Pierre Prouvost s’installe agent d’assurances au début des années 1920, au 17 rue Jules Deregnaucourt. Pendant une trentaine d’années, Pierre prospecte des clients, développe son agence et embauche du personnel et les affaires fonctionnent de façon très satisfaisante.
document collection privée
A la fin des années 1950, le manque de place se fait cruellement sentir. Il faut donc songer à trouver rapidement des locaux plus spacieux. Pour garder sa clientèle d’assurés, il est impératif que les nouveaux bureaux soient le plus près possible de son ancienne étude. L’occasion se présente, lorsqu’à la fin des années 1950, le commerce de tissus de C. Delescluse et J. Dendoncker, situé au 10 place des Martyrs de la Résistance, se libère.
le 10 place des martyrs ( document archives municipales )Plan du rez de chaussée ( document J. et V. Lepers )
C’est un immeuble cossu composé de quatre niveaux. Le rez de chaussée, le 1° et une partie du 2° étage sont réservés aux bureaux. La concierge, Mme Dejaegher réside dans l’autre partie du 2° étage et au 3° sous les toits. Face au développement important de son cabinet d’assurances, Pierre, au début des années 1960, recrute son fils Bernard ( un des 7 enfants du couple ) pour l’aider à gérer son agence. Ils deviennent ensuite associés.
Publicité Pierre et Bernard ( document J. Lepers )
Sur la photo ci-dessous, se trouvent l’accueil, à l’entrée des bureaux du rez de chaussée, et au fond, les bureaux de Mrs Prouvost. A l’époque, les secrétaires, toujours vêtues d’une blouse blanche immaculée, utilisent encore des anciennes machines à écrire Japy ou Olivetti.
Photo accueil ( document J. Lepers )
Pour l’administratif, c’est encore, à l’époque, le domaine du papier : les classeurs sont empilés et les documents classés dans les meubles métalliques fixés au mur.
( document J. Lepers )
Pierre et Bernard Prouvost travaillent avec de très nombreuses compagnies d’assurances dont les principales sont : Nationale Suisse à Bâle, Europe à Paris, Railways et Verspieren à Roubaix, DAS au Mans . . . ce qui leur permet de proposer ainsi des contrats d’assurances dans toutes les branches d’activités.
( document J. Lepers )
En 1966, Marie Verschaeve, une des employées prend sa retraite. C’est l’occasion de prendre une photographie d’un partie de l’équipe composée essentiellement de personnel féminin.
Sur la photo, à gauche : Bernard Prouvost et son épouse Charlotte née Wibaux, au centre Marie Verschaeve, puis à droite Pierre Prouvost et son épouse Marie née Outters.
Le départ en retraite de Marie Verschaeve ( document J. Lepers )
Le premier homme recruté par la direction est Mr Buyle qui prend les fonctions de chef de service de la mécanographie. Le second est Jean Rousseau qui a fait des études de droit, et qui prend en charge le service des sinistres auto.
Jean Rousseau et son équipe ( document J. Lepers )
Pierre Prouvost prend sa retraite en 1976 et Bernard continue seul l’activité.
Publicité 1978 ( document collection privée )
En 1987, la CUDL, Communauté Urbaine de Lille, dépose un permis de démolir pour les 8 10 et 12 de la place des Martyrs et une partie de la rue Saint Etienne, car un projet est programmé à cet emplacement : c’est la création de l’ESAAT.
Le projet de démolition des N° 8 Gustave Requillart, N° 10 Bernard Prouvost et N° 12 inoccupé ( document archives municipales )
Bernard Prouvost exproprié de son immeuble du 10 de la place des Martyrs, s’installe alors, en 1988 dans des nouveaux locaux, au 678 avenue des Nations Unies, près du pont Saint Vincent, toujours à proximité de ses anciens bureaux et de sa clientèle.
document collection privée
Bernard décide de réhabiliter cet immeuble par de gros travaux de rénovation, et en particulier la réfection de la façade, ce qui ne manque pas d’attirer l’oeil du passant. « Je me réjouis de la volonté de la ville de promouvoir notre patrimoine, dit Bernard Prouvost dans la presse locale, il y a dans nos demeures grandes ou petites, une diversité, une qualité qui méritent d’être mises en valeur ».
Document Nord Eclair 1988document Google Maps 2012
Bernard Prouvost prend sa retraite en 1993. Il cède son cabinet d’assurances à son fils Thomas qui le cède ensuite à Stéphane Heuls, agent général de la compagnie GAN. Bernard Prouvost décède en 2018.
Remerciements à Joëlle Lepers ainsi qu’aux archives municipales.
En juin 1962, Nicole Coquempot, née Delgery, s’immatricule au registre du commerce et des sociétés pour exploiter une boutique de mercerie, bonneterie, lingerie, confection , au 43 rue des Ecoles à Hem dans une petite maison en front à rue, à priori à usage d’habitation jusqu’alors puisqu’aucun autre commerce n’y est répertorié auparavant dans le Ravet-Anceau.
Publicité (Document Historihem)
A l’époque la boutique est surtout axée sur les articles de layette même si la publicité fait également état de lingerie, bonneterie et chemiserie. Dans le courant des années 60, Nicole Coquempot se recentre sur la clientèle féminine à qui elle propose robes, bonneterie, jupes et chemisiers. Elle fait de la publicité dans Nord-Eclair à chaque occasion festive, telle que les fêtes de Pâques.
Publicité (Document Nord-Eclair)
Instantané de Mémoire : « Lorsque mes parents emménagent en juillet 1968 dans le lotissement construit face à l’église Saint-Joseph, je découvre avec plaisir la rue des Ecoles. Il y a Lobry bien sûr et juste en face la boutique de Nicole Coquempot où ma mère va acheter ses bas, combinaisons et chemises de nuit entre autres. J’ai 10 ans et je suis fascinée par cette boutique qui propose des centaines d’articles bien rangés dans une surface très exigüe. Quant à Nicole j’en garde le souvenir d’une femme très chic et raffinée, parfumée et pomponnée et tellement agréable et souriante ! Elle fait naître chez moi la vocation de tenir un jour une boutique comme la sienne… »
Dans les années 1970, la boutique est de plus en plus connue. Le quartier est animé et des cortèges sillonnent la rue les jours de fête. Nicole Coquempot apporte toujours un grand soin à l’agencement de sa vitrine régulièrement renouvelée, toujours très colorée et attrayante.
Cortège devant la boutique dont le pare-soleil est déployé (Document site Tu sais que t’es un vrai hémois si tu connais…)La vitrine colorée et attrayante de la boutique (Document Historihem)
Nicole Coquempot distribue des marques prestigieuses telles que Petit-Bateau, Le Bourget, et surtout Vitos dont elles devient l’ambassadrice Hémoise, recevant même une distinction professionnelle de la part de Francis Vignes, président des maîtres lingers de France, ordre fondé par cette marque, et au sein duquel elle est admise en qualité de Maître Linger.
Distinction professionnelle (Document Historihem)
En 1925, en effet, la marque Vitos a été déposée par la famille Vitoux et Vitos est vite devenue l’une des premières marques de vêtements prêt-à-porter en France. Se sont enchaînées les créations coup sur coup des départements lingerie en tricot (bas sans couture) puis pull-over.
A la fin des années 1950, la société, introduite en bourse, a lancé du coupé cousu, puis une collection haute-Couture et à la moitié des années 1970 : des chemisiers, jupes et pantalons. C’est une marque de luxe particulièrement prestigieuse et renommée dont Nicole Coquempot fait état sur chacune de ses publicités.
Publicités de 1971 et 1975 (Document Nord-Eclair)
En 1975, en tant que Vitos-Club, elle fait participer ses clientes à un jeu concours national : « Douces rencontres de Vitos », et 37 clientes ravies se voient remettre une montre de couleur coordonnée aux ensembles Vitos dans les teintes modes de l’automne 1975.
Remise de cadeaux en 1975 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 80, toujours répertoriée en tant que Vitos Club elle ajoute la prestigieuse marque de sous-vêtements roubaisienne Boléro à la lingerie qu’elle propose à sa clientèle. Elle met toujours en avant sa qualité de maître linger pour attirer l’attention sur la qualité des produits proposés dans sa boutique.
Publicités des années 1980 (Documents Nord-Eclair et Office Municipal d’Information de Hem)
En 1995, elle se confie à Nord-Eclair, dans la rubrique : Et vous qu’en pensez-vous, sur sa vie à Hem. « Je n’ai jamais regretté d’avoir pris la boutique. C’est familial, je connais mes clientes. Pour la plupart je les ai vues grandir. C’est un métier de contact où l’on ne s’ennuie pas. »
Photo de Nicole Coquempot (Document Nord-Eclair)
Nicole Coquempot ferme son commerce après une quarantaine d’années d’activité en 1998. Depuis la maison qui l’abritait a repris un usage d’habitation et plus rien ne laisse deviner aujourd’hui la boutique florissante qu’elle y a géré pendant toutes ces années.
Maison d’habitation en 2020 (Document Google Maps)
Pour autant cette femme active ne se résout pas à ne rien faire et dès 2001 elle prend le relais de son mari Daniel au conseil municipal. Ensuite, de 2008 à 2014, elle exerce la fonction d’adjointe au maire en charge des relations avec la population. A ce titre entrent dans sa fonction le suivi des services de l’état civil ainsi que le soin de représenter la ville dans les cérémonies protocolaires.
Francis Vercamer et le conseil municipal lui rendent donc un vibrant hommage au moment de son décès en 2016 pour avoir toujours cherché à se rendre utile à la collectivité, non seulement au sein de la municipalité mais aussi en tant que bénévole d‘ Oxyg’Hem, l’événement sportif de la ville de Hem depuis 1997, chaque Jeudi de l’Ascension.
Photos de Nicole Coquempot (Document la Voix du Nord)
Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem
A la même époque, une nouvelle banque s’installe à l’entrée de la rue au n°2, dans un bâtiment ayant hébergé plusieurs commerces tels qu’ un ancien magasin de droguerie et l’entreprise Cuisinier Motte et Cie. Il s’agit de la Banque Industrielle et Commerciale du Nord qui y reste jusque dans les années 1960.
Magasin de droguerie et entreprise Cuisinier Motte au début du siècle (Documents collection privée)Carte postale des années 1930 et 1950 avec la banque (Documents collection privée)
En 1966, la BICN entreprend de gros travaux, aménageant un entresol sur une partie du rez-de-chaussée et effectuant la modification de toute la façade de l’immeuble. Les baies vitrées sont élargies et des chassis en aluminium oxydé sont posés. Par ailleurs, une ossature secondaire en acier est installée sur toute la hauteur de la façade jusqu’au chéneau et le piliers de tôle d’aluminium oxydé ou de pâte de verre de couleur blanche.
Les croquis de la nouvelle façade Grand Place et avenue Jean Lebas (Documents archives municipales)
La Banque Populaire Industrielle et Commerciale de la Banlieue Nord de Paris a été créée dans la capitale en 1922 et deviendra ensuite la Banque Populaire de la Région Nord de Paris. C’est d’ailleurs la Banque Populaire du Nord que l’on retrouve au n° 2 avenue Jean Lebas juste avant le rachat de l’immeuble par Nord-Eclair. A cette époque le magnifique immeuble investi par la banque dans les années 1930 est déjà défiguré depuis plus de 20 ans par les plaques blanches qui en recouvrent l’architecture d’origine.
La banque dans les années 1960 (Document Nord-Eclair)Rachat de l’immeuble par Nord-Eclair (Document Nord-Eclair)Immeuble occupé par Nord-Eclair dans les années 1980 (Document archives municipales)
Au départ de Nord-Eclair dans les années 2000, l’immeuble est investi par les sociétés Arcadim puis Square Habitat qui l’occupe encore de nos jours sans que des modifications notables y aient été apportées depuis les années 1960. Il s’agit d’un exemple supplémentaire des dégâts causés aux superbes immeubles de l’avenue au nom de la modernité.
Arcadim en 2014 puis Square Habitat en 2023 (Documents Google Maps)
Installation après les années 1950
Dans les années 1970, la banque Worms investit un immeuble longtemps occupé par une entreprise textile spécialisée dans les laines : Henri Ternynck et Fils. L’immeuble situé au coin de la rue l’Hospice est très vaste et d’une architecture assez remarquable.
Les Ets Ternynck en 1917 et Publicité des années 40-50 (Document collection privée)Publicité de l’année 1975 de la banque Worms et flamme d’oblitération de l’année 1984 (Document Ravet-Anceau et collection privée)
L’immeuble est occupé 20 ans plus tard par les assurances AGF puis par Meilleur Taux.com avant qu’un cabinet d’avocats : Lexao ne prenne leur place. L’édifice quant à lui n’a pas changé si ce n’est une restauration qui a permis de redonner à l’immeuble un aspect prestigieux que l’usure du temps lui avait fait perdre.
Publicité des assurances AGF en 1995 (Document Nord-Eclair)Photographie de l’immeuble en 2016 et 2023 (Documents Google Maps)
Le n°61 de l’avenue abrite quant à lui la Barclays Bank au début des années 1980 après avoir hébergé pendant plus de trente un fabricant de tissus : A. Parent-Clavière. En 1982 la banque rénove la façade sans toutefois lui apporter de modification trop importante ni dénaturer l’immeuble d’origine. Elle rénove également la partie arrière du bâtiment donnant sur la rue de l’Espérance.
Papier à en-tête des années 1930 du fabricant Parent-Clavière (Document collection privée)La banque au début des années 1980 la façade et l’arrière du bâtiment (Documents archives municipales)Croquis des rénovations du bâtiment à l’avant et à l’arrière (Documents archives municipales)
La Barclays Bank dans les années 1990 (Document archives municipales)
Puis après 1993, les assurances Masurel s’y installent jusqu’à la fin des années 2000. Depuis l’immeuble a été rénové et a retrouvé sa splendeur d’antan, devenant un cabinet d’avocats.
Assurances Masurel en 2008 et cabinet d’avocats en 2023 (Documents Google Maps)
Enfin, en 1988, au n°70 de la rue, au coin de la rue Nationale, s’installe le Crédit Agricole. Ce numéro a longtemps abrité un négoce de laines : Wenz et Cie, mais en 1968 le majestueux immeuble datant du début du siècle a été démoli pour laisser la place à la Résidence de l’Hermitage, laquelle a hébergé au rez-de-chaussée une station essence Elf, puis une agence de voyages : Wagons-Lits Cook.
L’ancien immeuble abritant les lainages Wenz et Cie (Documents collection privée)Croquis du nouvel immeuble (Documents archives municipales)L’immeuble dans les années 1980 avant l’emménagement de la banque (Document archives municipales)Publicité des Wagons-Lits Cook (Document collection privée)
Implanté depuis 1965 rue du Vieil Abreuvoir, l’établissement bancaire inaugure donc ses nouveaux locaux dans la Résidence de l’Hermitage en juillet 1988 « afin d’améliorer la qualité de l’accueil et les services rendus à une clientèle sans cesse croissante ». Une réception accueillant de nombreuses personnalités roubaisiennes est donnée à cette occasion.
Inauguration de la nouvelle agence roubaisienne (Document Nord-Eclair)
Après le départ de l’établissement bancaire, le bâtiment abrite un service d’aide à domicile Home puis Optimhome toujours en place à ce jour. En 2022, l’immeuble vieillissant s’offrira un ravalement de façade.
La résidence de l’Hermitage dans les années 2000 (Documents archives municipales)La résidence de l’Hermitage en 2017 et 2022 (Documents Google Maps)
Dans les années 1990, les majestueuses façades des bâtiments de l’avenue Jean Lebas, abîmées par le temps, la pollution et le manque d’entretien commencent à être ravalées. On choisit alors la couleur pour les mettre en valeur et redonner de l’harmonie à une avenue où se mêlent bâtiments anciens et modernes. Les architectes remettent ainsi en valeur les façades de l’avenue et leurs détails architecturaux. Le slogan «Roubaix, les couleurs du futur» est à cette époque en lien direct avec ce renouvellement urbain.
Mais ces immeubles n’abritent plus les mêmes activités car les entreprises textiles ont disparu en grand nombre et les banques elles aussi ont déserté ces grands édifices au profit le plus souvent de bâtiments plus modestes quand elles n’ont pas tout simplement fermé leurs portes.
A ce jour, des établissements bancaires historiques de la rue seuls demeurent au n°1 HSBC (anciennement Crédit Commercial de France), au n°19 LCL (anciennement crédit Lyonnais) et au n°33 CIC (anciennement Banque Scalbert ). L’ancienne avenue des banques est redevenue une rue aux activités beaucoup plus éclectiques.
Remerciements à la BNR et aux archives municipales de Roubaix.
Vu le développement de l’école ESMOD, le manque de place commence à se faire cruellement sentir. La décision de l’agrandir est prise en 2010. Les locaux doublent de surface, l’extension de 1400 m2 va presque permettre d’atteindre les 4000 m2 au total. Le bâtiment respecte les nouvelles normes BBC Bâtiment Basse Consommation et les architectes Laure Pauchet et Michel Naete signent un dessin résolument contemporain. En effet, greffée à l’hôtel particulier, l’extension s’élève sur toute la hauteur de sa façade arrière et s’appuie sur le pignon, à la place de la cour, des ateliers et du jardin.
Les projets ( documents archives municipales )Photo en 2008 avant travaux ( document archives municipales )Photo des travaux en 2011 ( document archives municipales )Photo à la fin des travaux ( document archives municipales )
Le parti architectural choisi est le pli et la transparence : la toiture prend la forme d’une tôle plissée, la façade est vitrée et cette paroi de verre laisse apparaître un vaste volume porté par des poteaux. L’extension héberge l’entrée principale, des salles de cours, une salle modulable, un espace repas et une bibliothèque.
L’inauguration a lieu en Juin 2012, en présence de Pierre Dubois, maire, de Satoru Nino, président d’ESMOD International, et de Philippe Zmirou, directeur d’Esmod Roubaix
documents Nord Eclair
« C’est le mariage entre modernité et tradition », explique Satoru Nino, lors de l’inauguration. Il salue l’extension de l’école roubaisienne, l’une des vingt-quatre du groupe, réparties dans quatorze pays.
Mr Satoru Nino ( document ESMOD )
« Quel chemin parcouru depuis 1994 ! confirme Philippe Zmirou. Quand ESMOD a ouvert à Roubaix, nous n’occupions que le dernier étage du bâtiment : deux salles seulement. Nous sommes passés à presque 4.000 m² de locaux.
Philippe Zmirou ( document ESMOD )
Cette extension marque la volonté de mélanger le passé et le futur. Il y a beaucoup plus d’espace, de lumière. Pour être le plus créatif possible. Avec cette grande baie vitrée, c’est une vitrine ouverte sur Roubaix et sur la création. Car plus qu’une simple extension, cet agrandissement permet d’accueillir convenablement 220 élèves, et d’affermir la position d’ESMOD Roubaix dans le monde de la création. C’est une grande référence. Esmod l’est déjà aux quatre coins de la planète. Nos étudiants de Roubaix sont de futurs professionnels pour la région. Le 15 Juin, comme chaque année, le défilé ESMOD Roubaix sera un événement majeur. Nous accueillerons presque 1 800 personnes : un défilé que nous souhaitons offrir au grand public ».
Le défilé a lieu à la salle Watremez. Il a pour thème : la nature. Les mannequins apparaissent donc, d’une forêt enchantée, dans laquelle les mannequins déambulent, dans des tenues originales.
Fashion show 15 Juin 2012 salle Watremez ( document bnr )document Nord Eclairdocument Nord Eclair
ESMOD propose également des cours par l’ISEM (Institut Supérieur Européen de la Mode). L’école accueille cette spécialisation ( qui existe depuis trente ans à Paris ) dans les métiers du marketing et de la communication. Un peu comme une école de commerce mais qui se consacre exclusivement à la mode et au textile. « C’était une demande des entreprises du nord de la France qui éprouvent des difficultés à recruter des chefs de produit », détaille Philippe Zmirou. Ainsi, nos étudiants, en Fashion Design et en Fashion Business, évoluent chaque jour, dans des espaces qui répondent à l’ensemble de leurs besoins.
En 2015, le développement de l’école, et l’accroissement important du nombre d’étudiants, nécessitent un agrandissement des locaux de l’ESMOD ISEM.
Cela passe par une extension et restructuration de l’école existante et la création d’une nouvelle entrée qui permet de rendre l’école accessible à tous. De même, les aménagements de l’extension permettent l’accessibilité à tous les niveaux du bâtiment.
L’école ESMOD s’est donc à nouveau agrandie et ce à peine quatre ans après avoir déjà poussé les murs. « Nous nous sommes aperçus que l’on manquait de place pour mieux accueillir les étudiants ; ils n’étaient pas à l’aise pour créer, constate Philippe Zmirou, le directeur. Car boulevard Leclerc, l’établissement héberge de plus en plus de jeunes : ils sont près de 300, désormais, à suivre le cursus de créateur d’ESMOD »
avant travaux ( document archives municipales )l’extension en 2015 ( document archives municipales )
ESMOD France est aujourd’hui reconnue par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). Dans une interview avec la Voix du Nord Philippe Zmirou déclare : « Notre philosophie, c’est d’exporter le savoir-faire via la formation : Faire rayonner la technicité française »
La ville est-elle définitivement tournée vers l’avenir ? « Sans aucun doute, Nous avons la chance d’être dans une ville qui a su se réinventer avec la Maison de la mode, le Musée de la piscine, Esmod, le CETI… etc »
Qu’est ce qui attire les étudiants à Roubaix particulièrement ? L’histoire textile de la ville, incontestablement. Il y a autant de talents à Roubaix qu’à Paris. »
Qu’est-ce qu’on apprend exactement dans cette école ?« Esmod propose deux filières. La première s’adresse à ceux qui veulent se spécialiser dans l’univers du stylisme-modélisme. La seconde filière, plus récente, s’ouvre à ceux qui veulent devenir acheteur, communicant, chef de produit. Ces deux formations s’étalent sur trois ans. »
document EsmodGuillaume Delbarre et Philippe Zmirou, salle Watremez en 2021 ( document Nord Eclair )
L’Association de Parents d’Enfants Infirmes Moteurs (APEIM) est créée en 1974 par quatre familles ne trouvant pas de solution adaptée à leur enfant sur la métropole lilloise. Après quelques mois, l’accueil d’une dizaine d’enfants en bénévolat par les familles de l’association, passe à la création d’une classe de 20 enfants à Villeneuve d’Ascq à raison de 3 après-midis par semaine.
En 1977, l’APEIM de Villeneuve d’Ascq, est à la recherche d’un local pour accueillir les enfants handicapés moteurs-cérébraux le site de Villeneuve d’Ascq étant en effet vétuste et inadapté à la prise en charge de ces enfants, et afin de pouvoir envisager un accueil en semi-externat sur 5 jours.
Son président, Mr Florin, obtient enfin du secrétaire d’état à l’action sociale, Mr Lenoir, le feu vert et les crédits pour engager les travaux nécessaires dans une école désaffectée de Hem, au 184 rue du Général Leclerc, afin que le premier institut pour les enfants « sur-handicapés » du secteur puisse enfin ouvrir ses portes.
En mai1956, l’école chrétienne enfantine d’Hempempont et sa garderie s’ y était en effet installées et avaient été bénies par l’abbé G. Leurent de la paroisse Saint Corneille. La cérémonie avait alors rassemblé de nombreuses personnalités dont Paul Dubus, adjoint au maire, et Etienne Flament, donateur-fondateur de l’école, ainsi que Mme Prevost-Campagne institutrice et directrice de l’école.
Bénédiction de l’école chrétienne d’Hempempont en 1956 et premiers élèves dans la salle de jeux (Document Nord-Eclair)
Le local du 184 rue du général Leclerc 20 ans plus tard (Document Nord-Eclair)
Un centre médico-social précoce « La Source » va donc y être installé après quelques années de travaux afin d’y accueillir chaque après-midi des enfants sur-handicapés qui ne savent ni marcher ni tenir debout et qui ont des difficultés pour communiquer, lesquels seront pris en charge par une équipe spécialisée afin que ces enfants sortent quant même un peu de leur milieu familial, accèdent à la socialisation et libèrent de temps en temps leurs parents.
Prise en charge d’une petite fille à l’association par une maman bénévole (Document Nord-Eclair)
Le centre est inauguré en 1978, en présence de la première dame de France Mme Giscard d’Estaing. Mais, en 1982, force est de constater que « La Source » est devenue trop exiguë pour les 20 enfants de 3 à 10 ans qu’elle accueille en externat et l’établissement connaît une extension de ses locaux, avec des pièces plus spacieuses, une seconde piscine conçue pour plusieurs enfants et un espace terre et sable. L’inauguration a lieu en présence de Mr Provo, maire de Hem, et de Mr Haesebroeck, député du Nord.
Inauguration des nouveaux locaux (Document Nord-Eclair)
Après un grave incendie en 1994, il faut se débrouiller avec des locaux abimés, en attendant la reconstruction. En février 1995, le centre fête la fin des travaux de rénovation et en profite pour ouvrir ses portes vers l’extérieur et montrer un peu ce qui se passe dans ces locaux remis à neuf. C’est d’autant plus important que l’APEIM fête ses 20 ans d’existence.
Le centre est conçu comme une habitation, claire, avec une pièce pour chaque moment de la journée : salle à manger, salon, salle de jeux, piscine et même jardin clos. Les parents apprécient :« c’est petit, familial. Si on le souhaite, on prévient et on peut venir passer un moment, et puis surtout, ce n’est pas trop médicalisé ».
portes ouvertes après les travaux de rénovation (Documents Nord-Eclair)
En Novembre 1998, une inauguration a lieu. Il s’agit d’une salle de classe miniature, nommée « l’école », installée dans un garage rénové avec goût : murs peints en jaune, horloge accrochée, étagères garnies de jeux et un tapis choisi par les enfants eux-mêmes. Et grâce au Lion’s Club de Roubaix Centre, un ordinateur adapté va pouvoir être acheté.
Une classe unique pour enfants différents (Document Nord-Eclair)
L’extension de 1982 n’était qu’un maillon d’un projet plus vaste consistant à ouvrir un nouveau centre sur Wasquehal, pour les jeunes poly-handicapés de 10 à 16 ans, et un autre sur Villeneuve d’Ascq, pour les adolescents devenus adultes. En 2000, le directeur de la structure depuis sa création, Mr Lecointe, part en retraite et le président de l’association s’engage à à poursuivre le projet de la Source.
Départ en retraite de Mr Lecointe (Documents Nord-Eclair)
Le but n’est pas de guérir ces enfants mais d’être avec eux, pour ce qu’ils sont autour d’un projet tout simple : la vie quotidienne. La maison, où l’on fait soit même son pain, appartient aux enfants. Une seule pièce leur est interdite à savoir la salle des adultes. Une exposition leur est consacrée en l’an 2000 à la ferme Franchomme par un photographe en leur présence et en présence de Mme Houdry, adjointe à la culture, qui siège au conseil d’établissement et tient à rendre hommage au travail remarquable effectué.
Quelques photos des enfants (Documents Nord-Eclair)
L’IEM (Institut d’ Education Motrice) « La Source » accompagne en effet chaque enfant dans le développement de ses compétences sur les plans éducatif, pédagogique, thérapeutique et médical selon un projet individualisé réévalué avec sa famille tout au long du séjour.
Photos intérieures de « La Source » (Document plaquette IEM)Photos extérieures de 2008 (Documents Google Maps)
L’accompagnement global est donc assuré par une équipe pluridisciplinaire :
scolaire et pédagogique par une enseignante spécialisée,
médicale par un médecin de médecine physique et de réadaptation,
paramédical par des professionnels orthophoniste, kinésithérapeute, psychomotricien, ergothérapeute, psychologue, infirmière,
éducatif et social par des éducateurs spécialisés, des moniteurs éducateurs, des aides médico-psychologiques, et des éducateurs de jeunes enfants.
L’IEM La Source passe ensuite une convention de coopération avec l’école maternelle Saint Exupéry sise 100 rue du Docteur Schweitzer à Hem pour la création d’une classe externalisée. A partir de septembre 2017, cette classe, associant des interventions pédagogiques et éducatives, dispose de 8 places maximum, modulables au sein de la classe. Elle fonctionne 4 matins par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi).
Ecole maternelle Saint-Exupéry à Hem (Document Google Maps)
La classe externalisée a pour but de développer les objectifs suivants :
• Permettre et développer la socialisation des élèves accueillis à l’IEM
• Favoriser l’inclusion en milieu scolaire
• Développer les compétences sociales et civiques des élèves accueillis
• Contribuer à la scolarisation des élèves en situation de handicap
La presse se fait l’écho de cette initiative dont « L’objectif est de favoriser l’autonomie et la socialisation des élèves en situation de handicap. Pour l’école, tout l’enjeu est l’acceptation de la différence. Plus on travaille sur les différences très jeune, plus le regard sur celles-ci s’estompe»
Du lundi au vendredi, six enfants de trois à huit ans sont donc pris en charge jusqu’à 11 h 15par Cécile Hollebecque, professeur des écoles à l’IEM, et un éducateur. Deux à quatre autres rejoindront cette classe externée chaque mardi et jeudi. « Ils ont été repérés en fonction de leurs compétences et peuvent répondre à des tâches scolaires».Ils seront progressivement mêlés à d’autres classes et participeront aux projets de l’école et à la vie collective.
L’équipe à l’origine du projet et une photo des enfants (Document La Voix du Nord)
En 2007, un projet de construction de locaux plus modernes et fonctionnels est pressenti sur l’ancien terrain occupé avenue de l’Europe par le restaurant Buffalo Grill jusqu’à l’incendie de 1995 ayant occasionné sa fermeture définitive et l’abandon du terrain. La chaîne de restaurants envisage donc une donation au profit de l’association « la vie autrement » qui gère l’IEM.
C’est une chance pour l’institut qui devrait pouvoir se doter d’un complexe de 2000 mètres carrés comportant 3 ailes : l’une dédiée aux enfants, l’autre aux adolescents, la dernière à l’administration et aux locaux communs de restauration, de soins ou d’activités. Le projet doit être réalisé pour 2013 d’après le magazine Tout Hem de 2010.
Le déménagement prévu en 2013 (Document Tout Hem) et la parcelle de terrain concernée sur le plan cadastral (Document cadastre)
Pourtant le projet n’a pas été mené à terme et l’IEM se trouve toujours dans ses locaux historiques. Quant à l’association « La vie autrement » qui en était la gestionnaire, elle a fusionné en 2021 avec le GAPAS (Groupement d’Associations Partenaires d’Action Sociale), association Loi 1901, qui propose diverses formes d’accompagnement pour des personnes en situation de handicap, enfants et adultes, à travers la gestion de 34 établissements et services sociaux et médico-sociaux.
L’IEM la Source en 2020 (Document Site Internet)L’IEM vue aérienne (Document Google Maps)
Enfin au n°80 de l’avenue se situe la Banque Nationale de Crédit dont le siège social est également à Paris mais qui compte 450 succursales et agences en France. Elle est installée dans un joli petit immeuble cossu.
Publicité de la Banque Nationale de Crédit en 1914, en-tête d’enveloppe des années 1920 (Documents Ravet-Anceau et collection privée)Façade de l’établissement en 1910 (Document collection privée)
Dans les années 1930, la banque y est remplacée par la société d’assurances : André Piat et fils. Puis, l’immeuble, qui n’a pas été sensiblement modifié abrite, dans les années 1980, un Espace Ressources Jeunes et enfin, dans les années 2000, un magasin de mode avant d’héberger un salon de coiffure.
En-tête de courrier d’André Piat et fils en 1938 et publicité de 1954 (Documents collection privée et Nord-Eclair)Publicité de 1989 et photographie de la façade de l’Espace Ressources Jeunes dans les années 1980 (Documents Nord-Eclair et archives municipales)Façade du magasin de mode en 2008 et du salon de coiffure en 2014 (Documents Google Maps)
Pour être tout à fait complet il reste à citer l’immeuble voisin qui au début du 20ème siècle abrite la Banque Albert Perier, fondée en 1903, laquelle y a installé son siège social tandis qu’elle a d’autres maisons à Cambrai, Saint-Omer et Dunkerque, ainsi que de l’autre côté de la frontière belge.
En 1914, elle a laissé la place à la Banque du Nord et de l’Est, d’après le Ravet-Anceau, et en 1928, on ne trouve plus trace d’établissement bancaire à cette adresse et c’est un drapier qui y est installé. Aujourd’hui, le bâtiment, comme son voisin, abrite un salon de coiffure.
Publicité de la banque Albert Perier (Document collection privée)Photographie de la façade en 2022 (Document Google Maps)
Installation dans les années 1920-1930
Ce n’est que dans les années 1920 qu’une banque s’installe au n°1 de l’avenue de la Gare, à savoir le Crédit Commercial de France en lieu et place du Café Hôtel Moderne qui depuis le début du siècle faisait le coin de la nouvelle avenue et de la rue Saint-Georges (actuelle rue du Général Sarrail).
Publicité et carte postale du Café Hôtel Moderne (Documents collection privée)Publicité de 1928 pour le CCF (Document Ravet-Anceau)L’immeuble du CCF dans les années 20 (Document collection privée)
Dans les années 1960, l’entrée de l’agence est modifiée pour se faire dorénavant avenue Jean Lebas et des modifications des baies en façade sont faites en même temps ainsi que quelques changements à l’intérieur du bâtiment tels qu’un nouvel escalier et l’aménagement d’un logement de concierge au 1er étage.
Ces travaux seront suivis d’autres aménagements intérieurs nécessités par l’obligation d’agrandir les locaux. Sera ainsi aménagé le premier étage pour y installer divers services et créé un niveau interlédiaire sous forme d’une mezzanine donnant sur le hall du public. A cette occasion la façade du rez-de-chaussée sera modernisée et celle des étages ravalée et l’entrée sera à nouveau prévue à l’angle de l’immeuble.
Le croquis de la façade en 1972 (Document archives municipales)
Dans les années 1970 et 1980, l’agence bancaire organise des expositions culturelles comme celle du peintre Abel Leblanc en 1974 mais aussi une exposition de la vente à distance en 1987 en collaboration avec les entreprises roubaisiennes de ce « nouvel art de vivre ». L’immeuble du CCF, imposant, n’a pas changé depuis ses débuts roubaisiens et sa façade est particulièrement bien entretenue.
Les expositions de 1974 et 1987 au CCF (Documents Nord-Eclair)Photographie du CCF dans les années 1980 puis 1990 (Document archives municipales)
Depuis le rachat par My Money Group de la marque CCF en 2000, et la disparition de celle-ci 5 ans plus tard, seule l’enseigne sur le bâtiment a changé pour devenir HSBC. L’immeuble, qui n’a connu que 2 types d’activités depuis sa construction, est resté presque inchangé depuis celle-ci.
Logos successifs du CCF et d’HSBC, façade extérieure et accueil de l’agence (Documents site web)
A quelques mètres plus loin mais de l’autre côté de l’avenue, dans les années 1920 on trouve la Lloyds & National Provincial Foreign Bank Limited, au n° 20. Il s’agit d’un immeuble prestigieux, le plus élevé de la rue, qui couvre les n°20 et 22 de l’avenue, le fameux Grand-Hôtel se situant au n°22. La banque anglaise y est encore répertoriée au milieu des années 1970.
Carte postale représentant la façade de l’immeuble dans les années 1920 et carte de la Lloyds envoyée en 1931 (Documents collection privée)
Puis à la fin des années 1980, les anciens locaux de la banque, restés un temps à louer, hébergent un magasin Z de vente de prêt à porter pour enfants. Mais dès 1991, l’Hôtel Altea, auparavant PLM ETAP et à l’origine Grand Hôtel, profite de son départ en raison d’un bail non renouvelé pour récupérer la totalité de sa devanture. Les nouveaux associés comptent redonner tout son caractère au bâtiment et en restaurer le prestige.
Locaux à louer en 1986 puis occupés par le magasin Z qui quitte les lieux en 1991 (Documents archives municipales et Nord-Eclair)La future façade de l’Hôtel Altea remodelée en croquis et les nouveaux associés de la société hôtelière lilloise, l’acquéreur (Documents Nord-Eclair)
Aujourd’hui l’immeuble abrite toujours un hôtel Mercure rénové depuis plus de 10 ans. L’ancien Grand-Hôtel a gardé ses hauts plafonds moulés, ses verrières nordistes et son parquet récupéré de la Samaritaine. Le restaurant nommé le Vieil Abreuvoir a un cachet inégalable et sert du fait maison à partir de produits régionaux.
La façade du Grand-Hôtel en 2022 et l’intérieur (Documents Google Maps et site web)
Beaucoup plus loin vers la gare au n°86, dans un immeuble relativement modeste pour la rue, qui abritait auparavant un drapier, on trouve la Banque Robert dans les années 1920. Il s’agit de la succursale d’une banque parisienne qui s’occupe exclusivement d’opérations de bourse, de paiement de coupons, d’émission et de placement de titres et enfin de location de coffres-forts.
Mais en 1926, le directeur de la banque parisienne, André Robert, est mis en état d’arrestation pour abus de confiance et ordre est reçu, dans la succursale roubaisienne, de cesser tous paiements et toutes opérations financières et de liquider le travail administratif. L’établissement devrait être mis sous scellés d’après la presse locale.
La Banque Robert en 1926 (Document Journal de Roubaix)
Dans les années 1930, l’immeuble héberge un marchand de tissus puis d’autres commerces. Dans les années 1950, 1960 et 1970 il abrite, avec le bâtiment voisin du 84, à nouveau un marchand de tissus René Aron, puis un soldeur et une entreprise de travail temporaire. Enfin dans les années 2000, le Pôle 86 puis une société de traitement des eaux s’y installent.
Ets René Aron 84-86 avenue Jean Lebas (Document collection privée)
A suivre…
Remerciements à la BNR et aux archives municipales de Roubaix.
Michel Maerens, né en 1928, assureur à Hazebrouck et son épouse Jeanine, décident de créer leur petite entreprise. Un ami qui vient d’ouvrir un garage sur Lille avec location de places de parking, leur propose de faire la même chose. L’idée leur paraît intéressante. Le père de Michel, Alidor Maerens, l’aide à monter un dossier financier. Il ne lui reste plus qu’à trouver l’emplacement idéal. L’occasion se présente au début de l’année 1954, lorsque le bâtiment d’une entreprise située au 25 de la Grand Place à Roubaix, est à vendre. C’était auparavant le siège de l’entreprise Desfontaines, un grossiste en épicerie implanté depuis le début des années 1900.
L’immeuble de 4 niveaux ( de 125 m2 chacun ) se situe donc en plein centre ville. Au rez de chaussée, se trouve le magasin, à l’arrière une immense cour n’est pas utilisée à part un local réservé à la torréfaction de cafés en grains. Les 2° 3° et 4° étages sont réservés à l’habitation. La surface totale du terrain est de 1282 m2.
La façade Desfontaines au début des années 1950 ( document J. Maerens )Plan cadastral
L’acte de vente est signé rapidement. Michel Maerens et son père déposent un permis pour la démolition du local dans la cour et pour la construction, sur la totalité de celle-ci, d’un garage couvert pour automobiles avec un étage et une rampe d’accès ainsi qu’un permis pour la transformation des deux baies vitrées en façade.
Les entreprises choisies sont : Degallaix, 23 rue du Cateau, pour le gros-oeuvre, et Browaeys, 14 rue Boucicaut, pour la charpente métallique. Les travaux vont bon train, durant toute l’année 1954.
Travaux dans une partie de la cour ( document J. Maerens )Les ouvriers de l’entreprise Degallaix au travail ( document J. Maerens )
Michel Maerens et son épouse ont également prévu d’implanter au rez de chaussée un pont pour l’entretien de graissage-vidange des automobiles, ainsi qu’une piste de lavage et bien sûr, trois pompes en façade, dont une double, pour la vente de carburants : essence, super et gas-oil, avec une citerne enterrée de 25.000 litres. La marque choisie est ANTAR.
le pont et la piste de lavage ( document J. Maerens )la façade extérieure ( document J. Maerens )
Le 1° Février 1955, c’est enfin l’ouverture du garage, par un froid glacial qui détruit une partie du carrelage fraîchement posé ! Le succès est au rendez vous très rapidement. A cette époque la Grand Place comporte de très nombreuses places de parking ( gratuites ) mais les 150 places proposées à la clientèle en location longue durée font le bonheur des nombreux commerçants du centre ville qui souhaitent garer leur automobile dans un garage qui leur garantit la sécurité.
Publicité ouverture Février 1955 ( document J. Maerens )
Michel et Jeanine Maerens communiquent par la publicité, pour inciter les particuliers à déposer leur véhicule pour l’entretien ( lavage, graissage et vidange ) pendant leurs achats chez les commerçants du centre ville.
Publicité ( document Nord Eclair )Michel à gauche, Jeanine à droite et une amie au centre ( document J. Maerens )
Le succès est tel que le couple Maerens décide, dès 1960, d’agrandir en construisant un deuxième niveau pour augmenter le nombre de places de parking disponibles. Plus de 200 emplacements sont maintenant proposés à la clientèle. Les fidèles entreprises roubaisiennes Degallaix et Browaeys sont appelées pour exécuter les travaux pour la surélévation par un plancher supplémentaire.
le 3° niveau sous la charpente 1960 ( documents J. Maerens )
Michel Maerens continue à investir dans son entreprise. Il change les pompes à essence, pour la troisième fois, pour des appareils plus modernes et décide également des travaux pour la réfection de la toiture en 1976.
les nouvelles pompes à essence ( document J. Maerens )
( documents archives municipales )
Michel décède malheureusement en 1978, à l’âge de 50 ans. Jeanine continue seule l’activité, aidé occasionnellement par son fils Philippe. Huit années plus tard, en 1986, Jeanine arrête la distribution de carburants, supprime les pompes à essence et cesse toute activité d’entretien des véhicules. Elle ne se consacre alors plus qu’à la location des places de parking , et loue le rez de chaussée à l’assureur Dussaussoy
La façade à la fin des années 1980 ( document archives municipales )
En 1998, Jeanine, à 66 ans, décide de prendre une retraite bien méritée. Son fils Philippe ne souhaite pas continuer l’activité car il s’est dirigé vers une autre orientation professionnelle. L’immeuble est alors cédé à un groupe de 4 associés qui vont continuer l’activité de location de places de parking et transformer les 4 niveaux en bureaux et commerces en location,
La façade en 1999 ( document archives municipales )
vue aérienne et façade actuelles ( document Google Maps et photo BT )
Remerciements à Jeanine Maerens ainsi qu’aux archives municipales
André Camion est né en 1922 dans les Ardennes. Sur le recensement de 1954 à Roubaix, il figure en tant que directeur commercial au 23 boulevard Beaurepaire à Roubaix, adresse correspondant sur le Ravet-Anceau de l’époque à l’entreprise A. Camion, marchand de bois.
Bien qu’ayant suivi des études universitaires scientifiques, André Camion est un passionné d’art et de lettres. Président de la société des artistes roubaisiens, laquelle existe depuis le début du vingtième siècle, pendant de nombreuses années il est à l’origine d’expositions artistiques collectives ou individuelles.
Photo d’André Camion ( Document Nord-Eclair)
Un salon est ainsi organisé par cette société chaque année et de nombreux artistes, français mais aussi internationaux, y exposent leurs œuvres. Pendant des années le salon se tient à la galerie Dujardin, 14 bd de Paris à Roubaix puis dans la rue du Vieil Abreuvoir (Voir sur notre site l’article consacré à la Galerie Dujardin) avant d’être transféré à l’Hôtel de Ville.
Photo de la galerie Dujardin 14 boulevard de Paris à Roubaix en 1928 et extrait d’une carte de visite (Document collection privée)
Par ailleurs, un temps secrétaire de la SER (Société d’Emulation de Roubaix), la plus ancienne société de la ville créée au dix neuvième siècle, qui publie au fil du temps de nombreux travaux sur l’histoire de Roubaix, André Camion se signale à l’attention des érudits par ses travaux sur l’histoire locale ancienne. Habitant à Hem, il écrit ainsi en 1974 l’histoire hémoise de « l’explosion de La Marquise 30 ans plus tôt » lors de la libération de la ville.
Puis il rédige « à 4 mains » avec Jacquy Delaporte l’ouvrage « Hem d’hier et d’aujourd’hui », se consacrant pour sa part à la partie consacrée aux origines de la ville, quand Hem n’était qu’un hameau de huttes de terres et de roseaux au bord d’un immense marais, et jusqu’à la première guerre mondiale durant laquelle la ville est occupée par les forces allemandes qui imposent à la population leur loi et leur discipline.
L’ouvrage d’André et Jacquy est un véritable travail d’historien bien qu’il ne s’agisse pas d’une œuvre de chercheur. Leur but est en effet de s’adresser à tous les habitants de Hem et à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la commune. André Camion est alors retraité de son ancien commerce de bois et a consacré les 5 années précédentes à réunir avec son co-auteur d’innombrables documents pour réaliser l’ouvrage.
Photo d’André Camion puis d’André Camion et Jacquy Delaporte en 1982 (Documents Hem d’hier et d’aujourd’hui et Nord-Eclair)
Nord-Eclair se fait l’écho de la sortie du livre et de sa future présentation en décembre 1982 par les 2 auteurs et l’éditeur : les Editions du Beffroi à l’occasion d’une réception à la salle des fêtes, présidée par Jean-Claude Provo, maire de Hem. L’ouvrage est présenté par le journaliste comme passionnant, bourré d’anecdotes et de renseignements inédits mais aussi brillamment illustré de cartes postales, photographies, plans et croquis.
Couverture de leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui (Document collection privée)
Dès le jour de la parution du livre, 600 personnes se pressent pour l’acheter à la salle des fêtes de Hem et pour voir l’exposition de documents anciens réunis à cette occasion dans la galerie qui entoure la salle : affiches, cartes postales, photos, tracts et journaux. Malheureusement cette manifestation et la séance de dédicace qui s’ensuit a lieu en l’absence d’André Camion décédé subitement à son domicile.
Avis de décès d’André Camion dans le journal du 15 décembre 1982 (Document Nord-Eclair)Vente du livre et exposition à la salle des fêtes (Documents Voix du Nord)
Jacquy Delaporte, quant à lui a d’abord été auxiliaire d’enseignement avant de passer le concours de commis de mairie et de l’obtenir en 1964 puis de devenir secrétaire de mairie 3 ans plus tard. En 1974, un poste se libère en mairie d’Hem où il va faire le reste de sa carrière sous 4 maires successifs : Jean Leplat, Jean-Claude Provo, Marie-Marguerite Massart et Francis Vercamer, en qualité de secrétaire général.
Très attaché à cette ville qu’il ne connaissait pas il se passionne pour son histoire au point donc de co-écrire l’ouvrage cité ci-dessus avec André Camion, ouvrage tiré à 2000 exemplaires vite épuisés et non réédité. Il en rédige la 2ème partie consacrée à l’entre deux guerres jusqu’à nos jours. Au total, il effectue sa carrière en mairie d’Hem
Photo de Jacquy Delaporte (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)Exposition Hem d’hier et d’aujourd’hui (Documents Historihem)
En 1989, c’est en solo qu’il célèbre le bicentenaire de la révolution en écrivant
un livre tiré des cahiers manuscrits d’un jeune bourgeois né en 1769, révolutionnaire de la première heure qui a vécu sous la Révolution et l’Empire : Augustin Lenglet.
A partir des écrits inédits du jeune homme, riches d’anecdotes et d’extraits de gazette de l’époque, des écrits et illustrations qu’il a pu trouver au fil de ses recherches, Jacquy Delaporte fait un livre racontant la révolution telle que l’a vécue Augustin en nous faisant voyager aux quatre coins du département : J’avais vingt ans à la révolution.
Jacquy Delaporte à la sortie de son livre en 1989 (Documents Nord-Eclair)
Puis en 1990, au cours d’une exposition organisée par l’association Historihem, dont le président est alors Mr Massart, sous la mandature de Mme Massart, intitulée Hem d’hier et d’aujourd’hui, son ouvrage co-écrit avec André Camion est à nouveau mis à l’honneur en même temps que son nouvel ouvrage.
Parallèlement à sa carrière il complète en effet l’histoire de Hem en 1990 par un nouveau livre intitulé Hem images d’hier à partir d’un fonds de cartes postales collectionnées par André Camion et Bernard Thiebaut. Il se base également sur des photos de Mme Motte et sur les documents d’Historihem. C’est une promenade commentée dans la ville.
Couverture de Hem images d’hier (Document collection privée)Photo de Jacquy Delaporte en mairie à son bureau en 2000 (Document Nord-Eclair)
En 2000, pour son départ en retraite, ses collègues lui réservent une surprise. Une belle voiture encadrée par la police municipale vient le chercher à son domicile de Forest-sur-Marque pour l’emmener à la salle des fêtes de Hem où il est accueilli par une haie d’honneur de policiers municipaux et par le maire Francis Vercamer.
Sur scène des élus l’attendent avec Patrick Salmon, directeur de la Cantoria et tout ce petit monde, maire en tête, entonne une chanson en son hommage. Puis c’est autour du personnel de mairie de lui dédier une chanson avant de laisser la place aux discours retraçant sa longue carrière de 26 ans en mairie d’Hem.
Après que la médaille de la ville lui ait été remise c’est à Jacquy Delporte de prononcer un discours plein de remerciements mais aussi de l’histoire des secrétaires de mairie à travers les âges. Il insiste ainsi sur le caractère passionnant du métier de secrétaire de mairie. Enfin alors que la cérémonie touche à sa fin il reçoit le cadeau de l’ensemble de ses collègue : un char à voiles.
Photos du départ en retraite en 2000 (Documents Nord-Eclair)
Puis il termine ses écrits sur l’histoire de Hem par un dernier livre publié en 2003 sous le titre Hem 1000 ans d’histoire. Dans cet ouvrage il reprend l’histoire écrite avec André Camion tout en l’enrichissant d’autres illustrations et d’une suite sur 20 ans. Il participe également en 2012 à la bande dessinée Au temps d’Hem, dans laquelle le dessinateur Christian Guillaume (connu sous le nom d’artiste Teel) assisté par la coloriste Chantal Guillaume retrace l’histoire de la ville de Hem écrite par le tandem Camion Delaporte 30 ans plus tôt.
Couvertures d’Hem 1000 ans d’histoire et de Au temps d’Hem et photo de Christian Teel et Jacquy Delaporte (Documents collection privée)
André Camion et Jacquy Delaporte apportent dans leurs écrits la preuve que l’histoire , en tout cas locale, n’est pas que l’affaire des historiens. Elle est avant tout celle de passionnés, curieux de transmettre la mémoire d’une ville chère à leur cœur en images et en récits afin que chaque nouvel habitant de la localité concernée puisse en reconstituer l’histoire.
Remerciements à ces 2 personnalités hémoises pour leurs écrits ainsi qu’à l’association Historihem et la Ville de Hem
Plus loin vers la gare, au n°22-24 de l’avenue, se trouve le Crédit du Nord, qui traite toutes opérations de banque et de fonds publics. Cette banque a son siège social à Lille, une succursale à Roubaix et des comptoirs à Croix et Lannoy.
Publicités du Crédit du Nord au n°22 de l’avenue Jean Lebas en 1914 (Document Ravet-Anceau et collection privée)
L’immeuble, qui abritait auparavant l’entreprise de broderies artistiques de Mme Fievet Mille, est alors bien intégré dans l’architecture générale de la rue comme on peut le voir sur une photo de la presse locale. Il est en effet dans un style conforme à tous les magnifiques bâtiments qui la bordent.
Publicités de Mme Fievet Mille et façade du Crédit du Nord dans l’immeuble d’origine au n°24 (Document Nord-Eclair)Croquis et plans du rez-de-chaussée avant et après 1959 (Documents archives municipales)
Pourtant, en 1959, le Crédit du Nord cède aux sirènes de la modernisation et construit, en lieu et place de l’ancien immeuble, et après avoir racheté et démoli les maisons voisines, un horrible bâtiment à la façade bétonnée qui défigure l’ensemble de la rue.
Une photo de 1989 montre ainsi clairement le contraste entre le Crédit du Nord et l’immeuble voisin d’origine. C’est à cette même adresse que la banque demeure jusqu’à la fin des années 2000. Puis le bâtiment reste inoccupé avant d’accueillir un club sportif à l’enseigne Basic Fit.
Publicités du crédit du Nord en 1947, 1968 et 1975 (Documents Ravet-Anceau)La façade du n°24 en 1989, 2008 et 2023 (Documents archives municipales et Google Maps)
En retraversant l’avenue on arrive au n°33 immeuble de caractère où se situe dès les années 1910 la Banque Scalbert. C’ est un établissement du Nord de la France fondé par Auguste Scalbert qui fusionne en 1976 avec la banque Dupont fondée dans le nord par Louis Dupont. La Scalbert-Dupont compte alors 154 agences.
La banque Scalbert en 1910 (Document BNR)Publicités de la banque (Documents collection privée et Nord-Eclair)
En 2006, la Scalbert-Dupont est absorbée par le groupe CIC (Nord-Ouest) qui, dès les années 1920, avait pris une participation dans chacune des 2 banques nordistes d’origine. Depuis 1910, la façade de l’immeuble n’a guère changé si ce n’est la disparition des 2 colonnes d’origine encadrant l’entrée et supportant la grille, toutes deux disparues.
Façade de la Scalbert-Dupont dans les années 1970 et de nos jours (Document archives municipales et Google Maps)Publicité de la Scalbert-Dupont groupe CIC (Document collection privée)
En remontant encore l’avenue vers la gare, sur le trottoir d’en face, on trouve un autre exemple du même ordre avec la Société Générale installée au n°40. Cette agence, qui a également des bureaux à Tourcoing et Croix, fait aussi escompte et opérations de bourses, et possède un service de coffres-forts. Elle a investi un magnifique immeuble de caractère comme le montrent deux cartes postales du début du siècle.
Publicités d’époque de la Société Générale (Documents collection privée)Cartes postales de la façade initiale (Documents collection privée)
Comme le Crédit du Nord cependant, l’agence a elle aussi recours à une modernisation de sa façade en 1961 après rachat du 38 bis. Si les étages ne sont pas touchés le rez-de-chaussée est quant à lui bétonné. Ses publicités se modernisent également au fil du temps. En 1981, un guichet automatique très novateur est installé dans le passage menant à la rue Nain afin que la clientèle puisse y effectuer ses retraits sans descendre de voiture.
Croquis ancienne et nouvelle façade (Document archives municipales)Le nouvel immeuble dans les années 1980 (Document archives municipales)Publicités de 1928, 1965 et 1975 (Documents Ravet-Anceau et collection privée)Installation du guichet automatique en 1981 (Document Nord-Eclair)
Dans les années 2010, l’agence roubaisienne de la société générale quitte l’avenue Jean Lebas pour gagner des locaux plus petits, lumineux et modernes, construits en lieu et place d’une institution roubaisienne à savoir le Palais du Vêtement, sur la Grand Place de Roubaix. Sa nouvelle adresse devient le 1-3 Grande Rue à Roubaix. Quant au n°40 avenue Jean Lebas, il abritera après quelques temps divers cabinets médicaux.
La Société Générale avenue Jean Lebas en 2013 et 1-3 Grande Rue actuellement (Documents Google Maps)
En remontant encore vers la gare, un autre édifice abrite une banque dès le début du siècle. Il s’agit du n° 57-59, immeuble de style, et du Comptoir National d’ Escompte de Paris dont le siège se situe dans la capitale et qui possède également une agence à Tourcoing. Cette banque propose toutes opérations de banque et de bourse.
La façade du Comptoir National d’Escompte de Paris (Document collection privée)Publicités de 1928 et 1955 (Documents Ravet-Anceau)
En 1962, le Comptoir dépose une demande de permis en mairie pour transformation et aménagement d’un immeuble à usage de banque. Il s’agit alors d’une mise en conformité du bâtiment existant aux normes d’hygiène et de sécurité, notamment avec l’installation d’une sortie de secours sur la rue de l’Espérance. Le plan joint à la demande donne une idée de l’aménagement intérieur du rez-de-chaussée où le public est reçu.
Plan joint à la demande de permis de construire (Document archives municipales)
Publicités de 1975 et 1979 et photographie d’époque (Documents Ravet-Anceau, Nord-Eclair et Archives Municipales)
Puis dans les années 1980, après le départ de la banque au n° 24 de la Grand’Place, l’immeuble est occupé par la compagnie d’assurances AGF. De nos jours c’est le groupe Gesco qui est installé dans les lieux et il est à noter que contrairement aux établissements bancaires précédemment cités, la façade de l’immeuble du 57-59 n’a pas connu de modification notable et a donc gardé son cachet d’origine.
Les assurances AGF : installation et photographie des années 1980 (Documents Nord-Eclair et archives municipales)Photographie de Gesco en 2022 (Document Nord-Eclair et Google Maps)
A suivre…
Remerciements à la BNR et aux archives municipales de Roubaix.
En 1841, Alexis Lavigne maître-tailleur, puis tailleur-amazonier de l’impératrice Eugénie, publie ses premières méthodes de coupe et ouvre une école pour l’enseignement des métiers de la mode : le Cours Lavigne à Paris, qui deviendra 150 ans plus tard ESMOD, Ecole supérieure de Stylisme et de Modélisme, qui deviendra plus tard l’Ecole Supérieure des arts et des techniques de la Mode.
Alexis Lavigne ( document ESMOD )
Après les écoles créées à Paris, Bordeaux, Lyon, Rennes, ESMOD décide en 1993, de s’implanter à Roubaix. La ville n’a pas été choisie au hasard. En effet, ainsi que les deux directrices Mmes Paule Douarinou et Annette Goldstein le précisent : Roubaix a toujours été tourné vers le textile, la mode et l’innovation, la ville se trouve à un carrefour européen avec les pays du Nord, et accueille des grands groupes de distribution moderne et de vente par correspondance.
plan cadastral
Reste à trouver un endroit pour l’implantation de l’école. Le choix se fait sur un magnifique bâtiment, un endroit qui séduit à la fois la direction, les enseignants et les étudiants, et qui, de surcroît a du caractère : le 27 boulevard Leclerc.
Cette magnifique maison de maître était précédemment le siège de l’entreprise Bardahl France ( voir sur notre site, un précédent article édité et intitulé : Bardahl ) et auparavant occupé par les établissements Paul Bonte et cie ( négoce de laines ).
documents archives municipales
L’architecte Philippe Alexandre se charge de réhabiliter l’immeuble. Le premier bâtiment sera occupé par une salle de cours, les magnifiques charpentes seront préservées et sauvées, car menacées par la mérule, et un podium arrondi sera installé pour les défilés de mode, équipement indispensable pour une telle école.
documents Nord Eclair
Sur le côté on aménage des bureaux, une salle de cours et une tissuthèque. Dans la cour, se trouve un vaste hangar dont la structure est saine, mais il faudra certainement le détruire car il ne correspond pas aux besoins de l’école et cela pourrait constituer une réserve foncière pour un prochain agrandissement.
René Vandierendonck, premier adjoint au maire, ne manque pas d’idées pour tout ce qui touche à ce quartier situé à deux pas de l’Eurotéléport, de l’IUT, et au cœur d’un vrai pôle universitaire.
document Nord Eclair
Mardi 15 Février 1994, une réunion se déroule en Mairie ; une table ronde-information sur « la mode, ses métiers, son avenir » avec la participation de Elisabeth de Senneville, styliste créateur, de Paule Douarninou et Annette Goldstein, directrices d’ESMOD international, de Jacques Bonte, historien de l’industrie textile du Nord de la France, de Jean Duforest président de Camaïeu, et de René Vandierendonck.
document Nord Eclair
Après la réunion de travail, où on prépare l’ouverture d’ESMOD Roubaix pour la rentrée de Septembre, à 19h30, se déroule un défilé de mode à la Mairie par les élèves de 3° année d’ESMOD Paris, et ensuite, c’est la fête ! Les étudiants costumés donnent de sacrées couleurs à l’intérieur et l’extérieur de l’Hôtel de Ville pour un carnaval débridé.
document Nord EclairDéfilé à la mairie en Février 1994 ( documents Nord Eclair )
En Octobre 1994, c’est l’inauguration, en présence de Mr le maire, René Vandierendonck, des deux directrices d’Esmod Mmes Douarinou et Goldstein qui sont venues de Paris pour cet événement, ainsi que de 22 élèves, de leurs parents et des professeurs
Les nouveaux locaux sont flambant neufs, et sentent encore la peinture fraîche. On n’a pas mégoté sur les travaux pour que les lieux soient vraiment à la hauteur de la réputation de l’école
Inauguration Octobre 1994 ( documents Nord Eclair )
L’ESMOD se développe de façon importante à la fin des années 1990 . Chaque année au mois de Juin, est organisé un défilé de mode, réalisé par les étudiants(tes) de l’école. Chacun peut assister au spectacle et le défilé est gratuit pour les professionnels mais également pour le grand public sur réservation.
document archives municipales
« Les premières années, les défilés avaient lieu à l’hôtel de ville, précise Philippe Zmirou, le nouveau directeur d’ESMOD. Les professionnels étaient très impressionnés par la beauté des lieux et le majestueux escalier. J’avais envie de rendre le défilé accessible au public. « Ça va déclencher des émeutes, vous êtes à Roubaix! », m’avait-on dit. Finalement, je suis allé jusqu’au bout de mon idée et tout s’est bien déroulé. »
Les années suivantes, les défilés ont lieu dans des endroits différents : le parc de Barbieux, la manufacture des Flandres et très souvent la salle Watremez.