamme d’aquariophilie et de poissons exotiques

Publicité 1972 ( document Nord Eclair )

La concurrence des grandes surfaces est alors inexistante. Un grand choix de produits, une compétence et un excellent conseil sont la clé de la réussite ; cela permet à Antoine et Alice de prospérer dans les années 1980. Le développement du commerce des articles de pêche est tel, qu’Antoine et Alice décident de fermer le café et de se consacrer uniquement à leur commerce : « Coquant-Pêche ».

Antoine dans son magasin en 1982 ( document Nord Eclair )

Pierre Coquant, le fils d’Antoine, décide d’ouvrir également son commerce d’articles de pêche, au milieu des années 1970. Il reprend alors le commerce « Roubaix Pêche » de E Bailly au 70 rue du Collège, à l’angle de la rue Pellart. Désormais, deux magasins Coquant-Pêche sont à disposition de la clientèle.

document Ravet Anceau 1983

Antoine décide de prendre une retraite bien méritée à 64 ans, en 1994. Il ferme donc définitivement le magasin. L’immeuble sera vendu quelques temps après, à la ville de Roubaix qui va le transformer complètement en logements sociaux pour la location, avec une entrée principale rue Leverrier. L’architecture initiale est respectée, la réalisation effectuée est magnifique.

Façade en 2008 et en 2022 après travaux ( documents Google maps )

L’association : la « fine ligne roubaisienne – Team Coquant-Pêche » qu’a créée Antoine Coquant, existait encore, il y a peu de temps à Roubaix ; le siège se trouvait au 52 avenue des Nations Unies.

( document collection privée )

En Juin 1991, Pierre Coquant transfère son magasin du 70 rue du Collège, à deux pas, au 190 avenue des Nations Unies, dans un local quatre fois plus spacieux, ce qui lui permet de devenir vraiment le grand spécialiste de la pêche ( mer, rivière, étang )

Le nouveau magasin de Pierre Coquant ( document Nord Eclair )

Remerciements à Alice Coquant-Verbreugt et à Anne Termeulen-Coquant, ainsi qu’aux archives municipales

Le Pont Emile Duhamel

le pont Emile Duhamel ( document N. Duhamel )

Tous les roubaisiens connaissent ce pont de la Grand rue sous le nom de pont du Galon d’ Eau ou Entrepont. En revanche, peu de personnes savent que ce pont s’appelle, en réalité, Emile Duhamel, depuis 2010.

Mais qui était donc ce Monsieur ?

Plaque ( photo BT )

Emile Duhamel naît à Wattrelos en 1923. Il commence par être ouvrier tisserand, puis devient militant du Parti Communiste et syndicaliste CGT. Il est adjoint au maire de Roubaix, conseiller municipal, vice-président de la CUDL, membre du conseil d’administration du CCAS de Roubaix, de la CPAM, ainsi que de l’office D’HLM, conseiller régional , président des Amis du Parc de Barbieux, etc.

Emile Duhamel ( document YouTube )

Mais c’est surtout parce que Émile est un fervent défenseur du canal de Roubaix, que ce pont a été rebaptisé « Pont Emile Duhamel » en Octobre 2010

Dans les années 1970, Émile Duhamel, conseiller régional, milite pour la ré-industrialisation de la zone de l’union, à partir du canal, quand Jacques Coru adjoint au maire de Tourcoing fait réhabiliter le canal sur sa ville.

Emile Duhamel devant le canal ( document YouTube )

Plus tard à la fin des années 80 on doit encore à la mobilisation initiée par Émile Duhamel au service des pêcheurs, que le canal n’ait  pas été détruit à Roubaix à l’occasion de la construction de la voie rapide allant du quai de Gravelines au quai d’Anvers.

En 1990, une grande opération de nettoyage a lieu sur le canal de Roubaix et des centaines de mètres cubes de déchets sont ainsi récupérés.

Et enfin en 1992, c’est la remise en navigation du canal qui intervient et le rétablissement de la liaison Deule-Escaut, en partenariat avec des homologues belges.

Émile Duhamel a donc beaucoup défendu le canal de Roubaix. Il a lutté pendant plus de 20 ans et a réussi à obtenir que le canal ne soit pas fermé pour favoriser la voix rapide.

( document YouTube )

Émile Duhamel obtient la décoration de chevalier de la Légion d’Honneur, remise par Georges Séguy en 1998, lors d’une cérémonie à l’Hôtel de ville.

document N. Duhamel

Slimane Tir, conseiller municipal a beaucoup insisté, pour que l’entrepont prenne le nom d’Émile Duhamel. C’est en effet un bel hommage à lui rendre, que de donner son nom au pont de la Grand-Rue, entre Roubaix et Wattrelos, face au café « A l’As de cœur » et face à la maison où se trouve le syndicat des pêcheurs.

document Nord Eclair et document N. Duhamel

Une cérémonie émouvante se déroule en Octobre 2010, en présence de son épouse Denise et de sa fille Nicole, René Vandierendonck maire de Roubaix, Slimane Tir conseiller municipal, Dominique Baert maire de Wattrelos, Jean-Jacques Fertelle président du syndicat des pêcheurs, Jean-Marie Duriez secrétaire de la section du PC, et Manou Masquellier patoisante roubaisienne.

documents N. Duhamel

Emile Duhamel, le communiste au grand cœur est un grand homme par la taille, par l’esprit et par le cœur. Il a marqué la vie politique roubaisienne de ses coups de gueule et de ses combats, défenseur infatigable des pêcheurs de Roubaix et du retour à la navigation du canal.

document N. Duhamel

Émile Duhamel, homme exceptionnel, nous a quitté le 22 décembre 2006

« Quelle belle vie, j’ai eue  » disait-il . . .

Une vie entière consacrée à aider les autres et au bonheur de sa famille .

Pour d’autres aspects de la personnalité d’Émile Duhamel :

http://emile-duhamel.over-blog.com

Remerciements à Nicole Duhamel

Les bijouteries « Vieille »

Dans les années 1950, Marc Vieille est ouvrier horloger dans une petite entreprise à Morteau dans le Doubs. C’est l’époque où les commerçants en horlogerie se déplacent chez leurs fabricants pour y effectuer leurs achats en montres, pendules et réveils. G. Dallenne, horloger installé à Roubaix au 30 rue du Moulin, est reçu par Marc Vieille. Au cours de l’entretien, le commerçant lui annonce son intention prochaine de céder son affaire. Marc est ambitieux et souhaite créer un jour son commerce. Il étudie alors, la possibilité d’enfin s’installer à son compte.

L’affaire est conclue, et en 1960, Marc et son épouse Yvette quittent leur Doubs natal et arrivent à Roubaix avec leurs 3 enfants pour gérer leur commerce à l’enseigne : « AU 4° TOP ».

Publicité 1966 ( document Nord Eclair )

Marc a un très grand savoir-faire en horlogerie, Yvette a un sens inné du commerce. Ils ne comptent pas leurs heures de travail et les affaires fonctionnent de façon très satisfaisante. En 1967, ils achètent la maison voisine, au 28 de la rue, ( rebaptisée rue Jean Moulin ) à Roger Gaspar négociant en vins.

Ils font appel à Marcel Cauwel décorateur situé au 50 rue de Lille pour la transformation de la façade et l’aménagement complet de l’intérieur. Cet agrandissement leur permet de développer des gammes de bijouterie et d’orfèvrerie.

Publicité 1971 ( document collection privée )

En 1977, Auchan V2 s’ouvre à Villeneuve d’Ascq. Un nouvel hypermarché, certes, mais cette fois-ci, avec une énorme galerie marchande sur deux niveaux. Marc saisit l’opportunité et implante son magasin à l’enseigne « Vieille » dans une cellule, que le centre commercial lui propose. Il décide d’intégrer le groupement de détaillants bijoutiers indépendants :  »Alliance 2000 ».

Le magasin Vieille dans la galerie marchande Auchan V2 ( document P. Vieille )
Publicité commune aux deux magasins en 1978 ( document collection privée )

Le succès est immédiat ; Marc Vieille continue son envie d’entreprendre, et agrandit son magasin à V2 en reprenant la cellule voisine de son commerce, puis en créant un autre point de vente, toujours à V2 à l’enseigne « Place Vendôme » à un emplacement un peu plus éloigné. Marc Vieille devient président de l’association des commerçants de V2 en 1979.

agrandissement du magasin ( document P. Vieille )
le magasin « Place Vendôme » à V2 ( document P. Vieille )

Marc est toujours ambitieux, curieux et insatiable. Il continue donc son développement en ouvrant un magasin dans le centre commercial Auchan à Leers, dans les années 1980.

le magasin de Leers ( document P. Vieille )

Au début des années 1990, son énorme envie d’entreprendre l’amène à ouvrir un magasin toujours à l’enseigne « Vieille » dans le magnifique centre commercial à « Euralille » et en 1998 enfin, un magasin dans la galerie d’Auchan Roncq.

le magasin d’Euralille ( document P. Vieille )

Marc est récompensé d’un Mercure d’Or , en 1996 par le ministère du Commerce et de l’Artisanat

Mercure d’Or ( document P. Vieille )

Marc prend sa retraite à 67 ans, ferme le magasin de détail de la rue Jean Moulin, mais continue de gérer la comptabilité et les boutiques des galeries marchandes des centres commerciaux.

Marc et Yvette dans leur magasin de Roubaix en 1996 ( document Nord Eclair )
documents Nord Eclair

Marc a toujours entretenu d’excellentes relations avec ses confrères. En 2001, lorsque Eric Belmonte, le Président de la chaîne de magasins « Histoire d’Or » lui propose de reprendre ses 4 magasins, Marc accepte, car c’est encore une occasion à saisir. Les 4 magasins prennent donc l’enseigne Histoire d’Or. Les salariés des boutiques Vieille gardent leur emploi. La société de Marc Vieille est dissoute.

Son fils, Patrice qui l’aidait depuis de nombreuses années, décide de créer son atelier dans les locaux de la rue Jean Moulin. Il assure le S.A.V pour la réparation des articles de bijouterie, pour les particuliers et les confrères détaillants.

L’atelier du 28 30 rue Jean Moulin en 2008 ( documents archives municipales )

En 2011, Patrice Vieille décide de vendre l’immeuble du 28 30 rue Jean Moulin pour installer son atelier dans un espace plus spacieux et mieux adapté. Il s’installe en 2011 au 13 Boulevard Leclerc, où il est toujours de nos jours. Patrice assure la création, la transformation et la réparation de bijoux. Les affaires sont florissantes, et de nos jours, une douzaine de personnes travaillent dans l’entreprise.

( documents P. Vieille )

Maxime Vieille, le fils de Patrice, travaille dans l’atelier depuis une vingtaine d’années. Il prendra la succession, lorsque Patrice prendra une retraite bien méritée, d’ici peu.

Depuis 1960, trois générations ont donc développé l’entreprise Vieille : plus de 60 années d’expérience et de professionnalisme au service de la clientèle.

Maxime et Patrice Vieille dans leur atelier ( Photo BT )

Remerciements à Patrice et Maxime Vieille ainsi qu’aux archives municipales.

Centre équestre Le Comte

Dans les années 1970, Claude Le Comte est un entrepreneur très actif sur la ville de Roubaix où il gère déjà une entreprise de bâtiment au 25 rue du Grand Chemin, quand il a l’idée de créer un Centre Equestre pour répondre à la passion pour l’équitation de ses 2 enfants.

Les frère et sœur font en effet de l’équitation à haut niveau, ce qui implique le recours à une grosse infrastructure qui n’existe pas sur place à l’époque. France Le Comte excelle dans le dressage et devient championne de France junior puis se classe 3ème au championnat de France Pro avec son cheval Sir du Taillan. Quant à Pascal sa spécialité c’est le concours de saut d’obstacle.

Claude décide donc d’acquérir à Hem un terrain de 5 hectares appartenant à des agriculteurs, rue de Croix, juste à côté de ce qui va devenir la voie rapide. C’est sur une partie du terrain acheté qu’est construit le bâtiment principal du futur centre équestre. Les 2 hectares non constructibles sont dédiés aux pâtures pour les chevaux.

Photo panoramique du terrain vierge en 1971 puis du centre équestre construit sur la parcelle en avril 1976 (Documents IGN)

Dans un premier temps Claude Le Comte propose à sa clientèle : des promenades à poney pour les enfants et une initiation à l’équitation ou des baptêmes à cheval ainsi que des promenades en calèches pour tous. Il met également un bar à disposition des visiteurs et, tous les dimanches, organise un mini-spectacle : l’entraînement des mousquetaires.

Publicités de l’année 1975 (Documents Nord-Eclair) Autocollant publicitaire du Centre Equestre (Document collection privée)

La fin des années 1970 et le début des années 1980 voient le centre équestre organiser des concours hippiques. Puis, dès que Pascal et France obtiennent leurs diplômes de moniteurs, des cours d’équitation sont dispensés. Par ailleurs sont proposés à la clientèle non seulement un bar mais aussi un restaurant avec dîners dansants le samedi soir. Sont également mises à disposition des salles pour réunions, banquets et séminaires. La photo aérienne de 1981 montre déjà un agrandissement notable du site.

Publicités des années 1978-80 pour le centre équestre (Documents Nord-Eclair)
Publicités des années 1978-80 pour le restaurant Lecomte et la location de salles (Documents Nord-Eclair)
Photo aérienne de 1981avec le manège en premier plan et la carrière extérieure non encore couverte (Document IGN)

A la fin des années 1980, le Petit Parc ouvre ses portes et ajoute aux loisirs équestres des attractions pour les petits basés sur la marque Playmobil par ailleurs vendue dans l’enceinte du parc. Claude Le Comte a en effet une passion pour ces jouets et souhaite créer pour les tout-petits un mini-parc sur ce thème comme Disneyland l’a fait pour les personnages Disney.

Pour ce faire il a recours au talent du personnel de son entreprise roubaisienne d’électricité, qui se charge également de l’entretien électrique du mini-parc et de ses mises aux normes. Des personnages Playmobil géants ornent ainsi le parcours du site et notamment celui des bateaux sur lesquels les familles peuvent embarquer pour découvrir au fil de l’eau une exposition permanente de figurines Playmobil de taille normale.

Publicités pour le petit parc de l’année 1990 et nouveau logo (Documents Nord-Eclair et Citizen Kid)
L’entrée du petit parc vers la fin des années 1990, avec ses personnages Playmobil géants et la balade au fil de l’eau (Documents Petit Parc)

Instantané de mémoire : « Dans les années 1990, Le Petit Parc c’était la sortie du mercredi et des vacances scolaires. Les enfants s’éclataient dans le parc, adoraient découvrir les personnages Playmobil existant grâce à la balade en petits bateaux blancs et bleus qui défilaient doucement au fil de l’eau. Ils adoraient monter en voiture dans les tacots pour faire un petit circuit puis se régaler d’une bonne glace avant de repartir par la boutique le plus souvent avec une petite boîte Playmobil offerte par maman et le catalogue pour faire leur future commande au père Noël. S’y déroulaient aussi des anniversaires de copains et copines de classe où les parents organisateurs n’avaient pas grand-chose à prévoir pour amuser tout ce petit monde… »

Instantané de mémoire : « Des classes visitent souvent le parc et proposent aux élèves de maternelle une initiation au poney qui suscite bien des vocations. Celle qu’a suivie mon fils en 1998 a été le prélude à une année de cours pour apprendre à monter et cette expérience n’a pris fin que suite à une chute qui lui a fait trop peur pour continuer. Il n’en demeure pas moins que c’était un plaisir chaque semaine de retrouver l’ambiance du Centre Equestre et d’y prendre soin des animaux, les brosser, les seller avant de les monter… »

La classe poney de 1998 (Documents collection privée)

En 2000, un premier stage de dressage sponsorisé a lieu au centre équestre à l’initiative de l’entreprise Purina, fabricant d’alimentation pour chevaux et fournisseur du club. Le stage d’une journée proposé attire une dizaine de cavaliers d’âges et de niveaux divers et Nord-Eclair s’en fait l’écho.

Le stage de dressage en 2000 (Document Nord-Eclair)

C’est également l’occasion de célébrer, comme tous les ans depuis 1989, la fête du cheval. Le centre ouvre alors ses portes au public et les spectateurs sont nombreux autour du manège pour profiter des 4 carrousels exécutés par les élèves et leurs moniteurs ; cette année ceux-ci ont pour thèmes le Mexique, les mousquetaires du roi et les cavaliers hongrois.

La fête du cheval en 2000 où France Lecomte défile (Document Nord-Eclair)

Les baptêmes poneys et chevaux sont l’autre clou de la journée puisque l’année précédente près de 200 certificats ont été remis aux enfants en une journée, et ces baptêmes sont souvent de nature à leur donner le goût de l’équitation. En ce début de vingt et unième siècle, le Centre Equestre compte plus de 300 cavaliers. Il est ouvert 7 jours sur 7 et on peut y monter à poney à partir de 2 ans puis à cheval. Pascal Le Comte y est devenu instructeur cette même année.

L’année suivante, un dimanche matin de septembre, un joli défilé de 37 chevaux sillonne la place de la République, la rue du Docteur Coubronne et la rue du Général Leclerc : leurs cavaliers sont en tenue de concours. L’après-midi, les festivités continuent avec jeux équestres, démonstrations de voltige, carrousels, et baptêmes de cheval comme les autres années. Nombre de petits spectacles sont mis en scène par les membres du club, sur le thème du cirque pour les enfants de 6-8 ans et celui des «cariocas brésiliens» pour les cavaliers de niveau 4 et 5.

Photos de la journée du cheval en 2001 (Documents Nord-Eclair)

                                                                                                    A suivre…

Remerciements à la ville de Hem et à Amandine Le Comte