Le 123 boulevard de Fourmies

Herménégilde Da Silva ( que l’on prénomme Achille ) habite au 85 boulevard de Fourmies à Roubaix, au début des années 1950. Il fait l’acquisition d’un terrain vierge au 123 de ce boulevard. Cette parcelle se situe à l’angle de la rue Carpeaux, précisément au N° 83. Il demande un permis, en Octobre 1956, pour la construction d’un immeuble : une maison d’habitation avec magasin. Il fait appel à l’architecte J Delplanque pour dessiner les plans.

Plan de l’habitation ( document archives municipales 1956 )
vue aérienne 1957 la maison en construction ( document IGN )

Le rez de chaussée est composé du magasin, de l’entrée, la salle de vie, la cuisine et la cour. Le garage est accolé avec une entrée rue Carpeaux. A l’étage, se trouvent les cinq chambres et la salle de bains. L’ensemble représente une superficie de 107 m2. Les travaux se terminent en 1958.

La façade ( document archives municipales 1956 )

Herménégilde Da Silva est artisan en plomberie et couverture. Son magasin propose des articles d’électro-ménager : cuisinières, réfrigérateurs, téléviseurs, appareils de chauffage, sous les grandes marques nationales : Philips, Arthur Martin, Scholtés etc

Il communique rapidement, par de la publicité dans la presse locale.

publicité ( document Nord Eclair 1962 )

A la fin des années 1960, il développe des marques complémentaires, comme Fobrux et les célèbres cuisinières Coussement fabriquées à Roubaix.

Publicités ( documents Nord Eclair )

Il propose également, au début des années 1970, une gamme d’articles cadeaux, et reste bien sûr, le spécialiste de l’installation de chauffage central au gaz et au fuel.

publicité document Nord Eclair 1971

Herménégilde Da Silva cesse son activité en 1978. Le fonds de commerce est alors repris par Mme Francine Segard-Beulque et devient un magasin de décoration à l’enseigne Ambiance. Francine Segard propose une gamme de papiers-peints, moquettes, peintures et accessoires.

publicité document Nord Eclair 1978
publicité document Nord Eclair 1980
publicité document Nord Eclair

En 1982, Francis Segard, le mari de Francine, installe son commerce de Pompes Funèbres dans le garage au 83 de la rue Carpeaux avec l’enseigne Segard et Buisine.

Francis et Francine entretiennent d’excellentes relations avec les autres commerçants du quartier. Francis Segard est élu président de l’Union des Commerçants du Nouveau Roubaix en 1987.

Francis Segard ( document Nord Eclair 1986 )

Les affaires des pompes funèbres Segard et Buisine fonctionnent très correctement dans ce quartier du Nouveau Roubaix. Le manque de place se fait cruellement sentir. Francis et Francine décident alors d’arrêter le commerce de décoration « Ambiance » et de consacrer cette place disponible à la création d’une surface de vente spécifique à l’entreprise Segard et Buisine, en Mars 1988. L’agrandissement se réalise sous la gérance d’André Hue, le beau frère de Francis.

publicité document Nord Eclair 1988

En 2001 , le photographe Robert Vandeputte, au 125 boulevard de Fourmies juste à côté, cesse son activité. Le couple Segard reprend le local du studio-photo pour le transformer en funérarium en 2002 après travaux.

Photo BT 2024

Les pompes funèbres Segard et Buisine sont toujours présentes de nos jours aux 123 et 125 boulevard de Fourmies. L’entreprise est désormais dirigée par Benoit et Hervé Hue, les deux fils d’André Hue.

Photo BT 2024

Remerciements à Francis Segard ainsi qu’aux archives municipales

Il y a 50 ans, la braderie du Crétinier

En 1974, la grande Braderie du Crétinier s’est déroulée le 10 juin. De 14 heures à 20 heures, furent concernées les rues Castermant, Henri-Briffaut, Claude-Weppe et Patriotes. C’est une braderie commerciale plutôt qu’un vide grenier, qui propose des prix compétitifs, un accueil souriant, un choix très vaste, un service après-vente soigné, selon la formule consacrée.

La rue Castermant aujourd’hui doc AmWos

Pour la rue Castermant, on trouve les meubles de tradition Plouvier qui proposent également un service d’installation de cuisines. Le marchand de cycles de la gamme Peugeot de M. JC Servais fait également la promotion des cyclo-sports Garelli. Le magasin TELEWATT annonce des prix chocs pour la braderie avec service après-vente assuré et grandes facilités de paiement. L’agent officiel Renault, Michel Vanhée est au service de la clientèle au 83 rue Castermant. Le spécialiste Conseil Truffaut « votre jardin » propose des cages, des oiseaux, des aquariums et des poissons. Les chaussures Roger insistent sur les critères de choix, prix et qualité. Les établissements Roger Lefebvre vendent des feux de toutes marques, des salons en solde et des lustres en exposition, avec bien entendu des conditions exceptionnelles pour la braderie. Le Nemrod, café tabac de M. Bouchez signale sa présence dans la rue. La boucherie-charcuterie Marcel Muillie fait de même, avec comme slogan qualité et fraîcheur.

Herboristerie Cousin pub NE

C’est aussi rue Castermant qu’on peut retrouver les plantes médicinales de l’herboriste du Crétinier Jean Cousin, qui propose des produits diététiques. La parfumerie Françoise vend également des produits de maroquinerie et des parapluies. Le magasin d’alimentation générale Vanadervelt est un spécialiste des dragées. Le magasin de prêt à porter enfant et layette Annick propose une remise exceptionnelle de 5 % pour la braderie. Pierre Tricoit, électricien, réalise toutes installations et dépannages. La boucherie chevaline Vermeersch propose un grand choix de rôtis, poulain et cheval. Le magasin Subts met à la disposition de la clientèle des spécialistes télévision électroménager cuisine chauffage. Le magasin d’optique et surdité Turlur offre un grand choix de lunettes solaires et de nouvelles jumelles. La droguerie de Simone Brunin spécialiste des peintures Novémail et Idaline, offre 10 % de remise sur tous ses articles. La boulangerie pâtisserie Huyghe Rosé participe à la braderie. Le spécialiste du frais en fruits et légumes « au jardin d’Espagne » propose des ventes promotionnelles. La librairie papeterie de Mme Vandecrux est bien fournie en cartes postales, stylos, montres, romans photos et revues illustrées en solde.

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Pour la rue des Patriotes, le fleuriste Trianon de M. Marquette-Flipo vend fleurs coupées, séchées et soie et des cadeaux. Les vidanges Duthoit interviennent pour le curage de toutes les fosses et le débouchage d’égout.

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Pour la rue Henri Briffaut, on brade chez Mary-Thérèse magasin de prêt à porter féminin, qui annonce « rien que des articles de marque ». Il y a également le spécialiste du chauffage central au gaz idéal standard Sogor Petit. Les trois magasins de meubles électro ménager et radio télévision des établissements Desmarchelier accueillent la clientèle aux 113-108-110. Les établissements Duponchel proposent choix, qualité, prix et bonnes facilités de paiement ainsi que le service après vente pour leurs produits de radio télévision, électroménager et meubles. Mme Laporte qui tient une mercerie lingerie chemiserie, propose une remise braderie de 10 %. La maison Debeurme Renard offre un choix de plantes et fleurs artificielles, ainsi que des articles funéraires.

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Pour la rue Claude Weppe, le salon de haute coiffure « Art et coiffure » est un spécialiste des assouplissements et coloration, manucure, maquillage et produits de beauté. Le magasin Helen, pulls hommes et femmes, propose des soldes de grandes marques à des prix braderie. Louis Lemaire est le dépositaire de grandes marques de chauffage central gaz, mazout, charbon et d’installations sanitaires.

Il y avait vraiment de quoi attirer le chaland pour cette braderie du quartier du Crétinier !

Le caviste du Nouveau Roubaix

Le 129 du boulevard de Fourmies a toujours été occupé, depuis des décennies, par un commerce de vins et liqueurs. Dans les années 1930, la boutique est gérée par L. Reumont, puis ensuite par Mme Routier.

Adrien Buisine est né en 1919 à Marcq en Baroeul. Il est chevillard à son compte, à l’abattoir de Lille et est spécialisé en viande chevaline. Les affaires fonctionnent correctement, mais sa passion reste l’oenologie, il adore déguster et comparer les grands vins, et en particulier ceux de la région bordelaise. Il souhaite changer de métier, et reprend le commerce de vins du boulevard de Fourmies, devenu libre d’occupation à la fin des années 1940.

Adrien Buisine ( document M. Buisine )

C’est une boutique d’environ 50 m2. Adrien est caviste, il propose à sa clientèle un grand choix de vins, liqueurs, spiritueux, apéritifs, alcools etc.   Il garde l’enseigne existante : Aux Caves des Boulevards. Adrien est marié à Olga. Ils ont un fils Guy. Ils habitent dans un premier temps à l’étage, mais le logement est trop petit, ils emménagent alors dans une maison à Flers Babylone.

Adrien, sa mère Julienne et son fils Guy devant la devanture ( document M. Buisine )

La photo ci-dessous date du début des années 1950. On y reconnaît Adrien assis sur un tonneau, à côté de son fils et sa femme Olga. Sur le terrain vierge voisin, sera construit peu de temps après, le magasin de Jean Duthoit au 127, le studio photo de Robert Vandeputte au 125, et le commerce d’électro ménager de H Da Silva au 123 au coin de la rue. Les maisons que l’on aperçoit au fond sont situées dans la rue Carpeaux.

Devant le magasin boulevard de Fourmies ( document M. Buisine )

De même sur la photo ci-dessous, se trouve donc à droite le commerce d’alimentation de M. Prouvost Dugimont au 131 et à gauche le terrain vague où sera construit le magasin de Jean Duthoit au 127. Les maisons dans le fond, se trouvent dans la rue Rubens.

Olga et Guy devant la façade ( document M. Buisine )

Adrien et Olga prennent un soin tout particulier à soigner la vitrine, changent régulièrement de thème de façon à faire venir le client. Ci-dessous vitrine avec de nombreuses bouteilles de Mandarine Napoléon

La vitrine Mandarine Napoléon ( document M. Buisine )

Adrien est vraiment un homme passionné par le vin. Il s’approvisionne régulièrement chez les producteurs et vignerons et en particulier chez les établissements Ouzoulias à Libourne. Il recherche toujours dans les domaines et châteaux, des vins exceptionnels à des prix compétitifs et se fournit également chez un grossiste local, les Ets Broutin rue de Toulouse à Roubaix, ainsi que par des représentants multicartes. Dans le fond du magasin où sont stockés les tonneaux de vins, il met en bouteille lui même les vins qu’il sélectionne pour les proposer au meilleur prix.

Adrien et Olga ( document M. Buisine )
Adrien et son ami le boulanger Omer Fassin du boulevard de Fourmies.( document M. Buisine )

Adrien est intronisé dans la confrérie de la Jurade de Saint Emilion qui entretient la mémoire des vins et assure leur succès à travers le monde. Adrien fait partie désormais des 140 jurats qui perpétuent les valeurs de partage, de découverte, de transmission et de tradition.

la confrérie La Jurade de Saint Emilion ( document collection privée )
Adrien intronisé, vêtu de sa toge( document M. Buisine )
son précieux diplôme ( document M. Buisine )

Adrien entretient d’excellentes relations avec les commerçants du boulevard de Fourmies. Il est président de l’Union des Commerçants du Nouveau Roubaix, président du Comité des fêtes du quartier, et il devient membre titulaire de la Chambre de Commerce de la Métropole.

Adrien est administrateur de la CIRCI, caisse de retraite pour les travailleurs indépendants. Sa deuxième passion c’est son action de militant au sein des organismes chargés de défendre les intérêts de sa profession. Comme son maître à penser Jean Dearx, il milite de manière à ce que la profession ne soit pas asphyxiée : « Se spécialiser, s’unir ou périr ! ». En 1969, il devient membre de l’UCAM Union des Commerçants et Artisans de la Métropole. Pendant toute sa carrière, il va lutter pour la défense des Commerçants et Artisans et en particulier sur la loi de 1968 sur l’assurance maladie obligatoire des travailleurs non salariés.

Adrien fait alors partie du CID, Comité d’Information et de Défense, qui devient quelques temps après, le CIDUNATI, Confédération Intersyndicale de Défense et d’Union Nationale des Travailleurs Indépendants. Il négocie et discute au plus haut niveau et en particulier avec Maurice Schuman, ministre des affaires sociales en 1969 et Robert Boulin, ministre de la Santé en 1970.

document Nord Eclair
( document M. Buisine )
Adrien et Olga avec des amis dans les années 1970 ( document M. Buisine )

Olga, qui aide son mari dans le magasin, surtout pendant ses autres occupations, décède en 1977. Adrien ferme son magasin à la fin de l’année 1984 et prend sa retraite.

De nos jours, au 129 boulevard de Fourmies, se trouve le café de la Presse du Boulevard.

Photo BT

Remerciements à Michèle et Florence Buisine ainsi qu’aux archives municipales.

Jany Fleurs

Jean et Maurice Delannoy dirigent la société Delannoy Rouzé, grossiste-négociant en fourrage, paille, grains, farines, légumes secs et pommes de terre, est implantée au 15 et 17 rue Perrot à Roubaix ( entre le boulevard de Strasbourg et le quai de Brest ) sur un terrain de 1200 m2 et livre tous les fermiers de la région.

collection privée

Une fille, Jeanne, née en 1935, est l’aînée de cette famille de 8 enfants. Jeanne Delannoy se marie en 1953, avec Maurice Tanchou, ouvrier boulanger. Elle souhaite créer son commerce ; on lui conseille fortement de trouver un local bien placé dans une rue commerçante et son choix se porte sur le boulevard de Fourmies, car le quartier du Nouveau Roubaix s’est déjà bien transformé et continuera à se développer dans les années à venir. Elle fait l’acquisition d’un minuscule estaminet, en piteux état, au 145 du boulevard, tenu par A. Duquesnoy. Jeanne vend alors à la clientèle les produits proposés par ses parents et en particulier la graineterie. Jeanne a le sens du commerce, travaille dur et ne compte pas ses heures ; les affaires démarrent correctement. Elle propose également des semences potagères, car nous sommes encore en période d’après guerre, et les roubaisiens cultivent eux-mêmes quelques légumes dans leur jardin. Puis Jeanne commence également à vendre quelques fleurs et plantes de décoration. Les affaires de la petite échoppe se développent, et en 1958, Jeanne et Maurice reprennent le terrain voisin vierge, au 143, pour y construire enfin, un magasin digne de ce nom. Ils demandent à l’entreprise de M. Delfosse, située au 39 rue de Crouy à Roubaix, d’effectuer les travaux : la construction du magasin, de la cuisine et de la réserve.

document archives municipales
Photo IGN 1958

Jeanne peut alors développer les ventes de fleurs et de plantes vertes au détriment de la graineterie. L’enseigne choisie est « Jany Fleurs » et Maurice abandonne son métier de boulanger en 1963, pour aider son épouse à la tenue du magasin. En cette même année 1963, Jeanne et Maurice décident de créer un étage au-dessus du magasin. Ils font encore appel à M. Delfosse pour effectuer les travaux , car ils apprécient ses compétences.

document archives municipales
publicité Nord Eclair 1967

En 1967, ils font encore transformer la façade de leur magasin par le décorateur Max Ecoeur à Lomme.

document archives municipales

Au fil des années, la clientèle a vu grandir ce commerce sympathique qui arrive en 1967 à l’âge adulte. C’est l’occasion de faire paraître un article dans Nord Eclair. Jany Fleurs c’est 17 m de façade, 17 m de lumière, de fleurs, de plantes. Pas un seul passant ne sait résister à l’enchantement de ces vitrines imposantes. Jeanne et Maurice ont réussi à constituer un véritable paradis du bon goût, de l’élégance et du sens artistique.

publicité Nord Eclair 1967

Jeanne s’approvisionne pratiquement chaque jour de la semaine en fleurs, au Marché d’Intérêt National (MIN), afin de proposer des fleurs ultra-fraîches à sa clientèle. Jany Fleurs est bien sûr dépositaire Interflora qui permet de livrer en quelques heures, partout en France de superbes bouquets. La fraicheur des fleurs vendues, les bouquets, les compositions florales, les plantes vertes, les magnifiques coupes en opaline ont permis à Jany Fleurs de recevoir des prix : le 2° prix à l’Exposition Florale de Roubaix, la coupe de la ville de Wasquehal. Le slogan publicitaire de l’époque : Il y a des fleurs partout mais vous les trouverez présentées avec art et originalité chez Jany Fleurs.

publicité Nord Eclair

Jeanne assure les livraisons à domicile avec sa 2 CV, pour tous les bouquets d’anniversaire, les compositions florales, les sapins à l’époque de Noël, les plantes pour les mariages, les coussins pour les deuils. Au début des années 1970, ils reprennent le bâtiment à l’angle de la rue David d’Angers qui était occupé par P. Depoorter et réalisent alors des travaux d’agrandissement du magasin.

document Google Maps
document Google Maps

Maurice décède en 1989 et Jeanne continue l’activité aidée par son fils Jean- Paul. Elle prend sa retraite en 2005 à l’âge de 70 ans et c’est lui qui reprend le commerce. La situation se dégrade dans les années 2000 en raison de la concurrence des commerces de fleurs coupées et des problèmes récurrents de stationnement sur le boulevard de Fourmies qui entrainent la fermeture définitive du magasin Jany Fleurs le 15 Septembre 2009. Au début des années 2010, le fond de commerce est repris et divisé en 2 par la Banque Populaire et le Crédit du Nord qui occupent désormais les locaux.

Photo BT

Le 1er Décembre 2017, Mélanie Tanchou, la petite fille de Jeanne, ouvre un commerce de fleurs, à deux pas, au 219 du boulevard de Fourmies. Le magasin s’appelle « Miss Jany Fleurs Création » ; c’est bien sûr, un clin d’oeil au commerce de sa grand mère fermé depuis 2009.

Mon enfance dans la boutique de ma grand-mère, ce sont les plus beaux jours de ma vie, dit-elle. Mélanie y travaillait avec sa grand-mère Jeanne, et son père Jean-Paul, décédé depuis, en 2011.

Plan cadastral
document Nord Eclair 2017

Dans sa petite boutique, Mélanie propose uniquement des compostions « faites maison ». Je fais tout moi-même, dit-elle, et je ne vais jamais proposer les mêmes créations, pour que ce soit toujours différent d’un jour sur l’autre.

Photo BT

Les deux particularités de son point de vente, c’est d’abord un rayon cadeaux de naissance en forme de bouquets, puis la création d’ateliers pour enfants et pour adultes, pour leur apprendre à faire des compositions florales, et que chacun puisse repartir avec sa création.

document Jany Fleurs

Six mois après l’ouverture, Mélanie apprend que le Crédit du Nord du boulevard de Fourmies va fermer ! Elle saute sur l’occasion et commence la négociation pour revenir au magasin d’origine, à côté de la Banque Populaire. Mélanie ferme son magasin du 219 et s’implante enfin au 143 du boulevard de Fourmies en Août 2018.

Photo BT

Près de dix ans après la fermeture du 143 145 en 2009, le magasin Jany Fleurs est donc de retour. Mélanie y prépare toujours des bouquets de fleurs d’une fraîcheur irréprochable, avec le plus grand soin et la plus grande originalité.

documents Jany Fleurs

De plus, elle s’investit personnellement dans le quartier puisqu’elle devient présidente de l’Union des commerçants du boulevard de Fourmies.

documents Jany Fleurs

Remerciements à Jeanne et Mélanie Tanchou, ainsi qu’aux archives municipales.

Jean Duthoit

A la fin des années 1950, il ne reste pratiquement plus de terrains vierges constructibles sur le boulevard de Fourmies. Seules trois parcelles sont encore disponibles : les numéros 123, 125 et 127, à deux pas de la rue Carpeaux.

Le 127 boulevard de Fourmies. La construction des 123 et 125 vient de se terminer ( document IGN 1957 )

L’entreprise de sanitaire et chauffage H. Da Silva fait l’acquisition du 123, et le photographe R. Vandeputte s’installe au 125. Jean Duthoit est électricien et habite à Flers lez Lille. Il fait l’acquisition du terrain de 218 m2 au 127 du boulevard de Fourmies et demande un permis pour construire, en 1965, un immeuble à usage commercial et d’habitation sur deux étages. En effet, il souhaite s’implanter dans ce quartier du Nouveau Roubaix pour créer un magasin d’électro ménager. Il envisage également d’acquérir un terrain donnant sur la rue Rubens juste derrière, pour aménager son atelier.

Plan cadastral

Le magasin d’exposition se situe au rez-de-chaussée dans une débauche de lumière et de motifs décoratifs. On y trouve toute la gamme d’électro-ménager de la marque Philips : machines à laver, réfrigérateurs, téléviseurs, cuisinières et bien d’autres appareils ménagers.

projet de façade ( document archives municipales )

L’entreprise Duthoit est d’ailleurs bien connue dans la région et ce depuis des années. Spécialiste en électricité générale, elle bénéficie d’une excellente notoriété. L’ouverture a lieu en 1966.

Publicité d’ouverture ( document Nord Eclair )

Mr et Mme Duthoit pensent déjà à l’avenir, puisqu’ils envisagent de créer au premier étage, un magasin d’exposition de lustrerie, ainsi qu’un service d’installation de cuisines équipées. L’arrivée des premiers téléviseurs couleur en 1967 profite parfaitement à Jean Duthoit qui communique de plus en plus par de la publicité dans la presse locale.

document Nord Eclair

Jean Duthoit propose bien sûr, des crédits pour faciliter les achats de ses clients, un SAV (Service Après Vente) irréprochable avec un dépannage rapide, des travaux d’électricité et des poses d’antenne TV. Jean a le sens inné du commerce, il communique énormément pour continuer d’entretenir sa relation avec sa clientèle. Lors de la braderie du boulevard de Fourmies, il organise des concours pour offrir des cadeaux à ses fidèles clients.

document Nord Eclair

Jean propose des promotions sur toute une gamme de cuisinières, lors du changement de gaz arrivé sur la ville en 1969. En 1973 il termine l’installation de son atelier aux 6 et 8 rue Rubens, derrière son magasin. Il crée alors son « Dépannage Service » et recrute des techniciens professionnels et qualifiés pour assurer les dépannages rapides. Il profite de son agrandissement pour proposer des prix promotionnels sur toute la gamme de la marque Brandt.

Publicité agrandissement ( document Nord Eclair )

Jean Duthoit ouvre, en Novembre 1976, un deuxième magasin, au 136 rue de Lannoy, sur la place de l’église Sainte Elisabeth. C’était l’ancienne quincaillerie Henneuse qui existait depuis les années 1910. Jean décide de refaire complétement sa façade avant son ouverture

Façade du 136 rue de Lannoy ( documents archives municipales )
document archives municipales

Pour cet événement, il investit encore dans la publicité et fait venir le célèbre Raoul de Godewarsvelde. La gamme de produits proposés est identique, mais il se spécialise avec un département cuisines équipées plus important.

document Nord Eclair
le département cuisines ( document Nord Eclair )

Dans les années 1980, Jean est présent sur de nombreux salons des arts ménagers et des foires commerciales dans différentes communes de la métropole.

document Nord Eclair

La concurrence de la grande distribution et des magasins spécialisés en électro ménager, devient de plus en plus vive. Jean Duthoit cesse son activité au début des années 1990. La BNP souhaitant développer son activité dans le quartier est séduite par cette surface de vente de plus de 200 m2 et s’y installe à la fin des années 1990.

document Nord Eclair
Photo BT

Sara Kladi s’installe à son tour, en 2021, sur l’emplacement du 127 boulevard de Fourmies, pour y créer un centre de bronzage à l’enseigne « My Sun »

My Sun ( Photo BT )

Remerciements aux archives municipales.

Poissonnerie du boulevard de Fourmies

Dans les années 1930, le 161 du boulevard de Fourmies est occupé par un estaminet, appartenant à la brasserie Brabant-Desprets qui se situe à Hem, au 454 rue Jules Guesde. C’est un café « tenu » par la brasserie et géré par M Plaisant dans les années 1930 et Mr Caty dans les années 1940.

Plan cadastral

Pierre Victor est né en 1921 ; il est caviste à la brasserie Brabant-Desprets et entretient d’excellentes relations avec sa direction. Pierre a toujours souhaité créer son commerce, et lorsque le café du 161 boulevard de Fourmies se libère à la fin des années 1940, il négocie un accord avec son patron pour reprendre les murs et le pas de porte. Pierre crée alors son commerce de poissonnerie, car le métier lui plait et de nombreux membres de sa famille travaillent dans ce domaine. Il fait effectuer les modifications et l’aménagement et la poissonnerie ouvre alors en 1949.

Publicité Nord Eclair 1965

Le terrain a une superficie de 124 m2. la surface de vente est assez réduite puisque derrière, se trouvent la salle de séjour et la cuisine ; la chambre froide est au fond de la cour et les chambres sont à l’étage. Pierre se marie avec Gisèle, née Delplanque et le couple a une fille Annie, née en 1946.

La photo ci-dessous, date du début des années 1950. Giséle, la femme de Pierre se trouve sur le pas de la porte d’entrée de la poissonnerie. A l’extérieur on distinge un tableau noir affichant les poissons frais du jour, et quelques bourriches d’huitres sur un étal. La porte de gauche est celle d’Oscar Tiberghien entreprise de déménagements, et à droite, la maison particulière de Roland Jaune qui transformera ensuite son habitation en commerce pour un brocanteur : « Le Grenier d’Auvergne ».

Le magasin au début des années 1950 ( document archives municipales )

Les affaires démarrent très correctement. Pierre souhaite développer encore son activité. Avec son frère Maurice, poissonnier au Brun Pain à Tourcoing, il crée un entrepôt «Belle Moule» à Marcq en Baroeul, pour importer des moules de Hollande et les distribuer dans toutes les poissonneries de la métropole. Peu de temps après, il devient mareyeur à Boulogne sur mer. Sa petite entreprise, « Océan Marée » est l’intermédiaire entre les pêcheurs boulonnais et les détaillants poissonniers de la région. Gisèle tient le magasin et Pierre l’aide surtout le vendredi, parce qu’il gère ses activités de négoce, le reste de la semaine.

Publicité Nord Eclair 1966
document collection privée

En 1960, Pierre et Gisèle décident d’une transformation complète du magasin. Ils font installer une nouvelle chambre froide placée entre le magasin et l’habitation. L’intérieur du point de vente se modifie également : le comptoir en bois est remplacé par un comptoir réfrigéré, sur lequel est posé la nouvelle balance Berkel. Ils développent également leur gamme de produits : poissons, huitres et saurisserie.

document archives municipales

Au début des années 1970, à chaque période de fin d’année, Pierre et son épouse louent une immense barque, qu’ils déposent sur le trottoir pour vendre leurs produits de fête ( huitres, homards, langoustes etc ). Annie, leur fille, aide ses parents, entre autre, durant la période festive.

document collection privée

En fin d’année 1974, un camion de livraison se gare pendant trois jours de suite, devant la poissonnerie pour proposer 10 tonnes d’huitres fraîches en direct de l’île d’Oléron, de Bretagne et du bassin d’Arcachon à des prix très attractifs et séduisants.

Publicité Nord Eclair 1974

Annie se marie avec Michel Destoop. Ils habitent dans la rue voisine, au 3 rue Germain Pilon. Michel crée son entreprise de transports, avec l’aide de son beau-père. Il se spécialise dans le transport des produits de la mer depuis Boulogne sur mer, avec sa société : « Transports Le Bélier ».

Michel et son camion de transports « Le Bélier », rue Germain Pilon

Pierre Victor prend sa retraite en 1977 ; c’est l’occasion de fêter cet événement avec de nombreux commerçants regroupés au sein de l’association des commerçants du boulevard de Fourmies, à la salle de réception « La Huchette », rue Henri Regnault. Pierre décide alors de se consacrer à une activité de loisirs. Il reprend l’étang des Couartes à Saint Josse dans le Pas de Calais.

Pierre et Gisèle, lors de leur départ en retraite, entourés des membres de la famille, et des commerçants du boulevard de Fourmies ( document A. Destoop )
Pierre et Gisèle ( document A. Destoop 1980 )

La poissonnerie du boulevard de Fourmies est ensuite cédée à Raymond et Huguette Broutin. En Juin 1985, ils décident de transformer la façade du bâtiment avec la porte d’entrée à droite, et à l’étage en perçant une fausse fenêtre et en remplaçant les deux autres fenêtres.

documents archives municipales

La poissonnerie Broutin continue d’exister encore durant de nombreuses années et ferme définitivement ses portes en 2009. Depuis, le commerce reste toujours inoccupé à ce jour.

La profession de détaillant-poissonnier a complétement disparu de nos jours. D ‘après le Ravet Anceau de 1968, à l’époque 47 poissonneries étaient implantées à Roubaix. Il n’en reste plus une seule, aujourd’hui. La poissonnerie du boulevard était la dernière.

Photos BT

Remerciements à Annie Destoop ainsi qu’aux archives municipales.

Rue Briet

La rue Briet à Hem existait déjà sur un plan cadastral de 1890 mais sans nom et n’apparaît sous ce nom que sur un plan de 1947. Elle tient son appellation d’une briqueterie à feu continu, qui y était installée tout au bout, bien qu’ayant son adresse postale rue du Bas Voisinage (actuelle rue Louis Loucheur) au début du 20ème siècle. Il s’agit de l’entreprise d’Oscar Briet, lequel a obtenu l’autorisation préfectorale nécessaire à son installation en 1900.

Le travail en briqueterie est très pénible : les ouvriers doivent enlever l’argile au louchet et la charger dans des brouettes en bois qu’ils font avancer sur des plaques de roulage en métal installées préalablement. L’argile est ensuite mélangée avec de l’eau puis les briques sont moulées à la main avant d’être séchées et passées au four.

A la fin des années 1940 la briqueterie fonctionne toujours et le Ravet-Anceau de 1948 fait état de la briqueterie A. Briet dans la rue du Bas Voisinage à Hem. La vue aérienne de l’époque la montre isolée au milieu des champs. En revanche dans les années 1950 la briqueterie disparaît et la rue Briet prend l’aspect qui est toujours le sien aujourd’hui.

Vue aérienne de la briqueterie aux Trois-Baudets en 1947, vue générale et gros plan (Document IGN) et le personnel de celle-ci en 1919 (Documents Historihem)

Ce n’est pourtant qu’en 1957 que les travaux de mise en état de viabilité sont éxécutés dans la rue Briet. Jean Leplat, le maire, fait convoquer les représentants du CIL et des ponts et chaussée afin d’aller sur place avec l’adjoint aux travaux pour faire un état des lieux d’une rue qui ressemble alors à un véritable bourbier et faire entreprendre les travaux nécessaires dans les plus brefs délais.

La rue en septembre 1957 avant travaux (Document Nord-Eclair)

Le premier commerce répertorié dans cette rue par un annuaire professionnel est celui de S.Schattens. Il tient une cordonnerie au n°40 au début des années 1960 et ce pendant une dizaine d’années. Il n’existe plus de n°40 dans la rue Briet dans les années 2000.

Puis Anne-Marie Cauty s’y installe, en tant que pharmacienne, au milieu des années 1960, au n°54, selon le Ravet-Anceau de l’époque. On la retrouve à cette adresse dans l’annuaire jusqu’en 1986 mais de nos jours le n°54 n’existe plus dans cette rue. Puis elle transfère sa pharmacie au n°1 de la rue où elle continue à exercer jusqu’à ce qu’elle cède son officine. A l’heure actuelle le bâtiment agrandi est toujours une pharmacie mais gérée par Véronique Vercamer depuis les années 2000.

Photo Pharmacie Cauty au n°1 de la rue (Document collection privée)

Publicités Cauty (Documents Historihem)

Photo pharmacie Vercamer en 2020 (Document Google Maps)
Publicité Vercamer en 2020 (Document site internet)

Puis Jean et Marie-Paule André installent leur commerce de droguerie au n°25 de la rue Briet. Auparavant cette maison était le domicile de E. Delaby, confiserie, depuis sa construction dans les années 1960. La rue Briet est en effet essentiellement une rue résidentielle.

Le couple vend pêle-mêle des bouteilles de gaz (dans l’avancée), des papiers peints, de la peinture et des pinceaux, des toiles cirées, du balatum, un peu de quincaillerie… C’est Marie-Paule qui tient le magasin pendant que Jean, artisan peintre et vitrier se déplace chez ses clients.

Les publicités de la fin des années 1960 et du début des années 1970 (Documents Nord-Eclair)

Jean André propose des devis gratuits en peintures, papier peint, vitrerie et revêtements de sol. Non seulement il vend un grand choix de papiers peints, couvre sols qu’il peut installer mais il propose également des peintures Thelex et Insulatex (peintures pour bois innovantes) aussi bien en magasin qu’en livraison à domicile.

Etant à la fois artisan et commerçant le couple adapte donc ses publicités et c’est ainsi que dans le Mémento Public de Hem de 1970 ( CIT : Commerce Industrie Tourisme), figurent 2 publicités sur la même page : l’une pour l’artisan peintre vitrier, Jean André, l’autre pour le commerce, la droguerie André.

Publicités pour l’artisan et le commerçant (Document Mémento public commerce industrie tourisme de Hem)

En 1973, Jean André installe pour les fêtes son nouveau rayon cadeaux : céramiques, vases, bibelots mais aussi parfums. En 1975, la maison André fait sa publicité pour la location de matériel à tapisser mais aussi pour la 1ère fois son nouveau rayon de bijouterie fantaisie. En fin d’année s’ajoute à tout cela un rayon spécial articles de Noël.

Nouveaux rayons en 1973 et 1975 (Documents Nord-Eclair)

A la fin des années 1970, une nouvelle activité de clé minute fait son apparition en plus de toutes les autres déjà citées. Parallèlement le commerce procède à la location de décolleuses de papiers peints et de shampouineuses pour tapis. La vannerie et les nappes font également partie des nouveaux produits en vente.

Publicités clés minute fin des années 1970 et début des années 1980 ( Documents Nord-Eclair et Office Municipal d’Information)

A l’heure actuelle le pignon de la maison n°25 rue Briet porte encore la trace de la publicité « maison » géante affichée à l’époque sur le mur afin de porter à la connaissance des passants l’existence de ce commerce dans une habitation. Pourtant l’immeuble est actuellement le siège de 4 entreprises : 2 sociétés civiles immobilières, une entreprise de production musicale et un traiteur.

Photos du 25 rue Briet en 2008 plan rapproché et 2020 plan large (Document Google Maps)

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.

14 rue Pierre Motte

Dans les années 1920-1930, le 14 de la rue Pierre Motte à Roubaix est occupé par l’entreprise de Joseph Van Den Hende. Son immense atelier de carrosserie s’étale jusqu’au bout de la rue Pierre Motte et se prolonge sur le boulevard Gambetta jusqu’au N° 47. Joseph Van Den Hende et son épouse habitent dans leur maison située au 12 rue Pierre Motte.

document collection privée

Dans les années 1940, l’entreprise Van Den Hende réduit son activité, Joseph garde son garage boulevard Gambetta aux n° 45 et 47 et céde les locaux de la rue Pierre Motte. Le bâtiment du 47 bis du boulevard Gambetta, à l’angle de la rue Pierre Motte, devient un café à l’enseigne La Rotonde, géré par J. Ecrepont.

document collection privée

Le 14 de la rue P Motte, quant à lui, est occupé par les Ets O. Roels, négociant en laines jusqu’à la fin des années 1950.

document collection privée

En 1961, la SEMA Société d’Exploitation des Marchés Alimentaires demande l’aménagement de la façade des 14 et 16 rue P Motte en vue d’ouvrir « Le Cours des Halles ».

document archives municipales

Le Cours des Halles est un magasin spécialisé en fruits et légumes, comme il en existe dans de nombreuses autres villes en France. Les achats de produits en très grosse quantité est une force qui leur permet de négocier des prix intéressants, de les répercuter aux consommateurs et de leur proposer ainsi des prix attractifs.

document archives municipales

Le choix de l’emplacement de la rue Pierre Motte est judicieux puisque les Halles de Roubaix ont été rasées en 1956 et n’ont jamais été remplacées jusqu’alors. Le local est restauré, transformé, métamorphosé. L’ambiance est saine, colorée et vivante. L’agencement est fonctionnel ; des montagnes de fruits et légumes sont proposées à la clientèle. La qualité des produits est irréprochable, la fraicheur contrôlée et les prix imbattables. L’ouverture marque une nouvelle étape dans les circuits de distribution des produits frais.

document Nord Eclair

L’inauguration a lieu en 1962 en présence de Mrs André Thibeau adjoint au maire, Lotthe de la chambre de commerce, Cléandre du service des douanes, Vandecrux du syndicat d’initiative, Monniez président de l’Union des commerçants de la rue P. Motte. Un vin d’honneur est servi dans les salons du café voisin : la Rotonde.

Mr Caigny, président de la SEMA, promet à la Mairie d’apporter de nombreux paniers de fruits et légumes aux vieillards de la commune.

document Nord Eclair

La direction profite d’une légère rénovation en 1964 pour développer des gammes de produits complémentaires : un rayon boulangerie-pâtisserie et quelques produits d’épicerie et de vins fins.

documents Nord Eclair

En 1968, Pierre Ricordel reprend l’immeuble et fait effectuer quelques travaux de rénovation de façade par l’entreprise Nuytten, située au 41 rue Marceau à Roubaix. En 1969, le magasin « FASH » ouvre ses portes, pour y vendre des tentes de camping.

document archives municipales
document Nord Eclair

Le succès n’est pas vraiment au rendez vous, car peu de temps après, en 1974, l’enseigne FASH change d’orientation commerciale et vend désormais du prêt à porter féminin ( robes, manteaux, jupes, etc ).

documents Nord Eclair

En 1979, la Compagnie Bancaire reprend le magasin des n° 14 et 16 pour transformer les locaux en agence bancaire « U.C.B ». Le 18 de la rue, quant à lui est occupé par la « Cofica ».

documents archives municipales

De nos jours, la Banque Populaire occupe le local à l’extrémité de la rue P Motte à l’ancien emplacement de La Rotonde.

La Banque Populaire en 1979 ( document collection privée )

Le 14 et 16 de la rue Pierre Motte est occupé depuis 2006 par E.2.C  ( Ecole de la deuxième Chance ) dont l’entrée se situe au 45 boulevard Leclerc ( anciennement boulevard Gambetta ).

le 14 et 16 de la rue Pierre Motte de nos jours ( photo BT )

Remerciements aux archives municipales

159 boulevard de Fourmies

Dans les années 1930, le 159 boulevard de Fourmies est une maison d’habitation occupée par M. Duponchel. Après la seconde guerre mondiale, la maison est transformée en bureaux Ils sont occupés par la société de transports et déménagements d’Oscar Tiberghien jusqu’en 1976.

Publicité 1959 ( document Nord Eclair )
la façade du 159 boulevard de Fourmies ( document archives municipales )

En Septembre 1977, Nicole Vanlede reprend le local pour y aménager son magasin à l’enseigne Phildar. La transformation complète du local est nécessaire. A l’extérieur, la façade est remplacée et la porte de droite est gardée pour l’accès des locataires du premier étage. A l’intérieur, l’équipe Phildar ( les fils de Louis Mulliez 112 rue du Collège ) aménage l’agencement classique pour les produis de la marque : laines , lingerie féminine, chaussettes, bas etc

documents archives municipales

Dans les années 1990 Annie Phlypo reprend le commerce. Elle possède déjà la même boutique à Lys lez Lannoy.

publicité 1995 ( document Nord Eclair )

En 2000, le 159 boulevard de Fourmies change complétement d’activité et devient un salon de coiffure. A l’époque c’est l’enseigne Saint Algue qui s’installe, remplacée ensuite par Karl Lorentz jusqu’en 2018.

le salon Saint Algue en 2000 ( document Nord Eclair )

le salon Karl Lorentz en 2008 et 2019 ( documents Google Maps )

Le salon de coiffure change à nouveau d’enseigne en 2019 et devient « Mak Angel ». Le manager, Florian, et les 3 coiffeuses y accueillent la clientèle Femmes, Hommes et Juniors dans un salon sympathique et confortable.

l’intérieur du salon en 2024 ( document Mak Angel )

Remerciements aux archives municipales.

Colisée Couture

Depuis les années 1930, les N° 17 et 19 de la rue de l’Epeule sont deux commerces voisins mais séparés. Le 17 est occupé par la boucherie de A. Defraeye Beuscart, et le 19 par le magasin de cycles de marque Le Nord, de Pierre Proy.

documents collection privée

A la fin des années 1940, les deux commerces fusionnent et ne font qu’un seul point de vente le 17-19 d’une superficie de 213 m2. Le magasin de vêtements pour dames et fillettes BEGE est sur place en 1953, et ferme en 1958.

Publicité BEGE ( document Nord Eclair )

En 1959, M. Callens prend possession des lieux pour y ouvrir un commerce de confection pour enfants à l’enseigne R.O.G : « Tout le prêt à porter de la naissance à 18 ans ». Le point de vente propose également un grand choix de vêtements de communion.

Publicité ROG ( document collection privée )

Thérèse Allard reprend le commerce en 1968 et fait transformer sa façade avec l’accord de la propriétaire des lieux Mme Vanholme, qui réside à Wasquehal. Il s’agit d’une boutique de confection dames à l’enseigne « Colisée Couture » dont la devise est : « Colisée Couture habille bien et mieux, l’enfant, la jeune fille, la femme. »

document archives municipales
document Nord Eclair 1968

Une large façade brillamment éclairée présente des étalages qui semblent planer dans les airs, dans un décor moderne et du meilleur goût. Le magasin est clair élégant et harmonieux. Les vastes rayons laissent de la place à de nombreux détails gracieux : tapisseries romantiques, lustres aux facettes étincelantes, cabines d’essayage coquettes . . .

Les clientes peuvent admirer, toucher, comparer les nombreux vêtements : jupes, robes, manteaux. Colisée Couture offre également son accueil, la compétence de son personnel, des prix abordables pour une qualité certifiée et un service de retouches gratuites.

document Nord Eclair

De nombreuses personnalités sont présentes le jour de l’inauguration : Mrs Kieffer de la chambre de commerce, Duponchelle du Crédit du Nord, Deconninck du Colisée, sans oublier l’état major de l’Union des commerçants de la rue de l’Epeule : Mrs Delbarre, Vandermeiren, Decocq.

Deux ans après l’ouverture, en 1970, un rayon mariage et également un rayon deuil sont créés. Les vêtements et accessoires de mode sont conçus avec passion et créativité. La direction met un point d’honneur à proposer des vêtements de qualité, alliant élégance et confort.

document Nord Eclair
document collection privée

En 1978, le propriétaire de l’immeuble Ernest Stael fait remplacer toutes les fenêtres des étages par l’entreprise de Mr Degand, rue Dammartin à Roubaix. La façade est alors harmonieuse, et d’un très bel aspect, bien en rapport avec les villes du Nord.

La façade ( documents archives municipales )

Dans les années 1980, le magasin se spécialise encore davantage dans le rayon des robes de mariées. Colisée Couture en propose une gamme très complète ; dans le magasin, c’est une symphonie de savoir faire et d’élégance à la française, de la soie, du taffetas, de la dentelle, des passementeries, de la broderie.

documents Nord Eclair 1978

Colisée Couture organise en Mars 1988 dans son magasin 4 défilés de modes de robes de mariées, avec une toilette de mariée à gagner par tirage au sort, en fin de journée.

document Nord Eclair 1988

Et, le 11 Février 1989, c’est au Colisée rue de l’Epeule, que « Colisée Couture », avec de très nombreux commerçants roubaisiens, organise le show des mariés de la Saint Valentin.

document Nord Eclair 1989

Au début des années 1990, les affaires sont un peu plus difficiles. Colisée Couture multiplie les ventes promotionnelles et communique encore par la presse locale.

document Nord Eclair 1990

En Octobre1994, une liquidation totale du stock est annoncée par voie de presse.

document Nord Eclair 1994

Le magasin change d’enseigne en cette fin d’année 1994 et devient « Cymbeline », une chaîne de magasin spécialisée en robes de mariées, et déjà bien implantée en France et en Europe.

document collection privée
L’équipe Cymbeline 1994 document archives municipales
document collection privée

Mme Laude est aux commandes du magasin Cymbeline et son mari, Jean Laude est aussi un peu de la partie, puisqu’il dirige une entreprise de dentelles à Caudry. La boutique attire des clientes qui, pour ce grand jour, n’hésitent pas à faire le tour des magasins de la métropole, pour comparer, essayer, choisir et se décider.

Les vendeuses sont aussi couturières, quatre femmes dont l’oeil de professionnelle sait déceler si une légère retouche sera possible sans abimer la coupe de la robe de mariée.

document Cymbeline 1996

Malheureusement le magasin ferme définitivement ses portes le 15 Décembre 2016. Le point de vente du 17 et 19 de la rue de l’Epeule devient ensuite un restaurant-lounge à enseigne NAEL.

Le magasin en 2008 ( document Google Maps )
Photo BT 2022

Remerciements aux archives municipales.